Salut tout le monde ! Oui, je ne poste pas très vite, toutes mes excuses ! Je voulais tout d'abord vous remercier pour vos excellentes reviews qui m'ont fait très plaisir et m'aident à réunir le courage d'écrire la suite et de combattre le monstre de la flemmardise ! (Oui, j'aurais pu prendre encore plus de temps pour écrire ce chapitre, effrayant n'est-ce pas ?) Mais je le sens qui rôde et qui attend que je baisse ma garde...

Pour les personnes très très trouillardes, je déconseille de lire ce chapitre et le suivant la nuit. Pour tout vous dire, ils ne sont pas effrayants, mais pendant que je le relisais, une porte a claqué chez moi et j'ai eu un peu peur... Après, je ne suis pas du tout courageuse. Mais pour vous donner une idée, c'est moins effrayant que le livre et le film. Mais si vous êtes vraiment trouillard, peut-être attendre le soleil...

Bonne lecture !


"Debout les battants !" Hurlèrent les jumeaux Weasley en envahissant la chambre de leurs cadets Gryffondors.

"Vous savez quel jour on est ?" Cria joyeusement George en arrachant la couverture de Dean qui dormait profondément.

"La victoire nous attend !" Ajouta Fred en ouvrant grand les rideaux de la chambre avant d'arracher l'oreiller de Seamus pour l'envoyer dans la figure de Ron.

À côté, la silhouette de Luffy se mit à remuer en reniflant l'air. Il y avait quelque chose. Une odeur de chocolat.

George plongea sa main dans sa poche et en sortit trois bonbons chocolatés qu'il lança par-dessus le lit de Sanji. Luffy sauta immédiatement pour les attraper au vol et s'écroula sur son cuisinier, grognon, qui le jeta par terre.

"Hng. Quelle heure est-il ?" Marmonna Dean, à la recherche de sa montre. "Le ventre d'Harry n'a même pas encore grogné !"

Fred sauta sur lui et s'assit sur dos.

"Le soleil est levé ! Vous devriez déjà être debout ! Vous n'avez pas hâte de voir comment nous allons défaire les poufsouffles ?!"

"Le match a lieu dans plus de trois heures !" Gémit Dean en pleurs, jaloux de Seamus qui s'était caché sous son drap.

Mais il y avait moins chanceux que lui. Harry secouait son cuisinier comme un prunier pour avoir son déjeuner. Pour le calmer, Draco lui donna un coup de pied dans la figure, l'envoyant voler à l'autre bout de la chambre, contre le mur. Mais Luffy fut rapidement sur pied et retourna importuner le blond à la vitesse de l'éclair.

"Bouclez-la ! Je veux dormir !" Râla Ron depuis son lit.

"Allons Ronnie !" Accourut immédiatement Fred. "On sait tous que tu adores le Quidditch, et on tient à ce que tu nous encourages !"

"Si tu es sage," ajouta George en tirant sur le drap de Seamus, le faisant tomber de son lit, "on te signera même des autographes !"

"Et je peux t'emmener faire un tour en balais !" Continua Fred en caressant fraternellement son frère comme il avait vu sa mère faire avec sa sœur les fois où elle était tombée malade.

"Je n'en veux pas !" Hurla Ron en jetant l'oreiller de Seamus dans la figure de son grand frère.

"Toujours pas du matin !" Rit George en voyant son jumeau tomber par terre. Il lui tendit une main pour l'aider à se relever pendant que Luffy disparaissait par la porte en hurlant au petit déjeuner.

Fred fit un clin d'oeil à Dean et Seamus, Sanji ayant déjà disparu en jurant à la suite de son capitaine.

"Il va falloir qu'on aille se préparer, on vous le laisse ! Prenez soin de notre tout petit frère ! En avant frérot !"

Prenant son jumeau par la main, Fred sortit de la chambre.

Seamus, finalement debout, mais toujours enroulé dans sa couverture regarda avec lassitude la porte de leur chambre.

Peut-être devraient-ils la verrouiller la nuit. Pour le bien de leur sommeil.


Un nouveau match de Quidditch. Encore. Cette fois-ci, c'était les Gryffondors contre les Poufsouffles. Comme Nami était chez les Serpentards, on aurait pu penser qu'elle aurait eu droit à une grasse matinée bien méritée, mais non.

On parlait du Quidditch. Toute sa chambre s'était levée à l'aube pour préparer elle ne savait quoi, l'empêchant d'apprécier une vraie bonne nuit de sommeil.

Maintenant, Nami en était sûre, ses camarades de chambre le faisaient exprès pour l'exaspérer. Sincèrement, avaient-elles vraiment besoin de dépoussiérer leurs draps en frappant dessus avec des manches à balai maintenant ? Toutes ses camarades de chambre connaissaient les sorts basiques pour nettoyer une maison. Après tout, elles étaient de familles plutôt pures qui s'attendaient à ce qu'elles épousent un riche hériter et tiennent la maison pendant que leurs époux allaient égorger des nouveau-nés.

C'était définitif, la prochaine fois, Nami irait dormir chez Robin. Ou elle allait ligoter toutes ses compagnes de chambre et verrouiller leur porte à double tour. Mais c'était risquer que la Préfète Serdaigle vienne tambouriner et s'égosiller contre leur porte pour demander ce qu'il se passait. La solution Robin paraissait plus intéressante.

"Alors Weasley, un nouveau jour de traîtrise ?" Demanda une des jeunes filles en ricanant.

"Encore pour Gryffondor ?" Ajouta une autre. "Ou tu as encore changé de camps ?"

"Laisse-là." Sembla défendre une troisième. "Elle ne sait pas encore. Il faut attendre la fin du match pour qu'elle choisisse le camp des vainqueurs."

Les copines éclatèrent de rire pendant que Nami s'asseyait sur son lit avec fatigue. Encore combien d'années à les supporter ? Il allait falloir qu'elle trouve une solution. Peut-être demander au Choixpeau de la changer de maison. Il ne pouvait plus rien lui refuser maintenant. Ils étaient devenus de grands amis depuis qu'elle avait lâché des anthrènes sur lui. Le Choixpeau semblait la chercher partout et hurlait d'horreur dès qu'il croisait son chemin.

Nami adorait ça. Une vengeance parfaitement exécutée. Il était très important de tenir ses promesses.

Maintenant, il fallait qu'elle se venge de Lockhart. Comment avait-il pu oser forcer sa mère à dépenser presque toutes leurs économies ?! Il allait le payer cher. Très cher.

Nami enfila ses chaussures et quitta sa chambre en ignorant ses camarades. Aujourd'hui, elle n'avait pas envie de partir la première et attendre les autres dans les gradins. Elle allait plutôt tenir compagnie à Robin à la bibliothèque et peut-être faire un peu ses devoirs avant de rejoindre leurs amis.

Ou elle allait juste papoter sans s'arrêter avec sa copine.

Allez savoir, mais Mademoiselle Pince pouvait être tellement casse-pied parfois…


"Allez, viens avec nous !" Conjura Seamus étalé sur le lit de Ron.

"Non !" Vociféra le rouquin. "Je ne veux pas manger avec vous ! Partez !"

Dean, qui venait de finir de boutonner sa chemise, s'approcha de son ami et posa une main réconfortante sur son épaule.

"Viens, Seamus. On y va. Ron pourra toujours nous rejoindre là-bas."

"Même pas en rêve !" Refusa le dernier fils Weasley alors que Seamus quittait la chambre.

Il voulait être seul. Il était beaucoup mieux seul. Pourquoi ces imbéciles ne pouvaient-ils pas l'intégrer ?


"On va gagner ! On va gagner !"

Chopper, assis sur les épaules d'Usopp, chantonnait gaiement en agitant le drapeau de leur maison.

"Aujourd'hui, on va gagner !"

À côté de lui, Cédric s'amusait en regardant la joie de leurs cadets, marchant en cadence avec Brook qui soufflait aléatoirement dans un harmonica que ses parents lui avaient offert pour Noël, recherchant certainement une mélodie pour sa prochaine chanson.

"Vous êtes sûrs ?" Joua Cédric. "Draco est dans l'équipe opposé. Et il n'a pas son pareil pour attraper le Vif d'Or !"

Usopp et Chopper cessèrent leur cacophonie et se tournèrent vers Cédric, le visage de Chopper totalement décomposé. Il était au bord des larmes.

"Mais, même si on ne parvient pas à attraper le Vif d'Or, on peut toujours marquer plus de points grâce à nos buts !" Proposa Usopp, remontant le moral de Chopper qui leva son bras avec entrain.

"Oui ! On va marquer plus de points ! Et on va gagner ! Oui !"

Les deux garçons retrouvèrent leur enthousiasme et reprirent leurs cris sous la surveillance de Cédric.

Ils avaient parcouru la moitié du chemin qui les séparait de leur dortoir quand Cédric entendit un bruit dans le couloir.

"Rends-le-moi !"

Il se retourna, mais, avec tout le bruit qu'ils faisaient, aucun des Mugiwaras n'avait entendu.

"Rends-le-moi !" Réitéra la voix.

Usopp fit un pas supplémentaire avant de s'apercevoir que leur aîné ne les suivait plus. Il s'arrêta et se tourna, coupant Chopper dans son élan.

"Que se passe-t-il ?" Interrogea le jeune sorcier.

"Aucune idée." Avoua Usopp alors que la voix du couloir réapparut.

"Arrête-toi !"

Derrière eux, Peeves, l'esprit frappeur, ricanait en fonçant dans leur direction.

"Il est à moi ! Rends-le-moi !"

Courant derrière l'esprit frappeur, Ron était tout essoufflé. Il continua à hurler jusqu'à ce que Peeves lâche soudainement son fardeau et disparaisse par le plafond en laissant son rire supérieur résonner dans le couloir.

Ron en profita et se jeta sur le cahier qu'avait laissé tomber Peeves comme si sa vie en dépendait.

Éreinté par sa course, lui qui n'était pas un grand sportif, il resta quelques secondes sur le sol, serrant son cahier dans ses bras pour que personne ne puisse le voir.

Étonnés par cette vue, Usopp descendit Chopper de ses épaules, et la compagnie s'approcha du rouquin pour l'aider. Cédric fut le premier à lui tendre sa main pour l'aider à se relever.

"Ça va ? Peeves peut être tellement insupportable parfois."

Mais Ron refusa sa main, son carnet pressé contre sa poitrine. Il se releva sans lâcher le sol des yeux et s'enfuit en courant sans demander son reste.

Les quatre poufsouffles restèrent un instant cois d'étonnement.

"On lui court après ?" Demanda innocemment Chopper en se tournant vers Usopp.

"Non." Décida Cédric. "Une fois, Seamus lui a couru après et Weasley l'a mordu. Mieux vaut éviter."

Chopper acquiesça avec tristesse en regardant l'endroit où le garçon qu'il pensait être son ami avait disparu.

"Allons, on sourit !" Commanda Brook. "On va bientôt vaincre les Gryffondors, Yohohohoho !"

Immédiatement, les deux autres pirates reprirent leur joie de vivre et leurs chansons. Usopp hissa de nouveau Chopper sur ses épaules et le groupe reprit sa route vers la Grande Salle.


"… et Fred prendra par la droite pour les déboussoler. Je veux que tu profites de ce moment pour foncer dans leur camp, Angelina. Et puis on pourra..."

Luffy faisait la moue. À cause des évènements de la dernière fois, il devait suivre le match de Quidditch sur le banc des professeurs. Mais comme Sanji n'avait pas trouvé le professeur McGonagall avant que la réunion de leur équipe ne commence, il avait décidé de le garder avec lui. Apparemment, la directrice des Gryffondors allait passer le prendre plus tard. Sanji lui avait alors assuré que les autres le rejoindraient aussi et qu'il ne serait pas seul avec le corps enseignant.

Mais l'horloge tournait et Luffy s'ennuyait. Il n'était pas un grand fan de Quidditch et préférait voler sur un balai plutôt que d'admirer d'autres personnes le faire. Mais, entouré de ses amis, il parvenait quand même à trouver le jeu amusant.

Seulement, ses amis n'étaient pas là et l'autre brun parlait dans le vide depuis ce qui semblait à Luffy être plusieurs heures.

Il en avait marre. Il s'ennuyait et il voulait jouer. Il voulait rejoindre Usopp et Chopper, mais Sanji refusait de le laisser partir. Avec une moue, il posa ses deux mains à terre et entreprit de ramper jusqu'à la sortie de la tente où se déroulait la réunion.

"Harry."

Un pied se posa sur son dos et le cloua au sol.

"Tu restes ici."

Face contre sol, Luffy fit une moue boudeuse en fixant la sortie tant désirée et si lointaine.

"Draco !" Coupa alors la voix autoritaire de Dubois. "Je n'ai rien contre le fait que tu amènes Harry à notre réunion, mais essaye de rester concentré. Je reprends." Il se retourna vers son tableau à craie et tapota une zone avec son bâton. "Il faudrait donc..."

Si proche et pourtant… Luffy leva les yeux pour voir ce que faisait son cuisinier et découvrit avec joie que le regard du blond n'était pas plongé sur sa personne, peut-être qu'il avait encore une chance…

"… Tuer, cette fois…"

La voix était de retour. Luffy se redressa, autant que les pieds de Sanji le lui permettaient, et se tourna vers ce qui lui semblait être la provenance de la voix. Mais elle était extrêmement faible et paraissait lointaine. Pourtant, il l'entendait quand même percer le dialogue de Dubois.

"...Déchirer..."

C'était la mystérieuse voix ! Les yeux de Luffy rayonnèrent de joie. Cette voix ne signifiait qu'une chose : aventure !

Mais pour cela, il devait d'abord convaincre Sanji. Par chance, le discours de Dubois arrivait à son terme.

"… et GAGNONS !"

Toute l'équipe hurla son accord alors que Sanji relâchait son capitaine. Mais aussitôt l'eut-il relâché que Luffy s'enfuit dehors, recherchant la voix provenant des tréfonds des Enfers.

Il ne devait pas la perdre. Qui savait combien de temps elle mettrait à réapparaître ? Luffy ne pouvait pas attendre.

"...Écorcher...""

Vers le château ! Luffy prit ses jambes à son cou quand une main agrippée à son col l'arrêta.

"Où crois-tu aller comme ça ?" Fulminait Sanji.

Luffy tourna sa tête, pas le moins du monde déconcerté par cette coupure.

"Je suis la mystérieuse voix !"

Sanji fronça davantage ses sourcils.

"Quelle voix ?"

Luffy brillait d'excitation.

"La voix."

Ce qui n'aida pas Sanji.

"Tu entends des voix toi maintenant ? Ça ne te suffit plus de parler avec des serpents ?"

Mais Luffy ne tint pas compte de sa répartie.

"Il faut se dépêcher ! Après, elle va disparaître !"

Sanji se retint de soupirer. Il n'avait pas assez de nicotine dans le sang pour gérer ce genre d'évènement. Le match de Quidditch allait bientôt commencer alors il ne pouvait pas se permettre de partir maintenant. Usopp et sa bande de poufsouffles n'étaient pas encore revenus de leur chambre où ils avaient oublié leurs banderoles, et Zoro avait disparu de la circulation. Franky était parti à sa recherche et n'était donc pas plus disponible que les filles qui n'étaient toujours pas de retour de la bibliothèque. De toute manière, Sanji ne leur aurait jamais imposé un aussi gros fardeau.

Luffy ne pouvait donc pas courir après sa mystérieuse hallucination.

"Désolé Harry, mais ça ne va pas être possible. Je dois aller sur le terrain d'une minute à l'autre. Il va falloir que tu attendes les autres."

Luffy se redressa, détendant son tee-shirt que Sanji lâcha.

Il lança un regard triste dans la direction du château.

"D'accord."

L'aventure, tout seul, était beaucoup moins amusante. Il pouvait attendre un peu que les autres arrivent, et ils partiraient tous ensemble à la recherche de ce mystère. Luffy avait attendu dix longues années pour retrouver tout le monde, il pouvait attendre quelques heures pour partir à l'aventure avec eux. Comme au bon vieux temps.

"Draco ! On y va !" Hurla Dubois derrière eux.

Sanji se retourna.

"J'arrive !"

Puis il se tourna vers Luffy qui avait lâché le château des yeux.

"Le professeur McGonagall ne va plus tarder à venir te chercher. Viens."

Il emmena son capitaine à sa suite vers l'entrée du stade.

"Assis-toi là et attend le professeur McGonagall, d'accord ?"

Luffy ne paraissait pas très heureux, alors Draco siffla deux fois dans ses doigts pour appeler Merry. La chouette était très douée pour garder leur capitaine. Et le retrouver aussi.

Mais Merry n'apparaissait pas.

Draco abandonna l'affaire. La chouette aidait probablement déjà Franky à retrouver Zoro. Le mécanicien n'aurait pas trop d'aide.

Tant pis, Luffy allait devoir attendre par lui-même.

Mais avant d'abandonner, le coeur lourd, son capitaine, Sanji vit la directrice de leur maison accourir avec un mégaphone.

Elle passa devant leur équipe en leur jetant un rapide 'Restez-là ', et se précipita dans le stade. Elle se planta au milieu et porta le microphone à ses lèvres.

"Le match est annulé. Tous les élèves doivent immédiatement retourner dans leur salle commune où il leur sera donné de plus amples informations. Dépêchez-vous, s'il vous plaît !"

La foule gémit et se lamenta, mais finit par obéir, poussée par les Préfets.

Les joueurs de Quidditch purent alors voir le professeur McGonagall revenir vers eux avec un pas rapide et autoritaire. Elle fixa Dubois et lui ordonna :

"Raccompagnez votre équipe à la tour Gryffondor."

Puis elle se tourna vers le capitaine Poufsouffle.

"Et la votre à celle Poufsouffle, Monsieur Verbaldi. Immédiatement."

Les deux capitaines, surpris, se retournèrent vers leur équipe pour leur faire signe de les suivre et les guider, quand le professeur McGonagall appela Sanji et Luffy.

"Pas vous, messieurs Malfoy et Potter. Venez avec moi."

Sanji fronça les sourcils. Il lui semblait que son capitaine n'avait pas fait de bêtises dernièrement. Autre que trouver tous les messages ensanglantés, parler aux serpents et entendre des voix, Luffy avait eu une scolarité plutôt normale cette année.

Ne cherchant pas plus loin, les deux pirates emboîtèrent le pas de leur responsable de maison. Elle ne semblait pas en colère contre eux, mais elle savait garder un visage de glace.

Petit à petit, Sanji reconnut le chemin vers l'infirmerie. Il pensa tout de suite à Zoro qui avait disparu et qui avait peut-être eu l'excellente idée de faire un petit tour dans le lac. Pour s'entraîner. Dans le lac gelé. Zoro avait toujours eu ce côté bizarre.

Cependant le souffle de Sanji s'accéléra. Et s'il s'agissait des filles ?

"Vous allez avoir un choc." Prévint le professeur avec une voix beaucoup trop douce.

Sanji se mit à prier de tout son coeur. Zoro. Zoro. Il fallait que ce soit Zoro.

Luffy, quant à lui, n'avait toujours pas reconnu le chemin de l'infirmerie et leva un sourcil, poussé par la curiosité.

"Il y a eu une autre agression." Dévoila le professeur de Métamorphose. "Une quadruple agression cette fois-ci, si l'on peut dire."

Brook, Chopper, Usopp et Diggory pensa rapidement Sanji. C'était les plus probables. Il vit que le visage de son capitaine blanchir. Il avait compris de quoi il retournait.

"Par chance," ajouta la directrice adjointe alors qu'ils étaient arrivés devant la porte de l'infirmerie, "aucun mort."

Elle ouvrit la porte de l'infirmerie et laissa ses lionceaux entrer.

Ce n'était pas l'équipe Poufsouffle qui avait été attaquée.

Allongés sur les lits de l'infirmerie se trouvaient Nami et Robin, pétrifiées. À côté de leur lit et posés en sécurité à côté de la chatte de Rusard se trouvaient Merry et Antidote.

Le coeur de Sanji arrêta de battre dans sa poitrine.

Luffy avait contourné les lits pour s'approcher plus près de son équipage et transpirait la colère. Il n'aimait pas qu'on touche à ses amis. L'infirmière fit un pas en arrière, effrayée.

"Ne vous inquiétez pas." Ajouta doucement le professeur McGonagall en voyant ses élèves perdus. "Nous connaissons un antidote. Il faudra attendre encore un peu, le temps que les mandragores soient prêtes et nous pourrons ramener tout le monde. Mais d'abord, nous devons parler."

Elle s'approcha du bureau de l'infirmière et souleva une petite feuille cartonnée posée dessus.

"Hermione l'avait dans les mains quand on l'a trouvée." Expliqua-t-elle en faisant tournailler le marque-page à miroir intégré. "Vous auriez des informations à ce propos ?"

Aucun des pirates ne parut reconnaître son existence. Mais au moment où elle allait baisser les bras, Luffy parla.

"C'est le marque-page d'Hermione. Elle l'utilisait pour vérifier qu'aucun mauvais esprit ne la suivait."

"Aucun mauvais esprit ?" Répéta, étonnée, le professeur. C'était une tournure de phrase étrange venant de la majorante des deuxièmes années.

Mais Luffy n'en savait pas plus. C'était ce que son archéologue lui avait dit un jour, après le repas, quand il avait aperçu son nouveau marque-page. Visiblement, il n'avait pas suffi.

"Je pense que vous devriez retourner à vos dortoirs." Conseilla l'infirmière.

Le professeur McGonagall confirma.

"Je pense que la fratrie Weasley voudra elle aussi voir sa sœur. Venez, je vous raccompagne à votre dortoir."

Luffy porta encore un regard aux membres de son équipage et sortit à la suite de Sanji. Le blond était prêt à mettre le feu au château pour retrouver les fautifs. Mais il ne devait pas agir sur un coup de tête. Il y avait beaucoup de jeunes filles dans ce château et il ne devait pas risquer leurs vies. Ni celle des plantations de mandragores. Les vies de Nami et de Robin en dépendaient. Comme celles de Merry et d'Antidote d'ailleurs. Sanji savait qu'il pouvait compter sur Chopper pour superviser la guérison des jeunes filles, mais il allait falloir retrouver les responsables. Ils allaient le payer très cher.

Le professeur McGonagall fit encore un aller-retour après avoir ramené les deux pirates, amenant comme promit toute la tribu Weasley au chevet de leur sœur avant de prendre en main ses lionceaux. Elle leur expliqua rapidement qu'ils étaient en état d'urgence et que personne ne devait sortir de façon non supervisée de leur dortoir. Elle ajouta également que Poudlard risquait d'être fermé avant de sortir maladroitement de leur maison.

"Ginny, Hermione, Merry et Antidote ?" Grimaça Seamus en apprenant la nouvelle. "C'est dur."

"Mais il ne faut pas vous en faire, les professeurs ont la situation bien en main." Essaya de les réconforter Dean.

"Une Serpentard et une Serdaigle ?" Réflichit Lee Jordan qui avait suivi les jumeaux dans la chambre de leurs cadets.

"Juste après avoir déclaré les Gryffondors comme sa principale cible !" Ajouta Fred avec la tête un peu ailleurs. Leur petite sœur, si fragile, était totalement immobile dans le lit de l'infirmerie.

"Il est définitivement aveugle." Approuva Dean.

"Ou au moins daltonien." Commenta Seamus.

"Et Ginny !" Continua Lee en s'étalant sur le lit de Seamus. "Même si sa famille n'en est pas fière," il jeta un coup d'oeil aux jumeaux, "c'est une sang pure. Une sang pure de Serpentard. C'est étonnant que l'héritier de Serpentard l'ait attaquée. Au contraire, de toute l'école, elle aurait dû être sa dernière cible."

"Quelle était la phrase déjà ?" S'intéressa Dean. "Ennemi de l'héritier, prenez garde ? Elle se l'est peut-être juste mis à dos."

"Mais qui voudrait lui faire du mal ?" Bredouilla George. "Notre petite sœur est beaucoup trop adorable. Personne ne voudrait lui faire quoi que ce soit."

"Non, personne." Ironisa Lee en roulant des yeux.

"Une chose est sûre par contre," monologua Seamus en fixant le plafond, "les jumeaux sont innocents."

"Pourquoi ?" Interrogea Lee en roulant sur son ventre pour fixer le deuxième année.

"Parce qu'ils ne se lâchent jamais !" Expliqua avec complicité Seamus. "Ce n'aurait pas été 'l'héritier', mais 'les héritiers '."

Lee fit un 'o' avec sa bouche, étonné par la réflexion du plus jeune.

"C'est vrai que nous recherchons qu'une seule personne ! Du coup, de préférence, une personne qui n'a pas trop d'amis..."

Discrètement, tous les visages de la salle se tournèrent vers Ron, isolé sur son lit, qui avait le nez dans un de ses livres de cours. Il avait déjà lu et relut tous ses livres de Quidditch et avait dû se résoudre, pour avoir la paix, à ouvrir ses livres scolaires.

"Ou alors," le sauva Seamus, "quelqu'un auquel on ne s'attendrait pas ! Au contraire, quelqu'un de populaire qui subit trop de pression et se venge en déchaînant le vampire sur tout le monde !"

Le groupe échangea des regards avant de se poser sur la forme de Luffy, assis par terre, qui jouait avec une pelote de laine généreusement prêtée par la Préfète Gryffondor.

"Quoi ?"

"Quelle pression ?" Arrêta Dean. "Vous l'avez déjà vu stressé ?"

Les garçons secouèrent leurs têtes et reprirent leurs hypothèses.

"Une personne de deuxième plan qui serait jaloux de sa popularité !" Proposa Seamus.

Les regards se tournèrent vers Sanji, penché à la fenêtre qui appréciait discrètement une cigarette.

"Je crois qu'il est aussi populaire qu'Harry." Commenta Lee en appuyant du regard sur Ron.

"Qui a dit qu'il s'agissait d'un élève ?" Interrogea Fred. "C'est peut-être un professeur."

"Rusard !" Lança immédiatement Dean.

Mais George lui fit signe que non.

"Si c'était lui, on aurait déjà tous été tués depuis longtemps. Il ne nous supporte pas."

Les garçons hochèrent leurs têtes en accord.

"D'un autre côté..." chuchota Seamus, "il saurait où planquer le vampire. Je suis sûr qu'il a plein de placards à balais de partout."

Arrivés à une impasse, les garçons gardèrent le silence quelque temps, uniquement brisés par quelques bâillements. Finalement, ils décidèrent de se séparer pour aller se coucher. S'ils voulaient pouvoir arracher des indices aux professeurs le lendemain, il allait falloir qu'ils soient en forme.


"Deux autres élèves pétrifiés ?" Répéta tristement Chopper en regardant son reflet dans les tasses de chocolat chaud qui avait été distribuées aux Poufsouffles. "C'est horrible."

Usopp s'assit à terre à côté de lui et lui frotta le dos.

"Allons, ce n'est pas si grave. Un peu de racines de mandragore, et tout le monde sera de nouveau sur pied ! On a vu pire !"

Chopper rit doucement et avala une gorgée de chocolat. Oui, ils avaient vu pire. Bien pire. Mais cela n'empêchait pas Chopper de s'inquiéter. Et si le monstre se mettait à tuer maintenant ? Poudlard était rempli d'élèves sans défense. Ils n'étaient pas dans un repère pirate, où tout le monde était armé jusqu'aux dents, prêt à vendre chèrement leurs peaux. Ils étaient dans une école avec de jeunes enfants qui quittaient à peine les jupes de leurs parents. Chopper avait vu plein de premières et de deuxièmes années terrassés par la peur, tremblant de tous leurs membres et se brûlant avec leur chocolat. Pour les calmer, Brook avait lancé un karaoké dans la salle commune.

Les élèves étaient tous les uns sur les autres, mais, au moins, ils se sentaient un peu plus en sécurité. Leurs Préfets n'avaient de cesse de faire le tour des chambres pour vérifier que tout le monde allait bien.

Deux tocs à la porte de leur chambre prévinrent les deux pirates qu'ils avaient encore de la visite. Cette fois-ci, c'était Cédric qui était venu frapper.

"Tout va bien ?" S'enquerra-t-il.

Chopper fit signe que oui, rendant Usopp fier.

"Et toi ?" Demanda l'ancien renne. "Tout va bien ?"

L'aîné leur offrit un grand sourire.

"J'ai trouvé deux élèves perdus dans les toilettes et je les ai ramenés auprès des autres. J'en suis plutôt fier ! Vous voulez venir les voir chanter à pleins poumons ?"

Chopper éclata de rire.

"Non, c'est bon, on te croit."

"On les entend d'ici chanter comme des casseroles." Ironisa Usopp, déclenchant le rire de Cédric.

"Effectivement, je n'ai peut-être pas ramené ceux à la plus belle oreille musicale, mais tu es sûr de pouvoir parler ? Je t'ai entendu chanter au repas de début d'année, je te rappelle !"

Les trois Poufsouffles échangèrent encore quelques éclats de rire avant que Cédric ne prenne congé pour aller fouiller tous les placards du dortoir des garçons. On ne savait jamais apparemment, peut-être y avait-il encore beaucoup de premières années cachées dans la faune locale.


"Tu as bien compris ?" Chuchota Sanji en regardant son capitaine dans les yeux. "Si tu entends encore ta mystérieuse voix, tu dois me prévenir immédiatement."

Luffy, les yeux embrumés d'avoir été réveillé en plein milieu de la nuit hocha sa tête.

Sanji le laissa retourner dans les bras de Morphée en jetant un œil par la fenêtre. Il devait trouver la chambre des secrets et son gardien. Cette mystérieuse voix qu'entendait Luffy ne pouvait être qu'une chose. Un serpent. Seul Luffy parlait fourchelang. Mais il savait distinguer la voix d'Antidote. Cela ne pouvait signifier qu'une chose, il y avait un autre serpent qui rodait à Poudlard et qui n'était pas là l'année d'avant. Après avoir interrogé Luffy, Sanji avait découvert que la voix résonnait dans les couloirs à chaque attaque. 'Tuer, arracher', il n'y avait aucun doute, le monstre de Serpentard était un serpent. Étant donné qu'il s'agit également du symbole de sa maison et que Serpentard faisait partie des rares sorciers à parler fourchelang, cela n'avait rien d'étonnant. Mais si l'héritier était capable de le contrôler, cela ne pouvait signifier qu'une chose. L'héritier parlait Fourchelang. Or, à sa connaissance, seul Luffy le parlait dans leur école. Heureusement, lors du dernier assaut, Luffy était resté à ses côtés toute la matinée. Sanji n'avait plus aucun doute sur l'innocence de son capitaine. Bien sûr, Luffy n'aurait jamais fait de mal à ses amis, mais Sanji ne pouvait pas écarter la possibilité que son capitaine ait été contrôlé ou manipulé.

Mais maintenant, il était certain que ce n'était pas le cas. Quelqu'un d'autre parlait Fourchelang. Si Antidote n'avait pas été pétrifié, Sanji aurait pu l'utiliser pour trouver l'héritier. Tout ce qui lui restait maintenant, c'était espérer que le serpent se remette à parler et indique l'entrée de la Chambre des Secrets. Et Sanji devait penser à étudier un angle d'attaque. Si ce serpent était parvenu à pétrifier Robin et Nami, il était suffisamment puissant pour les inquiéter. Sanji allait devoir passer à la bibliothèque et trouver de quelle espèce il pouvait bien s'agir.

Cette nuit-là, Sanji ne dormit pas beaucoup.


"Il faudrait leur dire." Chuchota une petite voix de garçon.

"Ça ne va pas la tête ?! Et si on nous accuse de ne rien avoir dévoilé plus tôt ?! On pourrait être inculpés pour ne pas l'avoir surveillé !"

"C'est bon, il est grand ! On n'est pas ses parents !"

"Justement ! S'il lui est arrivé quelque chose, tu devras t'expliquer avec eux !"

"Bien, bien. Mais il va falloir leur dire un jour ou l'autre !"

"Le plus tard sera le mieux. Laisse-les le découvrir tout seuls. Après, on plaidera qu'on n'avait rien vu. Et puis, avec un peu de chance, cette histoire se réglera toute seule."


Dumbledore n'était pas du tout dépassé par les évènements. C'était du moins ce qu'il se répétait en boucle depuis plusieurs heures.

Oui, le monstre de Serpentard était réapparu après cinquante ans, et Dumbledore n'avait toujours pas la moindre idée de quoi il s'agissait. Pour sa défense, ces cinquante dernières années avaient été très agitées et il n'avait pas eu le temps d'enquêter.

Et puis se goinfrer de bonbons dans son bureau était beaucoup plus captivant. En plus, il avait dû réfléchir à plein de manipulations pour le petit Potter qui avaient totalement échoué. Harry persistait à traîner avec le môme Malfoy qui menait une existence parfaite. Dans les premiers de sa classe, excellent au Quidditch et qui veille sur ses paires. Non, Dumbledore ne pouvait rien faire dans ces conditions.

Et maintenant, voilà que le bébé chéri de Molly Weasley avait été attaqué. Il ne savait pas combien de temps il faudrait à la jeune femme pour l'apprendre, se ramener à Poudlard, lever son armée de rouquins et partir en croisade contre l'héritier et les siens. Le plus longtemps possible, il l'espérait.

Quant à Harry, il ne faisait pas du tout son travail. Ce n'était pourtant pas compliqué ! Ils faisaient un jeu à trois. Voldemort s'occupait de lancer la partie en créant des problèmes, comme ouvrir la chambre des secrets. Dumbledore supervisait pour l'empêcher de s'enflammer et faire durer la partie, et Harry se chargeait de résoudre les problèmes.

Mais Harry ne semblait pas le moins du monde intéressé par la chose. Monsieur préférait dormir en classe et jouer dans les couloirs.

Dumbledore s'inquiétait vraiment pour leur avenir. À moins de le défier à un concours de planche à roulettes, Harry était parti pour perdre contre le maître des Ténèbres. Et encore, Harry ne faisait pas des étincelles sur sa trottinette non plus.

En fait, Dumbledore ne comptait plus que sur la chance du garçon-qui-avait-survécu. C'était son seul espoir après qu'Harry ait réussi à perdre trois fois sa baguette magique au cours de l'année. Il avait fallu que le rejeton Malfoy écrive son nom dessus.

Vraiment, si seulement Draco Malfoy était l'enfant de la prophétie, ils seraient tous sauvés et Dumbledore aurait enfin pu se reposer sur ses deux oreilles.

Mais non.

À la place, il allait falloir que Dumbledore saupoudre les couloirs d'indices pour qu'Harry ait une chance de rencontrer le monstre de Serpentard.

Sauf que Dumbledore n'avait pas la moindre idée d'où se trouvait la Chambre des Secrets.

D'un autre côté, s'il attendait un peu, peut-être que le monstre allait essayer de s'en prendre à Harry, ce qui ne serait pas étonnant, et ce garçon ferait enfin quelque chose. Mais connaissant ses compétences en magie, il y avait plus de chance qu'Harry meurt tué par la bête avant même d'avoir compris la situation. Dumbledore allait devoir tout faire tout seul. La retrouver, s'en débarrasser, tout en protégeant le garçon-qui-avait-survécu.

Être directeur était tellement épuisant. Vivement la retraite.


Le lendemain matin, les cours reprirent. Par mesure de précaution, les élèves mangeaient dans leurs dortoirs et ne sortaient que pour leurs cours.

Les pirates ne purent pas ainsi avoir la chance de se réunir pour discuter au petit déjeuner.

Une fois restaurés, ce fut le professeur Binns qui vint chercher les premières et deuxièmes années Poufsouffles. Chopper et Usopp se séparèrent à regret de Brook et Cédric et emboîtèrent le pas du professeur d'Histoire de la Magie avec leurs camarades.

Ils furent amenés en cours de Sortilège où ils attendirent les Serpentards quelques minutes. Les serpents ne tardèrent pas beaucoup et remplir rapidement la classe, laissant deux chaises vides après leur arrivée.

Usopp n'avait de cesse de s'agiter, cherchant vainement les têtes de ses amis dans la cohue. Mais après avoir vérifié deux fois et être tombé sur les deux chaises vides, son coeur se serra.

Cela ne pouvait pas.

Il sentit quelque chose se serrer contre son bras et tourna la tête vers Chopper, les yeux enlarmés.

"T-Tu crois que..."

Usopp aurait voulu lui dire qu'il se trompait, que c'était impossible, que Zoro était le plus fort d'entre eux et qu'il ne pouvait pas être pétrifié à l'infirmerie alors qu'il ne lâchait jamais son sabre, que Nami était trop prudente et maligne pour se faire avoir, mais les deux chaises vides de sa classe semblaient lui indiquer le contraire.

"Peut-être qu'ils se sont perdus." Bredouilla cependant Usopp. Ce n'aurait pas été une première. Et puis, de son point de vue, cette solution était beaucoup plus crédible et rassurante que de savoir ses deux amis pétrifiés à l'infirmerie.

Sur l'estrade réservée aux professeurs, le professeur Flitwick passa en revue la liste des élèves avant de demander avec une voix cassée.

"Où est Monsieur Zabini ?"

Les Serpentards s'agitèrent, cherchant leur camarade dans leurs rangs, puis la couleur verte émeraude de son uniforme chez les Poufsouffles, mais Blaise Zabini n'était nulle part en vue.

Le professeur Flitwick se mit à trembler de tous ses membres.

"Q-Quelqu'un aurait-il vu Monsieur Zabini quitter le dortoir ce matin ?"

Les Serpentards chuchotèrent entre eux, partageant leurs informations, mais personne ne répondit au professeur.

Perdu, il ajouta avec une petite voix.

"Q-Quand avez-vous vu pour la dernière fois Monsieur Zabini ?"

Profitant de ce moment d'agitation, Usopp leva sa main pour attirer l'attention du professeur alors que les Poufsouffles reproduisaient le comportement des Serpentards.

"Et Ginny Weasley ? Elle n'est pas là non plus."

Le coeur d'Usopp battait la chamade. Il sentait Chopper qui était agrippé à son bras et craignait le pire.

"Mademoiselle Weasley ?" Répéta avec une voix suraiguë le professeur. "Vous n'êtes pas au courant ?" Tenta gentiment le professeur en grimaçant et en tentant de se faire plus petit, cherchant comment annoncer la nouvelle.

"Elle ne pourra malheureusement plus se joindre à nous avant la fin du mois de mai… Mais ne vous inquiétez pas ! Vous verrez, ce sera passé en un éclair !" Assura le professeur avec un sourire crispé.

"Nami..." Chuchota Chopper en s'agrippant à Usopp. Mais le tireur n'avait pas terminé avec ses questions. Il releva la main en tremblant légèrement.

"Dans ce cas, qui est la seconde victime ?"

Le professeur Flitwick reposa le verre d'eau qu'il venait d'avaler et reporta son attention sur Usopp, ignorant la classe qui chahutait de plus en plus fort.

"Mademoiselle Granger."

Usopp resta quelques secondes immobile.

Robin. Leur archéologue. Leur meilleure chance de résoudre le mystère. Mais aussi l'une des personnes les plus puissantes de l'équipage, surtout dans ce nouveau monde. Elle était la plus douée en magie. Qu'allaient-ils devenir sans elle ?

Usopp ouvrit ses bras pour accueillir Chopper l'espace d'un instant de tristesse. Ils allaient devoir attraper ce monstre rapidement avant qu'il ne décide de décimer leur équipage. Usopp comptait bien vendre chèrement sa peau et celle de ses amis.


Dumbledore regardait sa pendule de Newton bouger dans un mouvement perpétuel. Peut-être que s'il restait enfermé dans son bureau, les problèmes allaient se résoudre tout seuls ? Le temps finirait bien par l'emporter. Et l'héritier allait bien finir par être diplômé. Sinon, il pouvait toujours échanger ses élèves contre ceux de Beauxbatons. Les jeunes filles avaient l'air bien élevées et douces. Aucune d'elle n'irait s'amuser à réveiller un vieux monstre, n'est-ce pas ? Et puis, avec Harry au loin, les ennuis seraient en déclin.

La boule droite du pendule cogna toutes ses amies et éjecta celle de gauche, quand la porte du bureau de Dumbledore s'ouvrit à la volée, dévoilant le professeur Flitwick dégoulinant de sueur.

"Monsieur Zabini ! Blaise Zabini a disparu !"

Si Dumbledore avait été debout, il serait tombé à terre sous le coup de la surprise. Heureusement pour sa fierté, il était assis.

"Comment ?"

Le professeur Flitwick se traîna jusqu'à son bureau et sauta sur la chaise qui se trouvait devant pour être à la hauteur du directeur.

"Personne ne l'a vu ! Aucun signe de Blaise Zabini nulle part ! Le professeur Rogue a fouillé son dortoir de fond en comble, mais il demeure introuvable !"

Le directeur tâcha de garder contenance en se levant, prêt à lancer des recherches, quand le professeur Rogue apparut à la porte, accompagné du professeur Chourave.

"Nous avons des problèmes." Raccourcit le professeur Rogue pour stopper le directeur.

"Cutty Flam s'est volatilisé !" Dévoila le professeur Chourave. "Personne ne l'a vu depuis que l'alerte a été lancée !"

"Et..." gronda Rogue en avançant doucement et théâtralement jusqu'au bureau de son supérieur, "Myrtle Warren a été pétrifiée."

Les professeurs se tournèrent, abasourdis, vers le professeur de potion.

"Myrtle Warren," répéta le professeur Chourave, "l'esprit qui hantait les toilettes des filles ?"

Rogue le confirma d'un signe de tête. Cette fille n'avait pas plus de chance dans la vie que dans la mort. Elle passait son temps à croiser le monstre de Serpentard. Apparemment, tuer les gens ne lui suffisait plus, il fallait aussi qu'il vienne les pétrifier dans la mort.

"Même les fantômes ne sont plus à l'abri." Grelotta le professeur Flitwick.

Les professeurs observèrent une minute de silence avant que Dumbledore ne reprenne les rênes.

"Il faut tout d'abord retrouver Messieurs Zabini et Flam. Severus, amène Miss Warren à l'infirmerie avec les autres. Professeur Flitwick, renvoyez tous les élèves dans leurs dortoirs. Nous allons devoir passer tout le château au crible fin."

Les professeurs hochèrent la tête avant de partir puis Dumbledore attrapa son manteau.

"Espérons que nous les retrouverons vivants..." Chuchota le directeur, envoyant des frissons dans le dos du professeur Chourave. Oui, elle l'espérait elle aussi.


Sanji rectifiait la position de la baguette de Luffy quand la voix du professeur Flitwick se fit entendre par-dessus celle du professeur McGonagall.

"Tous les élèves doivent immédiatement regagner leurs dortoirs. Je répète, tous les élèves doivent immédiatement regagner leurs dortoirs."

Perdus, les deuxièmes années se tournèrent vers le professeur McGonagall, en quête de direction. Elle avait l'air tout aussi perdue qu'eux, mais se reprit rapidement.

"Hé bien, vous l'avez entendu. Rangez vos affaires, je vous raccompagne dans vos dortoirs."

Les Gryffondors et les Serdaigles se jetèrent sur leurs affaires et les rangèrent comme si leurs vies en dépendaient. Mais malgré l'agitation, les élèves avaient quand même du souffle pour bavarder.

"Une autre attaque ?" Demanda Dean en enfournant sa trousse dans son sac de cours.

Seamus poussa toutes ses affaires dans son sac avant de le fermer.

"Encore ? Pourquoi soudainement ? En plus, les professeurs ne nous laissent même pas aller aux toilettes tout seul. Comment l'héritier aurait-il pu faire quoi que ce soit ? À moins que ce ne soit un adulte."

Dean jeta son sac sur son épaule et hocha la tête.

"Un professeur. Eux, ils n'ont pas besoin de suivre les règles d'urgence."

"Mettez-vous en rang !" Ordonna le professeur McGonagall en fixant le troupeau de ses élèves sur le départ. Comment en étaient-ils arrivés là déjà ? Plusieurs deuxièmes années étaient sur leurs gardes, leurs baguettes pointant dans toutes les directions, à la recherche d'un ennemi invisible. Il y allait définitivement avoir un accident.

"Rangez vos baguettes." Ordonna leur professeur. "Je me charge de vous protéger."

Elle traversa le flot d'étudiants et se mit à leur tête.

"En avant."

Si elle ne se trompait pas, dans cette direction, elle pourrait croiser le professeur Sinistra et échanger ses Serdaigles contre ses Gryffondors de cinquième année. Il fallait se dépêcher de ramener tout le monde à son dortoir et d'aller voir le professeur Dumbledore pour en savoir plus.

Sans qu'elle ne le remarque, Sanji attrapa le col de son capitaine et le tira hors du rang. Il laissa ses camarades s'éloigner un peu, avant d'emmener son capitaine dans un couloir adjacent.

"On part à l'aventure ?" Chuchota avec excitation l'élastique.

"Pas tout à fait." Avoua le cuisinier. "On part à la bibliothèque."

Luffy fit une petite moue à l'idée de la grande salle pleine d'ouvrages poussiéreux, mais reprit rapidement son sourire.

"C'est quand même de l'aventure !"

Sanji roula des yeux et tira son capitaine pour qu'ils se mettent en route. Bien sûr, Sanji se serait passé du petit trot de Luffy qui bouillait d'excitation, mais il devait quand même s'avérer chanceux que l'élastique se contente de chuchoter tout le long du trajet. Apparemment, cela rajoutait du mystère à leur voyage.

Ils arrivèrent rapidement à la bibliothèque et leur travail se complexifia. Sanji tira son capitaine à lui et posa une main sur sa bouche.

"Chut. À partir de maintenant, il va falloir être discret."


"Enfin sortit bro !" Clama joyeusement Franky en levant un bras en l'air. Derrière lui, avançant à une vitesse plus modérée, apparut Zoro, son sabre posé nonchalamment sur son épaule. Franky avait passé sa journée précédente à chercher le sabreur, et était finalement parvenu à le retrouver dans la soirée dans la forêt. Zoro avait trouvé un nid d'araignées et semblait bien décidé à exterminer leur espèce. Franky était alors intervenu et avait cédé aux suppliques du Roi de les laisser en paix.

Malheureusement, il se faisait tard, alors Franky avait décidé qu'il était préférable de camper dans la forêt et de rejoindre le château le lendemain matin, quand il ferait suffisamment jour pour qu'ils voient leurs pieds. Ils avaient donc dormi sur place.

Le soleil les avait réveillés le lendemain matin et ils avaient repris leur route. Malgré quelques difficultés pour garder Zoro dans le droit chemin, Franky était parvenu à les ramener tous deux au château. Maintenant, il fallait juste qu'il remette Zoro à Nami et il pourrait retourner à ses inventions. Ou aller en classe. Mais uniquement si sa Préfète l'attrapait encore par les oreilles. Il y avait peu de choses plus ennuyantes que l'école.

Alors qu'il traînait Zoro à sa suite, Franky vit un mouvement au bout du couloir. Il dut retirer ses lunettes de soleil pour adapter sa vue au manque de lumière des couloirs de Poudlard, avant de reconnaître la chevelure indomptable de son capitaine et celle, parfaite, de leur cuisinier.

"DRACO ! HARRY !"

Les deux Gryffondors, qui revenaient de la bibliothèque, se retournèrent et Luffy sauta immédiatement sur place, agitant ses bras avec énergie.

"CUTTY ! BLAISE!"

Les deux groupes hâtèrent leurs pas pour se rejoindre, Luffy courant devant Sanji.

"Qu'est-ce que vous faites-là ?" Interrogea Sanji, un livre sous le bras, quand il arriva à leur hauteur.

"On revient de la forêt !" Sourit Franky. "On a rencontré des araignées très gentilles qui nous ont quelque peu retenus. Et vous, bros ?"

"Les filles ont eu des problèmes." Dévoila Sanji. "Ginny, Hermione, Merry et Antidote ont été pétrifiés."

Franky papillonna des yeux, la bouche ouverte de surprise.

Derrière lui, Zoro se retenait de sourire narquoisement. Bien qu'il était heureux d'avoir enfin la paix avec Nami, Robin ne méritait pas d'être transformée en statue.

Puis Sanji continua.

"Ils ont mis Poudlard sous alerte. Nous ne sommes plus autorisés à quitter nos dortoirs sans la supervision d'un adulte."

Remit de sa surprise, Franky regarda par-dessus les épaules de ses amis, puis derrière lui et fouilla finalement du regard tout le couloir.

"Quel adulte?"

Sanji secoua sa main pour montrer que ce n'était pas important.

"Je devais aller à la bibliothèque."

Franky acquiesça en regardant le livre que Sanji avait sous le bras.

"Et qu'as-tu pris ?"

Suivant son regard, Sanji retourna le livre pour montrer sa couverture à ses amis. Luffy se mit à côté de Zoro pour lire le titre avec eux.

"Tout sur les serpents."

"Tu t'inquiètes pour Antidote ?" Demanda Zoro avec curiosité.

Sanji soupira devant la stupidité de son camarade, ce qui ne fit qu'énerver le sabreur.

"C'est pour le monstre de Serpentard. Je cherchais de quelle espèce il s'agissait."

"Le monstre légendaire est un serpent ?" Comprit avec étonnement Franky en prenant le livre des mains du blond pour l'ouvrir à une page aléatoire, Luffy penché avec curiosité par-dessus ses épaules. Le brun aimait bien les images.

"Tu as trouvé lequel ?" Continua Franky en feuilletant l'ouvrage.

Sanji attrapa un paquet de pages légèrement séparé des autres et les tourna, dévoilant une petite pliure sur un article.

"C'est sûrement un Basilic." Déclara le blond en montrant une image du doigt. "C'est l'un des seuls serpents qui n'étouffe pas ses victimes, et qui vit suffisamment longtemps pour être antérieur à la création de Poudlard. Mais surtout, il expliquerait pourquoi quelqu'un persistait à tuer les coqs d'Hagrid."

Luffy acquiesça en bavant.

"Pour les manger."

"Parce que leur cri est mortel pour le Basilic." Rectifia Sanji.

"Il répand la terreur parmi les araignées." Lut Zoro. "C'est pour ça qu'elles quittaient le château."

Sanji leva les yeux vers lui.

"Comment ça, les araignées quittaient le château ?"

Zoro haussa les épaules.

"Quand je les tranchais, elles hurlaient que finalement, elles n'étaient pas plus en sécurité dans la forêt qu'au château."

Il finit sa phrase avec un sourire carnassier qui fit exploser Luffy de rire.

Sanji l'ignora et retourna le livre pour relire l'article. Tout concordait. Le monstre de Serpentard était bel et bien un Basilic.

"Connu également sous le nom de Roi des Serpents." Lut Zoro. "Roi des serpents, mais il ne supporte pas le chant des coqs ? Quelle blague ! Mais ce n'est pas très flatteur pour Antidote."

Sanji le fusilla du regard et tira le livre vers lui.

"On a plus important, 'le Basilic possède en effet des yeux meurtriers qui condamnent à une mort immédiate quiconque croise son regard.'"

"Et si on imite le chant du coq ?" Demanda Luffy avec un grand sourire avant d'inspirer de toute ses forces pour essayer, mais Sanji lui ferma la bouche avant qu'il ne puisse essayer.

"Chut, j'ai entendu des bruits de pas."

Sanji tira les garçons avec lui pour se cacher derrière une statue, le temps que les professeurs passent. Il s'agissait des professeurs McGonagall, Binns et Lockhart.

"Deux élèves, deux animaux et un fantôme pétrifiés en l'espace de vingt-quatre heures." Rappela le professeur McGonagall, toute retournée. "Et deux élèves disparus sans laisser de trace. Je crains le pire."

"Allons Madame, il ne faut pas vous en faire." Assura le professeur Lockhart en remettant une de ses mèches de cheveux à sa place. "Je suis là. L'héritier de Serpentard n'osera rein faire tant que je serais là pour veiller. Je suis sûr que ce qui est arrivé à cette petite...fantômette n'avait que –"

"Myrtle Warren." Corrigea le professeur de métamorphose.

"Oui, c'est ça, à cette Mademoiselle Warren n'avait que pour but de m'effrayer. Mais quand il s'apercevra qu'au contraire, cela n'a fait que m'énerver, il prendra peur et n'osera plus se montrer, je vous l'assure."

"Je l'espère." Soupira la directrice de Gryffondor. "Les toilettes des filles vont être bien vides maintenant."

Les garçons ne purent pas en entendre plus car les professeurs s'étaient éloignés. Mais cela signifiait aussi qu'ils pouvaient se remettre à discuter.

"Deux élèves ont disparu ?" Répéta avec tristesse Franky. "J'espère qu'ils vont bien."

"On devrait peut-être les chercher." Proposa Zoro qui s'ennuyait.

Sanji les frappa tous les deux.

"C'EST VOUS BANDES D'IMBÉCILES !"

"Ils sont peut-être allés dans la chambre des mystères sans nous." Réfléchit Luffy avec une moue jalouse.

"Non, Harry." Lâcha, exaspéré, Sanji. "Ils parlaient de Cutty et Blaise, j'en suis certain."

"Vous êtes allés dans le couvent des mystères sans nous ?!" S'indigna le chapeau de paille.

"Chambre des secrets, Harry." Rectifia Sanji. "Et non, j'en doute."

Luffy fit une petite moue avant de sourire à pleines dents.

"Tant mieux. Comme ça, on y ira tous ensemble."

Franky lança ses bras en l'air de joie.

"Ce serait SUPER !"

Sanji les laissa se réjouir un peu avant de demander leur attention.

"Il faut d'abord trouver un moyen pour expliquer votre absence. S'ils apprennent que vous vous promeniez dans la forêt interdite, vous risquez d'être renvoyés."

Franky se fit soudainement silencieux. Il était trop heureux d'avoir retrouvé ses amis à Poudlard, il ne voulait pas les perdre pour quelque chose d'aussi bête.

"On n'a qu'à leur raconter qu'on a passé la nuit à Poudlard. Qu'on était enfermé dans une salle et incapable d'en sortir." Proposa Zoro.

Sanji resta sans voix. Il fixa l'épéiste avec des yeux ronds comme des soucoupes, émerveillé.

"Un cerveau a enfin poussé dans ta boîte crânienne ?!"

Un nerf apparu sur le front de Zoro, qui se sentait prêt à utiliser son sabre, mais Franky les arrêta avant que la dispute ne commence.

"Il faudrait se dépêcher, Draco et Harry doivent aussi retourner dans leur dortoir avant que leur absence ne soit signalée."

À contrecoeur, les deux garçons s'éloignèrent.

"Il y a des toilettes plus loin où on peut vous enfermer." Proposa Sanji en indiquant la direction avec sa main.

Franky acquiesça et le groupe se mit en route. Ils arrivèrent rapidement à l'endroit choisi, c'est-à-dire des toilettes un peu oubliées.

Franky et Zoro y rentrèrent puis Sanji en bloqua la sortie avec une chaise qu'il avait piquée dans une salle proche.

"Après, il faudra trouver un moyen de battre le Basilic." Lança-t-il à la porte sans vraiment attendre de réponse.

"On a qu'à le frapper dans les yeux." Proposa Luffy en suivant le pas de son cuisinier qui retournait à leur dortoir.

"Avec les yeux fermés ?"

Cela demandait réflexion.


"Arrête de me suivre !" Ordonna une voix féminine froide comme la mort.

"Mais nous ne sommes plus à l'abri !" S'écria une voix masculine tout aussi glacée.

La jeune fille roula des yeux.

"Nous sommes des fantômes. Même si la créature nous trouve, elle ne peut que nous pétrifier."

"Mais, ma Dame," pleurait son ami, "c'est horrible ! Et s'il s'en prenait à mes petits Poufsouffles ?!"

"Ils sont en sécurité dans leur dortoir." Déclara la dame. "Aide-moi plutôt à retrouver mon Serdaigle et le Serpentard disparus."

Continuant leur chemin, les fantômes traversèrent le sol de la salle dans laquelle ils erraient et atterrirent dans les toilettes des garçons.

"Ils sont là !" S'exclama sans le croire le Moine Gras. Il flotta rapidement devant les deux garçons, assis sur le sol, qui passaient le temps en jouant aux dés. "Vous allez bien ? Rien de cassé ?!"

La Dame Grise plana rapidement à leurs côtés alors qu'ils se levaient.

"Vous nous avez SUPER retrouvés !" S'exclama Franky avec excitation en agitant ses bras. "On est sauvé !"

"Mais voyons," demanda la Dame Grise avec le dos droit. "Qu'est-ce que vous faites ici ?! Vous devriez être dans vos dortoirs !"

Zoro indiqua négligemment la porte.

"Elle est bloquée."

"Du coup, on était SUPER enfermé !" Mentit Franky.

La Dame Grise traversa le bout de bois et vit la chaise qui retenait la poignée de la porte. Quelqu'un avait consciemment emprisonné les deux garçons.

"Je vais prévenir les professeurs." Déclara-t-elle avant de disparaître, laissant les deux garçons au soin du Moine Gras.

"Vous n'êtes pas blessé ?! Depuis quand êtes-vous enfermés ici ? Vous savez qui vous a piégé ?"

"On ne sait SUPER pas !" Cria Franky avec de l'énergie à revendre. Cela faisait bien une heure qu'ils étaient enfermés là.

"J'ai faim." Confessa Zoro en espérant que le fantôme de Poufsouffle se taise.

Puis ils entendirent du bruit de l'autre côté de la porte. Celle-ci s'ouvrit rapidement sur la silhouette du professeur McGonagall qui n'était pas du tout contente. À côté d'elle se trouvaient les professeurs Rogue et Sinistra, un peu en retrait.

"Qu'est-ce que vous faites là ?!"

Pas le moins du monde déphasé par son ton, Zoro répéta leur explication.

"On est allé aux toilettes, et quand on a voulu sortir, la porte ne s'ouvrait plus."

Le professeur McGonagall prit une inspiration pour se calmer. Elle avait eu tellement peur en apprenant la disparition des deux garçons, tout cela pour apprendre qu'ils avaient juste été coincés dans les toilettes par un camarade.

Derrière elle, Rogue regarda la chaise qui avait bloqué les deux étudiants. Du travail de moldu, à coup sûr. Étant donné que les étudiants n'avaient pas le droit d'utiliser la magie dans les couloirs, c'était une très bonne idée.

À côté de lui, il sentait que Minerva McGonagall suait la colère, mais avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, le ventre de Zabini grogna. Et le professeur McGonagall changea immédiatement d'expression.

Ces pauvres petits n'y étaient pour rien. Cela faisait plus d'une journée qu'ils étaient enfermés dans cette salle sans nourriture et sans coussin pour s'asseoir ni rien pour jouer. Elle allait devoir rechercher celui qui leur avait fait subir ça et le punir justement. Mais, en attendant, elle devait prendre soin de ces petits.

"Allez, venez, on va vous donner quelque chose à manger."

Le professeur McGonagall sortit des toilettes, suivit par les autres professeurs, les deux pirates et les fantômes de Poufsouffle et de Serdaigle.


"Il est totalement inadmissible que nous ayons retrouvé deux de vos camarades enfermés dans les toilettes !" Rugit le professeur McGonagall en parlant à ses lionceaux réunis dans la salle commune. "J'espère qu'il ne s'agit pas l'un d'entre vous, sinon j'en mourrais de honte ! Je ne veux plus jamais revoir ça, ai-je bien été claire ?"

Les Gryffondors hochèrent leurs têtes prudemment. Cela suffit à calmer leur Directrice qui les laissa s'installer pour manger.

"Bien, les cours reprendront normalement cette après-midi. Je compte sur vous pour veiller sur vos petits camarades et nous informer s'il y a quoi que ce soit. Si nous ne sommes pas dans les environs, n'oubliez pas que vos Préfets sont là pour vous protéger."

Les Gryffondors acquiescèrent encore une fois et leur directrice se décida enfin à partir, sans oublier de se baisser pour passer par leur trappe.

Dès qu'elle disparut, les élèves se mirent à chahuter.

"Alors ce n'est pas un vampire ?" Faillit pleurer Seamus en se rappelant de la discussion qu'ils menaient avec Draco avant que la directrice ne vienne les interrompre. "Notre superbe déduction serait fausse ?"

"Repose en paix, petit vampire." Pria George avec les mains jointes.

"C'est dommage, j'espérais qu'il partagerait quelques recettes culinaires avec nous." Avoua Fred. "On aurait pu les adapter avec du cochon. Maman aurait été contente."

"Le fantôme qui a été pétrifié," réfléchit Dean, "vous croyez que c'est Mimi Geignarde ? Il ne doit pas y avoir douze revenants qui hantent les toilettes des filles."

"Qu'est-ce que tu en sais ?" Coupa Lee. "C'est peut-être un endroit charmant. Regarde, les filles passent leur temps à y aller."

"Et en groupe en plus !" Ajouta Fred. "Peut-être qu'elles organisent des fêtes là-bas !"

"Vous croyez que je peux ériger une tombe en l'honneur de notre vampire ?" Demanda Seamus en tripotant les pommes de terre disposées dans son assiette. "Ça m'aiderait à faire mon deuil."

"On pourra même lui faire une cérémonie si tu veux." Proposa Dean en posant une main réconfortante sur son épaule. "Et on invitera Mimi quand elle ira mieux. Elle pourra pleurer avec toi."

Seamus souffla bruyamment dans un mouchoir avant d'essuyer une fausse larme.

"Merci."

"En attendant," reprit Sanji, "il faudrait trouver l'entrée de la chambre des secrets. Vous auriez une idée ?"

Son regard se posa principalement sur Fred et George qui s'étaient fait une mission de parcourir chaque centimètre carré du château. Malheureusement, les jumeaux n'avaient rien à proposer.

"Personnellement, j'aurais une préférence pour les donjons." Lança Lee en s'essuyant la bouche avec une serviette. "C'est à côté du dortoir des Serpentards et l'héritier aurait dû être envoyé là-bas. Serpentard n'allait pas l'obliger à traverser la moitié du château à chaque fois qu'il voulait aller dans la chambre, si ?"

Sanji devait avouer qu'il s'agissait d'une bonne idée.

"Très bien." Chuchota-t-il. "Ce soir, on inspecte les donjons."


Chopper et Usopp tirèrent partis de leurs leçons de l'après-midi pour prendre des nouvelles de leurs amis. Sanji en profita pour leur apprendre le sort qu'avaient subi Merry et Antidote. Ils allaient devoir trouver une nouvelle façon de s'envoyer des messages car leur équipage ne possédait plus de hiboux. Mais il ne put malheureusement pas les informer sur la nature du monstre de Serpentard car leur professeur réclama le silence. Lockhart pouvait être si insupportable par moment.

"Mes chers élèves ! Je suis heureux de vous voir ! J'ai d'excellentes nouvelles pour vous."

Il s'assit de façon théâtrale sur le rebord de son bureau, essayant d'avoir l'air classe tout en mettant son plus beau profil en avant.

"L'héritier de Serpentard a enfin été appréhendé."

Des chuchotements s'élevèrent immédiatement, mais le professeur Lockhart les fit taire d'un claquement doigt.

"Comme je le soupçonnais depuis longtemps déjà, il s'agissait de Rubeus Hagrid, le gardien de chasse. Ce pauvre homme ne savait plus quoi faire pour attirer l'attention. Il pensait qu'en ouvrant la chambre des secrets pendant ma présence à Poudlard, il pourrait devenir célèbre. Malheureusement, il m'avait sous-estimé."

Lockhart semblait parti pour un très long monologue flattant sa personne quand la main de Seamus se leva. Dans un élan de gentillesse, Lockhart lui donna la parole.

"Il a avoué ?" Interrogea le lionceau.

Le sourire de Lockhart se flétrit un instant puis reprit sa place.

"Non, pas encore. Mais cela ne saurait plus tarder. Il vient d'être emmené à Azkaban."

Une autre main se leva, cette fois-ci celle de Dean.

"Et la bête ?"

Lockhart avala sa salive avec une fine grimace.

"Elle est condamnée dans la chambre des secrets. Plus personne ne pourra la libérer."

"Il ne peut pas y avoir un autre héritier ?" S'étonna Dean, pour l'une des premières fois intéressé par le cours du professeur Lockhart. Surtout s'il parvenait à lui faire parler d'autre chose que de lui même pendant l'heure.

Le sourire de Lockhart se crispa.

"L'important, c'est que le responsable ait été arrêté. Et comme le conseil d'administration ne vous oublie pas, ils ont également suspendu le directeur Dumbledore qui a laissé tous ces incidents arriver. Ils vont vous trouver un nouveau Directeur plus compétent. Bien sûr, je suis beaucoup trop pris par l'écriture de mes livres et les divers devoirs qui incombent à la célébrité pour pouvoir remplir cette tâche supplémentaire. Autrement, vous pouvez être sûr que j'aurais déjà été nommé. Mais il faut parfois laisser leur chance à de nouvelles personnes, je ne peux pas faire tourner le monde entier tout seul, malgré mes très nombreuses qualités."

Les garçons roulèrent des yeux devant l'étalage apparent de stupidités, mais les filles applaudirent avec admiration.

"Dumbledore est parti ?" Répéta Usopp étonné.

"C'est comme un capitaine qui abandonne son navire." Fronça des sourcils Luffy. Il n'aimait pas ce genre de personne.

"Non Harry." Corrigea Sanji. "Dumbledore ne peut pas décider s'il va rester. Il est comme un maire. Il est à une place importante où il prend des décisions, mais d'autres personnes peuvent lui retirer son titre."

Le chapeau de paille lâcha un 'Oh' de compréhension.

"Mais, plus important." Continua le professeur Lockhart en demandant le silence avec ses mains. "La dernière fois, l'un ou l'une d'entre vous a, semble-t-il, embarqué le journal d'une de mes fans avec elle. Il s'agit d'un petit livre noir usagé. J'apprécierais qu'il me soit rendu."

Le professeur regarda les différentes expressions de ses élèves, cherchant celle qui revêtirait une grimace coupable.

"Ce genre d'erreur peut arriver." Continua le professeur avec une douce voix. "Je ne lui en veux pas. Je souhaiterais juste revoir mon journal."

Il passa dans les rangs, regardant chaque élève avec attention pour voir s'il n'avait pas quelque chose à lui donner, mais personne ne s'exécuta.

Ron, par contre, était noir de colère.

"Je lui laisse une dernière chance." Reprit le professeur Lockhart. "Il ou elle devra le déposer sur mon bureau avant de partir. Et faites attention à ne pas oublier. Maintenant, reprenons le cours. Je crois qu'on en était resté à ma victoire contre un crabe de feu géant..."


Personne. Personne ne lui avait rendu son journal. Lockhart n'était vraiment pas content. Il lui avait laissé du temps. Il lui avait permis de garder l'anonymat. Il l'aurait même autorisé à retourner le chercher dans sa chambre, mais le voleur de son journal ne le lui avait pas rendu. Lockhart allait devoir prendre des mesures exceptionnelles.

"Vous ne sortirez pas de cette pièce tant que je n'aurais pas revu mon journal."

"Mais monsieur !" S'exclama un élève de Poufsouffle. "On ne l'a pas votre journal."

"C'est ce qu'on va voir." Déclara le professeur Lockhart. "Videz tous vos sacs sur votre bureau."

"C'est une perte de temps." Assura Seamus en s'exécutant. "Si quelqu'un a le livre, il ne se promènera pas avec. Et il ne viendrait surtout pas à son cours avec."

Le professeur attaqua les premiers rangs, fouillant leurs manuels et regardant dans leurs sacs. Les pirates étant au premier et deuxième rang passèrent dans les premiers. Lockhart put faire de gros yeux sur le contenu du sac de Luffy qui n'était pas orthodoxe.

"Que fais-tu avec tous ces cailloux ?"

"C'est pour jouer !" Assura le chapeau de paille.

Lockhart souleva un rouleau à pâtisserie qui traînait dedans.

"Et tu as des livres aussi ?"

Luffy sortit fièrement son cahier de coloriage. Dans un coin, un paquet de feutres abîmés dépassaient.

"Je vois."

Le bulletin d'Harry Potter devenait soudainement plus compréhensible.

Lockhart passa alors au suivant, Sanji et regarda chacun de ses livres.

"Dean." Chuchota Seamus en tapant son épaule. "Tu ne trouves pas que Ron à l'air coupable ?"

Assis au dernier rang, le rouquin inspectait toute la salle de classe.

Effrayé à l'idée que quelqu'un voie son cahier, Ron l'avait caché dans son sac. Le seul endroit qu'il avait toujours sur lui. Mais maintenant, il voyait Lockhart approcher, cherchant son journal. Et il ne pouvait pas laisser découvrir qu'il le possédait. Il devait le cacher avant que son tour n'arrive. À bout d'idée, et complètement paniqué, il fit glisser le journal sous la chaise de la personne devant lui, priant pour que personne ne le voie.

Malheureusement, c'était sans compter sur Dean et Seamus qui voulaient l'aider, pensant que le rouquin avait effectivement emporté le livre maudit par mégarde un jour et ne trouvait pas le courage de le rendre.

"Je m'en occupe." Assura Seamus en sortant des rangs discrètement. Il alla jusqu'à la rangée devant Ron, se baissa et ramassa le cahier en faisant un clin d'oeil complice au rouquin. Puis, innocemment, il remonta toute la classe et s'accroupit devant le bureau du professeur avant de l'appeler.

"Monsieur ! J'ai retrouvé votre journal !" Assura-t-il en se relevant et en agitant le petit livre noir. "Il était tombé par terre et avait glissé sous votre bureau ! Je crois qu'un élève a dû maladroitement donner un coup de pied dedans pendant qu'il était absorbé par l'une de vos conversations d'après cours. Heureusement, un morceau de la couverture dépassait."

Le professeur retourna à son bureau avec deux enjambées rapides et reprit le livre des mains de son élève.

"Oui, tu as raison, c'est bien lui. Quelle étrange façon de me le rendre ! Vous auriez pu le poser sur mon bureau plutôt que de le cacher en dessous."

"Non monsieur –" Voulut rectifier Seamus, mais le professeur le coupa.

"Merci jeune homme. Vous pouvez retourner à votre place. Maintenant que cette affaire est résolue, je vais pouvoir vous emmener à votre prochain cours. Allons, dépêchez-vous de ranger vos affaires !"

"Il n'a pas du tout écouté ma version des faits." Se plaignit Seamus.

"Il ne le fait jamais." Le rassura Dean avec une tape sur le dos.


Étrangement, alors que Seamus lui avait rendu service, Ron évitait toujours autant ses camarades de chambre. Pourtant, Dean et Seamus essayaient le plus possible de se rapprocher de lui. Mais rien n'y faisait. Sanji était concentré sur sa recherche de la chambre des secrets et emmenait chaque soir Harry avec lui. Les jumeaux leur avaient prêté leur carte du Maraudeur et s'assuraient que personne ne remarque l'absence des pirates.

Du côté des Serpentards, Rogue devenait fou avec Blaise Zabini. Il avait croisé trois fois le jeune homme se promenant tout seul dans les couloirs après les cours. D'après lui, ses camarades ne parvenaient pas à le suivre et passaient leur temps à se perdre. Pour la première fois, Rogue remerciait le Choixpeau d'avoir envoyé Ginny Weasley dans sa maison. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais réalisé l'incroyable travail qu'elle effectuait. Moins de deux jours sans elle et Zabini le rendait fou. Rogue avait dû passer un message auprès des professeurs de faire extrêmement attention à ce que Blaise Zabini ne s'écarte pas du rang pendant les trajets et rentre dans le bon dortoir. Parfois, Rogue se demandait comment le garçon avait pu finir dans sa maison. Ne fallait-il pas être rusé pour y rentrer ? Il semblait pourtant manquer des neurones basiques au fils de Rose. Et du bon sens. Combien de pas devait-il faire dans un placard avant de l'identifier comme tel ?

Bref, Rogue était épuisé. Et il devait encore faire des tournées de nuit pour s'assurer que les couloirs étaient calmes. Par chance, le jour, il pouvait se venger sur les élèves.


Bien que Luffy semblait avoir une très large idée de ce à quoi devait ressembler l'entrée de la chambre des secrets, il n'avait pas la moindre idée sur le moyen de l'ouvrir. Sanji passait donc son temps à inspecter chaque pierre de chaque mur et chaque carreau du sol pendant que Luffy se faisait le plaisir de toucher à tout. Il bougeait tous les tableaux, tirait sur tous les chandeliers, jouait avec toutes les armures et suivait la piste de tous les insectes qui se détachaient dans la nuit.

Normalement, depuis le temps, Sanji pensait qu'ils auraient déjà dû trouver plus ou moins accidentellement l'entrée de la chambre, mais ils n'avaient toujours aucune piste. Qui savait combien de temps l'héritier avait dut la chercher ? Peut-être avait-il reçu un plan d'un de ses ancêtres pour lui indiquer l'emplacement et le code pour y accéder. S'il fallait formuler une phrase aussi excentrique que 'Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises', ils n'allaient pas y arriver.

Il allait falloir trouver une autre méthode.

Ce soir-là, Sanji laissa son capitaine dormir alors qu'il réfléchissait à la fenêtre. Plutôt que de chercher l'entrée de la chambre, il devait forcer l'héritier à se dévoiler. Si le basilic parlait, Luffy pouvait remonter la piste de sa voix. Le plus simple aurait été d'utiliser un coq comme appât. Puisque le Basilic redoutait son cri, l'héritier allait devoir venir le tuer lui-même. Seulement, Sanji ne pouvait pas faire apparaître un coq de nulle part. Le seul animal qu'il savait faire apparaître étaient les serpents.

Sauf que personne ne le savait. Sanji avait finalement un plan. Il allait faire circuler la rumeur qu'il s'entraînait à faire apparaître des coqs et que ces dernières tentatives étaient plutôt réussites. Il avait un excellent mobile : l'offrir en dîner à Harry. L'appétit monstrueux du petit pirate avait déjà fait le tour d'une bonne partie de l'école. Il ne restait plus qu'à espérer que la rumeur se répande suffisamment, mais pour cela, Sanji comptait sur les jumeaux Weasley. Ils avaient un excellent réseau pour le sujet.

Sanji devait maintenant trouver une stratégie pour vaincre le Basilic. Il avait plusieurs sorts en réserve, mais il devait assurer la sécurité de Luffy. Il lui avait bien expliqué, à lui et aux autres, que s'ils craignaient que le monstre soit parmi eux, ils devaient immédiatement fermer les yeux ou fixer un miroir. Une fois pétrifiée, la bête ne leur fera plus rien. Du moins, c'était le cas jusqu'à maintenant.

Heureux d'avoir trouvé une solution, Sanji ferma la fenêtre de leur chambre et se coucha dans son lit, s'assoupissant relativement vite.


Enfin ! Il avait semblé à Ron que Sanji était resté éveillé une éternité. Il avait à plusieurs reprises failli s'endormir, mais sa résolution l'avait maintenu éveillé. L'horloge tournait et il devait se dépêcher.

Silencieusement, Ron se leva de son lit et s'approcha de celui Luffy. Il le secoua doucement, ignorant ses babillages sur un buffet géant tout en craignant que son bruit ne réveille Draco.

"Allez..." Chuchota très légèrement le rouquin en secouant davantage le brun.

Finalement, sa persévérance porta ses fruits. Luffy parvint à réunir assez de conscience pour formuler une phrase parfaitement cohérente.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

Ron prit immédiatement une mine apeurée et perdue.

"Je n'arrive pas à dormir. J'ai peur, tout seul dans mon coin. Je me demandais, tu accepterais d'échanger nos lits ? Juste pour cette nuit ?"

Luffy ne bougea pas tout de suite, et Ron prit soudainement peur que le chapeau de paille refuse. Étrangement, il n'avait jamais considéré cette possibilité.

Mais un orteil de l'élastique bougea et ce fut tout le corps qui se mit en mouvement. La carcasse du capitaine pirate se traîna jusqu'au lit de Ron avant de s'affaler lourdement dessus. À peine eut-il touché le sommier de son camarade que Luffy retourna dans les bras de Morphée.

Toujours sur la pointe des pieds, Ron remit son camarade correctement dans son lit et s'assura qu'il était suffisamment enveloppé dans sa couverture pour que personne ne puisse l'identifier sans se pencher sur lui.

Ron ramassa alors son drap qu'il avait, fort heureusement, laissé traîner par terre et s'enroula dedans de la même manière que Luffy avant de s'allonger dans son lit.

Il attendit encore un peu, pour s'assurer que l'élastique était bien retourné dormir à poing fermé, avant de se lever de nouveau, la couverture sur sa tête et les chaussons de Luffy au pied.

Ravalant sa salive et respirant profondément pour se donner du courage, il fit semblant de tomber juste assez dans le lit de Draco pour le réveiller.

Ce dernier, étonné par le coup brusque, se frotta les yeux.

"Harry ?"

Le plus dur quand on retrouve son corps d'enfant est de devoir supporter les longues heures de sommeil qui venaient avec. Sanji était habitué à faire des nuits blanches et des journées de plus de trente heures pleines de combats, mais pas son nouveau corps. Le corps d'enfant dans lequel il était coincé hurlait à cause des nuits passées à fouiller les couloirs plutôt que de dormir. Ses paupières étaient lourdes et il avait du mal à les maintenir ouvertes, mais une silhouette, qui semblait venir du lit de Luffy, se promenait debout dans leur chambre.

"Harry ?"

La silhouette s'éloigna et sortit. Immédiatement, Sanji se releva, aussi vite que son corps d'enfant, épuisé, le lui permettait. Il jeta un coup d'oeil au lit de Luffy.

Vide.

"Harry !" Rappela Sanji en enfilant ses chaussons avant de courir dehors. Il eut juste le temps de voir ce qui lui semblait être la silhouette de son ami passer la trappe du dortoir.

Jurant, il descendit en courant l'escalier des garçons et fila hors du dortoir.

Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Luffy faisait une crise de somnambulisme ? Il était manipulé ?

Peu importait au fond, Sanji devait le retrouver avant que l'héritier de Serpentard ne le fasse.

"Harry !" Appela Sanji une fois dehors. Il vit du coin de l'oeil quelque chose bouger et identifia le drap dans lequel son capitaine s'était enroulé.

"Reviens ! Harry ! Réveille-toi !"

Mais l'élastique continuait sa route de plus en plus rapidement. Sanji dut se mettre à courir pour espérer le rattraper.

Ron n'était pas un grand sportif, mais il sentait que c'était la course de sa vie. Le point de rendez-vous n'était pas très loin, et il avait pris de l'avance grâce aux escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, mais Draco avait très rapidement rattrapé cette avance. Ron gonfla son torse, emplissant ses poumons de plus d'air qu'ils ne pouvaient en contenir, et fit un sprint final vers la ligne d'arrivée. Si tout se passait comme prévu, Draco ne serait pas là le lendemain matin pour tout expliquer. Draco emporterait le mystère de cette nuit dans sa tombe.

"Harry !"

La voix résonna à quelques centimètres des oreilles de Ron qui trébucha en fermant ses yeux avec force. Mais il ne sentit jamais le corps de Draco, qui avait glissé sur son drap, tomber sur lui.

Soudain, comme une évidence, Ron se releva. Gardant ses yeux fermés, il tendit sa main jusqu'à ce qu'une autre, presque aussi froide que la sienne, ne l'entoure. Sans jamais ouvrir les yeux, il suivit les pas de celui qui le guidait.


Quelques secondes plus tôt

Pourquoi ? Pourquoi Luffy s'était-il mis à courir ? Il ne dormait pas ? Et il avait semblé à Sanji que son capitaine l'avait attendu. Pourquoi ? Il l'avait finalement entendu ? Alors pourquoi courir ?

"Harry !"

L'élastique n'était qu'à quelques centimètres. Sanji n'avait qu'à agripper son drap. Mais au moment où il s'apprêtait à le faire, il marcha sur un bout de la couverture du chapeau de paille et tomba à la renverse. Il eu juste le temps de tourner la tête vers les vitraux du couloir et de croiser deux orbes jaunes luisants.


Voilà une des principale raison pour laquelle il ne fallait pas le lire la nuit. Maintenant, qui vient me tenir compagnie ? Je trouve que ma chambre est vraiment sombre... Je vais plutôt dormir demain...

Laissez des reviews pour me dire ce que vous en avez pensé ! Et pour me dire que vous êtes passés ! Ça faisait plaisir de vous voir ! Revenez vite ! Je ferais une promo sur... le nombre de mot ? Bref, surtout n'hésitez pas à laisser un commentaire ! Je ne vous mordrais pas, promis ! Au contraire, on pourras s'associer pour lutter contre le monstre de Serpentard ! On vendra chèrement notre peau nous aussi !

Bye !