Disclaimer : Les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, mais l'histoire, si !
Couple : Harry/Draco.
Rating : M.
Epilogue
Isaline lui avait dit que ce n'était pas une bonne idée. Sirius était un peu de son avis, mais il avait été un peu plus nuancé qu'elle, contrairement à Nymph', qui l'avait encouragé, arguant que ça ne lui ferait pas de mal de changer d'air. Cependant, ç'avait déjà été difficile pour sa mère d'adoption de le laisser partir l'été précédent, même si elle savait que tout le monde s'occuperait bien de lui. Elle avait craint, une dispute, une crise de nerfs, ou toute autre chose qui aurait pu gâcher le voyage. Le voir partir à nouveau ne la rassurait pas : partir avec ses amis en vacances au soleil, pourquoi pas, mais se rendre à Londres seul avec son chéri et aller voir ses parents, non, ce n'était pas une très bonne idée.
La routine se réinstalla dans la maison d'Isaline, au-dessus de la boutique de tatouage. Draco reprit les cours, le laissant seul avec sa tante et Nymph'. Harry occupait ses journées à la boutique, effectuant parfois certains piercings, travaillant des dessins de tatouage, ou alors il allait voir ses amis, notamment Ron et Neville, alors qu'ils bidouillaient leurs voitures. La vie reprenait son cours, en quelque sorte.
Un jour, alors qu'il rentrait chez lui après avoir dîné chez le rouquin, il réalisa le chemin qu'il avait parcouru en un an et tout ce qu'il avait vécu ces douze derniers mois, entre sa rencontre avec Draco, alors qu'il accompagnait Millicent se faire tatouer, ses tentatives de séduction, la chance qu'il lui avait laissée, les déceptions, puis l'amour qui vit le jour, cet amour qu'il ne pensait plus jamais être capable d'éprouver et qui guida ses pas les mois suivants. Draco était sans aucun doute la plus belle chose qui lui était arrivée, en dépit de leurs conflits, des étapes difficiles qu'ils avaient franchies, ensemble. Il était ce qu'il avait de plus cher.
Et alors, il réalisa que ça allait faire un an qu'ils étaient ensemble. Un an, de joie, de colères, d'amour, de disputes, de rire, de complicité… et de souffrance. Il était encore là, un an après, si différent de ce qu'il avait connu, mais qu'il aimait avec la même passion, si ce n'était plus.
Les choses avaient tant changé en un an… Lui-même, il avait changé. Beaucoup. Il s'en était déjà rendu compte, mais essayer de s'imaginer un an auparavant lui fit se rendre compte de tout ce qui avait pu se passer, dans sa vie et en lui.
Le jour même, quand Draco rentra, exténué et tard dans la soirée, Harry lui dit que le mois suivant, ils fêteraient leur un an. Un peu étonné, le blond lui dit qu'il le savait et qu'il avait fait en sorte de réserver son week-end pour le fêter, rien que tous les deux. Plutôt content de voir que Draco n'avait pas oublié, vu sa mémoire des dates, et qu'en plus il s'était organisé, Harry lui avait demandé s'ils pouvaient aller à Londres. Il avait besoin de se ressourcer un peu et d'aller voir ses parents. Clairement étonné, le blond avait accepté sans discuter avant de se blottir contre lui pour s'endormir comme un bienheureux. Le lendemain, ils en avaient reparlé et Draco ne semblait pas plus ennuyé que ça, au contraire.
Cependant, avec Nymph', il était bien l'un des seuls à approuver ce projet. Il fallait être idiot pour ne pas comprendre que Harry voulait passer un week-end coupé du monde avec son amoureux, mais le fait qu'il veuille quitter Paris pour aller à Londres dérangeait beaucoup car on le jugeait encore trop instable, en dépit des progrès considérables qu'il avait faits en si peu de temps. Même si personne n'en avait parlé devant lui, Harry savait qu'Isaline et Draco s'étaient disputés à plusieurs reprises, parce qu'elle s'inquiétait beaucoup pour son neveu et ne parvenait pas à le raisonner, tandis que le blond était décidé à le laisser faire.
Il fallait dire qu'avec les évènements passés et son début de grossesse, avec tous les changements que cela engendrait, Isaline était à fleur de peau et inquiète pour pas grand-chose. Pourtant, tout allait plutôt bien : Rémi commençait déjà à déménager ses affaires et celles d'Allan, qui allait temporairement occuper la chambre d'amis, le temps que Harry et Draco trouvent un appartement non loin de la boutique. L'étudiant aurait voulu prendre davantage son temps, pour ménager son amant et sa belle-mère, mais ces deux derniers étaient résolus à commencer d'ores et déjà les recherches d'appartement : le bébé arrivait, il fallait faire des travaux pour aménager la chambre du nouveau-né et d'Allan. De plus, Harry était suffisamment autonome à présent pour se débrouiller tout seul, il n'était plus bloqué dans son lit, donc déménager et changer de logement ne devrait pas lui poser de soucis.
La venue du bébé les mettait tous dans un état d'euphorie plutôt agréable. Sirius était aux petits soins et ne s'était sans doute jamais aussi bien entendu avec celui qu'il considérait comme étant son beau-frère, et quant à Nymph', elle avait décidément très hâte de devenir tante. Même Severus semblait apprécier la situation, bien qu'il reste égal à lui-même, tentant de calmer un peu les ardeurs de son compagnon. Quant à Harry et Allan, ils étaient comme des gamins, s'imaginant déjà tenir ce petit frère ou cette petite sœur dans leurs bras, comme ils le faisaient déjà avec Teddy, qui ne serait alors plus le bébé de la famille. Isaline, elle, était partagée entre euphorie et inquiétude, notamment depuis que Harry lui avait parlé de son projet.
Mais il en avait besoin.
Il avait véritablement envie de retourner à Londres, se ressourcer, aller sur la tombe de ses parents et passer deux jours coupé du monde avec son homme. Il comprenait l'inquiétude de sa tante, mais c'était un besoin.
Et leur anniversaire était une bonne occasion de s'envoler vers l'Angleterre.
La tombe n'était pas aussi sale qu'il l'aurait cru. Luna n'avait pas menti quand elle lui avait dit s'en être occupée au retour des vacances, mais depuis, certaines fleurs qu'elle avait mises, ou que d'autres avaient déposées, avaient eu le temps de flétrir. C'était rare qu'elle achète des plantes faites pour durer : elle passait au cimetière tous les deux mois en général, parfois plus, et elle préférait mettre de jolies fleurs, qui ne tiendraient pas, mais qui feraient surement plaisir aux parents de son meilleur ami. Elle nettoyait toujours un peu la tombe, passant un coup d'eau histoire de retirer la poussière et les feuilles mortes qui s'y seraient égarées.
Ne pouvant se baisser et s'accroupir, Harry avait regardé Draco nettoyer lui-même le marbre, jetant l'eau des seaux qu'il avait remplis à l'entrée sur la pierre avant de la frotter. Assis à même le sol, un peu plus loin pour ne pas être mouillé, le brun nettoyait les plaques avec soin, relisant les mots qui étaient gravés ou incrustés, des années auparavant.
L'émotion le prenait petit à petit au cœur, envahissant tout son corps. Il avait des frissons, pas forcément désagréables, mais cet espèce de vide qui se créait en lui à chaque fois qu'il venait au cimetière lui piquait les yeux et lui donnait un peu mal au ventre. Jamais il n'avait réussi à venir au cimetière le sourire aux lèvres et le cœur plein de joie, même s'il aimait honorer ses parents et leur parler, de vive voix ou dans sa tête, faisant comme si, quelque part, ils l'entendaient. Au fond de lui, il espérait qu'ils l'entendent vraiment, où qu'ils soient. Ça l'aidait à tenir, à revenir les voir, à ne pas pleurer à chaque fois qu'il posait les yeux leur nom, les plaques, et puis la pierre dessous, qui surmontait leurs corps.
Les larmes au bord des yeux, il tourna la tête Draco et un sourire étira ses lèvres, alors qu'il le voyait concentré sur sa tâche, frottant la pierre et faisant couler de l'eau dessus, par endroits. Il semblait être dans son monde, déconnecté de la réalité. Le voir lui apporta un certain soulagement, il sentit son cœur lourd s'alléger un peu. Et il le regarda un long moment, jusqu'à ce qu'il s'en rende compte et lui lance un regard interrogateur. Alors Harry lui dit qu'il l'aimait et que ses parents l'auraient sans doute beaucoup aimé. Et alors Draco sourit, rebaissa les yeux vers la pierre, et lui répondit qu'ils auraient été très fiers de lui. Peut-être, pensa Harry. Peut-être.
Il essaya d'imaginer un instant sa vie avec ses parents. Il l'avait fait de nombreuses fois, quand il était jeune. Il essayait d'oublier Isaline, Nymph' et Sirius, et à la place, il y avait sa mère, si belle avec ses longs cheveux roux et son sourire éclatant, et puis son père, ses cheveux ébouriffés et ses lunettes rectangulaires posées sur le nez. Il essayait d'imaginer leur maison, un petit frère ou une petite sœur, son enfance, son adolescence… Sa vie avec eux, à leurs côtés, leurs disputes et leurs moments de joie.
Mais ce n'était que chimère. Il avait vingt-deux ans, et quand il essayait d'imaginer une vie avec ses parents, ce n'était pas le visage de sa mère qui apparaissait derrière ses paupières, mais celui d'Isaline, avec ses longs cheveux bruns et blonds, ses yeux clairs et son sourire… Sa mère, elle était morte avant même qu'il ne soit en âge de comprendre qui elle était vraiment, il ne se rappelait ni de son parfum, ni de la chaleur de ses bras, et encore moins de son visage et du son de sa voix. Quand il rêvait d'elle, c'était sa véritable mère, celle qui l'avait élevé, comme elle avait pu, qui l'avait aimé, comme s'il était à elle, qu'il imaginait. Cette mère-là, il connaissait tout d'elle… Ses mains, ses yeux, son odeur, son rire…
Il se faisait du mal pour rien. À quoi bon ressasser un passé qui n'existait même pas et culpabiliser parce qu'on oubliait les maigres souvenirs qu'on lui avait offert… Jamais il n'appellerait Isaline « Maman », alors qu'au fond de lui, elle l'avait toujours été, par respect pour Lily, et parce qu'il savait qu'elle ne le supporterait pas. Sirius, il ne l'appellerait pas plus « Papa », même s'il avait toujours été comme un père pour lui, une sorte de modèle qu'il avait tenté d'imiter en grandissant.
À quoi bon se faire du mal…
Ses parents auraient sans doute été heureux qu'il cesse de penser à eux en culpabilisant. Sans doute. Et puis, de là où ils étaient, ils devaient être heureux de le voir là, auprès d'eux, avec l'homme qu'il aimait et qui le rendrait heureux.
Cet homme avec lequel il ferait sa vie et construirait son avenir.
Draco avait terminé. Il se redressa et s'étira, le dos douloureux, puis alla jeter les pots de fleurs fanées alors que Harry terminait sa tâche. Puis, le blond l'aida à se redresser pour que, perché sur ses béquilles, il le regarde disposer à son goût les plaques de marbres et les fleurs qu'ils avaient achetées. Un sourire étira les lèvres du jeune homme. À présent, la tombe était propre, quelques flaques d'eau demeurant sur le marbre gris, mais il n'y avait plus de poussière, les plaques étaient propres, les fleurs fanées jetées et de nouvelles les remplaçaient. Dans un lourd vase noir, des lys blancs donnaient de l'éclat à la tombe. Elles ne tiendraient pas. Mais c'était pour sa mère. Il ferma les yeux un court instant en sentant l'étreinte familière de Draco qui emprisonnait sa taille, sa tête se posant contre la sienne.
Après un léger soupir, il laissa son regard se perdre dans le vide, et parla avec son cœur, tout l'amour qu'il éprouvait pour ses parents lui serrant la gorge. Il finit par refermer les yeux, sentant des larmes couler sur ses joues, les lèvres pincées.
Il avait failli disparaître.
Comme eux.
D'un coup d'un seul, il avait failli disparaître, et devenir comme eux : une large pièce de marbre avec son nom gravé dessus, quelques plaques, quelques fleurs, et des gens pour le pleurer, quand ils n'étaient pas occupés à laver ce qui restait de son existence passer et jeter les fleurs fanées.
Il sentit ses jambes trembler, sur le point de le lâcher, mais Draco le tenait fermement, et ne le lâcha jamais, alors que les larmes dévalaient ses joues.
« Pardon. »
Que dire d'autre ?
« Pardon… »
Il l'embrassa dans les cheveux. Et il sentit que lui aussi, il pleurait…
« Pardon… »
« Eh bien, que d'émotions. Le cimetière de tes parents est plutôt joli, mais ça reste glauque…
- Désolé.
- Pourquoi tu t'excuses ? On avait prévu d'y aller, et j'en ai connu des plus tristes que ça. Tu veux t'assoir ? »
Le tatoueur hocha la tête. Ils étaient entrés dans un parc non loin du cimetière et marchaient depuis quelques minutes, histoire de se changer les idées et s'alléger un peu leur cœur. Le brun s'assit sur un des bancs et son petit ami ne tarda pas à le rejoindre. Il n'y avait personne et il ne faisait pas trop froid pour un mois d'octobre. À vrai dire, il faisait même très bon. Meilleur que dans le cimetière.
Draco lui prit la main et entremêla leurs doigts avant de la porter à sa bouche pour l'embrasser. Ce geste arracha un sourire à son petit ami qui se pencha vers lui pour lui rendre son baiser tendrement, puis il posa sa tête contre son épaule et ferma les yeux.
« Merci d'être venu. D'être là.
- Les couples, c'est fait pour ça, non ? Être là dans les moments difficiles.
- Tu ne m'as jamais laissé tomber.
- Je t'aime.
- Moi aussi. »
À présent, il se sentait bien, l'esprit plus léger. Il avait l'impression qu'un poids qui pesait sur son cœur depuis des années venait de s'envoler. C'était un peu comme un renouveau, et dans un sens, il y avait tant de choses qui avaient changé dernièrement… Isaline et Rémi, qui tendaient à vivre ensemble, le bébé, qui serait une petite fille, eux, leur vie ensemble…
C'était un peu comme s'il avait vécu une guerre, une guerre intérieure, qui s'était terminée et dont il se remettait, tout doucement.
« Un an. On dirait que ça fait des années qu'on se connait.
- Comme tu dis. Il s'en est passé, des choses, en un an. »
Du pouce, Harry caressa sa main, les yeux toujours clos, respirant le parfum si familier du blond. Ce dernier l'embrassa dans les cheveux, lui arrachant un soupir de bien-être, avant de faire un mouvement pour dégager sa main puis se lever. Étonné, Harry rouvrit les yeux et le regarda se planter devant et le regarder avec le plus grand sérieux, tendu, et surtout sans rien dire. Une sorte d'inquiétude s'empara de lui, à le voir ainsi, debout devant lui, raide et le visage fermé.
« Dray ?
- Écoute, heu… Bon. Ça fait… pas mal de temps que je veux t'en parler. »
Il prit une grande inspiration, puis se lança, le regardant droit dans les yeux.
« Voilà. Ça fait un an que toi et moi, on est ensemble. On a vécu beaucoup de choses ensemble : on s'est engueulé, on s'est ignoré, quasiment séparé… franchement, sortir avec toi, c'est pas facile tous les jours, loin de là. T'as failli me faire craquer je ne sais combien de fois. Mais même si ça n'a pas toujours été facile, parce que t'es pas comme les autres, parce que t'as ton caractère, parce que t'as pas envie de souffrir et te laisser mener à la baguette, tu es juste quelqu'un de fantastique, que j'aime comme un fou, avec des qualités et des défauts. Je t'ai beaucoup donné, quasiment tout ce que j'ai de bon en moi, et ça, tu le sais. Mais celui qui a le plus offert, qui a été le plus généreux, ici, c'est toi. Tu m'as tellement apporté, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments… J'ai plus appris avec toi en un an qu'en vingt-deux ans de vie. »
Harry, en face de lui, le regardait avec une grande émotion visible sur son visage troublé et ses grands yeux verts qui brillaient de mille feux. Draco, lui, avait les mains un peu moites et chaud partout.
« Je n'ai jamais regretté notre histoire, et quand je la regarde aujourd'hui, je suis fier de moi, et de nous. Jamais je n'aurai cru être capable d'affronter tout ça. D'être jaloux, possessif, de quitter mes parents, de te soutenir comme j'ai essayé de le faire… Non, ne dis rien. »
Il y avait de l'émotion à présent dans sa voix. Les vannes s'ouvraient…
« J'ai tout fait pour t'aider, te soutenir, parce que je devais le faire, parce que je t'aimais… parce que j'avais besoin de toi. Je ne savais pas comment faire, si t'étais plus là… Même aujourd'hui. Je n'envisage pas ma vie sans toi. Autant avant ça m'angoissait, avoir quelqu'un, vivre avec, m'engager… Mais avec toi, tout a toujours été plus facile, plus naturel. Je t'aime. J'ai envie qu'on continue, même si t'as la jambe qui déconne, même si par moments ça va pas. J'ai envie qu'on fasse notre vie ensemble, qu'on ne se quitte plus jamais. »
Le blond eut un léger sourire en voyant Harry cligner des yeux, tentant vainement de contenir les larmes qui lui montaient aux yeux, son sourire ressemblant plus à une grimace qu'à autre chose. Lui-même savait qu'il n'était vraiment pas dans un meilleur état, mais là, tout de suite, il s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'était Harry, assis face à lui, ses mains croisées sur ses cuisses, l'écoutant.
« Tu flippes, là ?
- Je… sais pas… à quoi m'attendre.
- Tu devrais le savoir, pourtant.
- Ah oui ?
- Oui. Je ne t'ai pas promis quelque chose, à Morzine ? »
Le jeune homme marqua un temps de silence, avant de comprendre soudain de quoi il parlait. Harry piqua un fard monstrueux, se cachant la bouche avec ses mains, ses yeux écarquillés l'interrogeant. Ses mains tentèrent de cacher tout son visage que Draco hocha lentement la tête avec un sourire.
Le cœur battant, il ouvrit sa veste, chercha quelque chose dans sa poche intérieure puis se mit à genou devant lui, sans jamais le lâcher des yeux, et il vit les yeux rouges de Harry se remettre à pleurer, ses mains cachant sa bouche. Trop d'émotions, en si peu de temps. Trop de peine, dans son petit cœur, trop de larmes, qui auraient dû être taries… Et trop d'amour, d'un coup…
Un instant, Draco se revit un an en arrière. Il revit Harry, en débardeur, pénétrer dans la boutique, complètement débraillé… beau à tomber. Il se rappela de l'intensité du coup de foudre qui l'avait pris sur place, de la beauté de ses yeux…
Un an.
Un an…
Les joues un peu rouges, Draco lui présenta une petite boite de velours et l'ouvrit.
Il la lui avait promise, pourtant. Ils étaient à Morzine, accoudés à un pont, à des dizaines de mètres du sol, et il la lui avait promise, cette bague. Ce mince anneau d'or blanc, qui ornerait si bien sa main…
« Harry, ça fait un an qu'on est ensemble. C'est pas assez pour demander ta main… mais je veux vivre avec toi. Je veux te rendre heureux, effacer tout ce qu'il y a de mauvais en toi, tout ce qui peut te faire du mal. Je ne te demande pas de m'épouser demain… mais de l'accepter, juste comme une promesse d'avenir. À deux. Juste parce qu'on s'aime, qu'on n'a besoin de rien pour se le prouver, mais parce que j'aime savoir que tu es à moi et que je suis à toi. »
Draco s'attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à ce que Harry, le visage écarlate, se lève d'un coup et chancèle, prêt à tomber. Le blond se leva pour le rattraper et son amoureux lui tomba dans les bras, emprisonnant son visage dans ses mains pour l'embrasser passionnément. Malgré lui, Draco sentit quelques larmes couler sur ses genoux, alors qu'il serrait fort Harry dans ses bras, plus qu'il ne l'avait jamais fait, ses souvenirs explosant dans son esprit, tout l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre les traversant par cette étreinte si forte, si passionnée…
Quand ils se séparèrent, ils se regardèrent puis se sourirent. Ils se dirent en eux-mêmes qu'ils devaient être dans un bien mal état, Harry avec son attelle, leurs visages rouges, humides, et leurs cheveux dans tous les sens. Le tatoueur eut un léger rire nerveux et lui souffla un « oui » contre ses lèvres avant de les embrasser à nouveau tendrement.
Plus tard, ils se sépareraient à nouveau, Draco enfilerait l'anneau à son doigt et ils regardaient sa main quelques instants, envisageant l'avenir avec sérénité. Bien, bien plus tard, ils envisageraient de s'unir, pour acheter ensemble un appartement, et peut-être fonder une famille, parce que Harry aimait les enfants, parce qu'il n'avait jamais connu ses parents, et parce que, Draco, dans le fond, ne pouvait rien lui refuser, et puis ses parents cesseraient de faire pression sur lui…
Mais ça, ce serait plus tard. Beaucoup, beaucoup plus tard.
Pour le moment, ils étaient l'un et l'autre, la tête dans les étoiles et leurs cœurs battant à l'unisson. Leurs cœurs un peu blessés, beaucoup amoureux.
Leurs cœurs… où s'était posé un papillon, qui n'était plus jamais reparti…
FIN
Que dire, que dire…
Et oui, c'est terminé.
J'ai écrit le mot « fin » il y a déjà quelques semaines. Dans un sens, je n'ai pas été triste, mais plutôt soulagée de le faire. Cette histoire vit depuis plus de quatre ans, pour moi et pour mes lecteurs, et jamais je n'aurais pensé qu'elle durerait aussi longtemps et prendrait une telle ampleur. Elle compte à ce jour 883 pages, écrites en taille 10 et sans interligne, soit 799.843 mots. Ce qui, pour moi, est énorme…
Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont soutenue dans cette histoire, à savoir Jojo Aquarius, qui ne verra peut être pas ce message mais qui m'a poussée à publier cette fic et à la poursuivre, mais aussi les autres personnes qui m'ont aidée, inspirée, corrigée et encouragée dans la poursuite de cette énorme fiction durant tout ce temps. Je pourrais citer les noms de Gogobook, Moji, Dororo, Fanfan, Soma, Hiro, mais ce serait trop peu comparé à ces proches,qui sont entrés puis sortis de ma vie, mais qui ont été là pour m'aider à poursuivre mon travail d'écriture.
D'autant plus que si cette histoire a existé, c'est parce que les lecteurs étaient au rendez-vous. Un grand merci à vous pour avoir été là, pour m'avoir lue et soutenue, par vos reviews parfois courtes, parfois très longues, toujours pleines de gentillesses. Merci à ceux qui m'ont écrit des pavés, qui ont posté des commentaires certes petits mais réguliers, qui m'ont touché tout autant, merci à ceux qui me lisent depuis le début et à ceux qui ont débarqué en plein milieu, et qui sont restés, malgré la durée de cette histoire et les thèmes qu'elle aborde.
Cette aventure m'a permise de rencontrer des gens, de murir, d'évoluer. J'ai fondé un fanzine avec des personnes d'univers différents, j'en suis venue à publier cette histoire en plusieurs tomes, à rencontrer encore plus de gens, à échanger, toujours plus… Cette histoire m'a beaucoup apporté, plus que je ne l'aurais cru.
Au moment où j'écris ce message, je me sens toute drôle. Autant j'ai été soulagée de la terminer, car j'étais fatiguée de l'écrire et je voulais passer à autre chose, autant à présent je me sens… émue. Parce que c'est terminé, parce que je n'aurais plus tous ces gentils messages, parce cette belle aventure prend fin aujourd'hui. Certes, je continuerai à écrire, mais des choses différentes, sans doute quelques OS, sur Harry et Draco ou Théo et Seamus, mais ce ne sera jamais pareil.
Je terminerai donc ce discours un peu décousu mais écrit avec le cœur par un dernier "merci", à ceux qui lisent cette histoire, qu'ils aient laissé un commentaire ou non, car c'est grâce à eux qu'elle a pu exister et vivre aussi longtemps.
Je vous aime tous.
Didi
Publication de Papillon
Je vous rappelle que le fanzine Sectumsempra, mon amour ? publie Papillon, dans une collection de 9 tomes. Actuellement, nous en sommes au Tome 3 et nous envisageons le quatrième pour la Japan Expo 2013 ou une convention suivante.
J'invite donc les intéressés à me communiquer leur adresse pour me tenir au courant !
A bientôt !
PS : Et si vous voulez m'étriper, je suis demain à Paris Manga ! :D
