Chapitre 21
Chtite note: Bon, qu'avons-nous là? Le sort de Trowa, les réactions de Catherine face à ses brûlures et la perte de son père, une brève mélodie nommée Devil's trill de Vanessa Mae que j'ai découverte en cherchant le soundtrack de Yami No Matsuei qui porte le même titre. D'ailleurs, Yami No Matsuei est un anime génial (j'espère trouver le manga) et je le conseille à tous! Il y a du yaoi dedans!
Quatre n'était pas vraiment parvenu à s'endormir. Il avait veillé les quelques heures qui séparaient la nuit du matin tandis qu'à sa grande surprise, Trowa s'était assoupi peu après s'être emmitouflé dans des couvertures.
Les yeux cernés et le teint blême, le blond passa plus d'une demi heure sous la douche, espérant ainsi regagner un semblant d'énergie pour retourner à l'hôpital. Il avait aussi besoin de remettre ses idées en place pour passer un coup de fil à Duo et s'assurer que tout allait bien. En sortant de la douche, il eut le saut en entendant un air de violon se répandre dans toute la maison. Sachant qu'il était très tôt, l'angoisse de voir apparaître son propriétaire le saisit et il se dépêcha d'enrouler une serviette autour de sa taille et de se rendre au salon, où il trouva Trowa, un violon sur l'épaule, l'air ailleurs. Il écouta attentivement le morceau. C'était une mélodie endiablée, mais quelque peu répétitive. Il lui sembla avoir déjà entendit cet air dans une comédie musicale. Elle était jouée par le personnage du Diable qui ensorcelait ses victimes grâce à son instrument. Cette pensé fit rire Quatre car c'était en suivant d'ouïe la mélodie de Trowa qu'il l'avait rencontré et qu'il avait pu en tomber amoureux.
En entendant Quatre, Trowa se retourna et eut un air gêné. Il déposa son archet et le violon délicatement là où il l'avait trouvé et s'approcha de Quatre timidement.
-Désolé… je sais qu'il est beaucoup trop tôt pour jouer, mais en t'attendant, j'ai remarqué ton violon et je n'ai pas pu résister.
-Ça n'est pas grave. Tu joues si bien que personne n'aurait l'audace de se plaindre. Je continue à croire… qu'un conservatoire devrait te prendre sous son aile.
Trowa haussa les épaules. Ses traits étaient tirés et ses cheveux étaient presque aussi ébouriffés que ceux d'Heero. Son expression sérieuse ne l'avait plus quitté depuis la veille et il paraissait songeur.
-Quand est-ce que tu as l'intention de te rendre à l'hôpital? dit-il finalement.
-Peut-être après dîner… à moins que tu ne veuilles être au chevet de Catherine à son réveil?
-Oui, ça serait bien.
-Alors on va d'abord déjeuner, puis on va attendre que les heures de visite commencent… et on va s'y rendre. D'accord?
-Oui, merci. Tu es très attentionné.
Quatre entendit à peine ces remerciements, déjà dans la cuisine à s'affairer à trouver de quoi faire un bon petit déjeuner, bien qu'il n'ait pas très faim. Il opta alors pour quelque chose de léger, tels que des céréales avec du lait. Trowa prit la même chose, mais il ne toucha pas à son bol, se contentant de plonger sa cuiller pour aller pêcher des céréales et les laisser retomber dans le lait d'un 'plouf!' sonore.
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En arrivant à l'hôpital, Quatre eut un moment d'hésitation. Il se demandait quelle allait être la réaction de Catherine. Il n'avait jamais aimé voir des enfants pleurer et les documentaires à la télévision sur les traumatismes des gens vécus dans leur enfance le faisait frémir. Le calme de Trowa le déconcertait au plus haut point. Encore une fois, seuls ses yeux représentaient sa tristesse.
Suivant l'adolescent dans les couloirs tout blanc, Quatre ne put s'empêcher de chercher Duo du regard. Il était certain que son ami avait eu un problème avec Heero. Premièrement, le brun était d'une humeur massacrante avant que l'aveugle vienne le voir. Ensuite, Duo était sorti trop vite de la chambre. Finalement, il ne l'avait pas attendu et était parti prestement de l'hôpital. Et s'il n'était pas déjà aux côtés de Heero en ce moment, c'était que quelque chose n'allait pas.
-Quatre, la porte va se refermer.
Le blond cligna des yeux et s'aperçut qu'il s'était arrêté devant l'ascenseur et qu'en attendant que la machine descende, il s'était perdu dans ses pensés. Il s'engouffra dans la cage et s'excusa auprès de Trowa, mal à l'aise. L'adolescent sourit doucement.
Ils se retrouvèrent finalement devant la chambre où logeait Catherine. Trowa avait la main sur la porte, mais il hésitait à entrer. Pour le rassurer, Quatre déposa une main compatissante sur son épaule. Trowa lui jeta un coup d'œil inquiet.
-Entre Trowa, il vaut mieux que tu sois là pour elle… quelle que soit sa réaction.
L'adolescent déglutit et poussa la porte. Il repéra immédiatement sa jeune sœur, couchée dans son lit. Elle n'avait plus son masque et son visage d'ange portait maintenant une mine de chien battu. Ses yeux étaient fixés sur un petit téléviseur dans lequel s'animait un chat qui élaborait maintes tentatives vaines pour attraper une souris. En temps normal, le dessin animé l'aurait amusé, mais en ce moment, elle semblait totalement ailleurs.
Son frère s'approcha très lentement et posa sa main sur la tête de Catherine. Elle leva sa tête vers lui et tendit aussitôt les bras. Trowa l'étreignit délicatement. Quatre demeura en retrait, mal à l'aise. Les deux mineurs restèrent un long moment dans les bras l'un de l'autre. Catherine se mit à pleurer, mais elle sembla trouver un grand réconfort auprès de son frère.
-Trowa… Papa est avec les anges?
-Oui Cathy.
-Il ne reviendra pas?
Trowa lui répondit avec un remous dans la gorge.
-Non…
-On va aller avec Quatre?
Ce fut le moment précis où Trowa craqua. Il éclata en sanglots dans les bras de sa sœur. La gorge serrée, Quatre s'approcha et se joint à l'étreinte. Il trouva par ailleurs la scène désolante et pathétique, mais il se sentit bien et ce semblait être le cas aussi chez Catherine et Trowa.
Après plusieurs minutes immobiles, Quatre recula et Trowa s'assit sur le bord du lit en essuyant ses yeux rougis. Il renifla et sourit tendrement à sa sœur.
-Non… Chez Quatre c'est trop petit… des gens vont s'occuper de nous.
-Ils seront gentils?
Trowa eut un regard incertain, mais il hocha quand même la tête. Catherine se détendit dans son lit. Elle semblait plus sereine et moins tourmentée. Son regard capta finalement le téléviseur.
-J'écoutais Tom et Jerry.
-Et c'est amusant?
-Je préfère Fruits Basket, mais ils n'ont pas la bonne chaîne.
Quatre et Trowa demeurèrent aux côtés de Catherine jusqu'au dîner où ils firent une halte à la cafétéria. Ils retournèrent voir Cathy et passèrent tout l'après-midi à ses côtés, oubliant l'heure. Vers la fin, tous trois avaient retrouvé un peu le moral.
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Heero était assis parmi un monticule de coussin, les yeux baissés sur un livre qu'il ne lisait pas vraiment. Wufei était venu le chercher en après-midi. Il avait tellement tancé les infirmiers que ceux-ci n'avaient presque pas protesté lorsque le Chinois leur avait demandé la permission de ramené son ami. Le docteur lui avait donné mille recommandations, avait prescrit une pommade pour appliquer sur les brûlures d'Heero et lui avait fait promettre de venir changer ses bandages deux fois par semaine.
Wufei l'avait nettement pris au sérieux et il avait barricadé Heero dans sa chambre. Celui-ci n'avait pas bronché. L'air déprimé et assez honteux, il ne répondait plus que par des grommellements.
Le Chinois entra finalement dans la pièce, l'air déterminé.
-Maintenant, dit-moi pourquoi tu as cet air dans le visage.
Heero leva un regard sombre sur son ami.
-Si tu me dis que ce n'est pas visible, je t'envois paître.
-Oui bon, tu es un peu défiguré. Ça suffit à te rendre exécrable plus que tu ne l'es d'habitude, mais il y a forcément autre chose.
Heero allait lui répondre de se mêler de ce qui le regarde et que c'était lui l'idiot qui s'entourait de gens exécrables comme amis, mais il soupira plutôt et détourna la tête.
-Rien qui ne vaille la peine d'en parler.
Wufei vint s'asseoir sur un fauteuil tout près. Il croisa ses mains et scruta profondément Heero qui avait horreur de ça. Il s'empoigna d'un coussin et lui lança en plein visage. Seulement, cette scène lui rappela celle avec Duo et il passa sa main d'un geste las sur la partie de son visage qui n'était pas brûlée.
-J'ai…
-Je t'écoute.
-…
-Heero, apprend donc à me faire confiance au lieu de te renfermé sur toi-même. Tu n'es pas obligé de tout me dire, mais ça serait bien qu'il ait au moins une personne dans ta vie à qui tu puisses t'ouvr…
-J'ai dit à Duo que je ne voulais plus le voir.
-Il t'a cru et il est parti?
-Non, je ne veux vraiment plus le revoir.
-Menteur.
Le regard que Heero leva sur lui était rempli de détresse. Wufei plissa les lèvres. Avec son ami, il fallait être direct et il ne fallait surtout pas tenté de le consoler, car il prenait la moindre petite attention pour de la pitié dans ce genre de situation. Pourtant, le Chinois se leva et vint poser sa main sur l'épaule d'Heero.
-En réalité, tu crois lui avoir facilité la tâche.
-J'ai l'impression que tu es mon père quand tu me devines comme ça.
En disant cela, il se détourna et la honte s'installa lentement dans ses yeux cobalt. Wufei secoua la tête et pris un ton de reproche.
-Heero, mettons les choses au clair. Les gens qui te mépriseront pour ton physique sont des gens indignes, bêtes et fermer d'esprit. Si tu ne peux pas t'accepter toi-même, c'est comme si tu étais ainsi toi aussi. Penses-tu vraiment que Duo peut te laisser tomber pour ton physique? Je pense qu'il est assez mûr pour passer par dessus ses choses-là. Après tout, il est aveugle. Il connaît bien le genre de type arrogants qui ne lui laisse pas sa chance pour son désagrément. Il n'agirait pas comme eux. Tu vois, je ne le connais même pas et j'ai plus confiance en lui que toi tu n'en as alors que tu es supposé l'aimer!
-Très franchement, ce n'est pas en Duo que je n'ai pas confiance mais en moi-même…
-Oh mais tu fais des progrès. Il ne reste plus qu'à dire cela à Duo.
-Il est trop tard.
-Heero..
-Il ne voudra pas me parler!
-Si tu ne l'appelles pas, c'est moi qui le fait!
-Je t'interdis!
-Essaie donc vieux débris.
-Et après tu me dis que mon physique n'a aucune importance! Quel culot! Va donc au diable espèce de faux frère!
Heero s'arma d'un nouvel oreiller que Wufei évita quand le téléphone sonna. Wufei voulu s'en aller pour répondre, mais Heero se redressa brusquement et lui agrippa le bras non sans hurler de douleur à cause de son dos. Wufei lui fit les gros yeux et le força à se recoucher.
-Ne répond surtout pas!
-Et pourquoi pas? Ça pourrait être Duo?
-Non ça pourrait être ta mère… arrête de me narguer! Ne lui dit pas que je suis ici!
-Toi… t'es aussi amoureux qu'un adolescent qui se découvre des hormones…
-Et toi t'es aussi bête qu'un adolescent qui n'en a pas et qui croit encore que la colombe est sa véritable origine.
Heero ne termina pas sa phrase que Wufei s'était enfui en pressant le pas. Le Chinois décrocha le téléphone en souriant. Son sourire se perdit lorsqu'il ne reconnut pas la voix de Duo mais plutôt celle d'un de ses patrons. Il soupira imperceptiblement et répondit simplement par des 'oui' et des 'bien'. Il raccrocha finalement et retourna dans la chambre.
-C'était pas Duo.
-Il y a un Dieu sur cette Terre.
-Mais je dois aller travailler.
-Et alors? Vas-y! Pour ta gouverne, je ne suis pas un gamin qui a besoin de sa chère mère à son chevet.
-De toutes façons, ta mère est beaucoup moins prévenante que moi.
-Pour sûre, tu ferais une excellente maman. Et si tu me laissais seul?
Wufei roula des yeux et sortit de la chambre. Il prit son manteau et ses affaires puis chercha les clés de la voiture d'Heero.
-Tu veux que je demande aux voisins de t'apporter à manger?
-Plutôt mourir!
-Prends soin de toi!
Wufei ouvrit la porte et fit le saut en se retrouvant face à Duo. Celui-ci entendit la porte s'ouvrir et abaissa son poing en affichant un sourire forcé.
-Duo! Comment est-ce que tu t'es rendu ici?
-Mon amie Hilde est venue me porter… elle est derrière moi. Je suis venu voir si Heero est ici. Son doc m'a dit qu'il avait pris congé. Ce n'est pas très prudent de sa part… Enfin, il est là? Parce que je ne veux pas te déranger!
-Il n'aurait pas autre part où aller…je te préviens, c'est un petit animal sauvage et insécure dans sa peau.
-Je n'en doute pas.
-Je te conduis à lui puis je vous laisse seuls. Je dois aller travailler.
Pour un homme qui venait de se faire jeter, Duo paraissait plutôt jovial. Sa persévérance était épatante et sa rancune, inexistante. Cela fit sourire Wufei. C'était ce dont Heero avait besoin. Quelqu'un qui ne se laisse pas facilement abattre par des sarcasme vite dits. Il prit le bras de Duo et l'amena directement à Heero qui, en le voyant, paniqua littéralement.
-Heero, tu as de la visite. Essaie d'être gentil.
Finis! Alors? C'était long? Bien? Moyen? À vous de dire! Pour le moment, je suis fatiguée… donc…. Je posterai la suite demain! En réalité, il me reste un ou deux chapitre à écrire. Soyez patients… vous l'avez déjà été beaucoup pour le peu que j'ai à offrir! Saviez-vous que mon psychologue (si j'en avais un) me dirait que mon tôt de confiance en moi est en chute mortelle?
