Chapitre 10 : Sauvetage mitigé

Tashigi était résignée comme un animal qu'on mène à l'abattoir. Plus d'espoirs.

Son honneur sera perdu dans quelques secondes et elle allait sûrement mourir après…

« Alors c'est comme ça que va se terminer ma vie ? Dans la honte et le déshonneur ? Jusqu'au bout j'aurai payé cher mon statut de femme…Pourquoi ne suis-je pas née homme ? Pourquoi… » pensa-t-elle, toujours les yeux fermés.

Puis, tout à coup, elle ne sentit plus aucune pression au niveau de ses bras, ni le poids lourd de Kai sur elle. Quand elle rouvrit les yeux, elle vit Zoro en train de sabrer les huit pirates. Il ne mit pas longtemps pour tous les rétamer.

Tashigi n'osa pas bouger, toujours allongée sur le sol. Zoro s'approcha d'elle, le regard impassible.

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Quelques minutes plus tôt…

En retournant vers le Vogue Merry avec les autres, Zoro changea d'avis, son intuition lui dictant de rejoindre Tashigi. Il dit alors à Luffy qu'il valait peut-être mieux qu'il accompagne Tashigi et ce « Kai ».

Son jeune capitaine l'avait approuvé et il était donc reparti rejoindre Tashigi quand il la vit au loin aux prises d'une bande de pirates qui étaient en train de la forcer à entrer dans une vieille baraque.

Zoro s'était précipité à l'intérieur et la vision de la jeune femme par terre, soumise, les cuisses à nues et ces types sur elle, son sang ne fit qu'un tour.

Il s'était saisi de son Wadô Ichimonji et les avait éliminé un par un avec rage.

Il était furieux.

Furieux contre lui, de ressentir ce qu'il ressentait en ce moment : ce soulagement d'être arrivé à temps, d'avoir eu la bonne idée de faire demi-tour mais aussi cette peur de ce qui aurait pu arriver si justement il n'avait pas changé d'avis…

Il était aussi furieux contre ces types, ces sous-hommes qui s'abaissaient à leurs pires instincts.

Et enfin, il était furieux contre elle : Si fragile, si naïve, si femme… Et qu'il avait fallu, une nouvelle fois, secourir…

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Zoro tourna la tête vers Tashigi, toujours allongée par terre. Il s'approcha d'elle, le regard impassible.

La façon dont elle, en retour, le regardait, lui arracha un pincement au cœur. Les yeux de la jeune femme étaient si suppliants et si séduisants en même temps… « Pourquoi faut-il que tu me regardes comme ça…Ne me regarde pas comme ça… » pensa-t-il.

Il se pencha sur la jeune femme et lui prit le bras. Il la força à se lever sans ménagement ni douceur.

Tashigi poussa un petit cri de surprise quand il la souleva de terre.

« Espèce d'idiote ! Tu as vraiment le chic pour te mettre dans des situations impossibles ! C'est pas vrai ! T'es vraiment empotée ! Je me demande comment une fille comme toi peut faire parti de la Marine ! » Hurla le bretteur.

La peur et les sentiments contradictoires qui se bousculaient dans sa tête l'avaient poussé à dire ces horreurs – Horreurs qu'il regretta aussitôt d'avoir prononcé…Mais trop tard…

Les paroles enflammées de Zoro eurent l'effet d'une claque en pleine figure pour Tashigi.

Innocemment, elle s'était attendue à ce qu'il la prenne dans ses bras pour la rassurer, comme aurait fait n'importe qui d'autre dans une telle situation, mais au lieu de ça, il se mettait à l'insulter !

La peur et la panique qu'elle avait ressenti aux prises avec les brigands se transforma en colère à l'encontre de son sauveur qui ne trouvait pas mieux de la rabaisser encore un peu plus dans sa fierté.

Ne se contrôlant plus, elle gifla Zoro.

« Oooh ! Qu'est-ce qui te prends ! T'es complètement folle ou quoi ! Je commence à en avoir ras-le-bol que tu me foutes des claques pour un oui ou pour un non ! Espèce d'idiote ! »

« C'est toi l'idiot ! » lui répondu simplement Tashigi, et elle fit demi-tour et sorti de la maison abandonnée en enjambant les corps des pirates étendus par terre.

Zoro resta planté là, à se frotter la joue endolorie et poussa un grognement. Il attendit que la jeune Marine ait franchi la porte pour la suivre à son tour. Sans un mot.

Tashigi se précipita vers son sabre resté par terre dans la rue puis se retourna vers le bretteur et lui dit sur un ton glacial : « Les autres doivent nous attendre, allons-y !»

Elle parti à grandes enjambées sans attendre de réponse.

Sentant Zoro derrière elle, la jeune femme avait les larmes au bord des yeux.

Elle était furieuse et pendant qu'elle marchait, une seule pensée lui venait en tête : « Mais quel pauvre con ! quel pauvre con ! Je le déteste ! »

Zoro, quant à lui, s'était mis en « mode boudeur » et ronchonnait dans sa barbe. « Bon, je sais que je n'aurais pas du lui dire tout ça…Mais elle l'a bien cherché après tout…Elle n'avait qu'a pas minauder avec ce type et accepter de le raccompagner… »

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Sanji était sur le pont du Vogue Merry à guetter l'arrivée de Tashigi et Zoro quand il les vit enfin à l'horizon se diriger d'un pas énergique et énervé vers le bateau.

Sanji : « Tashi-chan ! Enfin de retour ! Mais…Qu'est ce qui t'es arrivé ? Tu es toute décoiffée…Et ta robe… »

Luffy, Nami et Ussop avaient rejoint Sanji et regardaient les deux jeunes gens se diriger vers eux.

Luffy : « Zoro ! Qu'est ce qui s'est passé ! »

Sanji s'avança à la rencontre de Tashigi. Instinctivement, il ouvrit les bras pour l'accueillir, quand la jeune femme se précipita subitement dans ses bras.

Tashigi : « Sanji-kun ! C'est affreux ! Je suis tombée dans un guet-apens ! »

Zoro, qui arrivait derrière elle, tira encore plus la gueule quand il la vit se jeter dans les bras du cuisinier.

Nami : « Qu'est-ce qui s'est passé ? Zoro !»

Zoro : « T'as qu'à lui demander à elle ! Si cette idiote n'était pas aussi stupide pour faire confiance au premier venu, rien ne serait arrivé ! »

Tashigi quitta les bras de Sanji et se retourna vers Zoro pleine de rage et lui hurla : « C'est toi l'abruti ! Je ne pouvais pas refuser de le raccompagner ! Il m'avait carrément forcé la main ! Nami ! Luffy-san ! Ussop ! Vous étiez là, vous aussi ! Vous avez assisté à la scène ! »

La jeune Marine sentait l'émotion la submerger et, ne voulant pas craquer devant les autres, elle courut vers la chambre des filles, suivie tout de suite après par Nami.

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Usopp : « Je te trouve un peu dur avec Tashigi, Zoro ! C'est vrai que Kai l'a pratiquement obligée à l'accompagner… »

Zoro : « Tu rigoles ou quoi ! Elle pouvait refuser, mais elle était trop contente de pouvoir minauder avec lui ! »

Sanji : « T'es en train de nous faire une crise de jalousie là, ou quoi !»

Zoro : « Toi, ta gueule ! »

Luffy : « hey ! les gars ! Vous n'allez pas commencer à vous battre ! Zoro, qu'est ce qui s'est passé avec Kai ? »

Zoro se calma un peu et son visage prit un air grave : « Ce type avait des complices…Il a attiré Tashigi dans un piège…Quand je suis arrivé, ils étaient sur le point de la violer… »

Usopp : « Quoi ! Mais c'est horrible ! Pourtant Kai avait l'air sympa ! »

Luffy : « Mais tu es arrivé à temps, hein ! »

Zoro : « Oui, bien sur ! Et pour me remercier, elle m'a foutu une claque ! Cette idiote ! »

Sanji : « Nan nan, Zoro…Une femme ne gifle pas un homme sans raison…Qu'est-ce qui s'est passé…Réellement ? »

Zoro : « Qu'est-ce que tu veux dire par là ! Cette fille est juste une ingrate ! Je la sauve et je me reçois un pain ! »

Usopp : « Tu es arrivé, tu t'es débarrassé des bandits…Et après ? Comment était Tashigi ? »

Zoro : « Elle était allongé par terre, sa robe relevée… »

Sanji tout émoustillé : « Tu as vu sa culotte ! »

Zoro, énervé et après avoir frappé la tête de Sanji : « C'est pas le problème ! Sale pervers ! Je l'ai aidée à se relever… »

Luffy et Usopp : « Et après ? »

Zoro : « Après…Hum…Je…Je lui ai un peu crié dessus… »

Luffy : « Pourquoi t'as fait ça ? »

Zoro : « J'étais énervé par la situation…Et les mots ont dépassé mes pensées… »

Sanji, l'air sérieux, en train de s'allumer une cigarette : « Ne cherche pas plus loin…C'est ton comportement qui a mis en rogne Tashigi… »

Zoro : « Tiens donc…Et tu peux m'expliquer ? »

Sanji, en expulsant une bouffée de fumée de cigarette : « En principe, quand un homme sauve une femme d'une agression, il est de coutume de la serrer dans ses bras pour la rassurer…Mais comme la galanterie et toi, ça fait deux… »

Sanji, qui pensait recevoir un nouveau coup, commença à se mettre en garde pour l'esquiver mais il s'arrêta en voyant le visage désappointé de Zoro.

Le bretteur faisait la moue et son regard était songeur.

Luffy : « Bah ! T'en fait pas ! Sa colère va passer…Et puis c'est ton caractère qui est comme ça ! Si tu n'agissais de la sorte, tu ne serais plus vraiment « notre Zoro » ! Allez, Sanji ! Prépare-nous un bon repas et essayons d'oublier cette histoire ! »

Les jeunes gens rejoignirent Chopper, qui était resté dans la cuisine et s'installèrent à table, en attendant que les filles les rejoignent…

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Fin du 10ème chapitre