Flesh and bones

Chapitre 4 :

Où les deux compères se rende compte qu'ils ne sont décidément pas tout seul…

Quand le soleil pointa le bout de son nez à travers les rideaux rouges de la chambre de Rikuo, il éclaira les deux silhouettes entrelacées dans le lit à baldaquin.

Kazahaya, dans son sommeil, avait senti une chaleur réconfortante et s'y était niché, par réflexe.

Quand il ouvrit les yeux, il pensa furtivement qu'il aurait préféré rester seul dans sa chambre pleine d'araignées que de subir ça.

Il était entre les bras de Rikuo.

Rikuo, lui dormait paisiblement. Il s'était endormi en tenant son compagnon dans ses bras, profitant de l'instant, se laissant aller.

Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il n'aurait pas un réveil en douceur, à cause de ce laisser-aller là.

Il se pris un magnifique coup de poing dans la poitrine, pile sur le sternum, lui coupant le souffle. Se redressant brusquement, il se retrouva face à un Kazahaya rouge pivoine, le poing levé, tremblant de fureur. « Je ne te permets pas de profiter de moi pendant que je dors ! » Cria-t-il, la voix rendue stridente par l'émotion. Rikuo ne pouvait rien dire pour sa défense.

Tout ce qu'il lui restait, c'était le mensonge.

« Pas de ma faute. Tu tremblais tellement de peur que j'ai dû te tenir dans mes bras pour que tu arrête de bouger et m'empêcher de dormir par la même occasion. » Il avait dit ça avec un ton désagréable, moqueur et acide.

Kazahaya se renfrogna.

Rikuo s'en voulait d'avoir dit ça. Mais avouer à son compagnon qu'il ressentait pour lui des sentiments plus fort que de l'affection normale, ça revenait à signer son arrêt de mort.

Le châtain sortit du lit et grommela qu'il allait préparer le petit-déjeuner. Rikuo resta seul dans le grand lit. Il s'allongea sur l'oreiller et soupira en portant sa main à ses yeux.

Il était idiot.

C'est ridicule. Pensa-t-il en se tournant sur le côté. Le corps de Kazahaya avait laissé une trace sur le drap. Rikuo tendit le bras, attrapa l'oreiller ou avait dormi son colocataire et y enfoui son visage. « Je ne suis pas doué, pas vrai, Kakei… » Murmura le brun, la voix étouffée dans le tissu.

La veille, avant le départ, gare de Tokyo.

« Rikuo, j'ai à te parler.

-Mh ? » Le jeune homme à lunettes se pencha vers le brun aux yeux verts et lui murmura : « Essaye d'exprimer un peu tes sentiments à Kazahaya.

-Hein ? Mais je…

-Inutile de me contredire, voyons, tu sais que je suis un Sakimi. Suis mon conseil. Ça vaudra mieux pour toi, pour lui, et pour les événements à venir… »

Rikuo s'était contenté de hocher la tête.

Rikuo sortit la tête de l'oreiller en entendant son compagnon s'égosiller sur son nom.

« RIKUOOOOOOOOO ! VIENS MANGEEEEEEER ! » Le brun se leva et descendit dans la cuisine où quelque chose de suspect l'attendait sur la table, comme à chaque fois que Kazahaya faisait la cuisine.

Le brun ne dit rien et mange. Kazahaya le regarde par-dessus son bol de café et grommelle quelque chose. « Ne parle pas dans ta barbe, je comprends rien » Répond d'un ton froid Rikuo. Le châtain baissa et yeux et dit un peu plus fort : « Désolé pour tout à l'heure. »

Ce fut la première fois que le jeune homme vit son colocataire avec un visage franchement surpris. Puis il secoua la tête et répondit simplement : « C'est rien. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?

-Et bien… » C'était la première fois qu'ils avaient l'occasion de se poser cette question. Tous les jours, ils devaient travailler à la pharmacie ou partait en mission.

Jamais de temps à eux.

Il fallait reconnaître que Kirin avait raison.

Ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas pu profiter de la vie normale de deux adolescents, de sexe masculin et dotés d'un physique avantageux.

Alors, la question restait la même : que faire ?

Quand on se pose une question pour la première fois, on ne connaît absolument pas la réponse.

Que faire ?

Kazahaya se gratta la tête et leva les yeux vers le plafond. « On pourrait visiter le deuxième étage et la tourelle. On ne l'a pas fait hier.

-Mouais. Ça nous occuperait pour la matinée, tout au plus. Et après ? » kazahaya se frotta le front. « Je ne sais pas ! On verra bien ! Déjà, allons, nous laver ! Ensuite…Nous irons au deuxième étage. » Rikuo haussa les épaules. Après tout, comme c'était la première fois qu'il se posait la question, il n'avait pas de projet particulier. Surtout dans une maison aussi isolée. Le premier patelin était à trois heure de marche. Le brun se leva et la vaisselle dans l'évier. Kazahaya se leva à son tour et se dirigea vers l'escalier…

Mais tombe au milieu du chemin.

Surpris, il se retourna pour vois sur quoi il avait trébuché.

Rien.

Il n'y avait rien devant ses pieds.

Il se redressa tandis que Rikuo s'accroupissait devant le point d'impact. Il passa son doigt sur un fil si mince qu'il était invisible pour un œil non averti. Les yeux verts de Rikuo se levèrent vers ceux dorés de Kazahaya et il dit : « Sauf erreur de ma part, ce fil n'était pas là tout à l'heure.

-Exact. » Rikuo fit glisser son doigt vers la droite. Une goutte de sang perla sur le bout de son index. « Qui plus est, tu aurais pu te blesser » Observa-t-il. Il le va légèrement son doigt pour qu'il ne soit plus en contact avec le fil et continua sa progression vers la droite, jusqu'au chambranle de la porte.

Le fil y était attaché, collé avec un minuscule morceau de chewing-gum.

Rikuo fronça les sourcils de concert avec Kazahaya. Ils regardèrent vers la gauche. Idem. Ils se regardèrent. « À part si les araignées mangent du chewing-gum et sont facétieuses, je doute que l'on soit tout seul dans cette grande maison… »

Kazahaya frissonna, malgré la chaleur de l'eau qui lui coulait sur les épaules. Rikuo avait raison. Les insectes ne collent pas du fil dans le chambranle d'une porte afin de faire une farce, certes de goût douteux. Le châtain se mordit la lèvre inférieure et ouvrit un peu plus la pression de l'eau et mit la tête sous le jet.

L'eau resta claire un moment, puis marronnasse.

Boueuse.

De la boue coulait à présent. Kazahaya poussa un cri de surprise et bondit hors de la douche, la tête dégoulinante de terre détrempée. Il regarda avec des yeux ahuris la paume de douche crachoter cette eau de qualité plus que douteuse. Dans la salle de bain attenante, il entendit un juron. Apparemment, il n'était pas le seul avoir des problème boueux.

Le jeune homme imagina son compère la tête pleine de boue et se mit à pouffer tout seul au milieu de sa salle de bain. Puis reprenant son sérieux, il coupa l'eau et se colla au mur pour crier à travers la cloison : « Des problèmes d'eau, Rikuo ?

-Ouais. L'eau s'est transformée en boue.

-Moi aussi. Tu crois que ce sont les canalisations ?

-Peut-être, peut-être pas.

-L'eau du robinet est peut-être encore claire » Dit Kazahaya en se dirigeant vers le lavabo. Il ouvrit et de l'eau propre se mit à couler. Il attendit quelques minutes, mais la boue ne venant pas, il lança à son colocataire : « Ca a l'air bon !

-Ouais. La mienne aussi est nette. » Il glissa la tête sous le robinet, se décrassant avec satisfaction.

Puis l'eau changea encore de consistance. Fronçant les sourcils, mais ne voyant rien, car il avait les yeux fermés, le châtain passa sa main sur sa nuque afin d'identifier le liquide.

C'est poisseux.

C'est épais.

Ça coule lentement.

C'est lourd.

C'est chaud. Plus chaud que la température de l'eau précédemment.

Kazahaya ouvrit les yeux brusquement.

Il voyait rouge.

Littéralement.

Il hurla en redressant la tête violemment, faisait gémir ses vertèbres.

Du sang.

Du sang. Du sang coulait du robinet.

Dans la pièce, d'à côté, il y eut un grand bruit et un juron, plus paillard que le précédent.

Kazahaya, la tête rougie d'hémoglobine, se précipita dans la salle de bain voisine. Rikuo, debout face à son lavabo, une serviette autour de la taille et la tête toute aussi rougie que celle de son compagnon, fixait le flux écarlate avec stupeur. Kazahaya, dans un réflexe totalement humain, se jeta dans ses bras et des sanglots silencieux secouèrent ses épaules fines.

Quiconque vient de recevoir du sang sortit de nul part, ou plutôt d'un robinet, et ce serait fait un shampooing aussi glauque, aurait eu cette réaction.

Rikuo passa sa main dans ses cheveux et observa sa main devenue assortit à sa chambre.

« On est décidément pas tout seuls. »

À suivre…

Tada. Tada. Tadadadadada, titititititititi ! (Mix des musiques de « Les dents de la mer » et de « Psychose »)

Aha ! Le mystère se condense ! Que se passe-t-il ? Qui occupe la maison avec nos deux bishôs ? Qui sont-ils ? Et pourquoi font-il tout ça ? Kirin est-elle au courant ? Est-ce une méchante ? Ou bien une gentille ? Est-ce que mon porridge récalcitrant acceptera enfin de se mélanger pour obtenir un truc homogène /Se bat avec son porridge/

Vous le saurez en lisant le prochain épisode de « Flesh and bones » (By the téléphone !...Celles qui comprendront seront Lakitoraï et Aethielle…Celles qui veulent comprendre n'auront qu'a me le demander dans un review /Comment forcer les lectrices et lecteurs à envoyer une review/) !