-Bill Weasley, acceptez-vous de prendre Fleur Delacour, ici présente, pour épouse ? Déclara le mage célébrant la cérémonie de mariage de son frère aîné.
-Oui, répondit celui-ci en couvant du regard sa future épouse.
Ron sentit son cœur se pincer. Tout le monde partageait le bonheur des deux époux… Tout le monde sauf lui… Harry et Ginny se souriaient avec espoir, sa mère pleurait sur l'épaule de son père, Remus Lupin serait la main de Tonks. Même ses frères regardaient avec convoitise les amies de Fleur qui le leur rendaient bien. Non, le seul qui n'était pas heureux, c'était lui… et Hermione.
Elle cherchait par tous les moyens à capter son regard depuis le début de la cérémonie mais il s'y refusait. Il préférait encore fixer Bill et Fleur que de la regarder. S'il le faisait, lui prenait la main ou même l'effleurait, ça serait lui faire une promesse qu'il savait ne pouvoir tenir… Pourtant tout ce que le mage disait, il le ferait. Oui, il aimerait Hermione dans la joie ou la tristesse, en bonne santé ou malade, dans la richesse ou plus probablement dans la pauvreté mais en aucun cas, il ne pouvait lui promettre qu'un jour, ils se retrouveraient à la place de son frère et de la française.
Dans quelques heures, il partirait avec Harry et Hermione à la recherche de ces satanés Horcruxes de Voldemort et quand ce serait fait, Harry livrerai combat contre lui et, tout le monde l'espérait, Harry l'enverrait au-delà des neufs cercles des enfers. A sa connaissance, il n'y avait que Ginny qui soit plus ou moins au courant de leur projet mais ce dont il était sûr et dont il était le seul conscient, c'est que lui, Ron Weasley, n'en reviendrait probablement pas.
Il était le pion sacrifiable, celui dont la mort n'entraverait en rien la quête d'Harry. Harry était essentiel et Hermione le cerveau de l'équipe mais lui n'était rien, il n'avait ni la ruse, l'instinct de survie ou les réflexes hors du commun de son meilleur ami ni la logique, la prudence ou l'intelligence de sa meilleure amie… il était Ron, juste Ron, celui avec tous les défauts. Même Ginny se révélerai plus compétente que lui…
-Tu n'as pas faim ? Lui demanda Hermione dans un murmure inquiet.
Il cessa provisoirement de fixer son assiette pour la dévisager, elle était tellement belle… Cependant la réelle inquiétude mélangée à une pointe d'espoir qu'il vit sur son visage lui rappela avec précision pourquoi il ne pouvait pas, pourquoi il ne devait pas lui dire ce qu'il ressentait pour elle. Bien que tous les deux soient parfaitement conscient qu'ils s'aimaient, aucun n'avait jamais osé faire le premier pas et l'avouer à l'autre. Néanmoins, il savait que s'il restait proche d'elle, il finirait tôt ou tard par craquer et lui dire…
Ron n'avait pas envie de commencer une relation avec Hermione pour qu'elle s'achève quelques jours ou semaine plus tard avec son décès, il voulait vivre avec elle, vivre près d'elle pendant des années, des dizaines d'années ! Au cas plus qu'improbable où il survivrait à leur épopée, il lui dirait … ou alors juste avant de mourir mais en aucune autre occasion.
-Ron, tu vas bien ? S'inquiéta Hermione.
-Oui, répondit-il en détournant le regard d'elle et en se mettant à jouer avec les aliments dans son assiette.
Il sentait le poids du regard de la jeune femme qui l'observait. Depuis son arrivé, une semaine et demi plutôt, elle semblait attendre qu'il se déclare et les quelques lettres qu'ils avaient pu échanger allaient dans ce sens, avant que sa mère ne décrète par mesure de sécurité avec le mariage, toutes lettres entrant ou sortant du Terrier seraient soumises à une inspection pour y détecter d'éventuelles sortilèges ou que des informations confidentielles sur l'Ordre du Phénix n'y soient involontairement révélées. Leurs lettres étaient devenues banales par peur que Molly Weasley n'y comprenne ce qu'ils tentaient maladroitement de s'avouer. Cela avait été cependant salutaire pour Ron, qui avait réalisé qu'en l'état actuel des choses, son espérance de vie touchait bientôt à son terme. Il avait frôlé la mort tellement souvent qu'il fallait bien qu'elle vienne un jour prendre son du.
-Tu es certain que tu sens bien ? Tu es tout pâle et tu touches à peine à ton assiette, fit de nouveau Hermione, pleine de sollicitude.
-Je vais bien ! Grogna-t-il. … Vais voir si Maman n'a pas besoin d'un coup de main, ajouta-t-il en se levant précipitamment.
-Mais… murmura Hermione d'une voix triste.
Si Ron ne courut pas jusqu'au Terrier, c'est uniquement parce qu'il ne voulait pas donner l'impression à Hermione qu'il s'enfuyait ou passer pour un grand benêt auprès des invités… même si ce dernier point devait être déjà acquis avec la propension de sa famille à le ridiculiser devant autrui. Il se força néanmoins à marcher le plus calmement possible mais dès qu'il eut passé la porte de la cuisine et qu'il eut la certitude qu'Hermione ne pouvait plus le voir, il s'appuya contre le mur et tenta de se calmer.
-Ron ! Aboya sa mère en le faisant sursauter. Qu'est ce que tu fais ici ? Si c'est pour avoir une part de gâteau supplémentaire, tu peux retourner t'assoire ! Et ce n'est même pas la peine d'envisager d'en chiper une lorsque j'aurai le dos tourner, je sais exactement combien il y en a et s'il en manque une, c'est la tienne que je donnerai à la place ! Alors maintenant file !
-Je venais aux toilettes, mentit-il.
-Et celle que nous avons installée dehors ? Elles sont pour qui ? Les croups ?
-Fred et George y ont balancé des bombabouses.
-Quoi ? Hurla Molly Weasley en sortant précipitamment du Terrier, un roulant à pâtisserie dans une main et sa baguette dans l'autre.
Il n'avait pas menti sur ce coup là, il avait juste omis de préciser que dès qu'ils s'en étaient aperçu, ils les y avaient enfermés après les avoir stupéfixés.
Un instant, il envisagea de prendre une part de gâteau, il n'avait certes pas faim mais du gâteau, ça ne se refusait pas comme ça. Néanmoins il repoussa cette idée et monta quatre à quatre les escaliers jusqu'à la salle de bain où il s'aspergea le visage d'eau froide, il espérait qu'ainsi il cesserait de rougir dès qu'Hermione lui adressait la parole ou le touchait. Il faisait tout pour éviter de rester seul mais dans une maison en pleine effervescence, les occasions de la croiser ne manquaient pas.
Des coups frappés à la porte le firent sursauter, depuis combien de temps s'observait-il dans le miroir ?
-Ron, tu es là ? Entendit-il.
Hermione ! Elle avait du s'inquiéter de pas le revoir revenir ou alors elle l'avait suivi…
-Ron ? Ça va ?
-Oui…
Comment pouvait-il répondre ça alors que tout son être hurlait qu'une chose, qu'il ne se sentirait jamais bien tant qu'elle ne l'aurait pas embrassé ! Plus il la savait proche, plus l'envie se faisait pressante. La nuit dernière, il avait rêvé qu'elle se glissait dans son lit et qu'elle s'endormait dans ses bras.
-Tu es certain ? Parce que je te trouve un peu bizarre en ce moment, murmura la jeune femme si bas qu'il dut se coller à la porte pour l'entendre.
-J'ai juste un peu mal au crâne ces derniers temps, mentit-il en ouvrant la porte.
Tout de suite Hermione se précipita pour le prendre le bras, le visage reflétant une inquiétude dont Ron ne se souvenait pas l'y avoir déjà vu avec une telle intensité. Son cœur se serra encore un peu plus, il ne pouvait pas la laisser dans une telle expectative, ils devraient s'expliquer une fois pour toute. Il espérait qu'elle comprendrait…
-Mission impossible, susurra perfidement une petite voix dans sa tête.
Elle était aussi bornée que lui, si ce n'est plus, elle détestait avoir tort et surtout avoir tort contre lui.
-Hermione, je crois qu'il faudrait qu'on parle, fit-il en fixant un point juste au dessus de son oreille.
Cependant il ne put ignorer le petit cri de surprise et l'expression de joie mélangé à de l'excitation qui s'effaça bien vite quand elle remarque le sérieux qu'il affichait.
-On va dans ma chambre.
Ils montèrent en silence mais Ron sentait sur sa nuque le regard d'Hermione. Il l'invita à s'assoire sur son lit alors qu'il allait récupérer une chaise de bureau pour se mettre face à elle.
-Que veux-tu me dire, Ron ? Murmura avec crainte son amie.
-Tu … Tu te rends compte qu'entre nous deux, tout a changé… qu'on est plus tout à fait des amis… non pas que tu n'es plus mon amie, bien au contraire mais …
Hermione hocha vivement la tête et Ron eut l'impression que la première fois depuis six ans, elle ne trouvait rien à redire à ses propos. Il s'empêcha de sourire car cela gâcherait toute possibilité qu'elle prenne bien ce qui allait suivre et cela finirait inévitablement en hurlement et en porte qui claque.
-Nous sommes savons tous les deux ce qui se passe … mais je ne peux pas…
Elle le regarda avec des grands yeux, ne paraissant pas comprendre ce qu'il tentait de lui dire.
-… en fait, ce n'est pas que je ne peux pas, c'est surtout que je ne veux pas…
Clac !
Le son claque dans la chambre, Ron se tenait la joue tandis qu'Hermione, debout devant lui, le surplombait de toute sa taille.
-Quelles stupidités ont encore germés dans ton cerveau déficient ?
-On ne peut pas être ensemble parce que je sais que ça ne durera pas….
-Et pourquoi cela ? Explique-moi donc ton raisonnement que je sache à quoi m'en tenir !
Il avait déjà vu Hermione en colère mais jamais avec une telle amplitude.
-Alors tu m'expliques !
Ron soupira et tenta péniblement d'exposer son raisonnement mais le regard dur de son amie lui asséchait la bouche et rendait plus difficile le cheminement de ses idées. Lorsqu'il eut fini, il se sentait encore plus mal à l'aise que jamais et la réaction d'Hermione ne l'aida guère.
-A cause de qui avons-nous si peu de temps ? Qui a préféré sortir avec Lavande Brown plutôt qu'avec moi ? Hurla-t-elle.
-TOI ! S'entendit-il répondre avec colère.
-QUOI MOI ? JE NE T'AI JAMAIS OBLIGE A EMBRASSER LAVANDE !
-BIEN SUR QUE SI !
-COMMENT ÇA, MOI ?
-C'EST TOI QUI M'A POUSSE A FAIRE TOUT ÇA ! SI TU N'AVAIS PAS EMBRASSE TON VICKY….
-Ne l'appelle pas comme ça, son prénom est Viktor ! Et de toute manière, je ne vois pas pourquoi le fait que j'ai embrassé Viktor te dérange tant que ça !
Ron se leva en poussant sa chaise brutalement derrière lui.
-TU NE VOIS PAS CE QUE ÇA POUVAIT ME FAIRE ? TU DISAIS QUE C'ETAIT JUSTE UN AMI ! TU SAVAIS QUE JE T'AIMAIS ET TU L'AS EMBRASSE !
-TOI AUSSI, TU AS EMBRASSE LAVANDE ALORS QUE TU SAVAIS QUE JE T'AIMAIS !
-CE N'EST PAS DU TOUT LA MEME CHOSE !
-COMMENT ÇA ? Hurla Hermione en poussant Ron contre le mur. MOI, J'AI EMBRASSE VIKTOR PARCE QUE LUI AU MOINS IL AVAIT VU QUE J'ETAIS UNE FILLE !
-Pour le remercier, grogna-t-il sarcastiquement avec un rictus de dégoût. Tu aurais pu donner ton premier baiser par amour et tu as préféré le donner en remerciement.
-TU L'AS BIEN DONNE POUR TE VENGER ! S'époumona la jeune femme en commençant à le frapper sur le torse.
-Et tu ne peux pas savoir à quel point je l'ai regretté et que je continue à le regretter, fit-il en l'attrapant par le poignet et en l'attirant contre lui.
Hermione se mit à pleurer contre son torse tandis qu'il glissait une main dans son dos pour la réconforter.
-Ron, tu ne vas pas mourir…
-Tu veux que je te fasse la liste des fois où j'ai failli mourir ? Rien que cette année, il y a eu l'empoisonnement et l'attaque des Mangemorts et si on regarde avant …
-Parce que je n'ai pas frôlé la mort moi aussi ?
-Ma mort sera quand même…
Il ne put finir sa phrase car Hermione le gifla violemment une nouvelle fois, il sentit du sang dans sa bouche, il avait du se mordre la langue lorsqu'elle l'avait frappé.
-Tu dis ça uniquement parce que tu as peur de t'engager.
-J'ai peur de m'engager ? Je suis tout de même rester six mois avec Lavande.
Hermione renifla de dédain avant de s'écarter de lui et d'aller observer par la fenêtre les festivités qui se poursuivaient à l'extérieur, ignorantes de la discussion qui se déroulait au dernièr étage du Terrier. Ron resta interdit, il ignorait ce qu'il devait faire ou plutôt il ne le savait que trop bien et cela l'effrayait au plus haut point.
-Hermione ? Murmura-t-il en s'approchant de la jeune femme puis voyant qu'elle ne réagissait pas, il posa une main sur son épaule. Hermione… oui, je suis un froussard… j'ai peur de perdre … je préfère te savoir vivante loin de moi que morte près de moi… il n'y aurait que moi, je te demanderai de m'épouser dès aujourd'hui … mais tu …
La jeune femme ne lui laissa pas une nouvelle la possibilité de finir sa phrase. Toutefois, elle ne l'en empêcha pas d'une gifle mais en l'embrassant. Dans un premier temps, le jeune homme fut surpris par cette réaction et il tenta maladroitement de la repousser mais son baiser était tellement plus agréable que ceux de Lavande. Il était doux, si doux, apaisant, si plein de promesses pour l'avenir et dans le même temps, terriblement passionné et empli d'exigences. En quelques mots, le baiser d'Hermione était au-delà de tout ce qu'il avait pu rêvé.
Plus rien n'existait autour de lui mis à part les lèvres d'Hermione, dont il parcourait les courbes de son corps avec ses mains et qui en faisait de même sur le sien. Il n'arriva pas à déterminer combien de temps ils restèrent ainsi souder mais le bruit d'une porte qui claque les sortit de leur extase. Ils regardèrent autour d'eux pour déterminer qui ou quoi les avait dérangé mais ils ne découvrirent rien de particulier ils reportèrent leurs attentions sur eux-mêmes. Ron contempla longuement le visage d'Hermione, repoussant deci delà une mèche de cheveux se promenant sur son visage. Il fut brusquement pris de vertige, il la repoussa délicatement avant d'aller s'asseoir sur son lit et de se prendre la tête dans les mains.
-Qu'est ce qu'il y a, Ron ? Lui demanda-t-elle sur un ton qui laissait entendre qu'elle était profondément blessée par son attitude
Ron ouvrit la bouche pour lui répondre mais l'air refusait aussi bien d'entrer que de sortir. Ce qu'il ressentait l'emplissait à la fois de joie et de crainte, il avait embrassé Hermione Granger, la fille dont il était amoureux depuis bien plus longtemps qu'il n'osait se de l'avouer et maintenant que c'était fait, il avait peur que tout cela ne se révèle encore une qu'un rêve ou pire qu'elle l'ai bien embrassé mais qu'à présent elle ne réalise qu'il n'était pas celui qu'il lui fallait.
-Ron ? Murmura la jeune femme en s'accroupissant devant lui, posant une main sur son genou tandis que l'autre se glissait sous son menton et lui relevait lentement la tête. Parles-moi Ron.
Le contact de sa paume sur sa joue provoqua en lui des frissons, il savait à quel point elle pouvait être dur avec lui mais il ignorait jusqu'à présent la puissance de sa douceur.
-S'il te plait, Ron, regardes-moi ! Parles-moi ! Le supplia-t-elle.
Ron était tiraillé entre ses désirs et ses craintes. Inévitablement il dirait ou ferait une chose blessante et en réponse, elle le quitterait… Plus ils auraient passé de temps ensemble et plus la vie après leur rupture lui serait insupportable, il était alors préférable qu'ils arrêtent tout avant même de commencer, qu'ils arrêtent maintenant…
-On ne peut pas, Hermione… murmura-t-il en évitant de croiser son regard.
-Pourquoi Ron ? Pourquoi ? Susurra-t-elle avec douceur mais Ron y percevait nettement les tremolos de peur dans sa voix.
-Je suis certain que je vais bientôt mourir et tu en souffrirais … et même dans le cas plus qu'improbable où je survivrais, je te ferais souffrir tôt ou tard…
-C'est ici et maintenant que tu me blesses ! Tu préfères fuir sans même nous laisser une chance. Moi aussi, je suis effrayée ! Moi aussi, je me dis que dès que nous aurons quitté le Terrier, chaque jour sera peut-être le dernier ! Pourtant je ne me laisse pas abattre… si je m'écoutais, que je me laissais guider par mes frayeurs et mon instinct, j'irai me réfugier dans le seul endroit où je me sente en sécurité…
-Tes foutus bouquins, murmura-t-il instinctivement avant de se préparer à recevoir une inévitable gifle mais contre toute attente, elle ne vint pas.
Quand il osa enfin tourner les yeux, il la découvrit souriant à sa réflexion.
-Tout à fait… mais je ne le ferais pas…. Parce qu'Harry a besoin de moi … de toi… de nous … Et puis j'ai découvert récemment que la sécurité et l'apaisement que me procuraient mes livres n'étaient rien par rapport à ce que je ressens lorsque tu me serres dans tes bras.
Ron sentir ses joues lui chauffer tandis qu'il voyait le sourire d'Hermione s'élargir au fur et à mesure qu'il devenait écarlate.
-Tu crois qu'on arrivera à aider convenablement Harry si on doit ignorer ce que l'on ressent l'un pour l'autre ?
Il n'y avait jusqu'alors pas songé à cette éventualité et il devait reconnaître qu'encore une fois elle avait raison. Comment pouvait-elle avoir tort de toute manière ou plutôt comment lui, Ronald Weasley, connu et reconnu comme étant la personne ayant le moins de flair et de tact de tout Poudlard depuis des décennies, pourrait-il avoir raison ?
-Ça sera très dur en effet mais …
-N'ajoute plus rien, souffla Hermione en posant son front contre le sien.
-Mais …
-Chut ! Ne … Dis … Plus … Rien … Et… Fais… Moi… Confiance… glissa la jeune femme en déposant un baiser après chaque mot.
Ron avait bien envie de lui faire confiance… C'était plus rassurant de la croire. Finalement après une courte hésitation, il attira Hermione contre lui et l'embrassa avec fougue. Alors qu'avec Lavande, leurs baisers ressemblaient plus au concours de celui qui irait le plus loin dans la gorge de l'autre sans respirer, ceux qu'il partageait avec Hermione ressemblaient à une communion, leurs langues jouaient ensembles, se cherchaient, se découvraient, se titillaient… tout était parfait mais cette fois se fut-elle qui rompit leur baiser.
-On devrait arrêter, murmura-t-elle en tentant de s'éloigner de lui.
-Pourquoi ? Fit-il en la retenant et en essayant de capturer ses lèvres.
-Parce que quelqu'un pourrait nous surprendre, dit la jeune femme sur un ton légèrement agacé avant d'ajouter en voyant qu'il ne réagissait pas. Les jumeaux par exemple ou même pire … ta mère.
Là, il compris le danger. Si sa mère les voyait ainsi s'embrasser sur son lit, même le fait qu'elle marie son fils aîné ne l'empêcherait pas de faire un scandale. Il lâcha prestement Hermione qui se releva tout en tentant de se recoiffer et de déplisser sa robe, Ron ne tardant pas à l'imiter. Ils s'apprêtèrent à redescendre mais Ron retint son amie par la main.
-Comment on fait ? Lui demanda-t-il.
-Comment on fait quoi ? S'agaça-t-elle.
-Comment on fait en bas ? On leur dit aujourd'hui que nous sommes ensemble ou on attend une autre occasion ?
Une expression de panique traversa son visage d'habitude si sûre d'elle mais elle s'effaça bien vite pour être remplacée par celle plus habituelle de sérénité, elle glissa sa main dans la sienne et ouvrit la porte.
-Je suis certaine que personne n'y fera attention…
Ils s'avancèrent entre les tables et comme elle l'avait prédit, le fait qu'ils apparaissent main dans la main ne choqua personne et ils purent s'assoire sans être importuner mais à peine Ron commençait-il à engloutir sa part de gâteau que sa mère s'approcha de lui et en glissa une seconde dans son assiette.
-Je sais que les émotions, ça creuse… dit-elle avant de l'embrasser sur le joue et d'en faire de même avec Hermione.
