Départ précipité

La fin des combats marqua le début de secours et des soins coordonnés par Claire qui fit défiler bon nombre de blessés et dû trier les urgences prioritaires avec l'aide de quelques habitants aux compétences médicaux rudimentaires.

Elle fit pousser des abris végétaux pour protéger les blessés, humains ou Merging, pendant qu'on examinait le reste du château afin d'extraire les quelques rares survivants.

Toute cette effusion de blessé raviva de mauvais souvenirs à Animerya qui préféra s'éloigner, encore sensible de se tenir à côté d'autant de sang et de cadavres et dont l'odeur flirtait dangereusement avec son instinct de prédatrice naturelle.

Elle regagna l'entrée de la capitale et fut surprise de tomber nez à nez sur le colonel Gorek Aleswood qui avait l'air songeur en voyant le champ de bataille où cadavres humains, Mergings ou même mammouths étaient la proie de rapaces charognards, qui en faisaient leur festin.

- Colonel, que me vaut le déplaisir de vous voir ?

Aleswood étudia silencieusement la vampire qui soutint son regard, hors de question de le laisser penser un instant qu'il avait le dessus sur elle. Fière ? Totalement.

- Où est la dragonne ?

- Ma capitaine est, je le crains, temporairement indisponible, mais que puis-je pour vous ?

Il tenta de faire un geste mais la vampire lui barrait toujours le passage, signe qu'il ne passerait pas à moins de se battre contre elle.

- Cela ne vous regarde pas.

- Ma capitaine est indisponible, répéta-t-elle, plus tranchante.

Il soupira et, préférant abandonner, il déclara simplement :

- J'accepte de la laisser en vie pour l'instant, mais mettez ne serait-ce qu'un pied hors de cette île et je reprendrais ma traque.

- Le message sera passé, répondit platement Animerya.

L'homme de justice tourna les talons, regagnant sans doute son navire, faisant soupirer la brune quand elle entendit la voix d'Alice crier que Clara venait de se réveiller.

La vampire inspira puis expira lentement afin de garder contenance et le contrôle sur ses instincts les plus primaires.

Il ne lui fallut que quelque seconde pour regagner un coin éloigné des camps principaux et rejoindre celui des pirates. La plupart des membres portait des bandages apparents, preuve de leur combat harassant. Elle demanda en voyant Claire examiner les nombreux points de suture de la blonde :

- Comment notre chère capitaine suicidaire se porte-t-elle ?

- À merveille, une chance qu'elle ne soit pas fait tuer, fit remarquer Claire d'un ton mauvais.

- Klausen t'a surtout pris pour un fromage, vu comment il t'a troué de partout, ricana Elise.

Clara laissa échapper un rire avant de se stopper sous le regard désapprobateur de Claire.

- Je ne sais même pas comment tu fais pour être en vie.

- C'est un D c'est pour ça, termina Emma.

Les regards se tournèrent vers la seconde qui se tenait les mains sur les hanches.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Demanda Clara.

- Il y a comme un mythe autour de la lettre D sur Grand Line, et je pense très sincèrement que ces derniers ont la peau dure.

Elise ricana en pensant que ce n'était pas tout à fait faux avant de tourner son attention sur le journal qu'elle avait ramassé devant leur camp. Et alors qu'elle survolait les nouvelles du jours, Natsiq vint les voir pour prendre des nouvelles. Tandis qu'ils entamaient une discussion, Elise se mit soudainement à pousser un juron bien sonore, faisant réagir l'équipage.

- Que- Qu'est-ce qui s-se passe ? Bégaya Alice.

- Il se passe qu'on s'est gourré de royaume à sauver ! Beugla la rouge, de fort mauvaise humeur.

Devant les regards surpris de l'équipage, elle tourna le journal pour qu'ils lisent la page montrant les gros titres.

« LE PIRATE AU CHAPEAU DE PAILLE ! MONKEY D. LUFFY DÉCLENCHE UNE GUERRE CIVILE AU ROYAUME D'ALABASTA ! DÉFAISANT PAR LA MEME OCCASION LE GRAND CORSAIRE CROCODILE ! »

- Et donc ? Demanda Claire.

- Faut tout vous apprendre ma parole ! Alabasta est un foutu royaume désertique ! Et qu'est-ce qu'il y a dans un désert !? DE LA FOUTUE CHALEUR ! NOUS, ON SE LES CAILLE AU ROYAUME DES PINGOUINS !

Voyant Natsiq rire à la dernière phrase, Elise se renferma et grogna un tas de chose incompréhensible au sujet qu'elle voulait tuer Eustass Kidd pour avoir laissé le prince nordique vivre et qu'elle détestait la neige. Elise avait vraiment un problème avec le froid.

- Mais qui te dit qu'il a sauvé Alabasta ? L'article dit bien qu'il a provoqué une guerre civile, exposa Alice en prenant le journal.

- T'arrive à les croire alors qu'ils décrivent Clara comme une pirate sanguinaire ? Contra la rouge.

Natsiq sourit en voyant ses amies et sauveuses rire entre elles mais il choisit cependant de s'éloigner de la foule pour un moment.

Le général Roch vit le jeune prince s'éloigner pour prendre un chemin légèrement caché par les débris du château avant d'emprunter ce qui fut autrefois une trappe mais aujourd'hui exposé au grand jour. Natsiq l'ouvrit et s'y engouffra rapidement.

La trappe menait sur un long couloir dont les murs étaient faits de cristal étincelant et dont de nombreuses gravures y figuraient. Mais le prince, trop occupé à rejoindre son but, ne prit pas le temps de les admirer et continua sa route jusqu'à deux statues de glace représentant un couple royal paré de vêtement typique de Brisstead.

Il les contempla silencieusement et laissa échapper une larme.

- Papa, maman. Je suis revenu.

- Jeune prince ?

Natsiq se tourna légèrement pour y découvrir le général Roch qui se tenait à quelque mètre seulement de lui. Comme le jeune prince ne réagit pas, Roch prit cela pour une invitation d'approcher.

- Je me suis douté que vous voudriez vous recueillir auprès de la tombe de vos parents.

- Je n'étais même pas présent quand ils ont été enterrés, se souvint tristement Natsiq.

- Ce fut une cérémonie des plus tristes que j'ai pu voir depuis ma pauvre cellule.

- Général Roch.

- Oui ?

- Pensez-vous que je serais un aussi bon souverain que mes parents ?

Roch accorda un regard bienveillant au présentement monarque.

- Il est l'heure de le prouver, mon roi.

Natsiq sut à ce moment précis qu'il ne pouvait plus faire marche arrière face à son destin royal.

Ce fut avec la tête haute et le regard déterminé qu'il regagna la surface.

Et alors qu'il s'attendait à trouver le peuple en train de panser ses plaies, ils se tenaient tous plus ou moins droits en fixant et attendant le discours du jeune roi avec le visage plein d'espoir.

Il vit même Clara le regarder avec un sourire fier et ne put s'empêcher d'enlacer amicalement cette dernière, un remerciement silencieux de tout ce qu'elle avait fait pour lui avant de reprendre la marche vers ce qui était auparavant le château de glace. Cependant, c'était à présent un amoncellement de pierre de glace où se trouvait, au pied de celle-ci, son père adoptif, Nandor Solvin. Celui-ci l'attendait avec une pointe de fierté.

Il enlaça avec amour son oncle maternel, le remerciant de l'avoir forcé à revenir à Brisstead.

Puis, après avoir rompu l'accolade, il monta les marches de glace encore intactes, et une fois parvenu au sommet de l'escalier, il se retourna quand la voix solennelle de Solvin résonna.

- Prosternez-vous face au nouveau roi de Brisstead.

Natsiq s'assit lentement sur un rocher de glace et laissa son regard parcourir le peuple à présent agenouillé, excepté les pirates et les mergings.

- Accueillez à partir d'aujourd'hui votre nouveau dirigeant, Akna Natsiq, vingt-septième souverain de Brisstead !

L'assemblée applaudit sous le regard apaisé du nouveau roi.

Suite au couronnement, cinq jours de fête furent annoncés où soldats et rebelles buvaient et chantaient, oubliant les querelles passés et parés de tenue de soirée.

Une scène fit doucement sourire Animerya, qui avait revêtu pour l'occasion une robe de soirée turquoise avec de multiple strass, sa capitaine chantait bras dessus bras dessous avec Solvin, une chope d'alcool à la main.

Elle se décida pourtant de s'éclipser de la petite fête et trouva Elise sur son chemin, assise sur un banc en pierre à l'écart de la fête.

- Je vois que je ne suis point la seule à m'être éclipsée.

La rouge redressa la tête de sa chope d'eau de vie et prit le temps d'avaler sa gorgée avant d'ouvrir la bouche.

- Très peu pour moi, les mondanités.

- Vous connaissez donc le terme mondanité ? Me voilà fortement surprise.

- Roh, la ferme, claqua Elise en se remettant à boire.

Animerya poussa un soupir amusé avant de quitter son équipière, curieuse de découvrir la cité plus en détail. Elle s'éloigna de la fête, croisant quelque merging au nombreux bandage dévorer avidement des morceaux de viande, mais alors qu'elle se perdait dans les dédales de la ville, elle se retrouva rapidement devant un dôme de glace rigide. Sa curiosité la poussa à pénétrer à l'intérieur de la pièce circulaire et elle fut surprise de constater que l'endroit était moins glacial que la ville avant que son regard ne se perdit sur les murs gravés de nombreux dessins étranges, qui montraient des scènes de guerre entre deux peuples.

- Je vois que vous avez trouvé le hall des héritages.

Animerya se tourna lentement pour voir le général Roch se tenir à l'entrée. Il étudiait la salle d'un air songeur.

- Quel est cet endroit ?

- Le hall des héritages est un endroit de recueillement et de prière pour certain, pour d'autre, c'est un endroit chargé d'histoires.

Roch traversa la pièce pour se stopper devant une fresque taillée dans la glace et qui représentait deux peuples.

Le premier se trouvant en haut était des humains portant de longue toge et armés d'arme primitive. Lances, glaives ou encore boucliers. Le deuxième peuple était celui se trouvant en bas et leur physique était loin d'être humain. Ils possédaient tous des cornes et certains possédaient même des ailes en membrane, leur donnant une allure démoniaque.

- Cette fresque représente nos dieux. Estus, dieu de la lumière, Evaldin, dieu du gel et du froid, ainsi que Gadia, déesse de la destruction, affrontant leur ennemi depuis la nuit des temps, les habitants des enfers, des démons.

- Des légendes ancrées chez les mortels depuis la nuit des temps et vous rassurant, entre autres.

Le regard d'Animerya fut attiré par un autre tableau, celui de deux humains s'enlaçant tendrement.

- Que représente ce tableau ?

- L'amour au-delà des apparences ? Il fait aussi écho à une autre légende.

Animerya lui accorda un bref regard, l'invitant de poursuivre.

- Suite à la guerre opposant dieu et démon, la légende voudrait que les dieux se soient épris de simple mortel et les auraient fécondés, donnant lieu à des mortels mi-humain, mi-dieu. Tandis que les démons auraient corrompue des humains pour les suivre en enfers.

- C'est absurde, décréta Animerya en pouffant.

- Pourquoi cela ?

- Les dieux n'existent pas, ce ne sont que des fables construites pour rassurer les Hommes et leur forcer à adopter un comportement dit respectable.

- N'êtes-vous pas vous-même une fable de base, un mythe ?

- Sauf que moi, j'existe, contra-t-elle.

Roch reprit la parole mais la vampire l'ignora, son esprit focalisé sur l'œuvre d'art de glace, car si elle ne croyait pas aux être divins, elle savait pertinemment que dans toutes les légendes, il y avait toujours une part de vérité.

Les cinq jours de fête furent rapidement écoulés et Natsiq dû exécuter sa première tâche de souverain, mettre en place un jugement pour les généraux encore en vie qui obéissaient à l'ancien tyran.

Malheureusement, dû à l'éboulement du château provoqué par Emma, seuls les faux jumeaux Frost, Bertel et Asta, furent capturés. Solidement attachés, ils furent amenés devant le nouveau roi Akna qui les détailla lentement.

- Les accusées du jour sont Asta et Bertel Frost, respectivement chef de la section espionnage et scientifique sous le régime du roi Klausen.

Des cris d'indignation et de colère résonnèrent dans les rangs des civils tandis que les Merging venus observer le jugement des humains n'émirent aucune forme de haine ou de colère. Preuve sans doute de leur intelligence. Les pirates restaient aussi en retrait, venu en tant que simples observatrices.

Les accusés semblaient toujours respirer une pointe de fierté comme en jugeait le regard d'Asta qui ne le baissa à aucun moment et attendait sagement la sentence.

- Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense, accusés ?

- Moi et mon frère n'avons fait qu'obéir aux ordres, majesté.

- FOUTAISE !

- QU'ON LES PENDE ! Hurla un citoyen.

- À aucun moment nous n'avons voulu cette situation.

Asta jeta un regard désolé à son frère avant de déclarer, sûre d'elle :

- Si vous devez pendre quelqu'un, alors pendez-moi !

- Asta ! Tu n'as pas à faire ça ! Répliqua Bertel avec inquiétude.

- Votre frère est aussi accusé d'avoir obéis au roi et entrainer la misère et la famine de Brisstead.

- Pendez-moi pour ses crimes ! Il n'y a pas besoin de deux morts pour expier des pêchées ! Rétorqua Asta, déterminée.

Natsiq soupira discrètement avant de jeter un regard à l'assemblée.

- Si j'épargne l'un d'entre vous, ce sont eux qui s'occuperont de vous.

Asta baissa la tête et implora malgré les hurlements de haine du peuple.

- Je vous en prie, laissez mon frère en vie ! Tout ce que j'ai fait, c'était pour protéger la cité !

Alors que Natsiq s'apprêtait à rendre son jugement, un merging grogna sauvagement avant de s'interposer entre le nouveau roi et Asta.

C'était une femelle, plus petite et plus fine que ses congénères attestant son sexe et son âge avancé, aussi démontré par les nombreux poils blancs par endroit. Outre ces signes de vieillesse, son regard de pure colère qu'elle lançait à Natsiq disait que son âge n'avait rien à voir avec ses capacités de combat.

Asta plissa les yeux, détaillant l'animal, et laissa échapper dans un souffle choqué.

- Maman ?

Ces mots surprirent l'assemblée.

Soudain, un Merging bien plus grand que la moyenne et plus jeune s'interposa et fit face à son congénère en grognant sauvagement, lui ordonnant sans doute de reprendre sa place dans la meute. Mais la plus vieille n'avait que faire des ordres et les deux n'hésitèrent pas un instant à entrer en conflit. Toutefois, les coups de crocs et les plaquages ne furent pas assez violents pour causer de réelle blessure avant que chacun ne s'écarte rapidement.

Leur coup de sang eut au moins le mérite de stopper l'élan de haine du peuple tandis que les deux animaux regagnaient leur place sous les aboiements sec du roi Merging, faisant régner à nouveau le silence.

Mais alors que Natsiq s'apprêtait à reprendre son jugement, une personne prit la parole.

- Attend, Natsiq !

Le jeune roi se tourna vers Alice qui venait de prendre la parole.

- Oui ?

Voyant les regards se tourner vers elle, Alice tenta de soutenir le regard de son ami et compagnon de voyage pendant un temps.

- J-J'ai p-peut être une solution à te pro-proposer...

- Laquelle ?

- Po-Pourquoi ne pas les b-bannir de la capitale ?

- Et où iront-ils ?

Alice s'avança pour se positionner face à la Merging âgée, qui dévisageait l'humaine avec curiosité, mais la brune se tourna vers le roi Merging.

- Pourquoi n'iront-ils pas dans leur tribu d'origine ?

Natsiq étudia à son tour le roi Merging, qui inclina la tête, acceptant la proposition de la pirate. Et le roi déclara son jugement final.

- Je condamne les jumeaux Frost à l'exil au sein de la tribu des Merging avec une interdiction à vie de rentrer à l'intérieur de la capitale de Brisstead.

Suite au jugement, on emmena les deux exilés aux portes du royaume en compagnie de la totalité des Merging. Une fois libérés de leur chaîne, les deux jumeaux enlacèrent leur mère adoptive, heureux de retrouver celle qui les avait élevés.

Mais alors que la plupart de la meute commençait à rebrousser chemin, le roi Merging s'assit face à Natsiq qui s'agenouilla à son tour.

- On devrait les garder sous la main.

- Ce sont de puissants combattants, ils peuvent toujours servir.

Ces phrases fusèrent à l'encontre des canidés, les plus fiers n'hésitèrent pas à grogner d'indignation et montrer leur croc si jamais ces humains mettaient en action ces paroles dégoutants. Leur roi les stoppa du regard avant de se rabattre sur Natsiq qui prit un ton solennel.

- Vous êtes libres, nous ne vous chasseront plus de vos terres.

Le roi baissa la tête avant de rejoindre sa meute et de disparaître dans les terres glaciales de Brisstead. Natsiq se redressa, le sourire apaisé d'avoir apporté la paix sur la terre de ses ancêtres. Sa joie fut cependant de courte durée quand il vit le regard soucieux du général Roch.

- Un problème général ?

- Je pense que nous devrions parler de nos amies et de l'avenir du royaume, fit-il gravement.

Natsiq hocha la tête, comprenant l'ampleur de la situation et suivit son général jusqu'à une maison en bois d'une taille imposante. Endroit qui fut décidé pour être la salle de réunion du royaume provisoirement, jusqu'à que le château soit reconstruit. Il vit le général fermer la porte derrière lui et le monarque prit la parole en s'approchant d'une table où trônait la carte de l'île entière.

- Quel est la situation, général Roch ?

Le général s'approcha à son tour.

- La situation est compliquée, les Merging reprendront provisoirement le contrôle de leur terre, ne laissant que peu de place aux habitants.

Natsiq étudia d'un œil songeur les étendues de glace pendant que le général reprit :

- Sans compter que le commerce de pierre précieuse n'est plus valable car les grottes n'en produisent plus.

Natsiq resta silencieux.

- Votre père n'aurait pas souhaité vous laissez un royaume en ruine, renchérit Roch avec peine et regret.

- Il y a peut-être une solution, interrompit Natsiq.

Il leva la tête et planta un regard déterminé sur son homme de confiance.

- J'ai souvenir que mon père accueillait régulièrement une communauté scientifique sur nos terres pour étudier les ancients. Qu'est-elle devenue ?

- Votre oncle a toujours refusé de les voir dès l'instant où les grottes ont été vidé de tout joyaux.

- Alors réinvitez les, il faut que Brisstead se renouvelle. Si nos grottes sont vides, n'attirant plus de noble pour se procurer nos bijoux, alors mettez en avant notre faune local. Je pense que beaucoup de gens fortuné rêverait de voir les ancients vivre dans leur milieu naturel.

- Il en sera ainsi.

- Et qu'en est-il de notre armée ?

- Les soldats se reposent. Votre courage sur le champ de bataille vous a permis que rallier bon nombre de soldat royal.

- Et pour les mammouths ?

- La moitié ont était tué et certain sont grièvement blessés.

- Alors ménagez les, la priorité et d'abord de les soigner et de les remettre sur pied.

- Il en sera ainsi, mon roi, reprit-il en s'inclinant.

- Vous pouvez disposer, général Roch.

Puis, le roi quitta aussi la salle tout en tenant le dernier journal paru. Les nouvelles du journal n'étaient pas très bonnes et cela peinait Natsiq qui soupira de tristesse avant de prendre une décision radicale.

Armée d'un journal, Claire rejoignit rapidement ses amies qui s'étaient isolées dans une petite maison à quelque mètre de l'amas de débris de glace dont les habitants tentaient de déblayer les morceaux.

Elle ouvrit la porte pour s'engouffrer avant de refermer derrière elle et fit promener son regard sur ses camarades qui riaient de quelque chose.

- Désolée de vous interrompre, mais il faut que vous sachiez quelque chose.

Captant leur attention, Claire donna le journal à Elise tandis qu'elle tendait deux rouleaux de parchemin à Emma et Clara qui s'empressèrent de les dérouler avant que la capitaine exulte de joie.

- J'ai une nouvelle prime !

WANTED

DEAD OR ALIVE

AKUMATE. la dragonne

95.000.000 Berrys

- Une hausse de 56 millions, plutôt remarquable je dois dire, lâcha Animerya avec un sourire fier.

- Emma ? Un problème ? Demanda Claire.

La brune, aux yeux étaient écarquillés, retourna simplement le parchemin où son regard déterminé était braqué sur l'objectif du photographe.

WANTED

DEAD OR ALIVE

KAGOME EMMA bras d'acier

50.000.000 Berrys

- Félicitation, exprima Ani.

- C'est pas possible ! On va être doublement recherchée ! pleura Alice.

- Que dise-t-il, dans le journal ? Demanda alors Claire.

Elise, dont l'attention était focalisée sur les nouvelles, à la recherche de quelque chose en particulier, se contenta de raconter.

- Rien de spécial, comme le chapeau de paille, il nous accuse d'avoir mené une révolution et d'avoir réduit en poussière la capitale dont le château était un des joyaux de Grand-Line.

- Après tout, on ne peut pas leur reprocher de mentir à la dernière mention, reprit Claire.

- Par contre, cela nous oblige à changer notre plan, fit remarquer Ani.

- Comment ça ?

La vampire plongea son regard dans celui de sa capitaine.

- Nous devons quitter Brisstead sans plus tarder. Depuis la publication de nos nouvelles primes, Brisstead est en devoir de nous chasser ou elle sera considérée par le gouvernement comme une terre d'accueil pour les pirates en tout genre.

- Et Natsiq ne mérite pas ça, termina Claire.

- Dans ce cas, attendons la nuit tombée pour regagner notre bateau.

- Qui est toujours à Port-Lesba, soit dit en passant.

Mais ce détail qui avait un minimum d'importance ne fit pas reculer les jeunes femmes qui quittèrent Brisstead dès la nuit tombée, préférant s'éclipser quand le peuple dormait afin d'éviter toute cérémonie d'adieu. Préférant les départs éclipsés pour reprendre plus facilement leur aventure, surtout si la marine les attendait au tournant.

Mais alors qu'elles avaient regagné leur navire partiellement rongé par le gel et le froid, les forçant à prendre soin de leur bateau, Clara fut surprise de trouver une lettre à son nom posé contre le mat.

- Vous savez qui a déposé ça ?

La question attira l'attention des filles qui s'approchèrent et Animerya répondit en voyant la belle écriture manuscrite.

- Sûrement point un gueux aux vues de la calligraphie plus qu'appréciable de l'écriture.

Clara décacheta l'enveloppe avant de sortir la lettre et entreprit la lecture.

Chère Dragonne ou Reine Blanche.

Si vous lisez cette lettre, c'est que mes pions ont réussi à vous trouver, dans cette immense étendue d'eau où bon nombre de vos comparses boucaniers écument les mers.

Vos récents exploits ont attiré mon attention, et je vous en remercie. Il est de nature rare que quelqu'un attire ma curiosité depuis maintenant une décennie, permettez-moi donc d'en être surpris.

Voyez-vous, j'aime être amusé et vous correspondez parfaitement à ce rôle, chère reine blanche. Vous et votre équipage de pion êtes forts divertissantes, surtout quand cela vient uniquement de femme, ce qui est, ma foi, plutôt unique en son genre dans notre monde.

Je tâcherais de ne pas vous sous-estimer.

Beaucoup trop d'homme l'ont fait et l'ont payé de leur vie.

Alors que dite-vous d'une petite partie, très chère Reine Blanche ?

Prête à valser en enfer ?

Le Roi Noir

- Mais j-j'aime bien la terre ferme, moi, contra Alice d'une petite voix par rapport à la dernière phrase.

- C'est sûrement un pote à toi, vu l'écriture, supposa Elise en fixant Animerya.

- Je suis une vampire, certes, mais je n'ai point de connaissance avec assez d'égo pour se surnommer le roi noir.

- C'est peut-être un fan, exposa Emma.

- Ouais, bah, il est flippant, ce fan, termina Clara en frissonnant.

Elle fourra la lettre dans sa poche et s'apprêtait à lever l'ancre quand une voix depuis la berge attira son attention. Elle se retourna et fut surprise de voir Natsiq à dos de renne.

- Vous comptez vraiment partir sans me dire au revoir ?

- Il va de soi que nous ne sommes point impolies, cependant, où est donc le fabuleux trésor que tu nous as promis ? S'écria Animerya.

Natsiq ne put s'empêcher de rire à la réplique de la vampire et détacha le sac qu'il avait pris soin d'amener avec lui avant de quitter le château. Il leur balança le lourd bagage que la belle créature sanguinaire attrapa avec dextérité. Clara lui jeta un brief coup d'œil, riant de ses yeux brillants en comptant les bijoux et pierres précieuses, avant qu'elle ne se penche à la rambarde de sécurité pour déclarer d'une voix portante :

- Il fallait que je parte de l'île, c'est ton rôle de protéger ton royaume des pirates.

Natsiq ne put retenir ses larmes en voyant la blonde lever l'ancre et le bateau s'éloigner. Il hurla ses adieux.

- Merci de votre aide et votre bienveillance ! Merci de m'avoir défendu pendant tout le voyage et de vous être battu à mes côtés ! Je ne vous oublierai jamais !

Pour toute réponse, la blonde hurla depuis son navire :

- Ne laisse personne t'arracher ce qui est cher à ton cœur, jeune roi ! Brisstead est entre de bonne main avec toi comme monarque, longue règne sur le royaume de glace !

Le cri de guerre d'Elise résonna immédiatement, mais cela avait l'air plus de mépris pour l'île hivernal où elle avait été forcée de rester et d'y combattre.

Et Natsiq regarda le bateau des pirates s'éloigner, en route pour de nouvelle aventure.