Disparue depuis 16 h :

Affalée sur son ordinateur, Fred, le look hippie, avec de longues tresses dans les cheveux, avait passé la soirée sur une vidéo de la gare du New- Jersey pour identifier une adolescente qui pouvait être Emmy. On toqua à la porte de son bureau.

- bonjour !

La technicienne du FBI se mit à grogner, ce qui fit rire Danny aux éclats.

- tiens, pour me faire pardonner.

L'agent Taylor venait de lui ramener une tasse de café. Elle préférait le thé mais ne lui avait jamais dit. Pourtant, Fred n'était pas de ces personnes qui mâchent leurs mots.

- merci. Mais c'est un bon toutou, ça, sourit -elle, en lui passant les mains dans les cheveux.

Danny fit semblant d'être fâché.

- Alors, qu' est - ce que t'as pour moi ? Demanda-t-il.

- eh bien, dis-moi ce qui te ferait plaisir, fut sa réponse.

Elle lui faisait les yeux doux.

- arrête, ne me tente pas.

Ils échangèrent un sourire.

- il semblerait que ce soit bien Emmy. La vidéo me donne 6 points de reconnaissance.

- parfait ! Bon boulot ! La félicita-t-il , avant de se sauver.

- à votre service, agent Taylor !

Ce dernier se précipita pour annoncer la nouvelle à Jack.

- Sam, dis-moi s' il y a quelqu'un du New- Jersey sur la liste.

- oui, un certain William Howard.

- on a son adresse ? Demanda Martin.

- là voilà ! Dit Elena.

- c'est parti ! Ordonna Jack.

Devant l'appartement du jeune homme :

- Monsieur Howard ? Vous êtes le père de William Howard ?

- oui, qu'est-ce qui se passe ? Il est plus de 2h du matin.

- Désolé. Agents Malone et Taylor. FBI. Est- ce que vous avez vu cette fille ?

Jack lui montra une photo d' Emmy.

- non, pourquoi ?

- nous avons de bonnes raisons de penser qu'elle est venue rejoindre votre fils.

- quoi ? C'est ridicule, voyons.

- il est dans sa chambre, en ce moment ?

- oui, il dort.

- on peut le voir ?

- il dort !

- écoutez, monsieur Howard, vous avez le choix entre deux options : soit vous nous laissez entrer, soit on vous arrête pour obstruction au bon déroulement d'une enquête fédérale et c'est un délit, vous comprenez ? s'énerva Danny.

A contre - cœur, le père de famille leur ouvrit la porte. Il les guida jusqu'à la chambre de William. Monsieur Howard alluma sa lampe de chevet. Les trois hommes restèrent sans voix devant le spectacle offert :

Emmy et William, en pyjama, dans le même lit, dormant à poings fermés.Monsieur Howard aurait voulu être fâché mais il ne le pouvait pas. Il était attendri par cette scène.

- on devrait sortir pour ne pas les réveiller, proposa Danny.

- ok, j'appelle madame Salinger pour lui dire que sa fille va bien, dit Jack.

Monsieur Howard les suivit.

Le lendemain, Emmy retrouva les siens. Folle de joie, sa mère lui demanda quand- même des explications.

- je sais, je suis désolée mais je voulais voir William . J'en avais besoin. Il n'y a que lui qui sache pour ma maladie. Il m'accepte comme je suis, contrairement aux autres. Mais ce n'est pas à moi de partir, je vais faire face, maman, je te le jure.

Hier soir, dans la chambre de William :

- Will…c'est trop. Merci.

Emmy prit son ami dans les bras puis ils s'embrassèrent tendrement.

- c'est mon livre préféré. Il m'a beaucoup aidé.

Elle posa son cadeau sur le lit du garçon. C'était l'attrape -cœurs de J. D. Salinger


A Guillaume