Je sais. Je vous ai laissé sur quelque chose de très lourd en émotion la semaine dernière.

Préparez-vous pour quelques loopings supplémentaires dans ce chapitre, avec une note plus satisfaisante à la fin. (un doux sentiment de revanche peut-être ?) Je n'en dirai pas plus.

Bonne lecture et merci pour votre soutien!


CHAPITRE 14 : Je le fais pour elle.

Ladybug et Chat étaient arrivés à ce moment tant redouté... Ce moment où, il étaient perchés au sommet de la tour Eiffel, le compte à rebours dans leur dos affichant 1 heure, 18 minutes et 40 secondes restantes, alors que Miraculeur se tenait en face d'eux pour les conduire à Papillombre.

La super-vilaine tenait entre ses mains une télécommande avec un bouton rouge et leur avait explicitement fait comprendre que s'ils tentaient quoique ce soit, elle n'hésiterait pas à appuyer.

Les deux héros passèrent devant la foule, qui d'extrêmement survoltée et menaçante, était maintenant devenue silencieuse et compatissante. Ils suivirent la super-vilaine qui les conduisit jusqu'à une entrée d'égout dans une ruelle adjacente, et les força à descendre dans le réseau d'évacuations souterraines de la ville.

L'odeur le fit tourner de l'œil une fraction de seconde, comme à chaque fois: son odorat félin était bien trop sensible. Cependant, celui-ci avait aussi la capacité de s'adapter et de s'accommoder et, rapidement, il ne prêta plus attention à ce détail fétide.

Un silence de mort régnait dans l'air. Chat Noir regarda sa main, puis jeta un oeil en direction de Miraculeur, qui tenait fermement la commande explosive, son pouce effleurant le bouton rouge. Sa partenaire secoua vivement la tête: c'était une prise de risque bien trop importante que de cataclysmer la télécommande. Et utiliser son pouvoir directement sur Sabrina, ne lui effleura même pas l'esprit. Son cataclysme était bien trop instable et hasardeux et mettre en péril la vie d'un citoyen n'était pas quelque chose que le héros pouvait se résoudre à faire, même dans une situation aussi extrême.

Il se résigna donc à faire une croix sur son dernier espoir et prit la main de Ladybug pour la serrer étroitement dans la sienne.

Son regard croisa le sien brièvement et, contre toute attente, il n'y discerna aucune peur. Son regard était déterminé et doux: ils accomplissaient leur devoir et, aussi injuste celui-ci soit-il, ils savaient qu'ils avaient pris la bonne décision.

Quelques minutes plus tard, après avoir tourné deux fois à gauche, une fois à droite, et avoir parcouru une distance étrangement familière, Chat Noir se pencha vers sa partenaire. Sa bouche effleura son oreille et il murmura d'une voix à peine audible:

— On est presque en dessous du Manoir, je prends exactement le même chemin après nos patrouilles mais sur les toits, souffla-t-il faiblement d'une voix préoccupée.

— Tu es sûr ? Demanda-t-elle à voix basse, l'appréhension et la crainte à présent palpables dans son regard.

— Vous n'êtes pas autorisé à parler !

La voix et le regard sévère de Miraculeur les rappela à l'ordre, alors qu'elle s'arrêtait devant une vieille porte en métal, mettant fin à leur promenade souterraine.

Chat Noir regarda avec appréhension la porte métallique, vieille, rouillée, couverte de vase ici et là. Il serra les dents, déglutit, serra la main de sa partenaire, et déglutit à nouveau.

— Entrez ! Et pas de gestes brusques, pressa Miraculeur, laissant les héros passer devant elle. Sinon...BOUM ! Entonna-t-elle abruptement en passant sa tête entre eux deux, son souffle moqueur caressant l'oreille du félin.

Ladybug sursauta et il s'en était fallu de peu pour qu'il ait la même réaction. Il frissonna de stupeur, de froid, de l'obscurité, de l'exiguïté, mais aussi, et surtout, d'inquiétude.

Il était persuadé d'être sous le Manoir. Cette route, il la connaissait parfaitement, même s'il ne l'avait jamais empruntée sous terre.

Et soudain, il se rappela du "bunker" dont son père avait fait mention quelques jours plus tôt. Il se rappela également de l'absence de Gabriel. Pas de son absence actuelle pour déplacement professionnel, bien que le héros qu'il avait probablement été dupé à ce sujet, mais de son absence, depuis des années, dans sa vie. De son absence de sourires, de chaleur humaine, d'humour, d'amour… Il se rappela les nombreuses excuses pour éviter un repas, un défilé ou une énième conférence de presse.

Il se rappela de ce moment où Gabriel avait changé, de ce moment où leurs vies avaient basculées, après la mort de sa mère, et de ce moment où son père s'était renfermé sur lui-même. Il se rappela de ce qu'il avait perdu depuis le départ de sa mère, ou, plutôt, de ce que son absence avait laissé derrière elle: le froid, l'obscurité, l'oppression… tout à l'image de l'endroit où il se trouvait actuellement et à l'état d'esprit dans lequel il était.

Chat Noir posa une main tremblante sur la poignée au métal effrité et ouvrit lentement la porte dans un grincement assourdissant.

Devant eux, se trouvait un gigantesque espace ressemblant à une vieille usine de traitement des eaux usées ou, tout du moins, à un centre de collecte et/ou de filtration abandonné. Il y avait des tuyaux d'évacuations partout et de toutes tailles, ainsi qu'une passerelle qui surplombait un puits d'eau vaseuse et souillée.

Il n'eût cependant pas plus de temps pour prendre connaissance des lieux, car Miraculeur était déjà dans son dos, le poussant pour qu'il franchisse la passerelle métallique. D'un pas lourd et serrant toujours plus fort la main de Ladybug, il avança, franchissant le ponton pour rejoindre une plateforme étonnamment verdoyante.

Ce qu'il y vit le laissa sans voix, sans souffle, sans pensées concrètes, sans contrôle. Ses oreilles se dressèrent sur sa tête, tel un chat en colère, en alerte, prêt à se défendre, alors qu'il entendait son ennemi approché. Il se retourna d'un bond félin, Papillombre lui faisant face alors qu'il leur avait silencieusement emboîté le pas.

Un réflexe, une impulsion et, sans dire un mot, une étincelle noir jaillit de sa main droite, crépitant avec ardeur entre ses doigts gantés. Un cri de rage fit vibrer sa cage thoracique, s'échappant de ses lèvres comme un rugissement bestial.

— Chat Noir, non !

Il resta sur place, sa respiration rapide et saccadée, le regard noir, montrant presque les crocs alors qu'il serrait les dents à s'en faire exploser la mâchoire.

— Sois un bon chaton, écoute-la. Tu ne voudrais pas que j'appuie sur le bouton rouge, n'est-ce pas ? ricana Papillombre alors que son pion lui remettait la télécommande du dispositif explosif. Rentre tes griffes et ne fais aucun mouvement que tu pourrais regretter.

— Pourquoi faites-vous ça... Gabriel Agreste ?! s'enquit Ladybug, faisant un pas en avant et posant délicatement sa main sur l'épaule du félin.

— Intelligente, comme je m'y attendais, déclara-t-il. Je suppose que tu as entendu parler de ma défunte épouse, Ladybug. Sinon, tu n'aurais pas deviné mon identité. Je fais tout ça pour elle, avoua-t-il en passant devant eux, ne manquant pas l'occasion de défier le regard de Chat Noir.

— MENTEUR !

Papillombre posa une main sur le couffin de verre dans lequel reposait Émilie et se tourna vers le héros dont les nerfs étaient à vifs: tout dans sa posture, en passant par son impulsivité jusqu'au filet de bave qui s'échappait presque de sa bouche, le trahissait.

— Menteur, répéta Papillombre, haussant un sourcil de façon à ce que son masque se déforme partiellement. Dis-moi Chat Noir, que connais-tu de l'amour pour pouvoir me qualifier de menteur ?

Son ennemi se détourna complètement du couffin de verre et s'approcha à nouveau du félin, d'un pas lent, mais déterminé. Il avait précédemment cueilli une rose blanche auprès du couffin de son épouse, et il la plaça dans la main chargée d'énergie destructrice de Chat Noir, incitant son pouvoir à disparaitre.

— Aux dernières nouvelles, elle ne t'a jamais aimé, ajouta Papillombre, son regard braqué en direction de Ladybug. Elle t'a rejeté, encore et encore, pendant toutes ses années. À priori, tout laisse à penser que tu ne sais pas t'y prendre et que tu n'y connais rien à l'amour, sinon…peut-être qu'elle aurait accepté que le vulgaire chat de gouttière inutile que tu es rentre dans sa vie.

— Ne l'écoute pas, Chaton, souffla doucement Ladybug en se penchant vers son oreille. Il essaie juste de nous diviser pour mieux régner. Même si c'est lui qui va gagner aujourd'hui, il y a une satisfaction que je ne lui donnerai pas, et c'est celle de nous séparer.

Bien sûr, Chat Noir savait ce que leur adversaire tentait de faire. Il était le maillon faible quand il s'agissait de sentiments et il le savait parfaitement. Il était le cœur et Ladybug la raison: encore une preuve qu'ils étaient totalement complémentaires. Et encore une fois, la voix de la raison lui soufflait -littéralement- de calmer son cœur sensible et impulsif.

— Tu me fais penser à mon fils: il est éperdument amoureux de la fille du boulanger et il n'en fait rien. Il est bien trop faible pour transformer cet amour en force et se battre pour elle.

— C'est là que tu te trompes Papillombre, marmonna Chat Noir entre ses dents, sa machoire serrée.

Sa main gauche vint se poser au-dessus de sa main droite et, d'un mouvement déterminé, il agrippa sa bague et la retira, sa transformation se dissipant alors que Papillombre le regardait avec fascination.

— Vous voyez père... commença-t-il alors qu'il enroulait son bras autour de la taille de Ladybug, sans manquer la façon dont son père vacilla à la révélation de son identité. L'amour, c'est ce pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. L'amour de l'humanité. L'amour de la justice. L'amour de cette ville et de ses habitants, mais aussi, l'amour qui nous lie l'un à l'autre. C'est cet amour qui nous a poussé à faire un choix juste et empathique, ensemble. Ce même amour que nous sommes prêt à sacrifier pour sauver des milliers de vies. Parce que l'amour, c'est ça. L'amour c'est parfois imparfait et souvent injuste. L'amour c'est parfois un long fleuve tranquille et souvent un combat.

À ses mots, il resserra plus fort son bras autour de l'héroïne.

— Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, murmura-t-il en regardant tendrement sa partenaire, alors qu'elle posait ses doigts sur ses boucles d'oreilles pour les retirer. Aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction, ajouta-t-il, alors qu'un flash de lumière rose enveloppait l'espace autour de lui.

— Tu m'impressionnes, Adrien. D'autant plus que ta décision va me permettre de ramener ta mère auprès de nous.

— Maman n'aurait jamais cautionné ce que vous êtes en train de faire. Ce n'est pas de l'amour. Ce n'est pas l'amour que maman m'a enseigné, ni celui duquel je suis né. Ce que vous faites, c'est agir égoïstement, pour votre satisfaction et confort personnel.

Papillombre resta impassible.

— Donnez-moi vos Miraculous et finissons-en une bonne fois pour toute.

Adrien déposa lentement sa bague dans la main de Marinette et leurs deux Miraculous scintillèrent au contact l'un de l'autre. Il vit la jeune femme les regarder intensément, les sourcils froncés, et il sut instantanément ce qu'elle avait en tête, c'était exactement ce à quoi il pensait lui aussi: faire un voeu avant Papillombre.

Mais comment savoir si leur vœu serait plus judicieux que celui de leur ennemi ? Leur vœu pourrait avoir autant de conséquences que celui de Papillombre, voire même de plus graves. Ils en avaient déjà parlé, la veille, ou plutôt au petit matin, juste avant de se rendre. Ce n'était pas une solution et cela était contraire à ce pourquoi ils avaient lutté jusqu'à aujourd'hui. Aucun d'entre eux ne porterait le poids du vœu sur ses épaules. Il n'y avait qu'une personne à blâmer dans cette pièce: c'était et ce serait Gabriel Agreste. Personne d'autre.

— N'y pensez même pas, grogna Papillombre, en les menaçant avec la télécommande dans une main, son pouce effleurant le bouton rouge, alors qu'il tendait l'autre main dans leur direction, paume tendue vers le plafond, attendant leur Miraculous.

— Nous faisons ça pour Paris, admit Marinette d'une voix sévère qui ne laissait planer aucun doute sur le mépris qu'elle ressentait pour l'homme en face d'elle.

Les Miraculous de la Coccinelle et du Chat Noir tombèrent dans la main de Papillombre, telle la main d'un lutteur s'écrasant sur le ring et frappant trois fois en signe de capitulation.

— Nooroo, Duusu, détransformation.

Adrien fixa le visage moqueur de son père d'un regard meurtrier. L'image qui s'offrait à lui donna la chair de poule. Une boule se forma dans son estomac et dans sa gorge nouée, à tel point que cela lui donna presque la nausée. Il tourna la tête vers Marinette et réalisa qu'elle n'était guère en meilleur état: son visage était pâle et il pouvait voir l'écoeurement étiré chacun de ses traits.

Tikki et Plagg, qui avaient été aspirés dans leur Miraculous quelques secondes auparavant en sortirent de nouveau, tandis que Gabriel Agreste s'équipait des deux bijoux miraculeux.

— Catacl…

— Silence ! Je suis ton nouveau maître maintenant ! Tikki, Plagg, double-transformation !

Son père n'avait laissé aucune chance au kwami de finir ce mot sanctifié.

Un éclair de lumière pourpre enveloppa la silhouette longiligne de Gabriel Agreste et le fit réapparaître complètement métamorphosé.

Son corps était couvert d'un costume scindé en deux parties distinctes, comme si une ligne fendait son milieu, du sommet de son crâne en passant par son nez et son entrejambe. Son côté droit était totalement noir et son côté gauche était noir à pois rouges. Il portait une cagoule totalement noire avec des oreilles de chat, semblable au masque de Batman, et ses yeux rouges sang, contrastaient assurément avec le noir du masque.

Dans son dos, il arborait une paire d'ailes semblables à celles d'un Pégase ou d'une Chimère. De son côté noir, l'aile etait noir à pois rouge, et de son côté tacheté, l'aile etait d'un noir de jaie intense.

Pas de matraque, pas de yo-yo. Il ne possédait rien de tout cela. Pour seule arme, il avait entre les mains une plume de calligraphie noire, dont l'extrémité perlait d'une encre rouge qui tombait en gouttelettes sur le sol humide.

Le Chat-Coccinelle, Dieu de la destruction et de la création, leva la main qui tenait la plume et, sans un mot, il se mit à écrire dans le vide. Juste ainsi, ses doigts traçant des arabesques dans l'air.

Contre toute attente, Adrien et Marinette pouvaient voir ce qu'il écrivait. L'encre restait en suspension dans l'air, comme si la gravité n'avait aucune emprise sur elle. De plus, au gré de sa progression, l'encre se mettait à scintiller, devenant presque lumineuse.

Rapidement, ils furent en mesure de lire ces quelques mots: "Je souhaite que les Miraculous ne soient jamais entrés dans nos vies."

Autour d'eux, tout devint soudainement plus sombre, comme teinté d'une lumière rouge, faible et tamisée, tandis que le sol se mit à trembler sous leurs pieds.

Adrien attrapa la main de Marinette et la serra dans la sienne, mais ce n'était pas suffisant. La jeune femme s'écrasa contre son torse et le serra dans ses bras, s'accrochant à lui de toutes ses forces, alors qu'elle plaquait ses lèvres contre les siennes dans un baiser d'adieu douloureusement intense, désespéré et passionné.

— Je te retrouverai. Peu importe où tu es, peu importe ce qui va suivre, je te retrouverai toujours, ma Lady. Je te le promets, murmura-t-il contre ses lèvres.

Il posa son front contre le sien, son regard émeraude plongé dans ses yeux au couleur des cieux, brillants de larmes.

— Toi et moi contre le monde entier ? souffla-t-elle d'une voix rendue rauque par la souffrance qu'elle contenait.

— Toujours, souffla-t-il, alors qu'il pressait à nouveau ses lèvres contre les siennes.

(Note de l'auteure: Remarquez que j'aurais pu m'arrêter ici et que je ne le fais pas. Je vous épargne une nouvelle fin de chapitre qui brise le cœur.)


Gabriel Agreste était un homme comme les autres. Ou presque. C'était un homme d'affaires, riche, avec une vie agitée et plutôt normale… aussi normale qu'elle puisse l'être pour une célébrité. Mais il y avait quelque chose sur lui que personne ne savait. Parce qu'il avait un secret.

Pendant environ 5 ans, il avait été le plus grand ennemi de Paris: Papillon, puis Papillombre.

Les motivations qui l'avaient poussé à manipuler et détruire de pauvres innocents ? Ramener sa femme auprès de lui et de son fils.

Au fil des années, il avait utilisé toutes les ruses les plus perfides pour atteindre son but, et il y était parvenu. Un plan fatidique et les Miraculous de Ladybug et Chat Noir, son propre fils, étaient enfin à lui.

En utilisant leurs pouvoirs ultimes de manière combinées, il avait effacé les 5 années qui venaient de s'écouler, réécrivant tout depuis que sa femme les avait quittés. Il avait réécrit leur histoire, leur vie et leur famille.

Un prix à payer, disaient-ils ? Oui, il se souvenait de tout. Non pas qu'il s'en souciait ou ait des regrets de toute façon. Il était le seul à se souvenir, alors que le reste de Paris avait oublié.

Le vœu l'avait ramené au moment où sa femme avait quitté leur vie, lui permettant de rattraper le temps perdu. Il s'était donc à nouveau retrouvé avec un adolescent de treize ans sous sa surveillance. C'était comme si leurs vies avaient repris exactement là où elles s'étaient arrêtées quand Émilie avait sombré dans le coma.

Au départ, leur vie avait repris un cours normal, ou presque. Pendant une année (celle équivalente au temps pendant lequel Émilie avait été absente) Gabriel garda Adrien scolarisé à la maison, avec Nathalie.

Émilie avait ensuite insisté pour qu'Adrien aille à l'école, comme elle l'avait toujours fait. Gabriel avait été réticent, comme il l'avait toujours été (Nom, célébrité, réputation… en était la raison). Nathalie, quant à elle, s'était proposée d'organiser le planning du garçon.

Cela avait un air de déjà vu qui ne plaisait guère à Gabriel, mais pour éviter un conflit familial, il céda. C'était sa dernière chance de faire les choses bien. Les Miraculous avaient disparu après son vœu et il savait qu'il ne pourrait probablement jamais en faire un autre s'il venait à rater sa vie. Alors, même s'il était devenu encore plus surprotecteur et strict que jamais… Oui, il avait cédé et laissé Adrien fréquenter le collège.

Et tout recommença comme avant. Mais cette fois, sans Miraculous, sans héros, sans magie.

Rien n'avait réellement changé, ni ne s'était produit depuis le vœu qu'il avait fait. Enfin…rien...jusqu'à l'arrivée de cette fille: Marinette Dupain-Cheng.

Bien évidemment, son fils était tombé amoureux dès le premier jour d'école… Quelque chose à propos d'un chewing-gum, d'un parapluie et de l'orage... C'était ce qu'il avait raconté à sa mère.

Peu importe. Cela n'avait pas d'importance. Le pire dans toute cette histoire, c'était qu'il fallait que ce soit avec elle. La boulangère, ancienne Ladybug et Gardienne, le boulet qui avait été accroché à sa cheville pendant 5 ans… Au grand damne de Gabriel qui faisait de son mieux pour rapprocher son fils de la fille de Madame Tsurugi… Elle était un très bon parti pour Adrien.

Et pour ses propres affaires professionnelles.

Cependant, depuis qu'Adrien était tombé amoureux, certaines choses avaient bel et bien changé. C'était comme si le passé de Gabriel cherchait à le narguer et le rattraper, alors que les deux adolescents, certes toujours au stade du flirt maladroit, étaient de plus en plus proches.

L'homme d'affaires avait déjà perdu une compagnie en Chine, Émilie et lui se disputaient régulièrement et, pour couronner le tout, Adrien avait abandonné l'escrime pour se consacrer au football.

Au Football !

Avec le soutien maternel et empli d'amour d'Émilie, évidemment.

Il était là, son prix à payer. Juste sous son nez. Et plus les deux adolescents se rapprochaient, plus il perdait le contrôle de sa vie.

Heureusement pour Gabriel Agreste, la fille n'était qu'un désastre bégayant avec Adrien. Elle n'avait donc jamais tenté quoi que ce soit pour mettre la main sur lui. Il n'en revenait d'ailleurs toujours pas que cette Marinette Dupain-Cheng, maladroite et terriblement nerveuse, ait pu être la super-héroïne qui lui avait mis tant de bâtons dans les roues. Et son fils ne valait pas mieux à côté d'elle. Il avait maintenant dix-huit ans et ne pouvait s'empêcher de fondre comme neige au soleil devant elle. Comme si son cerveau avait été gelé, inhibant tout geste, toute pensée ou toute phrase cohérente.

À ce rythme-là, entre quiproquos, rougissements et bégaiements incontrôlables, malentendus, et manque de confiance, il y avait peu de chance que son fils finisse avec elle.

Aucune chance même.

Jamais !

Et pourtant…

La chance se retourna contre lui. Parce qu'Adrien avait enfin trouvé le courage d'inviter la fille du boulanger à un rencard.

Son fils en avait finalement une paire bien cachée...

À partir de ce jour-là, tout bascula et vola en éclat plus vite que jamais pour le célèbre créateur. (Note de l'auteure: bien fait, j'ai envie de dire! Il etait temps que la roue tourne!)

À suivre...


La semaine prochaine, chapitre 15: Ce n'est jamais vraiment fini. (Qu'est-ce que je vous disais depuis le début, hein? On dirait que j'arrive à vous surprendre à chaque fois... Quel retournement de situation vais-je choisir? Surprise !)