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Flesh and bones
Chapitre 10 : Où les deux garçons retournent dans la tourelle.
En haut de l'escalier, Kazahaya et Rikuo se retrouvèrent de nouveau face à une porte fermée. Ils eurent beau pousser de toutes leurs forces, de tout leur poids, mais rien n'y fit.
La porte restait impassible, irascible.
Les narguant de ses nœuds de bois.
Kazahaya donna un coup de poing rageur dans le battant : « Elle m'énerve, cette porte !
-Pas la peine de t'énerver.
-Et toi, comment fais-tu pour rester aussi calme ? » S'écria le châtain, de plus en plus hystérique.
Ça recommençait ?
« Je veux partir, Rikuo ! Partir ! »
Et oui, ça recommençait.
Le brun soupira et posa simplement une main réconfortante sur l'épaule de l'empathe.
Celui-ci se calma aussitôt et s'appuya contre le battant.
Rikuo fit de même.
Quand soudain, la porte céda.
Comme ça, d'un coup.
Elle tomba horizontale au sol, bam !
Les deux garçons restèrent un moment essoufflés, en raison du choc qu'ils avaient reçu dans le dos. (1)
Puis ils levèrent les yeux.
Et, quitte à radoter, il faut dire que c'était des humains.
N'importe quel humain a la réaction humaine qui convient lorsqu'il est face à quelque chose qui le dépasse.
C'est HU-MAIN.
Et le cri qui sortit de leurs bouches fut à peine couvert par les cris des êtres difforment présents dans la pièce.
Ceux-ci, apparemment dérangés, se jetèrent sur les deux adolescents. Ils se débattirent comme ils purent. Rikuo usa de son pouvoir de destruction comme il put, rien n'y fit.
Ils furent attrapés, attachés les bras retournés dans leurs dos et menottés à des chaînes fixées au plafond.
Ils reçurent des coups, ne voyant même pas qui ou quoi leur infligeaient ces dudits coups.
Leurs visions se troublaient, du sang coulait de leurs nez et leurs bouches.
Des cris immondes et stridents leur vrillaient les oreilles.
Puis soudain, quelque chose siffla à ces dudit oreilles.
Puis le silence, et le vide autour d'eux.
Le châtain et le brun levèrent avec difficulté la tête.
Deux garçons venaient de faire irruption dans la pièce.
Le premier était grand, bâti sur le même modèle que Rikuo, même s'il avait une carrure un peu moins impressionnante, les cheveux noirs et les yeux fauves, un arc à la main.
Le second était plus petit, et ressemblait beaucoup à Kazahaya, tout comme l'autre ressemblait beaucoup à Rikuo, il avait également les cheveux noirs et portait des lunettes qui cachaient à demi de grands yeux bleus. Il agrippait avec force la manche de son compagnon et regardait avec horreur les choses vivantes qui se traînaient dans la pièce, certaines blessées par une flèche sortie de nulle par, luisante et dorée.
Quand il vit les deux colocataires attaché au mur, il se précipita en avant.
Certaines créatures tentèrent de lui barrer la route, mais le plus grand banda avec une vitesse ahurissante son arc et tua à tour de bras les êtres qui s'effondrèrent au sol avec cris strident et agonisant.
Le garçon plus petit arriva à la hauteur des deux compagnons et regarda avec peine les menottes qui retenait leur poignet. Son regard chercha une clé autour de lui, ne vit rien, se retourna pour crier à l'autre qui continuait de se débarrasser des créatures avec son arc : « Shizuka ! Vient par là, grouille ! » L'adolescent tourna la tête, ce qu'il lui valut d'être blessé à l'épaule. Il poussa un grognement et tua l'immonde chose qui venait de lui détruire la chair. Le garçon qui était auprès de Rikuo et Kazahaya avait poussé un cri en voyant son compagnon se faire meurtrir mais s'était vite repris et avait continué de chercher la clé. Il s'adressa alors pour la première fois aux deux adolescents : « Vous n'avez pas vu où ils ont posé la clé ?
-Non. » Répondit avec difficulté Kazahaya. Rikuo fixa le garçon nommé Shizuka qui commençait à peiner à venir à bout de toutes ces choses présentes initialement dans la pièce et demanda à celui qui était devant lui : « Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrés ? Qui vous a dit qu'on était là ?
-Je suis Watanuki Kimihiro et lui c'est Domeki Shizuka. C'est ma patronne qui nous a envoyés là. Elle a dit que des gens avaient besoin de nous. » Domeki arriva enfin auprès des trois adolescents, continuant de tirer sur les créatures. Il lança par-dessus son épaule : « Kimihiro, dépêche-toi, je ne pourrai pas tenir trois cents ans !
-Je fais ce que je peux ! Si tu veux, on échange !
-Ben voyons. Comme si tu savais tirer à l'arc !
-Alors arrête de m'embêter !
-Attends. » Fit soudainement Rikuo. Il leva les yeux vers les fers de Kazahaya et ceux-ci se brisèrent. Le brun fit de même pour ses propres menottes et se frotta les poignets. Le dénommé Watanuki le regarda avec un drôle d'air puis se leva et s'exclama : « Faut pas rester ici, allons-y ! Shizuka, Tu viens ! » Et ce fut en donnant des coups de pieds de poing, en décochant des flèches et en brûlant les adversaires qu'ils réussirent à se frayer un chemin parmis les monstres qui semblaient proliférer en masse. Mais lorsqu'ils arrivèrent enfin à la porte, quelque chose leur barra le passage. Ils se retournèrent.
C'était une femme.
Une femme grande, une femme blonde, une femme occidentale, une femme à qui il manquait un bras.
Elle les regarda avec dédains, les repoussèrent brutalement dans la pièce. Quelque chose d'invisible les força à se tourner vers les créatures et les regarder vraiment pour la première fois.
Rien n'était plus horrible que ce spectacle : des choses qui avaient dû êtres humaines en des temps plus glorieux, des immondices qui se traînaient sur le sol, certains encore blessés des flèches de Domeki. Des visages tourmentés et défigurés aux joues trouées, aux lèvres brûlées, aux yeux arrachés, parfois même encore pendant de l'orbite, aux mains lacérées, aux jambes découpées et aux bras écorchés, laissant voir les muscles à vif.
Les quatre adolescent faisant de leur mieux pour détourner le regard, mais leurs têtes étaient retenues par une poigne de fer, invisible. Kazahaya et Watanuki commençaient à tourner de l'œil. Rikuo et Domeki avaient la bouche tordue en une moue dégoûtée, le cœur au bord des lèvres.
Soudain apparut dans leurs champs de vision la femme qui leur avait barré le passage. Elle avait un rictus douloureux aux lèvres et ricana : « Alors, on fait moins les malin, pas vrai ? Qu'en dites vous ? » Malgré son apparence monstrueuse, elle avait une voix douce, vestige de son passé, seul témoin qu'elle avait dû être très belle auparavant. Elle fit un large geste de la main qui lui restait pour désigner les monstres présents. Elle ajouta : « Savez-vous pourquoi sommes-nous ainsi ? » Elle-même avait le visage trituré, comme si on avait joué avec un scalpel sur sa peau, juste pour voir comment ça faisait lorsqu'on coupait de la chair humaine. Son bras avait apparemment été arraché à la diable, car la plaie béante encore sanguinolente était irrégulière. Soudain, Rikuo tilta : « C'est vous qui avez déposé le bras sur la table de nuit de Kazahaya ! C'est votre bras !
-Exact.
-Dans quel but ?
-Pour vous faire peur ! Pour vous faire souffrir ! Pour vous faire souffrir autant que cette femme nous a fait souffrir ! Pour nous venger ! » Une lueur de folie pure s'était allumée dans son regard. Elle agrippa le menton de Kazahaya et approcha son visage du sien, faisant gigoter en vain Rikuo. « Ne le touchez pas !
-Aurais-tu peur pour ton petit amant, mon grand ? » À ces mots Watanuki et Domeki échangèrent un regard puis regardèrent Kazahaya puis Rikuo. Celui-ci grogna et tenta de se libérer. Rien à faire. Domeki ouvrit la bouche et demanda, calme et placide : « Vous avez dit qu'une femme vous avait fait souffrir. Il s'agirait de cette Kirin ? » Le regard noir et dérangé de la femme se tourna vers l'archer et elle se rapprocha de lui, lui soufflant son haleine de mort dans le visage. Il ne broncha pas et planta son regard fauve dans les deux orbes noirs de la monstre. Elle eut de nouveau un rictus : « Tu es malin, toi…Oui, c'est bien de Kirin dont je parle.
-Que vous a-t-elle fait ? » La créature tourna cette fois son regard vers Watanuki qui était bien moins stable que son compagnon mais bravait tout de même le regard inquisiteur de la femme. Une grimace la défigura encore plus si c'était possible et elle articula, sa voix se transformant en un liquide acide : « Elle a fait plus que ce qu'elle devait faire, voilà ce qu'elle a fait.
-Plus ? » Demanda Kazahaya en un souffle, sentant son esprit le quitter. « Oui, plus. Elle nous a torturé. Nos corps étaient morts, certes, mais pas nos esprits qui les habitaient encore. Son boulot, c'était de nous faire quitter ces maudites enveloppes charnelles, pas de les triturer jusqu'à plus soif ! C'est illégal, qui plus est. » Elle tourna ses yeux froids vers Rikuo et ajouta en un murmure : « Nous n'avions pas mérité ça… » Sa voix se brisa. Elle se redressa, s'éloigna de quelques pas. « Et son stagiaire ! Son petit elfe ! Lui ne savait, rien, évidemment, le pauvre ! Il a été mêlé à tout ça sans le vouloir. Il s'est finalement enfui pour retourner dans son pays natal. Elle a été folle de rage. Elle s'est vengée sur nous. Et nous, on s'entassait dans cette pièce qu'elle croyait abandonnée. Nous, pauvres esprits rematérialisés par la haine et la soif de vengeance. On attendait notre heure ! On lui envoyait des signes, des petits messages sur le fait qu'on était là, toujours près de nos corps…Et d'elle. Et elle a pris peur ! Elle est partie en Finlande, dans l'espoir de retrouver son petit elfe. Alors on a attendu. Et quand elle est revenu, quand elle s'est rendu compte qu'on était toujours là…Elle a pris de nouveau peur, cette garce…Elle est partie demander de l'aide à son graaand ami Kakei. » Rikuo et Kazahaya levèrent la tête en entendant le nom de leur patron. « Et elle vous a envoyés ! Et lui, il vous a laissé partir à l'abattoir ! Il est vraiment idiot ! » Elle éclata de rire puis repris avec un ton encore plus acide et glacé que précédemment : « Et voilà, vous êtes là, entre nos griffes…La seule bévue, c'est ces deux-là… » Elle regarda Watanuki et Domeki qui ne mouftèrent pas et la fixèrent avec défi. « C'est cette Yuko qui les a envoyés…Elle savait, elle…Elle n'est pas idiote. » Elle se glissa vers les quatre adolescents et susurra : « Mais ce n'est pas deux garçons qui vont nous empêcher de tuer. Oh que non. On va vous torturer, vous tuer à petit feu, voir vous violer, pourquoi pas… » Certains monstres se passèrent la langue sur leurs lèvres inexistantes ou desséchées, brûlées, déchirées, découpées… Kazahaya s'évanouit définitivement et Kimihiro n'avait pas l'air bien non plus. Rikuo sentit un sentiment d'horreur l'emplir tandis que Domeki cru qu'il allait se mettre a vomir sur le champ.
« Oui, mes garçons…On va bien s'amuser…Tout comme Kirin s'est amusée de nous… »
Fin…
Non je plaisante.
À suivre…
MUAH AH AH AH AH ! C'est la fin sadique, pas vraie ? Baaaah, vous pouvez pas dire que l'histoire n'a pas avancée ! hum….C'est glauque….Vraiment.
Une review ?
