Coucou ! Je suis de retour ! Merci pour tous vos commentaires ! J'espère que ce chapitre vous plaira et qu'il n'y a pas d'incohérence !

Bonne lecture


"Hé, regardez, c'est elle." Chuchota une petite voix.

"La dernière Weasley. C'est la fille de la grosse dame rousse d'hier." Ajouta une autre.

"Et à côté, c'est le gars qui s'est levé contre le père Malfoy."

"Quelqu'un sait pourquoi il a appelé Harry Potter son capitaine ?"

"Peut-être qu'ils font partie d'une même équipe de Quidditch ?"

"Avec les talents en balai de Potter ?! Il ne sait même pas planer !"

Nami fronça les sourcils, se contraignant à regarder droit devant elle. Depuis la veille, les bavardages à leur sujet ne cessaient pas. Plusieurs Serpentards les avaient déjà accusés d'être des traîtres à la solde des Gryffondors. Il fallait dire que Zoro était fier de son allégeance à Luffy, tout comme Nami, et ne s'en cachait pas. Mais, malheureusement, leur capitaine appartenait à une autre maison.

"Ginny ! Blaise !" S'écrièrent deux voix derrière elle. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de ses frères jumeaux qui avaient posé leurs bras sur ses épaules.

"Alors ?" Demanda George.

"Ça fait du bien d'être populaire ?" Détailla Fred.

"Tu nous fais de l'ombre, petite soeur !"

"Il nous a fallu beaucoup plus de temps avant de pouvoir nous créer un nom !"

"Tu es presque aussi célèbre qu'Harry Potter !"

"C'est grâce à votre exemple." Mentit Nami, gênée par l'attention qui lui était porté. "Je n'aurais jamais fait aussi bien sans vos conseils."

"Tu nous flattes !" Rougirent ses frères.

Nami se retint de leur dire que ce n'était pas le but. Ses frères se tournèrent alors vers Zoro.

"Et toi, Blaise, tu étais absolument fantastique !" Lança Fred avec toute la brillance d'une fangirl.

"Quelle classe quand tu t'es levé !" Continua George, pétillant.

"Et tes propos !"

"Court et clairs !"

"Mais, dit-nous…" commença Fred.

"…pourquoi as-tu appelé Harry ton capitaine ?" Finit George en fronçant les sourcils.

Nami devint toute blanche. Cette partie de la joute orale lui avait échappé.

"Parce qu'Harry est mon capitaine." Répondit simplement Zoro, comme s'il s'agissait là d'une réponse suffisante.

Nami soupira intérieurement. Cette réponse ne suffirait jamais à personne, mais personne non plus n'obtiendra de plus amples informations du sabreur, pour la simple raison que sa personnalité l'en empêchait. Il n'étalait jamais ses connaissances. Enfin, les fois où il en avait…

Les jumeaux, bien que leur curiosité n'était pas rassasiée, s'en contentèrent. Il était évident qu'ils ne pourraient rien obtenir de plus, et ils ne voulaient pas se mettre le seul ami Serpentard de leur soeur à dos.

"Bon, ce n'est pas tout ça, petite soeur, Blaise…" Coupa Fred.

"… mais Lee nous attend !" Finit George avant de partir en un éclair.

Nami les regarda partir. Ces frères passaient leur temps à la taquiner, mais ils étaient les seuls à venir la voir régulièrement depuis qu'elle était entrée chez les Serpentards. Et ils n'hésitaient pas à le faire au vu et au su de tout le monde. Contrairement à Percy qui l'ignorait purement dans les couloirs, ou à Ron qui la fusillait du regard, comme un chien prêt à mordre une menace, à chaque fois qu'elle apparaissait dans son angle de vue.

En entrant dans la Grande Salle, elle vit Luffy et Sanji, installés sur leur table Gryffondor, converser avec deux Poussoufles, debout, qui semblaient s'être arrêtés sur le trajet jusqu'à leur table.

Nami jeta ensuite un coup d'oeil à la table des Serpentards, et aperçu tous les regards malveillants qui la couvraient. Ni elle, ni Zoro, qui avait intercédé pour un Gryffondor et avait fièrement déclaré son allégeance à un autre Gryffondor, Harry Potter d'entre tous, n'étaient les biens venus.

Elle hésita un instant. Elle devait se montrer courageuse et fière. D'un autre côté, épater des enfants de onze ans qui venaient juste de quitter les robes en satin de leurs mères ne valait peut-être pas la peine de vivre un enfer.

Pour la première fois, elle ne corrigea pas Zoro lorsqu'il commença automatiquement à se diriger vers son capitaine.

Au contraire, elle lui emboîta le pas.


Un peu plus tôt

"Tu as été trop fort Harry !" S'exclama Ron, retournant en boucle les mêmes phrases depuis la veille. "Tu as réussi à dompter ma mère ! Personne avant n'avait jamais réussi ! Et tu lui as fait changer d'avis avec tellement de calme et de classe ! Tu es vraiment super doué ! Tu crois que tu pourras interagir en ma faveur pour qu'elle m'achète une nouvelle robe ? J'en ai marre de toujours devoir finir les chiffons de mes frères ! Hein, Harry ?"

Luffy, qui avait purement ignoré le rouquin, rentra dans la Grande Salle. Il savait qu'il n'aurait rien le droit de manger, mais, comme tous les matins, il allait essayer de briser l'inébranlable rempart qu'était Sanji. Oui, aujourd'hui, il aura deux petits déjeuners !

Malheureusement, à peine assis à table, alors que Ron continuait à converser dans le vide, Sanji écrasa sa chaussure sur la main volatile de l'élastique.

"Pas de deuxième déjeuner." Rappela le fumeur.

"Mais !" Gémit son capitaine. "J'ai encore faim !"

"Profites-en pour expérimenter la méditation." Détourna, sans coeur, son cuisinier. "Si tu y parviens, tu ne sentiras plus ta faim."

Luffy fit une moue à son cuisinier alors que Terry Boot et Nevile Londubat s'approchaient.

"C'était absolument extraordinaire, hier !" S'exclama le premier, avec des étoiles plein les yeux. "Tu étais trop cool !"

Luffy se mit à rire, fier de lui.

"Ça me rappelle une fois, alors que j'étais un jeune apprenti…" Commença Neville, attirant l'attention des deux plus crédule de la table, pendant que Merry descendait gracieusement se poser sur les épaules de son maitre.

Ron cessa son discours, voyant que l'attention du garçon-qui-avait-survécu-et-avait-tenu-tête-à-sa-mère lui avait échappé. Il grogna en se plongeant dans son petit-déjeuner, faisant la sourde oreille à Seamus qui tentait de le dérider.

"…et c'est alors que je me suis levé…" Racontait Neville, fier de l'attention dont il faisait l'objet, lorsqu'une chouette frôla son visage.

"Oups, désolé." S'excusa une Serpentard, probablement perdue, puisqu'elle n'avait absolument rien à faire entre les tables Gryffondors et Poussoufles. "Errol est un peu vieux et maladroit."

"Bonjour, Ginny-san !" Salua gaiement Sanji en attrapant le hibou de sa propre famille. Celui-ci, un grand-duc, amenait avec lui un certain paquetage. Sanji le détacha, tandis que Nami et Zoro s'asseyaient à leur table, sous les regards stupéfaits des deux Poussoufles.

Ces derniers échangèrent un regard, avant que l'apprenti médecin décide de suivre l'exemple des Serpentards. Il s'assit en face de Luffy et à côté de Nami, attendant que son ami fasse de même.

Neville, quant à lui, n'était pas aussi sûr que lui. Il regarda les deux Serpentards se servir sur la table des Gryffondors, et accepta de suivre le mouvement. Il attrapa une pomme en s'asseyant et continua son histoire, sous les yeux toujours plus épatés de ses deux auditeurs, alors qu'une Serdaigle se joignait à eux, obtenant une place entre Ginny et Terry qui se décala à la demande spéciale de la rousse.


Rogue venait de corriger les copies de confection de potion de ses élèves de deuxièmes années, et les résultats n'étaient pas probants. Ils étaient presque plus mauvais que l'année d'avant ! Il semblait que leur Q.I. ait diminué pendant les vacances d'été.

Ce fut donc exaspéré qu'il entra dans la Grande Salle, pour voir un spectacle qu'il n'aurait jamais pu imaginer.

À la même table Gryffondor se trouvaient des Poussoufles, une Serdaigle, des Gryffondors (logique en fait) et des serpents. Ses serpents. Et pas n'importe lesquels ! Les deux seuls première année qu'il ait admis dans leur équipe de Quidditch ! Si ce n'était pas de la provocation, Rogue ne savait pas comment le prendre.

Heureusement, il ne semblait pas le seul gêné par ce spectacle.

Ron Weasley, offensé par la vision de sa soeur, habillée de vert et noir, se leva.

"Mais ça ne va pas ?! Qu'est-ce que vous faites-là ?! Vous n'avez rien à faire à la table des Gryffondors ! Surtout vous, les Serpentards !" Dit-il à l'attention de sa soeur et de Blaise. "Votre table est à l'autre bout de la salle ! Vous n'avez pas votre place ici !"

Les Poussoufles et Nami, trop secoués par les mots du rouquin n'émirent aucun son. À côté d'eux, Luffy, Sanji et Zoro fusillèrent du regard l'imprudent. Zoro dégainait déjà discrètement son sabre, prêt à résoudre les problèmes à sa façon. Mais finalement, ce fut un Poussoufle de quatrième année qui intervint.

"Yohohoho ! Ce ne sont pas des façons de parler à tes camarades !" Fronça des sourcils l'étudiant. Puis il se tourna vers le reste du groupe. "Si vous voulez, vous êtes tous les bienvenus à Poussoufle ! Nous accueillons tout le monde, tant qu'ils respectent leurs prochains."

Nami, Neville et Terry hésitèrent, mais Luffy prit une décision. Il accepta l'invitation du quatrième année, et déménagea avec toute sa troupe (et quelques vivres) vers la table voisine.

"Merci." Sourit doucement Luffy.

"Yohohoho ! Mais il n'y a pas de quoi ! Je veille toujours sur mes petits première année !" Assura Skelett en fixant Neville et Terry qui rougirent.

Rogue faillit se taper la figure avec sa main. Si Ron avait voulu résoudre le problème, il n'avait fait que le déplacer. Mais les règles de Poudlard étaient claires. Les élèves mangeaient, étudiaient et dormaient avec leur maison. Rogue avait donc le règlement de son côté. Mais les choses empirèrent encore lorsque les jumeaux Weasley se joignirent au Poussoufles.

"On peut venir ?" Demanda poliment George, une carafe de chocolat dans les bras.

"Parce qu'on ne peut pas supporter de manger avec notre insupportable petit frère." Finit Fred en s'installant à côté de sa soeur, des croissants dans les mains, tout en s'assurant que le dernier rouquin de la fratrie avait bien entendu leur conversation, celle-ci lui étant principalement adressée.

Mais Rogue, qui réfléchissait à un plan d'action pour ne pas se ridiculiser comme les parents de la veille, fut trop long à réagir.

Deux autres Gryffondors, les compagnons de chambre de Draco et Harry, ne supportant plus l'humeur absolument exécrable de Ron, quittèrent à leur tour la table Gryffondor pour muer chez les Poussoufles qui serraient leurs rangs pour accueillir tout le monde.

Et, comme si cela ne suffisait pas, un Serdaigle surexcité partit parler à Harry Potter.


"Potter !" Appela une voix.

Luffy se retourna, un croissant volé à George pendant que Sanji servait du thé aux filles entre les dents. "Huh ?"

Un grand blond aux vêtements bleu arrivait.

"Ce que tu as fait hier, c'était SUPER cool !" S'exclama le nouveau venu en jetant ses bras en l'air. Il jeta un vague coup d'oeil à la table et, voyant les couleurs arc-en-ciel qui la recouvraient, décida de se joindre à eux en se creusant une place à côté du garçon-qui-avait-survécu. "Tu étais SUPER impressionnant !"

"La classe, pas vrai !" Sourit Fred Weasley, fier du petit brun.

"Poussez-vous un peu !" S'incrustèrent d'autre Serdaigles à la table Poussoufle. Skelett les reconnut tout de suite : il s'agissait des groupies de Cutty Flam, le jeune Serdaigle qui venait de s'asseoir à côté de Harry Potter et discutait avec énergie avec ce dernier. Ou plutôt, lui chantait des louanges, accompagné d'une grande partie de table.


Dumbledore réajusta sa robe. La bibliothécaire avait encore hurlé qu'un de ses livres avait disparu. Et, une fois de plus, il était revenu à sa place tout seul. Ces faits l'inquiétaient légèrement, d'autant plus qu'il n'avait pas la moindre idée de qui pouvait être à l'origine du vol. Mais il avait des pistes sur qui ne devait pas en être à l'origine. Les jumeaux Weasley par exemple. Aucune chance qu'ils mettent les pieds dans la bibliothèque. Ce devait être la seule salle de Poudlard qui n'avait jamais vu leurs faces.

Plongé dans ses pensées, il pénétra dans la Grande Salle et eut le souffle coupé à la vue de la palette de couleur qui recouvrait la table Poussoufle.

Il vit Ginny, une Serpentard, quémander du jus d'orange. La demande fit le tour de table et un Serdaigle, sur la table avoisinante, partagea sa carafe, la passant à un Poussoufle, suivit d'un autre Serdaigle qui n'était pas à sa place, qui la remit à un Gryffondor, qui remplit aimablement le verre de la Serpentard.

Le coeur de Dumbledore s'arrêta. La première règle d'or de Poudlard venait d'être déchirée puis piétinée par les jeunes sorciers. Ils avaient supprimé toutes les rancunes et conflits entre les diverses familles pour partager un repas. Pourtant, Dumbledore se souvenait clairement avoir expliqué à chaque élève que leurs temps libre et leurs repas devaient être partagés avec leur maison !

Le vieux sorcier leva les yeux sur la table des professeurs où Rogue était tranquillement en train d'apprécier son café du matin.

Pourquoi ? Pourquoi avait-il ignoré cette ignominie ? Il aurait pourtant dû en être le premier offusqué : deux de ses serpents se mêlaient à la populace ! Il était le 'méchant' derrière lequel Dumbledore se cachait. Il était chargé de faire respecter les règles, au prix de sa réputation. Il passait pour un méchant, et Dumbledore pouvait ensuite jouer le rôle du gentil directeur !

Mais si Rogue décidait d'ignorer la réunion des maisons, Dumbledore allait devoir agir. Son pouvoir était basé sur le vieil adage 'Diviser pour mieux régner'. Si toutes les maisons s'unissaient, si tous les sorciers du monde faisaient la paix, quels que soient leurs antécédents, Dumbledore perdrait de sa splendeur.

Mais il ne voulait pas non plus perdre l'amour des élèves. Heureusement, son sauveur apparut.


Percy avait regardé d'un mauvais oeil les Serpentards s'inviter à leur table. C'était tout bonnement un affront au règlement, et en plus, c'était des Serpentards. C'était une atteinte aux coutumes ! Ils souillaient la mémoire même de leurs ancêtres ! Celle de tous ceux qui avaient combattus celui-dont-il-ne-fallait-pas-dire-le-nom.

Heureusement, Ron s'interposa. Mais le problème ne disparut pas pour autant. Seulement, le problème n'appartenait plus aux Gryffondors, mais aux Poussoufles. Percy s'abstint donc de réagir, le problème n'étant plus dans son ressort. Mais, contrairement à lui, aucun des Préfets Poussoufles ne se sentit offusqué par leurs invités. Ses homologues prirent, au contraire, des mesures pour faire rentrer tout le monde autour de la table, laissant même, pour certains, leur place.

Percy se retint de faire exploser sa rage à la vue de son frère George qui conversait gaiement avec un Serpentard. C'est alors qu'il remarqua la présence de Severus Rogue à la porte d'entrée. Cependant, ce dernier ne prit aucune mesure. Après un court temps de réflexion, il laissa émerger une ombre de rictus sur son visage avant de reprendre rapidement son masque d'indifférence et de rejoindre sa place.

Sûrement pensait-il aux désarrois de Dumbledore qui allait devoir prendre des mesures adéquates, rejetant toute responsabilité vis-à-vis de l'incident.

Puis ce fut finalement Dumbledore qui entra dans la Grande Salle. Percy regarda son visage perdre de sa contenance à la vue du rassemblement à la table Poussoufle. Le sens de la justice de Percy se réveilla soudainement. Il se leva en vitesse, cherchant tout autant à montrer qu'il était digne de son statut de Préfet qu'à monter dans l'estime du Directeur.


"Ça ne vous suffisait pas de faire une scène hier soir, il a fallu que vous recommenciez ce matin ?!" S'énerva Percy en s'approchant des contrevenants. "Vous êtes au courant que, selon les règles de Poudlard, vous devez manger à la table correspondante à votre maison ! Je peux encore comprendre pour les premières années, mais Fred, George, et tous les autres, vous n'avez aucune excuse ! En tant que Préfet, je vous demanderais donc de rejoindre votre table assignée !"

"Mais je veux manger avec eux !" Se plaignit Luffy, sa main écrasée par le verre de son cuisinier.

"C'est SUPER pas sympa !" Releva Cutty Flam en levant les mains.

"Yohohoho ! J'y suis." Ria un Poussoufle.

"Je ne parlais pas à toi !" Le récrimina Percy.

"C'est trop loin." Lâcha Nami, refusant d'avouer ces vraies motivations. "Et tu n'es pas devenu soudainement convainquant en même temps que Préfet, grand frère."

"Aller, on a presque..." Commença Fred.

"...finis de manger !" Termina George.

"Alors laisse-nous profiter de notre petite soeur !" Demandèrent en coeur les jumeaux.

"Ouha !" Pleura le Serdaigle le plus populaire de Poudlard en s'écroulant dans une fontaine de larmes. "Une pauvre famille séparée, c'est SUPER triste ! Mais je ne pleure pas ! J'ai juste une poussière dans l'oeil !" Assura-t-il en sortant un mouchoir.

"Je vous ai demandé..." Siffla entre ses dents le Préfet Gryffondor, tâchant de paraître plus dangereux. "...de bien vouloir quitter—"

Il n'eut pas fini sa phrase que Robin se leva.

"Je dois aller en cours." S'excusa-t-elle. Elle ramassa ses couverts et les reposa sur la table Serdaigle avant de disparaître dans le couloir.

Nami regarda sa montre, et s'aperçut qu'ils avaient effectivement blagué un long moment. Elle devait encore arriver en classe avec Zoro et Luffy.

"Nous aussi !" Assura-t-elle en se levant rapidement. "Harry, Draco, Blaise, on se dépêche ! C'était charmant de discuter avec toi Percy !" Lança-t-elle par-dessus son épaule en se dirigeant vers la sortie.

Dean, une fourchette dans la bouche, mit quelques secondes à percuter.

"MAIS ON EST DANS LA MÊME CLASSE !" Se rappela-t-il avant d'attraper son voisin, Seamus, qui finissait son jus d'orange. "ATTENDEZ-NOUS !"

"Ah, la jeunesse." Respira Skelett en soufflant sur son thé.

À côté de lui, Terry et Neville plièrent leurs sacs en vitesse avant de disparaître à leurs tours.

"Ils sont SUPER énergiques !" Acquiesça son nouveau voisin Serdaigle.

"Cutty !" Appela un des Serdaigles invités chez les Poussoufles. "Pour nous aussi, c'est l'heure !"

"On va être SUPER en retard !" Reconnu Cutty. "Sur ce, à la prochaine !"

"Yohohoho, amusez-vous bien !" Leur souhaita le Poussoufle. "Et vous ?" Demanda-t-il en se tournant vers les jumeaux.

"Oh, nous ?" Répéta Fred.

"On ne voudrait pas risquer d'arriver en avance." Finit George.

"Yohohoho ! Voilà qui semble amusant !"

Percy regarda la table qui s'était vidée soudainement, bloqué. Il n'avait plus personne sur qui râler, et personne ne l'avait pris au sérieux. Meurtri, il hurla sur ses frères jusqu'à ce que ces derniers partent en classe, avant de lui même se rendre en cours.

Dumbledore mémorisa l'évènement. Il s'agissait, après tout, d'un signe précurseur de la révolte qui grondait entre les rangs de Poudlard. Et le directeur comptait bien prendre des mesures adéquates pour l'étouffer.


Le professeur McGonagall lut et relut la dissertation de la petite Hermione Granger. La copie était irréprochable. La professeur n'osait même pas en attendre autant de la part de ses élèves de dernière année. Elle posa la feuille sur laquelle elle ne put qu'apposer la note maximale. Elle comprenait assez bien pourquoi la jeune fille semblait tant s'ennuyer en classe. Les cours étaient d'un niveau bien trop bas. Et pourtant, elle venait d'une famille moldue ! Il n'y avait pas d'autres possibilités, cette petite fille devait être un génie.

La professeur de métamorphose regarda sa montre. Il restait encore un peu de temps avant son prochain cours et les autres copies pouvaient attendre. Elle se leva, prit ses affaires, et partit en direction du bureau du professeur de Sortilège.

Une fois arrivée, elle toqua trois coups à la grande porte en chêne qui abritait le bureau de son collègue.

"Entrez." Autorisa ce dernier.

Minerva ne se fit pas prier et entra. À sa vue, Filius Flitwick posa son stylo et lui indiqua un siège où s'asseoir.

"Professeur McGonagall, puis-je savoir ce qui vous amène ?"

"C'est au sujet de la petite Hermione Granger." Entama l'enseignante en s'installant. "Ses copies sont dignes de Rowena Serdaigle elle-même, autant par les informations qu'elles contiennent que par les tournures que Mademoiselle Granger utilise. Je ne m'étonne plus de l'ennui qu'elle semble éprouver pour mes cours. Ce serait comme essayer d'apprendre à lire au Directeur ! Je voulais donc savoir si il serait possible d'aménager son emploi du temps, afin qu'elle puisse parfois se rendre aux classes des niveaux supérieurs. Voire, peut-être, à ce que je lui rajoute, avec son accord bien sûr, des cours de perfectionnements. Qu'en pensez-vous ?"

Son interlocuteur baissa la tête, et chercha une feuille dans la paperasse qui débordait de son bureau. Il en tira une simple feuille de papier et l'étala devant de lui.

"Il faut avouer que Miss Granger est l'une des élèves les plus douées qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle connaît un nombre incroyable de sortilège pour son âge ! Figurez-vous que lorsque son camarade a, par accident, mis le feu à son bureau, elle est parvenue à l'éteindre avant même que je n'attrape ma baguette ! Comparée à ses camarades qui parviennent à peine à faire virevolter une plume, il est vrai qu'elle se détache assez du lot. Je pense également que je devrais lui offrir vos suggestions."

"Dans ce cas," réfléchit la professeur de Métamorphose, "peut-être devrions-nous en discuter avec les autres enseignants. Si ses domaines de compétences s'étendent également aux autres matières, peut-être pourrions-nous lui transmettre deux années d'étude pendant une année scolaire."


Luffy faisait la moue. Mort d'ennui, il donna un coup de pied à son cuisinier.

Sanji tiqua. Ce devait bien être le septième en une demi-heure. Il comprenait que son Capitaine s'ennuyait, les cours de Défense contre les Forces du Mal s'étant avéré d'une lenteur extrême, mais ce n'était pas une raison pour le lui faire payer. Car Sanji comptait bien traîner le petit élastique à tous les cours, barbants ou non.

Luffy, désappointé par le manque de réaction de son voisin, réitéra son coup.

Et le blond craqua.

"Bon !" Murmura-t-il. "Tu as gagné ! Ce soir, on ira te dégourdir les jambes dans la forêt interdite ! Mais je ne veux plus t'entendre jusqu'à la fin de la journée !"

Luffy se redressa soudainement, les yeux lumineux. Son dernier projet en date allait se réaliser !


Brook se promenait gaiement dans les couloirs de Poudlard. Il avait enfin réussi à adresser la parole au supposé-Franky. Même s'il n'avait pas réussi à se présenter correctement, il y avait eu du progrès.

Au bout du couloir, il aperçut ses premières années favoris et se mit à accélérer le pas en les appelant.

"Terry ! Neville !"

Les deux jeunes tournèrent la tête vers lui et agitèrent leurs mains en l'appelant.

Brook les rattrapa rapidement.

"Qu'est-ce que vous faites ?" Leur demanda-t-il.

"J'accompagne Terry à l'infirmerie." Annonça Neville en pointant son camarade. "Et Madame Chourave a accepté de me prendre comme apprenti !" Informa-t-il avec excitation.

"C'est vrai ?!" S'assura Brook, enchanté que son ami ait eu le poste qu'il convoitait.

"Oui !" Brilla Terry. "Et, parmi les plantes dont il s'est occupé en serre, il en a trouvé une qui pourrait avoir des compétences médicinales ! Alors on va faire des expériences !"

"Yohoho, mais ça a l'air tout à fait amusant ! Puis-je me joindre à vous ?" Demanda poliment l'ancien squelette.

"Bien sûr !" Acquiescèrent les deux Poussoufles.

"Dépêchons-nous, je ne voudrais pas être interrompu par la nuit !" Encouragea l'apprenti médecin.


Nami jeta un coup d'oeil au tableau et aux schémas de plantes qui l'ornait. La botanique n'était pas son cours favori. À côté d'elle, Zoro faisait sa spécialité, il dormait. Plus loin, elle pouvait voir, parmi les premiers rangs, Robin griffonner sur un papier. Nami doutait que la brune prenne des notes du cours : elle n'apprenait que ce qui l'intéressait (l'histoire et tous les sortilèges glauques) ou ce qui pourrait lui être utile (ce qui rentrait généralement déjà dans la première catégorie). Nami recula donc un peu de sa chaise, et tourna la page du livre caché sur ses genoux. La rousse savait que l'archéologue avait refusé de lui donner la page exacte parce que ce devait être plus amusant de la voir suer, mais elle commençait à exagérer. Nami ne comptait pas passer son année à bouquiner cet énorme pavé.

La navigatrice se reconcentra sur son livre et lut avec avidité le titre de la double page.

"Nicolas Flamel, le seul alchimiste qui réussît à créer la pierre philosophale."

Nami connaissait le moindre détail de cette histoire, mais elle le relut par simple plaisir. L'idée qu'une pierre puisse transformer n'importe quel métal en or pur la faisait rêver. Elle se délectait devant la biographie du vieil alchimiste immortel. Ses yeux se transformèrent en Berry lors de sa courte lecture.

Elle s'était promis qu'un jour, quand elle serait plus grande, elle se débrouillerait pour la voler, et offrirait un château à sa mère. Mais, avec le temps passant, elle s'était aperçue que les informations sur la pierre étaient trop disparates pour l'attraper. Elle pouvait voler presque n'importe quoi, à partir du moment où elle savait l'objet se trouvait. Mais aucune source n'indiquait l'emplacement exact de la pierre philosophale.

Nami referma l'ouvrage en soupirant. Elle allait commencer une petite séance de déprime en voyant l'objet de ses rêves lui filer entre les doigts, quand elle se rappela l'objectif de sa lecture. Elle devait trouver la valeur de la pierre écarlate dans sa poche. Elle aurait tout le temps de se morfondre après.

Nami inspira fortement et rouvrit son volume. C'est alors qu'une ampoule s'alluma dans sa tête. Serait-il possible que la pierre dans sa poche soit la pierre philosophale ? Son livre ne contenait aucune photo, la possibilité n'était donc pas à écarter. Nami reprit son souffle, décidant qu'éclater d'énergie au milieu du cours de botanique à cause de son excitation n'était pas une bonne idée. Elle s'astreignit au calme. Peut-être qu'elle se méprenait complètement. Peut-être qu'elle était en possession d'une petite pierre précieuse, dont la description apparaissait par hasard dans le même ouvrage qu'un article de Nicola Flamel. Après tout, le livre était tellement épais, il devait bien contenir la moitié des informations importantes du monde. Tout ceci n'était sûrement qu'une coïncidence.

Nami referma son livre et ferma les yeux. Elle avait enfin fini la petite pochette en tissus qui contenait la pierre et avait trouvé un fil pour le suspendre. Dans le cas, peu probable, où il s'agissait effectivement de la fameuse pierre philosophale, elle devait s'en débarrasser rapidement. De nombreuses personnes étaient à sa recherche, et Nami n'avait pas encore la force de les combattre (bien que, pour une fois, l'envie ne manquait pas, imaginez les montagnes d'or possibles !). Et, quoiqu'il arrive, elle ne trouverait pas plus sûr que le cou de son capitaine. En plus, si elle ne rendait pas rapidement sa récompense au brun, il allait se plaindre. C'était d'ailleurs étonnant qu'il n'ait pas encore commencé.

Sachant que Robin ne lui donnerait pas le moindre indice aussi tôt dans l'année, Nami décida qu'il serait temps qu'elle aussi, elle commence à fouiner dans les affaires de leurs chers professeurs.


Robin jeta un regard en arrière et aperçut l'éclat de malice qui étincela dans l'oeil de la navigatrice. Celle-ci avait reçu son premier indice et comptait bien l'exploiter. Finalement, peut-être parviendront-ils à vivre une petite aventure dans Poudlard même.


Sanji avait été clair, Luffy ne devait parler de leur future escapade à personne. Pas même à Zoro. Le cuisinier craignait que le vert ne décide de se joindre à eux, et, si il y avait bien quelque chose que Sanji ne voulait pas voir arriver, c'était le sabreur qui décidait de faire une promenade dans la forêt interdite. Si jamais ils y perdaient le vert, ils ne le retrouveraient peut-être jamais. Ce n'était pas pour rien que Franky avait créé un SUPER capteur pour repérer le sabreur n'importe où sur le navire. Quand on est capable de se perdre sur le Sunny, c'est le début de la fin. Déjà, le blond n'était pas très sûr à l'idée d'y promener son Capitaine. Il était hors de question d'amener plus d'imbéciles. Et, surtout, le jeune Weasley ne devait pas en entendre parler. Il serait capable de les vendre à son frère aîné, Percy.

Donc, pas un mot sur leur future sortie en forêt. De toute façon, ce n'était pas comme si quelqu'un allait leur demander leur projet pour la nuit.

Sanji s'installa sur le banc Gryffondor de la Grande Salle à sa place habituelle, Luffy à ses côtés. Ron, bien sûr, se mit de l'autre côté de son capitaine, alors que leurs deux autres camarades de chambres, Dean et Seamus s'assirent en face. Ces derniers discutaient de football tandis que le rouquin du groupe expliquait la supériorité du Quidditch.

Sanji ne prit pas part à la conversation, préférant regarder les élèves entrants dans le réfectoire. Il y cherchait deux têtes en particulier qui finirent par apparaître.

"Ginny-san ! Hermione-chan ! Par ici !"

La brune sourit à son appel et, ensemble avec les deux Serpentards, se mit à marcher vers sa direction.

Sanji se poussa sur son banc, pour laisser une place à ses déesses, et remarqua avec joie que Dean et Seamus en avaient fait autant sans qu'il n'eût besoin de les commander. Il tapota ensuite la place laissée vide à côté de lui pour inciter les filles à s'y asseoir. Mais, une fois arrivée à sa hauteur, Nami agita la tête.

"On ne va pas se joindre à vous ce soir."

Sanji s'assombrit soudainement et des poches apparurent sous ses yeux. On aurait dit le dernier jour de sa vie.

"Tous les professeurs sont là." Se sentit obligée de préciser la rousse. "Et il n'y a pas la place pour plus d'élèves à votre table. En plus, on n'a pas emmené nos couverts."

Le visage du cuisinier se tordit d'affliction.

"Non, je suis juste venu pour..." Reprit la rousse en fouillant dans sa poche. "...remettre ça à Harry." Finit-elle en sortant le pendentif. Elle le tendit à son capitaine qui l'attrapa vivement. Il tourna le collier dans tous les sens pour admirer le travail de sa navigatrice, avant de l'ouvrir pour regarder ce qu'il y avait à l'intérieur. Mais la poche devait être sombre, alors l'élastique décida de sortir la pierre de sa pochette pour mieux l'admirer. Cependant, Nami l'interrompit juste avant en lui fermant le poing de force.

"Ne le sors pas de sa pochette !" Lui interdit-elle.

Luffy la regarda de travers, mais obéit. Nami avait ses lubies et il fallait les respecter.

"Il y a quoi dedans ?" Demanda avec curiosité Seamus, tout en essayant de voir des bribes de ce que contenait le petit sac de tissus.

"Une amulette porte bonheur." Mentit Nami en reprenant le collier des mains de son capitaine pour lui attacher autour du cou pendant que Zoro s'installait entre les deux Gryffondor.

"Oï, tête de pioche, tu n'as pas écouté Ginny-san ?!" S'énerva le cuisinier en regardant le sabreur.

"La sorcière fait ce qu'elle veut," démit le vert, "je mange avec Lu—"

Robin intervint juste à temps en bouclant la bouche du sabreur.

"Désolé, j'ai cru qu'une guêpe allait rentrer." S'excusa-t-elle.

"Il faut vous acheter des lunettes, ma petite." Commenta Sir Nicholas en traversant la table. "Demandez donc à la Dame grise, elle a probablement des prix avec toute la consommation de ses Serdaigles."

Puis le fantôme s'en alla vers d'autres recoins.

"S'il vous plaît !" Appela le professeur McGonagall en foudroyant du regard les deux filles encore debout.

Nami attrapa l'oreille de Zoro et, malgré ses protestations, le traîna avec elle à la table Serpentard.

"Tu pourras manger avec Harry plus tard."

Elle insista bien sur le nouveau nom de leur capitaine afin que le sabreur parvienne à le retenir. C'était déjà assez dur de s'assurer que Luffy ne les appelle pas par leurs anciens noms (bien que ce soit surtout Sanji qui s'en occupait), ils n'avaient pas besoin que Zoro aussi se trompe.

Une fois les trois premières années assit à leurs places, Dumbledore sonna le début du dîner.

Inaperçu de tous, trois Poussoufles manquaient à l'appel.


Nami mit un point final à sa dissertation et s'étira avec joie. Elle avait fini ses devoirs pour la semaine. Enfin, jusqu'à ce que les professeurs lui en donnent d'autres. Elle allait être libre pour donner des cours à Luffy et Zoro. Elle soupira alors. Si seulement ces deux-là pouvaient être aussi doués en magie qu'ils l'étaient en combat singulier ! Malheureusement, ce n'était pas le cas. Nami craignait qu'ils doivent redoubler leur première année. Puis elle se ressaisit. Fred et George avaient bien réussi à passer, et pourtant, ils n'étaient pas des flèches. Ils étaient juste bons à s'attirer des ennuis.

Nami jeta un coup d'oeil dans la salle commune où elle s'était établie. Plus personne à l'horizon. Ses camarades étaient soient dans leurs chambres, soient dans les couloirs, à la recherche de petits resquilleurs.

C'était le moment rêvé. Nami rangea sa feuille dans son sac et attrapa sa baguette. Elle souffla doucement sur les dernières bougies de la salle et se dirigea vers la sortie.

Ce soir, elle se montrerait courageuse. Elle avait exploré presque tout le manoir de jour et en avait une carte parfaite dans la tête. Elle n'était pas très courageuse, mais son escapade allait ramener son pesant d'or. Sa cupidité lui faisait une excellente motivation, et si, au passage, elle pouvait se venger du Choixpeau, sa soirée aura été un franc succès.

Enhardie par son désir de richesse, elle traversa la porte de Serpentard et se glissa dans les couloirs. Elle prit bien soin de n'émettre aucun son et de rester aux aguets alors qu'elle se dirigeait vers les escaliers. Un préfet ou Rusard pouvait surgir de n'importe où.


"Je suis prêt !" Annonça gaiement Luffy, de retour dans ses loques moldues. Sanji comprenait que son capitaine n'appréciait pas particulièrement les robes des sorciers, celle-ci étant un peu trop ample pour se promener dans une forêt, mais ces anciens habits (qu'il n'avait qu'en un seul exemplaire) étaient assez usés.

"Pouha !" Grimaça Ron. "Les vêtements moldus sont super moches ! On dirait les pulls de ma mère !"

"Ah non !" S'interposa Dean. "Il n'y a que Harry pour porter ces chiffons ! Nous, on s'habille beaucoup mieux ! Si tu veux, Ron, je te ferais essayer un de mes jeans. Tu verras, avec, tu peux te casser la figure et tu n'auras même pas mal !"

"Et le tissu est super souple !" Rajouta Seamus. "C'est bien différent de vos tenus de sorciers démodés !"

Les deux compères partirent dans un éclat de rire alors que Ron rougissait, unifiant sa tête de rouge.

Sanji les regarda avant de se retourner vers son capitaine.

"Dès qu'on pourra aller en ville, on t'achètera des vêtements." Décida-t-il. "Et un pyjama."

Dean hurla de joie.

"Ouais ! On va faire les courses pour Harry ! Mais il faut lui acheter des vêtements moldus ! Vous en voudrez aussi, Ron, Draco ?"

Sanji fit signe que non, mais il aviserait une fois devant les boutiques.

Ron, quant à lui, grommela. "Ma mère ne me donnera jamais l'argent pour acheter des vêtements. Je dois récupérer les haillons de mes frères."

"Ils sont quand même en bien meilleurs états que les guenilles d'Harry." Commenta Seamus. "D'ailleurs, rajoutez des baskets sur la liste de course. Si j'étais à ta place, Harry, je crois que je préfèrerai me promener pieds nus."

"C'est parce que ma mère raccommode mes vêtements." Grinça le roux de la chambre.

Dean eut alors une illumination. Il se jeta hors de son lit en vitesse et accouru devant son placard. Il fouilla dedans en éparpillant des affaires de partout alors que Sanji se levait de son lit.

"Harry, je crois que j'ai ce qu'il te faut !" Cria de joie le sorcier en se retournant avec une vieille paire de chaussures. "Ce sont mes vieilles baskets ! Elles ne sont plus très belles, et, pour te dire la vérité, j'hésitais à les jeter, mais elle reste mieux que celles que tu as maintenant. Tiens, je te les donne. On les brûlera avec tes fripes quand on t'en aura acheté d'autres !"

Luffy regarda avec curiosité les chaussures qui lui étaient tendues. Elles étaient dans le même état que celle qui recevait de son cousin ou de celle qui trouvait dans les ordures. Il les essaya avec joie et s'aperçut qu'elle lui allait parfaitement. Il s'amusa à marcher avec et se prit à rebondir avec amusement.

"Elles te vont super bien !" S'étonna Dean, souriant jusqu'aux pommettes, fier de son idée.

"Oui !" S'exclama l'élastique en faisant un tour sur lui-même.

"Qu'est-ce que ça va être quand il aura des vêtements neufs !" Ria Seamus, étendu dans son lit.

"Merci." Remercia poliment Sanji en cachant un paquet de cigarettes dans une de ses poches arrière. "Il commence à se faire tard, on va y aller avec Harry."

"Y aller ?" Releva Ron en se retournant sur son lit. "Vous comptez encore sortir ?!"

"Oui, shishishi !" Sourit Luffy, excité par l'aventure qui devait l'attendre.

Sanji leva un sourcil en vérifiant qu'il avait bien pris son briquet. "'Encore' ?"

Seamus acquiesça. "Vous sortez souvent le soir et tous les matins."

"À se demander pourquoi Ron est encore surpris." Rajouta Dean en regardant le rouquin de travers.

"Harry !" Hurla le dernier fils Weasley. "Tu ne devrais pas suivre Malfoy ! Il va vous faire renvoyer ! Lui, il s'en fout, son père n'aura qu'à payer et il se trouvera une autre école. Mais toi, tu seras dans de beaux draps !"

Luffy regarda son camarade de chambre comme si une deuxième tête lui avait poussé.

"Mais c'est moi qui ai demandé à sortir ! Il ne fait que m'accompagner shishishi !"

"Et on y va." Décida le cuisinier en attrapant son capitaine et en le tirant vers la sortie.

"Faites attention à vous !" Lança Seamus.

"Méfiez-vous des Préfets et des autres surveillants !" Ajouta Dean en se jetant sous ses draps.

Ils ne virent au loin que les mains agitées de leurs camarades qui disparaissaient dans les escaliers.

"Ron." Interpela Dean, après une minute de silence. "Arrête de chercher des noises à Draco, c'est un gars très bien."

"Et c'est sûrement celui qui s'occupe le mieux de Harry." Remarqua Seamus.

"Traîtres." Murmura le rouquin en fermant les yeux pour partir dans un monde meilleur.


"... et c'est comme ça que mes parents ont appris que j'étais un sorcier !" Finis Skelett, assis sur un lit d'infirmerie, devant Terry et Neville. Ces deux derniers l'applaudirent chaudement, avant que le plus vieux ne se tourne vers l'apprenti médecin. "Et toi, Terry ?" Interrogea-t-il.

Le petit rougit avant de tourner son regard vers le sol. Il n'était pas très habitué à parler de lui même.

"Eh bien, tout à commencé comme vous. Il y a trois mois, j'ai reçu une drôle de lettre qui m'annonçait que j'étais un sorcier et que j'étais inscrit à Poudlard. Mais, mes deux parents étant des non-sorciers—"

"Moldus." L'aida Neville.

"...étant des moldus," reprit Terry, "on a d'abord pensé à une blague. Mon père avait donc jeté la lettre à la poubelle, et on était passé à autre chose. Puis, quelques jours plus tard, on a reçus une deuxième lettre. En tout point similaire à la première. Outré, mon père l'a déchirée et l'a jetée à la poubelle avec la précédente, puis il m'a gentiment tapoté la tête en me disant de ne pas m'inquiéter. Un peu plus tard, on est partis chez ma tante pour un repas de famille. Et, alors que mon oncle allait chercher le courrier, il a découvert une lettre à mon nom. Mon père l'a attrapée et l'a déchirée sans même l'ouvrir. Et ma mère, inquiète, m'a fait un câlin." Terry se mit à onduler, visiblement touché par le souvenir. Il était vraiment heureux d'avoir des parents si gentils. "Deux jours après, alors qu'on était rentrés chez nous, quelqu'un a toqué à notre porte. C'était le professeur McGonagall. Elle a gentiment demandée à mon père la permission d'entrer, qu'il lui a d'abord refusé. Puis, voyant qu'elle était une femme intègre, ma mère a intercédé en sa faveur, et mon père l'a autorisée à entrer."

Neville et Skelett applaudirent doucement l'intervention de la jeune femme qui leur a permis de rencontrer Terry avec qui ils étaient bons amis.

Ce dernier rougit, gêné par l'interruption. "Héhé ! Après, le professeur McGonagall et mon père se sont installés dans le salon. Ma mère voulu me prendre avec elle pour faire du thé, mais, avant qu'on ne quitte le salon, Madame McGonagall nous a demandés de nous asseoir avec elle et fit apparaître du thé pour tout le monde sur la commode. On a été vraiment surpris ! C'est alors qu'elle a commencé à nous parler de Poudlard..."


"Messieurs et Madame Boot, je voudrais d'abord vous féliciter pour l'admission de votre fils à Poudlard."

Les sourcils froncés, le père de famille se tenait en protection devant sa femme et son fils, celle-ci enlaçant sa progéniture pour plus de sureté. Si Terry n'avait pas été terrifié par la sorcière qui venait bousculer son univers, il aurait hurlé de joie.

"Mon fils n'ira pas là-bas." Coupa Monsieur Boot. "Je ne me souviens pas l'y avoir inscrit, il doit s'agir d'une erreur. Il ira au collège voisin, comme il était prévu depuis sa naissance."

Le professeur McGonagall prit une gorgée de thé. Elle avait l'habitude des parents difficiles et protecteurs. Et cela valait mieux, un parent qui laissait son enfant disparaître sans commentaire dans un univers qui était de l'ordre de l'imaginaire était inquiétant.

"N'avez-vous jamais rien trouvé d'étrange chez votre fils ?" Demanda la sorcière. "Des objets qui se cassent sans explications quand il est en colère ? Des chutes amorties sans raison valable ? Des évènements inexplicables ?"

Les deux parents échangèrent un regard.

"Vous savez," continua la directrice de Gryffondor, "les pouvoirs des enfants dont les parents ne sont pas magiciens sont scellés à la naissance. Mais il arrive parfois que le pouvoir de l'enfant s'échappe et cause des accidents. C'est pourquoi, autant pour protéger son entourage que pour le protéger lui-même, à partir de leurs onze ans, les enfants sont appelés par des écoles de magie, afin qu'ils apprennent à contrôler leur pouvoir."

"Mais voyons," interrompit d'une voix de crécelle la mère Boot, "notre fils n'a que huit ans ! Il est encore beaucoup trop jeune."

Le professeur McGonagall regarda de travers le petit garçon caché par ses parents. Il était vrai qu'il lui semblait extrêmement jeune.

"Pourtant, vous avez bien parlé de l'envoyer au Collège." Se rappela la sorcière.

"Oui, Terry est très intelligent, il a sauté deux classes." Confirma son père. "Mais il n'est pas encore assez grand pour quitter la maison."

"J'ai entendu dire qu'il y avait des enfants non-sorciers qui quittaient leurs maisons pour des internats bien plus tôt." Se permit de commenter le professeur de métamorphose.

La mère de Terry ravala sa salive. Son père quant à lui, s'apprêtait à vociférer sur la sorcière lorsque Terry coupa son élan.

"Vous avez vos propres connaissances médicales ?" Demanda-t-il. "Enfin, je veux dire, vous utilisez des médicaments différents des non-sorciers ?"

Le professeur McGonagall leva un sourcil. "Oui, on a des sortilèges de soins, et je crois qu'on utilise aussi des plantes méconnues des non-magiciens."

Les yeux de Terry se mirent à briller.

"Il y a des cours de médecine ?!"

La sorcière cligna des yeux. "Pas spécialement. Vous aborderez un peu le sujet en botanique, mais il n'y aura pas de cours médical dispensé sur le tronc commun."

Terry afficha clairement sa désolation sur son visage, si bien que leur invitée se dépêcha d'ajouter.

"Mais je peux te faire une lettre de recommandation pour que l'infirmière de l'école t'enseigne une partie de nos connaissances. Tu m'as l'air d'être un enfant travailleur, je doute qu'elle s'y oppose."

Terry reprit de la couleur. "C'est vrai ?!"

L'enseignante acquiesça. Pour une fois qu'elle rencontrait un enfant préoccupé par autre chose que par cracher des boules de feu...

"Je refuse toujours que mon fils mette un seul pied dans votre école !" S'indigna le père de la maison.

"Papa !" Cria Terry. "Je t'en prie ! Laisse-moi aller là-bas !"

"Je ne vais pas te lâcher seul dans ce monde de fou."

"Un an ! C'est tout ce que je te demande, papa." Implora Terry. "Laisse-moi y aller un an. Si ça se passe mal, je n'y retournerais plus. Si ça se passe mal, je rentrerais à la maison et j'irais au collège du quartier. Mais laisse-moi essayer, je t'en prie ! C'est une chance unique d'étudier une médecine d'un autre genre."

Terry fixa son père dans les yeux, attendant que ce dernier craque. Ce qui arriva.

"D'accord. Mais au moindre souci, tu nous appelles et on revient te chercher avec ta mère ! D'accord, jeune homme ?"

Terry acquiesça et le professeur McGonagall prit une gorgée de thé avec un petit sourire satisfait sur les lèvres.


"... un peu plus tard, j'ai reçu une lettre de l'infirmière qui acceptait de me prendre sous son aile." Finit Terry en regardant ses amis. "Et mes parents ont insisté pour que je leur envoie une lettre par semaine, mais j'en reçois de leur part tous les matins." Rougit le Poussoufle.

"Et les gâteaux de sa mère sont excellents !" Se permit d'ajouter Neville, à l'égard de Skelett.

"Yohoho, il faudra que je les goûte alors !"

"Mais je n'arrête pas de leur dire qu'on mange très bien à Poudlard !" Soupira Terry en gonflant ses joues. Si ses parents persistaient à avoir une image négative de Poudlard, ils ne le laisseront pas y retourner l'année suivante. Pourtant, c'était le premier endroit où le Poussoufle s'était fait de bons amis.

"Dites." Interrompit Neville, légèrement inquiet en regardant par la fenêtre. "On ne devrait pas être rentrés ?"

Ses deux compères se tournèrent vers l'extérieur et purent admirer une sublime pleine lune qui transperçait dans l'obscurité de la nuit.

"Yohoho ! Je crois qu'on a loupé le dîner." Rit Skelett.


Nami mit doucement un pied devant l'autre. Sa baguette serrée dans sa main, elle progressait dans les couloirs. Les escaliers n'en avaient fait qu'à leur tête et l'avaient éloignée de son but : le bureau de la vice-directrice. Nami avança encore d'un pas quand un hululement la glaça sur place. Elle tourna la tête et vit Merry perchée sur le rebord de la fenêtre.

"Merry !" Chuchota la navigatrice. "Chut ! Tu vas me faire repérer !"

La chouette pencha sa tête sur le côté. L'équipage n'avait jamais pris la peine de lui inculquer la discrétion après tout, pensa la rousse en tendant son bras pour que sa compagne se perche dessus.

C'est alors qu'elle entendit un rire qui la surprit. Nami sursauta, effrayant Merry qui s'envola, avant de se tourner calement vers le couloir, laissant Merry se poser sur son épaule.

"Robin ! Ne refais plus jamais ça !"

La brune sortit de la pénombre et s'approcha, sa robe de sorcière virevoltant à chacun de ses pas.

"Désolé navigatrice-san. Et bonsoir, Merry."

La chouette piailla en guise de salutation, pour la plus grande peur de la rousse.

"Arrête ! Tu vas attirer Rusard !"

Puis elle se tourna vers son amie.

"Qu'est-ce que tu fais ici, Robin ? La bibliothèque et ton dortoir sont tous les deux dans l'autre aile."

L'archéologue joignit ses deux mains dans ses manches.

"Il y avait quelques flacons dans le placard du professeur Rogue qui m'intéressaient."

Et Nami qui se croyait la voleuse de la bande. Mais Robin ne se préoccupait pas des portefeuilles de ses victimes.

"Je vais devoir retourner à ma chambre avant que ma voisine ne se doute de quelque chose." S'excusa Robin. "Utilise le couloir de botanique," conseilla-t-elle, "j'ai vu Miss Teigne roder près de la salle d'Arithmancie des quatrièmes années. Et s'il t'arrive quoi que ce soit, n'hésite pas à m'envoyer Merry."

Nami sourit. "Merci, fais attention à toi en rentrant !"

Robin acquiesça en la dépassant et disparut dans noirceur de la nuit.

Nami sourit. Voir son amie se déplacer avec tant d'aisance l'avait revigorée. Elle aussi, elle faisait partie de l'équipage du Roi des pirates. Elle pouvait traverser un simple château. D'un pas plus rapide, elle suivit le conseil de son amie et s'enfonça dans le couloir de botanique.


"En silence Luffy !" Houspilla Sanji à l'intention de son capitaine qui avait trouvé un sublime insecte dans les couloirs de l'école.

"Mais regarde !" S'enthousiasma l'élastique en tendant sa trouvaille à son cuisinier. "Il n'est pas trop cool ?!"

Le blond jeta un coup d'oeil au contenu de la main du petit pirate et ne trouva rien à redire à l'Héraclès qui s'y trouvait.

"Tu veux visiter la forêt ou non ? Tu auras toute la journée pour admirer les insectes qui se promènent dans le château !"

Craignant que le blond ne change d'avis, son capitaine déposa rapidement l'insecte et se releva pour suivre son ami dans les dédales des couloirs.

"Dit~" Interrogea-t-il après deux bonnes minutes de silence qui lui semblèrent une éternité. "On pourra retourner voir le chien de Thriller Bark ?"

Sanji, qui essayait de se concentrer pour entendre le moindre bruit dans le couloir, se retourna vers son capitaine. "Le chien à trois têtes ? Oui, si tu veux. Mais si tu veux aller en forêt, tu vas devoir te taire ! Si un professeur nous trouve, on devra retourner dans notre chambre."

Effrayé à cette idée (toute l'aventure perdue !), Luffy se tut instantanément, ses lèvres mordues par ses dents pour ne plus laisser aucun son s'échapper. Sanji lui tapota la tête pour lui dire qu'il était sur la bonne voie, et continua à se frayer un chemin dans l'obscurité.


Terrorisés, Terry, Neville et Skelett avançaient en rang d'oignon dans les couloirs, éclairés par la faible lueur d'une lanterne.

Skelett, qui ouvrait le chemin, se tourna vers les deux premières années cachés dans son dos.

"Pourquoi je dois être le premier ?" Pleura-t-il.

"Parce que tu es le plus vieux !" Hurlèrent ses deux compères.

"Justement ! Et le respect des aînés d'abord ?!"

"AH !" Hurla Neville en grimpant sur le dos de Skelett. Effrayé par son sursaut, Terry escalada aussi le pauvre quatrième année.

"Qu'est-ce qu'il y a ?!" S'affola ce dernier en agrippant sa lanterne pour se cacher derrière elle.

"J-J'ai entendu un bruit." Avoua courageusement Neville en regardant le bout du couloir.

"U-Un bruit de q-quoi ?" S'inquiéta Skelett.

"V-Vous croyez que c'est un f-fantôme ?" Proposa, tremblant, Terry, au bord des larmes.

"J-Je ne sais pas." Lâcha Neville, en proie à une peur panique.

"N-Ne vous approchez pas !" Tenta de se défendre Skelett en agitant sa lanterne.

Mais, rampant près de la lueur de leur bougie, un rat apparut.

Les trois amis relâchèrent en même temps leur souffle, apaisés. Les deux plus jeunes remirent pied-à-terre.

"Ce n'était qu'un rat." Sourit doucement Neville en s'essuyant le front d'une main.

"Tu nous as fait peur !" L'imita Terry.

"Mon coeur a failli arrêter de battre !" Admit Skelett en soupirant. "Même si je n'ai plus de coeur, yohoho ! Skull Joke." Ria-t-il avant de voir les têtes déterrées de ses compagnons.

Puis, il sembla se souvenir qu'il était de nouveau de chaire et de sang.

"Oh. Non, je n'ai rien dit." Tenta-t-il de se rattraper.

"Brook ?!" Hurlèrent en coeur les deux autres Poussoufles.


Plus jeune, Usopp se retournait à chaque rire étrange. Quand il faisait les courses avec sa grand-mère, il regardait tous les autres enfants en se demandant si un compagnon de sa dernière vie se cachait parmi eux. Isolé, il aurait accepté presque n'importe qui. Même si ce n'était pas un Mugiwara, même si ce n'était pas Oignon, Piment ou Carotte, même si ce n'était ni sa mère, ni Kaya. Même s'il n'avait trouvé que Bon-chan, l'ami douteux de son capitaine voire Baggy, le terrifiant clown, pensait-il avec ironie. Bien qu'il n'aurait pas apprécié rencontrer Akainu. Puis, peu avant ses sept ans, lorsqu'un Héraclès potentiel s'avéra ne pas être son ancien professeur, brisé, Usopp s'était promis de passer à autre chose. Il avait rencontré des tonnes de gens sympathiques dans sa précédente vie, et il était sûr que ce monde aussi regorgeait de bonnes âmes. En soufflant ses bougies d'anniversaire, il avait donc décidé de tirer un trait sur sa vie passée (sauf pour raconter ses exploits) et d'essayer de faire connaissance avec les habitants de ce monde-ci. Comme Brook avait su enterrer son ancien équipage et apprécier le nouveau.

C'est pourquoi, lorsqu'Usopp, sous le patronyme de Neville Londubat, avait entendu pour la première fois le rire si familier de leur musicien de la bouche du quatrième année Poussoufle, il s'était contenté de sourire et avait continué à traiter son aîné comme l'étranger qu'il était alors.

Mais si un rire peut être répandu dans un autre monde, après tout, Usopp en avait rencontré tellement de rires différents qu'il lui semblait que plus personne ne pourrait le surprendre avec un nouveau style de rire, seuls un squelette ou un ancien squelette pouvaient faire des blagues de squelette. Et, sûrement, pas n'importe lequel. (Chopper, en squelette, n'aurait sûrement pas fait de blague en rapport avec la mort par exemple.) Il n'existait donc qu'une seule solution.

"Brook ?!"

Et, au plus grand étonnement d'Usopp, Terry avait eu la même exclamation.


"Brook ?!"

Ce dernier recula d'un pas, se sentant comme agressé pas ses deux compagnons.

"Yohoho, ça dépend." Se redressa-t-il. "Qui le demande ?"

Si c'était un Marine, il n'était surtout pas l'épéiste fredonneur.

"Chopper !"

"Usopp !"

L'ancien squelette resta pétrifié sur place, fixant les deux autres Poussoufles qui se retournèrent pour se dévorer du regard.

"Usopp ?!"

"Chopper ?!"

S'exclamèrent-ils avec étonnement. Puis, après une minute de silence où leurs cerveaux essayaient d'enregistrer l'information, Chopper se jeta sur ses deux camarades, les yeux trempés.

"Usopp ! Brook !"

Ses deux derniers ne prirent pas la peine d'esquiver l'attaque de l'ancien renne et finirent étalés par terre, frottant le dos du plus jeune pour le calmer.

"Vous m'avez tellement manqué !" Articula entre deux sanglots le jeune médecin.

Eux aussi en prise avec des larmes, ni Usopp, ni Brook ne trouva la force de lui retourner le compliment..


*Crac*

Nami retira prestement son pied de la planche en bois qui craquait. En devenant un pirate puis une simple enfant, elle avait, semblait-il, perdu certains de ses réflexes. Comme le plus simple : mémoriser toutes les planches qui grinçaient. Ou alors, c'était parce que le château était un peu grand, et que presque toutes les planches grinçaient. Dans ce cas, au lever du jour, elle mettra un point d'honneur à mémoriser les planches insonores.

Entendant un son, elle se colla contre un mur pour regarder ce qui venait dans sa direction. De loin, elle reconnut la hauteur du professeur Flitwick, le seul professeur capable de réussir l'exploit d'être plus petit que les élèves de première année.

Délicatement, Nami s'éloigna du couloir, calculant déjà un autre chemin qui lui permettrait d'arriver au bureau de McGonagall. Son escapade allait être encore longue.


Fred ne put s'empêcher de laisser un petit rire percer ses lèvres.

À côté de lui, George venait juste de finir leur dernier exploit et se fit infecter par le rire de son frère. Oh qu'ils avaient hâte de voir la tête de l'école le lendemain matin ! Même s'ils n'avaient plus à détourner l'attention de leur mère de leur soeur, ils devaient toujours détourner celui de l'école. Et, outre le fait qu'ils adoraient leur petite chipie de petite soeur, toute blague inventée se devait d'être mise à exécution. C'est pourquoi ils s'étaient permis une petite excursion, de nuit, dans leur chère école.

Les jumeaux prirent une grande respiration, décidant qu'ils avaient assez gloussé pour la soirée.

"Fred, tu sors la carte ?" Demanda George.

Ce dernier fouilla sa poche et en sortit un papier, puis saisit sa baguette avec son autre main.

"Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises."

De l'encre apparut sur le vieux parchemin et se mit à couler en tout sens, formant un plan de Poudlard auquel s'ajoutèrent des noms et des empreintes de pas.

"Alors, Fred ?" Interrogea George, ne voyant pas son frère étendre la carte pour que lui aussi puisse la regarder.

Celui-ci fixa la carte d'un regard étonné avant de la poser sur la table la plus proche.

"Regarde !" S'exclama-t-il avec énergie.

George se pencha sur la carte pour voir ce qui amusait autant son frère et ouvrit de grands yeux en lisant la carte.

Partout.

De partout, il y avait des étudiants hors de leurs dortoirs. Près de l'infirmerie, un groupe de quatre. Près du dortoir Gryffondor, un groupe de deux. Au milieu du bâtiment, une jeune fille toute seule. Près des classes de botanique, une autre fille. Et la liste n'était pas terminée. Les jumeaux regardèrent les noms s'agiter en tout sens, les surveillants jouer à trappe-trappe avec les étudiants. Là, Fred se moqua de son frère aîné, Percy, qui venait de frôler la jeune Robin Nico. Plus loin, George rit aux dépens de Gemma Farley, la Préfète Serpentard qui venait juste de louper Chopper Tony et ses trois amis.

Les deux frères furent absorbés par le jeu de pacman qui se jouait en grandeur nature dans leur école, jusqu'à ce George attrape son frère.

"Fred, regarde !" Pointa-t-il avec sérieux.

À côté de Merry, qui devait sûrement être un animal de compagnie, se tenait Nami Weasley.

Bien que la famille Weasley contenait un certain nombre d'enfants, les jumeaux avaient tout de même été capables de mémoriser tous ceux qui formaient leur famille. Et il n'y avait aucune Nami.

Rapidement, les deux frères échangèrent un regard. Percy était encore loin de leur dortoir, il ne comptait probablement pas rentrer tout de suite. Ils avaient le temps de courir enquêter sur ce mystère.


Nami inspira fortement. Elle s'avança dans un nouveau couloir, quand elle entendit le grognement d'un estomac, suivi d'un coup de pied et de deux chuchotements.

"Mais tu ne peux pas te taire imbécile ?!"

"J'ai faim !"

Cessant ses précautions, la rousse emprunta le centre du couloir, se dirigea vers l'escalier central et s'appuya sans vergogne sur la balustrade.

"En quête d'un deuxième dîner ?" Demanda-t-elle au deux Gryffondors accroupis sur les marches.

Ses derniers se retournèrent vers la rousse.

"Oh, Nami !" Sourit Luffy en l'apercevant. "Et Merry !" Ajouta-t-il en voyant la chouette quitter l'épaule de sa navigatrice pour venir le saluer.

"Nami-swan !" Dansa Sanji avant de s'accroupir à ses pieds pour lui baiser la main, ignorant par accident leur ancienne caravelle.

"Salut, Luffy, Sanji. La cuisine est plus vers l'Est, vous savez." S'inquiéta la rousse.

"Non, on va dans la forêt interdite !" Dévoila Luffy avec un grand sourire, Merry virevoltant près de lui.

"Ne le crie pas sur tous les toits !" Le réprimanda Sanji en le frappant avec sa chaussure, effrayant Merry qui reprit sa place sur l'épaule de la rousse. "Oh, salut Merry." Remarqua enfin le blondinet.

"Shishishi ! Et toi, Nami ?" S'intéressa l'élastique. "Tu veux venir ?"

"N'embarque pas Nami-san dans tes conneries !" Le frappa de nouveau son cuisinier.

"Non merci !" Refusa avec ardeur la navigatrice. "Il y a quelques documents que j'aimerais... lire." S'expliqua-t-elle.

"Veux-tu qu'on t'accompagne ?!" Proposa immédiatement le blond.

"Sanji ! Tu avais promis de m'emmener en forêt !" Fronça des sourcils Luffy, peu enclin à laisser tomber son aventure.

"Il y a des choses plus importantes dans la vie !" Balaya le cuisinier. "Comme escorter une jeune demoiselle !"

"Non ! Je veux aller dans la forêt !" Se plaignit le brun.

"C'est bon." Stoppa Nami. "Je peux me débrouiller. Et Merry est avec moi. Tu ferais mieux de surveiller notre capitaine."

"Oui, Nami-swan !" Accepta le cuisinier, au garde-à-vous. "En avant Luffy !" Lança-t-il, posté juste à côté lui, comme un gardien.

"Oui !" S'exclama l'élastique, fou de joie, avant de passer en courant devant Nami, chuchotant un bref 'au revoir' à ses deux camarades.

Sanji surprit, poussa un juron avant de partir à sa suite, peu désireux de briser le commandement de Nami.

Cette dernière réprima un rire. Ses amis lui avaient bien manqué. Elle cligna les yeux avant de se retourner vers le long escalier. Elle n'était pas encore arrivée.


Chopper, Brook et Usopp étaient encore étalés par terre, récupérant de leurs émotions. Le rat du couloir ne les approchait peut-être pas, mais Usopp n'était pas pour autant très désireux de rester à sa portée. Heureusement pour lui, Brook également se lassait du sol. L'ancien squelette se redressa, soulevant Chopper sans aucune difficulté.

"Ça fait vraiment plaisir de vous revoir." Déclara-t-il en posant le plus jeune sur ses pieds. "Si vous saviez à quel point vous m'avez manqués." Ajouta-t-il en essuyant ses yeux.

Il prêta ensuite un mouchoir à l'ancien renne qui semblait en avoir autant besoin que lui.

À côté, Usopp parvenait mieux à contrôler ses émotions. Sauf la peur. Et il faisait encore nuit noire.

"Venez, il faut encore rentrer."

"Mais qui va ouvrir le chemin ?" Interrogea Brook bêtement.

"TOI ESPÈCE D'IMBÉCILE !" Le frappèrent ses deux amis.

"Tu es toujours le plus vieux après tout." Lui rappela le tireur d'élite.

"JUSTEMENT ! Vous me devez encore le respect !" Leur fit remarquer le violoniste en se tenant la tête. "Je ne vais pas faire de vieux os à ce train-là ! Surtout que je n'ai plus que des os, yohoho ! Skull Joke."

Les deux autres pirates le regardèrent de travers.

"Brook, tu n'es plus un squelette."

La vérité tomba comme une enclume sur le pauvre Poussoufle qui s'écroula dans un coin, désespéré.

"Plus de Skull Joke, plus de Skull Joke..."

"C'est bon, ce n'est pas grave." S'excusa Usopp, désolé d'avoir bousculé son ami. "On—"

Un coup perpétré sur un bout de bois retentit au loin, et un juron suivit, faisant fuir le rat qui traînait dans le couloir.

Un frisson parcourut les échines des trois pirates réunis.

"C-C'était quoi ?" Demanda, blanc de peur, Chopper.

"A-Aucune idée." Avoua Usopp, pétrifié. "J-Je p-propose qu'on f-fuie !"

Suivant sa propre décision, le valeureux aventurier des mers mit les voiles.

"Kya ! Attends-moi !" Hurla Chopper en accourant à sa suite, les yeux exorbités d'effroi.

"E-Et moi ?!" Demanda Brook en se levant et se hâtant à leur suite. "Ne m'oubliez pas !"

Le couloir à nouveau vide put admirer un jeune homme brun de quatrième année qui tenait son genou.

"Fichu placard, je ne l'avais pas vu. Bon, ce n'est pas tout ça, mais où est Skelett ?" Se demanda Cédric Diggory en se grattant la tête et en reposant son pied par terre. "Le pauvre. Le connaissant, il doit être terrifié dans un coin. Il faut que je me dépêche de le retrouver, avant qu'un professeur ou un Préfet l'attrape. Ou pire, le concierge."


Nami tourna à droite quand elle entendit un murmure élevé. Elle se stoppa net et revint en arrière, Merry la suivant en volant. Le son, qui ne provenait pas de très loin, sortit bientôt des toilettes des garçons les plus proches.

"Cutty !" Appela un Serdaigle de troisième année. "Cu~utty !"

Il regarda dans les alentours, mais personne ne semblait répondre à son appel.

"Cutty ?" Demanda-t-il en voyant la silhouette de Nami. Mais il se ravisa rapidement, elle n'avait pas du tout la même corpulence que Cutty. "Tu n'aurais pas vu Cutty ?"

Nami cligna des yeux. Elle secoua la tête fasse à l'étrange comportement du Serdaigle, tout en le fixant. À tel point qu'elle finit par gêner le troisième année qui détourna le regard en se grattant la tête.

"Tu vois, notre ami Cutty construit beaucoup de machines. Il n'est pas très fan de magie, et préfère utiliser de 'bons vieux outils' comme il les appelle. Le problème, c'est qu'une de ses dernières inventions s'est mise à fumer, et on s'inquiète avec les autres. On ne voudrait pas qu'elle explose. L'un de nous la posé sur la fenêtre et, avec mes deux autres camarades de chambre, on est partis à la recherche de Cutty. Il avait parlé d'une super idée qu'il ne pourrait pas faire dans la chambre, mais on ne sait pas où il est allé. Et on préfèrerait que notre inquiétude ne s'ébruite pas trop, si les profs s'aperçoivent qu'il a encore fabriqué un truc sans autorisation, on va se faire sermonner. Tu veux bien garder ça pour toi s'il te plaît ?" Supplia le jeune Serdaigle.

Nami acquiesça. "Mais si tu ne veux pas que ça se sache, tu ne devrais pas le raconter à tout le monde."

"Avec toi, c'est différent !" Sourit le troisième année. "Si tu me vends au professeur, je leur dirais que je t'ai vu batifoler dans les couloirs en pleine nuit !"

Une goutte apparut sur le front de Nami. Il allait se vendre lui-même par la même occasion, mais ça ne semblait pas le préoccuper.

"Si tu vois Cutty," continua le Serdaigle, "tu peux lui dire ? Je compte sur toi !"

Un maigre sourire apparu sur les lèvres de la rouquine. "D'accord, mais tâche de ne pas te faire prendre ! Et si tu te fais attraper, ne m'entraîne pas avec toi !"

"Promis !" Sourit le jeune homme. "Allez, je te laisse, je vais le chercher par là ! Avec un peu de chance, peut-être qu'un autre de mes colocataires l'a trouvé ! Et, mignonne petite chouette, au fait." Finit-il à l'adresse de Merry, immobile sur l'épaule de sa navigatrice.

"Merci, et fais attention, j'ai vu le professeur Flitwick par là !"

Le Serdaigle la remercia de loin en partant de là où elle venait.

Nami croisa les doigts pour sa sûreté et reprit sa route.


Dans l'interstice d'une porte, un postérieur se mit à dépasser.

"Commandant Chopper, au rapport !" Appela Usopp. "Que voyez-vous ?"

"R-Rien !" Bredouilla ce dernier.

"Chopper, dans l'autre sens."

Le renne, frappé par la lueur d'intelligence, se tourna, présentant cette fois sa tête dans le couloir.

"Et maintenant ?"

"T-Toujours r-rien."

Brook passa à son tour sa tête dans l'ouverture, au-dessus de celle du médecin.

"Yohoho ! Il fait tout noir dans le couloir !"

"A-Aucune menace visible, chef !" Rapporta le plus jeune.

"Super commandants ! Bon travail !" Félicita Usopp en passant sa propre tête dans l'entrebâillement de la porte.

"Gya un fantôme !" Hurlèrent les trois Poussoufles en se collant contre le mur.

Ils retinrent tous les trois leurs respirations, laissant la Dame Grise traverser le couloir et disparaître dans le mur opposé.

"Je propose qu'on reste encore un peu ici." Murmura le tireur d'élite.

Ses deux acolytes acquiescèrent énergiquement.


Nami gravit un escalier quand elle entendit un grincement. Elle ferma les yeux avec fatigue.

Élève, professeur, préfet, fantôme, animal ou concierge ? Probablement pas fantôme, puisqu'ils volaient. Et elle avait déjà croisé assez d'élèves. Il ne restait que des indésirables. Elle recula d'un pas, cherchant à se blottir dans le noir, mais Merry quitta son épaule et s'envola vers l'origine du son. Nami la suivit rapidement, essayant de l'attraper pour la contraindre à se cacher, mais la chouette volait trop vite. Si bien qu'elle arriva face à face avec un énorme jeune en slip. Merry se posa sur son bras et piailla, tout en agitant ses ailes.

"Gahahaha, c'est ça que tu cherches ?" Demanda le jeune en rapprochant son poing de l'animal, avant de l'ouvrir et de dévoiler un amas de graines.

Merry roucoula avant de piocher gaiement dedans. Nami leva un sourcil. Il ne lui semblait pas que Merry était sous-alimentée. Il ne manquait plus qu'elle tourne comme leur capitaine, et devienne une goinfre émérite.

Le jeune garçon, que Nami identifia alors comme un Serdaigle qui avait déjeuné avec elle, se tourna vers elle. "Qu'est-ce que tu fais dans les couloirs, petite soeur ? Tu es venue admirer ma SUPER musculature ?!" Demanda-t-il en se penchant en jetant ses mains sur le côté, renversant les graines par accident. Merry s'envola alors et se posa par terre pour continuer à picorer les graines.

Une goutte d'eau apparut sur le front de la navigatrice.

"Non, je voulais juste me promener." Mentit-elle.

"Une SUPER promenade ?!" S'étonna le Serdaigle. "Mais c'est une SUPER idée ! Je peux me joindre à toi ?"

Les yeux de la rousse devinrent ronds comme des soucoupes. Avec ce gars à ses côtés, elle était sûre de se faire attraper.

"M-Mais dit-moi," entama-t-elle en cherchant à changer de sujet, "tu n'aurais pas rencontré un R-Sru... Chrutty ?"

"Non."

"Murtty ?"

"Non."

"Vrutty ?"

"Non."

"Prully ?"

"Non."

"Cutty ?"

"Oui, c'est moi."

"Slutt— C'EST TOI ?!" S'étonna la dernière Weasley. "Alors il faut que tu dépêches de retourner dans ta chambre ! Tes camarades te cherchent partout ! Une de tes inventions est en train d'enfumer votre dortoir ! Ils sont morts de peur !"

Cutty cligna des yeux avant de se redresser, et de se mettre à courir vers sa maison.

"Merci sis !" Hurla-t-il derrière lui, de la fumée suivant sa trajectoire.

Nami le regarda partir, puis se tourna vers sa compagne qui picorait le sol.

"Merry, ne me fais plus jamais ça !"

La chouette releva la tête, ne comprenant pas où voulait en venir sa maîtresse.

La rouquine se pencha, attrapa l'ancienne caravelle, et se remit en route.

Avec un peu de chance, c'était le dernier taré qu'elle croisait.


"Waw !" S'exclama Luffy en fixant la forêt depuis l'une des fenêtres du rez-de-chaussée.

Sanji regarda par-dessus son épaule et jura.

"Il y a de la fumée qui sort de la cheminée de Hagrid, il va falloir rester vigilant, je doute qu'il apprécie qu'on se promène sans autorisation dans la forêt interdite."

Luffy acquiesça avec tristesse, il aimait bien le demi-géant.

Tous deux traversèrent silencieusement la faible distance qui séparait le château sorcier de la forêt. Une fois arrivé, après s'être légèrement enfoncé dans la broussaille, Sanji s'alluma une cigarette, donnant le signal du départ à son capitaine. Celui-ci hurla de joie et se mit à courir de partout, déroutant son cuisinier qui voulait prendre une pause pour fumer tranquillement.


Fred et George, les yeux collés sur la carte, regardaient les mouvements de l'usurpatrice Weasley. Son parcours ne laissait aucune logique transparaître. Elle ne semblait ni se diriger vers une maison, ni vers la bibliothèque ou une salle de classe. D'un autre côté, presque aucun autre fraudeur ne démontrait d'objectif clair. Il y avait-il vraiment une raison pour qu'autant d'étudiants soient à l'extérieur de leurs chambres en pleine nuit ?

La fausse Weasley tourna à un croisement, arrachant des sourires sournois aux jumeaux. Elle se rapprochait d'eux. Fred replia sa carte et la rangea, ils allaient bientôt attraper l'imprudente.

Ils croisèrent leurs bras et s'étalèrent dans le couloir, comme un mur, pour piéger l'imposteur.

"Fred, George, qu'est-ce que vous faites là ?" Interrogea Nami en reconnaissant ses frères à la faible lueur de sa baguette magique.

"Ginny ?!" S'étonnèrent les jumeaux, effrayant Merry qui battit des ailes.

"Mais, comment ça se fait ?!" Interrogea Fred en ressortant leur carte. George se pencha sur son dos, pour lire par-dessus son épaule.

La carte était claire. Ici se trouvaient Fred Weasley, George Weasley, Merry et Nami Weasley.

Fred abaissa sa carte et regarda sa petite soeur.

C'était bien elle. Il était positif. À moins que Ginny ait elle aussi une soeur jumelle cachée depuis tout ce temps.

"Dis-moi, Ginny, où a-t-on caché l'affreux bonnet que M'man t'avais tricoté pour tes sept ans ?" Interrogea George.

Nami fronça un sourcil. "Sous la planche grinçante de la chambre de Bill, qui ne grince d'ailleurs plus depuis."

"Pourquoi ?" Insista Fred.

Nami fronça les deux sourcils.

"Parce que je refusais de le porter, il était trop laid, mais Maman avait mis tout son coeur à l'ouvrage, alors je refusais de m'en séparer."

"C'est bien Ginny." Reconnu Fred, en relevant la carte. "Mais alors pourquoi—"

"Fred !" L'appela son jumeau. "Percy rentre au dortoir !" Pointa-t-il.

Fred ravala un juron.

"Mince, faut rentrer avant qu'il ne vérifie nos lits ! Lui et sa manie de vérifier qu'on dort avant et après ses rondes ! Bye frangine !"

"Fais gaffe à toi soeurette !" Lança George en partant en courant avec son frère.

Nami resta bête devant leur départ prématuré. Mais qu'avaient tous ces gens à apparaître et à disparaître en un éclair ?

"Heureusement, toi, tu ne me lâches pas." Sourit-elle à Merry en la caressant.


"Luffy !"

Sanji accourait derrière son capitaine, intenable dans la forêt interdite. Le cuisinier était assez fier de ses jambes, mais Luffy pouvait être un vrai sprinter quand il le voulait. Heureusement, l'élastique avait fini par trouver quelque chose qui avait attisé sa curiosité et ralentit sa course folle. Derrière lui, Sanji se permit de modérer son allure, pas le moins du monde essoufflé par sa précipitation. Arrivé à hauteur de son capitaine, il décida d'envoyer son pied dans le visage de ce dernier pour lui faire comprendre son état d'esprit, mais l'élastique esquiva, un doigt sur sa bouche.

"Chut, regarde."

Sanji stoppa son pied en l'air pour ne pas détruire l'arbre à côté de l'ancien chapeau de paille, et dirigea son regard vers le centre de la clairière auprès de laquelle ils avaient fini.

Là, une licorne d'un blanc mélangé à de l'or broutait l'herbe fraîche à ses pieds.

"Abandonne Luffy, ces créatures-là ne se laissent pas approcher." Conseilla le cuisinier en déposant une cigarette entre ses dents.

Mais 'abandonner' ne faisait pas parti du vocabulaire du brun. Lorsque le sang pur se tourna à nouveau vers lui, Luffy avait disparu. Par habitude, Sanji leva brusquement la tête et vit Luffy voler sur le dos de la licorne qui tentait de se débarrasser de lui. Le blond ne put s'empêcher de lâcher un soupir de fumée en voyant son capitaine ainsi malmené par l'animal. Cependant, l'élastique restait bon joueur, et n'utilisait pas son haki durement acquis pour dompter sa monture.

Pensée que le cuisinier regretta dès qu'il vit l'animal partir au galop avec son capitaine sur le dos.

Sanji jura en éteignant précipitamment sa cigarette et tâcha de poursuivre la silhouette déjà lointaine de la licorne et de son cavalier.


Soufflant, Nami vit avec soulagement qu'elle était arrivée. Elle prit deux secondes pour vérifier que personne n'était dans le couloir, puis colla son oreille à la porte du bureau du professeur McGonagall. Il n'était pas impossible que cette dernière se trouvait encore dans son bureau, mais aucune lumière ne dépassait en bas de la porte.

Nami tendit son oreille pour pouvoir détecter le bruit d'un crayon grattant du papier ou de feuilles étant manipulées. Mais elle n'entendit aucun de ces sons. À la place, un cliquetis de métal semblait se répercuter dans la salle.

Elle cligna des yeux, surprise. Aucun travail de bureau, à sa connaissance, ne pouvait faire ce bruit. En temps normal, elle aurait bien fait demi-tour, désolé pour toute les obstacles qu'elle aurait franchis pour rien, mais ce bruit-là la titillait. Elle avait l'habitude de l'entendre. Le bruit se propagea dans sa tête, et elle eut un flash. Non, impossible, se dit-elle les yeux fermés. Ça ne peut pas être ça. Craignant d'avoir raison, elle tira doucement la porte qui s'ouvrit, branlante, les différentes parties de la serrure tranchée en morceau. Le teint de Nami blanchi.

Et, évidemment, en plein milieu du bureau du professeur McGonagall, Zoro était là, trempé de sueur, un énorme haltère dans sa main droite, tandis qu'il faisait des pompes avec son index de la main gauche.

Nami avala une goulée d'air. Elle savait que son équipage n'était pas fait pour aller à Poudlard, mais ils dépassaient un peu les bornes.

D'ailleurs, la rousse aurait dû le savoir. Depuis le premier jour où le professeur McGonagall avait confisqué tout l'attirail de musculation du sabreur, il était évident que ce dernier allait le récupérer.

Elle serra son poing de toutes ses forces et s'approcha du vert, avant de le cogner de toutes ses forces.

"NON, MAIS ÇA NE VA PAS ?!" Hurlèrent les deux pirates en coeurs, Zoro ayant une main sur sa tête fumante.

"POURQUOI TU FAIS DES POMPES EN PLEINE NUIT DANS LE BUREAU DU PROFESSEUR MCGONAGALL ?! TU CHERCHES LES ENNUIS ?!" Cria Nami, une main fumante.

"QU'EST-CE QUE TU AS SORCIÈRE ?! FOUS-MOI LA PAIX !" Se défendit Zoro assit sur le sol.

"TU NE PEUX PAS TE METTRE À MA PLACE UN PEU ?! Tu es le pire fardeau que cette Terre ait pu m'attribuer ! Mais pourquoi je suis venue à Poudlard, pourquoi ?!"

"Hum, dites…" Demanda une voix venant de la porte d'entrée, interrompant la joute orale. Nami se retourna à la vitesse de la lumière et découvrit deux petits Gryffondors penchés au travers de l'ouverture de la porte. Elle se souvint les avoir aussi rencontrés au petit déjeuner. Ce n'étaient jamais que les troisième de la soirée.

"Vous devriez crier un peu moins fort…" Conseilla un des deux garçons, Seamus Finnigan, si Nami se souvenait bien. "Vous allez alerter les surveillants."

Nami dut reconnaître que les garçons avaient raison. Elle contourna Zoro, décidant d'ignorer les derniers fraudeurs en date (elle en avait déjà rencontré assez cette nuit) et décida de fouiller dans les papiers de la directrice adjointe, quand elle s'aperçut que les lionceaux n'avaient pas bougés.

"Euh… Gicy ?" Tenta avec hésitation Dean Thomas.

"Ginny." Corrigea, irritée, la rousse.

"Oui, Ginny," répéta le sorcier," et Blaise ?" Voyant que le serpent qui s'était remis à faire des pompes lui avait offert son attention, il continua. "Vous auriez la moindre idée d'où se trouvent les cuisines ?"

Nami lâcha des yeux les copies des cinquièmes années qui traînaient sur le bureau et fixa les lionceaux. La tare de Luffy était contagieuse ?

"À cette heure-ci ?" Grinça-t-elle entre ses dents.

Seamus hocha la tête. "Harry y va toujours pour prendre un goûter de minuit."

Plus un buffet, pensa la rouquine.

"Et, comme Seamus avait soif," reprit Dean, "on s'est dit qu'on allait se joindre à lui !"

"Vous ne pouviez pas plutôt boire dans un robinet de la salle de bain ?" Interrogea Nami, atterrée.

"Non !" Refusa énergiquement Dean. "Pourquoi se contenter d'eau alors qu'on peut aller boire du coca-cola dans les cuisines ?!"

Pour éviter de se faire attraper par les professeurs et renvoyer de Poudlard ? Hésita la fille Weasley. Mais elle ne tenait pas à ce que leur discussion s'éternise. Elle ne traînait pas dans les couloirs par simple plaisir. Elle tenait à retourner dans sa chambre au plus vite.

"Je ne sais pas où est la cuisine." Avoua à la place la rouquine. "Et Blaise est déjà incapable de retourner à sa chambre."

"Hey ! Je sais parfaitement me diriger !" Grogna entre deux pompes le susnommé.

Nami lui accorda un bref regard supérieur et se retourna vers les lionceaux.

"Et j'ai croisé Harry, il ne va pas à la cuisine ce soir. Vous n'avez qu'à retourner dans votre chambre."

"Quoi ?" Lâchèrent avec dépit les deux Gryffondors.

"Tant pis, on lui ramènera un souvenir !" Sourit Dean en fermant la porte du bureau avant de partir avec son ami.

Nami soupira et s'affaira à fouiller les papiers de la professeur de métamorphose, pendant que Zoro finissait ses pompes.


Brook, Chopper et Usopp avançaient extrêmement lentement dans le couloir, terrifiés et les yeux humides.

"T-Tout va b-bien." Commenta Chopper en mettant un pied devant l'autre. "T-Tout va bien."

Mais un crissement au bout du couloir fit disparaître le peu de confidence qui leur restait.

Ils n'avaient nulle part où se cacher, remarqua avec terreur Usopp. Effrayés, les trois Poussoufles qui voyaient une silhouette des plus effrayantes s'approcher se resserrèrent. L'inconnu, indiscernable dans la noirceur du couloir, se rapprocha du groupe avec calme et droiture, imposant d'autant plus de peur aux trois pirates. Et s'il s'agissait de Rogue ? Il allait sûrement les réduire en poussière sous le coup de l'énervement !

Puis le bras de l'étranger bougea et se dirigea vers la tête de Brook. Terrifié, l'ancien squelette mit ses bras en prévision de l'attaque qui allait suivre, les yeux fermés de toutes ses forces.


Finish ! Mais, comme je ne suis pas sans coeur et qu'il ne se passe rien de... renversant ? dans ce chapitre, je vous en donne deux pour le prix d'un ! Youhou ! C'est les soldes..