Chapter 15

Chtite note: Kikoo à tous! Ici on a le second et dernier rêve de Quatre, un dîner chandelle entre Heero et Duo, un petit froid entre Quatre et Trowa et une image de ce qu'est Mr Barton sans boisson!

-------------------------------------------------------

Quatre lisait la lettre de sa mère avec passion. Elle lui manquait et vice versa. Seulement, elle lui avait écrit des blabla habituels sans évoquer son père ni la compagnie.

-Sainte maman, marmonna Quatre.

Il déposa sa lettre et se laissa tomber sur le dos dans son lit. Son père logeait dans un hôtel dans sa ville. Il voulait rencontrer Trowa. Il avait été gentil. Il l'avait presque rendu jaloux de Catherine en la prenant dans ses bras comme il le faisait avec lui quand il était enfant. Mais il ne s'était pas excusé…

-Damné père…

Quatre n'arrivait pourtant pas à le détester. Et pourquoi? S'il y avait bien une personne qu'il avait envi de détester, c'était son père. Il croyait presque entendre Duo lui dire 'Quatre, on ne déteste pas son père, on déteste ce qu'il fait et ce qu'il dit'. C'était stupide. Pourquoi ne pouvait-il pas haïr les gens à sa guise? Il finissait toujours par avoir pitié ou éprouver de la compassion. Même pour son propriétaire, même pour Heero, il ne pouvait dire qu'il les détestait. Oh, il ressentait un certain mépris, mais pas une haine certaine.

-Papa veut rencontrer Trowa…

Le blond s'endormit sur ces pensés. Il s'enfonça dans un rêve profondément troublant.

---------------------------------------------------------------------

Quatre était dans une maison. Il y avait un bordel pas croyable et une étrange fumée sortait de sous la porte qui se trouvait devant lui. Il n'y avait pas d'autre issue. Quatre s'approcha donc de la porte et saisit la poignée qui lui resta dans la main. Hébété, il tenta de foncer dans la porte pour la défoncer. Il n'y parvint pas. La porte était trop solide. Le blond se mit à genou et regarda par la serrure. Le trou s'agrandit subitement et la vision qui s'offrit à Quatre fut horrifiante. Enchaînée au mur, une femme aux cheveux bruns et raides était en train de brûler vive. Les flammes ne s'attaquaient qu'à elle, la frappaient de douleur et lui grillaient la peau. Pourtant, elle ne hurlait pas. Il n'y avait qu'une larme dans ses yeux verts emplis d'une tristesse infinie. Elle toisa Quatre longuement… puis lâcha un long râlement sonore, ses yeux s'agrandissant soudain.

-------------------------------------------------------

Quatre se réveilla en sursaut et en sueurs.

-Encore un rêve bizarre… deux en un mois. C'est étrange, d'habitude je ne rêve pas… Et cette femme… la même..

Quatre s'ébouriffa les cheveux d'un geste rapide et se leva. Il alla faire un tour à la salle de bain en vitesse. Il jeta un coup d'œil à son réveil. Il était huit heures du matin. Il n'avait pas de cours à donner et il comptait aller voir Trowa pour lui parler de Wuffei et de son 'audition'.

En un moins de deux, il se retrouvait dehors, manteau sur le dos et se hâtait vers chez son violoniste préféré. Il avait très envi de l'entendre jouer de nouveau. Il avait très envi de le voir. Son cœur palpitait douloureusement dans sa poitrine. Il était bel et bien amoureux.

Arrivé devant la porte, Quatre avait perdu toute son assurance. Qu'allait être l'homme qui allait lui ouvrir la porte? Avait-il racheté de l'alcool ou était-il toujours sobre? Voudrait-il que Trowa le voit? Le blond commençait à se ronger les ongles quand soudainement, la porte s'ouvrit et il trébucha. Il faillit prendre son coup dans les escaliers, mais deux mains puissantes le retinrent à temps.

-Eh, ça va monsieur?

Quatre cligna des yeux en voyant l'image d'un homme au teint hâlé, les cheveux noirs et les yeux sérieux mais légèrement confus. Ça n'avait rien avoir avec l'ivrogne qu'il avait déjà rencontré.

-Je pourrais voir Trowa?

-Qu'est-ce que vous lui voulez? Vous le connaissez?

-Ben.. je suis Quatre.

-Ah…

L'homme se gratta la tête, un peu hébété.

-Vous êtes un ami à lui?

-En effet…

Quatre laissa errer son regard sur la prothèse de l'homme. Sa cheville devait sûrement être tordu ou quelque chose comme ça. Il faisait presque pitié en ce moment. Et pourtant… Quatre ne pouvait pas se permettre de sympathiser. Cet homme était abject. Celui-ci disparu dans la maison en boitillant. Un instant plus tard, il réapparut… seul.

-Dites, j'ai sans doutes l'air perdu, mais je sais ce que vous pensez de moi. J'ai l'intention de suivre une cure, vous savez? Je suis conscient de mon problème. Ça n'est pas facile… alors j'espère que vous n'essaierai rien pour m'enlever mes enfants. Ils sont tout ce que j'ai…

-Monsieur, si vous aimiez vos enfants tant que ça, vous feriez un effort pour arrêter de boire!

-Mais j'essaie!

-Je ne suis pas convaincu… vous rachetez toujours de la boisson et il n'y a pas un moment où vous n'êtes pas ivre.

-Mais, vous ne me connaissez pas…

-Non mais je connais votre fils.

-Trowa vous parle de moi? Ou il a joué les muets? Il m'a sorti ses premiers mots hier… je suis content qu'il…

-Il n'a pas besoin de parler lorsque vous le criblez de coups!

Un éclair noir passa près de l'homme et saisit Quatre par le poignet. Il se retourna et salua son père qui avait maintenant l'air très troublé. Le blond se laissa traîner dans les escaliers. Trowa ne semblait pas de bien bonne humeur.

-Tu es cruel Quatre.

Surpris, l'interpellé fronça les sourcils.

-Cruel? Et lui il ne l'est pas peut-être?

-Lui, il n'est pas lucide lorsqu'il l'est.

-Oh, et pour cette raison tu le laisses te frapper parce que le pauvre homme ne sait pas ce qu'il fait!

-Tu sais très bien pourquoi je reste chez moi. La raison commence par 'petite' et se termine par 'sœur'!

-Elle serait très bien dans une famille. Tu pourrais t'arranger pour la voir ou bien te retrouver dans la même qu'elle!

-Impossible. De plus, il ne la touche pas, elle. Elle aime son père et elle ne veut pas d'une famille!

-Hier elle m'a demandé d'échanger de père avec elle.

-Un enfant ça dit beaucoup de choses irréfléchies.

-Tu ne changerais pas ton père toi si tu le pouvais?

-Non! Ça ne se demande pas ces choses là! Quoi, si tu étais en mauvais terme avec tes parents tu les échangerais? Un parent ça n'est pas un grille-pain défectueux!

Quatre baissa la tête et rougit. Il ne pensait pas ce qu'il disait… il était juste furieux. Parce que franchement, elle était vraiment nulle cette remarque. Il craignait y avoir été un peu fort parce que Trowa avait des éclairs dans les yeux.

-Pardon, Trowa. Ça m'enrage de ne pas t'aider. Surtout que c'est toi qui me demande de ne pas le faire…

L'adolescent roula des yeux.

-C'est bon, je fais pitié!

-Mais non, c'est parce que je…

Le jeune homme ouvrit aussitôt une oreille attentive. Le blond se mordit la lèvre inférieure en se maudissant. Comment voulait-il résister à ses émotions s'il les clamait? Qu'est-ce que Trowa allait faire? Lui dire 'Ah, on s'aime mais on va rester de bons amis car tu es trop lâche pour t'engager?'

-Pour rien…

-Ah.

Un malaise s'installa entre les deux garçons tandis qu'ils traversaient le parc. Quatre avait perdu ses moyens. Il ne savait plus quoi dire à Trowa. Il décida d'abord de lui parler de Wuffei, du conservatoire et de l'idée de 'génie' de Duo. L'adolescent lui fit les gros yeux.

-Quatre, ça revient au même que si tu dénonçais mon père aux services sociaux. Et pourquoi vous avez fait ça dans mon dos. Ce Yuy aurait pu accepter et moi je me serais retrouvé embarrassé à lui jeter un gros non en pleine figure…

-J'avais des doutes que tu me dirais ça. Je veux que tu y réfléchisses…

-Ne crois pas que ma décision changera.

-Je présume… ce n'est pas une journée sur laquelle on peut s'entendre on dirait.

-En effet… on ferait mieux de se parler plus tard, si tu veux bien m'excuser.

Trowa contourna Quatre et s'éloigna dans une autre direction. Le blond alla s'effondrer sur un banc du parc. Tout était si compliqué… Il râla et se prit la tête dans ses mains. Un court amusement le parcouru quand il se rappela que c'était la manie de son père. Et en parlant du loup…

-Tiens, quel heureux hasard. Deux fois en deux jours…

-Tu passes tout ton temps ici on dirait, papa…

-Juste mes temps libres.

L'homme mordit dans son hot-dog. Quatre haussa les deux sourcils.

-Je croyais que tu te répugnais de cette malbouffe?

-Je sais, mais je mourrais de faim. Quatre, tu as l'air déprimé. C'est à cause de moi?

-Arrête de te sentir concerné!

L'homme ricana doucement et s'assit à côté de Quatre.

-Viens à mon hôtel Quatre.

-Pourquoi faire?

-Bavarder. Juste parler. J'en ai besoin et je suis sûr qu'il en est de même pour toi.

-…ça ne me dit pas d'être seul. Je vais venir si tu ne me parles pas de boulot. Compris? Et si tu évites de jouer celui qui doit s'occuper de mon avenir.

-À la bonheur!

----------------------------------------------------------

Un peu plus tard dans le temps, aux environs de dix-huit heures, Duo se trouvait assis à une table dans un restaurent assez somptueux en train d'avaler une assiette de spaghettis. Le comble, c'était qu'il était en face de Heero. Celui-ci, piquait dans son assiette sans rien manger, la tête dans l'autre main. Il observait le moindre geste de Duo et semblait dans un état de placidité un peu étrange pour quelqu'un comme lui. L'aveugle leva ses yeux éteints vers lui.

-Tu es toujours là?

-Hn.

-Tu pourrais parler!

-Habituellement, je n'ai pas besoin de le faire parce que tu te mets à débiter des tas d'âneries… Si tu te sens bizarre c'est à cause de ton propre silence.

-Je suis en train de manger je te signal!

-Je n'aurais jamais cru que ça t'empêcherait de placer un mot. Je m'attendais à me faire postillonner dessus toute la soirée, mais au contraire tu te tiens très bien à table. Félicitation, c'est un bon point dans mon estime.

-Ouah, merci Heero!

-C'était sarcastique…

-Tu veux que je parle?

-À ta guise…

-Heero…

Il eut un soupir comme réponse. L'aveugle haussa les épaules et replongea sa fourchette dans ses nouilles. Après des années d'entraînement, il arrivait à manger avec grâce sans en échapper partout. Un exploit, selon Quatre, car même lorsqu'il voyait, Duo en mettait partout. Il demeura muet, attendant que son compagnon lui donne une bonne réponse au lieu de parler d'un ton las. Heero finit par parler.

-Duo, comment es-tu devenu aveugle?

-Tu veux vraiment savoir ça?

-Ouais.

-Tu aimes réveiller les mauvais souvenirs…

-Ouais.

-…

-Alors, tu me le dis ou pas?

-À cause d'un incendie.

-Un incendie?

-Si. C'est une longue histoire. Je peux te la résumer en quelques mots, mais ça ne serait pas très clair…

-Je t'écoute.

-Eh bien…

Il fut interrompu par une main qui enserrait son épaule. Heero leva les yeux. Deux hommes se tenaient devant lui. L'un avait de longs cheveux platine, l'autre les avait brun foncé. Zech et Treize. Heero retira aussitôt son coude de la table et se plaça bien droit, un air purement professionnel sur le visage. Duo ne le remarqua pas. Il tentait de secouer son épaule pour faire lâcher prise à celui qui la tenait un peu trop fort.

-Tiens donc… Heero et euh… un handicapé on dirait?

-Les gars, que faites-vous ici?

-On est venu manger, comme toi. C'est surprenant? Et toi, que fais-tu avec un… aveugle? Laisse-moi deviner, il a entendu la serveuse t'appeler Yuy et il est venu t'importuner…

-Il y en a qui sont collant.

-En effet, Zech. Allons Heero, dit à ce type de te laisser tranquille et viens à notre table.

Heero se leva. Duo sentit son cœur se serrer. D'un coup d'épaule plutôt brusque, il se dégagea de l'emprise de Treize et se leva maladroitement. Il prit une bonne inspiration et essaya d'avoir un ton calme.

-Heero est avec moi, alors c'est à vous de nous laisser tranquilles messieurs. Oh, pas que votre compagnie me déplaise, mais vous nous dérangez en pleine conversation et…

Zech ricana et poussa légèrement Duo. Celui-ci perdit aussitôt l'équilibre en s'enfargeant dans sa chaise et tomba sur le derrière. Il tenta tant bien que mal de se relever, mais il était à présent confus et ne savait plus dans quelle direction donner de la tête. C'était vain… Heero allait le laisser en plan pour ne pas perdre la face devant ses amis… Il fut subitement relever par les aisselles et quelqu'un l'épousseta sans gêne en grognant. Il y eut des marmonnements surpris.

-Heero, qu'est-ce que tu fais?

-Zech, on ne pousse pas un aveugle.

-Mouais bon, laisse-le là et vient!

-Il t'a dit que j'étais avec lui, ça ne te suffit pas?

-Quoi, c'est vrai? Alors tu traînes avec des misérables maintenant! T'as reçu un coup sur la tête mon vieux? Allons, nous allons nous montrer clément et te donner une chance de t'expliquer!

-Ta clémence, tu te la mets où je pense, pauvre imbécile. C'est moi qui décide qui est misérable ou non.

-Et depuis quand?

-Depuis maintenant. Alors tu dégages ou c'est nous qui vous débarrassons de notre présence?

-…

Les deux hommes s'éloignèrent en mémérant. Heero poussa un sifflement agacé et continua à épousseter Duo comme s'il était recouvert de la tête aux pieds de poussière. Il tapota impatiemment la table et demanda l'adition. Duo sourit. Heero était gêné. Il restait à savoir ce qui le rendait timide… le fait de l'avoir défendu ou le fait qu'il ait été bousculé par une de ses connaissances? De toutes manières, cela contentait duo des deux façons. Il entendit son compagnon payer le serveur et lui dire un vague merci avant de se faire empoigné et traîner vers la sortie.

-Eh bah, Hee-chan, t'es un héros!

-N'en rajoute pas. Je suis mort de honte.

-À cause qu'on t'a vu avec moi ou à cause de tes copains?

-Les deux. Tout le monde me regardait bizarrement.

-Ça n'est pas grave…

-Ça ne me plaît pas! La prochaine fois tu choisiras un endroit plus discret!

-Alors… il y aura une prochaine fois?

-…si t'es d'accord.

-Laisse-moi réfléchir… WAISS!

Duo enlaça Heero fortement, le teint rouge et des étoiles dans les yeux. Heero rougit violemment sous les regards curieux des passants peu nombreux et tenta de se défaire de l'étreinte de l'aveugle. Il réussit, étant plus fort, mais ne chercha pas à s'éloigner.

-Apprends donc à te contenir!

-Désolé!

-Tu m'as étranglé!

-Désolé!

-T'es vraiment barbant…

-Désolé!

-Tu vas arrêter d'être désolé!

-Pardon!

-Rhaaa!

-Je t'aime Heero…

-Merci.

-………………..

-Je t'aime aussi, t'es content?

-TROP! Allons chez moi!

Ce fut de bons cœur que les deux hommes se rendirent chez l'aveugle dans la voiture de Heero (eh oui il en a une ce gros marcheur). Ils eurent droit à une mauvaise surprise. Hilde était absente, ça Duo le savait, mais habituellement, la jeune femme laissait la porte arrière déverrouillée, alors il n'avait pas prit la peine de se tuer à chercher ses clefs, ce qui aurait été une tâche impossible. Or, cette fois-ci, juste pour l'ironie du sort, la porte était fermée. Duo pesta et frappa durement la porte. Heero secoua la tête.

-On a plus qu'à aller chez moi…

-Tu as dit que Wuffei habitait là, nan?

-Oui.

-Nan…. Je connais un autre endroit où on pourrait être seul.

-Et c'est où, exactement?

-Chez Quatre!

-Oh oui, on sera seul…

-Si, tout à l'heure, il m'a appelé pour me dire de ne pas le chercher car il allait dormir ailleurs… Je sais pas où, mais il n'est pas là. De plus, j'ai le double de ses clefs de maison! Me demande pas pourquoi, l'important c'est que c'est pratique… alors on y va?

-T'es complètement barge.

-…

-C'est d'accord.

-Ouiiii!

Cette fois-ci, Heero prévu le coup et esquiva l'étreinte de Duo.

--------------------------------------------------------------

Feni! Vous trouvez pas que l'histoire a du mal à avancer? Moi un peu… mais j'aime bien quand même! Prochain chapitre, une nouvelle mélodie.