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37ème Chapitre : Souvenirs retrouvés
« Ma petite tortue… » répéta Zoro avec un grand sourire aux lèvres.
Tashigi fit la moue : « Pourquoi tu m'appelles comme ça ?… »
Zoro en riant : « C'est comme ça que je t'ai appelée quand on était dans la cabane… »
Tashigi, étonnée : « De quelle cabane parles-tu ?… »
Zoro : « De la cabane où on s'est réfugié tous les deux la nuit dernière pendant la tempête… »
Tashigi : « Comment ça ?…Explique-moi… »
La jeune femme était toujours allongée, les draps remontés au-dessus de sa poitrine avec ses mains sorties et posées sur son ventre.
Ses cheveux bleu nuit étaient étalés sur l'oreiller blanc tandis qu'elle tournait la tête sur sa gauche dans la direction où était assis Zoro.
Le bretteur la regardait de toute sa hauteur et son cœur se serra à la vue du visage souriant et aux grands yeux noirs que Tashigi levait vers lui.
En souriant tendrement, il lui répondit : «Comme je te l'ai dit tout à l'heure, Kai et sa bande ont attaqué le Vogue Merry…Et tu es partie à la poursuite de ce salopard à travers la nuit…Je vous ai suivis dès que j'ai pu… »
Son expression devint plus grave à l'évocation de la suite des événements : «Et puis…Tu as réussi à le rattraper…Et tu as voulu le tuer… »
Tashigi fronça les sourcils d'inquiétude et bredouilla : « Mais…Mais je… »
Zoro l'interrompit : « C'est normal que tu ais ressenti ça après ce qu'il avait voulu te faire…Quoiqu'il en soit, je suis arrivé à temps pour t'empêcher de commettre l'irréparable…Et c'est moi qui l'ai tué…»
Tashigi : « M'empêcher de commettre l'irréparable ?… »
Zoro : « Oui…Je ne veux pas que tu te salisses les mains…Tu es une Marine et tu agis du côté de la justice…Alors que moi, je suis un pirate… »
Tashigi sentit son cœur s'accélérer. Elle était touchée. Elle baissa les yeux tristement : « Je ne sais pas quoi dire…»
Zoro, en fixant le plafond : « Il n'y a rien à dire…Je suis content de t'avoir vengée pour ce qu'il avait osé te faire… »
Tashigi, en murmurant doucement : « Mais…Et la blessure que j'ai au bras…Tu as dit tout à l'heure que ce Kai m'avait tiré dessus… »
Zoro, en soupirant : «Oui, c'est vrai…Avant que je ne le tue, il a eu le temps de me mettre en joue avec son arme…Et tu t'es jetée sur moi pour me protéger… »
Alors que le jeune homme était en train de prononcer ces derniers mots, Tashigi eut soudainement un flash.
En une fraction de secondes, elle se revit dans une forêt en pleine nuit.
La pluie battante fouettait son visage, elle avait froid, elle n'était que très légèrement vêtue dans une petite chemise de nuit complètement trempée.
Elle revit l'éclair provoqué par le coup de feu tiré par cet homme au sourire sournois. Et puis il y eut cette douleur immense qui lui déchira le bras.
Elle revit le visage inquiet de Zoro quand elle s'écroula dans ses bras.
Et enfin, elle revit le bretteur se lancer sur Kai et le trancher avec ses sabres.
Elle se redressa et se tourna vers Zoro en s'écriant : « Mais oui !…Je me souviens !…Je me souviens du coup de feu…De ce Kai !…Ca y est, je m'en souviens !… »
Et elle se leva d'un bond du lit et commença à faire les cent pas.
Zoro avait d'abord écarquillé les yeux en entendant la jeune femme crier si subitement.
Une joie l'avait ensuite envahi quand il avait réalisé ce qu'elle venait de dire.
Pour lui, ça signifiait que si Tashigi se rappelait de ce qu'ils avaient vécu ensemble alors peut-être qu'elle leur donnerait l'occasion de reprendre leur histoire là où ils l'avaient laissée quand elle avait perdu sa mémoire.
Il resta assis sur le futon et la suivi du regard en s'exclamant : « C'est génial, Tashigi…Et de la cabane ?…Tu t'en rappelles ?… »
Tashigi se concentra alors et essaya de retracer la suite de ses souvenirs après la mort de Kai.
Comme une spectatrice de sa propre existence, elle revit donc quand ils se perdirent dans la forêt, leur arrivée dans la cabane, le feu de bois et quand ils enlevèrent leurs vêtements mouillés pour se vêtir de couvertures.
Puis elle revit leurs baisers et quand ils firent l'amour tous les deux.
Elle se mit alors à rougir violemment quand elle réalisa ce qu'ils avaient fait ensemble.
La jeune femme fit une moue embarrassée et tourna légèrement la tête pour regarder Zoro.
Le bretteur la fixait en silence, attendant sa réponse en lui souriant avec des yeux pleins de douceur mêlés d'un peu d'appréhension.
Tashigi retourna vite la tête en grimaçant et, pour se donner une contenance, elle se dirigea vers le flacon de produit pour les lames qui était toujours par terre. Elle se pencha en vitesse et le ramassa pour le poser sur le bureau.
Toujours sans rien dire, elle se précipita ensuite dans la salle de bain et ouvrit le robinet. Elle y remplit le verre à dent et bu l'eau d'une seule traite.
Zoro avait observé silencieusement le petit manège de la jeune femme. Il ne comprenait pas trop ce qu'elle était en train de faire mais tout ce qu'il savait, c'est qu'elle n'avait pas répondu à sa question.
Il se leva donc du futon et entra, lui aussi, dans la salle de bain.
Lorsque Tashigi le vit dans le reflet du miroir, elle se retourna pour lui faire face.
Elle avait les yeux brillants et les joues écarlates.
Elle croisa ses bras sur sa poitrine afin de se couvrir du mieux qu'elle pouvait mais resta silencieuse.
Zoro se racla la gorge : « Heu…Alors ?…Tu te souviens de la cabane ?… »
Tashigi baissa les yeux et répondit d'une petite voix : « Oui…Je m'en souviens…Ca y est… »
Le bretteur ne pu s'empêcher de rougir également devant la réaction embarrassée de la jeune Marine.
Tashigi, bredouillante : « Heu…C'est une situation un peu…Un peu embarrassante… »
Zoro grimaça : « Qu'est ce qui est embarrassant ?…Qu'est ce qui t'embarrasse, Tashigi ?… »
Tashigi, en se raclant la gorge : « Bah tu sais…Heu…Ce qu'on a fait dans la cabane… »
Zoro, en parlant d'une voix sourde et en la fixant intensément : « Tu veux dire quand on a fait l'amour ?… »
Tashigi répondit, mal à l'aise : « Oui…Quand on a fait…Heu… »
Zoro se sentait en position de force à cet instant là.
Il devait lui montrer qu'il était l'homme de la situation et celui qui assumait parfaitement ses actes et même qui les revendiquait : « Quand on a fait l'amour, Tashigi…Et ce serait bien qu'on en parle, non ?…Parce que si tu sondes dans tes souvenirs, on n'a pas encore eu l'occasion de le faire… »
La jeune femme se mit à déglutir. Elle avait le cœur qui battait à tout rompre.
Elle se rappelait maintenant qu'elle avait esquivé toute discussion dès leur réveil dans la cabane, et même qu'elle avait repoussé Zoro…Et elle se souvenait aussi de sa discussion avec Chopper qui l'avait rassurée sur un risque présumé de grossesse.
Comme s'il pouvait lire dans ses pensées, Zoro se mit alors à aborder ce sujet. Il fit bien attention de ne pas mettre la puce à l'oreille de Tashigi sur le fait que ce soit Chopper qui ait vendu la mèche.
Le bretteur savait que son petit nakama tenait à son rôle de médecin et le fait qu'il ait trahi le secret médical – pour le bien de Tashigi et de Zoro – le mettrait terriblement mal à l'aise si Tashigi était mise au courant de sa « fuite d'information ».
Il regarda donc la jeune femme droit dans les yeux et lui murmura d'une voix rassurante : « Tu te rappelles que le lendemain, tu as cherché à me fuir ?…J'y ai beaucoup réfléchi et…Et si c'est parce que tu as peur de quelque chose…D'une grossesse, par exemple…Je voudrais que tu saches que je suis prêt à assumer la totalité de mes actes… »
Tashigi fut surprise : « Je…Je ne sais pas quoi dire…Heu…Je te remercie de te soucier ainsi de moi…Je suis touchée…Sincèrement…Merci…Zoro… »
Le jeune homme afficha alors un grand sourire.
C'était la première fois depuis qu'elle avait été réanimé de sa noyade qu'elle l'appelait enfin par son prénom.
C'était sans doute un bon signe, pensait-il.
Le bretteur enchaîna, confiant : « Tu n'as pas à me remercier…Je suis sincère…Je ne te laisserai jamais tomber, Tashigi…Tu peux me croire… »
La jeune Marine se mit à rougir de plus belle. En tant que femme, elle comprenait parfaitement les subtilités du langage amoureux… et là…Ca ne faisait aucun doute : Zoro était en train de lui faire passer un message.
Elle commençait à connaître le caractère du pirate et elle savait qu'il n'était pas le genre d'homme à déclamer des 'je t'aime' à tout va ou bien à organiser des dîners au chandelles et réciter des poèmes romantiques comme pourrait le faire Sanji, par exemple.
Non, elle savait que ces mots qu'il venait de prononcer, avaient une valeur bien particulière et maintenant qu'elle y repensait, le flacon de produit d'entretien pour les lames de sabre qu'il lui avait offert n'était peut-être pas un acte si anodin que ça…
Elle lui sourit alors et le regarda avec de grands yeux pleins de tendresse.
Zoro lui rendit son sourire et pencha ensuite doucement son visage vers elle.
Il se senti encouragé à continuer par la jeune femme quand celle-ci ferma les yeux et leva légèrement sa tête vers lui.
Sans attendre, le bretteur posa délicatement ses lèvres sur les siennes...
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Fin du 37ème chapitre
Pour l'amnésie de Tashigi, je continue le processus logique. Après la cicatrice de Zoro, c'est sa blessure à elle qui lui revient en mémoire et notamment le choc provoqué par la douleur ressentie quand la balle du pistolet l'a effleurée…Et après, évidemment, tout commence à s'éclairer dans sa tête !
