Bonjour à tous ! Ça faisait un moment ! (Totalement ma faute...) Mais voilà la suite ! J'ai eu du mal ! J'avais écrit un énorme morceau avant de tout effacer, parce que ça ne me plaisait pas... Mais que voulez-vous, il faut bien que l'histoire avance. Alors voici la suite ! J'espère qu'elle vous apportera un peu de détente pendant ses temps troubles ! Amusez-vous bien !

Bonne lecture !


SIRIUS BLACK EN CAVALE

La nuit dernière, Sirius Black, certainement le plus infâme criminel jamais détenu à la forteresse d'Azkaban, s'est évadé.

Les circonstances de son évasion restent encore floues, mais le Ministère de la Magie a ouvert une enquête.

Plusieurs Aurors ont été chargés de retrouver Sirius Black, mais aucun indice n'indique sa position exacte ou ses objectifs. Toute information serait la bienvenue.


Rose avait le dos droit sur sa chaise. Sa position faisait honneur à son éducation de fille de bonne famille. Et, malgré le pouvoir tenu par l'homme en face d'elle, rien ne trahissait dans ses traits une quelconque crainte. Pourtant, l'air vibrait à cause de l'inimitié entre les deux parties.

"Ils ne peuvent pas être plus en sécurité qu'à Poudlard, sous la protection d'Albus Dumbledore !" S'emporta Cornélius Fudge, dénouant ses mains pour les plaquer sur la table.

Rose ne bougea pas un cil.

"Vous voulez dire qu'il n'existe pas d'endroit où cacher le sauveur, l'inespéré, Harry Potter et la chair de ma chair, mon seul et unique enfant, Blaise Zabini, qui ne soit pas envahi de trolls et de basilics ?" Gronda la jeune femme. Et de Weasley, pensa-t-elle.

Trahissant son fléchissement intérieur, le ministre de la Magie recula son buste.

"Mais aucun enfant n'a été blessé. N'est-ce pas la preuve de la compétence d'Albus Dumbledore ?"

Montrant son assurance, Rose s'avança sur la table pour se rapprocher du vieil homme.

"Dans ce cas, voulez-vous que nous donnions directement Harry Potter à Sirius Black, et que nous voyions jusqu'où s'étend la compétence de ce très cher Albus Dumbledore ? Qu'avons-nous à perdre ? Un simple enfant de 12 ans."

"Albus ne permettra pas que quoi que ce soit lui arrive."

"Pourtant," Rose se recula pour mieux s'installer sur sa chaise, "je me souviens nettement avoir été appelée le trimestre dernier, car mon fils et bien trop d'autres enfants avaient disparu et étaient présumés morts. Mais peut-être Albus avait-il donné la permission au basilic de diminuer les effectifs de Poudlard."

Cornélius laissa une partie de sa contrariété apparaître sur son visage.

"Albus Dumbledore avait été destitué quand les enfants ont disparu. Et dès son retour, tout est rentré dans l'ordre."

"Mais comment saurais-je que vous ne comptez pas le destituer une fois encore ? Ces enfants ne reviendront pas d'entre les morts, et ce n'est pas un risque que je suis prête à prendre."

Du moins, elle l'espérait fortement. Elle n'avait pas envie de se retrouver avec deux zombies sur les bras.

Cornélius semblait de moins en moins apprécier la situation. Pourtant, depuis le début, elle n'était pas dans ces bonnes grâces. En fait, depuis que Rose était arrivée, comme commandée, sans la petite tête brune qu'on lui avait pourtant sommée d'apporter.

"Mais si ces enfants sont retrouvés par Sirius Black," continua Cornélius, "vous ne pourrez pas les sauver. Et, connaissant le fugitif, il n'épargnera pas votre fils. Si vous—"

"Allez-y." Encouragea doucement Rose. "Trouvez-les. Je suis suffisamment sûre de leur sécurité là où ils sont que je parie la survie d'Harry Potter sur celle de mon fils. Pour une mère, c'est là la plus grande preuve de sûreté existante."

En réalité, Rose plaçait de nombreuses choses au-dessus de la survie de son fils, mais elle avait toujours rêvé d'utiliser cette phrase.

"Trouvez-les," continua Rose, "et vous pourrez ramener votre petit sauveur à Poudlard. Autrement, vous allez devoir les laisser où ils sont."

Cornélius était noir de colère.

"Vous savez, nous avons les moyens de vous faire parler."

"Ce n'est pas dans votre intérêt." Assura Rose. "Si vous ne parvenez pas à retrouver Harry avec tous les moyens que vous possédez, Sirius n'y parviendra pas non plus. Surtout que si Dumbledore fait aussi bien son travail que vous l'insinuez, il ne saura même pas qu'Harry n'est pas à l'école."

"Mais Harry et Blaise doivent aller à l'école pour apprendre à manipuler leur magie !"

"Je m'occupe de leur éducation. Attrapez Sirius Black et je les dépose sur-le-champ à Poudlard. Affaire conclue ?"

Cornélius semblait tiraillé.

Rose se pencha en avant, suffisamment près pour que Cornélius puisse l'entendre chuchoter.

"Vous savez, j'ai des amis très bien placés. Combien de temps s'est écoulé depuis votre dernière élection ? Il serait dommage que vous ne soyez pas réélu à cause d'une broutille pareil. Alors, jouez le jeu. Utilisez toutes les ressources du Ministère de la Magie si cela vous plaît, et retrouvez Harry vous-même."

Cornélius se leva, une expression dure sur le visage.

"Qu'il en soit ainsi. Mais ne revenez pas pleurer si nous les retrouvons dans l'heure dans le placard de votre chambre."

Le visage de Rose se décomposa.

"Comment avez-vous deviné ?!"

Le ministre de la Magie eut juste le temps de se figer d'épouvante avant que Rose laisse un petit rire traverser ses lèvres.

"Je riais."

Mais Fudge semblait douter de son sens de l'humour.

Craignant qu'il ne revienne sur sa décision, Rose tourna les talons et quitta rapidement son bureau. Elle referma avec calme la porte de la pièce derrière elle, et souffla de soulagement.

Cornélius croyait vraiment qu'elle avait caché les garçons dans son placard ? Il la surestimait. Pour pouvoir les y cacher, il aurait fallu que Rose sache où étaient les garçons.

Or, Rose n'en avait pas la moindre idée. Et pas le courage de les chercher. Mais le Ministère de la Magie allait maintenant avoir la joie de s'en occuper pour elle.

Réjouie à cette idée, elle quitta le Ministère à pas légers.


BLACK TOUJOURS INTROUVABLE

Sirius Black, seul et unique évadé de la forteresse d'Azkaban, échappe toujours aux recherches, nous confirme aujourd'hui le ministère de la Magie.

« Nous faisons notre possible pour capturer Black, » nous a déclaré ce matin Cornélius Fudge, le ministre de la Magie, « et nous demandons instamment à la communauté des sorcières et sorciers de rester calme. Les moldus ont été alerté par l'évasion de Black et nous aideront à le trouver. Avec le nombre de personnes à sa recherche, il ne faudra certainement plus beaucoup de temps avant qu'il ne soit retrouvé et maîtrisé. »


Les vacances étaient passées à toute allure. Usopp jeta un oeil à sa liste de course. Avec Nami, ils avaient presque réuni tout le nécessaire pour affronter Poudlard dès le lendemain matin. À cause du voyage en Égypte de cette dernière, ils n'avaient pas pu organiser les habituelles courses scolaires communes, mais ni Chopper, ni Robin, ni Brook ne semblaient désolés. Ils en avaient profité pour les faire avec leurs familles qu'ils ne voyaient plus beaucoup à cause de l'internat. Rose avait étrangement passé son tour, assurant qu'elle se débrouillerait pour les manuels de Luffy et Zoro. Franky était de l'autre côté de l'Atlantique et Sanji ne disait mot pendant les vacances, comme les années précédentes.

"Il ne nous reste plus que les livres." Résuma Usopp en menant leurs pas vers la librairie Fleury et Bott.

Ils ne purent mettre qu'un pied dans la boutique avant que le directeur ne s'élance sur eux avec l'énergie du désespoir.

"Dites-moi que vous n'êtes pas des élèves de Poudlard !"

Nami et Usopp échangèrent un regard de surprise.

"Puisque c'est si gentiment demandé !" Sourit la rousse. "Nous ne sommes pas étudiants à Poudlard."

Le directeur tomba à terre avec un sourire à faire apparaître des anges.

"Merci !"

"Il nous faudra…" L'ignora Nami, "Lever le voile du futur, de Cassandra Vablatsky, Manuel du cours moyen de Métamorphose —ils auraient au moins pu faire semblant d'avoir un titre—, Le Livre des sorts et enchantements (niveau 3), de Miranda Fauconnette," le libraire hocha vigoureusement et joyeusement la tête, "Numérologie et grammaire," il continua à acquiescer énergiquement, " et Le Monstrueux Livre des Monstres." Termina la navigatrice en baissant les yeux de sa liste, vers ceux, exorbités, du libraire.

"VOUS M'AVEZ MENTI !" S'écria-t-il avec ardeur. "Vous êtes des élèves de Poudlard !"

Quelle perspicacité ! pensa ironiquement Usopp. Il avait reconnu leur liste scolaire.

"Tu aurais dû essayer de les lire dans le désordre." Chuchota-t-il à l'oreille de Nami.

"Peut-on avoir nos livres ?" Quémanda gentiment la rousse en ignorant la crise d'hystérie du libraire.

"Le Monstrueux Livre des Monstres ?! Il porte bien son nom !" Cria-t-il en se roulant sur le sol.

Nami l'enjamba avec calme, suivie par Usopp.

"Tu crois qu'il va bien ?" Demanda le brun en attrapant les livres que la navigatrice lui déposait dans les bras.

"Je ne sais pas, mais s'il reste dans cet état assez longtemps, on va pouvoir partir sans payer."

"C'est illégal !"

"Son monopole des manuels scolaires aussi !"

Usopp s'apprêtait à répondre quand Nami déposa lourdement un livre dans ses bras.

"Plus que le Monstrueux Livre des Monstres." Lut-elle sans lui prêter attention.

Usopp secoua la tête pour parvenir à voir à travers la pile d'affaires qui l'encombrait. Il portait presque son propre poids.

"Pourquoi tu ne portes rien ?!" S'écria-t-il en pressant le pas pour talonner la rousse qui ouvrait le chemin.

Nami attrapa le bureau qui était sur son chemin et le poussa dans un coin, hors de sa route, avant de se retourner et de répondre avec une petite voix.

"Parce que je suis une faible et délicate petite fille !"

"TU VIENS DE DÉCALER UN BUREAU QUI FAIT LE DOUBLE DE TON POIDS !"

Nami rougit et baissa la tête.

"Voyons, tu me flattes. Je ne suis pas si légère."

"Non," concéda Usopp,"tu es si forte. Portes toi-même tes courses !"

Mais Nami l'ignora et se pencha sur la dépouille du libraire qui délirait.

"Les brûler, oui, ce soir, je les brûle. Quelques flammes et pfiou, il ne restera plus rien. Plus aucune trace…"

Nami, peu patiente, attrapa sa joue et tira dessus.

"Monsieur le pyromane, où avez-vous caché les Monstrueux Livres des Monstres ?"

"Caché ?" Répéta le fou. "Caché ! Comme s'ils pouvaient être cachés ! Enfermé, vous voulez dire ? Mais pour combien de temps ? Leur nombre a diminué, mais il reste les plus vigoureux ! Qui aura le courage de risquer sa main dans leur domaine ?!"

Le libraire explosa d'un rire maléfique. Il n'avait clairement pas l'intention d'apporter le manuel à Nami. Vraiment, le service était déplorable dans cet établissement.

"J-Je crois que je les ai trouvés." Balbutia Usopp en pointant une cage où deux livres se battaient en duels devant une foule d'autres, sur une montagne de papier. Tels de vieux bandits, aucun manuel ne semblait épargné par la vie. Certains avaient été déchirés en deux, d'autres, à moitié brûlés, et les derniers perdaient des chapitres entiers de leur contenu, leur reliure incapable de supporter davantage leur poids. Ils ne méritaient même plus le titre de 'manuel'.

Usopp se recula de deux pas pour se cacher derrière Nami.

"Es-tu sûre que nous avons besoin de ces livres ?"

Nami baissa son regard sur sa liste de fourniture scolaire. Ils n'avaient pas pu demander à des élèves de se procurer des livres aussi dangereux ! Elle compara chaque lettre écrite sur son papier avec le panneau posé devant la cage aux criminels. Et il semblait, effectivement, que quelque chose à l'intérieur de la cage était à leur programme. Elle se demanda alors, en toute logique, si les étranges livres à l'intérieur de la cage n'auraient pas dévoré les manuels de leur programme. Elle s'appliqua donc à déchiffrer les titres survivants de certaines couvertures. Malheureusement, il semblait que celui-ci était en tout point similaire au titre écrit sur le panneau devant leur cage. Et donc, au titre écrit sur leur liste.

Ne trouvant plus d'échappatoires, Nami déchira la liste.

"Tu as raison Neville," sourit-elle, "ces livres ne sont pas dans la liste. J'ai dû rêver."

"Si…" Murmura le cadavre à leurs pieds. "Ils sont sur toutes les listes…"

"Vraiment ?" S'étonna faussement Nami, une main sur la joue, avant de se tourner vers son ami. "Neville, tu les y as vus ?"

Usopp ouvrit de grands yeux innocents.

"Non, je ne les y es pas vu."

"Ils ne devaient pas y être, alors." Conclut Nami. "Splendide. Nous avons donc fini nos courses. Rentrons à la maison."

Sans attendre, elle quitta l'établissement, sans oublier de piétiner le propriétaire, laissant Usopp hurler derrière elle.

"NOUS N'AVONS PAS PAYÉ !"


"FRED, GEORGE, ASSEZ !" Hurla Molly Weasley en voyant ses jumeaux courir dans toute la maison avec Percy à leurs trousses.

"Mais Maman—" S'écria Fred en esquivant la table du salon.

"—pourquoi ne grondes-tu que—" Continua George en passant en dessous du meuble.

"—nous ? Percy aussi court partout !" Termina Fred.

"Percy est Préfet-en-Chef !" Rappela Molly avec émerveillement. "Vous imaginez ? Préfet-en-Chef !"

Les deux jumeaux se rassemblèrent à l'autre bout de la table de salon.

"Comment ?!" Crièrent-ils à l'unisson. "Percy est Préfet-en-Chef ?!"

George se retourna vers leur frère.

"Percy ! Comment as-tu—"

"—pu nous le cacher—" Continua Fred.

"—pendant tout ce temps ?!" Termina George.

"Vous le saviez très bien !" Gronda le susnommé, stoppé de l'autre côté de la table.

"DÉPART DANS CINQ MINUTES !" Cria Molly, davantage à l'intention de sa famille traînant à l'étage. "Dépêchez-vous d'aller vous préparer !" Somma-t-elle ensuite à ses trois garçons présents dans la pièce.

Elle posa le torchon qu'elle tenait dans ses mains et sortit dehors où Usopp et Nami attendaient le reste des troupes.

"C'est étrange que Rose ait refusé qu'on l'attende à l'entrée de la gare." Commenta la rouquine en poussant sa valise devant Usopp pour lui indiquer qu'il pouvait la mettre dans la voiture.

"Peut-être qu'elle a obtenu la permission de les déposer directement à Poudlard ?" Proposa Usopp en attrapant la valise de son amie qui s'avéra bien plus lourde que prévu.

"Dans ce cas, elle aurait au moins pu nous inviter ! Moi aussi, je veux voyager en première classe."

Usopp avait les jambes pliées et suait à grosse goutte, poussé dans ses derniers retranchements par la valise de Nami.

"Ou… peut-être… qu'elle les a perdus." Poussant avec toutes ses forces, Usopp parvint à faire basculer le bagage dans le coffre de la voiture et souffla de soulagement avant d'éclater de rire avec Nami.

Avec un petit sourire, Molly retourna à l'intérieur presser les retardataires, manquant les derniers mots de Nami.

"Je n'espère pas…"


"Molly !" Appela son mari en lui attrapant délicatement le bras et en la tirant dans leur chambre, loin de tous.

La maison était en effervescence avec le départ proche de leurs enfants pour Poudlard. C'était l'occasion inespérée pour Arthur s'il voulait parler seul à seul avec sa femme sans que deux clones bien trop envahissants ne viennent mettre leurs nez dans leurs affaires.

Arthur ferma la porte de la chambre derrière eux avant de s'adresser à sa femme.

"Il faut en informer les enfants !"

Sachant pertinemment de quoi il parlait puisque ce sujet faisait débat depuis près d'un mois dans leur famille, Molly répondit immédiatement.

"Non, ils sont trop jeunes."

"Ils ne sont pas trop jeunes !" Assura son époux. "Ils ont treize ans ! Ils ont croisé un foutu basilic et sont retournés en classe le lendemain."

"Arthur !" Réprimanda sa femme, souhaitant qu'il maintienne un langage correct. "Et quel intérêt cela aura-t-il ? Harry n'ira pas à Poudlard tant que vous ne l'aurez pas retrouvé. Ce n'est pas la peine d'inquiéter inutilement les enfants."

"Justement, si on ne leur explique pas maintenant qu'Harry et le jeune Zabini ne se joindront pas à eux, ils seront inquiets quand ils seront incapables de les retrouver."

"Je croyais qu'il ne fallait pas laisser l'information comme quoi Harry n'irait pas à Poudlard se divulguer."

"Si tu ne préviens pas les enfants, ils vont demander à tout le monde où sont passés leurs amis et ce ne sera pas plus discret."

Molly devait avouer que son mari avait raison sur ce point. Mais elle craignait, quand elle informerait les enfants que leurs camarades ne viendraient pas avec eux, qu'ils demandent où ils se trouvaient et surtout, pourquoi. Elle refusait de leur parler de Sirius Black. Elle refusait de leur avouer que leur ami était en danger et que la meilleure protection serait pour eux de tout ignorer de lui. Comment dire aux enfants que leur ami était en danger de mort et qu'ils devaient juste continuer leur vie comme d'habitude ?

"Et il y a autre chose." Avoua Arthur. "Si le Ministère s'est bien débrouillé et que Sirius Black ignore bel et bien qu'Harry n'ira pas à Poudlard cette année, il risque tout de même de l'y chercher. Les enfants sont tous en danger. Il faut qu'ils restent sur leurs gardes. Il faut que les jumeaux s'en tiennent au couvre-feu et que Ginny et ses amis restent sur leurs gardes ! Si Sirius parvient à s'infiltrer à Poudlard et ne le trouve pas, il se tournera sûrement vers ses camarades de classe. Avec Harry absent, ils risquent presque plus d'éveiller l'intérêt de Sirius Black. Et, cela mis à part, je dois t'avouer que cela nous arrangerait si les enfants pouvaient aussi s'assurer que leurs camarades n'ébruitent pas l'absence de Harry et du petit Zabini."

"C'est beaucoup trop leur demander !" S'écria Molly. "Laisse-les juste tranquilles. Ils sont encore trop petits pour tous ces complots."

"Il faudra bien que tu leur dises quelque chose." Assura Arthur. "Leurs camarades ne seront pas là à la rentrée, et ils s'en apercevront tôt ou tard."

"Ne t'inquiète pas, je compte bien retourner chez Rose et fouiller sa maison de fond en comble. Je retrouverais ces enfants et je les enverrais à Poudlard, ils y seront bien plus en sécurité."

Arthur soupira, incapable de convaincre sa femme.

"Raconte quelque chose aux enfants." Craqua-t-il. "N'importe quoi, juste pour qu'ils ne s'inquiètent pas et ne commettent pas des folies en cherchant leurs amis. Et je t'en prie, si tu retrouves Harry, avant de le mener à Poudlard, demande-lui d'être sur ses gardes. Il doit probablement le savoir, mais je ne veux pas qu'il se sente trop en sécurité et commette une faute impardonnable. Sirius Black veut sa mort, et ce n'est pas une affaire à prendre à la légère."


"Dépêchez-vous !" Commanda Molly Weasley en pressant le pas, les bagages de sa fille dans les mains. "Nous ne sommes pas en avance !"

"Maman—" Appela Fred.

"—tu te répètes !" Continua George en tendant la main à sa soeur pour l'aider à monter sur le chariot d'Usopp. "Neville—"

"—va penser que tu es—" Reprit Fred.

"—un perroquet !" Termina George.

"Plus vite !" Piailla Nami en pointant devant elle.

"DESCENDS DE MON CHARIOT !" Cria Usopp en courant pour suivre le rythme de leur groupe.

"Je vois le quai 9 3/4 !" Ajouta joyeusement la rouquine.

"ET NE M'IGNORE PAS !" S'énerva Usopp.

Malgré l'absence totale de discrétion de leur horde, ils s'engouffrèrent dans le pilier menant au Poudlard Express. De l'autre côté, la plupart des familles avaient déjà fait leurs au revoir à leurs enfants.

"Les enfants !" Appela Molly avant de les attraper un par un. "Soyez sages ! Pas de beuglantes cette année !"

"Mais mère,—" Commença George avant de se faire attraper de force pour être embrassé sur la joue.

"—il ne tient qu'à toi—" Continua Fred avant de subir le même traitement que son frère.

"—de ne pas—" Poursuivit Nami avec un petit sourire en recevant son bisou.

"—nous en envoyer." Devina Usopp avant de se faire embrasser également pour sa plus grande surprise et celle de la mère Weasley.

Molly recula de trois pas, s'apercevant qu'elle s'était laissée emporter par son élan, et qu'Usopp n'était pas un de ses enfants. Elle tourna la tête, abandonnant la petite bande à la langue trop pendue, et chercha le dernier rouquin qui manquait à l'appel. Ron était avec son père, discutant des modalités de Crouton, son rat de compagnie, qui n'avait pas beaucoup apprécié le voyage en Égypte familial.

Décidant que les au revoir étaient terminés, la troupe rouquine et Usopp se dirigèrent vers le train pour y déposer leurs affaires et rejoindre Chopper qui leur faisait de grands signes par la fenêtre. Dans l'ombre derrière lui se dessinait la silhouette de Robin, lisant un livre, alors que Brook était occupé à courir dans toute la gare en agitant dans les airs un jeune enfant au visage étrangement similaire au sien, son père hurlant derrière lui de le reposer immédiatement. Pas de traces des autres.

"Ginny ! Neville !" Appela Molly en les voyant s'éloigner. "Attendez, il faut que je vous parle."

Elle se rapprocha d'eux et se pencha pour éviter que de trop nombreuses oreilles indiscrètes puissent l'entendre.

"Harry et Blaise ne feront pas leur rentrée à Poudlard avec vous cette année, ils vous rejoindront plus tard. Alors, pour éviter que leur retour soit trop difficile, il serait préférable que vous vous assuriez que vos camarades ne s'aperçoivent pas de leur absence. Et ne racontez à personne qu'Harry a passé les vacances chez Rose, elle est en train de préparer son mariage, alors il ne faudrait pas qu'il lui vole la vedette."

Molly assortit son discours d'un clin d'oeil complice, avant de pousser les pirates pour les faire monter dans le train.

Ginny n'eut pas le temps de demander des précisions que sa mère disparue.

"Mais pourquoi ne viennent-ils pas ?" Demanda la rousse.

"Rose veut peut-être qu'ils assistent à son mariage." Haussa des épaules Usopp. "Blaise est son fils après tout, ce ne serait pas anormal." Le nez hors du train, le tireur pointa la porte du wagon voisin. "Skelett a fini d'agiter son frère."

Effectivement, devant le wagon voisin, Cédric tirait sur le col de Brook, pour le forcer à rentrer à l'intérieur, malgré les suppliques de ce dernier pour passer plus de temps avec son petit frère. Il se ressaisit néanmoins très vite en apercevant Nami et Usopp. Il se releva d'un bond et courut à l'intérieur du train pour les rejoindre dans leur partie, se jetant sur Nami quand elle s'enfonça à l'intérieur.

"Ginny ! Cela fait si longtemps ! Tu veux bien me montrer ta petite culo—"

Aussi rapide que l'éclair, la main de Nami s'écrasa sur sa tête.

"NON !"

"Tu n'apprendras donc jamais." Soupira Usopp en passant devant le duo avec un signe de la main pour saluer Cédric. Le Poufsouffle ramassa son ami sur le sol et le mit sur pied.

Un sifflement se fit alors entendre, et le train partit.

Suivant Usopp qui ouvrait le chemin, le groupe se dirigea vers le wagon où Chopper et Robin résidaient. Une main sur la poignée, Usopp ne prit pas la peine de toquer avant d'ouvrir, dévoilant les silhouettes de leurs vieux camarades et d'un homme mûr portant une vieille robe de sorcier miteuse vainement recousue à plusieurs reprises.

Usopp se stoppa sur le pas de la porte, bloquant le passage de ceux qui le suivaient.

"Que t'arrive-t-il ?" Demanda Nami, derrière lui, qui avait percuté son dos. Elle se pencha sur le côté pour voir ce qui angoissait son ami et découvrit l'étrange amas de tissus posé sur la banquette.

"Tu ne penses pas…" Souffla-t-elle.

Gelé sur sa position, Usopp hocha doucement la tête. Derrière eux, Brook et Cédric se mirent sur la pointe des pieds pour observer ce qui terrifiait les plus jeunes.

"Chopper et Robin sont des Moldus, ils ne doivent pas être au courant." Chuchota Usopp sans tenir compte du visage de Chopper qui le dévisageait, cherchant à comprendre ce qui retenait ainsi ses amis sur le pas de la porte. Leurs regards étaient rivés sur l'homme endormi. À vrai dire, Chopper n'avait pas non plus compris quand il avait vu l'adulte dans le wagon. Il ne semblait pas être un élève de Poudlard, du moins, il ne portait pas l'uniforme, et avait dépassé l'âge, alors peut-être un professeur ? Ou un gardien ? Un surveillant ? Qu'importait, Robin était rentrée s'installer dans le wagon sans crainte, alors Chopper l'avait silencieusement suivie. La présence de l'adulte avait eu l'avantage de faire fuir tous les élèves désirant s'installer, réservant le reste des places pour leurs amis sans que Robin ou Chopper n'ait besoin de se battre pour les garder libres. L'idée semblait vraiment bonne au début, mais maintenant que les regards terrifiés de ses amis étaient rivés sur l'adulte assoupi, Chopper était mortifié. Cohabitait-il depuis une vingtaine de minutes avec un tueur en série ? Il se souvint de l'évasion d'un prisonnier moldu qui avait eu lieu au début des vacances et craint soudainement pour sa peau. Obéissant aux gestes discrets d'Usopp et Nami, Chopper se leva de son siège sur la pointe des pieds, ramassa ses affaires dans le plus grand silence, gardant un oeil sur l'inconnu, et allait se diriger vers la sortie, quand il s'aperçut que Robin n'avait pas esquissé le moindre geste. Le cas de l'ancien renne réglé, Nami et Usopp faisaient maintenant de grands gestes à l'archéologue pour attirer son attention, mais la brune était immergée dans son livre.

"Pourquoi restez-vous dans le chemin ?" Demanda innocemment Cédric, étranger à la frayeur engloutissant les jeunes pirates.

Usopp et Nami se retournèrent vers lui avec de grands yeux et leurs doigts sur les lèvres.

"Chut !"

Ravalant sa salive, Chopper entreprit de faire un détour vers Robin pour lui signaler le danger. Toujours sur la pointe des pieds, il mit sa main sur les pages du livre que lisait la brune, lui faisant cesser son activité. Chopper indiqua d'un coup de tête la porte, sous les yeux perdus de son amie. Pourquoi devait-elle quitter le compartiment ? Chopper avait déjà attrapé ses affaires, et les regards d'Usopp et Nami étaient clairement rivés sur l'homme assoupi non loin d'elle. Robin doutait qu'il représente un quelconque danger, mais elle se plia à la volonté générale. Elle se leva souplement, attrapa ses affaires et quitta le wagon, ignorant les soupirs de soulagement d'Usopp et Nami quand elle eut franchi le seuil. Plus rapide que l'éclair, Usopp referma la porte et Nami fit signe à tout le monde d'évacuer l'endroit.

"Que se passe-t-il ?" Finit enfin par demander Brook, ayant faillit à toutes ses tentatives de regarder la culotte de Nami pendant que sa garde était baissée, à cause de la surveillance irréprochable de Cédric.

"Cet homme…" Chuchota Nami avec peur.

"…était peut-être Sirius Black." Continua Usopp.

"Sirius Black ?!" S'écrièrent avec horreur Chopper et Cédric.

"Vous avez passé beaucoup trop de temps avec les jumeaux." Commenta Brook. "Vous avez attrapé leur tic de prononcer des phrases à plusieurs." Il essuya un morceau de son pantalon, légèrement poussiéreux après avoir passé beaucoup trop de temps sur le sol du train, avant de se redresser soudainement et de mettre ses mains sur son visage. "Sirius Black ?!" Il prit une minute pour digérer l'information. "Qui est-ce ?"

"TU PRENDS TROP DE TEMPS À INTÉGRER LA RÉPONSE À TA QUESTION !" Hurlèrent Usopp et Nami en le frappant.

"Tu ne sais pas qui est Sirius Black ?" S'étonna Chopper. "Ils parlaient de lui à la télévision. Il s'est évadé de prison pendant les vacances et les autorités sont à sa recherche."

"Il s'est évadé de prison ?!" S'écria Brook avec frayeur. Puis il cligna des yeux. "Harry aussi. Devrait-on le craindre ?"

Deux poings cognèrent sa tête, mais trop tard.

"Harry s'est évadé de prison ?" Répéta Cédric avec incrédulité. Une telle nouvelle aurait sûrement fait le tour des journaux. Et, de toute façon, le jeune survivant était trop jeune pour avoir fini en prison.

"Dans un jeu !" Rattrapa Usopp. "On a joué à un jeu moldu et Harry a fini en prison, mais comme il était mauvais joueur, il s'est évadé."

"Oh." Accepta Cédric, l'explication semblant parfaitement plausible.

Chopper et Nami soupirèrent. Sauvés.

"À moins que Sirius Black n'ait volé une valise à un étranger, l'homme dans le wagon s'appelle R. J. Lupin." Nota doucement Robin, son livre à nouveau ouvert sous ses yeux.

Ses amis se tournèrent vers elle.

"Comment ?"

La brune leva le nez de ses pages.

"Sur la valise de l'homme du wagon était écrit R. J. Lupin."

"Ce… Ce n'était pas Sirius Black ?" Déchiffra Chopper.

"À moins qu'il n'ait volé la valise d'un autre, j'en doute." Avoua Robin.

"Et il ne ressemblait pas à la photo parue dans le journal." Ajouta Cédric, comprenant enfin tout ce qui venait de se passer. "Les cheveux ne correspondaient pas. L'homme dans le wagon était châtain."

"Alors, on fait demi-tour ?" Interrogea le benjamin du groupe.

"Il aurait très bien pu se teindre les cheveux !" Se défendit Usopp, peu rassuré.

Derrière lui, Nami pointa le bout de son nez.

"Tout à fait ! Et, de toute façon, il reste louche."

"On ne retourne donc pas là-bas !" Finirent-ils tous les deux.

"Vraiment trop de temps avec les jumeaux." Commenta Brook.

"Cherchons plutôt Harry, Blaise, Draco et Cutty !" Proposa Chopper qui ne savait plus sur quel pied danser. Cet homme était-il dangereux ou non ? De toute façon, avec le trio surpuissant, Chopper savait qu'ils ne craignaient rien. Du moins, tant que Luffy ne décidait pas inopinément de se précipiter dans le quartier général d'un ennemi. Mais, heureusement, ce monde n'avait ni Marines, ni pirates corsaires, ni Empereurs pirates.

"À ce propos…" Chuchota Nami en regardant ailleurs.

"…Harry et Blaise ne sont pas dans le train." Continua Usopp.

"Comment ?!" S'étonnèrent les trois autres Poussoufles. "Pourquoi ?"

"La mère de Blaise va se marier, alors ils nous rejoindront après." Dévoila Usopp. Du moins, d'après ce qu'il avait pu comprendre. À vrai dire, il ne comprenait pas pourquoi Rose ne leur avait pas expliqué l'absence de Luffy et Zoro. Les deux explications les plus plausibles étaient que Rose gardait les garçons pour qu'ils assistent à son mariage, mais n'avait pas prévenu les autres parce qu'elle craignait qu'ils ne s'invitent à la fête, ou qu'elle ait perdu les garçons et essayait vainement de le cacher en se dépêchant de les retrouver. Le deuxième cas inquiétait beaucoup le tireur d'élite. Ils allaient devoir écrire une lettre à Rose pour en apprendre davantage. Mais impossible d'envoyer un quelconque courrier sans Merry, la chouette de l'équipage. Ou alors, il allait devoir attendre que sa grand-mère se décide à lui écrire.


La troupe avait cherché vainement les deux membres manquants à l'équipage et des places assises. Franky n'avait été vu par personne, et Sanji n'avait volé au secours d'aucune demoiselle. Très enclins à s'entre-rassurer, les Poufsouffles et Nami avaient décidé que Franky avait apporté une nouvelle invention qu'il n'avait pas pu s'empêcher d'utiliser pour aller à Poudlard et se faire réprimander par le corps enseignant dès le premier jour, pour battre le record des jumeaux Weasley et tenir le record de l'an passé, et était parvenu à emmener Sanji avec lui.

Avec cette supposition en tête, Chopper, Usopp et Nami avaient décidé de coller Robin, leur plus grande protectrice du moment, bien qu'elle supportait la thèse de quatre morts atroces ayant emporté les absents. Luffy, empoisonné par Antidote, Zoro, assassiné par le prétendant de sa mère qui aurait déguisé le crime en accident, Sanji poignardé par son père pour avoir déshonoré le nom de sa famille, et, enfin, Franky, décédé dans un accident d'avion en essayant de rallier l'Angleterre et ayant tout simplement disparu avec tous les autres passagers.

Rien de bien rassurant, en somme. Merry serait morte de chagrin par la suite ou aurait été empoisonnée par Antidote.

"On a passé toute l'année dernière avec Antidote et il s'est très bien comporté !" Défendit Nami.

"Peut-être que le changement d'environnement l'a rendu fou." Supposa Robin. "Ou l'absence de congénères a fini par lui faire perdre la raison. À moins que tout ait été prévu depuis le début et qu'il n'attendait que le moment propice pour dévorer son gardien."

"Arrête !" Pleurèrent Chopper et Nami.

Brook repensa à tous les animaux et toutes les plantes qui l'avaient boudé auparavant à cause de son absence de peau, puis regarda son bras avec une fierté non dissimulée.

"Pourquoi souris-tu comme un imbécile ?" S'inquiéta Cédric, redoutant le pire.

Brook ne voyait pas comment il aurait pu s'expliquer, mais il n'en eu pas le besoin.

Le train ralentit petit à petit, laissant ses sifflements s'estomper à la faveur du tumulte des éléments qui se déchaînaient à l'extérieur. Pluies et vent se mêlaient pour s'écraser sur les vitres et les lumières s'éteignirent, laissant les jeunes sorciers dans un sombre couloir. Plusieurs portes s'ouvrirent, dévoilant d'autres élèves, inquiétés par l'enchaînement des évènements. Les plus courageux firent quelques pas dans le couloir.

"Que se passe-t-il ?"

"Une panne de courant ?" Proposa un sorcier d'ascendance moldu.

"On est arrivés ?" Demanda une première année, mort de stresse par l'épreuve qui déciderait de sa maison. Peut-être celle-ci aurait lieu dans le train.

"Non, ce n'est pas normal." Dévoila un quatrième année, ne rassurant pas la petite fille.

Nami se colla à la personne la plus proche d'elle, qui s'avéra être Usopp et qui ne put s'empêcher de hurler.

"Ne t'approche pas si soudainement !"

"Trouillard !" Se moqua-t-elle en attrapant le manteau de Robin d'une main, et celui de Brook de l'autre, pour les obliger à se placer en protection. Chopper était collé à Cédric qui, en bon aîné, lui tapotait la tête pour le calmer.

Un soubresaut agita le train, entraînant des cris d'horreur des enfants, mais surtout de Brook, Chopper, Usopp et Nami.

"On va mourir !" Pleura Usopp en agrippant la personne la plus proche de lui, et donc Nami.

"Non ! Tuez-les plutôt que moi !" Cria cette dernière en poussant Brook.

"Je ne suis pas de la chaire à sacrifier !" Hurla l'ancien squelette. "Bien que maintenant, je sois magnifiquement revêtu de chair, yohohoho !"

"Ce n'est pas marrant." Chuchota Usopp, caché dans la robe de la rouquine.

"Et du respect pour vos aînés !" Continua le musicien. "Tu devrais me monter ta culotte avant qu'il ne soit trop tard, Ginn—"

Nami le frappa à la figure.

"TU TROUVES VRAIMENT QUE C'EST LE MOMENT ?"

"Très bien !" La félicita Usopp en levant son pouce pour appuyer son propos. "Tu nous fais la même chose au truc qui a arrêté le train ?"

"C'est toujours le moment de voir des culottes." Murmura Brook pendant que son âme sortait de son corps.

"NE T'AVISE PAS DE MOURIR MAINTENANT !" Hurla Nami en agrippant son esprit pour le remettre dans son corps. "Va plutôt voir ce qu'il se passe dehors !"

"Oui." Soutint Chopper avec une petite voix nasale, son nez plein de morve étalée sur la robe de Cédric. "Va voir ce qu'il se passe dehors."

"Vas-y !" Approuva Usopp en secouant sa main pour lui faire signe de s'éloigner.

"Et évite de rester trop près des rails." Conseilla Robin avec un petit sourire. "Ton cadavre pourrait faire dérailler le train."

"NE M'ENTERRE PAS DÉJÀ !" Pleura le Poufsouffle. "Et pourquoi devrais-je y aller ?"

À ces mots, une main osseuse se plaqua contre la vitre de la porte qui permettait d'entrer dans le wagon.

"Pas la peine." Lança avec une voix terrifiée Chopper en se cachant à l'envers derrière Cédric. "Ils viennent tout seuls."

La main était suivie d'un gigantesque manteau déchiré qui volait au vent, avec une capuche recouvrant le visage de son propriétaire.

"Peut-être cherche-t-il un nouveau manteau ?" Proposa Robin, peu inquiétée par le gel qui recouvrit instantanément la fenêtre, ni le froid intense qui s'infiltra dans le wagon.

"Je ne lui donnerai pas le mien !" Assura Brook en tremblant. "Il fait beaucoup trop froid pour que je m'en sépare !"

Il regarda la main collée à la fenêtre et son coeur eut un soubresaut de terreur.

"UN SQUELETTE !"

Sans attendre, ses fidèles amis le grondèrent.

"TU ES LE DERNIER À ÊTRE AUTORISÉ À T'ÉPOUVANTER !"

"Je crois que la main est de chaire." Avoua Robin en la fixant.

"Ce n'est pas le point important !" Hurlèrent Chopper, Nami et Usopp.

"Il va nous tuer !" Renifla l'ancien renne.

"De froid." Accorda l'archéologue en se frottant pour se réchauffer. Fatiguée, elle sortit sa baguette et murmura une phrase, créant un halo de chaleur et de lumière. Une lueur d'espoir dans ce qui ressemblait à une visite des Enfers.

Mais l'étrange fantôme ne sembla pas apprécier. Il se mut et le halo disparu.

Ce qui ne plut pas à Robin. Robin avait froid. Robin grelottait. Elle agita sa baguette et fit réapparaître le halo.

L'apparition, mécontente, ouvrit la porte du wagon pour la plus grande terreur de tous ses habitants, figeant d'horreur les élèves réguliers qui n'osaient regagner leurs compartiments et s'y enfermer à double tour de peur d'attirer l'attention de la bête.

En un souffle, celle-ci rééteignit le halo.

Une veine apparue sur le front de Robin. Elle était une sorcière, il était hors de question qu'elle doive subir un froid aussi glacial quand elle avait toutes les cartes en main pour l'en empêcher. Robin n'aimait pas le froid. Robin était énervée. Droite, et pleine de confiance, elle pointa sa baguette sur la manifestation à allure humaine et ordonna :

"Va-t'en !"

Répondant à son appel, un puissant souffle jaillit de sa baguette, emportant tout sur son passage, dont l'apparition et la porte du wagon. Il ne restait plus rien. Il ne fallait pas énerver Robin.

"Robin, je crois que tu as cassé le train." Nota Brook, heureux d'avoir eu la présence d'esprit de se baisser lorsqu'elle avait sorti sa baguette.

Comme si le problème venait d'être réglé, les lumières du train revinrent et le moteur du Poudlard Express s'enclencha, ramenant le moyen de transport à sa mission originelle.

"Filons." Proposa Cédric en mesurant l'étendue des dégâts. "Et les enfants," il se tourna vers tous les petits nez glissés hors des compartiments, ayant assistés à toute la scène, "pas un mot à quiconque, vous n'avez rien vu, d'accord ?"

Poudlard était tout à fait capable d'envoyer la facture à Hermione, et Cédric doutait que ses parents apprécieraient.

Les élèves acquiescèrent avant de fermer chacune des portes à double tour. Ne savait-on jamais, la créature pouvait décider de revenir. Et il n'y avait plus rien pour l'empêcher d'entrer dans le wagon.

Suivant le bon conseil de Cédric, les pirates fuirent rapidement les lieux du crime en se disputant Robin pour la garder à leurs côtés.


"Nous sommes arrivés !" Sauta Usopp en sortant du train, suivi par ses amis.

Chopper, collé à Cédric après s'être fait éjecter des jupons de Robin par Nami, regardait avec terreur dans les alentours, cherchant si une autre apparition à forme humaine souhaitait venir se repaitre de leurs personnes.

"Je pense que nous sommes tranquilles." Sourit Robin pour le rassurer. Tout Poudlard se déversait sur ce quai, il était impensable qu'ils soient attaqués ici et maintenant, si près de leur école où se trouvaient tous leurs professeurs.

"Je n'en serais pas si sûre." Avoua Nami en donnant des coups de marteau dans un pilier. "Reste près de moi, Robin."

"Avec ton revers du droit, je ne connais personne d'assez fou pour t'attaquer." Assura Brook, un hématome sur la joue. "Et si rude avec ses aînés ! Robin, très chère, tu me feras bien, toi, l'honneur de me montrer ta culotte ?"

Une main sur sa joue, Robin lui adressa un sourire malveillant.

"Plutôt me faire mordre par une bande de chiens enragés."

Nami ricana en terminant de planter son poteau.

"Nous devrions nous diriger vers les diligences." Indiqua Cédric en prenant soin de ses bagages et de Chopper.

"Moins vite !" Demanda Usopp en traînant ses affaires.

"N'oublie pas ma valise !" Commanda Nami en inspectant son travail.

"Qui s'occupe de la mienne ?" Interrogea Brook comme un prince.

"Mais débrouillez-vous avec vos affaires !" Hurla Usopp.

"Quel manque de galanterie !" Déplora la rouquine en s'écartant de son chef-d'oeuvre.

"Les jeunes de nos jours !" Soupira Brook en secouant la tête avec exaspération.

"Vous n'êtes pas en droit de juger !" Cria Usopp. "Et Ginny, cesse d'attendre Draco, il ne va pas magiquement apparaître pour porter tes affaires !"

Nami soupira de dépit. Mais où était Sanji quand elle avait besoin d'un esclave ?

"Qu'as-tu planté ?" S'intéressa Chopper avec innocence.

Curieux, le groupe entier s'approcha du panneau que Nami avait enfoncé dans la terre pendant que la rouquine allait chercher ses affaires.

Harry Potter n'est pas ici. Si vous le cherchez, essayez chez Rose Zabini.

Ps : Si vous tenez à attaquer une école, Beauxbâtons se trouve plus au sud et jouit d'un climat plus agréable.

"Quelle partie de 'ne racontez à personne qu'Harry a passé les vacances chez Rose' t'a échappé ?" Interrogea Usopp avec calme.

"Je n'ai jamais dit qu'il y a passé ses vacances." Remarqua Nami en se dirigeant vers la dernière diligence disponible.

"Tu joues sur les mots !" Hurla Usopp alors que, derrière lui, Brook attrapait un stylo et ajouta :

Cependant, si vous désirez montrer votre culotte, vous pouvez venir au dortoir des garçons Poufsouffle, troisième chambre à gau—

"Ne griffonne pas sur mon panneau !" Interdit Nami en le voyant faire de loin.

"Et cesse de penser des choses obscènes !" Le frappèrent Chopper et Usopp.

"Ces vacances ne lui ont pas fait de bien." Commenta l'ancien renne en attrapant son col pour le traîner vainement vers la diligence. "Voir des filles lui a manqué."

Cédric arriva en renfort et aida Chopper dans sa mission.

"Attendez !" Pleura l'ancien squelette ainsi ballotté. "Je n'ai pas eu le temps de donner l'adresse de la chambre de Draco !"


Dumbledore ajusta sa robe. Il allait bientôt faire son discours de rentrée. Il nota distraitement que les jumeaux Weasley étaient encore à Poudlard cette année. Molly n'avait-elle donc pas reçu sa petite lettre lui recommandant de les scolariser ailleurs ? Il avait même envoyé de nombreux prospectus flattent la discipline et le sérieux de Durmstrang ! Les garçons qui sortaient de là-bas étaient irréprochables. Et pour la petite déviante, il s'était assuré que Molly reçoive plein de dépliants de Beauxbâtons. Des filles élégantes et raffinées, élevées dans un climat des plus favorables ! Mais pourquoi Molly n'avait-elle pas suivi ses bons conseils ? Elle aurait au moins pu le faire pour le bien de Poudlard ! Quelle égoïste, cette mère de trop d'enfants.

Il frappa son verre avec sa cuillère à café, comme il aimait si bien le faire, (quelle classe !) et attrapa l'attention des élèves. Il se rappela au dernier moment qu'il avait oublié ses antisèches avec ses blagues pour détendre l'atmosphère dans son bureau. Mince, il avait travaillé dessus pendant toutes les vacances ! Il allait devoir improviser.

"Bienvenue à vous tous, bienvenus pour une nouvelle année à Poudlard ! Pour cette nouvelle année, j'ai une bien triste nouvelle à vous annoncer." Il prit une expression grave. "Poudlard, vous l'avez sans doute remarqué a…" il jeta un oeil aux professeurs, comme pour chercher leurs soutiens, "…été maudit ! Des fantômes se promènent maintenant dans l'établissement."

Les professeurs détournèrent la tête avec affliction. McGonagall avait fait exprès de voler les antisèches du directeur, mais il était parvenu à se souvenir des bribes de ses mauvaises blagues.

Les premières années et Brook parurent choqués alors que Nick Quasi-sans-tête sortait de son bureau en hurlant comme un esprit dérangé.

"Directeur !" S'éleva la voix de Fred Weasley. "Poudlard était déjà hanté l'année dernière."

"Et l'année d'avant !" Ajouta George.

"Et l'année d'avant !"Ajouta un autre élève.

Un brouhaha d''année d'avant' s'éleva, chaque élève voulant rivaliser avec son voisin sur sa connaissance de Poudlard.

Dumbledore dut frapper dans son verre pour regagner l'attention de la salle.

"Autant pour moi !" Avoua-t-il en faisant mine de regarder ses notes alors qu'il s'agissait de sa serviette. "C'est mon discours de 1492."

"Il est directeur depuis si longtemps ?" Souffla un élève.

"Ce n'est pas Poudlard qui vient d'être maudit, mais ses environs. Vous avez probablement croisé un des esprits qui a voulu visiter le Poudlard Express."

Une main se leva dans l'assistance.

"Ce n'étaient pas des Détraqueurs ?"

Dumbledore cligna des yeux.

"Je ne sais pas, tu as peur des Détraqueurs ?"

"Oui." Avoua l'élève.

"Alors ce n'étaient pas des Détraqueurs." Assura Dumbledore. "Juste des horribles fantômes menaçants qui n'ont rien à faire de leurs journées. En conséquence, seuls ceux qui ont un petit papier signé par leurs parents auront le droit de sortir au pré-au-lard. Tout le monde a son papier ? Qui n'a pas obtenu la signature de ses parents ?"

Aucune voix ne s'éleva.

"Oh, donc aucun élève n'est important, c'est noté." Chuchota le directeur. "Tâchez juste de ne pas les importuner. Nous sommes des sorciers, nous pouvons réparer beaucoup de choses, mais nous ne pouvons pas vous rendre la vie, alors soyez sages avec eux, d'accord ?"

Un grand 'oui' peu rassuré retentit.

"Très bien !" S'exclama, ravi, le directeur. "J'en profite pour vous présenter votre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal !" Il pointa le susnommé avec sa main, attendant qu'il se lève pour saluer les élèves à la façon d'un acteur.

Ou que les élèves l'applaudissent spontanément.

Bref, que quelqu'un fasse quelque chose. Pourquoi personne ne réagissait ?

"Le professeur Lupin." Souffla McGonagall, excédée par l'interminable silence.

Il devait dire son nom ? Quel intérêt ? Les professeurs de Défense contre les Forces du Mal changeaient chaque année, Dumbledore était sûr que les élèves avaient cessé de prendre la peine de mémoriser leurs noms. Lui-même avait arrêté depuis belle lurette !

"Le professeur Lupin !" Annonça cependant le directeur pour déclencher les applaudissements tant attendus. Il faillit se rasseoir, son travail terminé, mais McGonagall lui pointa ostensiblement un de leurs voisins les plus visibles.

Mince, il avait oublié.

"Et enfin, avant que je n'oublie, notre garde-chasse, Rubeus Hagrid, se chargera dorénavant des cours de Soins…"

"Aux créatures magiques." Souffla entre ses dents McGonagall.

"…aux créatures magiques." Répéta Dumbledore avec aisance, persuadé que les élèves n'avaient pas remarqué son hésitation. "Sur ce…" il jeta un coup d'oeil à Minerva, mais ne reçut rien d'autre qu'un regard manquant cruellement de foi pour sa personne "…bon appétit !"

Et il se rassit élégamment, prétendant être une personne responsable.


Aucune trace de Sanji et Franky. S'étaient-ils perdus en chemin ? L'appareil de Franky avait-il eu un problème technique ? Peut-être que la traversée de l'océan avait entraîné une défaillance technique.

En tout cas, leur absence ne sembla pas inquiéter outre mesure Robin, Usopp, Chopper et Brook qui profitaient largement de la fête. Nami en était presque jalouse. Pourtant, elle avait obtenu le droit de posséder Robin en voisine. Après l'évènement du train, il s'agissait de la meilleure place.

Peut-être se tracassait-elle pour rien ? Sanji et Franky étaient forts et futés. Ils pouvaient se débrouiller comme des grands pour aller à l'école. Nami devait exagérer. Elle abandonna leur cas et décida de s'amuser avec Robin qui, une fois encore, avait faussé compagnie à sa table, préférant apprécier le repas avec la navigatrice. Son air strict et maniéré lui permit d'échapper aux critiques : personne ne sembla remarquer que son uniforme était bleu et non vert.


"AAAAtchoum !" Éternua Franky, le nez rouge comme une tomate.

"Mon pauvre petit !" S'écria sa grand-mère en accourant à ses côtés. "Tu as attrapé un gros rhume !"

Elle sortit un mouchoir en tissus de sa poche et moucha son petit-fils. Tel un bébé, Franky se contenta de souffler très fort et de laisser sa grand-mère s'occuper du reste.

"Voilà !" Sourit la grand-mère. "C'est un bon garçon !" Elle attrapa les draps de son petit-fils, assis sur son lit, et les ramena sur lui.

"Mais Mamie—" Voulut se défendre Franky, désireux de quitter enfin son lit.

"Pas de discussion !" Refusa sa grand-mère. "Regarde-toi ! Tu es rouge de fièvre, mon pauvre petit. Tu vas rester au lit jusqu'à ce que j'en décide autrement."

"Mais, Mamie," gémit Franky, alité, "et l'école ?"

"Je vais les appeler." Assura la vieille femme. "Il est hors de question que tu y ailles dans cet état-là ! De toute façon, tu ne serais pas capable de suivre en cours. Et tu risquerais d'infecter tes petits camarades. Alors, repose-toi, je m'occupe de tout."

Franky était rouge, pas à cause de la fière, mais bien des soins de sa grand-mère. S'il n'avait pas oublié qu'il n'était plus un robot et qu'il pouvait tomber malade, il ne serait peut-être pas sorti en caleçon et chemise hawaïenne sous la tempête de la veille pour tester la solidité de ses dernières inventions en vitesse. Le vent lui avait gelé les doigts, la pluie trempé les cheveux et glacé le sang.

Non, s'il avait su, il aurait pris une écharpe.


"Mais ils n'ont pas de téléphone dans son école ?" S'étonna la grand-mère, ses lorgnons sur le nez, en tournant les pages de son annuaire téléphonique. "Voyons… La petite de Yvonne est à la faculté de Brooklyn, donc non… Le petit d'Antoinette, qui était avec Cutty à la maternelle, qu'est-il devenu déjà ? Chéri !"

Se levant de son fauteuil rembourré, un grand-père s'approcha d'elle.

"Le petit d'Antoinette ? Qu'en sais-je ? Nous ne l'avons pas revu depuis le mariage de la fille à Bernard. De toute façon, tu sais bien que Cutty va à l'école sur l'autre continent, aucun des petit-enfants de tes amis ne s'y trouve."

"Mais comment vais-je les prévenir ? Je ne trouve pas leur numéro dans la liste."

"Je ne sais pas. Pourquoi ne contactes-tu pas les autres parents ? Ceux avec lesquelles tu avais discuté pendant les vacances."

"Je ne sais pas comment les joindre !" S'écria la grand-mère. "Ils m'ont toujours contactée en premier. J'ai juste donné ma réponse aux oiseaux qui m'avaient apporté leurs courriers."

"Essaye de les appeler." Proposa son époux.

Suivant son conseil, sa femme se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit et appela :

"Petit ! Petit ! J'ai un message à envoyer ! Petit !"

Mais rien à faire, aucun oiseau n'apparut.

La vieille femme abandonna, ferma la fenêtre et se posta devant son mari qui était retourné s'asseoir dans le canapé.

"Impossible de les faire venir. Va donc les prévenir."

"Tu veux que j'aille les prévenir ?" S'étonna le grand-père.

"Oui, Roland. Et dépêche-toi, je ne voudrais pas qu'ils rayent Cutty de la liste des élèves. Je ne sais pas où nous pourrions l'envoyer s'il se fait encore expulser de cette école. En plus, tu as vu comme il est heureux là-bas ? Alors, dépêche-toi Roland !"

Grognant, le vieil homme se releva, posa son journal sur la table basse du salon et se dirigea vers la porte d'entrée, attrapant son imperméable au passage.

"J'y vais, mais ne t'avise pas de servir le dîner avant mon retour ! Je rêvais de ton sauté d'agneau depuis deux semaines, et je refuse de le rater."

"Je sais." Assura sa femme avec un petit sourire. "C'est pour lui que tu m'as épousée."

"Certainement ! J'avais de nombreuses prétendantes beaucoup plus jolies et plus serviables."

"File !" Commanda son épouse. "Ou tu devras te contenter d'une d'elles à ton retour !"

N'écoutant que son estomac, et, comme on dit, plus vite parti, plus vite rentré, Roland s'enfonça dans la rue, partant pour l'école de son petit-fils.

Il n'avait qu'une petite question en tête : comment avait-il fait les fois précédentes pour s'y rendre ?


Quelques jours plus tôt :

Luffy, un bâton à la main, longeait la route goudronnée qui tranchait la forêt. Rose avait été très gentille de les déposer dans une colonie de vacances où ils se virent proposer de nombreuses activités et rencontrèrent de nombreux enfants de tout âge, mais, passé un certain temps, Luffy finit par s'ennuyer. Zoro n'était pas de très bonne compagnie, préférant s'entraîner à longueur de journée avec les haltères qu'il avait ramenés. Les surveillants et les autres enfants avaient rapidement appris à le laisser en paix. Alors Luffy décida de quitter la colonie pour aller retrouver les autres. Il savait que tous étaient très heureux de retrouver leurs parents et de passer du temps avec eux, et jamais Luffy n'exigerait qu'ils les quittent pour toujours, mais lui aussi voulait passer du temps avec eux. Et, à son opinion, il leur avait laissé assez de temps pour profiter de leurs géniteurs. Il lui semblait que l'heure de revenir à Poudlard et recommencer à vivre ensemble approchait (du moins l'avait-il décidé), alors il était temps d'aller les récupérer.

"Attention à la voiture !" Prévint Zoro, un peu à l'arrière, en entendant rugir un moteur.

Habitué, Luffy s'écarta de la route goudronnée et s'enfonça légèrement dans le sous-bois avoisinant.

La petite voiture les dépassa tous deux à grande vitesse et disparut à l'horizon. Merry s'envola des horizons de Zoro et vint se poser sur l'épaule de Luffy. Il se faisait tard, les rayons du soleil avaient disparu et seule la pleine lune permettait aux deux enfants de suivre la route. La pleine lune et Merry qui veillait.

"Devrait-on s'arrêter ?" Se demanda le chapeau de paille, prenant l'apparition de Merry sur son épaule comme une demande de la chouette.

Zoro haussa les épaules. Il pouvait continuer à marcher, ses haltères sur le dos, encore longtemps. En fait, plus il s'éloignait de l'endroit où la folle qui se prétendait sa mère l'avait déposé, mieux il se sentait.

Mais Luffy décida qu'il était temps de s'arrêter. Il fouilla dans sa poche et en sortit sa baguette. Usopp lui avait ajouté un anneau au bout, qu'il avait raccroché à une chaîne, elle-même rattachée à son pantalon. Luffy ne changeant jamais de pantalon, il ne risquait pas de la perdre.

Luffy fixa sa baguette, assez similaire au bâton qu'il avait dans l'autre main.

"Usopp fait pleins de choses merveilleuses avec." Remarqua-t-il pensivement.

Il l'agita dans tous les sens, les yeux brillants. Mais rien ne se produisit.

"Tu es sûr que tu es un sorcier ?" Ricana Zoro en admirant le manège.

"Tu peux parler !" Se défendit le chapeau de paille. "Tu n'es pas plus doué que moi ! Je ne t'ai pas vu faire d'étincelles avec ta branche. Sais-tu seulement où elle est ?"

Zoro fronça les sourcils. Il déposa son sac à haltères, remonta son bas de pantalon et extirpa sa baguette magique de sa chaussette. Il se redressa ensuite avec un sourire de vainqueur en montrant son trophée.

"J'attends toujours tes étincelles." Rappela l'élastique, refusant de lâcher le morceau.

Zoro fit tourbillonner sa baguette dans les airs et récita sa formule magique.

"Abracada…"

En moins d'une seconde, il fit apparaître son sabre, découpa un arbre, fit disparaître l'arme et termina d'agiter sa baguette.

"…bra."

Qui pointait maintenant sur un arbre fendu en deux.

"Tu vois," se targua Zoro, "je sais faire de la magie, moi."

"Tu as triché !" S'exclama Luffy, ayant vu clair dans son jeu. "Je t'ai vu le découper avec un sabre !"

Zoro expira sèchement. Où était la crédulité de son capitaine quand il en avait besoin ?

Désireux de montrer tout de même ses capacités magiques qu'il savait aisément plus importantes que celles de son capitaine, il décida d'invoquer un dragon. Il leva la main et hurla la première phrase qui lui vint à l'esprit.

"Apparaît," il abattit sa baguette, fumante, "créature de feu !"

Une minuscule explosion retentit, insuffisante pour effrayer un lapin.

Luffy se moqua allègrement. Sa baguette fumante dans la main, une veine apparue sur le front de Zoro. Où était son dragon ? Quand Sanji agitait son bâton, tout ce qu'il désirait se produisait, alors où était le dragon de Zoro ? En plus, Luffy allait finir par s'étouffer à rire aussi fort.

Comme répondant à son appel, mais un peu en retard, une grosse détonation résonna, suivie d'une vive lumière qui stoppa le fou rire de Luffy.

Freinant en vitesse, en faisant crisser ses pneus sur le goudron, un bus violet à trois étages apparut, avec écrit en lettre d'or Magicobus sur son pare-brise.

L'épéiste se jeta sur l'occasion pour redorer son blason.

"Alors ?" Se vanta Zoro avec un sourire supérieur.

"Ce n'est pas ce que tu as demandé !" Se défendit l'élastique. "Tu avais commandé une créature de feu !"

Zoro secoua la tête.

"Et comment penses-tu que cette créature roule ?" Demanda le sabreur.

En réalité, il n'en avait aucune idée. Mais Luffy non plus, donc il ne pourrait pas le contredire.

Le chapeau de paille fit une moue, comprenant sa défaite.

Au même moment, un homme portant un uniforme violet sauta du véhicule, une antisèche à la main.

"Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Faites un signe avec votre baguette magique et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez. Je m'appelle Stan Rocade et je serai votre contrôleur pendant ce voyage."

Sa tirade finie, il leva le nez de son papier vers les pirates et la chouette. Il papillonna des yeux en voyant les deux jeunes. N'étaient-ils pas trop petits pour se promener seuls ? Et que faisaient-ils au milieu d'une forêt ?

Délaissant ses questions, le Magicobus n'accueillant pas toujours des personnes recommandables, et n'ayant pas le temps de s'éterniser ici, il coupa au plus important.

"Où désirez-vous aller ?"

"Par là." Indiqua Luffy en montrant la route. Puis, sans une once de doute, il monta le bus, s'émerveiller de son aspect intérieur.

"Les chouettes doivent être maintenues en cage !" Lança Stan en se faisant bousculer par Zoro, son sac à la main, qui montait à son tour. "Et asseyez-vous sur un lit vide, que le Magicobus puisse redémarrer."

Luffy obéit sagement, occupé à admirer l'intérieur du véhicule. Des lits étaient disposés à intervalles réguliers, avec des gens assoupis à l'intérieur, éclairés par un gigantesque lustre de cristal.

"La chouette !" Demanda Stan en s'enfonça dans le bus pour se rapprocher du lit qu'avait choisis Luffy.

"Pas d'inquiétude," assura l'élastique, "Merry sait se tenir."

Zoro déposa son gros sac sur le matelas et s'assit sur le lit voisin.

"Quand partons-nous ?" Râla-t-il. Il avait obéi, ils pouvaient maintenant rouler.

"Ern, mets les gaz !" Concéda Stan. "Et toi," lança-t-il en fixant le chapeau de paille, "si ta chouette fait quoi que ce soit, je le mettrais sur ta note."

"Pas de soucis." Répondit Luffy sans y prêter attention. Il n'avait pas d'argent de toute façon.

"En route !" Lança le chauffeur, un petit homme avec d'énormes lunettes qui semblait plus s'accrocher au volant qu'effectivement le guider.

Il enclencha la première vitesse et le bus démarra dans une détonation assourdissante, remplaçant instantanément les arbres du bord de la route par des toits de maisons rustiques.

Luffy était glué à la fenêtre, ébahi par ce miracle. Il allait absolument falloir qu'il le raconte à Usopp et Chopper. Mieux, à Franky pour qu'il leur fasse un tel engin de transport.

"Bon, vous deux !" Revint Stan, essayant de capter l'attention des garçons. "Où allez-vous ? Le Magicobus est un moyen de transport, pas un hôtel."

À la lueur du lustre, Stan fronça les sourcils. Le brun au chapeau de paille avait quelque chose de caché sous sa frange.

"Petit, qu'est-ce que tu as sur le front ?"

Luffy ne savait pas de quoi parlait le contrôleur, mais il aperçut une brigade bien connue sur le vieux journal posé sur les affaires de son voisin. Il se leva de son lit, slalomant correctement entre les affaires qui volaient dans tous les sens dans ce bus conduit par le seul humain au monde moins compétent avec un volant que Luffy lui-même. Arrivé à destination, Luffy se pencha et ramassa silencieusement le journal.

"Il ne faut pas toucher aux affaires des autres !" Lança Stan, pas assez assuré pour se promener librement dans le bus quand celui-ci roulait. "Et vous n'avez pas répondu à ma question !"

Pas la peine. Avec un grand sourire, Luffy s'aperçut qu'il avait trouvé leur destination. Il montra l'article de journal sur lequel s'agitait toute la famille Weasley souriante devant une pyramide égyptienne.

UN EMPLOYÉ DU MINISTÈRE DE LA MAGIE REMPORTE LE GRAND PRIX

Arthur Weasley, directeur du service des détournements de l'Artisanat moldu, a remporté le grand prix de la loterie du Gallion organisée chaque année par La Gazette du sorcier.

Mr Weasley, ravi, nous a déclaré: « Cet or va nous servir à faire cet été un voyage en Égypte où se trouve Bill, notre fils aîné. Il travaille là-bas comme conjureur de sorts pour le compte de la banque Gringotts, la banque des sorciers. »

La famille Weasley va donc passer un mois en Égypte et sera de retour pour la rentrée des classes au collège Poudlard où cinq des enfants Weasley poursuivent leurs études.

"On va là-bas !" Décida-t-il avec un grand sourire.

"En Égypte ?" Comprit Stan avec incrédulité. "Vous êtes dans un bus, pas un avion. Nous pouvons juste vous déposer dans un aéroport."

"Ce sera parfait." Assura Zoro en s'allongeant dans son lit, visiblement étranger au maelström intérieur, aucun meuble n'étant capable de stopper le moindre mouvement à cause de la conduite catastrophique du bus.

"Comme vous voudrez." Abandonna Stan. "Cela vous fera trente Mornilles."

Le journal dans les mains, Luffy retourna à sa place attitrée, ignorant le contrôleur. Zoro, bien installé, et heureux de savoir qu'il roulait très loin de la sorcière qui ne cessait de le coller, s'endormit instantanément. Aucun des deux ne semblait volontaire pour payer.

"Vous êtes dans un bus ! Vous devez payer le voyage !" Rappela Stan, anxieux. Il ne savait pas trop comment réagir. Devait-il les jeter dehors ?

Mais avant qu'il n'ait le temps de prendre des mesures contre ces deux enfants, dont le brun qui regardait avec joie les lampadaires et les boîtes aux lettres esquiver le bus, sa chouette se pointa devant Stan et déposa une bourse dans sa main.

Stan regarda sa main, légèrement perturbé. Dans le monde sorcier, les chouettes intelligentes ne manquaient pas, et il n'était pas rare de les voir faire d'autres missions que simplement livrer le courrier, mais c'était la première fois que Stan en voyait une agir par elle-même. Il piocha les trente Mornilles et s'apprêta à rendre la bourse, mais la chouette piocha trois Mornilles supplémentaires et les posa dans sa main.

Stan les regarda, incrédule. Venait-elle de lui donner un pourboire ? N'était-ce pas du vol ?

Voyant son expression perdue, la chouette indiqua un panneau derrière lui. Il contenait les tarifs des suppléments.

Une Mornille la bouteille d'eau chaude et une brosse à dents.

Trois Mornilles pour une tasse de chocolat chaud.

"Tu veux une brosse à dents ?" S'étonna Stan, déstabilisé par les actions de la chouette.

Merry poussa avec son bec les trois Mournilles.

Stan les compta. Trois Mournilles. Trois brosses à dents. N'ayant que deux enfants auxquels les donner, il avait automatiquement conclu que la chouette voudrait la troisième. Si elle était effectivement capable de lire les inscriptions du panneau, cela ne serait pas si étrange. Mais les chouettes avaient-elles des dents ? Et puis, comment pourrait-elle tenir l'instrument ?

"Un chocolat chaud !" S'illumina Stan en comprenant. Merry reprit la bourse, indiquant qu'il avait raison. Rapidement, Stan lui rédigea un reçu et lui donna pour qu'elle puisse retourner sur l'épaule de Luffy, apprécier à ses côtés la vision de l'intégralité des objets prendre la fuite à l'arrivée du bus fou.

Sentant qu'il n'était plus nécessaire, Stan regarda l'espace cuisine coincé plus loin.

"Je vais le préparer."


Retour au présent :

Sanji regarda l'énorme bâtiment face à lui. Le vent soufflait violemment, griffant les personnes insuffisamment couvertes. Quel était cet endroit ? L'infrastructure était bâtie avec de vieilles pierres grises et tristes, les températures étaient négatives et une chose était sûre, Sanji n'avait pas envie de passer son année là. Il regarda les autres personnes réunies, prenant leurs affaires et entrant dans le bâtiment. Aucune fille ne semblait être parmi eux. Mais Sanji comprenait, qui serait assez fou pour envoyer une fille dans un endroit pareil ?

"Vos affaires, jeune maître." Lui tendit Dobby.

Sanji les attrapa, une cigarette aux lèvres et soupira. Sincèrement, qui avait eu l'idée de bâtir une école à cet endroit ?


Alors, qui a trouvé le mot que j'avais oublié ? (Je ne sais pas pourquoi, mais quand je rédige cette histoire, il y a toujours la moitié des mots qui disparaissent... Je l'ai relu trois fois et je n'ai pas arrêté d'en attraper qui manquaient à l'appel ! Je ne sais pas ce qu'ils ont... Si vous trouvez par quelle porte ils fuient, je suis preneuse !)

N'hésitez pas à laisser un commentaire ! J'adore les commentaires ! Dites-moi s'il y a des moments qui vous ont fait rire ! (J'espère qu'il y en a... Au pire, j'ai juste à faire mieux au prochain chapitre ! *Remontée*)

À la prochaine !