Chapitre 20

Chtite note: Ici on va voir de longues conversations, une réconciliation attendue depuis longtemps, une rupture et bien sûr, l'événement choc révélé au tout début!

Bonne lecture!

Trowa s'avança vers le médecin, soudainement blême. Le docteur s'éclaircie la voix et maintint son regard loin des yeux de Trowa. Il se résolue finalement à fixer son regard dans le sien.

-Commençons par une bonne nouvelle. L'état de votre sœur est maintenant stable. Elle va se remettre. Par ailleurs, ses blessures paraîtront toujours. Nous devront la garder ici pendant au moins une bonne semaine ou même deux…

Quatre crut voir les épaules de Trowa se redresser, soulagées d'un énorme poids.

-Cependant… en ce qui concerne votre père… nous l'avons perdu. Ses blessures étaient trop graves, nous n'avons rien pu faire. Mes condoléances…

Bizarrement, Trowa ne fit qu'hocher la tête. Pas de crise, pas de larme, seulement une boule dans sa gorge et les yeux embrouillés ainsi qu'une certaine confusion. Quatre, tant qu'à lui, était heureux de savoir Catherine en vie. La mort du père de Trowa ne l'affectait pas tellement. Il était certes peiné pour l'adolescent qui venait de perdre son seul parent, mais d'un autre côté, il se doutait un peu que ça aurait été pire si Trowa aurait continué à vivre dans cette situation. Il eut un peu honte de penser cela. Lui même n'aurait pas supporté de voir son père mourir, qu'il s'entende ou pas avec lui. Maintenant, il s'inquiétait seulement de ce qu'il adviendrait de Trowa.

L'adolescent demanda à être conduit à la chambre de son père pour le voir. On hésita, mais on finit par céder étant donné que Trowa était le fils de l'homme. Quatre ne l'accompagna pas, certain de faire indiscret. Il décida plutôt d'aller s'installer près de Duo qui commençait à se réveiller.

-Hmm… Quatreuh-chan?

-Oui?

-Heero…

-Il va très bien. Il a juste une vilaine brûlure dans le dos, plusieurs sans importance sur les bras et une qui le défigure légèrement. Mais il va bien.

Duo sourit de soulagement et chercha Quatre à tâtons. Celui-ci lui prit la main et la serra affectueusement.

-Quatre, pardon d'avoir paniqué.

-Ce n'est rien.

-La sœur et le père de Trowa vont bien?

-Catherine est sauve, mais le père de Trowa.. est mort.

-Oh, c'est horrible! Le pauvre doit être anéanti!

-Assurément, mais je pense que ça va aller… enfin, non.. c'est triste, c'est sûre, ce n'est pas ce que je voulais dire… c'est que.. il gérait bien cela… non.. je me comprend!

-Je sais ce que tu essaies de dire de toutes façons. Je lui dirai mes condoléances. Je vais aller voir Heero.

-Rassure-le. Il est passablement déprimé.

-J'y compte bien!

Après avoir été raccompagné devant la porte de la chambre d'Heero, l'aura de Duo parut plus légère. Quatre retourna s'asseoir et ce fut à son tour de s'endormir.

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Duo pénétra dans la pièce en essayant de faire le moins de bruit possible, mais il s'enfargea dans une table et s'étala sur le sol dans un fracas inimaginable. Heero eut un sursaut de stupeur, puis fixa l'aveugle qui se relevait avec difficulté, désorienté. Aussitôt, le brun replongea la tête dans son oreiller. Duo finit par trouver le lit de peine et de misère.

-Heero, ne me fait pas croire que je ne t'ai pas réveillé en tombant.

Il reçut un grognement en guise de réponse. Frustré, Duo le secoua doucement, mais il arracha tout de même une plainte de douleur à son 'presque amant'. Celui-ci releva la tête et planta ses yeux cobalt dans ceux améthyste de Duo. Il eut, malgré lui, du mal à soutenir ce regard éteint mais remplie d'un amour infini qui le mit mal à l'aise.

-Heero! Parle moi!

-Hn!

Duo sembla satisfait et tendit les bras pour lui faire un câlin, mais Heero l'évita superbement et s'assit, non sans s'arracher un cri de douleur. Duo recula, surpris, et trébucha.

-Ne me touche pas…

-Que… pourquoi?

-Mais enfin, tu le sais bien! Je suis tout brûlé! Je suis horrible à voir… ma peau est plissée et j'ai l'air d'un monstre! Je…

-Mais je ne t'ai jamais vu Heero…

-Et alors? Si tu m'aurais vu, ça aurait été fini… et je ne veux pas que tu me touches…

Duo fut interloqué. Il était d'abord heureux d'apprendre que Heero ait vu un commencement d'histoire entre eux deux. Par contre, l'exaspération montait en lui car Heero semblait persuadé qu'étant brûlé, sa vie était ruinée. Il le trouva un peu trop superficiel, bien qu'il comprenne qu'il venait de vivre un choc émotionnel intense. Lui même, lorsqu'il était devenu aveugle, avait cru que son existence venait de s'écrouler.

-Heero, écoute-moi bien…

-Non, je pense que tu devrais t'en aller.

-Mais…

-Je ne veux pas te parler! Tu ne comprends pas? Pourquoi faut-il toujours que tu insistes!

-Et toi, pourquoi ne prêtes tu jamais attention à ce que je peux penser ou ressentir! Tu penses que c'était un geste héroïque de plonger dans une maison en flammes pour venir à la rescousse d'inconnus? À ce que je sache, tu serais mort si les pompiers n'étaient pas arrivé!

-Peut-être bien, mais c'est ce genre de propos qui enfoncent les gens dans la lâcheté et l'égoïsme. Et en parlant d'égoïsme… Tes pensés, tes sentiments… et les miens alors?

-Tout ce que je sais c'est que les tiens sont franchement négatifs pour le moment…

-Alors tu n'as qu'à t'en aller et me laisser tranquille si ça te dérange!

-Heero..

-Vas t'en! Je sais bien que tu as pitié! Dorénavant, tout le monde aura pitié. Quelle triste existence! Un brûlé! Soyons gentil et faisons la charité à cet être déplorable! Tu ferais bien de partir tout de suite au lieu de me faire languir quelques jours et de t'apercevoir que les gens ne te traiteront plus comme avant à mes côtés!

-Heero!

-Vas t'en, vas t'en, vas t'en!

Sur ce, Duo reçut un oreiller en pleine figure et il tomba durement sur le sol, sa tête heurtant ce qui semblait être une table. Sonné, il se remit sur pieds et son visage se ferma avant qu'il ne tourne le dos à Heero qui s'était plissé les lèvres d'inquiétude en le voyant tomber. Sa main s'était crispée sur la sonnette servant à alerter une infirmière et il avait blêmit, mais Duo n'avait évidemment pas pu le constater. Cela n'avait duré qu'un moment, car dès que l'aveugle avait tourné les talons, Heero s'était rallongé sur le ventre, la tête en direction opposé de la porte.

Duo sorti de la chambre le cœur en miettes, ne sachant que faire. Heero n'avait donc aucune estime de lui même pour ainsi croire qu'il avait pitié de lui et qu'il allait le laisser du jour au lendemain. Il allait falloir qu'il se cramponne assez solidement pour avoir une chance de rester près de celui qu'il aimait…

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Après un temps d'hésitation, Quatre était allé rejoindre Trowa dans la chambre de son père. Un drap avait été placé sur le corps, de sorte qu'on sache que la personne en dessous était morte et pas très jolie à voir. Trowa était assis à côté du lit, l'air attristé et lunatique. Quatre avait posé sa main sur son épaule, incertain, et l'adolescent n'avait pas levé les yeux. Il avait mis au moins une dizaine de minutes avant de daigner le regarder, ses magnifiques yeux verts embués de larmes.

-Je..

-Ne dis pas que tu es désolé. Tout le monde me disait qu'il était désolé pour ma mère.

-Qui ça, tout le monde?

-Des amis de ma mère, d'autres de mon père. Des gens à l'école… et certains membres de la famille venus prendre des nouvelles de ma mère.

-Oh… tu vas… tu vas aller loger chez eux hein?

-Je ne pense pas.

-Non, pourquoi?

-Il est plus probable que je me retrouve dans un foyer d'accueil. Je n'ai pas de proches. Je ne pense pas que ma famille soit du genre à prendre un étranger sous son aile, vu la façon dont ils ont vite rompu les liens avec mon père.

-Oh mais il y a certainement quelqu'un qui te prendra sous sa charge…

-On ne pourrait pas… attendre avant de parler de ça?

-Dé.. Pardon. C'est vrai, ça fait plutôt impassible.

-Raconte-moi plutôt ce que tu voulais me dire tout à l'heure.

-Tu es sûr que tu ne veux pas parler de…

-Non, je n'ai pas envi de parler de mon père. Pas maintenant.

-Bon.. alors je voulais te dire que l'autre jour, j'ai paniqué et… je m'en excuse. J'ai dit des choses stupides. Je sais que tu n'es plus un enfant. Je suis sûrement plus immature que toi, même. Mais Trowa je.. je.. je t'aime beaucoup.

-Oh.

-Tu me pardonnes?..

-Bah. Je n'étais pas vraiment fâché, juste un peu déçu.

Quatre crut voir un imperceptible sourire sur les lèvres de Trowa. Il lui donna un baiser sur la joue, innocemment, juste pour conclure cette réconciliation. Pourtant, Trowa rougit un peu et détourna la tête.

-Plus tard… j'aimerais bien que tu me traites un peu plus en adulte.

-Oui.

-Mais maintenant, j'ai besoin de réfléchir à ce qui m'arrive.

-Je comprend. Quand le moment sera venu, je t'aimerai pleinement.

Trowa demeura silencieux un instant.

-Je vais aller voir ma sœur. Tu m'accompagnes?

-Si.

Contrairement à la chambre d'Heero et à la salle d'opération où était le père de Trowa, la chambre de Catherine comptait deux autres enfants ayant également souffert de brûlures sérieuses. Une infirmière y était venue pour sa tournée de nuit. Elle jeta un regard de reproches aux deux nouveaux arrivants.

-Vous savez l'heure qu'il est? Que faites vous ici…

-Ma sœur vient d'être transférée dans cette chambre et je suis venue la voir avant de retourner chez moi.

-On ne vous a pas renvoyé?

-Non… je viens d'apprendre que ma sœur allait s'en sortir et que mon père était mort.

L'infirmière rougit et détourna le regard.

-Vous m'en voyez navrée. Mes condoléances… bon, ne restez pas trop longtemps. Et si j'apprend que vous avez dérangé le sommeil de ces enfants, je vais veiller à ce que vous soyez sorti d'ici avant même d'avoir pu dire les mots 'au revoir'.

Elle fut vite sortie et Trowa se rendit jusqu'au fond de la pièce, là où était le lit de sa sœur. Catherine était bandée un peu partout. Son visage était à peu près intacte, mais on devinait que ses membres étaient empreints de graves brûlures. Son abdomen était aussi étroitement pansé. Elle portait aussi un masque respiratoire, probablement dû à la fumée qu'elle avait inhalée. Quatre déglutit et Trowa se prit le visage dans ses mains.

-C'est horrible…

Quatre acquiesça.

-Mais elle s'en est sortie. Grâce à Heero.

-Il faudra que je le remercie. Heero… c'est le petit copain de Duo?

-En effet. Du moins, aux dernières nouvelles.

Trowa le questionna du regard, mais Quatre haussa les épaules, préférant ne pas trop en dire en n'en sachant que trop peu. Trowa se remit donc à contempler sa sœur, visiblement heureux de voir sa poitrine gonfler faiblement. Il alla déposer un doux baiser sur son front et agrippa la main de Quatre pour l'inciter à sortir de la chambre.

-C'était bref.

-Je vais revenir la voir demain…

-Tu n'as aucun endroit où dormir. Tu veux venir chez moi?

-Je ne sais trop..

-Permets-moi d'insister.

-Alors je veux bien… merci.

En s'en allant, ils passèrent devant la chambre de Heero et Quatre y jeta un œil pour voir si Duo voulait venir avec eux. L'aveugle n'y était pas. Inquiet, il fit faire à Trowa un long détour, mais Duo n'était nul part. Ils finirent par se faire jeter dehors par les gardes de sécurité et Quatre dut se résoudre à croire que Duo avait appelé un taxi sans l'en avertir… peut-être s'était-il passé quelque chose avec Heero? Réfléchissant à tout ça, le blond ne vit pas l'auto qui arrivait à toute allure. Il sentit juste deux mains le ramener vers l'arrière et vit le véhicule lui passer sous le nez à une vitesse alarmante en klaxonnant. Il se retourna et vit Trowa qui lui lançait un regard accusateur.

-Il faut faire attention aux chauffards…

-J'étais dans la lune.

-Tu me donneras ça comme raison une fois que tu seras mort écrasé!

-Tu as raison…

-Si tu meurs, je ne te le pardonnerai pas. Surtout après m'avoir dit que tu m'aimais.

Quatre sourit, un peu mal à l'aise à cause du ton totalement sérieux de l'adolescent, et se dirigea vers une cabine téléphonique au coin du stationnement. Trowa le suivit nonchalamment, mais il ne tarda pas à s'enfermer dans ses pensés et, lorsque le blond eut raccroché, il jugea bon de ne plus parler et de laisser Trowa prendre la situation par tous ses revers. Il était toujours aussi surpris de le voir enterrer toute sa peine dans son cœur.

Tadam! Alors… bon, je n'aime pas tellement ce chapitre. Il est plein de longueurs. Mais bon! La fin approche alors ce doit être ça. Ou alors je suis timbrée! Deux cas possibles!