Face à Face
On the road again X3 Avant tout, merci pour vos reviews, vous pouvez pas savoir combien ça me motive ;)
Ah, et on m'a demandé si ça allait tourner shonen-ai. Autant (re)répondre de manière collective : non, pas pour cette fois, je me focalise essentiellement sur l'amitié ;) Ils ont pas l'air ces deux là, mais ils s'adorent.
Zoro : oui ben oui.
Sanji : carrément.
(on remarque qu'ils n'ont pas dit non) … Fascinant, comme relation, non :D
Bon, bon, j'active… ;)
--
Chapitre 3 : L'Effet Flashback
- COMMENT CA VOUS NOUS AVEZ PRIS POUR DU GIBIER ?
Nami fulminait. Ça commençait bien pourtant, cette petite exploration, toute tranquille avec Robin, bavardage, tout ça…
Hé bien non. Il avait fallu que deux imbéciles les attaquent à coup de lances assez grosses pour transpercer un ours, sans trouver d'excuses valables.
- Dites le de suite, qu'on ressemble à des sangliers, bande de crétins !
Robin était la seule à avoir conservé son calme, comme d'habitude. Après tout, elles cherchaient bien des informations sur l'île. Hé bien voilà, elle était bien habitée.
Elle dévisagea les deux « chasseurs », qui, devant les remontrances énergiques de Nami, ne savaient plus où se mettre. Plutôt jeunes, un peu plus de la vingtaine. Le plus grand, cheveux longs attachés et yeux fuyants, portait juste un pantalon bleu en toile, et paraissait embarrassé. L'autre, plus petit mais aussi plus épais, tenait encore une lance dans sa main pataude, cherchant en vain à la cacher derrière son dos, paniqué par Nami. Tous deux étaient pieds nus. Deux jeunes gens assez banals en somme.
- ET TOI POSE MOI CETTE LANCE TOUT DE SUITE ESPECE DE MANIAQUE !
Mais, toujours silencieuse, Robin reporta son attention aux ceinturons des deux chasseurs ; chacun portait son petit miroir. Elle cligna plusieurs fois des yeux, surprise. Etaient ils narcissiques ? Pourquoi se promener avec un miroir ?
- Robin, tu m'écoutes ?
L'interpellée sursauta et se tourna aussitôt vers son amie.
- Toujours dans la lune toi, reprit celle-ci. Je te proposais de suivre les deux crétins à leur village.
- Ah ! Oui… Oui. Tu en as fini avec eux ?
- Humph. Pour l'instant. Tu crois qu'on peut leur faire confiance ?
Robin se tourna à nouveau vers les deux jeunes hommes, encore rouges de honte. Le plus grand reprit la parole, après hésitation, et coups d'œil prudents vers Nami :
- Nous vous conduirons sans problème à notre village, il est tout proche. Nous pourrons vous offrir de quoi vous restaurer ou vous rafraîchir, pour nous faire pardonner.
- Cela me semble parfait, répondit Robin avec un sourire.
- Cependant, ajouta le chasseur, il faut que je vous prévienne ! Vous ne pourrez pas explorer toute l'île.
Nami eut un sursaut d'humeur, qui le fit frémir.
- Et pourquoi pas , fit elle.
- Ben… Parce que c'est dangereux, vous savez.
- La forêt avait pourtant l'air accueillante, dit Robin.
Le jeune homme se racla la gorge, visiblement gêné. Son ami prit la parole à sa place, en fronçant les sourcils, plus sérieux :
- Cette partie de l'île oui, c'est celle où nous habitons. Mais le reste de l'île…
- Qu'est-ce qu'il a le reste de l'île , s'énerva Nami, à présent plus anxieuse en pensant à ses amis qui exploraient l'ouest et l'est de l'île.
- Il est maudit.
--
Plus loin, tout à fait à l'ouest de l'île, trois compagnons continuaient d'évoluer dans la végétation riche et géante, plutôt insouciants.
Chopper, ravi, ramassait des plantes assez rares, dont le volume avait triplé. Son petit sac à dos était plein à craquer, et son bloc note d'observation ne comptait plus beaucoup de pages blanches.
A ses côtés, le capitaine Usopp lui racontait que ces arbres et fleurs géantes lui rappelaient l'île sur laquelle il avait dû affronter deux braves géants. Il avait gagné bien sûr. Et leur avait même accordé son pardon.
Quant à Luffy, il commençait à se lasser de tous ces arbres qu'il se prenait en travers de la figure. Trop d'arbres tue l'arbre. C'était la réflexion qu'il s'était faite. Pas moyen de bouger tranquillement, dans cette forêt. Comme si toute cette broussaille encombrante essayait de les empêcher de continuer.
Et il était vrai qu'ils avaient de plus en plus de mal à avancer.
Si bien qu'ils finirent par se retrouver face à un véritable mur de plantes en tous genres, grimpantes ou simplement envahissantes.
- Hey, c'est quoi ça , demanda Luffy en avançant sa main vers le mur.
Mais il n'obtint aucune réponse ; ses deux amis n'en savaient pas plus que lui. Sa main ne traversa pas la lourde végétation. Surpris, il donna un, puis plusieurs coups de poings, ce qui n'eut comme effet que d'ébranler faiblement le feuillage apparent.
- On dirait que ça a été aménagé, dit Usopp, concentré. Un mur, de plantes, mais un mur quand même, mis en place par des hommes.
- C'est n'importe quoi , s'écria Luffy. On peut pas passer !
- C'est pour ça qu'on construit des murs en général…
- Mais comment on va faire alors , s'inquiéta Chopper. On va quand même pas devoir faire demi-tour, si ? Et pourquoi empêcher l'accès ici ?
- Mur ou pas mur, répondit Luffy, c'est pas quelques fleurs qui vont m'empêcher d'aller où je veux !
Et sur ces quelques mots décidés, il étira son bras droit en arrière, pour frapper de toute ses forces sur l'amas de végétation. Il réussit ainsi à dégager les plus grosses plantes, mais…
- WAAAH CA PIIIQUE , hurla-t-il.
- Ça alors, il y a même des ronces ! Des tonnes de ronces énormes , s'écria le petit renne.
- On ferait mieux de faire demi-tour, c'est impraticable, dit à son tour Usopp en se débarrassant des feuilles qu'il avait pris en pleine figure.
Il eurent tous deux un temps de réflexion, pendant lequel Luffy courrait un peu partout en hurlant sa douleur, sa main droite pleine d'épines.
Chopper soupira en regardant jusqu'où s'étendait le mur vert.
- Je pense pas qu'on puisse faire le tour pour atteindre ce que cache le mur, dit il. Je me demande pourquoi tant de précautions.
Usopp sursauta, devant la réalité des choses, et vira au blanc.
- Et… Et si ça se trouve, il y a des monstres enfermés là-derrière ! Luffyyyy, faisons demi-tour ! … Luffy ?
- Ahh, Luffy, excuse moi ! Je vais t'enlever les épines ! Luffy, arrête de courir ! Luuuffyyy !
--
- Bon. C'est simple. Nous DEVONS passer.
Luffy, enfin calmé et soigné – ou l'inverse -, venait de prononcer ces quelques mots tout à fait sérieusement, face à l'étrange barrière.
- Par le côté , ajouta-t-il à l'intention de ses compagnons.
- Ça s'étend trop loin , répondit le petit renne.
- Mh…
- C'est pas grave, c'est pas graave, fit un Usopp en sueur qui venait de s'imaginer les pires monstres. On en a vu bien assez, retournons sur nos pas, pour regarder les fleurs, les aaarbres, les…
- OUI ! Les arbres , s'écria Luffy, et il fit violemment sursauter le pauvre canonnier. Certains arbres vont plus haut que le mur !
Chopper leva la tête. Les premières branches de l'arbre à sa droite étaient déjà très, très hautes. Il allait falloir… Grimper là-haut… ?
--
- Mais c'est quoi ce bordel , grogna Zoro.
Perplexe, il contemplait la vaste plaine qui s'étendait à perte de vue devant eux. Ainsi, leurs inquiétudes au sujet de l'obscurité dans les fourrés n'étaient pas fondées. Ils avaient toute la lumière qu'il fallait ici.
Plus un seul arbre.
Que de l'herbe sèche et jaunâtre.
- J'ai du mal à croire que nous sommes sur la même île que tout à l'heure, articula Sanji, ébahi. On quitte une forêt relativement humide pour une plaine desséchée. Ce n'est absolument plus le même paysage !
- Et pourtant…, fit Zoro en se retournant furtivement vers les arbres sombres mais touffus qu'ils venaient de quitter.
Il sursauta légèrement. Il avait cru voir deux yeux percer dans le feuillage. Deux yeux rouges d'ailleurs. Un chat… ? Ou autre chose ? Quelqu'un ou quelque chose les avait suivi… Il se tourna complètement et commença à sortir un de ses sabres, cherchant du regard un froissement de feuilles ou n'importe quoi qui trahirait celui qui les avait pris en filature.
- Qu'est-ce que tu fous ?
L'escrimeur sursauta à nouveau. Pas moyen d'avoir la paix trente secondes, il faut se concentrer des deux côtés. Ah, s'il avait pas eu à se traîner ce satané cuistot… Il inspira calmement.
- Il y a quelque chose de planqué dans les fourrés, répondit-il.
- Tu déconnes ? Y a pas un être vivant là dedans.
- Dis donc, c'est pas toi l'intuitif du groupe ? Ton sixième sens te dit pas qu'on a été suivis, non ?
Sanji leva les yeux au ciel. Il avait pris la mouche évidemment. Dans un rictus cynique, il répondit à la provocation.
- C'est pas plutôt toi qui as les foies et qui t'inventes des excuses ?
- De quoi ? Moi j'ai les foies ?
- Non, l'autre, crétin.
- Répète !
- Crétin.
Zoro se jeta sur son compagnon, tous sabres sortis, tandis que le blond l'attendait de pied ferme. Ils étaient repartis, et avaient déjà oublié la plaine vide, les fourrés peut-être habités, et tout ce qui aurait pu ou aurait dû les inquiéter.
Quand soudain, une sorte de fort croassement retentit, et parut résonner, qui les arrêta net.
- C'était quoi ça , dit Sanji, les yeux ronds – ou plutôt l'œil visible rond -, et le pied sur les sabres croisés de Zoro.
- Peut-être mon excuse planquée dans les fourrés, ironisa ce dernier.
- …
- Et me regarde pas comme ça, c'est pas moi qui ai dit « crôa » pour me donner raison !
Le blond sourit.
- Mais c'est que tu le fais bien , dit il.
- Hein ?
- Refais, pour voir ? Crôa ?
- Mais ta gueule !
Ils allaient reprendre leurs hostilités, quand le croassement retentit à nouveau, comme impatienté. Puis, alors qu'ils se lâchaient enfin, un énorme oiseau noir surgit de n'importe où ; peut-être effectivement des fourrés, mais ils n'avaient pas eu le temps de voir.
La bête les survola, et décrivit un cercle autour d'eux pendant quelques secondes, avant de repartir à une vitesse étonnante vers l'horizon vide de la plaine, quelque chose accroché à ses pattes.
Les deux compagnons le fixèrent en silence et la bouche ouverte.
- Uh , finit par émettre Sanji.
- C'était un corbeau cette chose ?
- Un corbeau mutant ?
- Beuh…
Zoro se gratta la tête, encore surpris, puis se baissa pour ramasser son sac. Ah non, il était pas là. Ils avaient dû s'avancer, avec le blondinet, quand ils se battaient. Il se tourna, et parcourut l'herbe du regard rapidement.
Rien.
La réalité revint le frapper en pleine face.
- NOM DE NOM DE BORDEL DE MERDE ! CET ABRUTI DE PIAF !
- Hé, qu'est ce qui t'arrive encore , demanda Sanji.
- IL M'ARRIVE QUE CE CON DE PIAF M'A PIQUE MON SAC, VOILA CE QUI M'ARRIVE !
- Quoi ? Mais comment il a fait, il est pas assez rapide pour…
Sanji ne finit pas sa phrase et se tourna vers l'horizon. L'oiseau avait déjà disparu. Si, il était assez rapide.
- Bon, ben maintenant, reprit Zoro, on traîne plus. J'ai de la volaille à plumer moi.
- Attends, tu vas pas foncer tête baissée tu ne sais où, simplement pour récupérer ton sac ?
- Si. Et en se dépêchant même, parce que c'est pas tout près l'autre bout de la plaine au cas où t'aurais pas remarqué.
Sanji soupira. Inutile d'essayer de discuter, par les mots ou les pieds, le sabreur avait déjà avancé sans attendre, bien décidé.
Et puis après tout, il était vrai qu'ils n'allaient pas passer la nuit ici ; autant avancer pour aller quelque part.
Alors le jeune cuistot haussa les épaules avant de se remettre en marche calmement, sans se soucier de la marche énergique de son ami.
- MAIS ARRETE DE TRAINER BORDEL !
Pour toute réponse, Sanji s'alluma une nouvelle cigarette sans modifier son allure.
Tant pis.
Il ne dirait pas qu'il avait vu d'autres formes noires aux côtés de celle de leur corbeau voleur et mutant, toutes aussi inquiétantes. Il ne dirait pas qu'il avait remarqué la hauteur anormale de l'herbe jaune, plus loin, permettant tous les traquenards possibles inimaginables. Et il ne dirait surtout pas qu'à chaque fois qu'il regardait l'endroit vers lequel l'oiseau avait disparu, quelque chose à l'intérieur lui criait de faire demi-tour avant qu'ils ne soient pris au piège.
Ils verraient bien.
- Mais arrête de faire le gamin et avance normalement !
- Gamin toi-même.
--
Usopp reprenait ses esprits autant que possible. Et aussi tentait de remettre son estomac à sa bonne place.
Mais qu'est ce qu'il lui avait pris d'accepter le « plan » de Luffy. Tu parles d'un plan… Monter sur les plus branches d'un arbre en s'accrochant au capitaine et ses bras élastiques. La montée rapide, extrêmement rapide, avait fait défiler toute sa vie devant les yeux du pauvre canonnier.
Quant à Chopper, il était peut-être un peu sonné aussi.
- Ben, vous en faites une tête les gars, fit un Luffy tout souriant. On est arrivé à bonne hauteur, c'est pas cool ça ?
- Luffy ! T'as failli nous tueeer !
- Mais noon, on est tous là, non ?
- N'empêche que t'as failli nous tuer.
- Bah on est pas morts.
Chopper ne disait rien. Il avait écarté les feuillages et regardé ce que tentait de leur cacher le mur.
- Re… Regardez ça, articula-t-il, interrompant Usopp qui était en train d'étrangler son capitaine.
Ses deux compagnons s'approchèrent de lui, et virent ce qui l'avait surpris : là, une vaste plaine s'étendait à perte de vue, déserte et sèche. Pas un seul arbre, pas un seul buisson.
- Cooool , s'exclama Luffy. Ça me rappelle l'île où on a rencontré Foxy !
- Cette île était plus accueillante, répondit Usopp, pas très rassuré à nouveau. Et puis il y avait des arbres. Ici y a rien à part de l'herbe jaune.
- Oh, non regardez , s'écria Chopper. Il y a quelque chose là-bas, à droite !
- Qu'est ce que c'est ? C'est tout noir.
- En tout cas, ça a l'air grand. Luffy ne tend pas le cou comme ça, on va tous tomber !
- Mais qu'est ce que c'est ? Mais qu'est ce que c'eeest ?
- Luffyyy…
- On dirait un… Un grand paravent, fit Chopper en plissant ses petits yeux.
- En plein milieu d'une plaine ?
- Luffy étendit son cou.
- Non, attendez… On dirait… Trop cool ! On dirait un…
--
- Un miroir ?
Nami et Robin échangèrent un regard plus que surpris, avant de se retourner vers l'Ancien du village qui les avait accueillies.
- Oui, reprit-il. Un immense miroir noir tout à fait au nord de l'île Ryoku. On ne peut plus y accéder que par le Chemin Noir, là où tout se meurt, à l'est. Notre village entretient autant que possible deux grands murs de plantes sauvages à l'ouest et derrière notre village.
- Mais de quoi s'agit il , demanda Nami. Ce n'est qu'un… Miroir ? Et que fait il là ?
L'Ancien baissa la tête d'un air embarrassé, et lissa sa longue barbe grise avant de répondre.
- Il s'agit d'un miroir maléfique, dit il presque sur le ton de la confidence. Nul ne sait comment et depuis quand il se trouve ici, mais tout cela remonte à des siècles. On l'appelle le « Flash-miroir ».
- Le flash-miroir… Que fait il de spécial exactement?
Robin prit enfin la parole.
- Cela aurait il un rapport avec le fait que tous ici portez des miroirs de poche ?
Le vieil homme acquiesça.
- Ses conséquences sont, à ce que je sais, irréversibles. Le Flash-Miroir replonge quiconque s'y regarde dans son passé.
- Dans son passé ?
Nami ne comprenait plus. Elle dévisageait tour à tour l'Ancien et Robin, qui ne disait plus rien à nouveau. Il fallait qu'elle sache. Elle avait selon toute vraisemblance envoyé Sanji et Zoro sur ce « Chemin Noir ». Que leur était il arrivé ?
- Que voulez vous dire par là , insista-t-elle.
L'Ancien inspira longuement.
- L'adulte qui s'y regarde redevient un enfant. Ça s'appelle « l'Effet Flashback ».
- Hein ?
- On peut se retrouver par mégarde devant le miroir, ou bien y être entraîné par ses gardiens volants et furtifs, les Corbaks°. Se regarder dans un autre miroir innocent juste avant que la transformation opère permet de garder un lien avec le présent, et donc d'éviter le maléfice.
Nami et même Robin restèrent bouche bée. Puis anxieuses. Il y avait une chance pour que Luffy, Usopp et Chopper ait été bloqués par le mur. Mais Sanji et Zoro…
Ils ne se promenaient pas avec des miroirs de poche…
--
à suivre…
° Quoi quoi quoi :p C'est pas assez recherché, « Corbaks », pour des corbeaux mutants ? Ahem…
Bon ben on y arrive enfin.
Plus qu'à attendre de voir si nos héros nationaux font se faire piquer au piège…
J'espère que vous trouvez pas trop le temps long ;
… Un petit avis ? TT
