Chapitre 22

Haibara avait beau se tourner et se retourner dans son lit, elle n'arrivait pas à sombrer dans l'inconscience de nouveau, bien au contraire elle avait pleinement conscience de tout ce qui l'entourait, plus particulièrement celle dont elle sentait la présence auprès d'elle. Cette jeune femme qui lui rappelait en permanence tout ce qu'elle avait perdu, que ce soit sa sœur ou son bonheur… Tout ce qu'elle avait perdu parce qu'elle avait fait un choix, il y a de cela quelques mois. Parfois, elle regrettait de l'avoir fait et d'avoir vu sa sœur en payer les conséquences en même temps qu'elle… D'autres fois, elle ne regrettait absolument pas sa décision, après tout, si elle avait accepté l'aide de Ran, il était plus que probable que cette dernière aurait fini par partager le triste sort d'Akemi… Mais qu'elle regrette ou non de l'avoir fait, chaque fois que ce choix réapparaissait à sa conscience, c'était pour faire remonter des regrets, aussi s'était-elle toujours efforcé de se tenir éloigné de celle qui y était associé.

Et de toutes manières, si l'amie d'enfance du détective commençait à faire le rapprochement entre cette petite fille taciturne et la criminelle dont elle avait été amoureuse, combien de temps lui faudrait-il pour le faire avec le petit garçon qu'elle avait recueilli et le détective dont elle était amoureuse ?

Oui, elle avait vraiment toutes les raisons du monde de maintenir la plus grande distance possible entre elle et cette jeune fille. Elle souffrait déjà suffisamment de son passé, qu'elle ne pourrait jamais effacer, et de son avenir, qu'elle ne pourrait pas toujours éviter, alors à quoi bon rendre le présent encore plus douloureux en se rapprochant de ce qu'elle ne pourrait plus jamais avoir ?

Mais elle n'avait pas pu se tenir longtemps à cette résolution. Elle y était pourtant parvenue pendant des mois, mais c'était celle dont elle s'était tenue éloigné qui s'était rapproché d'elle, une seconde fois, pour la prendre dans ses bras…

D'abord ce jour là, celui où elle avait été assise sur cette plage à contempler discrètement une certaine jeune femme, d'une manière qui n'avait pas grand-chose à envier aux regards en coin que lui jetait un irritant petit détective. Sans se préoccuper du soleil de plomb, elle s'était laissé aller à imaginer ce qu'elle avait fait, ce qu'elle aurait pu faire et ce qu'elle ne pourrait plus jamais faire avec celle qui avait fini par remarquer son petit manège, avant de se précipiter vers elle pour la mettre à l'abri de la chaleur. Une chaleur qui l'avait pourtant fait infiniment moins souffrir que celle qu'elle avait ressentie dans les bras de celle qui avait pris soin d'elle.

La même chaleur qui l'avait environné, cette fameuse nuit, quand une idiote s'était interposé entre elle et son passé, le passé qui avait fini par la rattraper. Une idiote qui avait fait barrage de son corps face à l'avenir terrifiant qui s'apprêtait à refermer ces griffes sur une fillette qui passait son temps à le fuir.

C'était d'ailleurs au moment précis où elle s'était enfin décidée à ne fuir ni son avenir ni son passé que son ange gardien l'avait agrippé pour la maintenir de force dans le temps présent, un temps présent qu'elle ne voulait plus voir passer, un temps qu'elle désignait parfois par un mot qu'elle s'était efforcé oublier…

Elle avait bien essayé de se dégager de l'étreinte de celle qui voulait la rendre heureuse, mais elle n'avait pas plus réussi à s'en libérer qu'elle n'était parvenu à le faire au moment où cette même personne la maintenait à l'abri du déluge de balles qui s'abattait autour d'elles.

Mais même à ce moment là, elle n'avait pas été aussi proche de son idiote qu'elle aurait voulu l'être, elle ne le serait jamais de toutes façons. Elle aurait pu l'être, elle ne le pouvait plus à présent. Ran avait été écartelée entre l'amour de deux personnes de la même manière qu'une chimiste l'avait été entre son besoin d'affection et ceux qui l'avait maintenu loin de toute affection, et il n'y avait qu'une seule façon pour elles d'être délivré de ce supplice, il fallait que l'un des deux opposants l'emporte sur l'autre… Et même si l'organisation n'avait pas gagné à ce petit jeu cruel pour le moment, il ne faisait qu'aucun doute pour la chimiste que Shinichi y avait d'ors et déjà remporté la victoire après qu'elle y eut déclaré forfait.

Se retenant de pousser un soupir la fillette écarta doucement les draps qui l'enveloppaient avant de s'éloigner silencieusement de son lit.

Même si elle avait prévu de quitter la pièce, elle s'avéra finalement incapable de parvenir jusqu'à la porte. Au lieu de cela, elle resta figée à égale distance de cette paroi de bois qu'elle voulait franchir et du lit où dormait celle dont elle ne voulait pas s'éloigner, même de quelques mètres et mêmes pour quelques heures.

Il fallait pourtant qu'elle se décide à faire un choix, elle ne pourrait pas demeurer ainsi toute la nuit, et a fortiori toute sa vie. Et au bout d'un temps qui lui sembla infini, elle finit par prendre sa décision.

Tournant le dos à la route sur laquelle elle hésitait encore à s'engager, la scientifique se rapprocha de celle au bout de laquelle elle ne pourrait jamais parvenir.

Il lui était déjà arrivé de se réveiller entre les bras d'Akemi et d'être tiraillée entre la soif et la peur de troubler le sommeil paisible de sa sœur, elle s'était pourtant résolue à prendre le risque de la réveiller et elle s'était donnée les moyens de le réduire le plus possible.

Jamais Akemi ne s'était éveillée lorsqu'une petite fille s'était dégagée doucement de son étreinte, aucun son n'avait jamais déchiré le silence rassurant de la chambre qu'elles partageaient quand cette même petite fille en sortait pour aller se remplir un verre d'eau.

Haibara et la petite Shiho n'avait jamais été qu'une seule et même personne, aussi Ran demeura-t-elle les yeux clos quand une main timide écarta délicatement quelques mèches de ses longs cheveux d'un noir de jais.

Se laissant aller à contempler de plus près le visage qu'elle venait de dévoiler, la scientifique se rapprocha doucement de la lycéenne endormie au point de pouvoir sentir son souffle effleurer doucement ses lèvres.

Il n'y avait que quelques centimètres entre elle et l'objet de son désir, mais elle était pourtant plus éloignée de celle qu'elle aimait qu'elle l'avait été de sa sœur lorsqu'il y avait seulement un océan pour s'interposer entre elles.

Lorsque les yeux de sa future victime s'entrouvrirent, la petite criminelle fût figée par la terreur au moment précis où elle s'apprêtait à commettre son forfait, sans avoir pour autant la force de mouvoir les doigts qu'elle avait glissé dans la chevelure soyeuse de l'adolescente.

Ran fût persuadé l'espace d'un instant que le rêve dont elle venait d'émerger était en train de se prolonger, aussi franchit-elle d'elle même la courte distance qui la séparait de celle dont elle avait senti la présence timide.

Ce n'est qu'au moment où ses lèvres effleurèrent celle de la fillette, lui arrachant un gémissement plaintif, que la lycéenne se rendit compte de sa méprise.

S'écartant brusquement de sa petite protégée avant d'avoir commis l'irréparable, Ran demeura silencieuse, à contempler sa propre expression horrifiée sur le visage qui lui faisait face, avant de se décider à prendre doucement dans la sienne la petite main tremblotante qui était emprisonnée dans sa chevelure.

« Excuse-moi Ai, c'est juste que…pendant un moment…j'ai cru… »

Haibara aurait voulu dire à la jeune femme qu'elle n'avait pas à se sentir coupable pour ce qui venait de se passer, mais la seule chose dont elle s'avéra capable fût de détourner timidement un visage dont les pâles rayons de la lune révélait la couleur rose qu'avait pris ses joues.

Consciente du trouble de la fillette, Ran tira doucement vers elle la main qu'elle retenait dans la sienne avant d'enlacer doucement sa propriétaire. Cette fois, la chimiste ne tenta même pas de se dégager de l'étreinte de la lycéenne.

Un long moment s'écoula sans que celle dont la jeune femme caressait doucement les cheveux ne parvienne à rendre à sa respiration un rythme à peu près normal, aussi se décida-t-elle à briser le silence de nouveau.

« Je ne te l'ai jamais dit auparavant mais…tu ressemble beaucoup à une personne dont j'ai été très proche avant de te rencontrer. Oui tu lui ressembles vraiment beaucoup. A un point que tu ne peux pas imaginer, alors quand je me suis réveillé, je t'ai confondu avec elle… »

La scientifique ne s'était jamais sentie aussi proche du détective que son poison avait fait rajeunir qu'en cet instant. Oui, elle comprenait mieux que personne ce que devait ressentir un certain Shinichi Kudo quand son amie d'enfance commençait à avoir des soupçons vis-à-vis du petit Conan Edogawa…

« Oh…Je lui ressemble vraiment…tant que ça ? »

Un sourire attendri plissa les lèvres de l'adolescente quand elle les posa doucement sur le front de la fillette qu'elle serrait contre elle.

« C'était une jeune fille qui faisait tout pour éviter que les autres personnes ne se rapprochent d'elle de trop près, non pas parce qu'elle les détestait mais parce qu'elle avait peur de les blesser et d'être blessé à son tour. Elle paraissait si froide la première fois que nos regards se sont croisés mais c'était juste parce qu'elle avait besoin de chaleur. Quand je t'ai vu auprès de Conan et de ses amis, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à elle, et pas seulement parce que tu lui ressemblais comme si c'était ta grande sœur… »

Loin de décroître, le tremblement qui avait agité la fillette sembla s'intensifier même si elle s'efforçait de maîtriser son angoisse.

« Et cette personne… Est-ce que tu…sais ce qu'elle est devenue ? »

Une vague de tristesse passa sur le visage de la jeune femme.

« Elle avait tellement peur de faire souffrir ceux qu'elle aimait qu'elle a préféré partir loin, très loin de moi… J'ai attendu son retour, je l'ai attendu longtemps… Tout comme j'attends toujours le retour de Shinichi. Chaque fois que je reçois un coup de téléphone, j'imagine que la voix que j'entendrais en le décrochant sera celle d'une de ces deux personnes qui me manquent mais… »

Les mots de Ran se perdirent dans un soupir avant qu'elle ne se force à sourire tristement.

« J'imagine que tu dois trouver ça stupide de rester là auprès d'un téléphone qui ne sonne jamais, ou pas assez souvent… Elle aurait trouvé ça stupide. Mais si je cessais d'attendre ce coup de fil, cela voudrait dire que j'ai cessé de croire en ceux qui m'ont accordé leur confiance… Et je ne peux pas faire cela, je ne veux pas faire ça. Je veux croire qu'il n'est rien arrivé de mal à Shinichi au cours de sa maudite enquête et qu'un jour il reviendra auprès de moi, je veux croire que…qu'elle est encore en vie et que, si elle ne m'appelle pas, c'est parce qu'elle a peur de me blesser en me rappelant de mauvais souvenirs. »

Haibara entrouvrit légèrement les lèvres avant de les refermer silencieusement. La mélancolie et l'impuissance qui se lisait dans le regard de cette petite fille qui s'efforçait de ne pas laisser transparaître la moindre émotion sur son visage ne passèrent pas inaperçu à son interlocutrice.

« J'ai l'impression que tu voudrais me dire de cesser d'espérer en vain le retour de ces deux là, mais que tu as peur de me blesser en faisant cela, n'est ce pas ? »

La chimiste acquiesça sans un mot après quelques instants d'hésitation.

« C'est ironique mais Shinichi a été la dernière personne à voir Shiho, c'est comme ça qu'elle s'appelait, avant qu'elle ne disparaisse… Il m'avait dit qu'il avait choisi de lui faire confiance, qu'un jour elle ferait face à ses problèmes et que ce jour là, je la reverrais… Je voulais lui faire confiance moi aussi, et tout comme Shinichi, je pensais que cela ne servait à rien d'essayer de l'aider contre son gré. Mais quand les semaines et les mois sont passés, sans que je reçoive aucune nouvelle, alors j'ai commencé à avoir peur qu'elle se soit décidé à affronter ses problèmes…de la pire des façons. Shinichi a tout fait pour me soutenir à ce moment là, c'est même de là que sont venus toutes ses rumeurs autour de nous. Les rumeurs comme quoi nous finirions par nous marier avant la fin du lycée. J'ai fini par y croire moi aussi mais lui… Parfois je me demande s'il ne me verra jamais autrement que comme une amie d'enfance ou une petite sœur qui a besoin de son aide… d'autres fois, je me demande s'il n'avait pas peur d'abuser de ma faiblesse s'il s'était rapproché de moi de trop près. Ca aurait été tout à fait son genre, si jamais il avait été…s'il était amoureux de moi, il voudrait que je l'aime en retour parce que je voudrais trouver le bonheur avec lui, pas parce que je ne voudrais plus me sentir seule. »

Ran baissa un regard attendri vers celle qu'elle avait installé sur ses genoux.

« D'ailleurs, je me demande parfois si cette affaire qui le maintient loin de moi, cette affaire dont il ne veux jamais me parler… Peut-être qu'en réalité, cet idiot est parti à la recherche de Shiho, peut-être même qu'il l'a déjà retrouvé et qu'il l'aide à faire face à ses problèmes. Et si c'est réellement le cas, peut-être qu'un beau jour, je les reverrais tout les deux... Je suis sans doute une idiote d'imaginer ce genre de chose mais c'est uniquement de cette manière que je peux supporter leur absence, quelquefois même…Quelquefois il m'est arrivé d'imaginer que Shinichi et Conan était en fait une seule et même personne, et que, si c'était le cas, peut-être que toi et Shiho… C'est stupide tu ne trouves pas ? Mais vous leur ressemblez tellement et vous êtes si mature pour votre âge…»

Malgré tout ses efforts pour le déchiffrer, le visage de la jeune femme demeura impénétrable à la fillette qui le scrutait d'un air énigmatique, en s'efforçant de dissimuler son trouble. C'était indiscutablement de la tendresse qui se reflétait dans ses yeux au point d'en illuminer la pénombre, mais la chimiste était incapable de décider si elle s'adressait à la petite Haibara ou bien à une autre personne. Et le fait qu'il n'y avait pas la moindre trace d'amusement dans le sourire de la lycéenne malgré ses paroles ne manquait pas de renforcer les soupçons de la scientifique.

« Et si c'était réellement le cas, si je ne faisais qu'un avec cette personne qui a trahie ta confiance, qu'est ce que tu ferais, dis moi ? Est-ce que tu me regarderais de la même façon ? »

Même si elle cligna légèrement des yeux face à la question de la fillette, le sourire de Ran demeura sur son visage sans laisser transparaître la moindre rancœur ni le moindre trouble.

« Qu'est ce que ça changerait ? Elle n'aurait même pas besoin de me poser la question, tu sais… »

« Mais je ne suit pas Shiho, alors est ce que tu pourrais me le dire ? »

Il n'y avait plus que quelques centimètres pour séparer les yeux de la fillette de ceux de la jeune femme qui s'était penché sur elle, au point que leurs nez s'effleuraient presque, mais pour autant, aucune d'elles ne semblait en mesure de déchiffrer les émotions de l'autre.

« Je me suis toujours comporté avec toi, de la même façon que je l'aurait fait avec elle, alors ça ne changerait rien, ou presque rien, que vous ne soyez qu'une seule et même personne. »

« Presque rien ? »

« Oui presque rien. Parce que tu n'es pas Shiho, même en admettant que tu aies pu porter ce nom un jour… »

Haibara ne parvenait pas à comprendre les sentiments qui l'enveloppaient, que ce soit les siens ou ceux qu'elle déchiffrait dans la douce caresse qui parcourait sa joue.

Lorsque Ran commença éloigner doucement sa main du visage de la fillette, celle-ci referma timidement la sienne dessus avec un regard légèrement implorant.

Entrouvrant légèrement les lèvres pour expliquer les raisons de son geste à la jeune femme, la fillette finit cependant par les refermer dans un soupir résigné tout en écartant les doigts qu'elle avait posé sur le poignet de la lycéenne, mais cette dernière, loin de profiter de sa liberté de mouvement qui lui était rendue, demeura figée dans son geste.

Le temps semblait s'être arrêté sur cet instant que Shiho ne voulait pas voir passer, cet instant qui se prolongeait tandis qu'elle frottait doucement sa joue contre la paume de son ancienne amie.

Et au moment où le temps sembla se mouvoir à nouveau, en même temps que la main qu'il avait figé dans son mouvement, la chimiste ferma doucement les yeux pour dissimuler la tristesse qui s'y reflétait, avant de les rouvrir brusquement quand elle se sentit soulevé par un ange pour se retrouver à la hauteur d'un visage qui ressemblait tellement à celui de sa sœur. Un visage qui exprimait une tendresse aussi intense que celle d'Akemi mais qui était pourtant différente de l'affection d'une grande sœur.

« Tu sait, Ai, même si je t'aime autant que Shiho, je ne peux pas vous aimer toutes les deux de la même façon. Un jour, tu comprendras pourquoi…. »

Pas un son ne franchit les lèvres tremblotantes de la fillette tandis qu'elle referma doucement ses bras autour du cou de sa grande sœur. Oui, après tout c'était sans doute de cette manière qu'il fallait voir les choses. Si Akemi était la grande sœur de Shiho, alors Ran était celle d'Haibara. Mais elle, qu'est ce qu'elle était pour Ran ? Qu'est ce qu'elle serait pour elle ?

La réponse à la question devint brusquement aussi superflue que la question elle-même, de même que les doutes de la scientifique sur son avenir s'étaient dissipés pour laisser la place à une certitude, elle était heureuse à l'instant présent et c'est tout ce qui comptait pour elle.

Chacune des deux occupantes de la pièce se laissa enfermer dans cet instant, et ce n'est qu'au moment où le minuscule souffle qui effleurait son cou avait fini par laisser la place à la respiration régulière d'une petite dormeuse que Ran se décida à en sortir.

S'allongeant doucement sur son lit, la lycéenne serra doucement contre elle la petite orpheline, de la même façon qu'elle l'avait fait avec un petit garçon le jour où elle l'avait retrouvé face à un cadavre, celui d'une jeune femme dont elle avait déjà contemplé le sourire paisible auparavant. Sur le dessin qu'une amie avait fait de sa grande sœur, une amie qu'elle espérait revoir un jour aux côtés de son ami d'enfance. Ces deux là, ils se ressemblaient tellement que cela ne manquait jamais de la faire sourire quand elle les contemplait à leur insu.

Est-ce qu'un jour ils cesseraient enfin de lui dissimuler ce qu'ils étaient réellement pour la protéger ? Et est-ce que ce jour là, elle aussi n'aurait plus besoin de leur dissimuler ses sentiments ? Des sentiments qui avait été encore, il y a quelques mois, un mystère bien plus grand que tout ceux résolu par Shinichi. Un mystère qu'elle avait du résoudre seule sans l'aide d'un détective. Et contrairement au Sherlock Holmes du XXme siècle, il lui arrivait d'avoir des doutes sur la conclusion à laquelle l'avaient mené les indices quelle avait patiemment recueillis… Que ce soit à propos d'un détective, d'une criminelle…ou d'elle-même…