DISCLAIMER : Tous les personnages ainsi que l'univers de HP appartiennent à JK Rowling.
Auteur : Windseeker2305
Précédemment :
« Merci d'enseigner à Dudley la magie. »
« Je ne le fais que parce que tu as demandé… Et aussi parce que je me sens légèrement coupable à propos de ce qu'il est arrivé à Tunnie et son homme il y a quelques années. »
« Oui ! Nous n'avons jamais parlé de ça ! » lui lança Harry avec un regard accusateur. Sirius fut content d'entendre le train siffler pour un départ imminent et rit de soulagement.
« Nous en reparlerons une autre fois chiot. Tu ferais bien d'y aller ! » Sirius lança pratiquement son filleul en haut des marches, et celui-ci lui cria des obscénités pendant que le train sortait de la gare, laissant derrière lui un quai rempli de parents et protecteurs saluant le départ des enfants.
CHAPITRE SECOND
UN TRAIN ET UN CHAPEAU.
Une fois dans le train, Hermione et Drago prirent les devants, montrant leur badge de Préfets-en-chef reluisant à quiconque passait par là. Hermione restait sur ses positions face à Drago quant à l'attitude qu'ils devaient avoir dans le train. Drago était pour se détendre avant et après la réunion des préfets, et ne pas bouger un orteil. Il ne voulait pas gérer les premières années avant d'être arrivé à Poudlard. Mais Hermione ne le laisserait pas faire. Elle se rappelait très bien ce que ça faisait d'être une première année terrifiée d'aller à la célèbre école. Finalement, elle demanda son avis à Harry.
« Tu avais des amis qui t'attendaient dans le train, Drago. Des amis que tu connaissais depuis des années. Tu n'avais rien à craindre et tu savais déjà à quoi t'attendre. Pour notre part, il n'y avait aucune garantie sur ce qu'il allait nous arriver. Poudlard n'était pas seulement une nouvelle école, c'était aussi un nouveau monde dans lequel nous n'avions aucune connaissance à laquelle poser des questions. »
Finalement, Drago décida d'aider Hermione seulement parce que cela ferait plaisir à Harry. Il était alors en train de guider les premières années dans le couloir du train. Drago regarda par-dessus son épaule en entendant la voix de Hermione, et la regarda sans enthousiasme tandis qu'elle aidait des nouveaux arrivés à trouver un compartiment un peu plus loin. Elle lui renvoya son regard avec un sourire suffisant. Drago ne refuserait rien à Harry, sauf si cela pouvait mettre en jeu sa vie. Satisfaire son compagnon lui faisait plaisir, et Hermione le savait ! Elle en jouait même, utilisant Harry pour obtenir ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle voulait en ce moment, c'était sa coopération.
Le regard de Drago se rétrécit alors qu'il ouvrait une porte de compartiment à moitié rempli pour y mettre trois premières années. Les occupants levèrent sur eux un regard surpris en les voyant entrer. « Vous êtes tous des premières années ! Vous devriez tous rester groupés ! » ordonna-t-il aux élèves tremblotants. « Et bien ? Ne restez pas assis ! Parlez-vous- » Drago fut tiré hors du compartiment et Hermione claqua la porte derrière lui.
« Malefoy ! Tu ne peux pas parler aux premières années comme tu le fais ! » lui cria-t-elle dessus. « Tu les effrayes ! »
Drago croisa ses bras et la regarda de haut. « Ce n'est pas de ma faute, Granger » il ricana en regardant la porte. « Ils sont tout le temps effrayés. » Autour d'eux, de plus anciens élèves venant des compartiments voisins sortirent leurs têtes pour apercevoir l'altercation entre les deux préfets-en-chef.
« Nous sommes supposés les aider à se faire des amis, et à rester amis malgré la Répartition. » siffla-t-elle silencieusement, consciente d'avoir un auditoire.
Drago arqua un sourcil en l'étudiant un certain moment. Quand il parla, se fut d'une voix sans timbre. « Granger, quelqu'un t'a déjà dit d'aller te faire foutre ? »
Il fut soudain amené au niveau de la tête de la demoiselle, leurs nez se touchant. Apparemment, elle ne voulait pas jouer le jeu pour le public. « Sois gentil, Drago. Ou sinon » chuchota-t-elle à nouveau.
Quand Drago s'adressa à la brunette, son ton était penaud et pas plus qu'un murmure pour qu'elle seule puisse l'entendre. « Très bien, Hermione. Merlin, calmes-toi. » Il se recula et frappa la main qui agrippait l'avant de sa robe. « Je dirais à Harry que tu as levé la main sur moi. » Il se moqua d'elle pour garder la tête haute face à son public, avant de faire demi-tour pour trouver d'autres premières années à impressionner.
Harry souffla d'ennui dans sa tête. Les compartiments exigus croulaient sous l'abondance d'élèves. La plupart d'entre eux conservaient leur distance. Alors qu'il traversait la foule, cherchant des sièges, il se demandait combien d'entre eux croyaient qu'il était un mangemort ou alors s'il avait finalement vendu son âme à Voldemort. Combiens de ses camarades de classe avaient cru les propos de la Gazette quand ils avaient publié un article sur le lien qu'il y avait entre l'enfant chéri de gryffondor et le Dieu du Sexe de serpentard. Est-ce que quelqu'un savait que Drago et lui étaient des âmes sœurs ? Et combien savaient pour sûr qu'ils étaient des Ukatae ? Combien d'informations Dumbledore possédait-il à son propos ? Voilà toutes les questions qui encombraient son esprit pendant qu'il rejoignait le compartiment qui avait été sécurisé par Tom.
Harry ?
Hmm ? Il dépassait un groupe de septièmes années de serdaigle. Tous avaient leur regard méfiant plaqué sur lui. Ils lui jetaient des coups d'œil signifiant qu'ils croyaient quelques-unes des histoires ridicules racontées par la Gazette des Sorciers, et étaient enclins à croire qu'il voulait prendre le contrôle du monde avec Lord Voldemort en achevant chaque être humain à portée de baguette. En retour à leur méfiance exagérée, Harry colla le sourire du parfait gryffondor sur son visage en les saluant gaiement.
Hermione et moi avons besoin de nous rendre à l'avant du train pour assister à la réunion des préfets, lui dit Drago.
Très bien. Tu viendras me rejoindre une fois que ce sera fini ?
Bien entendu. Je ne te laisserai pas seul avec Tom bien longtemps. Tu vas le rendre fou sinon.
Harry rigola tout seul. C'est possible. Il trouva Tom assis avec Ginny et Blaise, dans un compartiment au milieu du train. Tom regardait par la fenêtre quand Harry entra.
Harry fit un sourire alors qu'il s'asseyait près de son frère. « Luther ? »
Tom se tourna vers lui en entendant sa voix et fit la grimace. « Ont-ils oublié qui je suis ? » il demanda, faisant un signe pour désigner le couple en face de lui, en train de s'embrasser allègrement. « Doivent-ils vraiment faire ça devant moi ? » Un grondement venant du fond de sa gorge s'élevait, et il glissa vers le bord de son siège. « Je peux vous lancer un Crucio, tous les deux, sans même lever le petit doigt ! » siffla-t-il, les surprenant.
« Luther, sérieux. T'es trop tendu. » entama Harry avec un visage calme. « Crois-moi quand je te dis que s'envoyer en l'air aide avec ce genre de tension. Tu devrais te trouver une jeune et jolie petite sorcière. » Harry fit un clin d'œil à Blaise juste avant de se faire épingler par le regard hagard de Tom. « Ou bien un sorcier. Je m'en fiche, du moment que ça te détend. Ok, grand frère ? » Harry le gratifia alors 'du sourire'. Tom le regarda stupidement, jusqu'à ce qu'Harry se détourne de lui.
Drago, avec une joie non dissimulée, commença à rire. C'est parfait ! Weasmoche est préfet ! Tu devrais voir sa tronche, Harry. Le moment où il a remarqué les badges de Chefs- Oh, et c'est parti… le voilà, crachant à qui veut l'entendre que nous ne pouvons pas être les Préfets-en-Chef. Que nous sommes malfaisants… Bla bla bla… Sérieusement Harry, qu'as-tu pu bien voir en ce débile ? Hermione aussi ! Oh, Merlin, et il continue… Je pense que je vais le tuer. Ce teint rouge sur sa tronche me donne des migraines.
Non, Drago ! N'y pense même pas !
Ok, ok. Pas de meurtre. Mais ce n'était pas loin. C'est une bonne chose qu'Hermione ait la tête sur les épaules. Je me demande comment Weasmoche réagirait si je lui disais que son ex petite-amie avait tué un homme moins de 24 heures auparavant en utilisant le sortilège de mort. Et toi, comment penses-tu qu'il prendrait la chose ?
Drago...Prévint Harry.
Bien ! Tu gâches toujours mon plaisir. Ah, je dois y aller. Hermione me dévisage. C'est l'heure de commencer la réunion... Et ensuite de guider de nouveau tous ces innocents agneaux courant après nous. Soupira Drago de façon dramatique. Ô joie, ajouta-t-il avec le sarcasme digne des Malefoy.
Avec un sourire, Harry laissa retomber sa tête contre l'assise du siège et leva ses pieds pour les poser sur la banquette lui faisant face. Tom dévisagea Harry, qui l'ignora, pour finalement attraper ses pieds et les jeter au sol.
« Nous voulons que les autres nous remarquent. Mais pas en étant avachi. Tiens-toi droit. »
« Nous sommes dans un compartiment du train, entre amis. Ce n'est pas comme si je me tenais assis en face de la communauté sorcière en ce moment précis. Je suis épuisé. Je déteste me lever tôt, et je veux faire une satanée sieste ! Alors arrête de me harceler ou bien je demande à Lovely de s'occuper de toi. » finit Harry en caressant son cou, à l'endroit où tout le monde supposait que le serpent se tenait, invisible. Ses chaussures finirent encore une fois sur la banquette.
« Ne me menace pas avec ton serpent, Potter. Le mien est plus gros. » répliqua cette fois-ci Tom, en usant de sa baguette pour enlever les pieds de Harry.
« Oui, mais elle n'est pas là, n'est-ce pas ? Tu ne peux pas te permettre d'avoir un serpent rampant dans les alentours. Elle ruinerait ta couverture. » Harry reposa ses pieds en face.
Tom leur donna un coup une nouvelle fois. Blaise et Ginny se tenaient assis calmement, regardant la scène qui se déroulait devant leurs yeux avec amusement, leurs regards allant de l'un à l'autre à chaque fois qu'ils prenaient la parole. « Tu la verras bien assez tôt, Harry. »
Un sourire vint orner les lèvres du brun alors qu'il posait ses pieds une énième fois sur la banquette, croisant cette fois-ci ses pieds au niveau de ses chevilles. Il pouvait quasiment voir Tom grincer des dents. Ce qui le fit rire. « Ça t'énerve tellement, hein ? Serait-ce ta bête noire ? Es-tu en train d'envisager de me couper les jambes au niveau des genoux ? Je parierai là-dessus. »
« Ça te servirait à quelque chose si je le faisais. Si tu ne gardes pas tes pieds au sol définitivement, j'en parlerais à Drago. » Tom lui sourit froidement. « Et nous savons tous à quel point Drago donne de méchantes leçons, tout comme Hermione, particulièrement quand il s'agit de faire la leçon sur le maintien, la grâce et la perfection. » Son sourire s'agrandit quand il vit Harry pâlir. « J'ose espérer que Drago a déjà eu le plaisir de te faire la même leçon un sacré nombre de fois déjà. Voudrais-tu l'entendre encore une fois ? »
Les chaussures de Harry tombèrent lourdement au sol. « Non, je ne veux pas l'entendre encore une fois, merci ! » répliqua-t-il avant de tourner vers Ginny et Blaise les yeux écarquillés d'incrédulité. « Ça dure des heures! »
« Je sais mon pote » répondit sombrement Blaise. « Je l'ai déjà entendu auparavant. Personnellement, je pense juste que Drago adore s'entendre parler. »
« Il aime vraiment ça ! » confirmèrent Harry et Tom.
Ginny se pencha en avant avec un grand sourire. « Si je venais de vous rencontrer, j'aurais juré me trouver face à de vrais frères plutôt que des frères liés par un rituel de sang. Étant donné qui vous êtes tous les deux... Je n'aurais jamais pensé que vous finiriez frères! »
« Le Destin nous prend tous par surprise, » lui dit Tom.
« Nous n'avons parlé à personne de votre nouveau lien fraternel pour l'instant. Je me demandais si vous vouliez garder le secret pour vous ? »
Tom et Harry se regardèrent. « Raconte-le à tout le monde, par tous les moyens, s'il-te-plaît. » lui répondit Tom.
« Ouais, mais gardes l'identité de Luther jusqu'à ce qu'il décide qu'il est temps de faire tomber son glamour définitivement. Malgré tout, quel choc ça va être pour Dumbledore d'apprendre que Drago et moi avons fait de Hermione et Luther nos frère et sœur. »
« Pourquoi ? Ça fait une différence ? » demanda Blaise.
« Oh oui, et même plein. » Harry se pencha en avant et continua doucement. « Dumbledore n'a jamais voulu que Tom aime quelqu'un, qu'il sache ce qu'il pourrait ressentir grâce à cette émotion, parce que, de toutes les choses qu'il m'a dites, une seule est vraie. L'amour est une forme de magie très puissante, peu importe la façon dont tu l'abordes. Dumbledore savait ce qu'aurait pu accomplir Tom s'il s'était entouré de ceux qui l'auraient aimé, avec ce puissant soutien entre ses mains. Je suppose que c'est l'une des raisons qui l'a poussé à entraîner Tom sur le chemin de la haine. Ai-je raison ? » Le brun balaya le compartiment du regard et un sourire orna son visage. Tom regardait attentivement le paysage défilant devant ses yeux, et Harry put apercevoir une rougeur sous son col.
« Tu me gênes, Harry. » La voix de Tom était à peine audible, et seul le brun put l'entendre.
D'un coup, l'ancien Sauveur du monde sorcier sautilla sur son siège comme un enfant excité. Il sortit de ses poches un rouleau de parchemin et invoqua une plume de ses affaires, ignorant les autres tandis qu'il analysait le contenu de son parchemin. « Ah ha ! Le voilà ! » Harry griffonna quelque chose, avant de rouler rapidement le parchemin et de le ranger.
« C'était quoi, ça, et pourquoi tu te comportes comme Hermione ? » lui demanda Ginny.
« Drago et moi avons un pari… Concernant Tom. C'est tout ce que je dirais. »
Tom étudia le profil de Harry avant de se renfrogner. « Je voudrais voir cette liste. Maintenant. » ordonna-t-il doucement.
« Non. Je n'en ai pas fini avec elle. » Harry refit face à Blaise et Ginny et se dépêcha de changer de sujet avant que Tom revienne dessus. « Donc oui, notre relation fraternelle n'a pas besoin de rester secrète. Juste, ne le dites pas à Ron tant que je ne suis pas présent. Je veux voir la tête qu'il fera en l'entendant. »
Hermione perdait doucement mais sûrement patience. Elle essayait de dicter aux autres les différentes responsabilités inhérentes aux préfets. Mais personne ne l'écoutait vraiment. Au lieu de ça, ils observaient la tension entre elle, Ron et Lavande prendre de l'ampleur. Le rouquin refusait de se taire. Encore moins de cesser de déblatérer à propos des sorcières et sorciers Noirs, et de comment l'école pouvait encore en accepter dans son enceinte en tant qu'étudiants. Et Lavande approuvait ses moindres dires, confirmant ce qu'il disait par de brefs mots d'encouragement à chaque fois qu'il se faisait entendre.
« C'est très important ! » s'écria-t-elle, mordante. « Si vous ne pouvez pas prendre ça au sérieux- »
« Mais je suis sérieux ! » cracha Ron. « Il est hors de question que j'obéisse à des Préfets-en-Chef mangemorts ! »
« Pour la dernière fois, nous ne sommes pas des mangemorts ! » Hermione lui fourra son avant-bras dépourvu d'une quelconque marque sous le nez. « Arrête de lancer de fausses accusations à tout-va ! » Elle ne loupa pas le regard avide de chaque préfet présent dans le compartiment sur son avant-bras, avant de se diriger vers Drago, qui regarda régulièrement derrière lui sans bouger. Il ne ressentait pas le besoin de montrer son poignet, et ne le ferait pas, sauf s'ils le lui demandaient. Ce qu'ils ne feraient jamais.
« Alors, comme je le disais à l'instant… Si tu ne prends pas cette réunion au sérieux, Ronald, j'ai bien peur de ne pas avoir d'autres choix que de signaler ton attitude et insister sur le fait que gryffondor doive trouver un préfet de septième année plus adéquat. Tu ne vois pas les autres préfets en faire toute une histoire, n'est-ce pas ? Alors, à moins que tu n'aies quelque chose de pertinent à dire, en rapport avec la listes des tâches dévouées aux préfets, » elle secoua un bout de parchemin dans les airs, « je te suggère de te taire et de me laisser continuer. »
« Petite pouffiasse ! » Ron bondit sur ses pieds et fit un pas en avant. « Tu passes quelques mois avec Potter et les Malefoy, et soudainement, tu joues les grandes toutes puissantes avec nous. »
« Tu devrais retourner t'asseoir Weasley. Autrement, tu risques d'avoir un accident. » s'exprima Drago lentement, avançant pour s'interposer entre sa sœur et la fouine. « Tu pourrais bien tenir compagnie à Mme Pomfresh pour ta première nuit. »
Hermione leva les yeux au ciel en entendant Lavande haleter puis agripper la manche de Ron. Ron la regarda en fronçant des sourcils, avant de libérer sa manche. « Tes menaces ne me font pas peur, Malefoy. » Ron prouva son courage en reculant d'un pas juste après s'être exprimé.
Le visage de Drago s'apaisa en souriant. « Je ne te fais pas des menaces. Je prédis ton avenir. » Le blond rencontra le regard du roux et ne le lâcha plus. Il était hors de question qu'il détourne les yeux le premier. Mais… Chaque seconde passée lui donnait des envies d'arracher la tronche de Weasley.
« Vas-y, Hermione. Continues à nous lister les devoirs des préfets. » proposa Susan Bones assez vite, l'air qu'avait Malefoy et Ron ne lui disant rien qui vaille. Malefoy souriait toujours, mais Susan pensait que quelque chose n'allait pas avec celui-ci. Peu importe ce que c'était, elle savait que ce n'était pas une bonne chose, pour aucun d'entre eux.
Hermione offrit un sourire à Susan, la remerciant de son intervention. Elle pressentait que Drago avait atteint les limites de sa patience, et ça les desservirait s'il s'en prenait à Ron en l'attaquant. Détournant le regard, elle eut un bref échange silencieux avec Pansy. Ils n'avaient pas encore abordé le sujet de son père. Tout le monde avait dû promettre à la préfète de ne rien dire à Pansy à ce propos car Hermione avait planifié de le faire d'elle-même, étant donné qu'elle était celle qui lui avait ôté la vie. Il était de sa responsabilité d'en parler à sa camarade. Elle savait qu'elle devait le faire, et en assumait les conséquences. Mais ne pas savoir à quoi s'attendre de la serpentarde ne l'aidait pas à se préparer à la confrontation.
Ça aurait pu aider Hermione de savoir que Pansy était consciente qu'il s'était passé quelque chose avec son père. Mais aucun autre n'avait pris la peine de prévenir la gryffondor que ses frères avaient laissé glisser quelques indices à Pansy toute la semaine sur la situation délicate dans laquelle se trouvait son paternel. Et donc que la jeune demoiselle était déjà prête à recevoir une nouvelle dramatique. Elle détestait son père, et l'idée de le perdre ne l'atteignait pas plus que ça.
Retournant au présent, Hermione prit une grande inspiration et continua à débiter le reste de son parchemin, contente que Ron se tienne à carreau. Au moins gardait-il la bouche close, même s'il n'en pensait pas moins.
« Une dernière chose, » ajouta-t-elle à la fin de la réunion. « Cette année, nous allons accomplir une chose que Dumbledore nous prie de réaliser depuis des années. Nous allons unifier les Maisons et nous allons le faire en montrant l'exemple aux autres élèves. »
« Et de quelle façon souhaites-tu que nous accomplissions cette tâche ? » demanda méchamment Théodore Nott, assis derrière Pansy.
« Je viens de le dire. En leur montrant l'exemple. Aidez des élèves de chaque Maison. Créez des clubs et des groupes d'études accueillant des étudiants de tous horizons, ce genre de choses. Et par-dessus tout, encouragez les étudiants à se faire des amis dans les autres Maisons. Ce sera un bon début. Nous parlerons de ça plus en détail lors de la prochaine réunion, mais d'ici là, nous devrions tous faire de notre mieux et revenir avec des idées allant dans le sens de la cohésion entre les Maisons. »
Drago observa les réactions des préfets face au discours de sa sœur. A la fin de sa tirade, la plupart d'entre eux paraissaient agréer à sa demande. Seul Théo, la fouine et Brown semblaient avoir un problème avec cette idée. Drago retint difficilement le dégoût qu'il ressentit. Il détestait avoir à traiter avec des personnes de cet acabit. Ils étaient contre cette idée seulement parce que c'était Hermione qui le proposait. C'étaient des idiots qui se disaient que se moquer des bonnes idées des autres feraient d'eux des gens plus intelligents. Du moins Brown et Weasley. Le Prince de serpentard n'était pas certain de la raison pour laquelle Théo agissait comme un trou du cul, mais il le saurait bientôt.
Hermione éclaircit sa gorge et sourit à l'ensemble des préfets. « Eh bien c'est parfait. Vous pouvez tous aller rejoindre vos amis. Profitons au mieux du reste du trajet. Mais je compte sur vous pour maintenir la paix entre les élèves, et si vous avez une quelconque question, ou le moindre problème, n'hésitez pas à venir nous voir. » Hermione jeta un coup d'œil à Ron pendant qu'elle quittait le compartiment. « Allons-y Drago. »
Ils n'auraient pas dû s'attendre à ce que Weasley reste silencieux jusqu'à la fin de la réunion. Honnêtement, c'est comme si le jeune homme ne se préoccupait pas de vivre une longue vie sans soucis. « Quoi ? Potter ne te suffit plus maintenant, Malefoy ? Il te lasse déjà ? Je suppose que tu as réalisé à quel point il était inutile et que tu as décidé d'aller voir quelqu'un d'autre. » rit Weasley avec sarcasme. « Enfin, je veux dire, c'est toi Malefoy. Tout le monde sait à quel point tu aimes passer d'une conquête à une autre. Ce n'était qu'une question de temps avant que tu ne fasses la même chose avec Potter, hein ? » Weasley jeta un regard écœuré à Hermione en abordant le point où il voulait en venir. « Mais tu penses vraiment que te taper cette pouffiasse de traîtresse est mieux ? »
Les préfets de poufsouffle et de serdaigle haletèrent et reprirent place dans leurs sièges tandis que les gryffondors et les serpentards se penchaient à nouveaux dans la pièce qu'ils venaient de quitter, pris d'un grand intérêt pour la confrontation à venir.
Pansy renifla et se redressa sur son siège, avide de voir le sang couler. Pendant un bref moment, une moue s'empara de son visage. Charlie ne lui pardonnerait probablement pas si elle se tenait du côté de Drago et l'autorisait à attenter à la vie de son petit frère. Mais Weasley était un tel imbécile ! Il avait dépassé les bornes de trop nombreuses fois !
Déjà, ne jamais accuser Drago d'être infidèle à Harry, d'une quelconque manière. Jamais. Deuxièmement, ne jamais suggérer qu'Harry n'est pas la meilleure chose qui soit. Troisièmement et quatrièmement, qualifier Hermione de traître et de pouffiasse était stupide, et les Malefoy ne toléraient pas la stupidité… Tel que c'était indiqué dans le livre de conduite des Malefoy que Pansy avait trouvé dans leur bibliothèque. Et la dernière erreur que Weasley avait eu le courage de commettre… Drago chérissait sa relation avec Hermione et il était suicidaire de tenter de ternir cette amitié naissante avec des calomnies. Drago était un Ukatae désormais. Il ne l'accepterait pas.
Mettant Charlie et la fouine dans un coin de sa tête, Pansy se concentra sur son meilleur ami. Regarder Drago perdre le contrôle était fascinant. Ses yeux étaient vissés sur Weasley, ses pupilles proches de se fendre comme les serpents, et, la colère prenant le dessus, le rythme de sa respiration augmenta. Le glamour du blond commença à miroiter et Pansy put deviner ses crocs presser sa lèvre inférieure.
« Pansy ! »
La concernée se précipita hors de son siège et se déplaça rapidement vers Hermione pour lui donner un coup de main. Les deux jeunes femmes durent fournir de grands efforts pour réussir à sortir Drago du compartiment. Le pousser quelque part contre son gré était comme essayer de déplacer une statue de pierre.
« Stop. Contrôle-toi, » pantela Hermione, bloquant l'accès à la porte comme Drago tentait de revenir dans la pièce. « N'y pense même pas ! Pas ici, pas maintenant. »
« Hermione ! Il y a des choses que je ne peux pas ignorer ! »
« Harry est sans doute en train de se demander quand tu vas le retrouver. Tu ne voudrais décidément pas le faire attendre, n'est-ce pas ? Pars avec Pansy maintenant et rejoins ton amoureux. »
Le regard de Drago fit des allers-retours entre la porte et sa sœur de nombreuses fois. « Est-ce que tu as seulement entendu ce qu'il a dit ? » siffla-t-il. « Cette maudite fouine rousse à la diarrhée verbale est allée trop loin ! Je ne ferais pas à Harry, toi ou moi, l'affront de l'ignorer ! »
Hermione s'avança vers lui jusqu'à ce que leurs pieds se touchent, regarda droit dans ses yeux et siffla. « Si. Tu. Vas. Le. Faire. »
Peu après, elle sourit et fit signe à un Drago énervé de partir, guidé par une Pansy impressionnée, avant de retourner dans le compartiment des préfets.
« Tu es vraiment un sacré imbécile Ron. Tu le savais ? » sa voix était l'innocence incarnée.
« Je ne suis pas celle qui traîne avec Potter et Malefoy. Alors, qui est l'imbécile ? »
La tête de Hermione de pencha sur le côté, et elle le fixa, l'étudiant comme s'il était une sorte d'expérience ayant mal tourné. « Je n'arrive pas à comprendre… » médita-t-elle à voix haute. Sa tête remua tristement. « Tu ne devrais pas tenir de tels discours à Drago. Sinon… » elle haussa les épaules. « C'est ta vie, après tout. » Hermione fit demi-tour et se dirigea dans l'allée.
Harry s'ennuyait ferme. Et il détestait s'ennuyer. Tout comme il détestait attendre. La plupart du temps, l'attente menait à l'ennui. Et l'ennui n'était pas sain. Étonnamment, c'était Lucius Malefoy qui lui avait dit ça, et Harry lui avait accordé ce point. Parce que maintenant, il risquait sa vie en voulant voir à quelle vitesse il pouvait rendre Tom fou en l'embêtant.
Harry soufflait pour la centième fois au moins, lui faisant gagner un regard exaspéré de Tom, quand Pansy entra en entraînant Drago avec elle. Harry prit rapidement le relai et tira Drago vers la place vide à côté de lui et face à Tom, laissant son compagnon blond utiliser ses jambes comme oreiller. Pansy essaya de sourire à Tom tandis qu'elle prenait place à côté de lui, mais échoua lamentablement quand il lui retourna un regard brûlant de colère. Harry avait très bien accompli sa tâche.
Drago se mis sur le côté et fourra sa tête dans le ventre de Harry. « Je veux tuer Weasley de toutes les fibres de mon être » marmonna-t-il finalement.
« qu'est-ce qu'il t'a dit ? » s'irrita Harry. Il était sûr que Ron était responsable de l'état de son blond. Il n'avait pas su se la fermer.
Drago répéta les termes employés par Weasley avant de se retourner vers la chaleur dégagée par le ventre de son compagnon. Respirant profondément, un sourire apaisé s'empara de son visage caché alors que l'odeur de son compagnon éloignait sa migraine.
« N'importe qui avec un peu de jugeote saurait qu'il ne faut pas te dire ce genre de choses. » dit calmement Tom alors que le silence s'éternisait. « Il sait que tu n'es plus humain et que tu… » Il s'arrêta pour regarder Drago ronronner de pur contentement contre Harry, et dit avec ironie. « Il sait que tu es violent et très dangereux. Je suis sûr que Mme Weasley a dû le prévenir de ce que tu es devenu. Je ne sais pas pourquoi il continue à t'asticoter. »
« Il est idiot » intervint Harry en agitant sa main. « Weasley est très idiot. Son cerveau ne peut que se concentrer sur une chose à la fois et, à l'heure d'aujourd'hui, c'est de me haïr de tout son être, moi et ceux qui me sont proches. » Il se pencha pour embrasser l'oreille de Drago. « Nous allons devoir l'ignorer. »
« C'est si dur, » gémit Drago dans la chemise dans laquelle il s'était enfoui.
« Ce n'est pas dans ton genre de laisser passer ce genre de comportement, Harry. Encore moins en étant un Ukatae. Regretterais-tu avoir perdu son amitié ? » demanda Tom, curieux.
« Non. Ce n'est rien de tout ça. » lui répondit Harry sans difficulté. « C'est juste que j'adore particulièrement Mme Weasley. » Seule raison valable pour laquelle Ron était encore en vie. Personne ne voulait blesser Molly Weasley, et plus encore, personne ne voulait la rendre violente. « Pour ce qui est de notre amitié passée… » Harry haussa les épaules avec indifférence. Drago se redressa en position assise et fixa le brun, la curiosité brillant dans ses yeux. Il ne l'avait jamais interrogé à ce sujet, mais il était très curieux de savoir à quel point la trahison de Weasley affectait son compagnon. Harry ne lui en avait jamais parlé et Drago ne l'avait jamais pressé, le blond voulant éviter à Harry de ressasser de mauvaises pensées.
Le gryffondor le dévisagea. « Tu veux savoir ? » Drago acquiesça et l'entoura d'un bras. « Weasley a eu sa chance, bien plus que ce qu'il n'en méritait, » débuta Harry, se laissant aller sur son compagnon en croisant ses jambes. « Il a toujours été le premier à me tourner le dos quand les choses se compliquaient pour moi, et ne revenait en rampant que quand les gens pensaient à nouveau du bien de moi. Je ne supporte pas ce genre d'individu. Tu ne tournes pas le dos à tes amis juste parce que la situation devient tendue. Je n'en veux plus comme ami, et il ne me manquera pas. Comment pourrait-il me manquer alors que je vous ai, vous tous ! » Harry se tourna dans les bras de son compagnon et Drago se recula contre un coin du compartiment de façon à pouvoir s'étendre sur la banquette en tenant Harry fermement contre lui.
« C'est mieux comme ça » chuchota Drago d'une voix rauque en passant une main dans les cheveux du brun. « Rapproche-toi. » Il tira la tête de Harry vers le bas, dans le but de goûter à ces lèvres divines qui ne faisaient que le distraire. Juste… Un peu plus près… Et…
« Ne pensez même pas à vous rouler des pelles en face de moi ! » siffla Tom.
« Mais il est couché sur moi. Comment veux-tu que je me contrôle ? » demanda le serpentard en soulevant ses hanches, souriant à son compagnon avec des yeux brillant. Pansy se détourna de Tom pour lui cacher son rire, devinant que les deux âmes sœurs taquinaient Tom volontairement.
« Le contrôle, c'est surfait » constata Harry avant que son amour ne lui vole ses lèvres. Il lui lécha les siennes, et gémit quand la bouche de Drago bougea, s'ouvrit, avant d'enlacer leurs langues.
« Est-ce que Ozemir et Falde sont revenus ? » demanda précipitamment Tom.
Drago se retrouva en train d'embrasser la joue de son amant quand celui-ci tourna vivement la tête vers leur frère, mécontent d'avoir été interrompu si facilement. Harry se retira de l'étreinte de son compagnon pour se tenir droit, avant de siffler et de sortir du compartiment en trombe.
Pansy cligna des yeux de surprise face à la porte grande ouverte. « Ça, c'était une sacrée crise de nerfs. »
« Oui, et il n'a rien dit du tout en partant. » confirma Tom paresseusement en regardant le paysage défiler.
Un grognement frustré émergea de la poitrine de Drago alors qu'il se redressait. « Qu'est-ce qui ne va pas avec toi Luther ? De toutes les choses que tu aurais pu dire, il a fallu que tu choisisses leurs noms. J'avais espéré que cette journée, hormis ce matin, se passe sans qu'Harry soit de mauvaise humeur. Mais tu es venu avec tes gros sabots en mettant les pieds dans le plat. Les citer équivaut à boire une potion de rage instantanée. Pourquoi les as-tu mentionnés ? »
« Principalement pour vous empêcher de vous embrasser de façon indécente en face de moi, et aussi parce que j'étais un peu curieux. » Tom continuait de regarder par la fenêtre, un sourire satisfait au coin des lèvres, alors que Drago marmonnait des obscénités dans sa barbe.
« Brumek a dit que les autres nous rejoindraient à Poudlard. » s'exprima finalement Drago. « J'ai aussi appris que Falde et Ozemir n'étaient pas partis pour rendre visite au Conseil… » continua-t-il en hochant la tête à Tom qui le s'était détourné de sa contemplation pour le fixer.
« Et pour qu'elle raison sont-ils partis alors ? »
« C'est ce pour quoi Harry se métamorphose en tempête furieuse à chaque fois qu'il entend leurs noms. Au lieu de rester pour répondre à nos questions, questions très importantes devrais-je ajouter, Falde s'est emparé d'Ozemir avant de fuir, leur évitant de nous raconter quoi que ce soit. Enfin, c'est la façon dont Harry voit les choses. » Drago se recula dans son siège et se désigna peu après. « Je pense que Falde et Ozemir sont parti parce qu'ils avaient besoin de plus d'informations. Une excuse suffisante, mais je pense aussi qu'ils auraient dû rester afin de répondre comme ils le pouvaient à nos interrogations avant de prendre la poudre de cheminette. »
« Tu as raison, bien entendu. Harry a toujours été impatient, et extrêmement têtu. » Tom se laissa aller contre le dossier de sa banquette et ferma ses yeux. « Je vais essayer de ne plus parler d'eux à l'avenir. »
« Ça me fait une belle jambe ! Il est déjà furieux. »
« Il va se calmer dans une minute, chéri » lui soutint Pansy quand Drago se leva pour aller rejoindre sa moitié.
« Certes, toujours est-il que nous ne devrions pas le laisser vadrouiller dans le train dans cet état. Il serait capable d'arracher la tête d'un élève de première année avec ses dents. Nous ne voulons pas... » Le prince des serpentards fut interrompu par la voix d'une Hermione irritée.
« Harry, sincèrement ! Tu as quel âge ? Tu te comportes comme un enfant de deux ans depuis une semaine ! » Drago tût ce qu'il allait dire à la gryffondor, celle-ci entrant dans la voiture et entraînant dans son sillage un Harry faisant la tête. « Assieds-toi, Drago. » Elle repoussa dans son siège un blond surpris, et installa Harry à ses côtés, avant de s'asseoir à son tour près de Tom en laissant la porte du compartiment grande ouverte.
« Cesses d'être aussi impatient. Tu auras les réponses à tes questions en temps et en heure. »
Finalement, le brun soupira et croisa ses jambes. « Je vais essayer de dominer ma colère » bouda-t-il.
Pansy, qui fixait son meilleur ami, aperçut la lueur prédatrice enflammer ses yeux gris. « Je te dominerais » susurra-t-il à Harry. Il laissa choir son bras sur le dossier de son compagnon et se pencha sur lui. « Tu aimerais bien, hein mon cœur ? »
Un groupe de sorcières de quatrième année passa devant l'entrée du compartiment et trébucha à la vue d'un Drago Malefoy penché sur un Harry Potter souriant de toutes ses dents. Elles se dépêchèrent de continuer leur chemin avant de s'arrêter quelques mètres plus loin.
« Vous avez vu ce que je viens de voir ? »
« Je ne peux pas y croire ! Je pensais que la Gazette racontait des sornettes ! Il n'y a pas moyen que Malefoy et Potter sortent ensemble. »
« Comment peux-tu ne pas y croire ? Les deux ont été aperçu ensemble à de nombreuses reprises sur le chemin de traverse. J'ai découpé les photos des articles et les ai mises dans un album ! Et ils avaient l'air d'entretenir une relation plus qu'amicale à l'instant. »
« Retournons-y pour confirmer. »
Les quatrièmes années firent demi-tour et passèrent devant l'entrée, toujours ouverte, du compartiment, se figeant. Hermione quitta des yeux le livre, ouvert sur ses jambes, qu'elle était en train de parcourir. A côté d'elle se tenaient Drago et Pansy, tous deux occupés par une discussion sur un sujet quelconque et Harry était assis sur la banquette d'en face, parlant à un garçon qu'aucune des quatrièmes années ne reconnaissait. Les deux sorciers en question ne se tenaient absolument pas l'un près de l'autre. L'une des jeunes filles se gratta la tête en signe de confusion, attirant l'attention de Harry.
« Salut les filles. On peut faire quelque chose pour vous ? »
Lesdites filles se retrouvèrent figées et très confuses. « Ah, non. »
« Nous recherchons juste des amis. »
Les occupants du compartiment regardèrent les trois demoiselles se rappeler comment utiliser leurs jambes et déguerpir.
« Il n'y a que toi pour sortir un livre de nulle part » dit Harry à Hermione quand ils furent à nouveau seuls.
Elle lui sourit. « Ça a marché, non ? Elles sont paumées, mais pas stupides. Elles ont vu quelque chose… Mais n'étaient pas sûres de quoi exactement. Elles vont malgré tout répandre la rumeur et continuer de vous observer pour démêler le vrai du faux. Ça sera d'ailleurs l'occasion parfaite pour montrer l'exemple concernant la réconciliation des différentes maisons. »
« C'était bien mon intention » annonça Drago d'une voix traînante.
« Et bien ce n'était pas l'impression que ça donnait ! » coupa Tom. « A faire des mamours avec Harry alors que la porte est grande ouverte. Les gens vont finir par vous voir et vont arriver à la bonne conclusion, vu comment vous vous comportez en présence de l'autre. Je pensais que vous vouliez faire adhérer le plus d'étudiants à votre cause avant de révéler votre lien. »
Harry soupira et décrocha de la conversation. Ses pensées l'entraînèrent vers Luna. Elle n'était même pas présente dans le train, ayant décidé de rester auprès de son père jusqu'à ce qu'il trépasse, ce qui arriverait dans quatre jours selon les prédictions de la serdaigle. Les derniers mots qu'elle avait adressé au gryffondor avant qu'il ne la quitte pour se diriger vers la gare étaient plus qu'étranges. « Au revoir, Harry. On se verra dans quatre jours ! » La voix catégorique de Luna avait fait s'arrêter Harry au seuil de la chambre de Mr Lovegood pour regarder par-dessus son épaule. Il avait vu Luna penchée sur le lit et chuchoter dans l'oreille de son paternel, un doux sourire habillant son visage. Avec sa nouvelle audition, Harry comprenait tout ce qu'elle lui murmura. « Plus que deux jours, Papa ! Seulement deux ! » Après cela, Harry désertait la pièce.
Et il n'était pas très inquiet concernant la situation de son père. Luna n'était pas bête, et elle avait la plupart du temps raison quand elle s'exprimait sur les événements à venir. Et si Luna n'était pas inquiète, alors il ne le serait pas non plus.
Harry avait dû s'endormir car, quand il ouvrit les yeux, Pansy et Drago n'étaient plus dans la pièce. Tom était toujours assis, fixant la fenêtre d'un regard contemplatif, et Harry aurait parié qu'il était comme ça depuis un bon bout de temps déjà. Hermione se trouvait toujours à côté de lui, lisant le fameux livre sorti de nulle part, un bon quart du livre déjà entamé. Il se redressa rapidement, en se frottant les bras.
« Harry, tu es réveillé. » Hermione fronça des sourcils en voyant ses gestes. « Tu as froid ? »
« Un peu. » Il jeta un coup d'œil à la porte fermée, avant de revenir à Hermione. « Où est Drago ? »
« Il est parti il y a un petit moment déjà. C'était à son tour de faire une ronde. » Hermione étudia Harry, fronçant encore plus des sourcils quand elle le vit frissonner. « Harry, tu es vraiment frigorifié. Tu trembles ! »
« Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas. » lui répondit Harry, avant de regarder Tom qui reniflait.
Hermione soupira. « Nous sommes presque arrivés à Poudlard, ce qui veut dire qu'il est temps de mettre notre uniforme. » Le gryffondor acquiesça, mais ne bougea pas d'un pouce. Ce froid le rendait mal à l'aise.
Après quelques minutes, il se leva et ignora l'appel concerné de sa sœur. « Harry ? » S'avançant dans le couloir et remontant l'allée, il traversa le train.
Dépassant plusieurs compartiments, il regarda à l'intérieur jusqu'à trouver un visage connu. « Avez-vous vu Malefoy ? ». Il ignora les regards et commentaires dérangeants des sorcières de serdaigle en septième année assises à côté de Pansy. Qu'est-ce qu'elle faisait avec une bande de serdaigles, d'abord ? Harry se demanda si Pansy avait fait l'effort de leur adresser la parole, ou si elles étaient amies avant cette année. Il le lui demanderait plus tard.
« Je ne l'ai pas vu » lui répondit Pansy avec un sourire d'excuse.
« C'est pas grave. Je me posais juste la question… »
« J'ai vu Malefoy y'a pas longtemps » intervint Padma Patil, qui tressaillit quand Harry se focalisa intensément sur elle, ses yeux verts brillant sans cligner. « Ouais, i-il était en queue de train, dans le wagon contenant les bagages, avec Crabbe et Goyle. »
« Merci Padma. A plus Parkinson. » Il fit un sourire aux autres filles, et cela semblait être la bonne chose à faire. Il ne leur avait pas fait 'le sourire', juste un autre sincère, et eu pour réponse un concert de jeunes élèves rougissantes et souriant rêveusement en l'admirant.
« Salut, Potter. » lui répondit Pansy en serrant des dents, lui laissant gérer des filles curieuses de sa présence et se demandant pourquoi il s'intéressait à Drago.
« Pansy, tu dois nous dire ! Est-ce qu'ils sont en couple ? » Entendit-il Padma demandait alors qu'il s'éloignait.
Drago ? T'es où ?
Pas loin.
Harry augmenta ses foulées. Où ça ? Je veux te voir.
Si tu veux vraiment me voir, trouves-moi.
Arrêtes de me faire perdre du temps ! Nous sommes presque arrivés.
Tu devrais te dépêcher alors, tu ne penses pas ?
Harry fouilla chaque compartiment de chaque voiture sur son trajet retour, ne se souciant pas de présenter ses excuses aux occupants des lieux qu'il dérangeait. Alors qu'il arrivait vers la fin du train, l'odeur de Drago était beaucoup plus prononcée, tout simplement excitante. Sautant les derniers compartiments, Harry saisit la poignée du local à bagages.
Soudainement, toute la chaleur quitta son corps, et il se trouva gelé sur place. Puis il sentit une présence derrière lui. Son pouls s'accéléra et une pointe de panique fit son apparition. Se servant de la panique et de l'adrénaline qu'elle provoquait, il surpassa la peur glaciale qui le paralysait.
Se tournant, il ne vit que Talyn, se tenant à quelques pas de lui, dos au mur. Ses yeux scannaient continuellement l'allée, mais elle ne semblait pas ressentir de danger. Talyn le fixa quand elle sentit son regard peser sur elle.
« Talyn ? Est-ce que tu as senti ça ? »
L'Ombre de Talyn miroita pendant une seconde, et Harry se tint droit pendant qu'elle analysait une nouvelle fois la pièce, s'assurant que le gryffondor n'était pas menacé, avant de contrôler le couloir. « Non, petit. Qu'as-tu senti ? »
Harry ne douta pas de ses compétences. Si quelqu'un se trouvait dans la pièce, elle l'aurait remarqué et agit en conséquence. Il devina que quoi que ce soit, ou qui que ce soit, ça ne pouvait pas être perçu pas ses gardes Ukataes. N'était-ce pas rassurant ?
Il balaya sa question d'un geste. « Peu importe. Je cherche Drago. »
Elle sourit d'un air satisfait. « Tu prenais la bonne direction. »
Le brun demanda à Talyn de l'attendre dans le couloir avant d'actionner la poignée qu'il avait toujours en main. à l'ouverture de la pièce, Brumek utilisa l'Ombre pour y entrer en se renfrognant et lorgnant le jeune Ukatae.
Brumek aussi était d'une humeur massacrante depuis le départ de Falde et Ozemir. Mais Harry ne savait pas pourquoi il était grognon, même s'il se faisait un plaisir de jouer avec lui. « Pourquoi n'entres-tu pas comme le commun des mortels en passant par la porte ? Tu n'es pas un fantôme. » Brumek crispa sa mâchoire mais resta silencieux, se tenant invisible derrière Talyn, qui lui adressa un sourire complice.
« Arrête de me regarder de cette façon ! » lui dit le guerrier en haussant la voix. « Je sais à quoi tu penses, et tu as tort. Cela n'est arrivé à personne depuis des siècles ! »
« Les choses sont en train de changer, Brumek ! »
Harry vit la pomme d'Adam de Brumek bouger alors qu'il déglutissait nerveusement. « Non, certainement pas ! » Le désespoir dans la voix de Brumek le prit par surprise. Il remarqua que le guerrier serrait fermement le pommeau de son épée. « Et encore moins… »
« Tu sais très bien que c'est lui » lui répondit Talyn avec une voix apaisante. « Qui d'autre voudrais-tu que ce soit ? Falde ? » renifla-t-elle. « Sûrement pas. Et je ne suis pas non plus concernée. »
« Qu'est-ce que tu en sais ? » Brumek avait l'air mal à l'aise. « Ça pourrait être toi. J'ai passé autant de temps avec toi qu'avec lui. »
Le regard de Harry faisait des allers-retours entre ses deux protecteurs, se demandant ce qu'il était en train de se passer. Il ne savait pas de quoi ils étaient en train de parler. La seule chose qu'il savait, c'était que Brumek était énervé par quelque chose, quelque chose qu'il avait du mal à accepter, et Talyn savait ce que c'était.
« Je suis près de toi, et pourtant, ça ne t'aide pas. » lui fit elle remarquer en touchant son torse. Les yeux de Brumek s'écarquillèrent pendant une fraction de seconde avant qu'il ne s'éloigne rapidement de son toucher, un gémissement de désespoir s'échappant du fond de sa gorge. « Ce n'est pas moi, Brumek » ajouta-t-elle doucement. Le désespoir habitant Brumek se transforma vite en colère.
« Ce n'est pas lui ! » dit-il avec force.
Harry remarque ensuite le sourire amusé de Talyn. Il se tint prêt à rester là tout en les écoutant discuter. S'ils ne voulaient pas qu'il écoute l'échange qu'ils avaient, ils n'en auraient pas parlé devant lui. Ils n'avaient sans doute pas oublié sa présence, ou du moins, Talyn ne l'avait pas oublié. Peut-être pas Brumek, vu à quel point il paraissait distrait au-delà du possible, et ne s'était s'en doute pas aperçu que le gryffondor s'était attardé auprès d'eux plutôt que de rechercher son compagnon. Malheureusement, il n'eut pas l'occasion d'en entendre plus. Drago en avait marre de l'attendre et tira son amant à l'intérieur du local à bagages par la peau des fesses alors que Brumek était sur le point de répliquer quelque chose à la guerrière.
Drago ferma la porte une fois que l'autre fut entré, plongeant le compartiment dans le noir, et s'éloigna dans les ténèbres, sachant pertinemment qu'Harry le suivrait.
« C'était sûr le point de devenir intéressant, Drago. Quel moustique a piqué Brumek ? » demanda Harry en étudiant le compartiment sombre tout en le suivant lentement, ses yeux allant de valises en cages d'animaux.
« Je n'en sais rien. Et cesse de penser à lui, Potter. »
Drago s'arrêta dans le fond et attendit qu'Harry le rattrape. Le Gryffondor parcourut le compartiment, analysant chaque recoin de celui-ci. Il était plus large que ceux dans le train, ayant été agrandi par un sort pour pouvoir recevoir toutes les valises des étudiants. Grâce au sort, il y avait plus de place que besoin, et les valises étaient réparties en petits tas un peu partout, telles des îles carrées, en laissant de grands espaces libres entre elles.
Drago se laissa aller sur un des îlots de bagages, regardant Harry baisser son menton et siffler en fourchelangue. Lovely devint visible et se détacha du cou de son maître, passant par la porte que celui-ci venait de lui ouvrir. Lovely lui répondit en sifflant joyeusement, redevenant invisible. Sans doute pour effrayer quelques pauvres premières années.
Le blond regarda le brun, amusé. « Pour quelle raison l'as-tu faite partir ? »
« Je ne voulais pas qu'elle te gêne » lui répondit Harry en s'arrêtant face à son compagnon.
Drago étudia Harry, notant le regard plein d'attente de son compagnon et son sourire joueur. Les propos de Weasley lui revinrent en mémoire. Potter n'est pas assez bien pour toi maintenant… Tu t'es enfin rendu compte de son inutilité… juste une question de temps avant que tu ne t'en débarrasses, hein ? Sa main se ferma en un poing. Ce bâtard avait osé… Le serpentard ferma les yeux avant de prendre une grande inspiration. En les ouvrant, il vit l'air inquiet du brun.
« Drago ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
Le susnommé secoua la tête, s'approchant de sa moitié pour lui caresser le visage. « Enlèves ton glamour » lui ordonna-t-il, ses doigts caressant son menton pour adoucir son ordre.
Weasley avait visé en plein dans le mille, pour une fois. Il l'avait accusé d'être infidèle. Avait osé lui dire qu'Harry n'avait aucune valeur. Ça lui avait coupé le souffle. Depuis combien de temps déjà regardait-il Harry de loin, amer et énervé de le voir rire ou sourire de ce que lui disait la fouine ? Hurlant intérieurement car le destin se dressait contre lui, ne laissant aucune chance à l'amour qu'il avait pour le fougueux gryffondor de lui être rendu. Ç'avait été si douloureux, de devoir faire avec. Et une vraie torture de s'empêcher de penser à lui, le fait même de penser à lui étant encore plus douloureux. Drago comprenait les actions de son père envers Sirius, après avoir été forcé d'épouser Narcissa. Tout pour lui survivre. En lui faisant croire qu'il n'était plus amoureux de lui, en le traitant comme s'il ne le connaissait pas. Mais le destin en avait décidé autrement. Harry était sien, désormais, et rien au monde ne pourrait le faire désirer une autre personne. Il avait besoin de Harry dans sa vie, de plus d'une façon. Et à cause de ce salopard de rouquin, Drago doutait de lui et un besoin insidieux de faire ses preuves à son compagnon l'avait saisi. Harry méritait le meilleur des dominants. Il devait lui montrer qu'il en valait la peine.
Quand le glamour du gryffondor disparut, un ronronnement de pure satisfaction s'éleva involontairement de la poitrine du blond, faisant sourire Harry de plaisir.
« Tu n'aimes pas mon apparence humaine ? » lui dit-il, laissant traîner un de ses doigts le long du cou de son compagnon.
Drago tira Harry à lui et lui chuchota dans le cou : « Je ne veux pas voir une illusion. Tu es tellement beau. » Son souffle se déplaça sur la joue de son vis-à-vis. Leurs lèvres se touchèrent timidement, et Drago garda les yeux ouverts, le regard rivé dans celui de Harry, rendant ses sentiments lisibles.
Cela fit haleter Harry qui se noya dans celui-ci, permettant à Drago de plonger sa langue dans la bouche du brun, gémissant en se laissant submerger par sa saveur légèrement épicée. Harry se reprit vite et lui rendit un baiser brûlant, donnant des coups de langues et de hanches incontrôlées, rendant Drago encore plus avide. Le blond glissa sa main le long de la cuisse de Harry, touchant du bout des doigts leurs deux érections palpitantes, avant de mettre une des jambes de Harry autour de sa taille. Harry gémit dans la bouche du blond et cessa de penser aux raisons qui poussaient Drago à agir comme il le faisait. Il fallait avouer que c'était compliqué pour lui de réfléchir quand les baisers de Drago lui coupaient le souffle, et que ses mouvements de bassin l'allumaient.
Drago s'éloigna de cette bouche tentatrice pour dévorer la gorge qui se présentait à lui, sa langue dessinant des entrelacs érotiques sur cette peau délicate. Une main pâle taquina les tétons du brun, l'effleurant à peine, mémorisant son corps, tandis que l'autre descendit vers son pantalon et le saisit fermement. Sa tête s'inclina en arrière et un gémissement quitta sa bouche sous l'assaut de la main aventureuse. Drago plissa les yeux, se concentrant sur le visage de sa moitié. La tête de son compagnon pendait vers l'arrière, ses yeux étaient clos alors que ses lèvres rouges étaient gonflées de plaisir, entrouvertes et haletantes. Les yeux d'argents se voilèrent quand une langue rose fit son apparition au travers de cette bouche humide. Cette dernière était exquise, selon le point de vue de Drago, et était un plaisir auquel il ne pouvait pas se lasser. Il ramena la bouche de Harry à la sienne, la réclamant comme s'il en était le maître.
Les gestes de Drago se faisaient de plus en plus désespérés. Il agrippa les vêtements de Harry, lui ôtant sa robe avec précipitation, qui fut rapidement suivie par la chemise du brun. Drago embrassait le torse nu de son amant, celui-ci fermant les yeux, essayant de reprendre son souffle. Il s'agrippa fermement alors que Drago vénérait son corps en lui prodiguant de légers frôlements et des coups de langues torrides, goûtant et caressant la peau de son compagnon au fur et à mesure qu'elle se présentait à sa bouche gourmande. Les ailes de Harry venaient de sortir et s'étiraient, obligeant Drago à s'arrêter et les regarder se replier derrière le dos du brun qui en eut marre d'attendre et passa un bras autour du cou de son partenaire. Un gémissement impatient franchit ses lèvres qui fut brusquement interrompu par une bouche le dévorant sauvagement.
Drago fit reculer Harry jusqu'à l'allonger sur une pile de valises pas très loin. Harry prit appui sur ses coudes pour se redresser mais se laissa vite retomber en arrière en voyant Drago s'agenouiller. Les yeux du brun roulèrent follement dans leurs orbites et il ne put retenir le nom de son compagnon en sentant son sexe être libéré de sa prison pour se faire immédiatement envelopper par la douce humidité de sa bouche.
« Merlin… Oh, seigneur… Drago ! » Le serpentard sourit et ronronna, sa langue glissant sensuellement sur chaque parcelle de son membre perlant de plaisir, entraînant Harry vers un état d'hébétude sous chacun de ses coups de langues ingénieux. Drago retira le reste des vêtements du brun en même temps qu'il dégrafa son pantalon avant de se concentrer totalement sur son objectif : faire venir Harry le plus vite possible, et ce autant qu'il le pouvait. Harry pris la tête de son amant en étau, glissant ses mains dans les délicats cheveux blonds quand sa jouissance explosa, son corps tremblant d'une extase incontrôlée.
Drago se redressa et Harry n'eut pas le temps de reprendre son souffle avant que les mains de son amant soulèvent ses hanches, lui permettant de plonger profondément dans son corps. « Putain ! » dit-il dans un cri de douleur, qui finit en rire puissant quand la brûlure s'apaisa. « Ça fait mal, salaud ! » Il voulait rester sérieux, mais les traits de son visage ne coopéraient pas. « Ç'aurait été bien de prévenir. » Son souffle se coupa quand Drago se retira légèrement en lui souriant avec suffisance.
« Qu'est-ce qui te fait mal ? Ça ? » La vision de Harry devint floue sous le coup de rein du blond. « Ou bien ça ? » Drago essaya des angles différents, qui étaient tous géniaux, mais il ne fut satisfait que quand il le vit ouvrir la bouche dans un cri silencieux et se cambrer à l'extrême. Ici. Exactement ce que je recherchais, pensa-t-il en pressant avec vigueur le centre des plaisirs de Harry. Drago ferma ses yeux et plongea son visage dans la nuque du brun, tenant le plus petit Ukatae fermement, tremblant sous la puissance de son propre plaisir et se gorgeant des cris passionnés sortant de la bouche d'Harry. Celui-ci tourna brusquement sa tête vers l'arrière et le fixa d'un regard tellement plein de luxure et d'une envie dévorante que Drago gémit en sentant son contrôle s'amenuiser un peu plus.
« Putain, Drago ! » cria Harry. « Encore ! »
En l'espace d'un instant, il se fit retourner et se fit mettre à quatre pattes. Les mains chaudes de son blond caressaient la courbe de ses fesses avant de les écarter. Harry étouffa un juron dans un gémissement tandis que son compagnon le perçait de ses yeux, exigeant silencieusement qu'il libère ce qui devait l'être. Des ailes frémissantes firent leur apparition quand Drago se colla au dos d'Harry, un bras s'enroulant sur son torse, le serpentard stimulant la prostate du brun en continu.
« Tu es un petit effronté, tu le sais ça, Harry ? » lui chuchota chaudement Drago dans l'oreille avant de la mordre.
Harry était dans l'incapacité de formuler des pensées cohérentes, encore moins connecter ses pensées à ses cordes vocales actuellement inutilisables, celles-ci ne pouvant qu'exprimer son plaisir. Il répondit de la seule façon qu'il put, en rencontrant les coups de hanches de Drago et en serrant fortement ses muscles autour du sexe palpitant son amant.
Drago sentit Harry se tendre juste avant qu'il ne jouisse et l'attrapa par les épaules, son propre corps se crispant soudainement quand un orgasme s'empara de lui. Les mains d'Harry quittèrent le sol quand Drago le redressa, pressant fermement le dos de son compagnon contre son torse et ils se noyèrent dans les cris de l'autre, Harry jouissant sur le sol et Drago à l'intérieur de lui.
Harry s'affaissa mollement contre son amant, qui croisa son autre bras sur la poitrine du gryffondor pour le soutenir. Quand il fut capable de reprendre le contrôle de son souffle et que les sensations revinrent dans son corps, il leva sa tête et sourit. « Tu adores mes fesses »
« Très certainement ! L'une comme l'autre. » Drago murmurait doucement en se levant, son compagnon toujours dans ses bras.
Ils se nettoyèrent sommairement et se rhabillèrent, avant de passer encore quelques instants encore seuls, assis sur le sol dans un coin du compartiment des bagages. Drago pressait son dos contre le mur, penché légèrement pour pouvoir poser son menton sur l'épaule d'Harry.
Le brun leva une main pour jouer avec les mèches blondes qui pendaient devant l'œil gauche de leur propriétaire. « Je persiste à dire que tu es un idiot si tu penses que Kane Smithington prendra le commandement de l'équipe des frelons de Wimbourne lors de la Coupe du Monde de quidditch. »
« Pardon ? » Drago entoura la taille de celui qui était dans ses bras et chercha sa main libre pour y entrelacer leurs doigts. « C'est toi l'idiot de gryffondor, mon amour. Kane à toutes les capacités requises pour diriger et amener l'équipe à la Coupe. »
Le brun fixa le visage qui était sur son épaule avec incrédulité. « Mais il n'a aucune imagination ! »
Drago renifla et le regarda du coin de l'œil et dit d'une voix traînante « L'imagination n'est pas nécessaire ».
« Et c'est pour cette raison que tu n'as jamais pu attraper le vif d'or avant moi. » Harry ne faisait que plaisanter, mais Drago le dévisagea sérieusement et Harry s'inquiéta d'avoir pu vraiment l'insulter.
« Est-ce pour cela que tu penses pouvoir attraper le vif si rapidement, grâce à ton imagination ? » lui demanda platement son compagnon.
Il rougit et se détourna, certain d'avoir irrité le serpentard. « Un peu d'imagination, ça joue. Mais c'est principalement de la chance. Je ne suis pas si- »
« Ça n'a rien à voir avec la chance » lui assura Drago.
« Quoi ? »
Drago ne dit plus un mot jusqu'à ce qu'Harry rende les armes et cesse d'éviter son regard. « Tes victoires non rien à voir avec la chance. Tu es fait pour voler, Harry. Tes compétences dans le quidditch devraient être prises comme exemple à suivre, mais... » Drago sourit face à l'air choqué qu'arbora Harry. « Je t'ai déjà vu voler librement. Personne ne vole comme toi mon amour. J'ai arrêté de te jalouser il y a un bon moment, quand j'ai compris que c'était plus amusant de te regarder plutôt que de t'envier. »
Comment répondre à un tel compliment ? Harry n'était pas de ceux qui avaient la réponse. Il fixa son amant, prit une respiration et ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais rien d'autre que son expiration ne franchit la barrière de ses lèvres. Il fit une autre tentative pour s'exprimer, mais eu le même résultat que précédemment. Abandonner et esquiver l'apparence sérieuse de Drago semblait la meilleure attitude à adopter.
« Tu n'aimes vraiment pas les compliments, n'est-ce pas Harry ? » lui demanda Drago avec amusement.
« Je ne sais pas quoi dire » marmonna le brun en réponse.
Drago rit et ébouriffa les cheveux d'Harry en revenant s'appuyer contre le mur. Il soupira en remarquant que ce dernier était toujours mal à l'aise. « Ne réponds rien. C'était une simple remarque. Parlons d'autre chose, et essayes de te détendre, mon cœur. Qui sait quand on aura une chance comme celle-là de pouvoir passer du temps ensemble une fois arrivés à Poudlard. »
« Drago, pas que je me plaigne de tout ça, mais… Qu'est-ce qu'il te prend ? » finit par demander Harry.
Celui-ci souffla et leva les yeux au ciel. Faites confiance à Harry pour aborder un sujet délicat. Le but de changer de discussion était pour qu'ils se détendent. « Je ne veux pas que tu aies un jour à te poser des questions sur ma loyauté. »
Harry se tordit pour lui faire face, la compréhension se faisant finalement. Drago avait réagit aux paroles que Weasley avait émises un peu plus tôt dans le train. Il se pencha vers Drago, ses yeux brillant de colère le clouant sur place. « Tu n'as jamais prêté attention à ce qu'il disait avant ça. Ne commence pas maintenant, Drago Malefoy » siffla-t-il avec véhémence. « Et, en ce qui concerne ta fidélité… Je n'ai jamais douté de toi avant, et ça ne changera pas. Tu veux savoir pourquoi ? » chuchota-t-il, se rapprochant de sa bouche.
Le regard du serpentard dériva vers les lèvres de son homme. « Éclaires-moi donc, Potter. »
« C'est parce que tu m'appartiens. » lui répondit-il simplement. Drago lécha ses lèvres comme Harry réduisait la distance entre eux. « A moi et à personne d'autre. »
Les yeux gris se détournèrent de leur obsession. « Tu cherches à remettre le couvert, mon cœur ? »
Harry lui fit un sourire coquin avant de se lever subitement. « Pas le temps. Nous arrivons bientôt. Le train est déjà en train de ralentir. »
« Nous n'y sommes pas encore. » Il suivit Harry qui s'éloignait de lui. « Nous avons le temps. Il y a toujours le temps. » Dans la pénombre, il put voir Harry se déplacer vers la porte et sourire par-dessus son épaule. Drago le lui rendit en sautant dans les airs, et se régala des yeux écarquillés du brun quand ce dernier se retrouva cloué à la porte du compartiment. « On peut se créer du temps. »
Harry était tenté, très tenté, mais il savait qu'ils étaient ici depuis un certain moment déjà , et il se doutait qu'Hermione aller commencer à les chercher d'une minute à l'autre, pour s'assurer qu'ils aient mis leur uniforme. Et connaissant la brunette, celle-ci saurait exactement où les trouver. Alors il devait impérativement détourner l'esprit de Drago de son fessier. Harry se prépara à la pire des réactions possibles et ruina l'humeur de Drago.
« Le fait que tu sois un poufsouffle dans le fond est aussi une garantie de ta fidélité. » La réaction du serpentard fut celle attendue.
Il poussa brutalement le gryffondor en dehors du compartiment des bagages et referma la porte jusqu'à ce que celle-ci soit entrouverte. « C'est méchant, venant de ta part, Harry. » Il fit une moue moqueuse. « Je ne sais pas si je vais pouvoir te pardonner. »
Harry lui fit de nouveau un sourire par-dessus son épaule tandis qu'il s'éloignait et, parce qu'il était totalement focalisé sur son compagnon, il ne fit pas attention à la direction que prirent ses pieds et marcha droit dans le mur, à côté de Talyn et Brumek. Il repris vite ses esprits, jurant silencieusement contre l'incapacité de Talyn à le prévenir du mur en approche, et continua sa route, faisant fi du reniflement moqueur de Drago. Il ralentit brièvement pour analyser Brumek en passant. L'Ukatae s'était raidi et avait pâli depuis la dernière fois qu'il l'avait vu.
« Brumek ? »
« Il va bien, jeune homme » lui répondit immédiatement Talyn.
Concerné, il regarda Brumek de nouveau, qui lui adressa un signe de tête rassurant. Harry lui rendit son signe de tête et continua son chemin.
Se dirigeant vers le compartiment dans lequel il avait laissé Hermione et Tom, et tomba sur personne d'autre que Ronald Weasley. Weasley et dévisagea de haut en bas, et Harry put voir le déclic se faire lentement. L'activité à laquelle s'était adonné Harry précédemment était évidente, seul un idiot non assujetti à ses hormones aurait eu du mal à comprendre. Et Weasley avait beau avoir des manques, mais il avait des hormones et il devinait tout à fait pourquoi les cheveux d'Harry étaient encore plus en désordre, son t-shirt à moitié entré dans son pantalon et se dernier non boutonné. Harry ne s'était même pas embêté à enfiler sa robe. Celle-ci était accroché à son doigt, et se balançait par-dessus son épaule. Mais sa tenue débraillée n'était pas le seul indice. Le sourire satisfait sur ses lèvres rouges et gonflées était une révélation éhontée, tout comme son arrogante satisfaction, que chaque homme adoptait après une bonne baise.
Ron s'arrêta et regarda Harry avancer vers lui, prêt à lui faire part de son dégoût, mais il fut pris de vitesse par le brun qui lui coupa la parole.
« Merci pour ça ! » s'exclama-t-il joyeusement tandis que la distance s'amoindrissait. Il s'arrêta à côté de Ron et chuchota « Drago est une vraie bête l'énerve. Tu devrais faire ça plus souvent. » Il reprit sa progression comme si de rien n'était et siffla, laissant Ron le suivre du regard.
… … ...
Harry et Drago se séparèrent à la gare de Pré-au-Lard et se dirigèrent vers leurs collègues de Maisons. Aucun des curieux ne vit une quelconque interaction entre les serpentards et le gryffondors à la sortie du train. Quand les carrosses arrivèrent et qu'une vague d'étudiants se précipita vers les grandes portes du château, Harry, Tom et Hermione arrivèrent au même moment à l'entrée que Drago et ses serpentards. Tous s'attendaient à ce qu'ils se lancent une réflexion, voire même quelques malédictions, ou encore qu'ils fassent une seule bande comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde suite au rapprochement sur le quai 9 3/4. Mais au lieu de ça, les serpentards et les gryffondors s'ignorèrent totalement et entrèrent dans le château sans un mot ni même un regard. Harry et Hermione se lancèrent un regard complice et passant les portes.
« C'était hilarant ! Tu as vu leurs têtes ? » chuchota Harry à Hermione et Ginny après avoir pris place à la table des gryffondors. Il rit de la situation silencieusement avec Ginny, s'assurant de ne pas être entendu, et étudia la pièce autour de lui. Le Hall n'avait pas changé, les quatre différentes maisons, assises à leur table, et représentées par le plastron au-dessus de chacune d'entre elles. Les professeurs étaient à leur table habituelle, surélevée et face à celle-ci se trouvait le Choixpeau, sur son tabouret. Harry vit que Dumbledore et le nouveau professeur de défense étaient absents.
Il s'assit en bout de table avec Ginny et Hermione, laissant de la place pour les nouveaux élèves, prêt à féliciter et accueillir les futurs gryffondors quand ils prendraient place. Drago fit la même chose que lui à la table des serpentards, s'asseyant face à la table des rouge et or, faisant en sorte qu'ils soient dans le champ de vision l'un de l'autre. Le brun se demanda combien de personnes avaient vu leur manège. Le blond n'était pas très subtil dans ses actions. Crabbe et Goyle se trouvaient d'un côté et l'autre de lui, bien que l'un des deux se déplacerait à l'arrivée de Tom quand ce dernier serait envoyé chez les serpentards. Baissant son regard sur sa propre table, Harry entendit un léger sifflement et aperçut Ron le regarder de façon mauvaise, assis avec Finnegan, Dean et Neville. Dean acquiesça aux propos de Ron avant de tourner ses yeux vers Harry quand celui-ci se détourna de lui.
Harry fit face à Hermione et vit que la brunette avait le regard tourné vers la table des professeurs. Vers l'un des professeur en particulier. Severus était droit dans son fauteuil, lançant des regards sévères aux nouveaux arrivés… Rien de nouveau à Poudlard. Tout le monde savait que Rogue détestait enseigner aux élèves autant qu'il les détestait. Mais ceux qui lui étaient proches savaient que derrière son air renfrogné se cachait son anxiété à propos du Festin.
Harry se pencha vers Hermione. « Il est vraiment inquiet. »
Hermione lui adressa un regard incrédule. « Bien sûr qu'il est inquiet ! » lui répondit-elle en sifflant. « Moi aussi je le suis un peu. Je veux dire, il peut arriver n'importe quoi. »
« Ne t'inquiètes pas trop pour ça. Nos baguettes seront sorties et cachées sous la table, prêtes à toute éventualité… Et Luther est sur un des côtés. Et bien sûr, ton chevalier servant, dans son armure rutilante, assure tes arrières. Dumbledore sera surveillé de tous les côtés. Pas de panique, ça va être marrant ! »
Hermione se tourna sérieusement vers lui. « Quelques fois, je m'inquiète pour toi Harry. Vraiment. Ça ne sera pas drôle. »
« Bien sûr que ça le sera ! » Harry se recula et scanna la grande salle et trouvant Tom en train d'attendre dans l'ombre des portes. Il rit intérieurement. Leur nouveau frère paraissait s'ennuyer franchement. Et même plus encore, se tenant de côté, les jambes écartées et les bras croisés sur sa poitrine. Ses yeux étaient fermés et son menton reposait sur son torse.
Tom avait dû sentir qu'on l'observait car il leva son menton légèrement et ses yeux marrons se fixèrent sur Harry. Il lui fit une grimace quand Harry remua ses sourcils à son attention. Le gryffondor reçut un dernier regard froid avant que son frère ne se tourne et s'appuie contre le chambranle, penchant sa tête pour fixer le plafond enchanté. Harry continua son manège, et après une minute, le visage serein de Tom se transforma de nouveau en une grimace et Harry aurait pu jurer entendre Tom maudire Dumbledore pour la neuvième fois et se plaindre de devoir attendre.
Les portes du Grand Hall s'ouvrirent, laissant passer Dumbledore et un jeune homme élégamment habillé qu'Harry supposa être le nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Le gryffondor adressa un dernier regard vers Tom avant de concentrer toute son attention sur le nouveau duo traversant le Hall.
Ça ne peut pas être notre professeur de défense ! s'exclama Drago. Il est trop jeune et quel genre de monstre ferait ça à ses propres cheveux ? Cette couleur est clairement fausse. Et ces boucles ? N'importe quoi. Il cherche à ressembler à un enfant de deux ans ? Vraiment… Drago fit la tête en poussant son coup de gueule tandis qu'il observait les deux adultes progresser dans la grande salle.
Harry ricana et continua son observation. Quand le nouveau professeur aux affreux cheveux monstrueusement blonds et au visage poupin passa entre les tables, il tourna la tête et regarda le gryffondor. Ses yeux étaient grand et rond, trop bleus au goût d'Harry, et au lieu d'y voir une quelconque gêne et du dégoût, il fut surpris de voir que les yeux du sorcier étaient étonnamment pétillants et pleins de joie, un peu comme ceux du directeur. Cela le rendit immédiatement suspicieux. Plus encore quand il fit un clin d'œil amical dans sa direction.
Hermione en perdit sa superbe et, la bouche grande ouverte d'ébahissement, se tourna vers son frère. « Est-ce que je l'ai bien vu te faire un clin d'œil ? » lui chuchota-t-elle furieusement, attendant une confirmation.
« Oui, je l'ai vu aussi, » confirma Ginny.
« Pourquoi est-ce qu'il ferait ça ? » se demanda Harry, à haute voix.
Hermione et Ginny levèrent leurs yeux au ciel. Non mais vraiment, il pouvait être totalement aveugle quand ça crevait d'évidence.
« Tu n'es vraiment pas très attentifs, Harry » établit Ginny comme un fait.
« Au moins, Drago n'a pas vu ça. » compléta Hermione, d'une voix basse.
Dumbledore se tenait maintenant devant tout le monde, et levait ses mains pour demander le silence. Ses yeux, cachés derrière ses verres en demi-lune, brillaient et il avait l'air serein, comme si rien ne pouvait lui arriver. Comme si le fait d'ignorer ses problèmes pouvait les faire disparaître. Harry ne montrait aucune expression en lorgnant le directeur. Bien… Si c'était comme ça que voulait la jouer Dumbledore, Harry s'en accommoderait… Pour un temps. Il se rassit et sourit. Ça allait vraiment devenir marrant.
« Bienvenue, bienvenue mes chers élèves de Poudlard, » commença Dumbledore d'une voix claire, souriant si grandement que sa barbe ne pouvait le cacher.
Ginny renifla et se pencha vers Harry. « Elle est un peu trop épaisse, tu ne trouves pas ? »
« Ouais, » répondit-il doucement à la rousse. Il dévisagea ensuite sa sœur. « C'est possible de se noyer dans le sucre »
« Shhhh ! » Hermione le foudroya du regard avant de reporter son attention vers le doyen.
« Nous commençons une nouvelle année à Poudlard. Une nouvelle année d'études et de conseils... »
L'intervention de Drago fut la bienvenue pour le distraire d'un éternel discours ennuyeux. Comme s'il pouvait croire aux paroles que prononcerait le vieux fou. Il était heureux d'entendre la voix horrifiée de son compagnon envahir son esprit.
C'est horrible ! Je ne supporte pas de voir ça, et pourtant je … Ne peux pas… Détourner le regard.
Ce ne sont que des cheveux, Drago.
Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, surtout venant de la part de quelqu'un que ça ne dérange pas d'apparaître en public avec un nid d'oiseaux sur la tête.
Hey ! Mes cheveux ne ressemblent plus à un nid d'oiseaux depuis un an !
Drago se tourna entièrement vers lui, paraissant extrêmement amusé. Pourquoi es-tu si susceptible à propos de tes cheveux, Harry. Après tout, ce ne sont que des cheveux.
Les yeux d'Harry se rétrécirent. Tu es celui qui as parlé de cheveux. Tu as commencé.
Oh, c'est vrai ! Les cheveux de l'enfer ! Drago fixa de nouveau les cheveux en question avec une grimace de dégoût.
Harry ne voyait pas vraiment ce qui n'allait pas avec les cheveux de leur nouveau professeur. Comme l'avait dit Drago, ils étaient blond… C'était plutôt un horrible jaune moutarde, le portant à croire qu'ils n'étaient pas naturels. Sa tête était couverte de bouclettes, très fines et rebondies, jaillissant de toutes parts.
Après coup… Tu as raison. C'est hideux.
Hermione lui donna un coup. « Prêtes plus d'attention au discours ! » lui siffla-t-elle. Harry lui lança un regard noir pendant deux secondes avant de céder devant son air menaçant. Ce n'était pas juste qu'elle puisse toujours l'intimider. Il était un Elfe Noir, Merlin ! Un Ukatae. Elle ne devrait plus être capable de lui faire craindre pour sa propre sécurité avec un simple regard. Mais il la craignait… Et il l'aimait d'autant plus pour ça. Il lui sourit tendrement avant de faire ce qu'elle lui avait dit et d'écouter ce qu'on leur disait.
Il se concentra juste à temps sur Dumbledore pour l'entendre s'adresser particulièrement aux septièmes années. « Votre septième et dernière année à Poudlard est précieuse... » Le vieil homme regarda la table des gryffondors, plus particulièrement Harry, et sourit gentiment. « Je vous suggère de la chérir au mieux. »
Oh, serait-ce une menace ? Demanda-t-il au blond, amusé.
Oui, mon cœur. Je crois bien que c'en était une. Drago semblait prêt à bondir de son siège pour se jeter sur le vieux sorcier suite à celle-ci.
Dumbledore détourna son regard de son ancien protégé pour scruter la salle. « Avant de commencer la répartition, je voudrais vous présenter le sorcier qui a gracieusement accepté la place de de DCFM. » Il se tourna et leva un bras en direction du jeune sorcier, qui était assis à côté de Severus, pour le plus grand déplaisir de ce dernier. Le sorcier se leva et s'inclina à l'annonce de son nom. « Professeur Ellias Klyne. Je suis sûr que lui accorderez le plus chaleureux des accueils. »
Qu'est-ce que ce mécréant pourrait bien nous apprendre ? Dumbledore a refusé à Tom la place, mais il laisse un enfant enseigner la DCFM !
Harry tourna son attention vers Tom. Les mâchoires crispées de colère étaient suffisantes pour qu'Harry s'inquiète de la sécurité de ceux qui se trouvaient à proximité d'un Seigneur des Ténèbres fulminant – qui semblait partager les mêmes pensées que son frère blond. Le brun agrippa la manche de sa sœur et tira dessus jusqu'à ce qu'elle se tourne vers lui et soit assez près pour qu'il lui parle à l'oreille. « Tom n'était-il pas celui qui a fait débuter la malédiction sur le poste de défense ? Ça à l'air de toujours l'insupporter. » il murmura en voyant Dumbledore céder sa place à McGonagall pour que celle-ci initie la cérémonie de répartition.
« Comment tu le sais ? » lui demanda Hermione alors que le premier réparti prenait place à côté de Ginny. Elle offrit au première année une embrassade de bienvenue.
« Tout d'abord, » commença Harry en applaudissant la première répartition pour Poufsouffle. « Il suffit de regarder son air ».
La lionne chercha Tom. « Oh, oui. Il est furieux. »
« Correct. Et ensuite, j'arrive à ressentir sa colère dans mon esprit. »
« Quoi ? » Hermione retourna son attention sur lui. Ses mains arrêtèrent d'applaudir pour se poser sur ses cuisses. « Mais… En fait, je crois que la même chose nous est arrivée à Drago et moi un peu plus tôt dans le train. »
Harry agita sa tête de haut en bas, acceptant ce qu'elle lui disait. « Il a dû se passer quelque chose après que vous vous soyez évanouis. Je pense que c'est un effet secondaire. »
« Mais Drago et toi pouvez ressentir cela parce que vous êtes des âmes sœurs. » lui dit-elle à voix basse. « Ça n'a pas de sens que ça nous arrive à tous après l'échange du sang… Nous ne devrions pas en parler maintenant. C'est à cela que servent les rencontres. » elle rationalisa avant de revenir à la répartition. Harry hocha sa tête et se perdit de nouveau dans ses pensées.
Les rencontres. Un terme utilisé pour embellir les réunions qu'ils avaient. Personne n'avait été assez inspiré pour trouver un autre mot désignant leurs regroupements organisés, et la rencontre était au niveau de leur désir d'implication dans ces sessions : léger. Il pensait que ce mot convenait tout à fait à leurs objectifs, même s'ils utiliseraient le temps de ces rassemblements pour conduire de sérieuses réunions. Ils en profiteraient aussi pour rendre visite les uns aux autres. Donc techniquement, ce seraient des rencontres ainsi que des réunions.
Une rencontre serait tenue demain et Harry en était reconnaissant. Il voulait parler de la sensation de froid qu'il avait ressenti dans le train. Ce serait un des sujets prioritaires. Les ressentis de Tom et d'Hermione au rituel en était un autre. Et finalement, mais tout aussi important, Harry voulait aborder le sujet des Marques et des anneaux avec Falde, qui, en ce moment, se tenait à droite des grandes portes, dans un coin. Ozemir était dans le coin le plus à gauche, observant avec avidité la cérémonie. Brumek se tenait fièrement derrière Harry, le long du mur, et Talyn avait pris place près de Drago. Harry se tortilla pour dévisager Brumek. Le guerrier ne paraissait plus si pâle, ni autant fatigué qu'il semblait l'être il y a quelques heures de ça. Mais il affichait toujours une certaine colère.
Enfin, la répartition prit fin et Hermione tapota Harry pour récupérer son attention. Ils se regardèrent l'un l'autre quand Dumbledore se leva pour remplacer McGonagall sur l'estrade. « Tu te souviens ce que tu vas dire ? » lui demanda le lion.
« Oui. J'espère juste qu'il m'écoutera. »
« Ne te fait pas de soucis. Ozemir a testé les barrières quand personne ne regardait et a outrepassé le contrôle que Dumbledore avait sur lui. Il peut toujours faire ce que Dumbledore lui ordonne, mais maintenant, il peut choisir de réaliser ou non cet ordre. » Harry pris sa main et la pressa doucement. « Le Choixpeau sait que des Ukataes sont présents dans le château. Tout ce que nous avons à faire est de le persuader de faire ce que nous voulons. Menace-le de le détruire, même si je pense que ce ne sera pas nécessaire. »
« Ça devrait fonctionner » Hermione acquiesça, forte d'une nouvelle résolution et redressa son dos et ses épaules. « Oui, ça va marcher. » Son affirmation était aussi déterminée que la ride apparue sur son front. Ils refirent face au directeur quand il annonça la suite de la soirée avec les re-répartitions.
« Avant que nous n'accueillons l'élève fraîchement transféré, nous allons avoir de nouvelles répartitions pour quelques élèves déjà positionnés dans des maisons. Quand j'appellerais... » Un brouhaha sans nom éclata dans la grande salle, rempli de cris de surprises, de murmures excités. Un sourire fier pris place sur le visage d'Harry et il s'imprégna des émotions d'une grande inspiration. Dumbledore leva ses mains. « Quand j'appellerai votre nom, merci de vous avancer et de mettre le choixpeau sur votre tête. »
Hermione fut l'une des rares à ne pas être surprise lorsqu'elle entendit son nom sortir de la bouche du directeur. Elle se leva immédiatement et adressa un rictus amusé à ses compagnons de maison, plus particulièrement Harry et Ginny qui l'encouragèrent d'un léger hochement de tête. Elle ne prit pas garde aux chuchotis surpris qui s'emparèrent des élèves alors qu'elle se dirigeait droit vers l'avant de la salle où le choixpeau reposait en hauteur sur son tabouret.
Severus parvint de justesse à conserver son air renfrogné et à ne pas la regarder avec fierté quand elle choqua un peu plus les professeurs en défiant du regard le directeur et en affichant son mécontentement. Il vit du coin de l'œil Tom se tenir prêt à tout alors que sa sœur se rapprochait du vieux sorcier. Severus nota qu'une de ses mains disparaissait dans son dos et il sut qu'il tenait sa baguette prête à toute éventualité.
Dumbledore ignora l'hostilité ouverte que lui adressait la jeune femme et lui adressa un doux sourire.
« Vous allez le regretter, » lui dit-elle sombrement alors qu'il fixait le chapeau sur sa tête.
« Je ne vois pas de quoi vous parlez, mademoiselle Granger. Je fais tout ceci pour le plus Grand Bien. » lui répondit-il agréablement.
La lionne était si tendue qu'elle agrippa fermement le rebord du tabouret à s'en faire blanchir les articulations et elle se mordit la langue. Elle pouvait répliquer de mille et une façons. Alors qu'il s'avançait d'un pas, elle se crispa et souhaita qu'il s'éloigne d'elle. Elle ressentait du soulagement à savoir que Severus, ses frères et ses amis étaient prêts à la défendre de leur baguette, qu'ils tenaient sous les tables. Ils lorgnaient le directeur avec des yeux de faucon.
Hermione Granger ! Il est chouette de vous revoir, le choixpeau la détourna de ses pensées, lui rappelant qu'elle avait une tâche à accomplir. Je vois que tu veux différentes choses ! Tes ambitions ont pris de l'ampleur. Tes connaissances ce sont développées. Il n'y a pas besoin de se demander pourquoi tu as demandé une autre répartition.
Hermione ferma ses yeux. Je n'ai pas fait une telle chose. Je veux rester à gryffondor et si tu veux rester en un seul morceau, je te conseille de ne pas prêter attention à ce que le vieux sorcier attend de toi. Tu vas nous laisser, Harry et moi, à gryffondor. Où alors, les Ukataes que tu peux percevoir te détruiront. Tu comprends ce que je te dis ?
De longues minutes passèrent sans que l'objet ne réponde et Hermione se mit à craindre qu'il ne l'écoute pas. Afin de la distraire de la panique qui s'emparait d'elle et du silence du chapeau, elle chercha Tom du regard. Un sourcil parfaitement dessiné se haussa. La brune lui répondit par un sourire étiré, faux. Tom fixa le choixpeau de longues secondes et haussa ses épaules avant de revenir vers elle.
Merci Tom. Vachement utile, pensa Hermione avant d'écarquiller ses yeux quand elle réalisa que le chapeau pouvait entendre ses pensées.
Des Ukataes, hein ? Dit soudainement le choixpeau, surprenant tellement la brune qu'elle faillit pousser un cri de surprise. Je peux les sentir. J'ai parlé à l'un d'entre eux plus tôt. Cette affaire n'a pas de précédents.
Tu ferais mieux de suivre mes avertissements, dans ce cas. Tu seras éradiqué si jamais tu suivais les intentions de Dumbledore. C'est un danger pour chaque étudiant ici présent et nous ne pouvons pas tolérer que tu deviennes un de ses outils. Elle dévisagea le directeur et fut ravie de voir une fine ligne de mécontentement formée par sa bouche. Il avait réalisé à coup sûr que ça prenait trop de temps. Le choixpeau aurait dû lui obéir immédiatement.
Très bien. « Gryffondor ! »
La brune adressa un sourire narquois au vieux sorcier quand elle le vit arborer une surprise inattendue. « Bien tenté » lui chuchota-t-elle en sautant sur ses pieds. La mâchoire du directeur se crispa et elle vit qu'il tentait de contenir au mieux ses humeurs. Ceux qui ne savaient pas ce qui était en train de se jouer regardaient leurs amis, pleins de confusion, comme elle reprenait sa place à la table des gryffondors. Si on demandait à ce qu'elle soit répartie de nouveau, ne devait-elle pas changer de maison ? C'était la seule raison à cette deuxième cérémonie. La confusion se répandit dans la grande salle, chacun attendant la suite des événements.
« Harry Potter ! »
Harry se leva alors qu'un silence de mort se propageait. Le choc et l'incrédulité faillirent avoir raison de lui. Chacun suivit son ascension. Le brun conserva un visage neutre, le regard rivé sur son ancien mentor.
Ce n'est pas juste ! Se plaignit Drago. C'est toujours toi qui obtiens le meilleur rôle dans ces situations. Regarde-les tous. Tous pendus à tes déplacements, retenant leur respiration en attendant la suite. Je pense que je vais devoir me consoler en restant dans la foule, à les regarder. Je dois reconnaître que toutes ces réactions sont distrayantes. Vraiment, a-t-on déjà vu autant de personnes avec l'air de s'être pris une gifle ? Fantastique !
« Partir de gryffondor sera sans doute pour la bonne cause. » dit sereinement Harry à Dumbledore avant de s'asseoir sur le siège et de demander mentalement à Drago de rester silencieux le temps de sa répartition. Le vieil enfoiré osa lui adresser un sourire. Il devait probablement penser qu'Harry retournait dans ses griffes. Ça le fit rire intérieurement.
Le choixpeau lui parla avant qu'il n'ait la chance de dire quoi que ce soit. M. Potter… Vous êtes l'un des Ukataes ? C'est merveilleux! Tout simplement merveilleux ! Je ne l'avais pas vu venir !
Oui, et bien… Tu te souviens des recommandations d'Hermione ? Ça vaut pour moi aussi. Tu ne voudrais pas finir en bout de tissu rapiécé juste bon à essuyer des fesses, n'est-ce pas ?
Le choixpeau se tut pendant quelques secondes. Ton caractère a bien évolué depuis la dernière fois, mais tu corresponds toujours à serpentard. La maison de serpentard est celle qui te convient le mieux !
J'en suis conscient. Toutefois, tu vas faire ce que je veux en me gardant chez les gryffondors.
Tu veux protéger les élèves de Poudlard de la corruption du directeur, Potter ?
Oui. Dumbledore devra répondre de beaucoup de choses.
Très bien. « Gryffondor ! »
« C'est inattendu. » Harry sourit en glissant du tabouret. La colère et l'incrédulité du professeur atteignirent Harry, qui savoura ces émotions en reprenant sa place. Il s'asseyait à peine que le vieil homme reprenait.
« Ginevra Weasley. »
Harry et Hermione focalisèrent leur attention sur la plus jeune des Weasley et la regardèrent se lever. Ginny haussa des épaules, cet appel ne lui faisant ni chaud ni froid, avant de bouger à son tour.
« Je n'avais pas pensé à Ginny ! » siffla Harry à sa sœur.
« Peut-être que le choixpeau la laissera à Gryffondor. Il va probablement penser que les menaces valent aussi pour la répartition de Ginny. »
C'est mauvais, Drago.
Ce dernier croisa le regard concerné de son compagnon. Je ne pense pas.
Bien sûr que ça l'est ! Harry plissa ses yeux quand il vit le sourire narquois du blond et revint sur le simulacre de cérémonie. « Stupide serpentard insupportable ! » marmonna-t-il. Hermione lui donna un coup dans le tibia et ses yeux s'agrandirent en une demande silencieuse de rester concentré sur les événements en cours. Le choixpeau était déjà sur la tête de la rouquine. Elle resta assise un petit moment, pensive. Soudainement, ses sourcils se haussèrent de surprise et de l'intérêt apparut sur son visage, avant qu'elle ne dévisage le directeur avec ce qui paraissait être une pitié moqueuse.
« Serpentard ! » cria le chapeau. Des murmures d'incompréhension et de surprise remplirent la grande salle alors que Ginny se redressait. Dumbledore semblait content et suspicieux à la fois, la suivant des yeux alors qu'elle prenait place près d'un Blaise Zabini ravi.
Excellent, pensa Drago. Son amant croisa son regard.
En quoi c'est excellent ?
Ginny est appréciée dans toutes les maisons. Avoir quelqu'un avec de telles relations à serpentard est une bonne chose. Mieux vaut Ginny que toi ou Hermione. Vous êtes tous les deux intimidants et nos camarades auraient utilisé la re-répartition comme une excuse pour se tenir à l'écart de vous. Ç'aurait été facile de vous détester parce que vous seriez devenus des serpents.
Harry eut un immense sourire. Maintenant, il comprenait le désintérêt de Drago suite à ce changement, et le regard de pitié qu'avait eu la rousse pour le directeur. Ginny avait dû voir les avantages à être placée chez les serpents. Harry se demanda si le choixpeau avait suivi les instructions de Dumbledore ou s'il avait mis Ginny à serpentard parce qu'elle correspondait vraiment aux critères de la maison maintenant.
Qu'est-ce que le choixpeau lui a dit ? Demanda-t-il à son compagnon. Il attendit que Drago transmette la question.
Le choixpeau lui a dit que c'est à serpentard qu'était sa place, quoi qu'en dise Dumbledore.
Tellement vrai.
Dumbledore s'éclaircit la gorge alors que ses yeux scintillants allaient d'un endroit à l'autre de la salle. « Maintenant, merci d'accueillir notre nouvel élève de Durmstrang, venu pour terminer sa septième année. » Il leva sa main, et Tom marcha vers lui, faisant son apparition. « Luther Bailey. Je suis sûr que vous l'accepterez comme il se doit. »
Ce fut la première fois qu'autant d'élèves purent le voir de près. Sa présence était imposante tandis que sa foulée tranquille le guidait vers l'estrade et plus particulièrement vers Dumbledore et le tabouret. Beaucoup le suivaient avec attention mais la plupart des élèves étaient curieux. Ils ne savaient s'ils devaient se détourner à cause de la peur qu'il inspirait, ou alors s'ils devaient continuer à le contempler et se noyer sous la puissance et le mystère qui l'entourait. Mais tous s'accordait sur le fait qu'il avait… Quelque chose en plus.
Tom ignora la foule derrière lui, se focalisant sur le directeur. Le vieil homme lui offrit un sourire et lui fit signe de prendre place sur le siège. Il se tenait vraiment près du tabouret, et Tom fit attention, en s'asseyant, à ne pas être touché par le directeur. Le chapeau fut posé sur sa tête. Tu ne diras pas à Dumbledore mon vrai nom. Tu vas me mettre dans la maison qui me revient de droit.
« Serpentard ! » s'écria précipitamment le choixpeau, comme s'il était pressé de quitter la tête sur laquelle on l'avait mis.
Tom ôta le choixpeau et le reposa sur le siège. Il ignora complètement Dumbledore et se dirigea vers ses nouveaux camarades, Crabbe lui laissant sa place près de Drago.
Dumbledore finit son discours en abordant des sujets sans importance et le festin commença. Drago entendit un « Merci Merlin ! » provenant de la table des gryffondor quand la nourriture apparut.
« Weasley n'a vraiment aucunes manières. » dit-il à Tom, remplissant son assiette.
« S'il te plaît, ne parlons pas de lui. » lui répondit Tom sur le même Tom doucereux.
« Je suis d'accord avec Luther, » ajouta Ginny.
« N'es-tu pas peinée d'avoir été changée de maison ? » la questionna Pansy.
« Pas tellement, seulement parce qu'Harry et Hermione sont toujours à gryffondor. Si c'est ici que je dois être, alors je m'en accommode. »
Drago laissa la conversation suivre son cours, jetant un coup d'œil à son frère. Tom semblait un peu pâle, mais ses yeux étaient vifs. « Tu vas bien ? » lui chuchota Drago à l'oreille.
« Bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ? »
« Tu es un peu pâle. »
Tom comprit que son frère se faisait du soucis pour lui et ça lui fit plaisir. Une chaleur se répandit en lui à cette constatation. Mais il n'en dit rien à Drago. Au lieu de ça, il eut l'air ennuyé. « Je vais bien. Arrête de me regarder comme si tu t'attendais à ce que je me brise en mille morceaux à tout instant, Drago. »
Le blond était amusé et retourna joyeusement à son repas, voyant clair à travers l'ennui de son frère. Il était satisfait du résultat de la cérémonie de répartition, y ayant beaucoup réfléchit. Il s'aperçut que Tom, Harry et lui-même attiraient encore beaucoup l'attention des élèves. La répartition surprise était aussi un grand sujet de conversation ce soir. A la table des professeurs, quand il vit la tête qu'affichait son parrain, il ne put retenir un reniflement amusé. Le nouveau professeur de défense devait lui rebâcher les oreilles.
Severus était tendu. Fièrement dressé et prêt à mordre. Il avait refusé de converser avec l'imbécile à côté de lui et faisait semblant d'observer les élèves en mangeant son repas. Il fit de son mieux pour ignorer la table des gryffondors, inquiet que Dumbledore puisse voir l'intérêt qu'il portait à Hermione, et se concentra sur ses serpents, mais ses yeux faisaient régulièrement des allers-retours entre les deux tables.
La voix irritante du professeur Klyne s'atténua comme Hermione emplissait soudainement son champ de vision. Il maudit silencieusement son cœur qui s'affolait sourdement, persuadé qu'on pouvait l'entendre à l'autre bout de la salle. Était-il normal que sa sorcière lui manque autant ? Sa présence lui manquait tellement que ça l'effrayait, et ça ne faisait que quelques jours. Il était rassuré de voir qu'elle allait bien, en dehors de la pâleur qu'elle affichait. C'était probablement dû au stress de cette journée. Fronçant des sourcils, il réalisa qu'ils n'auraient pas le temps d'être seuls ce soir. Ils devraient être prudents et leurs rencontres seraient peu fréquentes et relativement espacées. Une idée de sa lionne, de le faire patienter quelques jours avant de pouvoir poser de nouveaux ses mains sur elle. Il ne voulait pas que Dumbledore s'aperçoive de la relation qu'il entretenait avec la magnifique sorcière, certes, mais il ne voulait pas non plus s'empêcher de la voir chaque soir. C'était un serpentard. Il savait être discret.
Regardant de nouveau les gryffondors, Severus vit Harry discuter avec animation avec Hermione, élevant le ton de sa voix pour attirer l'attention de ses camarades curieux. Severus se doutait que les deux voulaient montrer aux autres qu'ils n'avaient pas changé au cours de l'été et étaient les mêmes qu'à leur départ l'année dernière. Après plusieurs minutes de débat, ceux autours d'eux se détendirent et participèrent à la conversation. A un moment, Hermione ayant toute l'attention de leurs camarades, Harry adressa un sourire suffisant à Severus.
Gosse insolent, pensa affectueusement le professeur de potions avant de retourner étudier ses serpentards. Il était satisfait de la quantité qu'il avait eu cette année, et il était ravi de voir Drago, Pansy, Blaise et Ginny s'occuper d'intégrer comme ils se devaient les nouveaux. Les premières années étaient pour la plupart silencieux, intimidés par les plus âgés, mais ils se sentaient intégrés comme on leur parlait, si on pouvait considérer leurs sourires timides et leurs hochement de tête comme des réponses à ce qu'on leur demandait. Tom était toujours droit, et semblait uniquement concentré sur son repas. De temps en temps, on le voyait regarder autour de lui, principalement pour vérifier que les deux rouge et or allaient bien, et rarement, il échangeait quelques mots avec le prince des serpentards.
Severus observa la cadette des Weasley, nouvel ajout à sa maison. Il n'aurait pas dû être surpris. Severus pensait qu'elle et les jumeaux convenaient plus aux serpentards qu'aux gryffondors. Il pouvait aussi voir l'avantage d'avoir mademoiselle Weasley parmi les serpents. Ça rééquilibrait plutôt bien les choses.
Gloussant intérieurement, il lorgna en direction du directeur. Il ne semblait pas différent de d'habitude, observant sereinement autour de lui, comme s'il possédait toutes les réponses. Comme s'il n'avait aucun problème dans son petit monde. Severus se demanda si c'était une façade qu'affichait le sorcier manipulateur, ou s'il était à côté de la plaque et croyait que tout allait bien dans le meilleur des mondes.
A la fin du banquet de bienvenue, une note apparut aux côtés d'Harry, au même moment que les élèves se levaient pour partir en direction des dortoirs. Harry s'en rendit compte une demi-seconde avant qu'elle ne disparaisse, comme si elle n'avait jamais été là. Le brun et Hermione restèrent assis, laissant leurs camarades prendre les devants. Harry glissa sa main sous la table, se tourna vers Hermione comme si de rien était. Derrière lui, Brumek vérifiait le message et le posait dans la main d'Harry, après le passage des premières années. « Ça ne te fera rien » chuchota le guerrier dans son oreille.
Harry mis la note dans sa poche. « Wow. La sécurité est bonne, ici. » Il fit le tour de la table et récupéra Hermione avant de se diriger vers les portes de la grande salle.
« Drago et toi êtes les seuls qui en bénéficiez. Nous autres sommes des menaces potentielles, » lui répondit doucement Hermione.
« C'est faux, Hermione. Ils nous ont aidé à vous trouver ! » défendit-il. Cette brusque réponse fit hausser les sourcils de la brune sous la soudaine surprise. Harry continua doucement. « Talyn a même contraint Falde à nous aider avant même que nous leur parlions et Ozemir s'est porté volontaire pour vous sauver avant même qu'on ne lui en donne l'ordre. »
« Ok ! Shhh… Souviens-toi où nous sommes. Tu n'as pas besoin de crier ! » soupira Hermione, exaspérée de devoir le répéter une énième fois.
« Je ne criais pas » marmonna Harry tandis qu'ils quittaient le hall. Leurs serpentards les attendaient de l'autre côté des portes. Ils restèrent silencieux malgré les bougonnements du brun.
« Tu as raison » accepta la lionne. « Ils nous ont aidé un bon nombre de fois. Je devrais leur en être plus reconnaissante. Alors, que disait le bout de papier ? »
Harry se troubla. « Tu as vu le message. »
« Bien entendu ! Je l'ai vu apparaître avant que Brumek ne l'attrape. »
« Hermione ! Depuis combien de temps tu peux les voir à travers l'Ombre ? » Harry semblait atterré et totalement insouciant de se tenir en plein milieu du hall d'entrée, haussant la voix plus que de mesure, là où tout le monde pouvait les voir et les entendre. « Vous deux, » il désigna Tom et Hermione, « agissez bizarrement. Nous devrions... »
Drago sourit tendrement en mettant sa main sur la bouche de son amant. « Ce n'est pas le moment. Hermione, Pansy et moi avons besoin de partir pour voir si les élèves se sont bien installés puisque c'est notre devoir. » Drago insista sur le dernier mot et regarda la où se tenait Hermione quelques instant auparavant.
« Oh Merlin ! Je ne peux pas croire que j'ai pu oublier ! » Hermione était déjà à mi-chemin du hall. Tout le monde la suivit du regard alors qu'elle se précipitait dans les escaliers afin de rattraper les gryffondors avant qu'ils n'arrivent à la tour. « On se voit demain ! Bonne nuit ! »
« Harry, nous en parlerons demain, » lui murmura Drago, retirant sa main et se reculant d'un pas. « Je dois assister le professeur Rogue. » Il sourit en se détournant d'eux, Pansy le suivant de près. « A la prochaine, Potter. »
Blaise et Ginny dirent au revoir à Harry avant de les suivre rapidement, laissant le brun seul avec Tom.
« N'oublie pas de désactiver tous les sorts de surveillance que Dumbledore pourrait avoir mis en place autour de ton dortoir et de ton lit. » lui dit sérieusement Tom.
« Tu vas me manquer aussi, Luther. » Harry sourit et se recula avant que Tom ne puisse l'attraper.
« Dépêches-toi d'y aller et garde un œil sur Hermione, insolent. » Tom prit le même chemin que Drago un peu plus tôt.
Harry continua de sourire dans le dos de Tom avant de se retourner et de pourchasser Hermione.
Édité le 21/02/2022.
