Flesh and bones

Chapitre 9 : Où le cerisier et le carnet de notes son trouvés…

Le déjeuner fut silencieux.

Seul le bruit du vent entre les branches des arbres du jardin comblait l'atmosphère.

Kazahaya mastiquait consciencement sa viande, les yeux rivés devant lui. Rikuo était en train de se demander si son compagnon n'était pas en train de tourner maboul.

Soudain, Kazahaya ouvrit la bouche (Après avoir avalé sa bouchée de viande !) et s'exclama : « Regarde par la fenêtre derrière toi ! » Rikuo se retourna. La fenêtre était ouverte pour laisser entrer l'air, car il faisait toujours très chaud.

Par le cadre en bois, on pouvait voir un grand cerisier aux pétales roses.

Les deux garçons se regardèrent.

Ils savaient pertinemment ce que voulait dire la couleur de ces pétales.

Un cadavre était enterré à ses pieds.

Voire plusieurs.

Kazahaya fut agité d'un violent frisson.

Il se tourna vers Rikuo et s'écria : « J'en étais sûr ! Cette Kirin n'est pas nette ! Elle a enterré des gens dans son jardin ! C'est nous, les prochains ?

-Je ne sais pas… »

Le brun s'appuya sur le rebord de la fenêtre. Il semblait soucieux. Kazahaya se tourna vers lui et repris : « Peut-être…

-Peut-être ?

-Peut-être que dans la bibliothèque, nous pourrions trouver quelque chose.

-Comment ça ?

-Je crois avoir vu un carnet de notes. Tu crois qu'elle aurait écrit tout ce qu'elle faisait ?

-…Peut-être. »

Ils allèrent donc à la bibliothèque.

Kazahaya ne mit pas longtemps à retrouver le dudit carnet. Il se précipita dessus et l'ouvrit, les mains tremblantes. Rikuo se pencha par-dessus son épaule.

Kazahaya frissonna légèrement, ce que Rikuo ne vit pas.

Le souffle du brun avait effleuré l'oreille du châtain. Celui-ci, profondément troublé, secoua doucement la tête.

Ce n'était pas le moment de penser à ça.

Il baissa les yeux sur le carnet et ils lurent ensemble, en silence.

Mardi 1 Juin :

Aujourd'hui, j'ai reçu le petit Norvégien en stage de nécromancie et embaumement. Il est intelligent. C'est un elfe blond aux yeux bleus. Très original…

Mais il apprend vite et comprend bien.

Nous avons embaumés un politicien étranger, aujourd'hui. Il m'a regardé faire avec beaucoup d'attention. Il m'a demandé ensuite si je les libérais de leur corps. Je lui ai évidemment répondit que oui. Non seulement j'embaume, mais une fois le corps conservé, je libère l'esprit de sa prison charnelle afin qu'il rejoigne la paix et le calme qu'il a mérité. Il m'a regardé avec silence puis m'a demandé ce que je faisais des corps. Je lui ai dit que je les enterrais sous mon cerisier. Il a paru un peu étonné.

Le soir, quand nous sommes allés nous coucher, je me suis demandé si ce garçon réprobait l'idée d'enterrer les cadavres sous un arbre. Il est vrai que je le fais afin de nourrir l'arbre en question.

Mais si je ne le fais pas…Dieu seul sait ce qu'il pourrait se passer…

Jeudi 3 Juin :

Malgré qu'il ne soit là que pour une seule semaine, il emmagasine à une vitesse ahurissante ce que je lui apprends. À ce rythme-là, il va me dépasser…

Vendredi 4 Juin :

L'elfe, nommé , est très compétent. C'est très satisfaisait. Après déjeuner, je lui ai montré comment délivrer un corps de son esprit, activité a laquelle il n'avait pas assisté jusque-là. Il a été très impressionné. Dimanche, il fera un embaumement complet avec nécromancie et délivrement d'esprit. Reste à savoir s'il réussira…

La suite…N'était pas inscrite. Juste quelques taches d'encre ici et là. Kazahaya leva les yeux vers son partenaire. « Tu crois qu'il a réussi ? » Rikuo resta silencieux. Il se redressa et regarda par la fenêtre un moment puis dit : « Va savoir… » Le châtain se mordit la lèvre inférieure.

Rikuo était horriblement attirant comme ça, dans la lumière chaude de fin de matinée.

Décidément, Kazahaya ne pensait qu'à ça ces derniers temps… Il ferma les yeux et soupira. Rikuo se tourna vers lui et demanda : « Que se passe-t-il ?

-Rien. » L'empathe rouvrit les paupières et regarda le brun droit dans les yeux.

Il commençait à avoir chaud.

Très chaud.

Son regard s'était enflammé, et cela n'avait pas échappé à Rikuo.

Le brun fixa le châtain, mi-figue mi-raisin. Que devait-il faire face à ce regard plus ardent que des braises et qui lui hurlait de venir le prendre ?

Kazahaya se rapprocha doucement et entoura de ses bras minces le torse musclé de son compagnon qui eut un frisson.

« Rikuo… »

Cette voix si chaude ! On aurait dit du miel.

Rikuo ferma les yeux, se laissant aller aux mains mutines qui se glissaient sous son tee-shirt.

Mais soudain, il agrippa les épaules de Kazahaya et le décolla brutalement de lui.

« Kazahaya, ce n'est pas le moment !

-Mais… » Rikuo secoua la tête et montra le carnet de note, déposé sur un guéridon chinois entre-temps. « Nous avons plus urgent à faire. » L'empathe fit la moue. Rikuo fut tenté, devant cette moue, de céder, mais tint bon. (1)

« D'abord, il faut que nous retournions dans la tourelle. C'est là qu'on trouvera des info sur l'elfe présent en stage chez Kirin. »

À suivre…

(1) Eh oui, je suis sadique, vous allez encore attendre un peu !

TADAAAM ! Enfin la suite ! Elle attend depuis longtemps, la pauvre ! Et c'est le 18/09/06 à 23h40 que je me suis relevée de mon lit douillet pour l'écrire.

On ne fait pas poireauter l'inspiration !

Bon, d'accord, ça me ruine le dos et j'ai l'air d'une grand-mère avec mon plaid sur les genoux et mes oreillers sous mes fesses, mais bon…

Une review ?