chapitre 11
Titre : Quand un fou entre en scène
Auteur : Keikoku 13 (vous pouvez vous foutre du 13 si vous le souhaitez, mais je trouve qu'il est emblématique de ma personne )
Disclaimer : Et bien non, vous ne rêvez pas, en vérité, je suis Masashi Kishimoto... Tiens, une ambulance arrive devant chez moi, et des messieurs en blouse blanche se précipitent sur moi avec une camisole de force... curieux n'est-il pas ?
(trêve de plaisanterie, non, les persos de cette fic, excepté Yue et les douze fous, ne m'appartiennent pas. La chanson est "Un ange dans le ciel", de Kool Shen)
Naruto et Sasuke se réveillaient dans leur véritable chambre... Ils étaient assez troublés, il fallait bien l'avouer. Pour eux, ils venaient de passer cinq jours à s'entraîner comme des forcenés dans un endroit où six personnes folles à liées habitaient. Mais en vérité, une nuit seulement s'était écoulée.
- À ton avis, pourquoi est-ce qu'ils nous ont déjà renvoyé ? demanda Naruto.
- Peut être parce qu'on a assisté à quelque chose qu'on n'aurait pas du voir.
- Tu veux dire, cette dispute ? Qu'est ce qu'elle a de plus grave que les autres auxquelles on a assisté ? Akunin et Aburakkoi passent une partie de leur temps à s'opposer...
- Je ne sais pas, Naruto. On ne peut pas comprendre leur raisonnement, leurs sentiments. Dormons, c'est le mieux que l'on puisse faire. Il n'est que deux heures du matin dans ce monde ci, et les effets des voyages d'un monde à l'autre commencent à se faire sentir sur nos corps.
Pendant plusieurs minutes, aucun des deux ne pipa mot. Puis Naruto reprit la parole.
- Sasuke, est-ce que... Est-ce que je peux dormir contre toi ?
- Pardon ?
- Mon corps... est transi de froid... je comprends pas pourquoi.
- C'est sans doute un des effets secondaires.
- Euh... alors, ta réponse ?
Sasuke ne dit rien. Il se déplaça juste sur son lit, faisant signe à Naruto de venir. Et il se blottit contre lui, pour trouver à la fois la chaleur et le sommeil. Sasuke savoura l'instant... avant de lui même crouler sous la fatigue.
Alors que tous étaient endormis, une ombre pénétra dans les murs du village caché. Invisible et furtif, l'inconnu se dirigea d'un pas leste en direction de la demeure de l'Hokage, un sourire un peu malsain sur son visage. Quand il la vit, elle était encore en train de travailler, consultant tour à tour paperasse administrative inintéressante, et documents ultra-confidentiels d'une importance capitale. Pour un peu, l'intrus l'aurait plaint. Mais bon, il n'avait pas que ça à faire. Il commença à enchaîner des signes avec ses mains... Tsunade se sentit soudain engourdie, incapable de bouger. Elle comprit ce qui se passait, mais avant qu'elle eût pu réagir, l'inconnu surgit dans son bureau dans le plus grand silence, et lui planta dans le cou une seringue, lui injectant dans les veines un puissant somnifère. Tsunade se sentit glisser dans les bras de Morphée sans pouvoir résister... Le cambrioleur installa calmement l'Hokage sur sa paperasse, pour qu'elle puisse dormir paisiblement. Il se mit ensuite à fouiller les étagères de parchemin, dans l'espoir de trouver enfin le document qu'il lui fallait. Puis, il le recopia, et s'en alla.
Plus tard dans la journée, Naruto et Sasuke se rendirent à Ichiraku pour déjeuner. Là bas, ils croisèrent Kiba, Shino, Shikamaru, Chôji, Ino, ainsi que Kurenaï, Asuma et Kakashi.
- Yo, les jeunes, dit celui-ci à leur vue. Comment ça va ? ça se passe bien votre entraînement ?
- Tiens, ce n'est plus toi qui les entraîne ? demanda Kurenaï.
- Avec toutes ces missions actuellement ? Non, d'autres entraîneurs se sont proposés auprès de l'Hokage. Elle a accepté.
- Nos entraînements se déroulent bien, Kakashi-senseï, répondit Sasuke, tandis que Naruto commandait cinq bols de ramen. Et vous, qu'est-ce que vous devenez ?
- Oh, c'est ma première pause depuis un bon moment.
- Mais où est donc Hinata ? demanda Naruto. Elle aussi, on ne la voit plus trop, ces derniers temps.
- Elle a un nouvel entraîneur, grogna Kiba. On ne la voit plus du tout.
- Mais c'est qu'il a l'air fâché notre Kiba... dit Naruto avec un grand sourire. Faut-il comprendre que Hinata te manque ?
- Mais pas du tout !
- C'est exactement ça, Naruto, intervint Shino. Une telle perspicacité m'étonne de ta part, mais c'est effectivement le cas : ce cher Kiba passe son temps à déplorer l'absence de celle qu'il aime.
- Mais vous vous êtes tous passés le mot ou quoi ? se plaignit Kiba, rouge de honte. Je suis pas amoureux de Hinata !
- Mais bien sûr, dit Ino. Et moi je me suis teint les cheveux en vert pomme. Allez, avoue...
- Raaaaaaaaah, mais non !
Tous éclatèrent de rire. Kiba n'était tellement pas crédible que ça en devenait comique.
- De toutes façons, c'est pas moi qu'elle aime, alors... grogna Kiba en fixant Naruto d'un regard dur.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? demanda Naruto avec un air bête sur le visage. Quoi ? Tu veux quand même pas dire que c'est moi qu'elle...
Naruto se tut, le rouge lui montant aux joues. Tout le monde le regardait avec une mine ébahie.
- Me dit pas que t'avais pas encore compris ? questionna Shikamaru. C'est pourtant l'évidence même.
- T'es le seul à ne pas être au courant, soupira Ino. Elle n'a d'yeux que pour toi.
- Hum... c'est pas sûr, risqua Kurenaï.
- Comment ça ?
- Je connais mon élève mieux que quiconque, et je pense qu'elle n'aime peut être plus Naruto. Mais ce n'est qu'une supposition.
- Ah bon ? rugit Kiba, plein d'espoir.
- M'est avis qu'elle est en pleine confusion interne.
- Oh, mince... dit Asuma. On est convoqué, dit-il les yeux levés au ciel.
Kakashi et Kurenaï regardèrent discrètement le ciel, et virent effectivement l'oiseau de l'Hokage, volant dans les cieux discrètement, signalant par sa présence "réunion immédiate".
- Bon, et bien on doit y aller les jeunes, adressa Kakashi à ses anciens élèves, en se levant.
Une fois les jounins partis, les genins reprirent leur discussion.
- Je me demande pourquoi ils sont tous convoqués, dit Kiba.
- Bah... encore une histoire de secrets d'États, grogna Shikamaru. Je pense qu'on peut se permettre de s'en moquer.
- ça, tu n'en sais absolument rien, déclara une voix bien connue des genins.
Tous se retournèrent et virent Aburakkoi.
- Après tout, si ça se trouve, le village est peut être actuellement en grand danger. Peut être même que le monde est en grand danger, commença Aburakkoi, en faisant de grands gestes grandiloquents, dans le but d'être théâtral...
- Aburakkoi, t'es ridicule, lâcha Shizumu qui marchait à ses côtés.
- N'empêche qu'il se peut que j'ai raison...
- M'est avis que vous avez tort, soupira Shikamaru. En tout cas je l'espère, parce que j'ai pas envie de me fouler pour sauver le monde.
- Mais si, ce serait très marrant, lâcha Naruto.
- Chuis d'accord avec lui, s'écria Kiba. Un peu d'action nous ferait du bien.
- Et si vous les entraîniez avec nous ? proposa Naruto. Comme ça, c'est sûr, ils progresseraient énormément, et ne s'ennuieraient pas une seconde.
- Qu'est-ce qui te fait croire qu'on s'ennuie, râla Shikamaru.
- Bonne idée, s'exclama Aburakkoi. Qu'en penses tu, Shizumu ? On devrait en parler à l'Hokage.
- Mouais... Personnellement, je n'en ai pas très envie. Je ne veux pas former ces enfants à une vie infernale, où la seule alternative est de devoir vivre avec des morts sur la conscience, ou mourir torturé dans d'atroces souffrances...
- Je te signale qu'ils sont déjà shinobis...
- Ils feraient mieux de reculer dès maintenant. C'est encore possible.
- Tu dis ça comme si la voie du shinobi était un véritable cauchemar.
- C'est le cas... Et tu es le mieux placé pour le savoir.
Tous gardèrent le silence un instant. Les genins se demandaient ce que Shizumu sous entendait par là, tandis que Aburakkoi et Shizumu se défiaient du regard. Puis, Aburakkoi reprit :
- Ino... est-ce que le magasin de tes parents est encore ouvert ? demanda t-il d'une voix triste.
- Euh... oui. Pourquoi ? Vous voulez acheter des fleurs pour un événement particulier ?
- Non, pas vraiment. Au fait, c'est aujourd'hui que Hinata est ramenée à sa famille. Passez faire un saut chez elle cet après midi, ça vaudra le détour.
Il dit et s'en alla (comment ça je copie Homère ? Je fais ce que je veux, c'est ma fic ). Shizumu quant à lui s'installa à leur table et commença à manger.
- Vous pensez qu'Hinata a fait beaucoup de progrès ? demanda Ino.
- On verra bien, dit Shino.
- Je pense qu'elle en a fait énormément, dit posément Shizumu. Je connais son entraîneur, et croyez moi, il est... vraiment doué. Si vous voulez faire d'énormes progrès, adressez vous à lui.
- Merci du conseil, dit Kiba. Et où donc est parti votre ami ?
- C'est l'anniversaire d'une amie, aujourd'hui. Il est parti lui offrir des fleurs...
Pendant ce temps, dans la salle de réunion d'urgence, Tsunade exprimait presque toute l'ampleur de sa rage (pas toute, parce que sinon la salle serait déjà détruite)
- MAIS C'EST QUOI CETTE BANDE D'INCAPABLES ! MÊME PAS FOUTU DE SURVEILLER UN VILAGE ?
- Allons, Hokage-sama, calmez vous, l'interrompit Kohal.
- Toi, le vieux qui sert à rien, TA GUEULE ! On rentre dans ce village comme dans un moulin, et c'est intolérable !
- Hokage-sama, intervint Kakashi. Normalement, personne ne peut plus entrer comme ça dans le village, à moins que cette personne ne soit d'un niveau extraordinaire.
- C'est encore plus grave que ça, Kakashi. Quand Kabuto et ses sbires sont revenus pour tenter d'enlever à nouveau le petit Uchiwa, il a été aperçu. Tu imagines donc le niveau de l'intrus d'hier soir. Il m'a même eu, moi, l'Hokage. S'il avait voulu me tuer, il aurait pu le faire sans aucune difficulté. Mais il n'empêche que si on faisait plus de rondes dans le village, au lieu de se cantonner à en observer la muraille, on aurait eu plus de chances de l'intercepter...
- Et s'il ne s'agissait pas de quelqu'un de l'extérieur du village ?
- J'y ai pensé aussi. Mais nul parmi les personnes du village n'aurait pu être assez puissant pour me maîtriser de la sorte.
- Je ne pensais pas à quelqu'un appartenant au village, même s'ils sont à l'intérieur, maître Hokage...
- J'avais compris. L'ennui, c'est que nous aurons des difficultés à interpeller les concernés...
Shizumu et les genins continuaient de discuter à propos de tout et de rien, autour d'un bon repas.
- Donc selon vous, il faudrait que j'apprenne à me passer de mon flair ?
- Ce que j'essaye de te dire, Kiba, fit Shizumu, c'est que tu dois te préparer aux pires situations. Imagine qu'à cause d'un sort, tu sois privé de ton sens olfactif. Tu dois t'exercer à te battre sans. Moi même, je m'entraîne à me battre privé de mes cinq sens... Et c'est assez difficile.
- Vous êtes quand même assez paranoïaque, dit Choûji.
- C'est comme ça qu'on survit. Et d'ailleurs, je suis loin d'être aussi paranoïaque qu'Aburakkoi. Même s'il fait des efforts pour se calmer, il lui arrive de perdre le contrôle. Bien que la plupart du temps, il préfère savourer le danger... comme en ce moment.
- Que voulez vous dire ?
- La place est en train de se faire encercler par des ninjas, actuellement. Dans des cas comme ça, Aburakkoi préfère attendre qu'ils aient fini, au lieu de s'enfuir.
- Si ce que vous dites est vrai, pourquoi ne pas vous enfuir ? demanda Sasuke.
- Parce que je vous utilise comme otages.
- N'importe quoi ! railla Naruto.
C'est alors que, dans un nuage de fumée, apparurent une vingtaine de ninjas qui encerclaient la place, immédiatement suivi d'un cortège de huit anbus, escortant Tsunade et les grands conseillers...
- Waouh ! s'émerveilla Naruto. Vous aviez raison !
- Il y a encore une dizaine de ninjas embusqués, dit Shizumu au petit blond surexcité. Faites attention à vous, déclara t-il aux genins. Si vous tentez de vous enfuir, je jure de vous tuer très lentement.
Les genins frissonnèrent.
- Shizumu des douze fous, tonna la voix d'un des anbus, tu es en état d'arrestation. Tu es suspect dans une affaire d'espionnage.
- ça m'aurait étonné, lança glacialement Shizumu. De toutes façons, un jour où l'autre, vous auriez voulu nous arrêter. C'est le lot des douze fous. Haïs et rejetés, c'est ainsi que nous sommes.
- Tu peux te soumettre docilement, déclara l'Hokage, ou bien te rebeller. Mais même toi, face aux forces en présence, tu auras du mal à gagner.
- C'est uniquement parce que nombre de ninjas sont présents pour te protéger. Sinon, j'aurai été de taille à t'affronter... Je pourrai me débarrasser de tous tes sbires pour pouvoir le faire, mais comme je dois veiller à ce que Konoha ne tombe pas, je ne dois pas tuer un seul des brillants éléments présents. C'est... frustrant.
- Dans ce cas, rends toi.
- Je regrette. Ce n'est pas une option acceptable. Les douze fous ont quand même leur fierté. J'ai trouvé ! Je n'ai qu'à... ne tuer personne.
L'expression de Shizumu changea soudainement. Lui qui, d'habitude, avait l'air si triste et déprimé, semblait soudain sauvage. Il tendit la main, en disant :
- Je vous présente Despair...
Un chakra sombre comme la nuit se mit à former un tourbillon autour de son bras, avant de prendre la forme d'un sabre, dont la lame faisait 1m50 de long et 12 cm de large. L'arme scintillait de mille éclats, malgré la profonde noirceur de son acier forgé dans les ténèbres.
-... l'incarnation de mon désespoir, finit de dire Shizumu.
Aussitôt, six ninjas se jetèrent en direction de Shizumu, toujours entouré des genins. Le sabre de Shizumu se transforma en gigantesques volutes de fumée noire, qui entourèrent le visage des assaillants. En quelques secondes, ceux ci tombèrent inconscients.
- Ne sous-estimez pas Despair, siffla Shizumu. Despair est mon désespoir à l'état brut. Il n'a pas de forme prédéfinie.
Tous les shinobis présents comprirent le danger représenté par cette épée. Elle était informe, et prenait l'apparence que son détenteur désirait. Elle pouvait devenir une épée à la lame acérée, une muraille infranchissable... et même un nuage de gaz empoisonné. Cette arme se trouvait aussi dangereuse que le sable de Gaara...
- Je vois que vous avez compris le potentiel de Despair... Cela signifie que vous allez me laisser tranquille ?
Aussitôt, quinze ninjas s'élevèrent dans les airs, en crachant des boules de feu sur Shizumu (en se moquant royalement de la présence des élèves) tandis que d'autres plongeaient dans le sol, pour s'infiltrer par dessous. Mais Despair se changea instantanément en un oiseau gigantesque au plumage obscur, et enveloppa de ses ailes la table de Shizumu et des genins. Les flammes ne purent les atteindre. Quand l'oiseau rouvrit ses ailes, on put voir sur la table les corps inanimés des ninjas qui avaient voulu attaquer sous terre, assommés par Shizumu.
- Putain, vous êtes vachement puissant, s'extasia Kiba.
- Contrairement à ce que je laisse penser, c'est ça ?
- Euh... non, c'est pas ce que je voulais dire...
- Mais tu l'as dit.
- Ne t'inquiète pas, glissa Naruto à l'oreille de Kiba. Il prend mal à peu près tout ce qu'on lui dit.
- J'ai entendu... dit Shizumu.
- En même temps, c'est vrai, rajouta Sasuke.
- Je sais...
Tous les shinobis s'apprêtaient à attaquer en même temps, mais Tsunade les interrompit.
- Nous risquons de blesser les élèves. Nous ne pouvons pas les sacrifier de la sorte.
- Pourquoi ne s'en vont ils pas ? demanda Kohal.
- Il a du les menacer, dit Gaï. Alors, que faisons nous ?
- Laissez moi faire, répondit l'Hokage.
Tsunade s'avança vers Shizumu d'un pas impérieux. Celui-ci ne réagit pas, et désigna même une chaise où s'asseoir à son attention.
- Tu sais que tu ne me fais pas peur, Shizumu, prononça Tsunade d'un ton glacial. Je pourrai te briser en un instant...
- Ou faire en sorte que notre combat dure plus d'un an. Même si je n'ai pas ton niveau, je n'en suis pas loin.
- Alors, que faisons nous ? Tu veux te battre contre moi ? Si tu me tues, où même plus simplement, si tu me défies officiellement, alors toi et les douze fous serez immédiatement déclarés ennemis du monde entier. Comme autrefois. Car je tiens à te rappeler que je fais parti du conseil des cinq Kage, qui sont parmi vos seuls commanditaires.
- J'avais oublié...
- À croire qu'Aburakkoi et Hikari déteignent sur toi...
- Eux, ils t'auraient carrément dit d'aller te faire foutre. Ils se moquent bien de ce genre de détails.
- C'est notamment à cause d'eux que j'ai mobilisé tous les ninjas disponibles. Eux auraient refusé tout accord, et se seraient contentés de me défier... Mais j'espère que la raison saura te guider.
- Tu demandes à un fou d'écouter la raison ? Là, c'est toi qui est folle... Je suis désolé, mais je le dit et je le répète, les douze fous ont leur fierté. Je n'ai pas l'intention de me laisser prendre. Pourquoi tu ne me dis pas toute l'affaire ?
- Hier soir, quelqu'un s'est introduit dans mon bureau, après m'avoir endormi.
- Ce quelqu'un doit être fort...
- Oui. C'est pour ça que je vous ai suspecté. Le document que mon visiteur nocturne a recopié est un très vieux document, antérieur à la création du village. J'ignore de quoi il s'agit, mais les premiers Hokage ont spécifié qu'il fallait que jamais il ne soit lu par quiconque.
- Je vois. Est-ce que tu as vu qui t'a attaqué ?
- Non. Je n'ai même pas pu apercevoir sa silhouette.
- As tu confiance en ma parole ?
- Elle n'est pas suffisante dans ce cas. Comprends moi. Le secret de ce document concerne la sécurité du monde entier. C'est la seule chose que je sais à son propos.
- C'est déjà pas mal. Et bien dans ce cas, je veux bien me soumettre à ton détecteur de mensonge...
- Parfait. Avale cette drogue, qui t'empêchera de contrôler les battements de ton coeur... Tu seras à peine conscient.
Tsunade sortit de sa poche un médicament, que Shizumu avala. Puis, Tsunade lui prit le poignet, pour pouvoir tâter son pouls. Elle sentit au rythme des battements que la drogue faisait effet.
- Shizumu. T'es tu introduit dans mon bureau hier soir ?
- Non.
Le rythme du coeur était normal. Aucun battement précipité dans un très court laps de temps (un battement précipité dans un très court laps de temps indique que l'interlocuteur ment ou non).
- Penses tu qu'un autre des douze fous ait pu le faire ?
- Oui...
Il ne mentait toujours pas.
- As tu une idée précise ?
- Il y en a plusieurs parmi les douze fous qui le feraient. Certains par intérêts, certains par jeu. Mais le seul présent dans l'enceinte du village hier soir, mis à part moi, c'était Aburakkoi.
Aucun signe de mensonge.
- Aurait il un motif pour le faire ?
- Pour le fun.
- Où est-il ?
- Au mémorial de la victoire sur les royaumes de l'ouest...
- Parfait. Pourquoi nous délivres tu ces informations ?
- S'il est coupable, il ne souhaite qu'une chose : que tu le saches. Il doit avoir un plan derrière la tête... mais s'il est coupable uniquement.
- Est-ce la seule raison ?
- Même s'il est coupable, et même si vous le saviez, seriez vous capable de l'arrêter ?
- ...
- Conseil d'ami. Emmène les genins avec toi. Il ne tentera rien de stupide si tu te sers d'eux comme bouclier.
- Pourquoi me dire ça ?
- ça risque d'être drôle...
Tsunade se leva. Il fit signe aux ninjas de se disperser, et intima d'un signe de tête aux élèves de l'accompagner. Ils marchèrent tous en direction de la forêt, vers un endroit inconnu de tous, sauf de Tsunade. Après une vingtaine de minutes de marche, ils arrivèrent dans une clairière. En son centre, une stèle recouverte de noms se trouvait. Aburakkoi était là, un bouquet de fleurs à la main. Naruto voulut observer cette pierre tombale de plus près, mais Tsunade lui ordonna d'un geste de rester caché. C'est alors qu'une étrange mélodie se mit à envahir l'endroit. Les feuilles bruissaient au rythme de ce fredonnement. Une légère brume de lumière se leva, donnant à ce lieu une atmosphère un peu triste, un peu mélancolique. C'est alors que la voix d'Aburakkoi retentit dans la clairière.
Chère Vivi,
Je t'écris cette lettre, plein de solitude,
L'âme en peine, comme d'habitude
Depuis que t'es partie.
Depuis que t'es plus là,
C'est plus la même,
J'ai perdu ma reine
Et d'un coup mon royaume tout entier s'est vidé,
Mon visage aussi s'est ridé, mon coeur lui s'est bridé,
Un truc en moi ce matin là s'est brisé.
Et même si
Je réponds ça va merci
J'ai dans la bouche comme un mauvais goût d'inertie,
J'essaye de le masquer mais c'est dur Vivi, je te jure ouais,
Putain c'est dur,
J'ai l'impression qu'il y a plus rien, j'ai peur en fait,
Depuis que tes yeux me regardent plus, il se passe plus rien,
Je pleure plus, même trop en fait,
Et ça je le vis mal,
J'enchaîne les merdes, et t'es plus là au final.
Il me reste quoi à moi, hein, à part des photos souvenirs,
Des tonnes de photos usées et puis ton sourire
Trop longtemps figé.
J'peux plus, ou plus pareil,
Alors chaque jour, je me défonce un peu plus que la veille,
J'tue le temps,
Parfois mal, de là haut tu le sens,
Mais tu me manques, bébé, tu me manques.
Aburakkoi marqua une pause, très légère, à peine perceptible, comme pour laisser s'échapper un léger soupir, ou un sanglot peut être.
Un ange dans le ciel
Ouais, seigneur accueille un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi je t'ai dis pas adieu mais à plus
Un ange dans le ciel
Un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi, pour toi j'ai fais pleurer ma plume...
Toi et moi on a tout fait,
Toujours prête à me donner ton oxygène
Dans les moments où tu sentais que j'étouffais
T'étais prête à tuer si on me touchait
Prête à décrocher la lune même si je la voulais
On a grandi ensemble, construit ensemble
Traversé les pires moments
Vieillir ensemble c'est ce qu'on voulait
Même si on était plus ensemble
On s'en foutait c'est ce qu'on visait
Tu te rappelles, nos fous rires, nos premiers instants, ton sourire
Les moments de silence qui voulaient tout dire
Et on pouvait se nourrir l'un de l'autre
Ouais, tellement j'étais toi, t'étais moi
Et ça nos proches en étaient témoins
T'étais ma vie, mon coeur et mon sang
T'étais mes tripes, mon moteur et mon sens à tout ça
Alors depuis je tue le temps
Parfois mal et de là haut tu le sens
Je le sais bébé mais tu me manques
Un ange dans le ciel
Ouais, seigneur accueille un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi je t'ai dis pas adieu mais à plus
Un ange dans le ciel
Un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi, pour toi j'ai fais pleurer ma plume...
Une tristesse indéfinissable emplissait la voix du shinobi, lui qui d'habitude paraissait si joyeux, si sûr de lui... Qui aurait pu deviner une telle faille dans l'armure si bien trempée de cet homme, forgée au travers des obstacles ?
Qu'est-ce que je peux dire de plus
À part qu'il n'y a pas qu'à moi que tu manques
C'est un gouffre que t'as laissé Vivi
Tu sais qu'aujourd'hui y'a pas que mes nuits à moi que tu hantes
Pour Fatou aussi y'a plus d'été
T'en fais pas Vivi non t'en fais pas
On va relever la tête
Je sais que t'aurais voulu nous voir plus forts
Alors on va faire ce qu'il faut pour s'en remettre
Bébé t'inquiète.
Tous les shinobis devaient subir un jour ou l'autre la perte d'un être cher. Tel était leur destin. Certains guérissaient de cette blessure. D'autres non. C'était ainsi, et pas autrement.
Un ange dans le ciel
Ouais, seigneur accueille un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi je t'ai dis pas adieu mais à plus
Un ange dans le ciel
Un ange de plus
Un ange dans le ciel
Vivi, pour toi j'ai fais pleurer ma plume...
La musique cessa enfin. Une larme, une seule et unique larme s'écoula de l'oeil d'Aburakkoi. Il déposa le bouquet au pied de la stèle, et dit d'une voix grave et profonde :
- C'était sa chanson préférée. Nous l'entonnions ensemble, quand nous ne sortions pas indemnes des épreuves subies... J'espère que vous avez apprécié le spectacle, dit-il en se tournant en direction des genins.
- J'avais oublié, dit Tsunade en sortant de l'ombre, qu'aujourd'hui était l'anniversaire de sa mort...
- Ce n'est rien. Kyouki n'aurait pas aimé qu'on célèbre un tel évènement. Elle n'aurait pas réclamé de longs pleurs... juste qu'on se marre un coup en se souvenant d'elle.
- Je suis désolé de devoir briser l'ambiance, mais je suis venu ici...
- Pour m'interroger, je sais.
- Comment ?
- Nous pouvons communiquer par la pensée, ne l'oublie pas. Et même quand nous fermons la communication, si l'un d'entre nous est drogué, un signal spécial est émis...
- Vas tu te laisser faire ?
- J'ai presque envie de te dire d'aller te faire foutre, mais je n'ai pas envie de me battre contre toi. Ma prochaine mission nécessite que je sois en pleine forme.
- Quelle est ta prochaine mission ?
- Elle nécessite ton autorisation. Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure. Nous attaquerons Oto no Kuni. Et nous anéantirons tous les ninjas présents dans cette ville.
- Impressionnant... Vous avez mon autorisation. Même si vous échouiez, Oto sera suffisament affaiblie par cette attaque pour que nous puissions prendre la relève. Et toi, accepte tus de te laisser faire ?
- Tu as mon autorisation.
Tsunade s'approcha, en tendant la même drogue qu'elle avait donné à Shizumu. Aburakkoi la but avec méfiance, puis tendit son poignet. Tsunade tâta son pouls.
- Es tu celui qui a pénétré dans mon bureau hier soir ?
- Non...
- Sais tu qui peut l'avoir fait ?
- Je pense qu'il s'agit d'un des douze fous. Même si Shizumu t'as dit que nous n'étions que deux à surveiller Naruto et Sasuke, ça ne veut pas dire qu'un autre n'aurait pas pu s'infiltrer dans la ville sans qu'on s'en aperçoive.
- Pourquoi un membre des douze fous l'aurait-il fait ?
- Par jeu, sans doute. Ou peut être ce quelqu'un sait il quelque chose à proposs de ce document recopié que toi et moi ignorons...
- Comment sais tu qu'un document a été recopié ? Je n'en ai jamais fait mention...
Le coeur d'Aburakkoi s'emballa. Puis, un sourire félin naquit sur la figure de celui-ci. Tsunade voulut s'enfuir immédiatement, mais avant qu'elle ait pu faire un geste, un coup de poing titanesque s'abattit sur sa tempe, et l'assomma net. Puis, il bondit en direction des genins, et les assomma tous en un clin d'oeil. Ensuite, il réunit les corps en cercle, et lança un sort Genjutsu pour modifier leur mémoire à tous.
- Parfait, ricana Aburakkoi. Voici les évènements tels qu'ils se sont déroulés. Tsunade et moi, nous nous sommes affrontés par jeu, et je l'ai malencontreusement assommée. Puis, vous, les genins, avez eu l'idée de tester vos capacités contre moi, encore une fois... Et vous avez été tous assommés. À votre réveil, vous les genins, vous irez voir Yue, qui vous entraînera. Moi, je vais à Oto no Kuni. J'ai un travail là bas...
- Heureusement pour toi, le sceau corporel que tu portes t'as empêché de perdre conscience à cause du poison... Ton corps s'engourdissait, mais ton esprit était intact.
- Merci du compliment, répondit Aburakkoi à son interlocuteur. Mais toi, quand tu as pénétré le bureau de l'Hokage, tu aurais pu prendre l'apparence d'un autre, et te faire un peu remarquer.
- Désolé... Je n'y ai pas pensé. Au fait, que contiens ce document que tu m'as demandé de recopier ?
- Ceci, mon ami, va changer l'histoire... Ah, j'ai une dernière chose à régler.
Aburakkoi s'approcha du corps de Sasuke encore inerte. Puis, il lui donna un coup de paume au niveau du coeur.
- Tu maltraites ton protégé, maintenant ?
- Non. Je vais même l'aider, en faisant ça...
Bien plus tard, tous les endormis se réveillèrent. Ils étaient complètement sonnés, sans doute à cause de leur cuisante défaite faceà Aburakkoi... du moins, c'est ce qu'ils pensaient.
- Ah bah putain... on a encore des progrès à faire, se plagnit Kiba.
- Ouais... faudrait peut être qu'on aille voir ce dénommé Yue, dont ils nous ont parlé à Ichiraku, fit Shikamaru.
- Tout à fait, fit Ino. On en a bien besoin.
- Yue, c'est le nouvel entraîneur d'Hinata, c'est ça ? demanda Tsunade. Il faudrait aller voir les progrès qu'elle a fait, on en saura plus sur l'entraîneur Passons chez elle pour observer.
- Ok, intervint Naruto. Mais nous, on va continuer à s'entraîner avec les fous, plutôt. N'est-ce pas Sasu...
Soudain, tous se figèrent. Sasuke ne s'était pas réveillé. Et un mince filet de sang coulait de sa bouche.
- Sasuke ! NON ! hurla Naruto...
