Voilou la suite ! Merci pour votre soutien ! Désolée Clewilan, mais Roy est la seule chose que je ne prête pas. Pas moyen.
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Le jour suivant, je reçois la visite de Lee à ma chambre. Il m'amène le dossier sur le Dragon, et sérieux j'ai jamais vu un paveton pareil. Si j'avais à traiter ce genre de paperasse, ça me rendrait dingue. C'est aussi le genre de chose qui me fait penser à Riza. Elle, ça la ferait plutôt fantasmer un bloc de ce genre. Je secoue la tête pour ne pas me laisser envahir par la tristesse. Mon Hawkeye, je paierais cher pour la revoir.
Je m'assois sur le bord du lit, et commence à feuilleter le rapport. Eh ben, c'est ce qui s'appelle être polyvalent. Ce mec a trempé dans un nombre incroyable de trafiques. Ca fait même beaucoup pour un seul homme. Et moi, j'ai du pain sur la planche.
" Merci Lee. On a du boulot pour un bout de temps." dis-je en refermant le dossier.
" Ca tu l'as dit. Dire que je serais même pas payé en heures sup ou quoi que ce soit." dit l'inspecteur.
" Et moi alors ? Qu'est-ce que je dois dire à ton avis ?" souris-je.
On sort de ma chambre, pour exploiter la première piste. Du trafique d'armes paraît-il. Lee a quelques indics dans une autre ville. Je fourre mon sac dans le coffre de sa voiture, et on y go. Le voyage n'est pas long, mais on risque d'en avoir pour un moment dans le coin.
" Bon : mon premier indic loge dans un quartier tout près de l'hôtel, on va commencer par lui." annonce Lee.
" Ca me va." répondis-je.
Je note qu'il a la radio dans sa voiture. Ca tombe bien, j'ai des cassettes. J'en prends une, des chants de moines, et la mets dedans.
" Qu'est-ce que c'est que ça ?" s'étonne Lee en entendant les chants.
" Des moines. Je trouve leurs chants très apaisants." répondis-je avec un fin sourire.
Il me regarde d'un air désolé.
" Oh bon sang Roy ! Je peux pas croire qu'un mec ayant ta classe écoute ce genre de somnifère !" lance-t-il.
Je précise pour les mal-lisants que nous sommes rapidement passé au tutoiement. Lee trouve que j'ai de la classe ? Ouais je sais. Il traficote le bouton de station, et une musique très rythmée se diffuse dans tout l'habitacle. Puis Lee tourne la tête vers moi, puis vers la route, encore vers moi le tout en se penchant légèrement de mon côté ( Ndla : pour avoir une idée précise, prenez le film Rush Hour 1, quand Jackie Chan se trouve dans la voiture de Chris Tucker, au moment où ils écoutent de la musique.)
" Alors, c'est nettement mieux ça non ? Ca bouge ça balance ! " dit-il en remuant maintenant les épaules en rythme.
J'hausse les sourcils un court instant, et reporte mon regard sur le paysage. Il est grave ce type quand même. Enfin, passons. Nous arrivons dans la ville de l'indic, Songwaï. Lee nous conduit à l'hôtel qu'il a réservé, et on a juste le temps de balancer nos sacs dans nos chambres. Sans perdre davantage de temps, Lee se rends chez son indic. Une mauvaise surprise nous y attends.
" Noh-Kong ? T'es là vieux ?" fait Lee en frappant à la porte.
Pas de réponse. Manquerait plus qu'il ne soit pas là. Tout à coup, la porte s'entrouvre sous les coups de Lee. On se regarde une seconde, puis Lee sort une arme. Il pousse la porte avec précaution, et entre.
" Oh merde !" fait-il.
Comme tu dis. Devant nous gît ce que je devine être Noh-Kong, la gorge ouverte. Lee remballe son arme.
" Lee regarde." dis-je en regardant sur la droite du corps.
Un peu plus loin se trouve un dessin tracé au sang. Je m'approche et m'accroupis. Tiens tiens, la marque du Dragon. Serait-il dans le coin ? Lee de son côté, a trouvé un autre ... indice dirons-nous. Il examine en effet un soutien-gorge rose d'un air perplexe.
" De deux choses l'une : ou bien mon indic était un travelo et je ne le savais pas, ou alors il avait une petite copine. Venant de lui qui était plutôt du genre renfermé ça m'étonne." dit-il en lançant le sous-vêtement sur le divan.
" Y'a des traces de lutte, et regarde la fenêtre est ouverte. On peut supposer que sa copine s'est enfuie par là." dis-je en me relevant.
" Hm ! Tiens une photo. Ce doit être elle."
Je rejoint l'inspecteur pour voir de quoi il retourne. Mouais, pas trop mal. Elle est pas aussi mignonne que Riza. Houlà, mais qu'est-ce qui me prends ? Voilà que je trouve mon ancienne subordonnée mignonne. C'est un peu tard entre nous.
" Bon, voyons si on peut la trouver, qu'elle nous explique ce qui s'est exactement." dis-je.
" Ouais, j'appelle les potes qu'ils viennent jouer les conchitas ici." réponds Lee.
Il ôte la photo du cadre, et saisit le biniou. J'attends sur le pas de la porte qu'il ait fini son coup de fil. Puis nous commençons notre recherche. J'espère qu'elle n'est pas partie de la ville. Lee montre la photo aux passants, mais personne ne semble l'avoir vue. Nous cherchons toute la matinée. Vers le coup de midi, Lee décide d'aller déjeuner dans un petit restau sympa selon lui.
" Regarde !" m'exclamais-je en le retenant par l'épaule.
Lee suit mon regard. A quelques pas de nous se trouve la fille que l'on cherche. Il va pour l'accoster, mais elle panique et se sauve. Rien d'étonnant. S'agit de la rattraper maintenant. Lee interpelle la jeune fille et tente de la rassurer. Peine perdue. Je finis par lui couper la route, et la reçois dans les bras. Elle se débat.
" Calmez-vous bon sang ! On ne vous veut pas de mal !" m'exclamais-je en lui tenant les poignets.
Elle se calme enfin et me dévisage. Lee nous rejoints, et lui montre sa carte de police.
" Alors vous ne voulez pas me tuer ?" dit-elle.
" Bien sûr que non. Allez venez, nous avons besoin de vos explications." dis-je en lui lâchant les poignets.
Nous retournons à l'hôtel, dans la chambre de Lee. J'ai commandé un chocolat chaud que je donne à notre invitée.
" Merci." dit-elle en prenant le bol.
" Pouvez-nous nous expliquer ce qui s'est passé ?" demandais-je ensuite.
" Oui. Je m'appelle Lilou, et je suis ... non j'étais la copine de Noh-Kong. C'était tou récent entre nous, il me protégeait. Je ... j'ai découvert quelque chose que je n'aurais pas dû." raconte-t-elle.
Lee veut dire quelque chose, mais je le fait taire d'un regard. Lilou poursuit :
" Pourquoi étiez-vous venu voir Noh-Kong ?"
" Nous recherchons un dangereux criminel, et nous avions besoin de ses informations. Et vu qui l'a tué, c'est le même que nous cherchons." dis-je.
" Le Dragon. Oui c'est lui. Mais c'est moi qu'il voulait, pas Noh-Kong. Il est mort pour me protéger."dit-elle.
" Dans ce cas, pouvez-vous me dire ce que vous avez découvert ?" demanda Lee.
" Une chose ignoble. Un trafique géré par ce monstre." dit-elle.
Lilou boit une autre gorgée avant de cracher le morceau.
" Il fait du trafique d'enfants. D'après ce que je sais, il y en a un ... un chargement qui doit partir dans les prochains jours. Quatre containers. Je l'ai découvert parce que j'ai surpris une conversation entre deux types qui participaient à ce trafique. J'ai ensuite fouillé dans leur bureau après les avoir suivit, et je connais leur intinéraire. Je voulais avertir la police, mais il m'a retrouvée." raconta-t-elle.
Inutile de dire que je suis horrifié. Des enfants. Comment peut-être assez ignoble pour faire du trafique d'enfants ? Je ne peux m'empêcher de penser que moi j'ai tué un gosse lors de la guerre d'Ishbal. Mais pas volontairement. Je veux dire, j'aurais voulu l'éviter. Je ne le voulais pas. Mais ce salaud lui, il le fait de plein gré, et il n'est pas en guerre. Il n'a aucune excuse. Et il va le payer.
Je demande à Lilou qu'elle me note le trajet des containers. La jeune fille m'en demande la raison. N'est-elle pas évidente ?
" Parce que j'ai l'intention d'y mettre mon grain de sel." répondis-je.
Lee et Lilou échangent des regards surpris. Je me lève et farfouille pour trouver un crayon et une feuille que je donne à Lilou. Elle inscrit le trajet des containers. Bien. Maintenant, il s'agit de savoir quand partiront ces boîtes de conserves de malheur.
" Je ... je sais où vous pourrez trouver l'un des chauffeurs." annonce Lilou.
Je me tourne vers elle.
" Dans le club où je travaille. Je peux vous y conduire."
" Non. Pas question que vous risquiez votre vie. Donnez-nous plutôt l'adresse." répondis-je.
Lilou céda. Bien. Je me rends dans ce club accompagné de Lee. Nos deux gus sont bien là, Lilou nous les a décrit précisément.
" Tu t'en charge ou bien ..." demande Lee.
" Contente-toi de me couvrir." répondis-je.
Je rejoins les types et m'assois à leur table sans façons. Je leur adresse un sourire, puis lance :
" Alors, c'est pour quand ce petit voyage en container ? "
Ils me regardent bizarrement. Eh ouais, je suis au courant. J'ai aussi l'intention de stopper tout ça.
" De quoi tu parle toi ?" me fait un des types d'un ton peu amical.
" De votre petit trafique. C'est pour quand ?"
Ca paraît idiot, mais je sais ce que je fais. Les gars se décident à répliquer à mes provocations exactement comme je l'attendais. D'un coup de pieds je renverse la table, créant ainsi une diversion. Puis je ne leur laisse pas le temps de faire usage de leurs armes.Je saute et fait un grand écart en l'air qui les désarment. Il se décident alors à combattre à mains nues. Parfait.
Tiens, ils savent se défendre ceux-là. Je bloque coups de pieds et coups de poings, avant de répliquer à mon tour. Le deux types font ainsi de beaux vols planés. Je me remets en position de combat. Ils reviennent à la charge. J'esquive leurs coups en bougeant légèrement. Ah, ils ont trouvé des éclats de verre. Tant pis pour eux. J'attrape un poignet à chacun, et leur fait une prise. Ils tombent lourdement sur le sol. Lee arrive et pointe son arme sur eux.
" Revenons aux choses sérieuses. Quand a lieu le transfert des gosses ?" demandais-je.
" Ils sont déjà partis. Bientôt ces gamins vont servir de distraction aux touristes, hin hin hin !" ironise un des gars.
" Z'auriez pas dû dire ça !" fait Lee.
En effet. Je chope celui qui a osé dire ça, et lui colle une trempe pire que celle qu'il vient de prendre. A tel point qu'il est à deux doigts de mourir. Puis je sors précipitamment. Nous n'avons plus une seconde à perdre. Lee fonce sur la route,et zigzague entre les voitures. Les gars ont une sacrée avance. Quand je pense à ce qu'ils ont l'intention de faire à ces enfants, je me sens capable de mettre la ville à feu et à sang.
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On arrive enfin sur l'autoroute. Ca y est, j'aperçois ces affreux containers. Lee fonce de plus en plus. J'ouvre la fenêtre.
" Vas-y ! Rapproche-toi !" demandais-je.
" Tu compte faire quoi ?" interroge Lee.
" Approche-toi te dis-je !"
Il s'approche, je sors à moitié de la fenêtre et m'accroche à une petite échelle sur un des containers. Je continue à monter tant bien que mal sur le toit. Bon, en avant. Je me mets à courir, pour m'agripper à la fenêtre du camion. Je brise ainsi la vitre côté chauffeur, et l'expulse littéralement du camion. Ceci fait, je gare doucement le container. Lee me récupère ensuite.
" Fonce !" dis-je une fois dedans.
Lee se mets debout sur l'accélérateur. Je me demande combien il y en a, de ces containers. L'inspecteur donne un violent coup de volant.
" Qu'est-ce qui te prends !" m'exclamais-je.
" Au cas où t'aurais pas remarqué ils nous tirent dessus !" réplique-t-il.
Le camion de devant nous empêche de le doubler. Tout à coup, j'aperçois un type sur le toit du container, une mitraillette à la main. Lee ralentit pour éviter les balles, et zigzague. Ca me donne le temps d'enfiler un gant. Puis je sort le main et grille le type.
" Tu peux faire la même chose avec les pneus ?" demande-t-il.
" Tu pense aux gosses qui sont dedans ?"
" Bien sûr que j'y pense ! Mais si tu as une meilleure idée pour stopper le camion je suis preneur." réplique-t-il.
Laisse-moi réfléchir. Hé mais oui ! Lee a une arme. Je lui demande de me la passer. Ensuite, je tire dans les deux pneux arrière. Le routier est forcé de s'arrêter. Quand je passe à côté, j'en profite pour lui laisser ma carte de visite brûlante. Et de deux. Le suivant est à quelques mètres devants. Quand Lee veut le doubler, il manque de nous écraser contre le mur qui nous sépare de l'autre voie. Lee a ralentit suffisamment pour qu'on s'en sorte.
" Je vais sur le toit, tâche de te rapprocher au maximum." dis-je.
" Roy, je te signale qu'on roule à 110km/h ! Un seul faux pas et tu y reste !"
" Oui je sais ! "
Je sors par la fenêtre, et me retrouve sur le toit de la voiture. Un type s'approche sur le camion, une arme à la main. Et merde. Lee est contraint de slalomer pour éviter les balles. Moi, je ne peux que m'accrocher au toit de la voiture. Heureusement, Lee parvient à abattre le gêneur. Puis il fonce vers le container, et je saute pour attraper l'échelle. Ceci fait, je me hisse dessus. C'est qu'il ne roule pas droit ce saligaud. Je suis contraint de ramper pour arriver en tête du bahut. Je vais finir par être malade s'il continue comme ça. Je descends côté chauffeur. L'autre me voie et sort un flingue. J'ai juste le temps de me décaler. Le type zigzague de plus belle afin de me faire lâcher prise. Je tiens bon comme je peux, mais ça risque de ne pas durer.
Je libère une main, et brise la vitre. Le conducteur pointe son arme. Je lui attrape l'avant-bras, et le lui cogne violemment contre la portière. Avec les éclats de verres, il lâche rapidement son arme. J'en profite pour ouvrir la porte, et fous le conducteur dehors. Après quoi, je parviens à monter dans le camion. Je nnote qu'il n'y a pas d'autre container. Tant mieux. C'est avec soulagement que je parvient à immobiliser ce véhicule de malheur. Lee s'arrête juste derrière.
" Alors là Roy ! Chapeau bas ! C'est un sacré exploit que tu viens d'accomplir." dit-il en me rejoignant.
Il me serre la main. Je vais vers l'arrière du camion, et l'ouvre. Il y a bien des enfants dedans.
" Venez mes petits, c'est fini. Vous pouvez venir." dis-je doucement.
Un petit garçon de tout juste quatre ans se montre. Je lui souris gentiment. Il y en d'autres qui suivent, ils sont une vingtaine.
" Bon dieu !" fait Lee.
" Il faut qu'on les ramène à Songwaï. Mais comment, on est que deux." dis-je.
" Y'a un téléphone là-bas. Je vais appeler des renforts." reprends Lee.
Il court vers la borne téléphonique. Pendant ce temps, les enfants me regardent, le visage hermétique. Le plus âgéest une fille et elle ne doit pas avoir plus de dix ans.
" Dites-moi les enfants, vous avez des parents ?" demandais-je.
" Oui, mais les méchants messieurs nous enlevés." répond une fillette.
Bande de pourritures. Va falloir que je leur règle leur compte à ceux-là aussi. Lee revient. Je lui propose de rejoindre les autres containers. Nous faisons sortir les enfants, et nous marchons en file indienne sur la bande d'arrêt d'urgence.Nous retrouvons le deuxième container pas très loin, et Lee fait sortir les petits.
Puis c'est au tour de ceux du dernier container. Ils ne sont pas loin d'une soixantaine, tous ne dépassant pas dix ans.
Les secours arrivent enfin. Tout ce beau monde est ramené en ville. Les parents sont avertis, et les retrouvailles sont émouvantes. Lee reçoit les félicitations de ses collègues et supérieurs. Moi, je me tiens à l'écart. Je ne tiens pas à ce qu'on connaisse mon existence. Lee sort enfin de son commissariat, et me retrouve dans ma chambre. Lilou arrive aussi
" Je te dois une fière chandelle mon gars ! D'autant plus que t'as fait tout le boulot." dit-il tout sourire.
" Je t'en prie. Je n'ai pas fait pour qu'on me remercie." répondis-je.
" Et moi, puis-je vous remercier ?" demande Lilou.
" Si vous voulez." dis-je en me levant.
Lilou s'approche, passe ses mains autour de mon visage et me plante un gros bisou sur la joue. J'hausse les sourcils de surprise et sourit.
" Vous êtes vraiment un homme bien, monsieur Mustang." dit-elle.
Elle salue Lee, et s'en va. Ce dernier me fait signe du genre " t'as un ticket."
Sauf que ça ne m'intéresse pas. La seule femme qui m'intéresse vraiment n'est plus là, et je m'en rends compte trop tard. A cette pensée je m'assombris de nouveau, ce qui étonne Lee. Je lui assure que ce n'est rien, et il finit par me laisser seul.
" Ma Riza ... pourquoi est-ce je m'aperçois seulement maintenant que tu comptais tant pour moi ? " soupirais-je.
Je mérite vraiment des tartes.
