Salut à tous ! Voilà la fin du tome 2 ! Désolé qu'il ait mis du temps à sortir, j'ai eu beaucoup de mal pour la scène avec le serpent, elle ne me plaisait pas, puis j'ai eu du mal à l'écrire... Bref, j'ai envie de passer au tome suivant alors il faudra faire avec ce chapitre ! J'aurais l'occasion de me rattraper (j'espère !) dans les tomes suivants ! En fait, j'avais surtout envie d'écrire les tome 1 et 4 qui m'avait beaucoup inspirés quand j'ai commencé à écrire cette histoire, ce qui explique que ce tome 2 ait été... expédié incroyablement vite. Je me suis quand même bien amusée, et j'espère qu'il vous a plût ! Je ne pourrais jamais vous remercier assez pour vos sublimes reviews qui m'ont fait beaucoup plaisir, merci !

Bonne lecture


"IL SUFFIT !" Rugit Tom Jedusor par-dessus le vacarme ambiant, attirant l'attention de tous les pirates. "Puisqu'aucun de vous n'est venu me supplier pour obtenir rédemption, vous périrez tous." Il se tourna brutalement vers le visage en pierre et siffla. "Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard."

Le menton de la statue se mit à craquer et la bouche en pierre s'ouvrit, dévoilant un gigantesque tunnel noir.

"C'était là qu'il se cachait !" Sourit joyeusement Luffy, debout devant l'entrée qui l'englobait.

"Il arrive !" Hurla Usopp en se jetant sur son capitaine. "FERMEZ LES YEUX !"

"Mais je veux voir !" Gémit l'élastique.

"Non." Refusa catégoriquement Usopp en maintenant de force ses mains sur les yeux du chapeau de paille. "Un seul regard et tu seras mort ! Plus d'écharpe en peau de serpent !"

La deuxième partie choqua son capitaine qui cessa de se débattre. Usopp avait des arguments convaincants.

Un bruit sourd résonna dans l'antre, indiquant que le Basilic était en chemin.

"Que tout le monde ferme les yeux !" Ordonna Luffy en tournant sa tête vers l'emplacement où se trouvaient ses amis. "Et court ! On se disperse !" Son écharpe en peau de serpent était en jeu !

Les yeux fermés, ses amis obéirent. Il fallait divertir la bête assez longtemps pour pouvoir faire ami-ami avec elle sans être obligé de la tuer pour se défendre.

"Je m'en occupe !" Déclara Franky en regardant ses amis s'éparpiller. "On va voir si ses pupilles survivent au lance-clé-à-molette de ma confection."

Tom pouvait enfin sourire. Il avait réussi à attirer l'attention du groupe, et principalement, d'Harry Potter. Et maintenant, il allait pouvoir admirer leurs corps tomber, sans vie, sur le sol.

Le Basilic glissa sur le carrelage de la salle, s'extirpant lentement de son repère, attendant les ordres.

"Tue-les tous." Siffla Tom.

Le serpent siffla de toute ses forces, terrifiant Chopper, et se jeta sur la cible la plus proche.

Franky.

Debout devant l'autel, celui-ci leva la machine qu'il venait juste de concevoir et visa l'un des yeux de la bête.

"Voyons de quoi tu es fait, mon gros !"

Puis tira.

Le Basilic reçut l'attaque en plein œil et fut projeté en arrière, hurlant.

"Touché !" Sourit Franky avant de se retourner. "C'était ma seule munition !" Et de prendre ses jambes à son cou.

"Comment a-t-il pu ?!" Siffla Tom entre ses dents. "Comment a-t-il eu pu viser si bien sans regarder ?! Même des lunettes de soleil ne peuvent le protéger des yeux du Basilic !"

"Des lunettes de soleil, non." Confirma Franky en courant. "Mais des lunettes infrarouges, si !"

Le Basilic se remit de sa blessure et s'agita, énervé. Il lui manquait peut-être un œil, mais il en possédait un deuxième.

"Même s'il ne pouvait plus vous voir, il pourrait toujours vous sentir et vous entendre !" Prévint Tom avec irritation.

Usopp sentit quelque chose de froid à ses pieds. Il n'y avait pas vraiment prêté attention, mais en dehors du chemin principal, la pièce était couverte d'une fine particule d'eau. Il leur était impossible de se déplacer sans des clapotements retentissants.

Apeuré par le rugissement du Basilic et par le bruit d'un tube monumental tombant dans l'eau non loin de lui, Usopp perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse en piétinant sur place, surmontant Luffy, dont il tenait les paupières closes, de quelques centimètres et menaçant de l'emmener dans sa chute.

Le Basilic tourna sa tête à moitié aveuglée vers son angle mort, là où il avait entendu les clapotis de l'eau. Il y trouva deux belles prises, perdues.

Sans en attendre plus, il ouvrit grand sa mâchoire dégoulinante de poison et se jeta sur eux en rugissant.

"Bruyants personnages." Ricana Tom.

Le coeur d'Usopp s'arrêta dans sa poitrine. Il voulait partir en courant pour sa vie, mais Luffy refusait de bouger pour une raison obscure.

L'élastique, les yeux fermés, était concentré sur des clapotis qui approchaient rapidement. Il s'accroupit et joignit ses mains juste à temps pour qu'un pied vienne s'y loger. Soulevant de toutes ses forces, Luffy se releva, emportant un poids supplémentaire avec lui dans le mouvement.

Usopp pouvait le sentir. Le souffle chaud et écœurant de la bête. Elle était juste là. Usopp s'avança, reculant une jambe pour déséquilibrer Luffy et le forcer à courir quand quelque chose s'écrasa sur sa tête et disparu aussi vite qu'elle était arrivée. Déstabilisé, le tireur glissa sur le carrelage trempé.

Zoro avait sauté. Suivant le son du Basilic, il l'avait localisé, puis avait couru vers ses amis pour obtenir l'élan nécessaire pour sauter sur la bête.

"Vultus."

Tom perdit toutes ses couleurs en regardant Zoro dégainer un sabre du néant. En un coup, il pouvait décapiter la bête.

"Ne le tue pas !" Demanda son capitaine, les yeux fermés, en se retournant avant de tomber sur le sol glacé, écrasé par son tireur.

"Bien, capitaine."

Zoro changea sa prise sur son sabre pour le soulever au-dessus de sa tête et le planta dans le deuxième œil de l'animal.

Le Basilic se recula vivement, rugissant, son deuxième œil percé. Il était maintenant totalement aveugle.

"I-Il l'a fait ?" Murmura Usopp en ouvrant timidement ses yeux.

"Bien joué, Bro !" Félicita Franky en retirant ses visières.

"Yohohoho, on peut regarder ?" S'intéressa Brook, assis derrière un pilier, à l'abri des regards.

Usopp fut le premier à tenter. Il regarda le reflet du Basilic sur le sol et aperçut ses deux yeux fermés à jamais desquels coulait un long liquide noir.

"IL L'A FAIT !" Hurla à plein poumon Usopp en découvrant la merveille.

Zoro, pendu par son sabre, se remonta à la force de ses bras. Il s'installa sur le sourcil de la bête et ôta son sabre de son globe oculaire.

"Facile."

Facile ? Si Tom n'était pas qu'un souvenir, il aurait étranglé l'opportun pour son arrogance. Heureusement la lutte n'était pas finie. Le Basilic pouvait encore les tuer.

"Reprends-toi ! Ce ne sont que des gamins impuissants ! Tue-les !" Siffla l'hériter de Serpentard.

Profitant de la détresse du serpent, Usopp et Luffy s'étaient relevés. Souriant Luffy pointa la tête perdue de la bête.

"Je veux monter là-haut !"

Usopp en perdit sa mâchoire. C'était pour cette raison qu'ils avaient dû épargner la monstrueuse créature ? En même temps, avec Luffy, il fallait s'y attendre.

Usopp renonça à la logique et se déplaça avec son capitaine vers un meilleur angle de saut. Il aida ensuite l'élastique à monter sur le monstre encore vivant qui s'agitait.

Luffy sauta aussi haut qu'il le pouvait, avec l'aide d'Usopp qui l'avait propulsé, mais, arrivé sur la peau de la bête, il glissa et faillit redescendre en bas quand Zoro l'attrapa par le coude. Il l'aida à se hisser plus confortablement et ils remontèrent ensemble le serpent qui se débattait sous leurs pieds. Luffy voulait s'asseoir à la place du roi, sur le front de la bête, et commander ses déplacements.

"Mais qu'est-ce ?"

Brook regarda avec curiosité la queue du Basilic qui frétillait avec énergie à côté de lui. L'animal était trop grand pour pouvoir surveiller l'intégralité de son corps, si bien que Brook se trouvait dans une relative sécurité. Mais quel endroit était plus sûr que la queue pour un serpent aux crocs acérés ? Sur la tête bien sûr ! N'écoutant que son courage, Brook escalada l'épiderme de l'animal et trottina rejoindre son capitaine à l'avant.

Luffy sauta immédiatement sur l'emplacement qui lui semblait parfait et admira la vue. Si on omettait que le Basilic ne cessait de s'agiter, l'endroit était plutôt confortable.

"LE BASILIC N'EST PAS UNE MONTURE !" Hurla, dans son coin, Tom. Il ne supportait plus ces infâmes gamins. "Éjecte-les ! Écrase-les !"

Malheureusement, la bête ne pouvait rien faire. Les pirates étaient bien accrochés.

Craquant, Tom décida enfin d'utiliser sa carte secrète. Il se tourna vers Lockhart et tonna.

"Lève-toi et débarrasse-moi de ces indésirables."

Le corps de Lockhart fut parcouru par un frisson et ses yeux bleus s'ouvrirent sur le monde, sans vie. Il se leva, saisit sa baguette dans sa poche et visa Luffy.

"Avada Kedavra."

Le Basilic leva la tête, dans une vaine tentative de déloger ses cavaliers, sauvant Luffy d'une mort certaine en recevant lui-même le sortilège impardonnable.

Son coeur cessa de battre instantanément et il s'écroula sous son propre poids, mort.

Tom resta sans voix.

"Chaussette ?" S'étonna Luffy en tapant sur sa monture inerte. "Chaussette ?"

Brook tapota le sourcil de la bête, mais n'obtint aucune réaction.

Luffy posa sa main à plat sur le serpent et se concentra pour ressentir la vie à travers elle. Mais il n'y avait plus rien. Le Basilic était parti.

"Chaussette."

Luffy se leva et s'éloigna doucement de son fauteuil. Il glissa sur le bord du serpent jusqu'à atteindre le sol et se tourna vers Tom.

"Qu'est-ce que vous avez fait à Chaussette ?"

Tom, dont le coeur se serait déjà arrêté devant tant d'horreur s'il n'avait pas été qu'un simple souvenir, tenta de garder un visage impassible.

"Ne t'en fais pas Potter, tu vas bientôt le rejoindre."

Le souvenir se tourna vers Lockhart qui ne bougeait plus. Ce professeur n'était vraiment pas vaillant. Même quand il s'agissait d'obéir à des ordres magiques, il réussissait à se rater. Mais comment avait-il pu échouer dans sa mission au point de tuer la plus grande menace de ses ennemis au lieu de les abattre ?! À quel point était-il incompétent ?! Il venait de se débarrasser de la plus grande puissance de Tom ! Maintenant, il n'avait plus que ce professeur bon-à-rien !

"Tue-les bon sang !"

Et en plus, il fallait le tanner pour qu'il fasse son travail !

Lockhart leva à nouveau à sa baguette et cibla Luffy. Puis ses lèvres se mirent à bouger.

"Impossible, je suis trop fatigué."

Et il abaissa sa main.

Jedusor resta coi d'étonnement. Nul ne pouvait lui désobéir dans la position de Lockhart. Et certainement pas un sorcier de bas étage comme lui.

"Je me fiche de ta fatigue !" S'énerva le souvenir en tapant du pied. "Tue ces intrus même si tu dois mourir avec !"

Lockhart envoya un regard las au souvenir avant de se retourner vers Harry et de lever sa baguette.

"Avada-"

Luffy envoya un coup de poing dans sa mâchoire, coupant le professeur avant qu'il n'ait fini de lancer son sort. Lockhart fut projeté jusqu'au mur, perdant quelques dents en route, et glissa au sol, inerte.

"C'était pour Chaussette."

Jedusor eut un hoquet de stupeur et recula instinctivement.

Harry Potter avait mis l'adulte K.O. en un coup. Harry Potter, douze ans, pas plus grand que sa ceinture, avait assommé un adulte sous son emprise avec un seul coup de poing.

Soudainement, en voyant derrière Luffy tous ses camarades s'approcher et le cadavre aveuglé du monstre de Serpentard, Jedusor compris enfin.

Harry Potter n'était pas qu'un sale mioche un peu trop chanceux. Il était son rival. Un adversaire à sa hauteur. Un ennemi qu'il devait écraser au plus vite s'il ne voulait pas se faire anéantir dès son retour. Harry Potter était bel et bien une menace.

Prenant son courage à deux mains, Jedusor se rappela qu'il n'était qu'un souvenir et qu'il n'avait rien à craindre. Il devait juste attendre. Encore un peu, et il aurait aspiré suffisamment de l'âme du petit Weasley pour prendre consistance et tuer lui-même le jeune Potter. Il lui fallait juste un peu de temps.

"Tu te crois fort parce que tes amis et toi, vous avez survécu au Basilic ?" Broda Jedusor. "Mais ce n'était qu'un simple coup de chance ! Cela ne se réitéra pas."

Luffy le regarda avec des yeux sérieux emplis de colère. Sans lui, Luffy et Chaussette auraient pu être de très bons amis. Ils n'auraient pas été obligés d'attaquer le pauvre serpent et il aurait pu sortir dehors, à l'air frais. Le pauvre avait été enfermé pendant des années dans les égouts. À sa place, Luffy serait devenu fou. Chaussette aurait dû avoir le droit de sortir dehors et de profiter du soleil comme tout le monde. Mais à cause du fou furieux debout devant lui, Chaussette n'avait jamais eu cette chance.

Luffy s'avança doucement vers le souvenir qui le regardait de haut, serrant son poing.

"Je vois que tu meurs d'envie de me frapper." Rit Jedusor en se contraignant au calme. "Malheureusement pour toi, je suis immatériel. Tu ne peux pas me toucher. Tu ne feras que me traverser."

Luffy resta silencieusement face à Jedusor. Il attendait.

"Tout ce qui apparaît peu disparaître." Commenta Franky. "Il faut juste trouver comment."

"Et j'aurais bien une petite idée." Confia Usopp en s'approchant du corps froid étendu sur le carrelage. Il s'accroupit devant Ron et empoigna le cahier qu'il maintenait serré dans ses bras. "D'après votre petite histoire, votre âme était scellée dans ce journal."

Le coeur de Jedusor manqua un battement. Il devait détourner l'attention des enfants.

"Croyez-vous vraiment que je vous aurais donné une telle information si elle était vitale ? Ignorez-vous pendant combien de temps j'ai réfléchi à mon plan pour qu'il soit parfait ? Votre remarque est une réelle insulte à mon intelligence !"

Luffy ne bougea pas d'un cheveu.

"Blaise."

Son second comprit immédiatement ce qui était attendu de lui. Il dégaina son sabre et se tourna vers Usopp qui lança rapidement le journal dans les airs.

Jedusor n'eut pas le temps de hurler d'horreur que le sabreur, avec plusieurs mouvements très vifs, avait transformé son journal en confettis dans une explosion d'encre. Un hurlement lointain se répercuta dans la Chambre alors que la projection du jeune Jedusor avait éclaté avec le cahier.

"C-C'est fini ?" Murmura Chopper, étonné.

"Yohohoho, il n'y a plus rien pour amuser notre capitaine, donc je crois bien que oui." Répondit Brook.

Effectivement, Luffy avait perdu son entrain. Chaussette était mort, toute la salle avait été inspectée à plusieurs reprises, et Chopper grelottait de froid. Il était malheureusement temps de rentrer. Plus rien de les retenait dans les égouts.

"Faut-il remonter ces deux-là ?" Demanda Zoro en pointant les deux corps étendus sur le sol.

"Je crois que Ginny serait heureuse qu'on ramène son frère." Commenta Franky. "Ce qui me fait penser, Harry, tu ne voulais pas essayer mes SUPER lunettes infrarouges ?"

Les yeux du brun se mirent à briller avec convoitise.

"Oui ! Je veux les essayer !"

"Moi aussi !" S'ajoutèrent Usopp et Chopper.

Menant derrière lui un trio des plus intéressés, Franky se dirigea vers la sortie, tout en maintenant l'excitation de son auditoire. Ils furent suivis par Zoro qui attrapa une des jambes de Ron et le traîna à sa suite, accompagné par Brook qui se sentait toujours plus en sécurité près de l'épéiste.

La troupe remonta les égouts sans trop de difficultés, Luffy tirant son écharpe géante en peau de serpent avec lui, alors que les cheveux de Ron baignaient dans la boue.

Mais lorsqu'ils parvinrent à la sortie du toboggan, ils durent s'arrêter, coincés.

"Comment remonte-t-on ?" Interrogea Usopp, ignorant le plus fortement possible les ossements qu'il écrasait.

"On pourrait courir le plus loin possible puis sauter dans le tunnel." Proposa Luffy.

"Non." Refusa Franky. "Ce ne sera jamais suffisant."

"Et si Zoro nous propulsait ?" Continua Luffy.

"Toujours pas assez." Assura le charpentier.

"On pourrait raser les fondations du bâtiment pour qu'il s'effondre et nous laisse accéder à l'extérieur." Proposa Zoro.

"TU VEUX DÉTRUIRE POUDLARD ?!" S'écria Usopp. "Et comment on survit dans ton plan ?! On meurt écrasé !"

Les yeux de Zoro brillèrent.

"Grâce à la chance." Puis il cligna des yeux, évaluant sûrement l'impossibilité de la chose. "Et puis, quitte à mourir, autant que ce soit avec classe."

"Mais je ne veux pas mourir !" Pleura Chopper.

"Écrasé n'est pas plus classe que mourir de faim !" Assura Usopp, les yeux enlarmés. "On va tous mourir ici ! Je savais que c'était une mauvaise idée."

"Voyons, si on remonte la tuyauterie, je suis sûr qu'on trouvera un passage vers l'extérieur." Assura Franky. "Les égouts doivent bien déboucher quelque part. Il faudra juste éviter de mourir noyé."

Chopper et Usopp pleurèrent encore plus fort, ignorant Luffy qui prenait la tête vers d'autres horizons.

Le petit groupe parti alors errer dans les différents canaux.


Dumbledore rentra tel un roi dans Poudlard. L'immense porte d'entrée s'ouvrit sur un de ses claquements de doigts, et il avança avec une bonne allure vers son bureau. Il avait dû partir en catastrophe et il avait oublié de sortir ses réserves de chocolat de leur cachette. Il espérait très fortement que Rogue n'ait pas profité de son absence pour se servir dans ses provisions personnelles. Une fois avoir assuré la sécurité de ses stocks, Dumbledore allait pouvoir organiser les enterrements conjoints de tous les élèves décédés. Harry Potter et tous ses copains. Il allait falloir trouver un discours de soutien et repasser leurs vieilles robes de sorcier. Un buffet serait aussi d'actualité, mais Dumbledore ne pouvait pas le faire à Poudlard. Il allait falloir louer une salle des fêtes et envoyer des invitations.

Avec un peu de chance, Minerva allait s'en occuper. Dumbledore était à peu près sûr que la vieille femme allait avoir besoin de travail pour la distraire.

"Professeur Dumbledore !"

Dumbledore se retourna et tomba face à face avec les professeurs McGonagall, Chourave, Rogue et Bibine.

"Vous êtes de retour ?" Demanda avec espoir Pomona Chourave.

Dumbledore prit soin de bien respirer pour ne pas laisser sa mélancolie vis-à-vis de ses vacances finies trop tôt ou sa peur pour ses chocolats favoris transparaître dans ses mots.

"Les membres du conseil d'administration m'ont écrit pour me demander de revenir rapidement, et ont retiré leur suspension, donc, je peux vous affirmer que oui."

Les enseignants montrèrent tous différents degrés de soulagements, dépendamment de leur personnalité démonstrative.

"Suivez-nous, Albus," entraîna le professeur McGonagall, "nous avons retrouvé Draco Malfoy pétrifié sur le terrain de Quidditch."

Dumbledore envoya un regard suspicieux au professeur Rogue, essayant de détecter la moindre trace de chocolat sur ses joues ou un éclat coupable dans le regard. Ne trouvant ni l'un, ni l'autre, Dumbledore se fit une raison et suivit le professeur McGonagall, laissant couler une larme imaginaire sur sa joue à l'idée d'être encore éloigné de ses chers petits chocolats.


La petite troupe de pirate avançait à bon allure, montant par moment, pour redescendre ensuite, alternant plafond suffisamment haut pour que Luffy monte sur les épaules de Zoro, et plafond si bas que toute la troupe devait se mettre à ramper. À un moment, Ron menaça même de se réveiller, mais Zoro prit brutalement une marche. Le crâne de Ron frappa durement sur une plaque, et il ne bougea plus du tout. Usopp était fatigué, ses vêtements trempés jusqu'à sa poitrine à cause des niveaux d'eau qui variait, et terrifié par les rats qui apparaissaient par moment. Brook courait avec joie, poursuivi par certains d'entre eux qui l'auraient bien pris comme dîner.

"Ils veulent de moi ! Ils veulent de moi !"

Puis regretta le bon vieux temps où il n'était qu'un tas d'os.

"Ils veulent de moi !" Hurla-t-il alors avec désespoir, refusant de finir en ragout.

Finalement, ce fut Zoro qui le sauva en tranchant tous les petits rongeurs.

"Merci Blaise." Lâcha Brook à bout de souffle.

Zoro l'ignora et reprit sa marche, rapidement rattrapé par l'ancien squelette qui ne voulait pas être tout seul.

"Voie sans issue !" Cria Franky en regardant la chute d'eau qu'ils avaient atteint. "Demi-tour !"

En grognant partiellement, les petits pirates firent demi-tour.

Montée. Descente. Montée. Montée. Nage. Luffy se noie. Montée. Chopper glisse. À droite. Nid de rat. Montée. Virage à gauche. Voie sans issue.

"Demi-tour !" Ordonna Franky.

Dans les tunnels, il n'y avait aucun moyen de mesurer le temps qui passait. Cela faisait peut-être des heures que les pirates vagabondaient dans les canalisations humides et sombres de Poudlard. Plus petit que les autres, Chopper était épuisé.

"On peut faire une pause ?" Quémanda-t-il, à bout de force.

Franky jeta un regard peiné au cadet de la bande.

"On marche depuis un moment, on peut faire un petit arrêt."

Luffy fit une moue, près à refuser - il voulait continuer à explorer- mais fut convaincu par Brook.

"Yohohoho, je pourrais vous chanter une petite chanson, pour vous motiver !"

"Une chanson !" Brailla Luffy, plein d'énergie.

Brook décrocha le collier qui pendait à son cou et fit glisser le petit violon qui le décorait. Il prit le pendentif dans sa main, puis sortit sa baguette magique.

"Adolescit."

Le violon grandit jusqu'à atteindre une taille respectable, accompagné d'un archet que Brook saisit. Puis il se mit à jouer pour la plus grande joie du groupe. Luffy écouta patiemment les yeux fermés l'air jusqu'à reconnaître la chanson. Quand il la reconnut, il ouvrit grand ses paupières et se mit à chanter et à danser sur le morceau.

Chopper, assit sur le sol froid et humide, repris encore un peu son souffle, regardant joyeusement son capitaine s'amuser, jusqu'à trouver la force de le rejoindre. Il se mit à chanter à plein poumon quand le bras d'Usopp se posa sur ses épaules. Les trois deuxième années hurlaient et bougeaient, laissant seulement Zoro et Franky se reposer réellement sur le côté.

Le temps s'écoula encore, sans donner le moindre indice sur sa quantité. Tant que le ventre de Luffy ne réclamait pas d'attention, l'équipage ne bougerait probablement pas. Les garçons s'amusaient bien trop et rien ne pressait Zoro ni Franky. Ils étaient bien mieux lotis dans les égouts qu'en étant forcés d'écouter de vieux sorciers grisonnants qui leur faisaient la leçon.

Pourtant, il allait falloir repartir. Sous terre, il n'y avait rien à manger, hormis les rats, ni rien à boire. Enfin, pour des personnes saines d'esprit. Chopper ne les laisserait sûrement jamais boire l'eau croupissante dans laquelle ils pataugeaient. Et Luffy préférait sûrement les plats bien préparés des cuisiniers de Poudlard à des rats crus.

Zoro regarda ses camarades s'amuser gaiement dans leur partie du tunnel et se flatta d'être là pour montrer aux autres la marche à suivre. S'il n'avait pas été là, les autres seraient encore perdus dans les égouts, ignorant que faire. Et ils auraient probablement été condamnés à errer pour l'éternité. Vraiment, que feraient-ils sans lui ?

Soudainement, Zoro tourna la tête vers la chute d'eau, l'esprit titillé. Quelque chose n'allait pas. Il attrapa silencieusement son sabre et focalisa son attention sur la surface de l'eau en contrebas. Quelque chose arrivait. Des remous perturbaient l'eau. Zoro plissa ses yeux, attirant l'attention de Franky qui cessa de triturer sa supposée montre.

"Il y a quelque chose en bas ?"

Il se pencha à son tour, juste à temps pour apercevoir des têtes mi-humaines mi-poissons apparaître. Derrière eux, des cheveux flottaient, comme des masses indistinctes d'algues.

"Nous avons de la compagnie." Se contenta de répondre Zoro sans lâcher son sabre.

Les êtres en contrebas levèrent leurs yeux jaunes vers les pirates, rejoints par plus de membres de leur espèce.

"Ils peuvent monter jusqu'à nous ?" S'inquiéta Franky en dévisageant les nouveaux venus.

"Je ne sais pas." Avoua Zoro avant de se retourner à moitié. "Oï, nous avons des visiteurs !"

Luffy, Usopp, Chopper et Brook s'arrêtèrent net.

"Des visiteurs ?" Releva Luffy, fou de joie. Plus rapide qu'une tempête, il se posta aux côtés de son bras droit, sa main en visière, et regarda avec intérêt les êtres flottant plus bas.

"Ce sont des Selkies !" S'exclama Chopper, à côté. "Des êtres mi-humains, mi-poissons. J'ai toujours rêvé d'en rencontrer en vrai !"

Luffy se mit un doigt dans le nez.

"Je préfère les sirènes. Elles sont plus jolies."

En bas, les êtres de l'eau s'agitaient, poussant des cris que les humains ne pouvaient pas comprendre.

"Elles demandent pourquoi la musique s'est arrêtée." Traduisit Chopper. "J'ai lu quelque part qu'elles adoraient les chansons."

Brook rougi.

"Yohohoho, elles ont fait tout ce chemin pour m'écouter ? Je suis flatté !"

"Ces frangines ont du goût !" Approuva Franky.

"Je vais jouer un morceau en leur honneur !" Décida Brook en repositionnant son violon sur son épaule.

Il joua une petite mélodie qui fut immédiatement approuvée par les êtres de l'eau.

"Brook est le meilleur musicien après tout." Commenta Luffy, les yeux remplis de fierté.

"Yohohoho, tu es trop gentil, Harry."

"On pourrait leur demander notre chemin !" S'exclama Chopper. "Peut-être qu'elles pourraient nous ramener à l'école !"

Chopper se tourna vers les Selkies.

"On voudrait retourner à la surface, vous connaîtriez un passage ?"

Les êtres marins s'agitèrent, chahutant entre eux avant de se tourner vers les apprentis sorciers pour donner leur réponse unanime.

"Ils veulent bien nous emmener à la surface !" Traduisit Chopper. "Mais il y a un morceau sous l'eau, ils ne savent pas si on y survivrait. Environ dix fois le temps d'une chanson. Soit... " Chopper réfléchit, calculant dans sa tête. "Une heure."

Usopp devint vert. Il n'était déjà pas partant pour sauter dans la masse d'eau en contrebas dont il ne connaissait pas la profondeur. En plus, aucun retour en arrière ne serait possible. Ils ne pourraient pas remonter la chute d'eau, et ils ne savaient pas où elle débouchait. S'il y avait une grille, les pirates resteraient bloqués. En plus, Luffy ne pouvait toujours pas nager, et les êtres indéterminés qui venaient d'apparaître en bas ne paraissaient pas dignes de confiance. Surtout qu'une partie d'entre eux était armée. Et ils n'auraient aucune difficulté à les noyer. Peut-être même qu'ils faisaient semblant d'aimer la musique de Brook pour les attirer dans leur piège et se repaître de leurs cadavres. Quoi qu'il en soit, Usopp ne connaissait qu'un moyen pour s'en sortir vivant.

"Je crois que ma maladie du je-ne-peux-pas-aller-dans-cet-endroit-terrifiant est de retour…"

"On pourrait retenir notre respiration." Proposa Zoro en ignorant purement le tireur d'élite.

"Pendant une heure ?!" S'écria Chopper alors qu'Usopp s'étalait théâtralement sur Brook.

"Yohohoho, mais moi, je n'ai pas besoin de respirer !" S'écria joyeusement Brook en esquivant Usopp, le laissant tomber à la renverse. "Puisque je suis déjà mort !"

"Justement. Tu as besoin de respirer maintenant." Le coupa Usopp en se relevant, aigris, une bosse sur le front.

"Ah." Brook s'arrêta, détourna la tête, et se mit à déprimer. "J'ai besoin de respirer maintenant." Son échappatoire venait de filer. "Est-ce que ça veut dire que je suis voué à rester enfermé dans ces égouts ?"

"Non." Le réconforta Usopp. "Ça signifie juste que tu n'auras pas à sauter pour rejoindre les Selkies."

"Il va pourtant bien falloir que nous trouvions une solution." Fit remarquer Franky.

"On pourrait se suicider, se transformer en fantôme et les suivre !" Proposa Luffy, en tapant du poing dans sa main.

"HORS DE QUESTION !" L'arrêtèrent Usopp et Chopper avec véhémence.

"Je peux m'occuper de tuer tout le monde." Se proposa Zoro en dégainant une partie de son sabre. "Je le ferais proprement."

"IL EN EST HORS DE QUESTION !" Hurlèrent à nouveau Usopp et Chopper.

"Vous savez, tout le monde ne ressuscite pas en tant que fantôme !" Lâcha, à bout de force, Chopper. "Et puis, on ne pourra plus grandir. Je ne veux pas mesurer un mètre vingt pour l'éternité…"

Des tapotements dans l'eau attirèrent l'attention de l'équipage. Les Selkies avaient une idée.

"Ils disent qu'ils peuvent nous transmettre de l'air en nous embrassant."

Les pirates se tournèrent vers les êtres de l'eau, à la figure repoussante, les cheveux en bataille, les mâchoires peuplées de petites dents jaunes cassées.

"Je préfère mourir ici." Déclara Zoro.

"Je ferme les yeux, tu peux faire ça vite ?" Demanda Brook en se postant debout face au sabreur, attendant sa dernière heure.

Les Selkies s'agitèrent.

"Ils disent qu'ils connaissent un autre chemin ! Un peu plus long, mais avec des étapes à l'air libre !"

Brook sauta soudainement, esquivant la lame de Zoro qui s'écrasa juste à côté de lui, fendant plusieurs mètres de béton.

"Cela semble une excellente idée !" Remarqua-t-il élégamment.

"Pas besoin de bouche-à-bouche du coup ?" S'intéressa Usopp.

Chopper secoua sa tête.

"Non. Par contre, il faudra bien s'accrocher à eux."

Usopp plissa les yeux.

"Je ne sais pas trop si je suis intére—"

Un bras le poussa dans son dos et Usopp tomba dans la fosse avant d'avoir eu le temps de finir sa phrase.

"AAAAAAAAAH !"

"C'est parti !" Hurla gaiement Luffy après avoir précipité tout son équipage dans le gouffre.

"DEMANDE-NOUS NOTRE AVIS AVANT LA PROCHAINE FOIS !" Cria Usopp, terrifié. "EN PLUS, TU NE SAIS MÊME PAS NAGER !"

Les six étudiants et le corps inanimé de Ron furent engloutis sous les eaux où plusieurs Selkies vinrent les attraper. L'eau était froide et les doigts osseux des Selkies les saisirent avec force pour les emporter plus profondément dans l'abîme.


Usopp prit une bouffée d'air salvatrice. Il avait cru mourir. Les Selkies avaient fait des pauses bien trop brèves pendant le trajet et surestimaient les capacités des poumons humains. Usopp avait avalé plusieurs fois la tasse, abandonnant plus d'une fois l'espoir de s'en sortir vivant. Même si ses poumons tenaient le coup, la température glacée du lac, la terreur à chaque fois qu'une once de lumière lui permettait de détailler leurs sauveurs et la végétation visiblement cannibale des profondeurs auraient pu avoir raison de lui.

"Plus jamais !"

À côté de lui, les autres membres de l'équipage émergeaient les uns après les autres, attrapant la berge proche pour se hisser sur la terre.

"Yohohoho, j'ai bien cru que la mienne allait m'arracher la tête quand j'ai palpé accidentellement sa poitrine !" Rit Brook en essorant son tee-shirt.

"De l'air." Lâcha Chopper, amorphe dans l'eau.

Zoro l'attrapa et le posa sur ses épaules pour le porter hors de l'eau avec lui.

"Ma solution était bien meilleure."

"Tu veux dire, détruire Poudlard ?" S'assura Usopp en glissant sur la berge, incapable de sortir de l'eau. "C'est un point de vue."

"Ouha !" S'écria Franky en sortant sa tête de l'eau. "Il va absolument falloir que je m'installe des réservoirs d'oxygène ! Ou que j'apprenne à m'en passer."

Il nagea jusqu'à la surface et poussa sur ses bras pour sortir de l'eau.

"Merci les gars, excellent boulot ! Il va falloir qu'on vous le repaye !"

"Ils disent qu'ils veulent bien qu'on revienne jouer de la musique." Traduisit Chopper, allongé sur la terre ferme, Zoro appuyant sur son torse pour lui faire recracher toute l'eau qu'il avait avalée.

"Yohohoho, ce sera un honneur ! Surtout que les filles ici ne portent pas de vêtement."

"Sanji va être dégoûté de les avoir ratées." Commenta Usopp en tombant à la renverse dans l'herbe, le nez en premier. Il releva la tête, de la terre sur tout le visage. "Et Luffy, où est-il ?"

Franky agita sa chemise au vent avant de la remettre et de pointer vers le centre du lac.

"Il joue avec son ami le poulpe géant."

Usopp regarda son capitaine sauter dans les airs pour atterrir dans les grands tentacules violets de son ami.

"Bien sûr, où avais-je la tête ?"

Chopper recracha quelques bouchées d'eau, avant de tourner la tête vers le visage inconscient de Ron à quelques centimètres de son nez. Il cria de surprise et se releva en vitesse pour se cacher derrière Zoro.

"Mais qu'est-ce qu'il fait là ?!" Pleura-t-il.

"Un de ces trucs l'a jeté en l'air." Expliqua vaguement Zoro.

"Oh." Abandonnant immédiatement sa terreur, Chopper lâcha la jambe de son aîné, puis il jeta un bref regard circulaire. "Il va falloir prévenir les professeurs."

"Pourquoi faire ?" Demandèrent de concert Zoro et Franky.

"Ce n'est pas ce qu'on est censé faire ?" S'étonna Chopper, crédule. "Je croyais qu'il fallait leur reporter toutes les choses bizarres. C'est ce que mon père m'a dit."

"Non." Balaya Zoro. "Ils n'ont pas besoin de le savoir. Plus important, j'aimerais bien aller voir la statue de pierre de l'autre cuistot. Ce serait dommage qu'un malencontreux coup de vent le brise en mille morceaux." Sourit-il machiavéliquement, un éclat meurtrier brillant dans son regard. "Oï, Harry !"

Luffy, qui faisait une double pirouette dans les airs, tourna la tête vers son second.

"On va voir l'autre pervers, tu veux venir ?"

L'élastique retomba sur le tentacule de son ami, une main sur son chapeau.

"Oui ! J'arrive !"

Puis il se tourna vers sa monture et échangea quelques mots avec elle. Semblant comprendre ce que demandait le petit sorcier, le Calmar nagea jusqu'à la rive et y déposa Luffy avant d'agiter un de ses tentacules pour lui dire au revoir.

Luffy agita sa main pour lui répondre et les deux amis se séparèrent à regret.

Zoro attrapa la cheville de Ron, qui avait dû supporter les bouches à bouches des Selkies et le traîna derrière lui, en direction du stade.


Après avoir fait un détour par la direction opposée et marché dans une partie de la forêt interdite, l'équipage pirate parvint finalement à retrouver le stade de Quidditch qui surplombait la faune verdoyante du terrain Ouest de la propriété de Poudlard.

Tels les propriétaires des lieux, ils entrèrent dans l'enceinte et découvrirent les professeurs McGonagall, Chourave, Rogue, le directeur Dumbledore et Bibine déjà présent sur les lieux, entourant la statue de Sanji.

"Le pauvre enfant." Déplora Minerva en observant la figurine de pierre.

"Comment s'est-il retrouvé ici ?" Demanda à voix haute Bibine, plus en retrait. "Que faisait-il tout seul dans le stade ?"

"Je crois que nos réponses viennent peut-être d'arriver." Commenta Severus Rogue en fusillant du regard l'équipage pirate qui s'approchait en traînant leur serpillère rouquine.

"Messieurs Potter, Zabini, Flam, Londubat, Boot, Skelett !" Les reconnu les uns après les autres le professeur McGonagall. "Où étiez-vous passé ?! Et qu'est-il arrivé à monsieur Weasley ?!"

"On a eu un petit contretemps sur le chemin vers la classe." Balaya d'une main Zoro. "Un petit serpent et un fantôme."

"Et des difficultés à revenir à la surface." Ajouta Chopper.

"Quelle chance que nous ayons fait cette sublime rencontre avec un peuple des plus… dénudés." Rajouta Brook.

Les professeurs plissèrent leurs yeux, perdus devant les propos incohérents de leurs élèves.

Ignorant le corps enseignant, Zoro et Luffy se rapprochèrent de la forme immobilisée de Sanji.

"Voilà." Commenta Zoro, ravi. "Il est à l'apogée de son existence. Muet et immobile. Parfait. Mais je crois que je peux encore l'embellir." Il retira sa robe et la jeta sur la statue, recouvrant Sanji presque entièrement. "Encore mieux." Nota-t-il avec fierté, sous les rires de son capitaine.

"Monsieur Zabini !" Gronda le professeur Chourave. "Ne vous approchez pas de monsieur Malfoy ! Le moindre mouvement pourrait causer sa chute et sa mort !"

"Ce serait vraiment dommage." Ricana Zoro.

"Assez jeunes hommes !" Tonna Dumbledore, désireux de se faire obéir. C'était toujours réjouissant de se sentir tout puissant. Et il devait montrer à Severus que c'était lui le chef ! On ne fouinait donc pas dans ses affaires et on ne mangeait pas ses chocolats dans son dos ! "Tout le monde dans mon bureau, sauf vous, professeur Chourave. Je vous laisse emmener ce pauvre monsieur Malfoy à l'infirmerie rejoindre notre colle-"ction. Dumbledore toussa pour se reprendre. "Ses amis. Exécution."

Qu'il était bon d'être le chef.


Tout la troupe, encore mouillée et mal odorante à cause des égouts, se serra dans le bureau du directeur Dumbledore. Rogue grimaçait à cause de leur odeur, mais ne fit rien pour y remédier. Il était là pour leur enseigner les potions, pas l'hygiène. Pourtant, Merlin savait qu'ils en avaient besoin !

Dumbledore, bien installé dans son fauteuil, et plus que ravi de l'inconfort des autres, frappa dans ses mains pour attraper l'attention de toute le monde.

"Messieurs, je crois que vous nous devez des explications. Où étiez-vous passés ?"

Franky, poussé devant le bureau par ses camarades, agita la clef à molette qu'il avait dans la main.

"On est descendu visiter les tuyaux d'irrigation des robinets des toilettes des filles. Vous saviez qu'il y avait une grande salle occupée par un maniaque des serpents ?"

"Il doit aussi être sacrément pervers pour avoir choisi une telle entrée !" Nota Brook en essorant un mystérieux soutien-gorge qu'il avait dans la poche.

"Tant qu'il paye son loyer." Haussa des épaules Franky. "Parce que si ce n'est pas le cas, je serais bien intéressé par un petit atelier à l'écart—"

"Vous avez trouvé l'entrée de la Chambre des Secrets ?" S'étonna Minerva en décodant les paroles de ses élèves alors que Dumbledore tâchait de garder un visage de marbre.

Toujours faire semblant que la situation était sous contrôle et suivait son plan.

"Il semblerait." Avoua Usopp.

"On a même trouvé le Basilic qui y vivait." Ajouta Chopper en se hissant sur la pointe de ses pieds.

"Malheureusement." Chuchota en coin Usopp, désespéré.

C'était inespéré ! Dumbledore sauta sur l'occasion.

"Et vous avez faits de l'excellent travail. Maintenant, si vous permettez, les professeurs vont se charger du reste. Retournez dans vos chambres."

McGonagall tourna la tête, les yeux froncés. Ils n'avaient pas terminé d'entendre les explications des garçons et leur devaient des punitions pour avoir ignoré les consignes.

"Mais—"

"Ce sera tout." Coupa Dumbledore.

Il n'avait pas la moindre envie de perdre plus de temps à écouter les élucubrations des enfants, et d'avoir l'incompétence de Poudlard montrée du doigt. Ils avaient réussi par il-ne-savait quel stratagème à trouver l'entrée de la chambre des secrets quand lui avait échoué pendant des années, alors il ne voulait pas en plus que la simplicité avec laquelle ils avaient traité le problème se sache. Severus allait certainement en profiter pour se moquer de lui et lui envoyer des regards supérieurs toute la journée. Il ne comptait pas lui laisser ce plaisir.

"Minerva, trouvez le professeur Chourave et demandez-lui de prévenir les parents d'élèves. Puis rejoignez-nous avec Severus, nous allons inspecter cette chambre." Et réclamer ce fameux loyer dont Dumbledore n'avait jamais vu la couleur. Il était hors de question de se laisser escroquer par un rat d'égout ! Surtout que le loyer d'un basilic géant devait être élevé, couplé aux intérêts qu'on lui devait, les caisses de Poudlard allaient être renflouées pour les siècles à venir !

Sur cette pensée positive, il se leva et quitta son bureau à pas de loup.


Réunie avec les parents des autres disparus, Rose Zabini faisait la tête. Elle venait d'apprendre que non seulement son fils avait été retrouvé, mais Harry aussi. Elle qui avait débouché une bouteille de champagne en apprenant leur disparition. Pour une fois que ce n'était pas elle qui perdait son fils, il avait fallu qu'ils le retrouvent. Et dans les vingt-quatre heures en plus ! Non, décidément, elle ne se ferait jamais à l'efficacité de Poudlard.

À côté d'elle, deux grands-parents étaient installés, souriant. Elle les avait rapidement salués et avait appris qu'il s'agissait des Américains chez qui elle avait envoyé son fils et Harry l'année dernière. Il fallait donc qu'elle soit extrêmement courtoise avec eux. Peut-être qu'elle pourrait leur réenvoyer Blaise cette année ? Elle avait d'autres projets pour son été que de le surveiller. Il y avait ce si riche vieil homme qui lui faisait la cour. Il fallait absolument qu'elle se rapproche de lui avant que la chaleur ne l'emporte. Elle devait penser à bien surveiller son hydratation jusqu'au mariage.

En face d'elle, la grand-mère Londubat avait un air sévère, toute habillée de noir. Elle avait probablement déjà préparé l'enterrement de son petit fils et était en train de compter combien son annulation allait lui coûter.

C'est du moins ce que spéculait Rose Zabini. Peut-être qu'elles pourraient faire disparaître leurs fils ensemble ? Pour mieux brouiller les pistes. Parce que Rose revivait depuis qu'il avait quitté la maison. Elle avait même vu ses rides disparaître. Cet arrangement serait gagnant-gagnant.

La mère Boot interrompit sa réflexion en lui proposant des cookies. Allez savoir quand elle avait eu le temps de les cuisiner. Rose refusa doucement et prit soin de sauter du regard Narcissa Malfoy. Contrairement aux autres, son fils avait été retrouvé pétrifié, et elle n'avait pas l'air d'apprécier. Pourtant, Rose rêvait de retrouver son fils pétrifié. Elle pourrait le ranger dans un coin et il ne bougerait pas. Et le jour où elle en aurait besoin, un peu de filtre de Mandragore et il serait de retour. En fait, elle devrait demander à Dumbledore s'il était possible de le pétrifier pendant les vacances. Et même, de garder son corps dans un placard des dortoirs, histoire qu'il ne soit pas perdu dans les transports.

Quant au garçon restant, elle avait entendu dire que ses parents étaient bloqués dans un train moldu. La faiblesse des non-sorciers.

La porte de leur salle d'attente s'ouvrit soudainement.

Rose allait enfin savoir.

Pourquoi, puisque leurs enfants allaient malheureusement très bien, avaient-ils été convoqués ?


Pour éviter les poursuites en justice. C'est du moins ce que Rose avait retenu. Le corps enseignant avait mis en avant la désobéissance de leurs enfants qui les avait mis en danger. Et avait sauvé l'école, mais ils avaient tendance à oublier cette partie. De toute façon, Rose ne comptait pas porter plainte. Pas avant que son fils n'ait fini sa scolarité du moins. Après, elle verrait.

Le directeur les avait ensuite invités à voir leurs progénitures.

Rose aurait préféré qu'ils aillent prendre un bain.

Visiblement, Augusta Londubat était du même avis qu'elle puisqu'elle houspillait son fils.

"Tu m'as fait une peur terrible ! J'ai failli avoir une crise cardiaque !" Criait-elle.

Soit, il avait mauvaise mine et des vêtements bons pour la poubelle, mais la grand-mère exagérait. Surtout quand le fils de Rose avait le bas de son pantalon arraché.

"Il va falloir t'en acheter un nouveau." Nota-t-elle. De toute façon, l'année était presque terminée. Il pouvait finir avec ceux qu'il avait déjà, non ? Derrière lui, Harry sauta soudainement sur place.

"Mon écharpe ! J'ai oublié mon écharpe !"

Sans demander son reste, il partit en courant dans les couloirs.

"Attends !" L'appela Blaise avant de partir à sa suite.

Hurlant "Attend Harry !", tous les autres enfants accoururent à sa suite, abandonnant leurs parents sur place.

Laissés seuls, ils se regardèrent un moment en silence. Pour respecter leur intimité, tout le personnel enseignant les avait laissés sans surveillance.

"On rentre chez nous ?" Proposa Rose.


Dumbledore se balançait sur le fauteuil de son bureau. Sur sa table reposait un tas de confettis. Très certainement un indice sur ce qui était arrivé dans les sous-sols. Le professeur Lockhart avait été placé en garde à vue, coupable principal de l'histoire. Mais il allait être libéré faute de preuve, sauf si Dumbledore transformait ces confettis en preuves. Mais s'il aimait les puzzles, il les aimait réalisables. Mille pièces au maximum. Pas quatre mille et un puzzle en trois dimensions. Il pourrait bien utiliser un sortilège pour ramener le cahier en état, mais il pourrait accidentellement effacer ce qu'il souhaitait en tirer. Peut-être que l'indice était dans la façon dont ce tas de papier avait fini en morceaux. Fatigué, Dumbledore zieuta la poubelle au pied de son bureau.

Personne ne le regardait.

Très discrètement et silencieusement, il poussa la preuve jusqu'au bord de son bureau et la laissa tomber dans sa corbeille à papier. Le recyclage, c'est important. Il n'aurait qu'à raconter que les bouts de papier n'avaient rien révélé. De toute façon, avec le basilic hors d'état de nuire, Poudlard était sauvé. Qui s'intéressait au coupable ? En plus, avec la vente de la peau et des organes du serpent, Dumbledore allait pouvoir toucher une infime partie du loyer qui lui était dû. Pour le reste, il fera des réclamations auprès des héritiers de Salazar Serpentard. Il allait juste falloir les trouver. Mais Dumbledore était patient. Surtout lorsqu'il imaginait toutes les friandises qu'il allait pouvoir se payer avec cet argent.

L'affaire était donc réglée. Lockhart serait le présumé coupable libéré faute de preuve, à moins qu'il ne se souvienne comment il avait atterri dans les profondeurs de Poudlard, et Hagrid allait être innocenté puisque Draco avait été pétrifié pendant son emprisonnement. Excellente idée de la part du petit blondinet d'ailleurs. Et la vie à Poudlard allait reprendre son cours normal.


Lockhart se souvenait parfaitement de l'évènement. Après avoir vu les élèves s'engouffrer dans le tunnel de la chambre des secrets, il s'était précipité à leur rescousse. Il avait alors sauvé les enfants de l'héritier de Serpentard en tuant son Basilic puis s'était jeté sur l'héritier pour sauver les enfants d'un sort que le jeune homme avait jeté, lui faisant perdre connaissance. Mais pas d'inquiétude, pendant son bond, il avait eu le temps de jeter un sort à l'héritier pour le rendre inoffensif. Par contre, il ignorait pourquoi les élèves avaient fait disparaître le jeune homme pendant qu'il était inconscient, et ne parvenait pas à se souvenir des traits de son visage. Tout s'était passé très vite, et il n'avait que la sécurité des enfants à l'esprit.

Plus tard, quand les enfants évoquèrent le journal qui avait fait apparaître un souvenir dans le mensonge qu'ils racontèrent, Lockhart se souvint avoir réduit en miette un journal avant de s'évanouir. Il s'excusa pour cet oubli, sûrement dû au contre-coup entraîné par le sort qu'il s'était pris pour protéger les enfants.

Les enfants avaient ensuite été jugés comme trop bouleversés pour témoigner. Après tout, autrement, comment leur histoire pourrait-elle contredire celle de leur merveilleux, sublime et parfait professeur de Défense Contre les Forces du Mal ?

D'ailleurs, Lockhart en avait profité pour démissionner de son poste. Maintenant que Poudlard était sécurisé, il pouvait partir sauver d'autres âmes en détresse. Après tout, sans lui pour le protéger, le monde courrait de grands dangers.

La tête haute et le visage fier, il avait donc tiré sa révérence à Poudlard avant la fin de l'année et raté le festin.

Festin qui célébrait à la fois la fin de l'épouvante de Poudlard, le retour des pétrifiés, dont Colin Crivey qui était menacé de redoublement à cause de sa trop longue période d'absence, et le retour d'Hagrid. Le géant semblait plus que ravi d'être sorti de son cachot. Il remercia à profusion Luffy et ses amis et serra la main de Sanji avec vigueur. La fête allait de bon train et amplifia quand le professeur McGonagall annonça l'annulation des examens. Brook sauta dans les bras de Cédric.

"Pas d'examens, pas de redoublement !" Cria-t-il.

Son ami rit à l'idée, sans oublier de lui mettre la pression.

"Tu n'y couperas pas l'année prochaine."

Puis vint le moment d'annoncer le vainqueur de la coupe des quatre maisons. Dumbledore se tourna vers les sabliers de la Grande Salle pour lire le vainqueur ou combien de points il devrait ajouter pour que Gryffondor puisse gagner, quand il s'étrangla avec son verre d'eau.

Les quatre maisons avaient exactement le même nombre de points.

Fred Weasley faisait tourner son mystérieux carnet sur lequel il avait gribouillé toute l'année dans les airs avec un sourire provocant.

"Alors ?"

Dumbledore toussa dans sa barbe. Ce rouquin ne pensait quand même pas qu'il allait l'emporter ! Poudlard était le royaume de Dumbledore et il comptait bien le prouver.

"Il me reste—"

"TOUT LE MONDE À GAGNÉ !" Coupa George sans cérémonie. "FÉLICITATION POUDLARD !"

Toutes les élèves hurlèrent leur joie, empêchant Dumbledore de parler.

"Mais non, vous ne pouvez pas ! Ça n'a aucun sens ! Ce n'est pas autorisé ! Vous avez trafiqués les points !"

Et l'année se termina sur cette victoire collective.


Le lendemain, tout le monde reprit le train pour la gare de King's Cross. L'équipage pirate se tint relativement tranquille et, après discussion avec le directeur, Franky dû laisser son super Plaustrum à Poudlard. Il n'était pas autorisé à aller et venir en camion Moldu car il risquait de dévoiler la position de Poudlard, comme il lui avait été expliqué en début d'année. Franky comptait tout de même ramener des turboréacteurs l'année prochaine pour quitter Poudlard en volant, mais les adultes ne l'avaient pas encore découvert.

Ils n'avaient pas non plus découvert que Franky et Usopp avaient ramené plusieurs combinaisons de planage dans leurs valises et des cordes. Luffy s'était porté volontaire pour être le premier cerf-volant humain rattaché au train. Brook avait ris que ce titre aurait été plus adapté à Chopper, mais le cadet du groupe refusait d'être le cobaye vivant des expériences de Franky.

Luffy avait ainsi pu apprécier de planer à la suite du train jusqu'à ce que ce dernier ne s'engouffre dans un tunnel. Mais nulle inquiétude, Usopp avait coupé la corde juste à temps, laissant Luffy sauter sur la route au-dessus du tunnel et courir à la vitesse du train pour le rejoindre de l'autre côté, au milieu d'une course entre Zoro et Sanji sur les toit des wagons.

Les adultes de Poudlard avaient tort de laisser le train sans surveillance.

Pourtant, aucun sorcier ni laissa la vie et tout le monde arriva entier à la gare de King's Cross.

Là-bas, leurs parents les attendaient. Rose soupira en tapant du doigt sur son bras. La fin d'année était finalement arrivée. Le Poudlard Express déverrouilla ses portes et des vagues d'enfants déferlèrent sur le quai, mêlées à des valises plus grandes que la plupart d'entre eux. Au milieu, Rose identifia sans peine son fils, portant trois malles dans les airs comme s'il s'agissait de vulgaires plumes. Il semblait faire la compétition avec l'enfant Malfoy qui soulevait magiquement une dizaine de valises. Blaise ne pouvait en porter autant avec ses simples bras mais releva le défi. Il parvint à faire une énorme pyramide où tenait miraculeusement une quinzaine de valises, mais au fur et à mesure que Terry en rajoutait à sa demande, Draco en soulevait davantage par magie. Leur combat prenait de nouvelles proportions. Rose soupira en se cachant derrière sa main, occupée à prétendre que cet enfant n'était pas à elle, sous les rires de Madame Boot qui semblait hautement amusée.

"Votre fils est très costaud !" Remarqua-t-elle gaiement.

Rose pensait plutôt qu'il était bien stupide d'essayer de battre la magie par la force brute.

Mais elle prit son mal en patience. Bientôt, il n'y aurait plus de valises et les deux enfants seraient obligés de déclarer match nul. C'est du moins ce qu'elle pensait jusqu'à ce qu'elle aperçoive Harry et Skelett, tranquillement installés sur la pyramide branlante de son fils.

S'ils commençaient à ajouter des humains aux bagages, cette guerre n'allait jamais se terminer, ou seulement sur un accident. Peut-être qu'en tant qu'adulte responsable, elle devrait intervenir ? Mais tous les parents et enfants qui hurlaient d'horreur devant le spectacle ne semblaient pas avoir la moindre répercussion sur les garçons.

Jusqu'à ce qu'elle arrive.

Nami, occupée à discuter avec Robin des dernières modalités des vacances, avait pris du temps avant de sortir du train. De toute façon, ses parents l'avaient prévenue qu'ils seraient un peu en retard. Elle eut donc l'immense surprise de découvrir le tumulte sur le quai de la gare. Ce qui ne fit pas du bien à son coeur.

"BLAISE ZABINI ! DRACO MALFOY ! DÉPOSEZ IMMÉDIATEMENT CES BAGAGES À TERRE."

Ils obéirent et laissèrent tout tomber à terre dans un fatras sonore. La confusion régna dans la gare où tout le monde cherchait ses affaires dans le chaos, au milieu des cris des Préfets qui demandaient de l'ordre et chapitraient Sanji et Zoro pour leur comportement.

Rose oeilla la sortie, se demandant si elle pourrait la passer un jour.

Après quelque temps, le quai se désemplit. Les bagages avaient retrouvé leurs propriétaires et la plupart des parents leurs enfants. Rose en profita pour se glisser près de son fils, saluant au passage Terry qui avait retrouvé les bras de sa mère et Skelett qui apparemment allait aussi se faire ramener par la jeune femme. Cutty l'avait rapidement saluée ainsi que toutes les personnes présentes à la gare avant de filer prendre un bus vers l'aéroport. Et Neville avait dû partir avec sa grand-mère qui se sentait fatiguée. Trop de monde et d'agitation pour cette pauvre femme. Ne restait plus que Blaise, Ginny, sa fratrie, Hermione, Drago qui attendait sa famille, et Harry. Mais Rose ne voyait aucun des parents moldus du dernier garçon, ni aucune personne qui semblait le surveiller. Cette affaire l'inquiétait. Mais peu importait.

"Blaise, on rentre."

Elle avait attendu assez longtemps debout !

Obéissant, son fils attrapa les deux valises à côté de lui et appela son ami.

"Harry ! Dis au revoir aux autres, on s'en va."

Rose s'immobilisa avec un petit sourire nerveux. Puis elle posa une main manucurée sur l'épaule de son fils.

"Blaise, ton ami ne vient pas avec nous." Remarqua-t-elle gentiment.

Son fils fronça les sourcils, sceptique. Mais cette année, Rose avait bien fait attention à ne signer aucun papier. Pourtant, elle sentait les ennuis approcher sous la forme de deux petites pestes aux yeux pétillants et perfides.

"Rose !" Salua gaiment la démone rousse.

"Madame Zabini." Salua son amie.

"Les filles." Retourna poliment l'adulte avec un sourire figé. Elle sentait presque l'aura de vipères émanant des petites. Elles avaient un plan pour elle et Rose n'en voulait absolument pas pour son été. Elle ne devait pas se laisser battre par ces deux manipulatrices. "Votre année s'est bien passée ?" Étape une : les détourner de leur objective et disparaître dans un clignement de paupière.

"Très bien, merci." Remercia Robin avec élégance.

"J'étais un peu stressée au début," avoua Nami en fouillant dans sa pochette pour en sortir une liasse de feuilles que Rose ne voulait absolument pas voir, "mais j'ai été rassurée quand Errol, le hibou de ma famille, a ramené vos papiers dûment signés par les responsables d'Harry." Nami tendit ses feuilles à l'adulte qui fronça les sourcils.

"Quels papiers ?"

Nami ouvrit ses yeux plus grands, comme surprise.

"Vos papiers pour la garde de Harry que vous m'aviez demandée, comme l'année dernière."

Rose fronça davantage les sourcils.

"Je ne vous les ai jamais demandés ! Et je n'ai rien signé du tout ! Vous ne pouvez m'obliger à rien !"

Nami rapprocha ses documents et les regarda.

"Pourtant, ils ont votre signature. Daté. Lors de votre venue à Poudlard. Nous avons même des témoins."

Rose arracha les documents de la rouquine et les regarda. Les filles avaient osé faire une fausse signature. Elles encourraient de graves problèmes si leur supercherie était découverte.

Mais plutôt que de chercher directement des ennuis à celles qui s'occupaient de son fils dix mois sur douze, elle incinéra les documents entre ses mains puis tourna un visage souriant vers les petites.

"Quels documents ?"

"Ne vous en faites pas." Sourit machiavéliquement la brune en faisant apparaître un livret dans ses mains. "On a des copies."

Les friponnes avaient tout prévu. Mais Rose ne comptait pas abandonner.

Seulement les filles s'y étaient préparées.

"Saviez-vous que Blaise avait tendance à faire des sorties nocturnes dans le bureau du professeur McGonagall ?" Demanda avec innocence Nami.

"Nous avons même quelques photos." Sourit Robin. "Il n'en faudrait pas plus pour renvoyer un élève."

Rose plissa les yeux.

"Vous n'oseriez pas."

Les deux filles lui firent deux sourires diaboliques, comme pour la défier de le risquer.

Rose se mit à transpirer. Ces jeunes filles ne comptaient pas vraiment faire virer son fils, si ? Elles n'auraient rien à gagner. Sauf de la tranquillité, une place de joueur de Quidditch et du repos pour leurs cordes vocales.

En fait, Rose ne comprenait pas que ces jeunes filles ne se soient pas encore débarrassées de lui.

Alors que devait-elle faire ? Passer deux mois plus tranquilles mais risquer de condamner ses cinq années à venir ou passer deux mois plus difficiles, mais être sûre de retrouver ses vacances en septembre ? En plus, elle avait de super plans pour les vacances, peut-être qu'elle ne verrait presque pas la présence de Harry. Mais elle ne voulait pas laisser les deux petites démones penser qu'elles avaient gagné. Et Harry était une figure importante du monde sorcier. S'il lui arrivait malheur sous la garde de Rose, toute la société allait se retourner contre elle.

"Et en prime…" continua la rouquine en se tournant vers son amie qui sortait un petit flacon de sa poche, "on vous offre un petit mélange moldu qui permet d'endormir les personnes indésirables. Intraçable par les sorciers."

Rose fixa le mélange avec envie. Voilà qui pouvait être utile. Surtout qu'un mariage se profilait à l'horizon.

"Accordé." Décida-t-elle en attrapant le flacon. "Blaise, attrape Harry et vos affaires, nous y allons. Au revoir les filles."

Elle tourna les talons et disparut avant de changer d'avis.

Efficace, son fils lui obéit et lui emboîta le pas, deux malles dans les mains et l'uniforme de sorcier d'Harry qui se laissait gaiment traîner en agitant la main en direction de ses amis.

Le départ de Rose aurait presque pu avoir l'air classe si elle n'avait pas dû se retourner pour attraper le bras de son fils qui partait dans une mauvaise direction.

Elle prit cependant bien soin de ne pas croiser les regards vainqueurs des deux pirates en sortant de la gare magique.

Nami était contente d'elle, mais elle était plus que triste de quitter ses amis. Elle se tourna vers Robin et l'enlaça tendrement.

"Tu vas me manquer !"

"Toi aussi !" Lui assura la brune en lui retournant le geste.

Elles restèrent un moment ensemble avant que la mère de Chopper appelle Robin, ayant apparemment proposé à ses parents de la déposer à la gare. La mère de Nami, enfin arrivée, était elle aussi en train de réunir ses troupes pour les ramener au terrier. Sanji avait disparu, probablement récupéré par sa famille pendant que les filles discutaient avec Rose.

Et c'est ainsi que l'année se termina.


Pas de cliff-hunger, je ne sais pas si je m'en remettrai... Par Merlin, je n'ai rien pour vous faire revenir au prochain chapitre ! Combien d'entre vous vais-je perdre à cause de cette erreur de débutant... Mais J. n'en faisait pas de mémoire, et les lecteurs ont quand même suivit... C'est à ça qu'on reconnait une professionnelle !

À la prochaine !