Voici un petit cadeau de noel en avance

je tiens à remercier Vinvin et Ptiteame qui m'ont involontairement et bien indirectement inspiré cette histoire, merci les filles

Malheureusement, je n'ai pas réussi à trouver un titre à ce one shot et donc si vous lui en trouver un qui me plait, je vous ferais lire en avant première mon prochain one shot, enfin si vous me laisser une adresse email ou que vous êtes logguer .

Alors Joyeux Noël !


S'il existait une chose que Ron haïssait par-dessus tout, en dehors des araignées, c'était bien de faire sa malle.

Pour lui, cela signifiait qu'il allait quitter pour de longs mois sa famille et cette fois-ci n'allait pas déroger à la règle, à la seule différence qu'autrefois, il était accompagné par ses deux meilleurs amis Harry et Hermione et qu'ils se rendaient tous les trois à Poudlard et qu'aujourd'hui, il serait seul à parti. C'est lui et lui seul qui avait pris cette décision. Il avait accepté d'être transférer de l'équipe des Canons de Chudley, dont il était fan depuis qu'il savait prononcer le mot Quidditch, vers une équipe américaine dont il n'avait pas retenu le nom et il s'en moquait bien de toute manière. En fait dès qu'on lui avait proposé ce transfert, il avait sauté sur l'occasion, tout ce qui l'intéressait réellement, c'était de mettre le plus de distance entre lui et l'événement qui allait avoir pour lui dans quelques jours.

Dès que le contrat avait été signé, il en avait averti sa famille et Harry. Le regard compatissant qu'ils lui avaient tous adressé lui avait fait comprendre qu'ils n'étaient pas dupes mais ils l'avaient laissé faire. Harry et Ginny avaient tenté de le convaincre d'en parler à Hermione mais Ron avait rétorqué qu'elle était déjà bien occupée par la préparation de son mariage et que ça finirait de la même façon que toutes les discussions qu'ils avaient pu avoir, une dispute stérile et destructrice.

Sa chambre au Terrier allait lui manquer, sa famille et ses amis allaient lui manquer et même ses disputes avec Hermione allaient lui manquer mais il devait partir pour le bien de tout le monde et principalement pour le sien et la réussite du mariage de sa meilleure amie.

Ron replia une paire de chaussettes et la plaça dans sa malle, il n'avait jamais eu le coup de baguette pour ranger ses affaires à l'aide de magie et à chaque fois qu'il s'y essayait, ça ressemblait à la cote galloise après le passage d'une grosse tempête. Quand ce fut le tour de ses T-shirts, la porte de sa chambre s'ouvrit brutalement et alla claquer contre la cloison, des effluves de parfum envahirent la pièce.

-Bonjour Hermione. Belle journée, n'est ce pas ? Fit Ron sans se retourner.

-Quand est-ce que tu comptais me l'annoncer ? Hurla-t-elle. Ce soir ? La veille de mon mariage ? Ou mieux encore pendant l'échange des anneaux ?

-De quoi est-ce que tu parles ? Demanda-t-il d'une voix qu'il espérait le plus calme possible et en lui faisant toujours dos.

Ron avait redouté cet instant depuis qu'il avait pris la décision de partir et il avait reculé le moment où il le lui dirait. Il lui avait assuré qu'il serait là à son mariage et il partait. Il ne devait surtout pas craquer. Il s'était imaginé de nombreuses fois cette discussion et à chaque fois, à un moment ou à un autre, il prononçait les paroles qu'il ne fallait surtout pas qu'il dise.

-Tu sais très bien ce que je veux dire ! Et regarde-moi quand tu me parles, ça fait lâche de que de tourner le dos à son interlocuteur, surtout quand c'est ta prétendue meilleure amie à qui tu ne caches rien ! Lui assena-t-elle.

Voilà ce qu'il était en réalité un pleutre ! Il préférait partir plutôt qu'affronter la réalité mais il avait pris une décision et il devait s'y tenir. Rien et surtout pas elle ne devait le faire changer d'avis. Ron se retourna donc et planta ses yeux dans les siens en essayant de s'y tenir car pour lui, Hermione n'était jamais plus belle que lorsqu'elle était en colère.

-Je ne savais pas comment te le dire et plus le temps passait et moins je trouvais les mots, le courage et tutti quanti … de le faire.

Les yeux d'Hermione semblèrent lui lancer des éclairs comme si elle pensait qu'il mentait alors qu'il ne lui avait dit que la stricte vérité.

-Tu serais venu, tu m'aurais dit « Excuse-moi Hermione mais je crois que je ne serais pas là pour ton mariage, je pars jouer dans une équipe aux Etats-Unis. » J'aurai parfaitement compris mais là ! L'apprendre par quelqu'un d'autre et à seulement quelques jours de mon mariage, j'ai l'impression que tu ne voulais pas me le dire et que tu voulais t'enfuir honteusement.

Ron détourna le regard et rougit, c'était ce qu'il allait faire car il savait que c'était la meilleure solution quoiqu'elle en dise.

-Tu ne voulais rien me dire, tu ne voulais pas qu'on me le dise, tu espérais être loin quand je l'apprendrais, n'est ce pas ?

Dans tous les scénarios, quand Hermione lui posait cette question et quelle que soit la réponse qu'il donnait, elle finissait toujours par lui poser la même et terrible question. S'il voulait partir sans lui dire, c'est surtout pour ne pas lui donner la véritable raison de son départ.

-Pourquoi ? Fit-elle en prenant son silence pour une réponse affirmative.

C'était La Question, celle à laquelle il ne pouvait pas à répondre, celle à laquelle il ne devait pas répondre en étant trop clair.

-Je pensais que ça serait mieux pour toi si je n'étais pas là pour ton mariage.

-Pour quelle raison penses-tu cette idiotie ? Pourquoi ça serait mieux que l'un de mes meilleurs amis ne soit pas là le jour le plus important de ma vie ?

Ron eut un petit rire désabusé.

-Tu es encore plus aveugle que moi ! Tout le monde s'en est rendu compte il y a des années sauf toi … et moi jusqu'à il y a quelques mois.

-Qu'est ce que tu veux dire Ron ?

-Je n'ai pas envie que tu te maries, Hermione !

-Oh ! Bien sûr ! J'ai tout compris ! Tu veux que je devienne une vieille fille pendant que toi, tu voleras de fille en fille, cria la jeune femme.

-Non, pas du tout, Hermione. J'ai envie que tu te maries mais pas avec lui, pas avec Viktor.

-Tu n'as jamais aimé Viktor de toute manière ! Depuis le jour où tu as su que lui au moins reconnaissait en moi une femme, tu l'as détesté et je n'ai jamais compris pourquoi. C'est pourtant quelqu'un de très gentil, tout le monde le trouve charmant et si tu te donnais la peine de le connaître, tu le saurais ! Je veux comprendre pourquoi tu t'y refuses.

-Te l'expliquer n'y changerai rien, je vais partir et tu vas l'épouser, tout sera alors parfait dans le meilleur des mondes.

-A t'écouter, j'ai de plus en plus l'impression que tu voudrais être à sa place, dit-elle de façon cynique.

Ron lui tourna le dos et recommença à ranger sa malle. Jusqu'à présent, tout avait été identique dans les moindres détails à ce qu'il avait imaginé mais il n'avait jamais été aussi loin. Il ne savait plus quoi dire … comme s'il avait su dire ce qu'il ressentait et encore moins et surtout à elle.

-Tu dois avoir encore pleins de détails à régler, Hermione. Tu devrais partir.

-Ron, regarde-moi s'il te plait, le supplia-t-elle.

-Pars, lui rétorqua-t-il d'un ton dur. C'est mieux pour tout le monde.

-Mais pas pour moi ! Je veux comprendre.

-Comprendre quoi ? Fit-il en se retournant vers elle, les yeux brillants de colère. Que je suis amoureux de toi depuis qu'on se connaît et que ça me brise le cœur de te voir te marier avec ton Vicky d'amour ? Lâcha-t-il avec dégoût. Et que c'est pour ça que je préfère partir… pour ne pas tout gâcher. Tu es heureuse maintenant de savoir ça ? Parce que ce n'est pas mon cas !

Ron attendait la réponse d'Hermione avec crainte.

-Pourquoi ne m'as-tu jamais dit auparavant ?

-Hein ?

-J'aurai été heureuse si tu me l'avais dit il y a des années…

-Mais quand ? Tu n'avais que Viktor à la bouche… Viktor par-ci, Viktor par-là… Rien de ce que je faisais n'était assez bien par rapport à ton Vicky. De toute manière, la comparaison et le choix n'est pas bien difficile à faire entre un brillant et richissime joueur de Quidditch adulé par tous et un obscure élève sans le sou et sans grand talent pour quoique ce soit.

-Si j'avais su ce que je sais maintenant et que j'avais pu avoir le choix, j'aurai pris sans aucune hésitation l'obscure élève sans aucun état d'âme.

Que venait-elle de lui dire ? Qu'elle l'aurait choisi lui, si elle avait su qu'il l'aimait. Cela en était trop, elle devait partir, il ne pourrait en supporter plus.

-Hermione, pars !

-Il en est hors de question ! Pas avant que tu m'ais écouté !

-Hermione, pars ou c'est moi qui le fait ! haussa-t-il.

-Non ! Pourquoi crois-tu que je te parlais tout le temps de Viktor ! Je voulais savoir si tu tenais à moi plus que comme une simple amie.

-Je t'en prie, Hermione, arrête et pars ! La supplia Ron.

-… tu ne t'es jamais demandé pourquoi je t'ai fait la tête pendant notre sixième année alors que tu sortais avec Lavande…

Ne pouvant en entendre plus, Ron transplana vers le dernier endroit où quiconque penserai à venir le chercher, dans un endroit qu'on associerai plutôt à l'intellectuelle Hermione Granger qu'au sportif Ronald Weasley, il transplana à la librairie Fleury&Botts. Il longea les étagères jusqu'à ce qu'il n'entendit plus d'autres bruits que ceux de ses battements de cœur puis il se laissa tomber au sol, le dos appuyé contre une pile de livres.

Hermione l'avait aimé mais son aveuglement et sa mésestime de lui l'avaient empêché de le remarquer. Il était trop tard désormais pour changer quoique ce soir, ils savaient désormais l'un et l'autre la vérité mais leurs voies et leurs vies étaient déjà toutes tracés et elles les éloignaient l'une de l'autre.

Ron se releva et ressortit de Fleury&Botts, il ne pourrait y rester éternellement caché, il valait mieux qu'il avance son départ et qu'il parte dès à présent pour la ville de sa nouvelle équipe, même s'il n'avait pour affaires que celles qu'il portait. Il demanderait à sa famille de lui faire parvenir sa malle, tout en s'excusant d'être parti aussi précipitamment.

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De sa place, Harry pouvait voir que Viktor attendait nerveusement que la cérémonie ne commence. D'ailleurs qui ne le serait pas le jour de son mariage ? Mais ce qui l'étonnait plus, c'était celle des parents de la mariée. Mme Granger faisait fréquemment des allers-retours entre sa place au premier rang et le fond de la place où était censé se trouver Hermione avec son père et ses demoiselles d'honneurs. M. Granger faisait les cent pas en jetant de fréquents coups d'œil à sa montre. Harry était tenté d'aller rejoindre Ginny qui patientait en tant que demoiselle d'honneur pour en apprendre plus mais cela ne se faisait pas. Il avait beau être le meilleur aime d'Hermione, ce n'était pas à lui de demander pourquoi la cérémonie ne débutait pas. Le père de Viktor excédé par la situation se leva et rejoignit à grands pas et en marmonnant en bulgare dans sa moustache fournie M. et Mme Granger qui paraissait, elle, au bord de la crise de nerf.

Cela avait été une semaine très étrange pour Harry et toute la famille Weasley. Ron était parti précipitamment sans donner de raison et en laissant toutes ses affaires à moitié emballées dans sa chambre alors qu'il avait affirmé à sa mère qu'il ne partirait pas tant que toutes ses affaires ne seraient pas prêtes et encore moins avant un dernier repas avec toute sa famille. Ce ne fut que le surlendemain qu'ils avaient eu un début d'explication par l'entremise d'un hibou exténué qui s'était écrasé sur la grande table de la cuisine du Terrier. Ron écrivait dans sa lettre qu'on réclamait de toute urgence sa présence au sein de sa nouvelle équipe et que dans son impétuosité, il en avait oublié ses affaires et de les prévenir. Il s'en excusait donc et leur demandait à ce qu'on lui fasse parvenir sa malle.

Si Harry savait une chose sur Ron, c'était que ses mensonges ne résistaient jamais à un examen un peu poussé et celui là était probablement l'un des plus flagrants. Il était bien parti mais pas pour la raison qu'il avait donnée. Le regard d'Harry se tourna vers Ginny qui se faisait étrangement silencieuse ces temps alors qu'en temps normal, elle aurai vivement critiqué la l'attitude et la couardise de son frère. Elle était la plus proche amie d'Hermione et l'avait entendue reprocher à son frère de ne pas être assez Gryffondor pour avouer ses sentiments à celle-ci. Harry n'aurait pas été étonné d'apprendre qu'elle en avait fait de même avec leur amie.

Harry s'interrogea sur le fait que Ginny avait pu être à l'origine de la fuite désordonné de Ron… En apprenant par exemple par inadvertance à Hermione le prochain départ de ce dernier alors qu'il avait interdit à tout le monde de la prévenir car il voulait le faire lui-même. Cependant plus la date fatidique approchait et plus il reportait l'instant où il le ferait, si bien qu'à la veille de son départ, Harry avait cru que Ron enverrai un simple hibou à Hermione en partant d'Angleterre. Il n'allait pas reprocher à Ginny de l'avoir fait, s'il avait cru que ça pouvait changer quelque chose, il l'aurait fait. Viktor Krum était apprécié par tous mais pour lui et, pour ce qu'il en savait, il n'avait pas un tempérament assez fort pour supporter celui plus volcanique d'Hermione et il supposait avec de fortes présomptions que M. et Mme Granger de partager la même opinion.

A son avis, le mariage de l'attrapeur bulgare avec la brillante brunette ne durerai pas longtemps ou si c'était le cas, il se sera devenu rapidement terne et sans passion en tout cas de la part d'Hermione mais il pouvait aussi bien se tromper sur toute la ligne. En grande partie à cause de la relation quelque peu houleuse et spéciale qu'avait noué Ron et Hermione dès leur première rencontre et avec laquelle Harry avait grandit. Au fond de lui il avait toujours espéré que ses deux meilleurs amis allaient s'avouer mutuellement qu'ils étaient plus que de simples amis. Certains événements auraient pu, auraient même du de son point de vue, déboucher sur cette révélation tandis que d'autres les en éloignaient impitoyablement… comme la relation essentiellement buccale que Ron avait lié avec leur camarade classe Lavande Brown en sixième année.

Inexplicablement, Harry pensait que le fait qu'Hermione se met à sortir officiellement avec Krum puis l'annonce de leurs fiançailles et de leur mariage était une tentative désespérée et ultime de la jeune femme pour savoir ce que ressentait réellement Ron à son égard, même s'il n'était pas certain qu'elle ai fait ça sciemment.

En attendant, si Ginny avait réellement dit à Hermione que Ron partait et que cette dernière était allée le voir, il y avait certainement eu une discussion orageuse et certaines choses depuis trop longtemps cachées avaient du être dite. Si c'était le cas, cela pouvait clairement expliqué la fuite de Ron mais au grand jamais, Hermione ne partirait sans s'expliquer avec Viktor.

-Je veux savoir pourquoi votre fille n'est pas encore là ! S'exclama violemment le père de Viktor avec un accent rocailleux.

-Hermione ne devrait plus tarder, elle est repartie à la maison chercher quelque chose, s'excusa M. Granger.

-Je vous préviens, si elle n'est pas là dans cinq minutes, Viktor annule le mariage.

-Gerarth ! S'exclama son épouse qui avait rejoint son mari auprès du couple Granger. Reviens t'assoire, Hermione va bientôt arriver.

-C'est cela, acquiesça Mme Granger.

-Ivana, ne t'occupe pas de ça, rétorqua M. Krum à sa femme d'un ton glaciale. S'il n'en avait tenu qu'à moi, jamais Viktor n'aurait à épouser une femme de ce genre.

-Papa ! S'exclama furieusement Viktor qui approchait de son père. Je t'interdis de parler d'Hermione comme ça !

-Toi, retourne à ta place ! Ceci est une discussion entre … adultes !

Le regard que M. Krum adressa aux parents d'Hermione ne laissa aucun doute sur ce qu'il pensait en réalité. Viktor allait répondre à son père mais un bruissement d'ailes détourna son attention et toute l'assemblée vit un hibou plané autour du jeune homme avant d'aller se percher sur son épaule. Il détacha la lettre qui pendait à la patte du volatile et décacheta le parchemin. Son père tenta de le lui arracher mais un regard de son fils le convainquit de ne pas le faire.

L'assistance attendit avec impatience que Viktor finisse sa lettre. Bien que peu doutait de l'identité de l'expéditeur, ils virent passer le bulgare par toute la palette des émotions, de la peur en décachetant l'enveloppe, du soulagement en lisant le nom de l'expéditeur, de la colère en commençant à lire la lettre… pour finir par la résignation.

-Viktor, je t'ordonne de me dire qui t'a écrit et ce qu'il y avait d'inscrit ! Exigea son père.

Sans répondre, ce dernier s'avança jusqu'à l'autel.

-Je crois qu'il est inutile que je nie que c'est Hermione qui vient de m'écrire. Elle s'excuse mais elle préfère annuler le mariage car … enfin bref, je suis désolé de vous avoir fait venir pour rien.

Aussitôt M. et Mme Granger se répandirent en excuse auprès des parents de Viktor et des invités. Le père de Viktor grogna que cela ne l'étonnait pas que leur fille agisse de telle manière quand on connaissait ses origines mais il s'attendait plutôt à ce qu'elle ne quitte son fils qu'après le mariage et avec une bonne partie de son or. Harry se retint de se lever et d'aller lui mettre son poing dans la figure, Hermione avait bien quelques défauts mais l'appât du gain n'en faisait pas parti et puis de toute façon, M. Granger s'était chargé de lui donner son point de vue sur la question.

-On rentre au Terrier, décréta Mme Weasley après avoir dit quelques mots de soutien à Mme Granger.

Harry rejoignit Ginny quand ils furent de retour au Terrier.

-Tu as parlé à Hermione du départ de Ron, n'est ce pas ? Demanda le jeune homme.

-Bien sûr que non, se défendit la rouquine en rougissant violemment… Oui, je lui ai dit, je voulais empêcher Hermione de faire une bêtise.

Pris d'un brusque accès de tendresse pour sa fiancée, Harry la serra contre lui et il lui murmura à l'oreille qu'elle avait au contraire très bien fait et que cela aurait même du être fait bien avant.

-Crois-tu qu'Hermione soit partie rejoindre Ron ? Souffla Harry.

-J'espère… Juste avant la cérémonie, elle m'a demandé si j'avais eu des nouvelles de Ron et où il était, je lui ai répondu que sa nouvelle adresse se trouvait sur sa malle dans sa chambre. Tu crois que …

Ginny ne finit pas sa question car elle se précipita à la suite de son fiancé qui montait déjà quatre à quatre les escaliers pour aller regarder dans la chambre de Ron. Il y eut des cris et des rires mais un rugissement de la part de Mme Weasley depuis le rez-de-chaussée les fit se calmer et ils pénètrent dans une tranquillité relative dans l'ancienne chambre de Ron. A leur grand soulagement, la malle avait été remplacée par un petit mot où ils reconnurent l'écriture calligraphiée d'Hermione qui leur annonçait qu'elle partait rejoindre Ron.

-ENFIN ! Hurlèrent en chœur Harry et Ginny en sautant dans les bras l'un de l'autre.

Dans la seconde qui suivit, l'énorme fracas que provoqua leur chute sur lit de Ron et sa destruction entraîna un hurlement de colère de la part de Mdme Weasley et une série de transplanage jusqu'à la chambre. La famille Weasley au grand complet y découvrit Harry et Ginny hilares dans les débris du lit.

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Hermione frappa trois coups brefs à la porte qu'on lui avait désignée comme étant celle de l'appartement de Ron. Elle croisait les doigts en espérant qu'il serait là.

Dès que Ginny lui avait dit que Ron était déjà parti mais que sa malle se trouvait encore dans sa chambre avec sa nouvelle adresse inscrite dessus, elle avait compris ce qu'elle avait à faire. Elle était désolée pour Viktor, de le laisser dans une telle situation mais elle avait compris qu'elle ne serait jamais totalement heureuse avec lui. Viktor était certes quelqu'un de formidable, il pouvait combler n'importe quelle femme mais elle savait qu'il ne pourrait pas la combler comme Ron pourrait y parvenir. Elle s'était promise de lui écrire une lettre plus claire que le mot qu'elle lui avait envoyé en partant. Sans réfléchir, elle était retournée chez ses parents, avait fait sa malle et s'était précipité au Terrier pour prendre celle de Ron puis elle était partie le rejoindre. Maintenant elle était devant sa porte en attendant qu'il lui ouvre.

-Hermione ? Fit Ron d'un ton étonné. Qu'est ce que tu fais là ? Tu sais quelle heure il est ? Et Viktor ?

Hermione prit une grande inspiration avant de lui répondre. Elle était là devant lui et elle ne savait plus quoi lui dire. Pendant toute la durée de son voyage, elle s'était écrite une discussion en essayant d'envisager toutes les possibilités et elle l'avait mémorisé. Cependant maintenant qu'elle était là, elle l'avait complètement oublié. Elle ne voyait plus que les deux grands yeux bleus, le torse musclé et la chevelure rousse de Ron.

-Hermione, je t'ai posé une question !

-Excuse-moi, je réfléchissais.

Ron poussa un grognement.

-Et à quoi ? A la raison qui te pousse à venir frapper à ma porte à 6h du matin ?

-Plutôt à toi.

-Moi ? Pourquoi ? Hermione, qu'est ce que tu fais ici ? Tu devrais être avec Viktor.

-Je crois que nous avons avant toute chose une discussion à finir tous les deux…. J'en ai profité pour t'apporter ta malle.

Ron grogna une nouvelle fois et se poussa pour la laisser entrer. Hermione sortit sa baguette et fit un mouvement qui fit léviter la malle de Ron à l'intérieure de son appartement avant d'entrer à son tour. Ron alla s'assoire sur un fauteuil et invita Hermione à en faire de même dans celui en face de lui.

-… Je ne me suis pas me mariée avec Viktor … Je ne pouvais après notre discussion…

-Pourquoi ? Je ne mérite pas que tu annules ton mariage. Je ne pourrais jamais te donner ce que tu mérites !

-Ecoute-moi bien Ron ! Juste avant que tu ne fuis, parce que c'est que tu as fais, je m'apprêtais à te dire…

Hermione vit Ron se tendre. Que pouvait-il craindre qu'elle lui dise ? Elle avait pourtant été très claire… à moins qu'il n'espère entendre quelque chose en particulier.

-… Que si je t'avais fait la tête pendant la majeure partie de notre sixième année, c'est parce que je ne comprenais pas pourquoi tu sortais avec Lavande… Enfin si, je ne saisissais que trop bien, je n'étais pas aussi jolie qu'elle…

-Tu es mille fois plus attirante que Lavande à mes yeux, mille fois plus que n'importe quelle femme.

Hermione sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, Ron la trouvait attirante… Pendant des années, elle avait cru qu'elle était une fille quelconque pour lui.

-Pourquoi est-ce que tu ne m'as jamais regardé comme tu regardais les autres filles alors ?

Ron rougit en entendant la question, elle le trouvait adorable quand il rougissait de cette manière, elle n'avait plus alors comme envie que de l'embrasser mais elle se refrénait car elle ignorait avant tout comment il réagirait et surtout ce qu'elle ferait après s'il la rejetait. Aujourd'hui aussi, elle se retint car ils devaient avoir cette discussion pour qu'ils puissent après construire leur vie ensemble avec sérénité. Toutefois elle se promit qu'après ce jour, elle embrasserait Ron à chaque fois qu'il rougirait de la sorte.

-Je t'ai regardé comme je n'ai jamais regardé une autre fille. J'ai passé des heures à détailler chaque centimètre de ton corps à Poudlard ou ailleurs.

-Comment se fait-il que je ne m'en sois jamais aperçu ?

C'est vrai, elle aurait du le remarqué si Ron l'avait examiné tel qu'il le prétendait. Cependant il sembla se renfrogner, comme s'il se remémorait un souvenir particulièrement pénible.

-Tu lisais, tu faisais tes devoirs ou bien … tu écrivais à …

Elle vit la pomme d'Adam de Ron jouer au yo-yo.

-… Viktor. En gros, dès que tu étais occupé à quelque chose de plus important que t'en gueuler avec moi.

Hermione s'était attendue à ce qu'il prononce ce prénom mais elle ne put toutefois retenir un grognement de rage qui la surpris plus qu'il ne surpris Ron. Elle était tellement habituée à réagir ainsi que son corps l'avait fait instinctivement alors qu'au contraire, son esprit voulait le mettre en confiance et espérait qu'elle saurait se contenir.

-Ron, tu étais toujours présent dans mes pensées, je devais me faire violence pour t'en chasser et faire quelque chose correctement et c'est encore le cas actuellement.

-C'est pour ça que tu allais en épouser un autre, renifla-t-il dédaigneusement.

Elle soupira d'exaspération.

-Tu t'es bien enfui !

-Ce n'est pas la même chose !

-Et en quoi ? J'allais épouser Viktor parce que j'étais persuadé que tu ne m'aimais pas et toi pour les mêmes raisons, tu es parti d'une équipe dont tu es fan depuis que tu es assez grand pour tenir sur un balai pour une équipe de second ordre dans un autre pays.

-Tu as totalement tort ! Je suis parti parce que je ne voulais pas gâcher ton mariage… J'aurai craqué et hurlé à un moment ou à un autre que je refusais que tu l'épouse… ça faisait déjà des années que je savais … que je pensais que je n'étais pour toi qu'un simple ami … depuis le mariage de Bill et Fleur.

-Je me souviens de ce jour mais qu'est ce qui s'est passé pour que tu penses ça ?

-Nous venions d'aller chercher Harry chez les Dursley pour le mariage et quand Krum est apparu, tu t'es jetée dans ses bras. Tu venais de faire la même chose avec Harry et j'ai réalisé que jamais tu n'étais comporté comme ça avec moi, ça se limitait à une bise, une rapide accolade ou bien le plus souvent à une poignée de main. Tu agissais comme ça uniquement avec moi, même avec mes frères ou Neville, tu étais plus démonstrative. Je croyais que c'était parce que tu savais ce que je ressentais pour toi et que tu ne voulais pas me laisser faire des illusions … Que tu ne savais pas comment agir avec moi… Jusqu'au bal de noce. Au moment j'avais enfin pris la décision de t'inviter à danser à te parler de … enfin bref à te parler. Je t'ai proposé d'aller danser et tu as refusé mais quoi … trente secondes plus tard, Viktor Krum t'a fait la même proposition et cette fois, tu t'es empressée d'accepter. Comment penses-tu que je devais prendre ça ?

Hermione compris alors pourquoi Ron s'était montré aussi distant après cette date, non pas comme les semaines qui avaient précédé le soir fatidique où elle l'avait surpris embrassé Lavande. Non, il avait commencé tout doucement à s'éloigner d'elle pendant leur recherche des Horcuxes, restant rarement seul avec elle dans une pièce, la contredisant de moins en moins, en fait lui parlant de moins en moins car elle l'entendait discuter longuement avec Harry, le soir, elle pensait que c'était du au stress de leur quête. Et quand Harry avait finalement vaincu Voldemort, ils avaient fini leurs études mais le « truc » entre eux deux semblaient avoir disparu. Tout le monde et surtout elle avait cru que c'était à cause des épreuves qu'ils avaient vécues...

Elle se rappelait la demande de Ron pendant le bal de noce, elle avait failli s'en évanouir, tout son être avait hurlé oui mais elle s'était contenue et avait poliment décliné l'offre. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris d'accepter lorsque Viktor l'avait convié à son tour à danser. Peut-être pour ne pas rester assise auprès de Ron.

-J'aurai certainement réagi comme toi … mais je te dois une explication.

-Non, Hermione… Je veux juste savoir pourquoi tu es là alors que tu devrais être en voyage de noce avec ton mari.

-Parce que c'était un mariage de raison plus qu'un mariage d'amour, tout du moins pour ma part. Je sais que pour Viktor ce n'était pas le cas. Je l'aime mais pas comme lui m'aime et je crois qu'il le sentait. Il savait que mon cœur ne serait pas jamais entièrement à lui et tôt ou tard, il finirait pas me haïr. Et puis nous avons eu cette discussion et j'ai réalisé que je devais tout stoppé mais il était déjà trop tard. Ta sœur m'a dit pour ta malle alors j'ai compris que le destin nous offrait une seconde chance… et me voilà.

Ron la regardait avec de grands yeux.

-Wahou ! … Alors là Wahou !

-C'est tout ce que tu trouves à dire ? Franchement, je t'ai connu plus prolixe.

-C'est juste que je ne sais pas trop quoi dire … Je ne m'attendais pas à çà… Je sais pas quoi faire…

-Si tu commençais par m'embrasser.

Ron s'approcha d'Hermione prudemment, donnant l'impression à la jeune femme qu'il avait peur que ce ne soit un rêve et que si jamais il l'a touchait, elle disparaîtrait, elle le savait car elle ressentait la même chose. Si elle avait eu des ailes, elle serait enfuie par la fenêtre ouverte.

-Tu veux vraiment que je t'embrasse ? Murmura-t-il à son oreille.

-Oui ! Souffla-t-elle en sentant le souffle de la respiration de Ron dans son coup, ce qui la faisait frémir d'anticipation.

-C'est que si je commence, je ne suis pas certain de pouvoir ni de vouloir m'arrêter.

-Tant mieux parce que moi non plus.

Leurs lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres les unes des autres. Quand enfin, elles se touchèrent, Hermione fut parcouru de frissons. Avant Ron, elle n'avait embrassé que Viktor mais pourtant il n'y a rien de comparable. Le baiser de Ron faisait se succéder en elle des vagues successives de chaud et de froid. Il y aurait pu y avoir un tremblement de terre ou une attaque de Mangemorts qu'elle ne s'en serait pas aperçue.

Quand elle recula un petit peu, elle laissa un soupir de satisfaction, c'était aussi parfait qu'elle l'avait imaginé et peut-être encore mieux. Elle se demanda si Ron avait ressenti la même chose qu'elle et quand elle vit le sourire béat qu'il affichait, elle sut que c'était le cas.

-Tes lèvres me manquent déjà, dit Ron avec une voix rauque où Hermione sentait poindre son envie d'aller plus loin et son corps à elle réclamait aussi plus que des baisers.

-Moi aussi, mais avant toute chose, il faut que je fasse venir ma malle, dit-elle en ouvrant la porte et en faisant venir sa malle d'un coup de baguette.

-Ta malle mais pourquoi ?

-Je pensais venir vivre avec toi mais on parlera de ça plus tard. Embrasse-moi !

Epilogue

C'était étrange, cela faisait un an et demi qu'Hermione l'avait quitté pour son amour de jeunesse. Elle lui avait longuement écrit pour lui en donner les raisons et contre toute attente et surtout celle de sa famille, il l'avait parfaitement compris.

Il avait vécu avec elle des années merveilleuses mais force était de constater qu'à force de la convoiter, il avait finit par l'idéaliser. Ils n'avaient pas vécu longtemps ensemble mais il se devait de reconnaître qu'elle n'était pas celle à quoi il s'attendait en vivant avec elle. A fortiori, il devait même admettre qu'il appréciait que ce soit elle qui soit partie. Cependant la ou plutôt les revoir là, dans la rue alors qu'il pensait qu'elle habitait à des millier de kilomètres de là, était quelque chose d'inconfortable, surtout quand il remarqua le poupon qu'Hermione tenait dans les bras, elle n'avait vraiment pas perdu son temps.

-Bonjour Hermione, lui dit-il d'une voix hésitante en arrivant à leur hauteur.

-Viktor ! S'exclama-t-elle d'un air gêné. Tu te souviens de Ron ?

-Bonjour, fit celui-ci avec un sourire qui semblait hésiter entre le « Je suis navré de ce qui t'es arrivé » et le « Tu as vu, c'est moi finalement qui l'ai eu ».

-Et voici notre fils Liam … Je ne pensais pas te croiser ici, ajouta Hermione en confiant son enfant au grand rouquin qui s'éloigna en regardant d'un air attendrit son fils.

-Moi non plus … Je pensais que vous viviez aux Etats-Unis.

-Nous y vivons mais nous sommes venus pour deux semaines pour le mariage d'Harry Potter avec Ginny, la sœur de Ron et nous allons en profiter pour présenter Liam aux parents de Ron et aux miens.

-Alors vous vivez ensembles ?

Hermione eut un petit rire cristallin qu'il avait toujours trouvé si agréable à entendre.

-Je pense que l'on peut dire ça.

-Vous êtes mariés ?

-… Non, nous comptons le faire quand le contrat de Ron arrivera à expiration, il a d'ores et déjà reçu une proposition de son ancienne équipe des Canons de Chudley qui accepte de le reprendre…

-Bien … Et toi, qu'est ce que tu fais ?

-J'élève Liam, ce qui me prends déjà pas mal de temps et je fais un peu de recherche à coté… Et toi ? Toujours chez les Faucons de Falmouth ?

-Oui mais plus pour longtemps… On m'a proposé de devenir entraîneur d'une équipe en Bulgarie… Je commence à me faire vieux et il faut que je commence à songer à ma reconversion.

-Tu plaisantes ? Tu as à peine trente ans, tu pourrais encore jouer pendant des années.

-En tant que gardien ou de batteur certainement voire à la limite poursuiveurs mais la carrière professionnelle d'un attrapeur est très courte à peine plus de 7 ou 8 ans… Hermione ?

-Oui ? Répondit-elle en mordillant rêveusement ses lèvres.

-Tu es heureuse avec Ron ? Plus qu'avec moi ?

Viktor vit Hermione se raidir mais elle se tendit rapidement.

-Je m'attendais à cette question… Tu vas toujours droit au but sans t'embarrasser de fioritures. J'ai aimé ça mais j'aurai aussi aimé que quelque fois, tu tournes autour du pot et que tu me fasses rager mais oui, j'ai été heureuse avec toi et je le suis aujourd'hui avec Ron mais pas de la même manière….

A cet instant, Ron s'approcha d'eux.

-Mione ?

-Oui, Ron ?

-Si on ne se dépêche pas, nous allons être en retard chez Maman et elle va envoyer toute la famille à notre recherche.

-Mais bien sûr ! Je crois plutôt que tu as faim et que tu cherches une excuse. Franchement Ron, tu es pire que Liam quand il s'agit de manger… Viktor, je suis désolée, nous devons partir.

-Au revoir Hermione.

-Mione, tu peux prendre Liam un instant, je voudrais parler avec Viktor un instant.

La jeune femme observa son ami un moment puis elle prit leur enfant et s'éloigna sans les quitter des yeux.

-Qu'est ce que tu veux ? Demanda Viktor.

-M'excuser.

-De quoi ? Qu'Hermione t'est choisi ? Elle t'aimait bien avant que je la rencontre et elle n'a jamais cessé de le faire. Je savais que tôt ou tard, elle me quitterait pour toi, valait mieux que ce soit avant le mariage ou qu'on ai des enfants… Je ne te demande qu'une chose, rends-la heureuse ou sinon tu auras à faire à moi !

Ron fit un grand sourire.

-C'est ce que je compte faire !

-Vas-la rejoindre alors !

Viktor vit Ron courir vers son amie et son fils, il leur adressa un signe de main puis il leur tourna le dos. Hermione avait la vie qu'elle désirait maintenant. C'était désormais à lui de trouver la sienne. Il l'avait aimé dès le premier regard dans la bibliothèque de Poudlard mais il avait aussi compris que son cœur était conquis par un autre et que rien ne pourrait réellement l'en chasser. C'était pourtant elle qui était venue vers lui quand elle avait surpris Ron flirtant avec une des invitées du mariage de l'un ou l'autre de ses frères et même ça ne l'avait pas fait cesser de l'aimer. Viktor avait tout fait pour prendre sa place…

Aujourd'hui, elle était maman d'un petit garçon qui allait ressembler visiblement à son père. Elle vivait la vie dont elle avait rêvé, à lui de trouver la sienne.

FIN