Chapitre 4

Parcourant doucement les derniers mètres qui la séparaient de la porte du lycée, la chimiste s'attarda sur le seuil, incapable de se décider à le franchir. Elle avait cru voir un regard accusateur se poser sur elle alors qu'elle s'apprêtait à franchir le perron du bâtiment où elle passait tristement ses journées.

Après s'être assurée, d'un rapide coup d'œil, que personne ne lui prêtait particulièrement attention, elle s'adossa dans l'ombre du mur pour reprendre sa respiration.

Qu'est ce qui était en train de lui arriver ? Pourquoi cette paranoïa dont elle s'était mise à souffrir ces derniers jours ?

Plus le temps passait et moins elle arrivait à se défaire de cette sensation oppressante que quelqu'un passait son temps à l'observer, attendant patiemment le moment où sa terreur atteindrait son apogée avant de lui brandir sous les yeux l'acte d'accusation du crime qu'elle venait de commettre, il y a maintenant une dizaine de jours.

Est-ce qu'il y avait eu un témoin au meurtre ? Un témoin qui, au lieu d'aller la dénoncer à la police, préférait la torturer en lui faisant sentir qu'il savait quelles horreurs elle portait sur la conscience ?

Non, impossible, il n'y avait eu aucun témoin… Cette idiote lui avait facilité la tâche en verrouillant la porte derrière elle, et personne n'avait vu, ni la morte rentrer dans ce qui était devenu son tombeau, ni sa meurtrière en sortir en dissimulant dans un sac poubelle ce qui était devenu son linceul…

A moins qu'elle n'ait évoqué ses désirs de vengeance devant son petit ami soupçonné d'infidélité ou une autre personne ?

C'était déjà beaucoup plus probable, et cela expliquait bien des choses… Il était on ne peux plus logique que la police ne soit pas venu l'arrêter sur de simples soupçons sans fondement, et cela expliquerait pourquoi la seule personne à connaître son crime se contentait de la suivre sans lui parler. Elle attendait patiemment qu'elle commette l'erreur qui lui permettrait de la dénoncer sans crainte de voir sa parole mise en doute.

La scientifique se promit de découvrir qui était le petit ami de cette demeurée, ainsi que d'établir une liste complète de ceux et de celles dont elle avait pu être proche… Puisque d'autres tests étaient nécessaires, elle ferait d'une pierre, deux coups.

Dans le pire des cas, elle demanderait tranquillement à l'organisation de prendre en charge ses problèmes. Après tout, ce meurtre avait eu lieu dans le cadre du travail qu'ils lui avaient confié, ils ne pourraient pas refuser de l'aider.

A moins que son angoisse n'ait d'autre source qu'elle-même ?

Ressentir de la culpabilité pour la mort de cette crétine dont elle ignorait le nom ? Ridicule, elle avait rendu service à la société comme à l'humanité en la débarrassant de cette dégénérée inutile.

Elle manqua d'éclater d'un petit rire ténu en prenant conscience qu'elle était en train de se transformer petit à petit en double féminin de Razkolnikov… Mais elle ne comptait pas commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur.

Elle ne se vanterait pas de son crime devant les policiers en procédant de manière suffisamment ambiguë pour qu'il ne comprenne pas qu'elle était en train de leur faire des aveux… Risquer sa vie et sa situation pour un petit jeu puéril ? Comme si c'était son genre…

Bon, cela n'ôtait rien au fait qu'elle partageait pour le moment la même malédiction que le premier meurtrier de l'histoire de l'humanité…

Et la perspective de voir cet œil accusateur continuer de la scruter jusque dans sa tombe n'était pas des plus réjouissante…

Que faire ?

D'abord et avant tout, se changer les idées… Moins elle penserait à ce meurtre, moins elle risquait de susciter de soupçons chez les autres.

Mais que faire pour cela ? Pour des raisons évidentes, elle ne pouvait pas se consacrer de nouveau à ses recherches sur l'apotoxine…

Lire un roman ? Ses quatre auteurs favoris étaient Stevenson, Kafka, Edogawa et Dostoïevski… Très mauvaise idée…

Comme tout aurait été plus simple si la visite de sa sœur n'avait pas été annulée… Pourquoi ? Pourquoi lui avaient-ils refusé de la laisser se ressourcer à sa seule source de joie au moment où elle en avait le plus besoin ? Et alors qu'elle venait de dépasser toutes les espérances qu'ils avaient eu à son sujet ?

Elle n'avait jamais crût aux coïncidences mais là… La providence lui faisait expier son crime par le biais de l'organisation ?

Ridicule. Elle ne devait pas se laisser aller à s'enfoncer dans la dépression, elle devait au contraire se réjouir de l'absence de sa sœur…

Après tout, elle n'était peut-être pas encore prête à lui faire face après… sa dernière expérience…

Elle avala sa salive en réprimant le léger tremblement de ses mains.

Akemi n'était pas Dounia, elle n'était pas Razkolnikov, et si cette crétine dont elle se fichait du nom n'était pas une vieille usurière acariâtre, elle était encore plus inutile et nuisible aux autres que la victime de l'anti-héros de l'écrivain russe…

Ses camarades de classe continuaient de la regarder de biais en murmurant quand ils passaient devant elle, est ce qu'ils avaient des soupçons ?

Non, ils l'avaient toujours regardé comme une bête curieuse, rien n'avait changé avant comme après le meurtre…

Qu'ils continuent de le faire si ça les amusait, ils n'en resteraient pas moins ses rats de laboratoire et rien de plus à ses yeux.

Oui, cette fosse au serpents dans laquelle elle s'était stupidement jeté, ce n'était rien d'autres qu'un gigantesque élevage qui lui fournirait autant de cobayes que nécessaire pour ses expériences futures.

La nuée de regard qui l'encerclait se détourna brusquement devant la lueur de gourmandise qui avait illuminé le sien.

Bien, elle venait de leur faire comprendre où se trouvait leur place par rapport à elle.

Allait-elle passer une morne journée de plus ici ?

Non, elle devait détourner son esprit de toutes tentations de reprendre ses expériences.

S'éloignant tranquillement du lycée sans se préoccuper outre mesure des regards curieux de ses camarades, elle ne prit même pas la peine de se retourner en sentant de nouveau le même regard inquisiteur sur son dos.

Pourtant, si elle avait pris la peine de le faire, elle aurait peut-être entraperçu le visage anguleux encadré de long cheveux noirs et surmonté d'un bonnet de la même couleur…

Peut-être que si elle avait pu mettre ce visage précis sur son angoisse, beaucoup de souffrances aurait été épargné, à elle comme à d'autres…

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Assise contre le tronc d'un du cerisier du parc où elle s'était rendue, la chimiste se laissa aller à fermer les yeux.

Comme elle aurait été heureuse si elle avait pu partager la fraîcheur de cette ombre et la douceur de cette herbe avec sa sœur…

Pourquoi fallait-il qu'elle soit séparée d'elle au moment où elles étaient sans doute les plus proches ?

Elle qui se réjouissait tant d'apprendre à Akemi qu'elle était enfin prête à prendre au sérieux ses conseils à propos de l'acharnement criminel qu'elle mettait à ne pas mettre en valeur sa beauté… Normalement, elles auraient dû passer cette journée ensemble, toute les deux…

La chimiste en avait longuement planifié le déroulement durant les semaines précédentes… Elle avait toujours procédé ainsi, ne rien laisser au hasard, passer de longues heures à réfléchir à ce qu'elle pourrait faire avec sa sœur… De cette manière, non seulement elle ne gâcherait pas une seule des précieuse minutes qu'elle passerait avec Akemi mais surtout, ces longues soirée à étudier le programme de chacune de ces journées uniques et irremplaçables lui permettait d'en ressentir le bonheur avant même qu'il ne commence…

Cette journée tout particulièrement devait être spéciale… Elle avait prévu d'en faire sa première véritable journée d'adolescente. Aller faire du lèche-vitrine dans une boutique hors de prix avec sa sœur, s'attarder à la terrasse d'un café pour évoquer les sujets les plus futiles possibles, ne plus se préoccuper ni de l'organisation ni de la perte de leurs parents mais s'enfermer avec délice dans le temps présent… Toutes ces petites joies simples, mais si précieuses pour elle, venaient de lui être retirées…

Elle n'avait pas versé une larme le jour de la mort de ses parents…

Elle n'avait pas versé une larme devant l'indifférence et les moqueries de ses camarades de classe…

Elle n'avait pas versé une larme lorsqu'elle avait assassiné froidement cette idiote…

Et parce qu'une après midi, qu'elle aurait pu gâcher de la façon la plus insipide qui soit, venait de lui être retiré, elle entoura ses genoux de ses bras tremblants avant de se mettre à sangloter.

La scientifique demeura prostrée dans cette position, à verser silencieusement toutes les larmes qu'elle avait retenu jusque là, comme une simple adolescente affligée d'un chagrin d'amour…

Une douce caresse le long de sa joue lui fit doucement lever la tête…

Un frisson d'horreur la parcourut en voyant devant elle le visage souriant de sa victime anonyme, suivi d'une explosion de joie quand elle se rendit compte qu'il s'agissait de sa sœur qui avait passé outre l'interdiction de venir la voir, joie qui finit par se dissoudre dans un soupir de déception et d'incompréhension quand elle se rendit enfin compte que celle qui était penché sur elle était… Que nom cette idiote lui avait-elle donné déjà ? Ah oui, Ran Mouri…

Sa sœur, son cobaye, et cette fille qui n'était rien pour elle, elles se ressemblaient toutes tellement qu'elle les avait confondu…

Que faisait-elle ici et qu'est ce qu'elle lui voulait encore ?

Elle lui tendait un mouchoir en lui adressant ce sourire naïf et idiot qui lui était coutumier… Que faire ? L'accepter ou rejeter la main qu'elle lui tendait d'un geste irrité?

Ses yeux rougis la brûlaient tellement qu'elle se décida d'avoir la faiblesse d'opter pour la première solution, en remerciant la jeune fille d'un reniflement.

Pourquoi demeurait-elle ici à la regarder d'un air gêné sans cesser de sourire stupidement ? Elle avait fait sa bonne action du jour, elle pouvait bien la laisser tranquille maintenant…

« Qu'est ce que tu me veux à la fin? »

Le ton accusateur de sa faible voix entrecoupée de hoquet fit tressaillir la lycéenne.

Avalant péniblement sa salive, la jeune femme courba brusquement la tête devant ses yeux ébahis.

« Je voulais m'excuser pour… ce qui s'était passé l'autre jour. Sonoko ne pouvait pas savoir que tes parents étaient… Et comme elle est trop fière pour s'excuser et que ce qui s'est passé est autant de ma faute que de la sienne… »

C'était juste pour ça ? Soulager sa pauvre petite conscience meurtrie parce qu'elle avait cru avoir blessé une malheureuse orpheline ? Outre le fait que cette avalanche de bons sentiments lui donnait la nausée, la faiblesse que cette idiote lui avait imaginé pour agir ainsi la mettait hors d'elle…

Se retenant de lui exposer sa façon de penser, elle préféra la rassurer par quelques mots de gratitude. De cette manière, elle serait débarrassé d'elle au plus vite…

« Ce n'est rien, tu ne pouvait pas savoir… et de toutes façon, j'étais trop jeune quand c'est arrivé pour que cela ait pu réellement me marquer… »

Visiblement soulagée par ses paroles, elle releva la tête…mais ne fit pas mine de s'en aller pour autant.

Qu'est ce qu'elle voulait encore ?

« J'ai quelque chose sur le visage ? »

« Des larmes… »

Si ça avait été un sarcasme, elle aurait volontiers applaudi mais la sollicitude avec laquelle la lycéenne avait murmuré ces deux mots rendait l'hypothèse improbable.

« Quel sens de l'observation… »

Au moins elle n'était pas idiote au point de prendre ça pour un compliment, tant mieux.

« Peut-être…que tu aimerais parler de ce qui ne va pas ? »

Elle plissa les yeux dans une expression méfiante. Est-ce que cette petite crétine était la responsable de ses tourments ? Oui, cela pouvait expliquer pourquoi elle lui avait parlé il y a trois jours alors qu'elles ne fréquentaient même pas le même lycée… C'était sans doute une amie de cette demeurée qu'elle avait assassinée et elle devait être au courant des sentiments peu aimable que la défunte lui vouait.

La chimiste poussa un soupir, elle était venue ici pour se changer les idées et voilà que cette idée fixe qu'elle cherchait à oublier revenait la hanter sous le forme tangible de cette jumelle de sa victime… Bien, elle allait s'occuper de son nouveau cobaye dès maintenant. D'abord faire semblant de rentrer dans son jeu.

« Pourquoi est ce que j'aimerais en parler ? Et en plus à quelqu'un que je ne connais pas, et ne veux pas connaître davantage? »

Non, non, non, elle devait l'amadouer pas l'amener à se méfier d'elle. Faisant un effort pour dissimuler son irritation, la chimiste s'abaissa à lui adresser un regard de chien battu pour lui faire comprendre qu'elle regrettait ses paroles.

« Eh bien… c'est à ça que servent les amies et… J'aurais voulu que nous le devenions… »

Elle n'avait pas pu trouver d'excuse moins pitoyable et plus crédible pour se rapprocher d'elle ?

Bon, garder le silence et la laisser croire qu'elle avait mordu à l'hameçon…

« Si ça te gène d'en parler… je peux m'en aller… »

Est ce qu'elle comprenait enfin quel risques elle avait pris en venant la défier ouvertement ? Oh, c'était un peu tard…Trop tard…

Que faire pour l'amener à baisser sa garde de nouveau ? Faire semblant d'avoir de la peine pour la disparue en lui faisant croire qu'elles avaient commencé à se rapprocher avant le drame ? Trop risqué, si ses soupçons reposaient sur un semblant de réalité, sa cible saurait tout de suite qu'elle lui mentait…

Changer son fusil d'épaule et faire semblant d'avoir été marquée au fer rouge par la mort de ses parents ? Peu crédible, elle avait clairement dû voir tout à l'heure qu'elle n'avait pas exagérée en prétendant que leur décès ne l'avait pas affecté plus que cela…

Lui dire tout simplement la vérité, même si ce n'était qu'en partie ? Pourquoi pas ? De toutes façon, elle ne vivrait pas suffisamment longtemps pour révéler ses confidences à qui que ce soit… Et si elle avait l'air de se confier sincèrement à cette idiote, cela dissiperait sa méfiance.

« Ma grande sœur… C'est la seule véritable famille qui me reste et… Aujourd'hui, nous devions passer l'après midi et la soirée ensemble mais malheureusement, cela ne s'est plus avéré possible au dernier moment… »

Parfait, elle venait de s'asseoir à côté d'elle en l'écoutant attentivement. La chimiste jeta un rapide coup d'oeils autour d'elles… Pas le moindre doute, elles étaient seules et à l'abri des regards dans cette partie isolé du parc… Une preuve supplémentaire que leur rencontre n'était pas le fruit d'un hasard… Elle l'avait suivie jusqu'ici… Les coïncidences n'existaient que dans l'esprit des naïfs qui étaient trop bêtes pour ne pas relier l'enchaînement des faits

Baissant les yeux, elle vit dépasser légèrement de son cartable entrouvert la boite métallique contenant ses échantillons d'apotoxine… Comment avait-elle pu avoir été assez bête pour conserver l'arme de son crime avec elle ? La culpabilité la poussait-elle inconsciemment à tout faire pour se faire arrêter ?

Ridicule… Une simple distraction de sa part en raison du stress des derniers jours, c'est tout…

Toujours pas la moindre personne pour les déranger, et les buissons qui les entouraient lui fourniraient une cachette idéale pour dissimuler son corps inconscient pendant qu'elle lui injecterait son poison.

La chimiste glissa doucement la main dans sa poche, l'arme d'autodéfense s'y trouvait toujours. Comme si elle avait pu oublier de s'en doter… Elle était trop prudente pour ça.

Se tournant doucement vers sa future victime, elle suspendit son geste en voyant qu'elle était en train de la regarder attentivement.

L'avait-elle percé à jour ?

« Est ce que tu vis séparé de ta grande sœur ? A t'entendre, les journées que tu passes avec elle sont extrêmement rares… »

La scientifique acquiesça silencieusement en renfonçant discrètement sa main dans la poche de sa marinière.

« Ah… C'est…c'est amusant, il m'arrive la même chose que toi… Aujourd'hui, je devais passer l'après-midi avec ma mère et elle m'a appelé pour me dire que c'était annulé à cause de son travail… C'est pour ça que…que j'étais venu dans ce parc… »

Pourquoi sa voix tremblait-elle tellement ? Venait-elle tout juste de se rendre compte qu'elle avait négligé de trouver une explication crédible à sa présence ici au moment où elle s'y trouvait également ? C'était une bonne idée de corriger cet oubli mais la lueur désespérée de son regard montrait bien qu'elle avait conscience qu'il était trop tard et que sa ruse était déjà éventée…

Cette idiote venait de fermer les yeux en essayant de redonner à sa respiration un rythme normal… Fatale erreur, elle ne lui laisserait pas le temps de la regretter.

Sortant son arme de sa poche, la chimiste la mit calmement sous tension et l'appliqua doucement sur le corps de sa future victime. Dans moins d'une seconde, ce serait d'or et déjà fini pour elle…

« Tu sais… Ce serait peut-être une bonne idée si…si nous passions l'après-midi ensemble. Après tout, nous sommes dans la même situation et…Je sais à quel point ça peut être dur… »

Figée par la terreur, la scientifique s'efforça de ne pas se laisser gagner par la panique, son cobaye n'avait pas encore ouvert les yeux et elle attendait calmement sa réponse…

Tout n'était pas encore perdu. Regagnant instantanément sa maîtrise d'elle-même, elle posa calmement son doigt sur le commutateur de l'appareil… Un petite pression et…

« Je suis peut-être idiote de croire que je peux te comprendre…Même si je suis séparée de ma mère, il me reste toujours mon père... Tandis que toi... J'ai eue tort de te proposer ça, excuse-moi… »

« Ca me convient parfaitement, est ce que tu as un endroit où tu veux te rendre particulièrement ? »

Ouvrant les yeux, la jeune femme fixa d'un air incrédule la chimiste.

« Je préfère te laisser choisir… »

« Bien… Il y a justement un endroit où je voulais aller avec ma sœur… Tu veux bien m'y accompagner ? »

Elle acquiesça en souriant timidement.

Bon, cette idiote avait le droit à un léger sursis, elle pouvait bien lui en être reconnaissante.

Les risques que quelqu'un la surprenne en plein milieu de son crime étaient trop élevés et la scientifique était trop prudente pour laisser la précipitation faire échouer lamentablement ses plans…

Elle avait replacé discrètement son arme dans sa cachette avant de s'adresser de nouveau à son futur cobaye, mais elle ne comptait pas l'y laisser toute la journée…

« Est ce que je vais enfin pouvoir connaître ton nom ? »

« Shiho, Shiho Oyamada. »

« Enchanté moi c'est… Pardon j'avais oublié que je t'avais déjà dit mon nom… »

Si elle pensait que cette bévue soigneusement calculée et ce rire faussement innocent allait la disculper à ses yeux, elle se trompait lourdement…