Chapitre 3 : Une nuit assez intense.
Sasuke sursauta en entendant la porte s'ouvrir. Il sécha vite ses larmes (et ouais, lui aussi a pleuré en chantant ). Naruto entra dans la chambre. Il vit Sasuke, allongé sur son matelas. Celui ci semblait être endormi. Mais en fait, Sasuke était parfaitement réveillé. Il écoutait tout ce que faisait son voisin de chambre. Il le devinait en train de se déshabiller, lentement, et puis en train de s'installer dans son lit, tout aussi lentement... Alors qu'il s'imaginait la scène, sa respiration devenait plus... intense. Naruto éteignit la lampe de chevet, ne se rendant pas compte du changement de respiration.
- Sasuke ? dit il après un court silence.
- Oui ?
- Est ce que tu sais... pourquoi on s'est mis à chanter ?
- Non, répondit froidement Sasuke.
Après un assez long silence, Naruto redemanda
- Est ce que ça t'as fait du bien, de chanter comme ça ?
- Oui, beaucoup de bien, admit il après un moment. J'ai évacué tout ce qui me restait sur le coeur.
- Je peux savoir ce qui te tourmentait ?
- Pourquoi ? demanda t -il, plein de méfiance.
- Tu m'as dit que tu me considérais comme mon meilleur ami. Et en tant que tel, j'aimerai mieux te connaître.
Sasuke lui raconta alors son enfance, et lui révéla aussi la condition pour obtenir le mangekyou sharingan. Dans le ton de sa voix, on pouvait comprendre qu'il admirait son grand frère... Et que quelque part, il l'aimait toujours. Naruto ne dit rien. Pour une fois, il resta silencieux. À la fin de l'histoire, Sasuke demanda
- Et toi, d'où provient ta souffrance ? Je sais que tu as grandi seul, mais... j'ai le sentiment que ce n'est pas tout.
Naruto prit le temps de réfléchir. Il aurait voulu continuer à garder le secret de Kyûbi, mais comme Sasuke lui avait tout dit, il se devait d'être franc. Il lui raconta tout, tout ce qu'il avait subi, tout ce qu'il avait éprouvé. Il craignait que Sasuke le rejette en sachant cela, mais celui ci semblait se montrer compatissant, expression qu'il n'avait encore jamais éprouvé. Puis, après un long silence, Naruto s'endormit.
Sasuke, lui resta éveillé. Il dévorait des yeux dans la pénombre son coéquipier. " Nos matelas sont vraiment proches... Si je voulais, je pourrai me glisser vers lui, silencieusement, pour pouvoir goûter sa peau a l'air si douce, ses lèvres qui ne demandent qu'à êtres embrassées, ou je pourrai simplement l'observer, lui, son corps si beau... Mais à quoi je pense, moi ! Se reprit-il en se donnant une gifle mentale Je deviens complètement dingue. C'est sans doute ça qui m'a fait chanter, tout à l'heure, la folie.
Sasuke se retourna dans ses draps, fermant les yeux. Se détendant un peu, il laissa vagabonder ses pensées... qui devenaient pas nettes du tout, surtout que son ami était dedans. Nouvelle gifle mentale. N'y tenant plus, il se glissa hors de ses draps, dans le plus grand silence. Il se plaça juste à côté de son coéquipier, qui dormait toujours. Il sentit une chaleur qui commençait à s'installer dans son bas ventre. Tout son corps tremblait, il ne savait pas pourquoi... Désirant retrouver le calme, il se leva doucement, et sortit dehors après s'être habillé, pour profiter de la fraîcheur de la nuit. Il s'installa sur une branche d'arbre. Sasuke appréciait la nuit. Il en aimait le silence et la fraîcheur sur sa peau, l'éclat des étoiles et la blancheur de la lune dans ses yeux. La nuit, il se sentait calme, apaisé, loin de toute la vaine agitation qui régnait la journée . "Naruto, que m'as tu fait ? " Murmura t -il dans un souffle, comme pour ne pas briser le silence du moment. À cet instant, il perdit tout contrôle sur son corps. Il n'arrivait plus à remuer le moindre muscle. Une voix résonna dans sa tête : " détends toi, c'est juste pour éviter que tu ne t'enfuies". Un homme apparut devant lui, sur la branche. C'était Aburakkoi.
- C'est bon, tu peux le relâcher, dit il. Alors qu'il disait ceci, Sasuke reprit le contrôle sur son corps.
- Mais qui êtes vous, à la fin ? demanda t -il agacé.
- Bon, tu peux m'appeler Aburakkoi.
- Ce n'était pas le sens de ma question.
- Ah... Bon, je vais te parler à peu près franchement. J'appartiens à plusieurs organisations ninjas. Je suis ici en tant que garde du corps... en tant que ton garde du corps.
- Comment ?
- Je suis aussi chargé de veiller sur Naruto.
- C'est à vous que je dois de dormir chez lui ?
- Au fond, tu apprécies cette situation, n'est ce pas ?
- Non ! répondit il en haussant la voix.
- En es tu sûr...
- Je... Je...
- Tu peux parler librement. Il n'y a aucun Anbu dans le coin. Quant à mon camarade, il surveille les environs de Konoha.
- Je deviens dingue en sa présence, avoua Sasuke dans un souffle.
- Tu sais ce qui t'arrives, n'est ce pas ?
- Je crois... Je suis pas sûr... Quelque part, j'espère me tromper...
- Pourquoi donc ?
- Il reste mon meilleur ami et... je ne veux pas risquer de briser notre amitié par des sentiments si...
Un moment de silence s'installa.
- C'est vous n'est ce pas, reprit Sasuke, qui avez fait en sorte que nous chantions ?
- Tout à fait.
- Pourquoi ?
- Pour me marrer un bon coup.
- Quoi ?
- Tu ignores ce dont je suis capable, rien que pour le fun, dit il en souriant machiavéliquement.
- Et tu n'as pas intérêt à le savoir, fit une voix sortie de la pénombre.
- Que se passe t -il ? demanda Aburakkoi.
- Une quinzaine de ninjas d'Oto sont entrés dans le village. Kabuto est parmi eux. Je vais m'en occuper.
- Tu es sûr de ne pas avoir besoin d'aide ? se moqua Aburakkoi.
- Voyons, tu me connais ! dit il avec un sourire un peu sadique. Ayant dit ceci, il se volatilisa dans un nuage de fumée.
- Bon, Sasuke, retourne dormir. Je vais couvrir ses arrières, au cas où.
Dans une place sombre de Konoha, quinze ninjas du sons se déplaçaient silencieusement. À leur tête se tenait Kabuto. Ils venaient de fouiller la demeure des Uchiwa, mais n'avaient trouvé aucune trace de Sasuke.
- Qu'allons nous faire ? demanda un ninja du son.
- En représailles, nous devrions tenter d'assassiner l'actuel Hokage. Au moins, nous ne serons pas venus pour rien. Il se peut aussi que l'on trouve dans son bureau une trace de ce qui est arrivé à Sasuke.
- Désolé, j'ai ordre de ne pas vous laisser faire, fit une voix dans l'ombre.
- Qui est là ? demanda calmement Kabuto.
- Allons, allons, un peu de silence, fit cette même voix. Il y a des gens qui dorment...
Migurushii apparut soudainement au beau milieu de ses ennemis, en train de composer des signes incantatoires. On l'entendit juste murmurer " futon (art de manipuler le vent), cri silencieux du dragon ". Avant même que les ninjas du son aient pu réagir, un souffle émanant de Migurushii se fit sentir. Et tout ce qui se trouvait dans un rayon de trois mètres autour de lui se fit pulvériser, comme si une gigantesque explosion avait eu lieu. Un cratère s'était formé autour de lui. Et tout cela avait été fait sans un bruit. Cinq des ninjas avaient trouvé la mort. Aussitôt, les survivants sétaient éloignés de lui, en lançant une salve de kunaïs et de shurikens. Mais à peine les projectiles avaient atteint leur cible, qu'ils se rendirent compte que Migurushii avait réalisé une technique de transposition avec un des cadavres. Migurushii apparut derrière un groupe de trois ninjas, tout en déroulant un parchemin, les écritures se transformant en une gigantesque faux. Les trois ninjas eurent à peine le temps de sentir sa présence qu'ils étaient tranchés en deux. En effet, même en plein coeur du combat, Migurushii conservait son aura quasi - indécelable. Elle était même plus imperceptible. La noirceur de la nuit le masquait très bien, grâce à ses habits sombres, et son aptitude à combattre dans le plus grand silence perturbait énormément ses adversaires. C'était comme combattre quelque chose qui n'était pas là... Migurushii s'avança lentement vers ses proies, qui s'étaient regroupées autour de Kabuto. Tout d'un coup, il fut immobilisé par les cadavres de tous ceux qu'il avait tué.
- Pris au piège ! dit Kabuto.
- Je vois. J'avais oublié que tu étais expert en Nécromancie.
Kabuto commença un enchaînement de signes, quand ses propres hommes l'immobilisèrent. Bien évidemment, Kabuto se dégagea en quelques secondes, en massacrant ce qu'il lui restait de compagnons. Mais durant ce laps de temps, il avait relâché sa concentration, ce qui annula le sort de Nécromancie. Migurushii apparut donc dans son dos, maintenant un kunaï sur la gorge de Kabuto.
- C'est toi qui les a manipulé, c'est ça ? demanda Kabuto.
- Tout juste. Toi, tu manipules les morts, et moi, je manipule les vivants.
- Ah, de la manipulation mentale ? Pourtant, je ne t'ai pas vu composer le moindre signe... Et d'ailleurs, tu nétais pas en mesure de le faire.
- Je n'ai plus besoin de composer des signes pour lancer certains sorts...
- Puis je savoir avec qui j'ai l'honneur de discuter ?
- Je suis Migurushii...
- Le vrai Migurushii ? Celui des douze fous ? Orochimaru m'a déjà parler de votre organisation et de vos... exactions.
- Tout ça c'est le passé.
- Le passé vous rattrape toujours, répondit Kabuto. Et vos crimes finiront par vous retomber dessus.
- Tu ne sais rien de ce qui a eu lieu.
- J'en sais plus que vous ne le pensez...
À ces mots, Migurushii enfonça le kunaï dans la gorge de Kabuto, mais le corps se transforma en celui d'un des autres ninjas. Kabuto avait utilisé la technique de transposition, et en avait profité pour s'enfuir.
- Et merde.
- Ce n'est pas si grave, fit la voix d'Aburakkoi.
- Tu aurais pu l'empêcher de s'enfuir.
- J'avais la flemme...
- Ce n'est pas étonnant, dit il en rigolant. Tu as averti les autres de cette intrusion au village ?
- Oui. Si ça se trouve, ils vont intervenir directement à Oto no kuni.
- Non, ça aurait trop de conséquences pour l'instant.
Tout d'un coup, ils se raidirent tous deux, comme mûs par un étrange signal...
- Oh c'est pas vrai... fit Aburakkoi.
- Et si... Ils arrivent bientôt.
- On va encore avoir droit à du grabuge.
- Tu dis ça comme si ça te déplaisait...
