Auteur
: Sayuri Nobara
Base :
D
Pairing : Asagi x Ruiza, Hide-Zou x ... Vous verrez x)
Disclaimer : :x
Note : Nyoooh n'alors Kmy, ça t'a plu jusque là? Mouhahaha les mouchoirs à portée de main? Okey let's gooo!
Genre : AU, yaoi, vampirisme, tragédie, drame
Chapitre
2 : Je te le promets
Tsuki no Unmei
Chapitre 2 : Je te le promets
Hide-Zou fulminait. Le groupe des poursuivants venait de s'arrêter, hors d'haleine, et chacun regardait à droite à gauche, au cas où ils auraient la chance d'apercevoir deux ombres se faufilant habillement dans l'obscurité… Avec prudence, les chasseurs s'écartèrent un peu de leur chef, craignant sa colère, qui ne tarda pas à éclater.
- Mais kami-sama ! C'est pourtant pas compliqué non ? Bande d'incapables ! Même pas foutus de les prendre en chasse ! Mais qui m'a fichu une bande de bons à rien pareils !
Il tapa rageusement dans le tibia d'un homme qui ne s'était pas poussé avec assez de promptitude, et celui-ci poussa un petit cri de douleur avant qu'Hide-Zou ne lui bâillonne la bouche d'une main ferme.
- Souffre en silence ! siffla-t-il, l'œil brillant de folie.
Les autres se regardèrent craintivement, avec dans les yeux une peur qui leur collait au ventre et faisaient flageoler leurs jambes. Ils le savaient capable de tout. Au début, ils ne s'étaient pas vraiment méfiés de lui, mais ils s'étaient bien vite rendu compte qu'il prenait cette histoire de vampire tellement à cœur que son être tout entier ne semblait être maintenu en vie que par le simple désir de mettre un terme à ces nuisances. Ses journées n'étaient consacrées qu'à repérer le refuge des vampires, et la nuit à mettre son plan de traque à exécution. Jusqu'à présent, ils avaient toujours réussi à leur échapper, mais cette fois ils avaient bien faillit les avoir… Et Hide-Zou échouait à deux doigts du succès… De quoi le rendre fou.
Il se retourna, le regard fiévreux et le sourire inquiétant.
- Vous allez me fouiller chaque bâtiment, chaque pièce et chaque cave… Retrouvez-les moi !
Personne ne bougea. Enfin après quelques secondes de vive réflexion, l'un d'eux se décida enfin à oser contredire l'ordre.
- Mais… Chef, il fait nuit… Il est plus de minuit maintenant…
Il osa dire tout haut ce que tous pensaient tout bas… Et même Hide-Zou se devait de remarquer le courage de cet homme filiforme. Néanmoins, ils se devaient tous de coopérer. Il ne voulait pas de mutinerie. Malgré toute la considération qu'il avait pour lui de s'être montré brave, il devait payer pour son insubordination.
Il s'approcha à grand pas de l'homme, lâchant l'autre qui se laissa choir à terre et pleurer contre le sol d'une manière si piteuse qu'Hide-Zou en fut dégoûté. Il se planta devant lui et ne le laissa pas détourner le regard.
- Qu'as-tu dit ! Selon toi, ce serait trop stupide que de continuer les recherches !
Sa colère s'était peu à peu apaisée, et malgré qu'au fond il n'ait pas la moindre envie de s'en prendre à lui, il voyait dans les yeux de l'autre qu'il savait ce qui l'attendait. Hide-Zou posa la main sur son épaule et serra un peu sa poigne. L'autre grimaça sous la douleur mais ne dit rien. Hide-Zou scruta longtemps ses prunelles sombres et finit par le lâcher, tournant les talons et ordonnant à ses hommes de se regrouper pour rentrer. Lorsqu'il se retourna à un moment donné pour vérifier que tous suivaient, il regarda de nouveau l'homme qui l'avait contredit et qui soutenait son regard sans ciller. Celui-là est un bon élément, pensa-t-il. Et il sourit, ravi d'avoir trouvé quelqu'un de sensé dans ses rangs.
OoO
La porte claqua et Hide-Zou se laissa mollement tomber sur son divan, les bottes dégoulinantes d'eau souillée, ses vêtements sentant une étouffante odeur de sueur, ses doigts engourdis toujours agrippés au manche de son arbalète. Il ferma les yeux et laissa sa respiration ralentir. Le soleil se lèverait dans quelques heures maintenant, il était en sécurité… Il pourrait s'endormir tranquillement et se réveiller dans l'après-midi, puis le soir il repartirait en chasse. Il les aurait, il en était intimement convaincu.
Il avait laissé le commandement du groupe à Tsunehito, ce jeune homme qui l'avait contredit, et lui avait ordonné d'organiser des recherches dans les quartiers environnants celui où ils les avaient perdus de vue. Il était peu probable qu'ils les retrouvent cette nuit, mais sûrement les suivantes. L'un de ses hommes avait naïvement demandé pourquoi les battues ne s'effectuaient pas le jour, et Hide-Zou lui avait froidement répondu que les vampires ne vivant pas le jour, il n'y avait aucun risque qu'ils puissent déceler une quelconque marque de leur présence.
Il soupira dans l'ombre de son salon, formant une masse difforme avachie sur le divan, ses pieds pendants dans le vide. Un bruit sourd et métallique résonna dans la pièce et Hide-Zou eut un sursaut avant de comprendre qu'il avait lâché son arme. Sa main droite lui semblait presque insensible tant elle avait été serrée sur le manche de l'arbalète. Il baissa les yeux sur son gant droit et grimaça. Le cuir était comme collé à sa peau. Dès qu'il essayait de bouger les doigts, de cruelles brûlures le lançaient. Il reposa la tête contre le coussin et son regard tomba sur une photographie accrochée au mur opposé. Il pencha la tête et plissa les yeux pour discerner les personnages et se rappela tout à coup avec amertume le jour où elle avait été prise… Ruiza et lui sur les marches d'un temple, souriants et presque insouciants, au temps où ils étaient encore amis…
- Que t'a fait ce monstre… murmura-t-il à haute voix. C'est ma faute, si je ne t'avais pas mis à la porte cette nuit là… Rien de tout cela ne serait arrivé…
Il passa la main gauche sur son visage et ses paupières fermées, sentant les larmes lui piquer les yeux. Il étouffa un sanglot et renifla bruyamment avant de se redresser et de s'asseoir, le regard perdu dans la contemplation du carrelage. Des images s'amoncelaient dans sa tête, des souvenirs heureux passés avec Ruiza, de leurs plus grosses bêtises à leurs secrets avoués, tout ça devait presque être oublié… Comment pourrait-il le tuer ? Et pourquoi cet idiot s'interposait-il toujours entre lui et cet Asagi ? Ne voyait-il pas qu'il n'avait pas la force d'anéantir son ami perdu ?...
Il se leva et marcha en traînant le pas jusqu'à l'escalier montant à l'étage, ne prenant même pas le temps de se déchausser, et grimpa d'un pas pesant jusqu'à sa chambre, la tête pleine d'idées noires et le cœur étreint de tristesse…
OoO
Lorsque Tsunehito pénétra dans la vaste cave, Hide-Zou attendait assis sur une des chaises qui tenaient encore debout et décroisa lentement les jambes en le fixant dans les yeux. Près de lui se tenait un de ses hommes, qui clignait nerveusement des yeux en se balançant d'un pied sur l'autre.
- Et bien ?
Tsunehito s'avança, nullement impressionné mais un respect notable dans le regard. Hide-Zou ne s'adressa pas à lui et reporta son attention sur l'homme à ses côtés.
- Où en est-on ?
- Les recherches progressent…
- Je veux des résultats !
Il se leva d'un coup et frappa du poing sur la table à côté de lui. Il se tourna alors vers Tsunehito et le dévisagea longuement, comme s'il attendait de lui une bonne nouvelle.
- J'ai quelque chose de suspect, monsieur…
Les lèvres du châtain s'étirèrent et il lui fit signe de s'approcher encore un peu.
- Une femme ne s'est pas rendue depuis une semaine à l'université où elle exerçait en qualité de professeur d'anglais. Cela coïncide fortement avec les dates et le lieu où nous les avons perdus…
Hide-Zou se glissa vers lui et se stoppa à seulement centimètres de son visage. Tsunehito baissa les yeux sur les fines lèvres de son chef et sentit son souffle sur les siennes. Il déglutit en cachant bien son trouble et replanta ses yeux dans les siens. Hide-Zou pencha la tête et sa bouche frôla sa joue. L'autre frissonna et tenta de rester stoïque.
- Tu as fait du bon travail, Tsunehito…
Il captura une mèche de ses cheveux entre deux doigts et la fit lentement glisser. Tsunehito ferma les yeux et tenta d'oublier les frôlements de sa peau sur la sienne. Lorsqu'il les rouvrit, il eut le temps de voir Hide-Zou chasser l'autre homme et revenir vers lui avec une expression de conspirateur sur le visage.
- Tsune…
Il glissa son visage dans son cou et l'autre passa ses bras autour de sa nuque en l'attirant à lui, sentant sur le bas de son dos ses mains chaudes et blessées qui remontaient sous son tee-shirt. Sa langue rencontra la sienne et la caressa passionnément tout en enserrant sa cuisse entre ses jambes. Ses reins rencontrèrent le bord de la table mais furent amortis par les mains d'Hide-Zou. Il leva une jambe pour la mettre à la hauteur de sa hanche et se décolla un peu pour le regarder.
- Est-ce que c'est ce qu'ils ressentent quand ils sont ensemble ?... demanda doucement Hide-Zou.
Tsunehito ne répondit pas et se contenta d'hocher la tête avant de capturer ses lèvres et de se laisser doucement coucher sur la table, accompagné par le buste d'Hide-Zou qui ne voulait pas se décoller du sien.
- Ce sont des choses qu'ils ne peuvent pas faire n'est-ce pas ? Deux vampires ne peuvent pas se faire l'amour comme deux hommes normaux…
Le brun fit une pause, agacé que tous ces actes soient renvoyés aux deux créatures qu'ils chassaient.
- Ils ne sont pas humains, leur plaisir est… malsain…
Il agrippa les hanches d'Hide-Zou et le tira au-dessus de lui, emmêlant ses jambes avec les siennes tandis qu'il glissait ses doigts dans son pantalon.
- Hai… Malsain…
OoO
Ruiza poussa doucement la porte de la chambre et avança silencieusement jusqu'au lit où dormait son amant. Son regard glissa sur son visage trop pâle, son torse grièvement blessé qui se soulevait au rythme d'une respiration saccadée et difficile, ses jambes étendues là comme deux corps morts, et ses mains crispées sur les draps. Il s'assit à côté de lui et posa la main sur sa cuisse, le faisant frémir dans son sommeil. Asagi ouvrit à demi les yeux et sourit faiblement en apercevant le beau visage au-dessus de lui.
- Je croyais pourtant que les vampires n'avaient pas droit au paradis… Alors que fais-tu là, tenshi ?
Ruiza se pencha pour déposa un léger baiser sur sa joue.
- Shht tu es encore trop épuisé pour parler…
Le brun referma un moment les yeux puis les rouvrit en les tournant vers la fenêtre.
- Quelle heure est-il ?...
- Il fait déjà nuit…
- Oh…
Ses yeux se voilèrent un instant d'ombre. Il sentait à peine son corps. Il ne partait plus chasser avec son bel amant, tout deux lancés dans la nuit, cherchant à planter leurs crocs dans un cou effrayé et innocent… Et depuis combien de temps n'avaient-ils pas fait… l'amour ? Il soupira puis tourna la tête vers le blond, passant un doigt sur sa joue en levant un bras tremblant vers lui.
- Ruiza… Est-ce que je t'ai déjà dit que je t'aimais ?...
Celui-ci marqua un temps de surprise avant de prendre sa main dans la sienne.
- Je… hai je crois…
- Tu crois ? Mais tu n'en es pas sûr…
Il eut un petit sourire triste.
- Je ne te le dis pas assez souvent je crois…
- Nani ? Mais si, je t'assure… Je n'ai pas besoin de ça pour savoir que tu m'aimes…
Il baissa les yeux, un peu honteux de penser tout le contraire. Asagi s'en rendit compte et lui sourit tendrement.
- Alors… Je t'aime Ruiza.
Le blond releva vivement des yeux un peu mouillés et se pencha à nouveau pour joindre leurs lèvres.
- Moi aussi…
Asagi glissa ses mains contre sa nuque et l'attira doucement à lui. Mais il eut un sursaut lorsque ses blessures se rappelèrent à lui. Ruiza se retira de son étreinte pour ne pas lui faire plus de mal.
- Ce n'est rien, je n'ai rien senti…
- Menteur…
Asagi se mordit la lèvre inférieure et détourna le regard lorsque Ruiza se leva. Il marcha jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit, poussant un peu les volets pour regarder au dehors.
- La nuit est noire…
- L'aube arrivera dans quelques heures, ne ?
- Hai…
- Tu as mangé ?
Comme Ruiza restait muet, il se força à se redresser, contenant tous ses cris de douleur pour ne pas l'alerter.
- Tu dois te nourrir…
- Je dois rester auprès de toi.
- Ruiza, onegai !
Le ton était impérieux, comme s'il lui donnait un ordre. Le blond se retourna et constata qu'Asagi s'était redressé. Il allait répliquer lorsque celui-ci tendit la main devant lui pour lui faire signe de se taire.
- C'est moi le blessé ici, pas toi. Tu ne veux pas risquer de toi aussi tomber en manque d'hémoglobine !
- Mais…
- Non pas de mais ! J'exige que tu prennes soin de toi ! Comment ferais-je dans mon état pour m'occuper de mon amant malade ?...
Ruiza baissa les yeux. Il a raison… Il a toujours raison… Oh comme j'aimerai que tu es tort parfois…
- Très bien… Je…
Un bruit à l'extérieur le sortit de sa rêverie. Il se rapprocha de la fenêtre et jeta un coup d'œil au dehors. Une vingtaine de petites lumière luisaient dans le noir au-dessous des étoiles, jetant de longues traînées de feu dans le reflet des pavés mouillés, avançant petit à petit d'un pas assuré.
- Merde !
Il referma vivement les volets et traversa la chambre à grandes enjambées.
- Nani ? Qu'est-ce qui se passe ?
Ruiza se retourna et Asagi pu lire dans ses yeux une terreur alarmante.
- Hide-zou… Il est là avec ses hommes, à quelques rues seulement. Ils viennent vers nous. Ils savent où on se cache !
Asagi grogna et posa une jambe hors du lit.
- Reste ici !
- Pardon ?
- J'ai dis reste ici, Ruiza.
Le blond resta immobile près de la porte et laissa l'autre vampire venir jusqu'à lui, avec dans le regard un profond reproche quant à ce qu'était en train de faire son amant.
- Ecoute… Tu vas t'enfuir.
- HEIN ?
- Ne le prend pas comme ça voyons !
- Mais Asagi, tu te rends compte de ce que tu dis ? M'enfuir ! Seul, sans toi ! Jamais !
Il serra les poings comme Asagi posait ses mains sur ses épaules.
- Pourquoi t'es-tu levé…
- Ruiza… On ne joue plus maintenant.
Son regard était si grave que le blond su que quelque chose de très important allait se dérouler…
- Je n'ai jamais joué, Asagi… murmura-t-il d'une voix brisée.
- Gomen…
Il approcha ses lèvres des siennes et les effleura, soupirant sous la douce caresse, puis cessa le baiser pour à nouveau le regarder dans les yeux.
- Je ne peux plus fuir. Mes blessures ne cicatriseront jamais.
- Mais si ! Mais bien sûr que si ! s'exclama Ruiza, désespéré.
- Non. Elles sont trop graves. Ruiza… Je suis désolé… Mais tu vas devoir poursuivre seul.
Asagi baissa la tête. L'expression sur le visage de son amant était si douloureuse qu'il n'arrivait pas à supporter d'en être le responsable.
- Tu… tu m'abandonnes ?...
- …
- Tu m'avais promis…
Accablé, il se défit de la légère étreinte du brun et se jeta avec désespoir sur le lit, pleurant amèrement, le visage enfoui dans les draps. Asagi se traîna jusqu'à lui et s'allongea à côté, ses blessures se rouvrant et suintant à nouveau, mais plus rien ne lui importait… que lui.
- Ruiza…
Il voyait ses épaules tressauter et entendait ses sanglots ininterrompus, il semblait même ne pas respirer tant il pleurait.
- S'il te plait… Promets-moi de t'enfuir…
Ruiza ne répondit pas, mais bien que ses pleurs ne se tussent pas, il parvint à prononcer quelques mots.
- Je ne peux pas… Ne me demande pas ça…
- Si, je te le demande… Fais-le pour moi… Fais-le pour nous…
- Pour nous ? Tu me demandes de t'abandonner ! Comment peux-tu me demander de faire ça pour nous !
Il se retourna vivement pour lui faire face.
- Je veux que tu vives… Tout est perdu pour moi… Je ne peux pas t'obliger à m'aider à m'enfuir alors que je sais que je ne tiendrais pas… Ce serait te condamner.
- Et si je veux mourir avec toi ?
Asagi grogna.
- C'est stupide. Stupide et je ne le veux pas.
- Mais c'est de moi qu'il s'agit ! Il me semble que c'est à moi de prendre cette décision, non ?
- Je…
Le brun baissa les yeux puis les ferma.
- C'est vrai… Libre à toi de respecter ou non les dernières volontés de ton amant mourrant…
Il y eut un silence qui sembla durer une éternité. Enfin Ruiza posa sa joue mouillée dans le cou d'Asagi et répondit d'une voix chevrotante à peine audible :
- Je la respecterai… Pour toi… Je te le promets.
OoOoOoO
Mot de fin : Même quand je la relis ça me fait bizarre XD Mais c'est pas encore le chapitre le plus triste à mon goût... Mouhahaha oui je suis sadik là X3
