17ème Chapitre : Jalousie ?

Réalisant ce qu'il était en train de faire, Zoro lâcha subitement Tashigi. Il se leva et s'éloigna d'elle, se dirigeant vers le buffet où il prit appui pour se calmer.

Il fixait le sol, les points serrés. Essayant de comprendre pourquoi il avait réagit aussi violemment.

Tashigi le regardait, encore sous le choc, sans rien dire. Elle n'était plus très fière d'elle maintenant. Au contraire, elle se sentait coupable.

Elle décida de se lever et d'aller voir Zoro pour s'excuser sur son comportement provocateur qui avait été la cause de la perte de contrôle du jeune homme.

Elle s'approcha doucement vers lui, en évitant de trop tituber et lui murmura : « Pardon…Je n'aurais pas dû sous-entendre des choses…Je n'ai rien appris d'autre chez les Marines que ce qui concerne mes fonctions de militaire… »

Zoro quitta le sol des yeux et la fixa à son tour, le visage renfrogné : « Quand tu m'as embrassé tout à l'heure dans la réserve, tu avais l'air de bien savoir t'y prendre…Ce n'était pas ta première fois, n'est-ce pas ? »

Tashigi était interloquée. Réalisant enfin pourquoi Zoro avait réagit de cette façon : « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »

Zoro répliqua : « Tu m'as compris…Je ne suis pas le premier homme que tu embrasses ainsi, non ? »

Tashigi commençait à être mal à l'aise et n'appréciait pas trop la tournure de la conversation, ne sachant pas trop où voulait en venir le bretteur, mais elle décida d'être honnête avec lui et de lui dire la vérité.

« Oui, c'est vrai… » répondit-elle dans un murmure.

Zoro parut déçu de sa réponse. Son ton devint plus agressif : « Qui a eu l'honneur de ton premier baiser ? Ton supérieur, ce Smoker ! »

Tashigi, choquée et rougissante : « Quoi ! Mais pas du tout ! Le Colonel Smoker et moi, nous n'avons jamais…Oh mais non ! Ca va pas dans ta tête ! »

Zoro, sur un ton froid : « Tu es sur la défensive quand je parle de l'autre enfumeur…Qu'est-ce qu'il y a entre vous ! »

Tashigi : « Mais rien du tout ! Il n'y a jamais rien eu entre nous ! C'est mon supérieur ! Je le respecte et je l'apprécie, mais comme un mentor, rien d'autre !… Ma parole ! T'es jaloux ou quoi ! »

« Puff.. Moi, jaloux !…Ma pauvre fille ! Tu t'es regardée dans une glace ! » lui répondit le bretteur sur un ton cruel et ironique.

Tashigi le fixa, estomaquée par ses paroles. Elle sentait des larmes lui monter aux yeux.

Comment pouvait-il lui parler ainsi ? Pourquoi était-il gentil par moments, et tellement insensible et blessant à d'autres ?

La jeune femme le planta là et repartit, sans dire un mot, s'allonger dans le 'lit'.

Cette fois-ci, elle rabattit complètement la couverture sur sa tête, tentant de se cacher, allongée en position fœtale et tournant le dos à Zoro.

Le jeune homme culpabilisa aussitôt après avoir prononcé ces paroles. Il s'en voulait d'avoir été aussi cruel envers elle. Tout ça pour se cacher l'évidence à Tashigi et également à lui-même…

Il regardait, sans dire un mot, la boule sous la couverture faire des petits soubresauts et entendait de légers reniflements.

Il avait compris que Tashigi pleurait.

Zoro ne savait pas trop quoi faire.

Le fait de voir la jeune femme pleurer réveilla deux sentiments bien distincts chez lui : Tout d'abord de l'agacement. Il ne comprenant pas pourquoi les femmes pleuraient autant et étaient aussi susceptibles.

Mais il ressentait aussi de la culpabilité.

De la culpabilité d'être à l'origine de ces larmes, justement.

Il regarda à l'intérieur du buffet et pris un rouleau de papier, puis il s'approcha d'elle doucement et s'allongea à ses côtés.

Il était décidé à se faire pardonner.

Il ne voulait pas gâcher ce qu'il considérait comme une « complicité naissante entre deux épéistes » à cause d'une stupide réflexion méchante et vexante à l'encontre de la jeune Marine.

Tashigi avait senti le bretteur s'installer à ses côtés. Elle cessa de pleurnicher, ne voulant pas lui offrir ce plaisir en lui montrant qu'elle avait été touchée par son insulte.

Elle resta immobile, toujours cachée sous sa couverture, avec juste une petite ouverture au niveau de son nez pour laisser passer l'air.

Zoro sourit, attendri, devant la boule qui s'était figée à son arrivée.

Il lui dit doucement : « Tashigi…Sors de cette couverture…On dirait une tortue cachée dans sa carapace…»

La jeune femme ne bougeait toujours pas mais elle enrageait intérieurement de s'être fait traitée de 'tortue'.

Comme il ne constatait aucune réaction, il la tapota par petits à-coups avec son doigt, comme on taquinerait un jeune animal pour jouer avec.

Tashigi se recroquevilla encore plus sur elle. Mais elle ne disait toujours rien.

Zoro, le ton radouci : « Allez !…Arrête de bouder…Je m'excuse pour ce que je t'ai dit…Je ne le pensais pas…Tiens, je t'ai apporté du papier pour que tu essuies tes larmes… »

Il entendit alors une voix étouffée provenant de la boule : « Je pleure pas ! »

Le bretteur sourit en entendant enfin Tashigi. Il lui répondit sur un ton espiègle, pour dédramatiser la situation : « Mais si, tu pleures !…'Petite tortue' pleine de chagrin ! »

Alors là, ça en était trop pour Tashigi. Elle ne supporterait pas qu'il l'appelle une nouvelle fois ainsi !

Elle se retourna et se dégagea d'un seul coup de la couverture et lui cria : « Arrête de me traiter de 'Tortue' ! »

Zoro ouvrit les yeux en grand devant le spectacle que lui offrait maintenant Tashigi.

L'effet de surprise envolé, il se mit à éclater de rire : « Ah ah ah ! Oui, tu as raison ! On dirait plutôt un escargot avec sa bave qu'une tortue ! », puis il tendit le rouleau de papier à la jeune femme, toujours en riant, pour qu'elle s'essuie le visage couvert de larmes et de morve.

Tashigi fit la grimace, humiliée de présenter son visage ainsi défiguré par ses « sécrétions nasales ». Car même si elle n'était pas le genre de femme coquette et superficielle qui fait constamment attention à son apparence, elle n'en restait pas moins femme…Et le fait de se montrer à un homme, la morve au nez, c'était à la limite du supportable pour sa fierté personnelle…

Elle hésitait sur ce qu'elle devait faire. Soit se recouvrir de sa couverture pour se cacher de nouveau dans sa honte, ou bien prendre le rouleau de papier tendu par le bretteur.

Elle regardait Zoro rire de bon cœur comme un enfant, et elle remarqua que le jeune homme ne semblait pas plus dégoûté que ça en la voyant.

Elle se radoucie. Apparemment, ça ne le gênait pas, cette vision morveuse d'elle.

Et puis son rire était communicatif et la jeune femme commença à sourire, tout en s'essuyant avec le papier, assise sur les couvertures. Ensuite, elle se moucha bruyamment.

Zoro ri encore plus fort en entendant le bruit sonore émit par le mouchage de la jeune femme.

Tashigi lui donna une petite tape sur le torse : « Arrête de rire, c'est pas drôle !».

Elle essayait d'afficher un air outré mais elle perdit vite son sérieux et se mit à rire également.

Tout en riant, des pensées confuses la traversaient. Pourquoi suffisait-il que Zoro affiche un sourire et rit avec elle pour qu'elle en oublie automatiquement ses insultes et son comportement précédant ?

Leur crise de rire passée, Zoro redevint sérieux. Il la fixa intensément dans les yeux : « Je suis sincère…Pardon pour tout à l'heure…Je t'ai dis des choses blessantes que je ne pensais pas… »

Tashigi regardait Zoro avec un air triste, elle voulait comprendre : « Pourquoi les as-tu dites, alors ? »

Zoro baissa les yeux et murmura : « Parce que je ne suis qu'un con…»

La jeune femme était touchée par ses excuses. Elle posa sa main droite sur l'épaule nue du bretteur et lui dit : « C'est oublié…Ne t'en fait pas… »

Le bretteur, se sentant encouragé par le pardon de la jeune femme, décida de se lancer et de dire tout ce qu'il avait sur le cœur : « En fait…Ca m'énerve de savoir que quelqu'un t'ait touchée avant moi…»

Tashigi rougit violemment et baissa les yeux. Son cœur battait la chamade.

Elle lui répondit toute de même, comme pour se justifier d'une faute dont elle n'était pourtant pas coupable : « C'était il y a longtemps… Avant…Avant de m'engager dans la Marine, j'avais un petit ami…Il m'a trompée avec une autre fille alors je l'ai quitté…Voilà… »

Zoro lui demanda, hésitant : « Tu l'aimais ? »

Tashigi était vraiment embarrassée par les questions du bretteur, elle ne savait pas quoi répondre : « Je…Je ne sais pas… »

Zoro : « Si tu hésites, c'est que tu ne l'aimais pas… »

Tashigi le regarda tristement : « Peut-être que tu as raison…Mais pourquoi toutes ces questions ? »

Zoro : « Comme ça… »

Et sans attendre de réponse, il s'approcha un peu plus d'elle et se pencha pour l'embrasser sur le bras, juste au dessus du bandage.

Tashigi frémit au contact des lèvres de Zoro sur sa peau.

Ils étaient tous les deux assis sur les couvertures. Elle ne savait pas trop quoi faire, surprise de la réaction du jeune homme. Elle se contenta de fermer les yeux en sentant le souffle chaud de la respiration de Zoro contre sa peau.

Ne Constatant aucune résistance de la part de la jeune Marine, Zoro continua à l'embrasser en remontant doucement jusqu'à son épaule.

Il atteignit ensuite le cou de la jeune femme.

Tashigi avait toujours les yeux fermés, et en levant la tête pour laisser plus de place aux lèvres de Zoro dans son cou, elle lui demanda d'une petite voix : « Qu'est-ce que tu fais ?… »

Zoro murmura entre deux baisers : «Est-ce que tu sais ce qui se serait passé entre nous, tout à l'heure, dans la réserve, si les brigands n'avaient pas attaqué le bateau ?… Tu m'as excité comme un fou…»

Tashigi avait rouvert les yeux mais ne répondit pas. Elle n'allait quand même pas lui dire qu'au départ, elle l'avait embrassé juste par jeu et pour lui donner une bonne leçon…Même si après, elle y avait pris goût…

Zoro enchaîna, comme pour se justifier : « Tu n'es vêtue que de cette couverture…Et tu m'a dit qu'on allait dormir ensemble…Je ne suis pas un gamin, Tashigi…Je suis un homme…»

Bien que connaissant déjà la réponse, vu le comportement pressant du bretteur, Tashigi lui demanda alors : « Qu'est-ce que tu veux ?…»

Zoro pris le visage de la jeune femme entre ses mains et plaqua son front contre le sien en fermant les yeux : « Tu sais ce que je veux…Mais je ne ferai rien si toi, tu ne veux pas… »

La jeune femme sourit.

Elle prit les mains de Zoro dans les siennes et les dégagea doucement de son visage.

Elle hésitait encore un peu mais les paroles de Zoro et la promiscuité de leurs corps avait mis le feu en elle.

Sa raison lui dictait bien de ne rien faire mais le désir qui montait au plus profond de son ventre, décuplé par l'effet inhibiteur de l'alcool et l'environnement si romantique lié au feu de cheminée et au bruit de la pluie tombant sur le toit la poussa à répondre positivement à la demande de Zoro.

Elle ferma les yeux et dirigea ses lèvres vers celles du jeune homme.

Leurs deux bouches se lièrent dans un baiser passionné.

Par ce geste, elle voulait faire comprendre au bretteur qu'elle était d'accord pour aller plus loin, cette nuit…Avec lui…

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Fin du 17ème chapitre

Est-il vraiment nécessaire de vous préciser que le prochain chapitre sera classé LEMON ? ;-)

Sinon, j'ai lu quelque part qu'au Japon, c'était très malpoli de se moucher en public…Evidemment les personnages de One Piece n'ont pas de nationalité mais la culture japonaise est bien présente quand même ! (sinon, on les verrait se faire la bise quand ils se rencontrent, comme nous, petits français, vous ne croyez pas !)