chapitre 6: Réunion chez l'Hokage

La princesse Tsunade était en train de se demander pourquoi elle avait accepté le poste d'Hokage, au vu de toutes les charges administratives, quand un vent glacial ,qui fit s'envoler tous les papiers, se leva dans la pièce. Par une sorte de miracle, tous les papiers retombèrent parfaitement classés.

- Oh, vous êtes déjà là ? demanda Tsunade sans se retourner, alors que quatre personnes venaient d'apparaître derrière elle.

- Oui. Mon petit jeu s'est terminé plus tôt que prévu, se lamenta Aburakkoi.

- Ton petit jeu était stupide et dangereux, trancha aussitôt l'homme à ses côtés. Celui-ci était habillé entièrement de noir, avec un long pardessus. Ses cheveux étaient noirs, et il portait des lunettes noires. Il devait mesurer 1m90.

- C'est bon, Akunin. C'était pas si terrible, répondit l'homme à l'autre bout de la pièce. Il portait un long manteau pourpre à motifs. Il avait une chemise noire, des gants noirs et un pantalon noir aussi. Il portait une chaîne dorée, avec un pendentif doré incrusté d'un rubis en son centre.

- Arrête de le défendre, Hikari... sussura Akunin d'une voix dure.

- Je n'ai rien fait de mal, se défendit Aburakkoi. Jusqu'à preuve du contraire, ils n'avaient pratiquement aucune chance de me dérober la clochette.

- Et c'est toi qui dit ça, rugit Akunin. Le type qui parie le plus sur les probabilités proches de zéro, c'est bien toi, non ?

- C'EST PAS UN PEU FINI, CES DISPUTES ? hurla Tsunade. On n'est pas là pour ça.

- Pourquoi on est là, déjà ? demanda Hikari.

- Toi aussi t'as oublié ? Tape m'en cinq, mon frère, se réjouit Aburakkoi.

- Bon, reprit Migurushii tandis que Hikari et Aburakkoi se tapaient la main, Tsunade, nous sommes là parce que tu nous as convoqué. Qu'as tu à nous demander ?

- Je voudrai savoir, depuis quand êtes vous en liberté à nouveau ?

- Un peu avant que tu ne deviennes Hokage, les chefs des plus grands villages cachés ont décidé de nous faire libérer, afin que nous veillons sur la paix et l'équilibre entre les nations.

-Étant donné que les sièges des chefs de Konoha et Suna n'étaient pas occupés, ces villages n'ont pas été consultés. Mais pourquoi cette question ? Tu le sais, non ?

- C'est la version officielle. Je veux savoir quand est-ce que vous vous êtes vraiment libérés...

- Depuis un an environ, répondit placidement Aburakkoi. On a réussi à se défaire du sort de cryogénisation qu'on nous a imposé...

- Comment ? Mais c'est impossible ! Ce sort a été imposé par les chefs de tous les villages cachés d'époque ! Les plus puissants ninjas du monde, en somme !

- Bon, pemièrement, Aburakkoi, t'étais pas censé lui avouer ça, dit Akunin d'un air blasé. Deuxièmement, les plus puissants ninjas du monde moins une dizaine de personne, à savoir le trio légendaire, les membres de l'Akatsuki, et nos chers maîtres ninjas...

- De plus, vous avez oublié à qui vous aviez lancé le sort, dit joyeusement Migurushii.

- Bon, d'accord. Ensuite, pourquoi avez vous décidé d'établir votre base d'action à Konoha ?

- Tout simplement parce que la situation du village fait office de détonateur à de nouvelles guerres, dit Akunin. L'instabilité ambiante va se faire ressentir encore plus durement. Nous sommes là pour vous aider. Konoha a toujours été le village le plus favorable à la paix. Si le village tombe...

- La paix s'effondrera avec lui, conclut Tsunade. Je comprends mieux. Troisième question, quelle est votre mission, concrètement ?

- Nous ne pouvons pas tout te dire, reprit Hikari, mais nous avons pour charge de faire office d'enseignants, puisque les ninjas de Konoha actifs ont tous des missions. Si le niveau d'enseignement baisse, le niveau des futurs ninjas baissera, et la force du village s'amoindrira.

- On peut aussi aider pour des missions de grandes envergures à but non lucratif. Donc, purement pour défendre la paix.

- Voilà. Peut on disposer ?

- Faites, faites... Au fait, Aburakkoi, ce que tu m'as demandé à propos de Naruto et Sasuke, tu veux que je le fasse tout de suite ?

- Je veux bien, oui. Partez devant, vous autre. J'en ai pour dix minutes maximum.

- Ok, on y va...

Ses trois compagnons disparurent. Puis, il se tourna vers Tsunade.

- Quel génial prétexte pour me retenir...

- Tu es sûr que les autres ne nous espionnent pas ?

- Non, Migurushii a dû leur donner un prétexte.

- Il est au courant ?

- Il a tout de suite dû comprendre. Je lui ai demandé d'inventer un prétexte aux yeux des autres. Ils pensent que tu es en train de me nommer responsable de l'entraînement des genins.

- C'est vachement pratique, votre communication par la pensée...

- Merci, on a eu du mal à le mettre au point.

- Bon. J'aimerai te demander... Comment vous êtes vous réveillés ?

- C'est moi qui me suis réveillé le premier, grâce à mes techniques de chamane. Si mon corps était endormi, mon esprit était parfaitement éveillé. J'ai eu tout le loisir d'expérimenter de nouvelles techniques dans le monde des esprits, pour réveiller mon corps. Puis, j'ai réveillé les autres, quand mon corps a retrouvé toutes ses facultés.

- Pourquoi ne pas vous être montré ? Personne n'a de réelle autorité sur vous. Si le moindre village vous avait défié, vous l'auriez réduit en cendres...

- On en a profité pour s'entraîner. En réalité, une vieille prophétie est sûr le point de s'accomplir. Aussi, on commence à se préparer. Le fait que les autres vieux cons soient venus nous réveiller nous sert de faux motif...

- Ne les traite pas de vieux cons, ce sont des chefs de village respectables...

- Si tu veux. Ça ne me concerne pas. Je suis là pour m'amuser avec Sasuke ! dit il avec un air franchement puéril.

- T'es irrécupérable...

- Akunin me le dit souvent. Et il rajoute toujours "le comble, c'est que t'as pas envie d'être récupéré."

- Akunin et toi êtes toujours à vous opposer...

- C'est notre raison d'être...

- Je me demande quand même comment ça se fait que le plus fort des douze fous, classé comme le plus dangeureux des groupes ninjas, puisse être aussi cinglé.

- J'en sais rien, tout le monde a renoncé à vouloir me comprendre, même moi. Et puis, c'est pas pour rien que je suis un des douze fous... Cinglés, nous le sommes tous.

Pendant ce temps, en ville, les genins étaient en train de manger un morceau, et commentaient leur mystérieux adversaire et ses accolytes.

- Moi je pense, dit Kiba, qu'il s'agit de dangereux psychopathes, et que si l'Hokage ne dit rien, c'est qu'elle a trop peur que le village soit réduit en cendres.

- N'importe quoi, râla Shikamaru. Ce village compte quand même de très bons éléments, et ça m'étonnerait que le village se laisse effrayer de la sorte. Non, ils appartiennent sans doute à une organisation alliée à Konoha.

- Ils étaient pas assez nets pour être de simples alliés de Konoha, dit Naruto. Ce sont peut être des camarades de casinos de la vieille.

- Arrête d'insulter l'Hokage comme ça, rugit Sakura en lui donnant un coup de poing sur le crâne.

- Mais, heu... se plaignit Naruto. Bon, moi, je vais m'entraîner. J'ai hâte de pouvoir vaincre Aburakkoi.

Ayant dit ceci, il se leva et partit, puis revint.

- Heu... commença t-il très intelligemment.

- Qu'est ce qu'il y a encore, Naruto, demanda Sakura l'air agacé.

- C'est bon, j'ai compris, dit Sasuke en se levant.

Ils s'en allèrent tous deux, sous le regard absaourdi de Sakura. Pour Sasuke, la question silencieuse de Naruto était très claire : "tu veux bien t'entraîner avec moi ?" Avant, Naruto aurait tout fait pour éviter d'avoir à s'abaisser de la sorte. Mais depuis leur combat contre Aburakkoi et leur "connexion", ils avaient du mal à être l'un sans l'autre. Ce n'était pas de l'amour, ce n'était pas du désir. Peut être était-ce un genre d'amitié assez spécial.Peut être que ce lien leur faisait ressentir tout ce qu'ils ne pouvaient pas se dire, par pudeur, par honte, par gêne.

Une fois arrivés au terrain d'entraînement, ils se battîrent sans préavis. Ils commençaient une bataille, dont ils ne voulaient jamais connaître la fin. Ils auraient voulu pouvoir se mesurer de la sorte toute l'éternité. Mais à défaut de l'éternité, ils se battraient jusqu'à la fin du jour. Sans haine, sans reproches, juste avec cette envie de se sentir vivant, et de sentir l'autre vivant. Quitte à en mourir ce soir.

Pour Sasuke, ce duel n'était que pur plaisir. Plaisir de se mesurer à la seule personne de son niveau. Plaisir de se sentir en fusion avec Naruto. Plaisir de pouvoir apprécier la sensation électrique qu'il éprouvait quand il touchait peau de son opposant...

Sakura, Hinata, et Tentent passèrent par le terrain d'entraînement. Elles voulaient savoir ce qu'il advenait de leurs amis. Et le spectacle qu'elles vîrent les laissa sans voix. Le couchant du soleil illuminait d'une lueur orangée les deux opposants à l'apogée de leur affrontement. Tous deux fonçaient l'un vers l'autre, comme s'ils volaient dans les airs, poings prêt à frapper. Une lueur de plaisir, de paix, et en même temps de folie brillait dans leurs regards. Un nuage de chakra les entourait. Mais ce chakra n'était pas agressif. Il était rempli d'un profond sentiment de paix... peut être même d'amour. Un amour qui ne pouvait se vivre qu'à travers les combats. Une paix enivrante qui ne pouvait être vécue qu'en affrontant l'autre. Un lien à toute épreuve qui s'éprouvait par cet étrange rituel qu'était ce genre de bataille. Et lorsque le dernier coup fût donné, ils s'effondrèrent, dans les bras l'un de l'autre...