Soyez rassurées, il va bien. Merci pour vos reviews, ça fait très plaisir. Voyons donc ce que notre Roy va devenir. Persos pas à moi, mais tout le monde le sait déjà.
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Je me réveille en sursaut. Où suis-je ? Visiblement je ne suis pas mort. Mais purée que mon corps me fait mal !
" Vous êtes revenu parmi nous." fait une voix douce.
Je tourne la tête, pour découvrir un homme chauve, habillé avec une sorte de toge orange. Je réalise que je suis dans un lit, mais je ne sais toujours pas où. Je pose la question à mon hôte.
" Vous êtes au temple de Shâni, la déesse de l'amour du pays. Je suis le moine Sunti. Moi et mes frères nous rendions au marché local quand nous avons vu le Dragon tout près, et vous juste après. Nous vous avons ramené au temple." explique-t-il.
" Et ... mes subordonnés ? Ils étaient ... habillés comme moi." demandé-je.
" Nous n'avons vu personne d'autre. Mais un de mes frères s'est renseigné, et la police a dit qu'il n'y avait eu aucun survivant à la fusillade du coin." révéle Sunti.
Oh mon dieu ! Ils sont tous morts ? Riza, Jean, Haymans, Vato et Kain morts ?
Une boule se forme dans ma gorge, et je sens mes yeux me picoter. Je détourne la tête. J'entends le moine se lever, et sort de la pièce. Sitôt qu'il est partit, j'éclate en sanglots. Tout est de ma faute. Si je n'avais pas couru parès ce salopard de Dragon, mon équipe serait encore en vie. Quel idiot, non mais quel abruti d'imbécile de crétin de pauvre type je suis. Je n'entends pas la porte s'ouvrir.
" Je partage votre douleur. Perdre des êtres chers est toujours douloureux." fait Sunti.
Il me change mes pansements, sans faire attention à mes larmes. D'après lui, je suis resté deux jours dans le coma. Vu la pâtée que je me suis pris, ça ne m'étonne pas. Dans la journée, je peux me lever. Ce temple est magnifique. Des jardins luxuriants, de grandes statues féminines en or et des peintures éclatantes. Des moines sont en prière, tous le crâne rasé et habillés en orange.
" Tu peux rester ici autant que tu veux mon frère." m'annonce Sunti.
" Pourquoi pas ? J'ai diverses choses à faire ici." dis-je.
" Comme le Dragon. La vengeance ne règlera pas ton problème, mon frère."
" Je ne vais pas le faire uniquement que pour moi. Ce type doit être arrêté, il a suffisament nui comme ça." répliquais-je.
" Tu es dans le vrai. Toutefois, cet homme est bien plus fort que toi. Je peux t'aider si tu le désire." réponds Sunti.
" Comment ?"
" Nous sommes des moines shaolin. Nous sommes pacifiques, mais ça ne veut pas dire que nous ne savons pas nous battre. Tout dépends de l'usage que l'on veut faire de cet art du combat. Pour nous, il sert essentiellement, pour ne pas dire uniquement, à entretenir notre corps. Je peux ainsi vous apprendre à vous battre comme les plus redoutables guerriers." expliqua-t-il.
Proposition intéressante ma foi. Ca m'évitera de me prendre une autre raclée. Je lui dis que je suis d'accord. Sunti me préviens que ce sera dur. Il décide de me montrer une séance d'entraînement de ces moines. Et je dois dire que la souplesse de ces types m'éboursiffle. Ils sont également d'une agilité sans pareille. Ils font quelques mouvements, parfaitement synchronisés. Ensuite, ils entament une séance de cassage de briques et de planche. Whoâh. Je reste la bouche ouverte une bonne partie de leur entraînement. Sunti vient me voir à la fin de l'entraînement.
" Alors ? Veux-tu toi aussi bénéficier de cet entraînement ?" me demande-t-il.
J'ai alors la vision de mon équipe, souriante, puis de la dernière victime du Dragon et surtout de la correction que j'ai reçu. Sunti voit alors briller des flammes dans mes prunelles.
" Un peu que je veux." répondis-je plus que déterminé.
" Bien. Dès que tu te sentiras miuex, nous commencerons ton entraînement." sourit le moine.
Sans problème mon gars. En fait, je me sens prêt dès le lendemain. Je savais que ce serait dur, mais pas à ce point. Le moine vient me réveiller :
" Debout Roy ! On commence tout de suite !"
Je regarde le réveil : OO ! 5h00 du mat ' ! Il est fou ou quoi ?
" M'enfin Sunti ! C'est l'aube !" m'exclamais-je.
" Tu ferais mieux de t'y habituer. Car ce sera tout les matins pareils."
Chic alors. Je cache ma joie du mieux que je le peux, et le suis dans le pâté le plus total. Sunti me fait commencer par apprendre à porter de l'eau dans deux seaux suspendus à une perche, le tout en marchant sur des petits poteaux. Je vous dit pas le nombre de fois que je me casse la figure. Les autres moines eux, font ça en vitesse et sans tomber. Il y a aussi divers pneus posés en pagaille dans une pente, et il faut passer dedans à toute vitesse. Là aussi je me tartine quelque chose de mignon.
Enfin, on attaque la défense proprement dite. Sunti me montre comment bloquer des coups, et comment répliquer. Quand je commence à bien les reproduire, il enchaîne la cadence. Bien sûr, il parvient à me toucher. En fin de séance, nous nous saluons en nous inclinant les mains jointes. Je vais ensuite m'écrouler sur mon lit. Je n'ai jamais été aussi fatigué de ma vie. J'ai mal partout.
Le lendemain, on part s'entraîner tous les deux dans la montagne. Ca fait déjà une semaine que je suis là. Sunti me fait travailler l'équilibre. Nous sommes juchés sur des petits piliers de bois, assez haut quand même. Je dois tenir dessus sur un pied. Un long moment plus tard, nous changeons enfin de côté. Deux heures plus tard, nous attaquons une chorégraphie de combat. Ca va, j'arrive à le suivre quand même.
" Très bien. Maintenant, le vrai combat." anonce Sunti.
Il se place en face de moi, mains tendues. Je fais de même, puis attaque. Le moine n'a aucun mal à m'envoyer au tapis. Et il le fait si facilement que s'en est agaçant.
" La colère ne dois pas dicter tes mouvements mon frère. Car elle t'empêche de réfléchir correctement." dit-il avant de me faire une prise.
Je vais encore une fois tondre l'herbe avec les dents. Ca faisait longtemps tiens. Je ne me retenir un soupir de lassitude. Sunti m'aide à me relever, et se remet en position.
" Bien. Reprenons." dit-il.
Cette fois, c'est lui qui ouvre le bal. Il enchaîne des coups de pieds retournés, des coups de poings que j'ai un mal fou à esquiver. Quand je me retrouve une fois de plus au tapis, Sunti décrète que ça suffit. Merci. Il me laisse une heure de pause.
Ouf ! Je suis mort. Je regarde mon moine, frais comme un gardon. Tout bonnement exaspérant. Sunti s'assoit en tailleur sous un arbre, pour méditer. Bonne idée tiens. Je m'y suis mis aussi, et je trouve ça relaxant quand même.
Je vais donc me poser à côté de lui, dans la même position et les yeux clos. Sunti m'a dit qu'il fallait se concentrer sur la respiration, et sentir la force de la terre nous envahir. Nous passons ainsi un bon mois en pleine nature. Sunti m'apprends le maniement du bâton. Bidiou que ça fait mal de se le prendre en pleine poire !
Ou même ailleurs. Nous commençons nos journées par un échauffement assez calme, puis par des exercices de souplesse, un kata ( chorégraphie simulant un combat ) un vrai combat et pas mal de méditation.
" Tu t'améliore de jour en jour." me dit Sunti en m'envoyant un coup de pied.
" C'est quand même le but du jeu non ?" répondis-je en bloquant.
" Oui. Demain nous rentrons au temple. Tu y apprendra à manier les armes blanches."
Oh oh, ça devient sérieux. Quand je rentre, je commence par prendre une bonne douche chaude. Le bain dans un lac froid ça va bien cinq minutes. Je passe une serviette autour des reins, je retourne à ma chambre.
" Wô ! J'ai pris du muscle !" remarquais-je devant ma glace.
( Ndla : BOUM ! Scusez moi je viens de tomber ma chaise. Roy sous la douche, puis avec une juste une serviette autour de la taille, pis musclé comme pas deux ... KYAAAAA !)
Effectivement, mes pectoraux se sont bien développés, mes biceps aussi, sans parler de mes abdos. Je souris, satisfait de mon reflet. Je passe un jean avec une chemise blanche, et vais rejoindre les moines pour la prière pieds nus comme eux. Les encens enbaument la salle. Je vais m'asseoir à côté de Sunti. Il m'a appris l'essentiel de leurs prières, et ma voix se joint à leur chant.
Après ça, cours de langue Thalandisienne. Au fil du temps, je m'imprègne de leur culture, et de la philosophie zen des moines. Je les accompagne au marché, sur les quais pour acheter du poisson ... bref je m'intègre. Concernant mon entraînement, j'en suis au maniement du sabre. La lame est en bois pour l'entraînement. Tout en combattant, Sunti me prodigue ses conseils :
" Le véritable guerrier travaille son courage et sa volonté. Si tu tombe sept fois huit fois tu te relèveras."
Justement, je viens d'aller mordre la poussière. Je me relève en faisant tournoyer mes jambes, juste à temps pour parer un coup sur la tête.
" La vie est un perpétuel entraînement mon frère. Et quand tu croiras avoir atteint la perfection tu auras perdu." continue-t-il.
Il envoie mon arme valdinguer. J'esquive les coups de bâton. Je reprends mon sabre, et bloque à nouveau. Ensuite, nous passons à un autre genre d'exercice. Sunti m'attache les mains dans le dos.
" Si ton épée se brise ou que tu la perds, utilise tes mains. Et si tu ne peux t'en servir, n'oublie pas tes jambes."
Il a repris son sabre, et le combat reprends. Hmph ! Pas facile quand on a les mains liées. Sunti n'y va pas de main morte. Normal, plus je progresse plus il devient exigeant. Je saute pour éviter un coup, me baisse pour esquiver un autre, Et bondit à nouveau en l'air. Du plat du pied dans les poignets, chais pas si on dit ça ( Ndla : moi non plus ) je parviens à lui faire lâcher son sabre. Et d'un balage je l'envoie au tapis.
" Très bien ! Continue comme ça. Et rappelle-toi que le vrai guerrier ne montre pas sa force et ne se plaint pas." dit-il.
L'heure du repas interromps l'entraînement. Nous retrouvons les autres moines, qui demandent comment je m'en sors. Sunti leur raconte en détail mes progrès, je reçois des félicitations et des encouragements. Je souris en remerciement. Nous reprenons l'entraînement après le repas. Mon moine ne connaît pas de répit, sauf pour méditer ou prier. Le temps non plus ne nous empêche pas de nous exercer. Nous nous battons sous la pluie, en pleine chaleur ou dans le froid, quoiqu'ici il soit moins rude que chez moi.
Chez moi ... ça fait déjà un an que je n'y suis pas retourné. Un an depuis la mort de mon équipe. Que le temps passe vite. Je suis toujours triste quand j'y repense. L'immeuble qui a vu cette tragédie est habité à présent. J'évite autant que je peux de passer devant. Je ne veux plus penser au passé, je dois aller de l'avant.
" Tu devrais y passer au contraire, me conseille mon maître à penser. Si tu veux aller de l'avant comme tu dis, tu dois accepter ton passé et non le fuir. Autrement tu en seras prisonnier et tu ne pourras pas progresser."
" D'accord. Je vais ... je vais y aller." répondis-je.
Et le jour suivant, je suis devant. Le bâtiment est méconnaissable. Je déglutit, puis entre dedans. Je nous revois encore faire les mêmes pas un an plus tôt. J'ai l'impression que mes collègues sont juste derrière moi, et que si je me retournais je les verrais. Mais il n'y a personne, je suis seul. Ca y est, voilà l'endroit où s'est déroulée la fusillade. Je le sais parce que j'ai compté les étages. Maintenant, il n'y a plus qu'un long couloir avec des portes.
Moi, je vois au-delà de ces portes, dans le passé. Quand il n'y avait rien. J'entends à nouveau les balles, les cris de tout le monde, amis ou ennemis. C'est mon claquement de doigts que je perçois maintenant, puis les flammes. Je me revois ensuite les franchir, pour courir après le Dragon, laissant mes équipiers sous un déluge de balles. Tiens, j'entends même la voix de Riza. C'est fou ce qu'elle me manque.
Je refait le trajet similaire à celui que j'avais emprunté pour poursuivre le Dragon. En face, la construction est aussi achevée. Voilà, je suis devant le hall qui est parti en fumée un an plus tôt jour pour jour. Ce hall qui a failli être mon tombeau. Je soupire. Si les moines n'avaient pas été là ... en tout cas cet enfoiré ne l'emportera pas au paradis. Je le retrouverais où qu'il se terre, et là on règlera nos comptes. Et pas que pour moi, mais pour tout ceux qui ont eu le malheur de croiser sa route. Je jette un oeil à ma montre.
" Flûte, je vais être en retard pour la prière."
Je décampe aussitôt. Les gens me voient passer comme une flèche, bondissant par dessus les bancs et descendant les escaliers en glissant sur la rampe métallique. Enfin j'arrive au temple.
" Ah Roy ! J'ai eu peur que tu sois en retard." fait Sunti à l'entrée.
" En retard moi ? Je croyais que tu me connaissais mieux que ça." répondis-je avec un sourire.
Presto j'enlève mes chaussures et mes chaussettes, et je le suis. Nous rejoignons les autres moines; déjàs assis en tailleur et alignés les uns derrières les autres. Je songe qu'après, je vais encore m'entraîner. Mais bon, maintenant que j'ai pris le coup, je gère. J'adresse une prière à mes subordonnés qui me manquent, en particulier une certaine blonde. J'aurais jamais cru penser ça, mais si elle pouvait débarquer en hurlant que j'ai une montagne de dossiers à rattraper, j'en sauterais de joie. Mais Riza ne me criera plus jamais dessus, et ne pointera plus son arme sur moi. Malheureusement. La prière terminée, moi et Sunti allons dans une cours du temple poursuivre mon enseignement.
" Tu es bien sombre Roy." remarque le sage.
" Je pensais à mes subordonnés, ils me manquent terriblement. Nous n'avions pas qu'une relation professionnelle. Ca nous arrivait de nous retrouver le samedi soir, juste entre amis." expliquais-je.
" Je comprends. Que fera-tu une fois que tu te sera occupé du Dragon ?"
" Rentrer chez moi je suppose."
Ca peut paraître idiot, mais je n'aurais plus rien à faire ici. Sunti m'annonce qu'on va commencer par le lancer d'étoiles métalliques. Il m'en passe quelques unes. Je les prends entre les doigts et commence à les lancer sur la cible. Elles se fichent non loin du centre. Sunti m'apprend ensuite à me servir de nunchakus. Vu l'épaisseur des bâtons, je redoute de me les prendre où il ne faut pas. D'ailleurs ...
" Ourf !" gémissais-je en tombant à genoux.
" Ah ça, ce sont les risques du métier." fait Sunti avec philosophie.
" C'est ça !"
Il sourit, et patiente le temps que j'aille mieux. La fois suivante, je manque de m'assomer avec. Bon, c'est quoi la suite ? C'est pas que j'en ai marre mais c'est franchement pas agréable. J'ose espérer que la lignée Mustang n'est pas fichue.
Nous poursuivons notre entraînement jusqu'au coucher du soleil, comme d'habitude. Que nous regardons toujours avec autant d'émerveillement. C'est avec joie que je regagne mon bien-aimé plumard. Des fois je me dis que Sunti veut me tuer, ne pouvant le faire normalement.
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Deux ans. Ca fait deux ans que je vis au temple de Shâni. Et je décide qu'il est temps de lancer ma traque. Je vais voir Sunti dans la salle de prière, et m'assois en face de lui.
" Je vais partir, Sunti." annonçais-je.
" Si tu te sens prêt, alors vas-y. Sache que tu va emprunter un chemin d'où tu ne pourras peut-pas revenir." réponds-t-il.
" Oui je sais. Mais en même temps, je n'ai plus rien à perdre. Merci infiniment pour ton accueil et ton enseignement, je t'en serais toujours reconnaissant." dis-je en le saluant les mains jointes.
Il me rends mon salut, et ajoute :
" Que Shâni te protège mon frère. A présent va."
Je me lève, et lui tourne le dos. Ca me rends triste de partir d'ici. Ces moines ont un mode de vie tout simple mais tellement agréable. Ils ne s'embarrassent pas de choses insignifiantes comme l'argent ou le pouvoir. Je rassemble mes affaires dans un sac. Ceci fait, je sors du temple. Je le regarde une dernière fois, et m'éloigne.
