Chapitre 24 : Halloween


Le lendemain matin, Harry se réveilla tôt. Les potions renforçantes avaient un effet anti-somnolence. Ginny dormait toujours, il la regarda dormir pendant cinq minutes. Elle avait l'air si heureuse, si seulement tout pouvait être si beau et si facile dans le monde, comme un rêve. Que cela soit beau lorsqu'on ouvre les yeux, et que l'on se rende compte qu'on avait simplement fait un cauchemar. Ah, ce que les filles peuvent être belles quand elles dorment. Elle a l'air en paix avec elle-même, comme si elle avait oublié ce qui l'attend au réveil, guerre, douleur, souffrance. Comme la vie peut être méchante avec les personnes. Mais un simple rêve peut faire tout oublier, et donner le courage de continuer.

Harry s'était désormais levé, et se trouvait devant la fenêtre de l'infirmerie, il pouvait voir le parc de Poudlard, toujours si beau, toujours si mystérieux. Avec la forêt, qui par son seul nom incite les gens à s'aventurer à l'intérieur. Et le soleil qui se levait sur le parc encore humide de rosée. On pouvait voir de superbes réflexions de la lumière sur de petites gouttes d'eau. Comme la nature peut être belle, et simple. Comment se peut-il que des gens comme Tom puissent exister dans un monde si parfait ?

Pendant ce temps, Ginny s'était réveillée, et observait Harry qui était resté devant la fenêtre pendant une bonne demi-heure. Elle put voir que ses yeux étaient très brillants, plus que d'habitude, et qu'une fine lumière blanche l'entourait. Elle n'avait pas eu le courage de le déranger, et aimait trop le regarder pour ça.

- Harry James Potter, avez-vous été pétrifié ?

Harry ne se retourna même pas, et répondit avec une voix douce, qui n'était pas vraiment sa voix habituelle :

- Ginny, je suis content que tu sois réveillée. J'étais en train de regarder le parc, mais je pense qu'il est l'heure de partir, nous pourrons sûrement déjeuner dans la salle avec les autres.

- Ah non, Harry, avant tout, tu vas venir ici, m'embrasser, et après, tu m'expliques où tu étais hier, et pourquoi une armée d'elfes et de nains, et tout l'Ordre, ainsi que les professeurs, étaient dans la bibliothèque. Ils étaient pressés de trouver quelque chose, pour te sauver la vie.

Harry s'était préparé à ce genre de questionnaire, il savait qu'il ne pouvait pas le cacher à Ginny, il n'aurait pas pu.

- Eh bien, c'est une longue histoire, assis-toi, je vais te la raconter.

Ginny s'assit sur le lit. Harry se mit à côté d'elle, et après l'avoir embrassée, il commença son récit :

- Eh bien, comme tu le sais sûrement, Voldemort a créé des Horcruxes, et cela lui permet de ne pas mourir, si on peut dire cela. Et si on veut pouvoir détruire Voldemort, il faut commencer par les Horcruxes. Un a déjà été détruit par hasard, l'agenda de Tom, dont tu te souviens sûrement. La bague de Gaunt en était un autre, que Dumbledore a détruit l'année dernière. Le médaillon de Serpentard en est un autre, mais il a été « perdu », ou du moins, on ne sait pas où il est, car il ne se trouve plus dans sa cachette. Il en reste donc quatre à trouver. Voldemort lui-même en est un, après sa première réincarnation, il a du utiliser un de ses Horcruxes. Un autre est Nagini, son serpent. Le troisième est la Coupe de Poufsouffle, du moins, nous le pensions, et il en reste un dernier, que nous n'avons toujours pas identifié.

Harry fit une pause, puis reprit ensuite :

- Eh bien, il est apparu que la Coupe de Poufsouffle était en possession de la famille Bones. Nous avons donc demandé à Susan si elle en savait quelque chose, et effectivement, elle avait vu sa tante Amelia Bones une fois avec cette coupe. On a reçu de Susan la permission de se rendre chez elle, et là, Amelia, enfin son tableau, m'a dit où trouver la coupe. Comme tu peux l'imaginer, la coupe était protégée par des maléfices, et naturellement ils étaient bien plus puissants que je ne l'aurai cru.

Harry fit une autre pause, et put voir dans l'expression de Ginny qu'elle avait compris la suite, mais pour éviter tout secret, il continua son récit :

- J'ai donc utilisé une potion particulière, qui a le pouvoir de détruire l'Horcruxe, mais cette potion est très dangereuse, et mélangée aux pouvoirs de la coupe, ils m'ont mis dans un sale état, inutile de te l'expliquer, tu te sentirais mal. Dame Dorea et Elrond ont essayé la magie elfique pour me guérir, mais c'était impossible, ils ont donc dû rechercher le descendant de Poufsouffle, pour pouvoir utiliser la coupe avec sa fonction principale, celle de guérir toutes les blessures. Seulement, comme tu peux l'imaginer, on ne connaissait pas l'héritier de Poufsouffle, et c'est là que tous ont pris la direction de la bibliothèque pour pouvoir trouver cette information. Je ne peux pas te dire qui est-ce, mais ils ont trouvé cette personne, et après m'avoir fait boire l'eau curative de la coupe, j'étais sur pied, et je suis venu ici où tu étais évanouie après le « dialogue » avec la directrice. Voilà, tu connais l'essentiel.

Ginny était stupéfaite, tant d'évènements en une seule soirée, elle aurait voulu poser plein de questions, mais elle put voir dans le visage de Harry que toute question était à proscrire, elle n'ajouta donc rien, et serra Harry dans ses bras. Ils descendirent ensemble dans la Grande Salle, et avant de rentrer, ils se séparèrent et chacun partit à sa place. Peu d'élèves étaient présents, et parmi eux, Ron et Hermione, qui allèrent vers Harry. Ce dernier leur dit alors de venir le voir dans son bureau le soir.

Pendant l'après-midi, Harry alla à une réunion de l'Ordre, qui avait été convoqué suite aux évènements du soir précédent. Quand tous furent assis, Harry put remarquer que tous connaissaient déjà les évènements et avaient plein de questions à poser. Harry commença quand même avec un petit résumé pour les moins informés, et à la fin du résumé, il commença à répondre aux questions :

- Harry, pourquoi as-tu risqué ta vie pour détruire la coupe ? Tu ne peux pas mourir maintenant, tu es le symbole de la résistance, cela ferait tomber trop d'espoir.

- Kingsley, sache que je n'aurais pas fait faire ce travail si dangereux à qui que ce soit, je ne veux pas que quelqu'un risque sa vie pour cela. Il était donc normal que je le fasse, vu son importance. Mais j'admets que je ne m'attendais pas à un tel niveau de protection, je m'en souviendrai la prochaine fois. Quand à la deuxième partie, eh bien, même si je suis content que la communauté me prenne comme exemple pour se battre, si je venais à mourir, vous ne devriez jamais baisser les bras, ou le travail accompli aurait été inutile.

Harry put voir que certains étaient incrédules en entendant ces derniers mots. Harry mort restait inconcevable. Cela aurait été une catastrophe.

- Harry, pourquoi Elrond avait une aura noire, quand il te soignait, ou tout du moins, quand il essayait, et toi une aura blanche ? Et comment cette magie marche ? Il t'avait presque guéri et tu es retombé après.

- Remus, l'aura noire de Elrond représente la magie qu'il utilisait.

- Tu veux dire que c'était de la magie noire ?

- Oui, Mondingus, je dirais même plus, c'était de la nécromancie. Le transfert de vie, pour soigner une personne, est nommé nécromancie.

- Et pourquoi alors ton aura était blanche au même moment ?

- Eh bien, là, c'est plus compliqué à expliquer, je vais essayer de le faire, mais cela ne sera pas facile.

Harry fit une pause et commença :

- Vous savez sûrement qu'il existe une magie « blanche » et une magie « noire », et bien cela est faux …

Harry put voir les têtes étonnées des gens présents, comme si on leur avait dit que Voldemort venait de se suicider …

- Oui, la magie n'a pas de couleur, elle n'est pas noire ou blanche, la distinction se fait dans le but que l'on veut atteindre en l'utilisant. Prenez l'exemple d'un simple sort, que l'on apprend dès la première année à Poudlard, le Wingardium Leviosa. Vous le classez sûrement dans la « magie blanche », mais pourquoi ? Parce qu'il ne peut pas faire de mal ? Parce qu'on vous a dit ça comme ça ? Parce qu'on l'apprend à l'école ? Eh bien, aucune de ces raisons n'a de sens, il peut faire très mal, pensez à la première contrainte, ne pas l'utiliser sur les êtres humains, car cela devient incontrôlable. Mais si on soulève une personne, et que l'on la laisse tomber rapidement et violemment, on la tue, n'est-ce pas ? Mais cela n'est-il pas de la « magie noire » ? Or vous l'appelez magie blanche. Et prenons le cas d'un sort de « magie noire », un au hasard, le Sectumsempra. Eh bien, vous voyez ce que c'est, non ? De la « magie noire », mais pourtant, si on est victime d'un Imperium, il peut nous sauver en nous ramenant à la réalité. De plus, il ne tue pas, alors que le Wingardium Leviosa, si. Et je pousserais même plus loin, les Sortilèges Impardonnables. Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Eh bien, c'est simple, l'utilisation rend dépendant, comme une drogue, et l'utilisation est sans recours, on se corrompt l'âme. Mais pourtant, un Imperium peut sauver la vie d'une personne, un Doloris réveille une personne évanouie, et un Avada Kedavra allège la souffrance d'un mourrant.

Harry fit une pause, et put voir que les présents étaient éblouis pour la moitié, et la bouche grande ouverte pour l'autre moitié, comme des poissons rouges.

- Ce que Elrond a utilisé était de la Nécromancie. Mais voyez-vous, cette magie, même si certains la considèrent comme noire et mauvaise, car on peut ressusciter des morts si on est assez puissant, est la plus utilisée dans le monde, magique ou moldu. En effet, tout type de soin est attaché à la Nécromancie, vu que vous allez contre le sens de la nature en sauvant ou en guérissant une personne. Pour les Moldus, c'est la même chose. Or la magie que Elrond a utilisé est beaucoup plus avancée qu'une simple potion, il a donc du utiliser son énergie au maximum. Mais cela implique ses facultés de « magie noire » de la vision elfique, parmi lesquelles la guérison des personnes. Les elfes ne guérissent pas, ils soulagent les blessures. Ainsi, son aura était noire, mais l'intention était de faire le bien. Il a donc irradié mon aura, qui a brillé de sa lumière, blanche, alimentée par l'énergie d'Elrond. Mais naturellement, cela n'était pas suffisant.

Harry fit une dernière pause, et tira la conclusion :

- Il n'existe donc pas de magie « noire » ou « blanche », tout dépend de l'utilisation qu'on en fait, on peut viser le bien ou le mal. De là vient la distinction entre magie noire et magie blanche.

Les membres avaient écouté avec intérêt, et même si cela n'était pas facile à comprendre, cela avait du sens. Remus demanda quand même une ultime chose :

- Harry, tu dis que « soigner » est en fait un acte de Nécromancie, cela le met au même niveau que la résurrection des morts. Alors pourquoi on n'y arrive pas, ou pourquoi beaucoup de monde croit que c'est une légende ?

- Eh bien, Remus, sache que la Nécromancie est une « discipline » comme peuvent l'être les potions, or nous savons tous que certaines potions sont irréalisables pour la plupart des gens, car cela ne dépend pas d'un simple mélange d'ingrédients. La Nécromancie est similaire, guérir est souvent éviter la mort, qui, poussé à l'extrême, donne redonner la vie. Ainsi, les grands Nécromants, qui existent, peuvent ressusciter des gens, mais cette pratique est très très difficile, et on ne parvient souvent qu'à ramener à la vie des zombies ou des créatures maléfiques. Dans l'histoire de la magie, une seule personne est revenue à la vie, sous une forme presque normale, Voldemort.

Les présents sont restés pétrifiés, seul Voldemort a réussi cela, pas même Merlin …

- La « résurrection » de Voldemort a sûrement été facilitée par les Horcruxes, et il n'y est pas arrivé tout seul, mais on peut prendre Voldemort comme le seul être à avoir eu une deuxième chance. Quant à d'autres mages, bien plus puissants que des Nécromants, la majorité n'avait pas envie de combattre la mort, car un sage vit la vie, et voit la mort comme le début d'une nouvelle aventure. Ainsi, les plus grands magiciens ne se sont jamais adonnés à la Nécromancie la plus poussée, qui pour eux n'avait rien d'intéressant. Ceux qui l'ont le plus pratiquée sont les mages noirs, qui avaient besoin de chair à canon, comme on l'appelle souvent, ou plus précisément, de personnes prêtes à se sacrifier pour sa cause. Et qui mieux que des morts ?

Remus semblait satisfait par la réponse. Par contre, une personne n'avait pas aimé ce rapprochement, Pompom.

- Harry, tu dis que soigner est une forme de Nécromancie, que l'extrême est la résurrection des morts, et que les plus grands magiciens ne s'intéressent pas à cette forme de magie. Personnellement, cela fait maintenant cinquante ans que je suis infirmière, et je ne pense pas avoir fait de la Nécromancie avec pour but d'avoir de la chair à canon …

- Pompom, il faut bien que tu me comprennes, j'ai bien dit que le soin est une forme de Nécromancie, car on aide une personne à ne pas mourir, donc à combattre la mort. J'ai aussi dit que les grands magiciens ne se sont jamais intéressés à la partie poussée de la Nécromancie, la résurrection des morts. Mais je n'ai jamais dit que soigner est un acte pour recruter des fidèles serviteurs. Ici aussi, il faut faire attention entre l'idée que l'on se fait de la magie, la Nécromancie peut être une magie très noble, si elle est utilisée pour une noble cause. Or le but des Nécromants, ceux qui se sont intéressés à la résurrection, était d'avoir des serviteurs, ainsi on associe le mot de Nécromant à méchant. Mais sache que cela n'a rien à voir, mais j'admets qu'à ma connaissance, la résurrection n'a jamais eu de but « blanc » car la mort n'est qu'un début, il est donc inadmissible de se soustraire à ce début. Tu n'as donc rien à te reprocher, pouvoir soigner est une preuve de très grande magie, et cela doit rester ainsi.

Pompom semblait plus contente de cette explication. Peu de questions suivirent, et tous repartirent.

Le soir, Harry était dans son bureau en train de lire un livre sur la lycanthropie, chose qu'il avait promise à Bill, et attendait la visite de ses amis. Cela ne fut pas long, car Hermione, Ron et Ginny arrivèrent alors qu'il venait de commencer le premier chapitre.

- Bonsoir à tous, asseyez-vous.

- Merci Harry.

Ginny alla embrasser Harry, et s'assit à côté de lui.

- Bon, posez vos questions, je sais que vous en avez, et je sais aussi que Ginny vous a tout raconté.

Les trois amis se regardèrent un peu perplexes, comment pouvait-il savoir ?

Ce fut Hermione qui brisa le silence :

- Harry, ça fait maintenant presque deux mois qu'on est ici, et on ne t'a vu que pendant les heures de cours. Je me demandais si tu ne cherchais pas à nous écarter, maintenant que tu n'as plus besoin de nous.

Harry ne répondit pas tout de suite, il s'attendait à ce genre de questions, il savait que le ton de Hermione n'était pas méchant, mais qu'elle était simplement curieuse.

- Eh bien Hermione, j'admets que j'ai été très distant ces temps-ci, et j'espère que vous me pardonnerez, mais il faut que vous me compreniez. Si je vous ai laissés à l'écart, c'était pour vous protéger. Je sais, ce n'est pas facile à croire quand j'ai été le premier à vous mettre en danger, mais actuellement, je peux veiller sur moi-même, mais je ne pourrais pas garantir votre sécurité, et la dernière chose que je désire est de vous voir blessés.

- Harry, arrête avec ce caractère protecteur, on est tous, enfin presque tous, majeurs, on a le droit de choisir notre voie, et si on veut combattre, tu ne pourras pas nous en empêcher …

- Effectivement Ron, je ne peux pas vous en empêcher, mais je peux retarder le plus possible ce moment. Je peux essayer de faire en sorte que vous ne fassiez rien de dangereux, et que vous soyez prêts à ce moment-là.

- Mais Harry, comme cela, tu ne nous aides pas, et la seule chose que tu obtiens, est de te séparer de nous, même de Ginny, tu ne la vois pas souvent. Tu ne comprends donc pas que être ou non à tes côtés ne changera pas notre situation ?

- Je sais, Hermione, mais c'est plus fort que moi, et je m'excuse de vous avoir laissés de côté. Mais cette nouvelle vie qui a commencé pour moi est très différente, et j'ai plein de choses à faire, mais jamais assez de temps pour tout faire. Mais tout ce que j'ai fait, je l'ai fait de bonne foi, pour vous protéger.

- Oui Harry, je sais, mais même si tu es plus fort que nous, tu as notre âge, nous sommes tes amis depuis sept ans maintenant, on a tellement risqué ensemble, que je pense que nous avons maintenant le droit de choisir si nous voulons ou non combattre à tes côtés. Fais-nous confiance, on ne te décevra pas.

- Merci Hermione. Si vous voulez vraiment m'aider, et prendre part à cette guerre, je vous conseille de reformer l'AD. Préparez-vous, vous et les autres, soyez prêts, car bientôt vous devrez vous battre.

Les trois amis étaient déconcertés. Se battre, bientôt, quand, comment, où ? Hermione découvrit que l'attaque se déroulerait à Poudlard en regardant Harry :

- Quand ?

- Je ne sais pas Hermione. Mais un jour arrivera où Poudlard sera la cible, et où la seule défense sera notre courage. Pour cela, je te demande d'apprendre, et de l'enseigner ensuite aux autres, à se battre en duel. N'ayez pas peur de blesser, des fois, la meilleure défense, c'est l'attaque.

Hermione avait, à la différence de Ron et Ginny, compris le message de Harry. S'entraîner à attaquer, et non pas à se défendre, chose que l'AD avait fait jusqu'à présent. Ron avait tout de même encore une question :

- Harry, pourquoi es-tu devenu professeur si tu avais tellement de choses à faire ?

- Eh bien, Ron, le but était de pouvoir être à vos côtés, de vous aider, et d'être toujours aussi présent. Ainsi que de vous préparer à la guerre. Peut-être ai-je voulu trop en faire, mais je suis content, et je pense que vous vous êtes tous améliorés en duel. J'en suis content, et vous serez bientôt prêts à vous défendre.

- Merci Harry. Et une autre question. Pourquoi tu ne nous dis plus rien ? Autrefois, tu partageais tous tes secrets avec nous. Maintenant, si on ne savait pas que c'est toi, on ne te reconnaîtrait pas.

- Eh bien, Ron, depuis un peu de temps, je connais trop de choses, et vous les dire vous mettrait en danger. De plus, je ne saurais pas quoi vous dire sans trop en dévoiler. Ainsi, entre une hésitation et une autre, la meilleure solution a été le silence. Cela évite tout problème. Mais sache que peu de gens sont au courant, vous n'êtes donc pas laissés à l'écart, mais je ne vous ferais pas partager le poids de ces informations.

Harry fit une pause et put voir que ses amis étaient plus contents qu'à leur arrivée. Ils avaient enfin trouvé des réponses à leurs questions.

- Bien, je pense qu'il est l'heure pour vous d'aller vous coucher, demain, le bal d'Halloween nous attend. Ah, Ginny, repose-toi bien, car les danses vont être longues …

Sur ces mots, et après avoir donné un baiser à Ginny, Harry salua ses amis qui partirent vers leur dortoir. Ginny était très heureuse que Harry lui promette de danser avec elle, et à l'entendre, cela ne serait pas une seule danse. Hermione, de son côté, espérait que Ron, qui l'avait invité au bal, la fasse danser. Ron était lui aussi content, car il avait pu parler à son meilleur ami, mais aussi parce qu'il avait une surprise pour Hermione.

Le jour d'Halloween arriva, Harry se leva tôt, et partit faire une visite à ses parents. Il passa toute la matinée dans la crypte des Potter, non loin du château des Potter, en Ecosse. C'était la première fois que Harry allait voir ses parents, et il découvrit que la crypte était cachée au milieu des montagnes. Sur l'entrée de la crypte, l'emblème des Potter était présent. Il ne fit pas énormément de choses, à part regarder la pierre blanche où était écrit James et Lily Potter. Vers midi, il décida de partir, mais seulement après avoir rempli la crypte de fleurs, pour honorer ses parents et ses ancêtres.

Il profita de l'occasion pour visiter le château des Potter. Il était énorme, sept étages, avec deux dans le sous-sol. Il se promena dans le château, et put retrouver la chambre de son père, là où il avait gardé ses affaires même après le mariage. Il y avait certaines photos, montrant les quatre Maraudeurs, Harry ne put retenir une larme, à la pensée de son père, Sirius et Remus … Il passa un peu de temps dans la chambre de son père, et il finit par trouver quelque chose d'intéressant, une robe de cérémonie. Il décida de l'utiliser pour le bal. Dans la chambre de son père, il trouva aussi des lettres, il en lut quelques unes, mais ne put pas continuer, car fouiller la vie de son père n'était pas vraiment ce qu'il cherchait. Mais il put lire une lettre de sa mère à l'époque où ils étaient à Poudlard, et devaient sortir ensemble depuis peu de temps. Probablement la première lettre qu'elle lui ait jamais envoyé. Il trouva aussi une salle d'entraînement, où son père et ses amis s'entraînaient probablement, à voir les photos sur les murs. Il ne pénétra pas dans la chambre de ses grands-parents, et jeta un coup d'œil au salon, ainsi qu'à la cuisine. Il termina par trouver une énorme bibliothèque, plus grande que celle de Poudlard. Il ne s'aventura pas plus loin, mais il put trouver quelque chose d'intéressant, comme des manuscrits de ses ancêtres sur l'illusion.

Plein de salles étaient vides, ou dédiées à exposer des œuvres artistiques que Harry ne connaissait pas, mais un détail attira son attention, une pièce qui contenait, sur ses murs, tous les membres de la famille Potter. Il fit un peu le tour des noms, et put enfin trouver le sien, et celui de ses parents. Il remonta dans l'arbre, mais tout s'arrête au premier Potter, rien ne faisait référence à l'ascendance avec les fondateurs de Poudlard. Il était seulement écrit le nom d'une femme à côté, qui ne disait rien à Harry. Il essaya de chercher si d'autres membres de sa famille étaient encore envie, mais ce n'était pas évident de trouver quelque chose dans cette énorme liste. Il trouva enfin qu'une autre personne vivante de la famille existait, un certain Mark Ervis Potter, âgé de 112 ans, et jamais marié. Il est le fils du frère du père de son grand-père. Mais tout cela ne l'avançait pas, il ne savait pas où il se trouvait ni ce qu'il faisait. Mais comme par magie, une carte apparut sur le mur, montrant un endroit en plein cœur de l'Afrique, et un texte à côté disait :

Mark Ervis Potter, actuellement habitant le désert du Sahara, est un ermite qui passe sa vie à étudier les animaux sacrés de l'ancienne Egypte. Âgé de 112 ans, il est tout de même en bonne santé.

Mmm, je pourrais lui rendre visite un de ces jours.

Sur ce, Harry rentra à Poudlard, l'heure du dîner et du bal était arrivée. Pour fêter Halloween, un banquet suivi d'un bal avait été organisé. Harry mit la robe qu'il avait trouvée chez son père, et rejoignit vite l'entrée de la Grande Salle, où Ginny l'attendait impatiemment.

- Désolé Ginny, je m'étais perdu dans mes souvenirs.

Mais Ginny ne répondit pas, elle regardait la robe de Harry. Elle était superbe. Une robe blanche, brodée or, avec en rouge l'emblème des Potter. Une ceinture en tissu bleu était présente à la mi-hauteur, et pendait jusqu'au genou sur le côté droit. Une épée était attachée sur le côté gauche. Il portait aussi des gants de peau noirs, qui s'habillaient parfaitement avec la cape d'un noir brillant, cape qui touchait le sol.

- Ginny, tout va bien ?

- Oui oui, je regardais ta robe, elle est magnifique.

- Ah oui, merci, elle était à mon père. Et toi aussi, tu es superbe.

- Merci, mais allons-y, on est déjà en retard.

- Oui, effectivement, viens, prends mon bras.

Harry tendit son bras et Ginny le prit avec élégance. Ils s'approchèrent des portes, qui s'ouvrirent pour les laisser entrer. Les deux amoureux rentrèrent dans la salle et tous les regards se tournèrent vers eux, comme si le roi et la reine venaient de rentrer. Dans un côté de la pièce, Severus était devenu blanc, il croyait voir un fantôme. James, comment est-ce possible ? Dans un autre endroit, Tonks soutenait Remus qui avait failli tomber dans les pommes, après avoir cru revoir son défunt ami, James.

- Remus, ça va ?

- Oui, tout va bien, désolé, mais la robe de Harry, est celle que James a utilisé le jour où il a demandé Lily en mariage …

Dans son coin, Severus regardait lui aussi Harry, comme il ressemblait à James, de loin, on aurait dit la même personne que celle qui avait demandé Lily en mariage devant tout Poudlard.

Harry passa la soirée à danser avec Ginny, et put voir que Hermione et Ron passaient eux aussi toute la soirée sur la piste de bal. La soirée fut magnifique, et presque tous avaient vus Harry embrasser Ginny à la fin du bal, mais personne ne fit de commentaire. Enfin, ils avaient presque le même âge, rien de particulier.

Ron et Harry partirent avec leurs deux demoiselles vers la tour Gryffondor. Ils eurent le temps de discuter et Hermione ne put cacher sa joie, car Ron avait dansé divinement toute la soirée. Il avoua avoir pris des cours pendant l'été, uniquement pour danser avec Hermione. Cela lui permit d'obtenir un long baiser, et il devint tout rouge. Hermione et Ginny allèrent se coucher, et Harry resta un peu seul avec Ron.

- Harry, ta robe est superbe, où l'as-tu trouvée ?

- Eh bien, elle était à mon père, du moins, je crois, étant dans sa chambre, dans le château des Potter. Je suis allé le visiter cet après-midi.

- Elle est vraiment magnifique.

- Merci, mais rien à voir avec tes talents de danseur, je croyais que tu détestais danser.

- Ah, mais je déteste toujours. J'ai simplement suivi des cours pour pouvoir danser avec Hermione …

- Ahahah, tu es tout rouge Ron, allez l'amoureux, tu as été super. Allez, je vais te laisser, bonne nuit.

- Bonne nuit Harry.

Harry retourna dans la Grande Salle, où Remus et Severus étaient encore là, en train de parler.

- Bonsoir messieurs.

- Oh, bonsoir Jam… Harry.

- Remus, pourquoi es-tu si étrange ? Je t'ai vu quand je suis rentré, tu as failli tomber dans les pommes, et Severus, toi aussi, tu étais perplexe.

Severus regarda Remus, qui prit la parole :

- Vois-tu, Harry, la robe que tu portes est identique à celle que James avait, il y a dix-neuf ans, quand il a demandé à ta mère de l'épouser. C'était le bal d'Halloween, en septième année, il l'a fait devant toute l'école. Lily n'a pas réussi à dire quoi que ce soit, à part l'embrasser pendant une demi-heure, et je pense qu'elle voulait dire oui. Quand tu es entré, habillé comme ça, j'ai cru revoir James, ce jour-là.

Harry écoutait Remus avec grande attention, il avait appris quelque chose de nouveau sur sa famille, et il était content. De plus, cela lui faisait plaisir comme information, il avait les mêmes vêtements que son père, le jour où il a demandé sa mère en mariage.

- Eh bien, Remus, merci de m'avoir appris quelques détails supplémentaires, je pense que je garderai précieusement cette robe, car vois-tu, elle est bien la même, étant celle qui se trouvait chez mon père.

- Tu es allé au château ?

- Oui.

- Il est magnifique, n'est-ce pas ? Malheureusement, ayant été inhabité pendant dix-sept ans, il doit sûrement être en piteux état.

- Oui, la végétation a gagné une bataille, mais je pense que j'engagerai une équipe de restructuration, pour remettre le château à neuf. Bien, sur ce, je vais vous laisser, la journée a été longue.

- Bonne nuit Harry.

- Bonne nuit Severus, Remus.

Harry partit en laissant deux anciens ennemis se rappeler de leur temps en tant qu'élèves.