Bonjour à tous ! Et Inséparables continue ! Je me suis fait remonter les bretelles pour mon Big Mac avec les Préfets alors vous avez tous mes plus plates excuses ! Je promets de faire plus attention la prochain fois ! (De demander à un fan hard core les infos et débattre plus avant d'arrêter mon choix). En attendant, j'espère que ce chapitre vous plaira !

Bonne lecture !


"Nous sommes arrivés à Édimbourg. Vous pouvez défaire vos ceintures et vous lever dans le calme." Annonça une voix dans l'avion.

Roland referma le journal qu'il lisait et obéit. Il n'avait pas d'affaires à récupérer, n'ayant pris que son imperméable et ses papiers qui se trouvaient dans sa poche pour traverser l'Atlantique. Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre, mais aucune trace des garçons. Il les avait perdus un peu plutôt, à l'aéroport d'Égypte, mais ne s'inquiétait pas. Ils étaient des sorciers, ils avaient probablement leur propre moyen de transport, bien plus confortable qu'un avion. Peut-être étaient-ils rentrés en balais volants ?

Quoi qu'il en soit, suivant la file des autres passagers, Roland descendit de l'appareil, se félicitant encore une fois de garder son passeport parmi ses papiers. Il aurait eu l'air malin s'il avait dû retourner chez lui le chercher.

Une fois les modalités remplies, il prit un taxi jusqu'à la gare la plus proche et monta dans un train.

D'ici son retour, le souper allait définitivement être froid.


Rose était en maillot de bain, sur une chaise longue, dans le jardin de sa propriété. Qu'il faisait bon vivre. Sa vie n'avait jamais été aussi parfaite que depuis que Blaise avait disparu et que tout le monde croyait qu'elle l'avait caché. De nombreuses personnes venaient dans sa maison la fouiller, surtout la fouineuse Weasley qui n'avait plus rien à faire maintenant que ses enfants étaient retournés à Poudlard. La voilà qui grondait justement. Impossible de trouver les garçons. La mère de sept enfants et quasiment l'ensemble du Ministère, qui espéraient tous retrouver Harry Potter et obtenir une promotion, allaient enfin comprendre l'horreur que vivait Rose depuis treize ans. Personne ne la jugera plus quand ils la verront chercher les garçons, et elle espérait bien des applaudissements à chaque fois qu'elle les retrouverait.

"Madame." L'interrompit son elfe-majordome. "Vous avez du courrier."

Ses lunettes de soleil sur le nez, Rose attrapa d'une main manucurée la lettre, avec un hurlement de Molly Weasley en bande sonore. Apparemment, la mère de Ginny essayait vainement de faire parler un tableau pour qu'il donne toutes les informations qu'il détenait. Seulement, les tableaux de cette maison étaient infects. Rose les gardait uniquement parce qu'ils faisaient fuir les visiteurs indésirables. Mais elle devait penser à les brûler pendant un de ses mariages. Ce serait parfait pour amplifier la fête.

Avec ses magnifiques ongles, Rose ouvrit le courrier et en sortit un papier plié en deux. Elle le déplia et en lut le contenu.

Bonjour Rose,

Comment vas-tu ? Nous avons entendu dire que tu allais bientôt te marier, félicitation ! J'imagine que tu es sûrement extrêmement préoccupée par les préparatifs. Cependant, cela n'explique pas pourquoi Harry et Blaise ne sont pas à l'école. Au contraire, ne serait-ce pas préférable de les déposer à Poudlard puis de revenir les prendre plus tard ? Ils prennent du retard et auront de grosses difficultés à le rattraper.

Nous nous sommes donc posés une question : aurais-tu perdu Harry et Blaise ?

Auquel cas, viens immédiatement nous chercher à Poudlard, que nous partions à leur recherche. Tu n'as qu'à prétendre nous inviter au mariage.

Autrement, ramène-les à Poudlard ou réponds au moins avec Merry pour nous prouver qu'ils sont avec toi, et explique-nous pourquoi tu ne les as pas déposés dans le Poudlard Express.

À bientôt,

Ginny Weasley et ses amis.

Ps : si tu ne donnes pas suite à ce courrier, nous viendrons à ton mariage et Neville ramènera sa grand-mère.

Toute la joie de Rose s'envola. Même celle d'entendre Molly se disputer avec un de ses tableaux.

Forcément. Les harpies de Poudlard ne pouvaient pas la laisser apprécier la situation en paix. Et quel était ce manque total de confiance en elle ? Tout de suite, sous prétexte qu'elle n'avait pas déposé les garçons au train, c'était parce qu'elle les avait perdus. Effectivement, c'était vrai. Mais ce n'était pas une raison ! En plus, elle devait prouver son innocence ? Mais dans quel monde vivait-elle !

Rose relut la lettre.

Molly Weasley avait annoncé son mariage à sa fille, mais n'avait pas été capable de lui expliquer pourquoi Harry et Blaise n'iraient pas à Poudlard ?! Mais pourquoi cette femme ne faisait que mettre des bâtons dans les roues de Rose ?! Elle entendit une casserole tomber sur la mère Weasley et ne put que s'en féliciter. Elle avait bien fait de garder tous ses meubles avec des caractères de cochons. Ils venaient largement de compenser leurs années de calvaires.

Maintenant, qu'allait bien pouvoir faire Rose ? Elle pourrait effectivement avouer avoir perdu les garçons, mais, non seulement, elle allait passer pour une andouille, mais en plus, elle allait devoir aller chercher Ginny et toute la bande ? Elle n'avait pas mis un garçon au monde pour devoir héberger la moitié de Poudlard le jour où il se ferait la malle. En plus, elle était sûre que les jeunes allaient demander où se trouvaient Blaise et Harry quand Rose les avait vus pour la dernière fois. Et Rose ne tenait pas du tout à devoir expliquer pourquoi, le 1er juillet, elle les avait déposés dans un camp de vacances moldu avec l'intention d'aller les chercher le 30 août. Des mauvaises langues pourraient la traiter de mère indigne. En plus, ce n'était pas sa faute si le camp de vacances n'avait pas été capable de la joindre quand son fils avait disparu. Non, elle n'avait pas de numéro de téléphone. Les Moldus n'avaient qu'à savoir utiliser des hiboux. Oui, elle avait mis un faux numéro. Les personnes de l'administration avaient refusé de prendre les garçons en charge sans numéro. Elle avait fait ce qu'il fallait. Oui, elle avait très mal rempli ses papiers d'inscriptions. Ce n'était pas une raison pour l'engueuler. Ils avaient perdu les garçons. Elle avait fini par tourner les talons et leur dire de ne pas s'inquiéter, qu'elle s'occuperait du problème.

Finalement, c'est le Ministère de la Magie qui s'en chargeait. Mais elle y mettait du sien. Elle laissait la porte de sa maison ouverte. En vérité, avec Sirius Black qui rôdait, c'était certainement une très mauvaise idée. Mais s'il la trouvait, elle était prête à donner toutes les informations qu'elle avait sur Harry. Il n'y en avait pas assez pour le retrouver de toute façon.

Ce n'était pas tout, mais comment devait-elle régler le problème mini-Weasley ?

Après réflexion, Rose claqua des doigts.

"Apporte-moi une plume et du papier." Ordonna-t-elle à son elfe-majordome.


Brook se frotta les cheveux avec une serviette, sa douche terminée. Il se sentait bien dans son pyjama et regretta amèrement que la salle de bains des filles soit dans l'autre aile. Il avait déjà essayé à de nombreuses reprises d'y aller en première et deuxième années, mais avait dû se résoudre à des échecs cuisants. Si seulement Sanji était dans la même maison que lui, ils auraient pu essayer d'y aller ensemble ! Quel gâchis qu'il ait fini à Gryffondor. En plus, ni Nami, ni Robin n'étaient dans leurs maisons, susceptibles de débarquer dans leurs chambres en nuisette pour leur poser une question ou leur demander de bien vouloir partager leur lit parce qu'elles se sentaient affreusement seules. En imaginant la scène, le nez de Brook se mit à saigner. Mais le sang ne fut pas suffisant pour le sortir de sa rêverie. Ce fut des sanglots étouffés qui le ramenèrent à la réalité.

Suivant le son, Brook se retrouva devant la porte du dortoir des premières années.

L'un d'eux sanglotait dans son lit, des sillons marquant ses joues. À côté de lui, un de ses camarades essayait de lui remonter le moral.

"Allons, tout va bien se passer."

"J-Je veux rentrer chez moi." Pleura le première année.

"Que se passe-t-il ?" Interrogea Brook en poussant la porte ouverte et en s'avançant, des marques de sang sur la mâchoire.

Le garçon agité de sanglots attrapa sa couverture et essaya de se cacher en dessous.

"On a eu cours avec le professeur Rogue." Informa un autre des élèves, avec une petite mine. "Il a été atroce. Et vous avez du sang sur la figure."

Brook s'essuya rapidement avec sa serviette de toilette.

"Je veux rentrer chez moi !" Sanglota le petit garçon du début. "Je veux retourner chez mon Papa et ma Maman ! Je n'aime pas Poudlard !"

"En plus," ajouta, la voix cassée, un autre première année, "les Serpentards n'ont fait que ricaner pendant que le professeur nous martyrisait et il n'a pas cessé de les féliciter."

Rogue dans toute sa splendeur. Pour ces petits sorciers en herbe qui quittaient pour la première fois les jupons de leurs parents, incapables de les contacter autrement que par quelques lettres éparses, c'était une épreuve beaucoup trop rude. En plus, personne ne sembla les consoler à leur retour au dortoir, comme l'auraient fait leurs parents. Ils étaient seuls et laissés à eux-mêmes. Ils n'avaient pas encore l'esprit de groupe des autres années qui avaient eu le temps de créer des liens et savaient vers qui se tourner. Ils avaient besoin d'aide. Ils avaient besoin qu'on leur remonte le moral. Et, justement, c'était une des spécialités de Brook.

"Je reviens." Assura-t-il en partant à pas pressés dans sa chambre.

Il revint rapidement, sa serviette abandonnée sur son lit, avec une guitare.

"Je vais vous chanter une petite chanson, yohohoho ! Et vous allez voir, tout va aller beaucoup mieux ! Alors, pour commencer, je vous propose une petite chanson de mon invention sur ce cher Severus Rogue. Êtes-vous prêts ?"

L'enfant qui sanglotait laissa son petit nez dépasser des draps, intéressé par la proposition.

Brook commença en frottant toutes les cordes rapidement, annonçant au son qu'il allait jouer du rock.

"Severus,
Tu nous hais,
On le sait,
Avec tes rictus !

Tu favorises les Serpentards,
Ces cafards !
Poufsoufles, Serdaigles et Gryffondors,
Tu les arbores !

Pourtant, regarde autour de toi !
La salle est pleine,
Et prête à se retourner contre toi,
Au moindre faux pas !

Tu sous-estimes l'or, le bronze, et le noir,
C'est une faute éliminatoire !
Quand notre patience s'essoufflera,
Crois-moi, tu le payeras !

Nous sommes justes et loyaux,
Soudés dans l'adversité !
Si tu réussis à nous énerver,
Accroche-toi à tes boyaux !

On débarquera en masse,
Même tes cachots,
Ne te permettrons pas de sauver la face,
Devant notre fléau !

Nous sommes petits,
Mais soudés,
Attaque l'un d'entre nous,
Les autres te le feront payer !

Tu surveilles des chaudrons par milliers,
Mais tu ne sais ce que l'on peut y verser !
Quand tu y auras goûté,
Tu regretteras de nous avoir tourmentés !

Profite de tes spaghettis,
Quand on aura fini,
Tu n'auras plus de dents,
À cause d'un regrettable accident !

Severus,
Saleté de dictateur,
Tu nous uses,
Méfie-toi,

Quand la cloche sonnera,
Ce ne sera pas pour l'heure."

Les premières années applaudirent, enjoués.

"Encore une fois !" Quémanda un des jeunes.

"Mais pas de soucis !" Accorda Brook. "Autant de fois que vous voulez ! Mais ne nous contentons pas de la même ! Depuis cinq ans que je suis ici, j'ai eu le temps d'en écrire ! En plus, je dois avouer que Rogue était ma muse favorite. Laissez-moi vous présenter les autres de ma composition ! Ce soir, c'est soirée Rock et injurions Rogue !"

"Attends !" Demanda le dernier de la chambre qui n'avait pas encore parlé. "Je vais chercher les filles, elles vont être ravies ! En plus, comme tu l'as dit, on va être soudés !"

Brook fit un beau sourire au garçon qui s'enfuit dans le couloir, appeler les filles depuis la salle commune. Ces dernières ne semblèrent pas enjouées, mais finirent par céder face à la persévérance du garçon. Il les ramena avec un grand sourire avant de les inviter à se joindre à eux sur les lits.

"Ce soir, c'est soirée Rock et critiquons Rogue !" Répéta-t-il. "Avec…"

Il fixa Brook des yeux, s'apercevant qu'il ne connaissait pas le nom de l'aîné guitariste.

"C-Comment tu t'appelles ?" Demanda avec une petite voix celui qui sanglotait.

"Je m'appelle Skelett Bones !" Se présenta Brook en saluant son public. "Au moindre problème, n'hésitez pas à venir me voir ! Et maintenant, place à la musique !"

Il fit rugir sa guitare, réveillant les filles qui déprimaient dans le calme depuis une bonne heure, et se lança dans une autre de ses chansons.

Petit à petit, la chambre se remplit de d'autres Poufsoufles, tous très déterminés à critiquer Rogue, rejoins par Chopper et Usopp, une fois leurs activités extrascolaires terminés, et par Cédric, en bon aîné, qui sonna le gong de fin quand il trouva l'heure trop tardive pour que les premières années restent éveillés. Il laissa cependant Brook chanter une dernière chanson, délaissant le rock pour une musique douce de bonne nuit, après avoir viré tous les élèves de deuxième année et plus. Il s'occupa ensuite d'escorter les filles de première année et de les remettre à la préfète Poufsoufle qui se proposa pour les coucher. Cédric s'assura ensuite que les garçons étaient bien au lit et leur souhaita bonne nuit avec Brook.

Leur deuxième jour de cours ne fut pas un long fleuve tranquille, mais il se termina sur une note positive, et non pas sur l'affreux cours de Rogue.


"Des nouvelles ?" Demanda Usopp au petit déjeuner en s'asseyant à côté de Nami.

Cette dernière, une tartine entre les dents, agita une lettre de Rose qui venait d'arriver.

"Tu appelles les autres ?"

Usopp ne se fit pas prier. À la vitesse de l'éclair, il ramena Chopper et Brook pendant que Robin s'asseyait avec la rouquine.

"Du nouveau ?" Brilla l'ancien renne. "Harry et les autres arrivent ?"

"Nous sommes invités à leurs enterrements ?" S'informa Robin, donnant la chair de poule à ses voisins.

"Ils ne sont pas morts !"

"Mais, moi, bientôt." Déprima Brook sur son chocolat chaud. "Et je n'ai toujours pas vu la moindre culotte."

"N'EN FAIS PAS TA PRIORITÉ !" Le frappèrent Usopp et Chopper.

Ignorant leurs guérillas, Nami ouvrit la lettre et l'étala sur la table pour que tout le monde puisse la lire.

Chère Ginny et les autres,

Je suis désolée de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt. Je pensais que vos parents vous auraient déjà expliqué la situation, mais il semblerait qu'il n'en soit rien. J'ignore si ce courrier sera vérifié, mais je l'ai fait attacher à un vieux rapace familial qui a des problèmes de discipline. En cas de problèmes, il l'aurait réduit en pièces.

Il y a bien une raison expliquant tout. Je n'ai pas pu vous remettre le paquet habituel parce que d'autres personnes le convoitent. En accord avec les geôliers, il s'est avéré préférable que je l'enterre jusqu'à des jours meilleurs.

Ne vous inquiétez pas, tout rentrera dans l'ordre très bientôt.

Affectueusement,

Rose Zabini

"Elle nous remet un paquet d'habitude ?" S'étonna Brook. "Pourquoi je n'en ai jamais vu la couleur ? Il y avait des feuilles de thé dedans ?"

"C'est un code !" Lui apprit Usopp, surprenant Chopper au passage.

"Je me disais que ce paragraphe était bizarre." Avoua l'ancien renne. "Pour décrypter le message, il faut remplacer chaque lettre par la suivante dans l'alphabet ?"

"Elle aurait eu beaucoup de chance si en utilisant cette méthode, la lettre aurait quand même eu un sens." Avoua Robin.

"Alors que devons-nous faire ?" Demanda Chopper.

"Juste bien comprendre ce qui correspond à quoi." Expliqua Nami. "Regarde, Terry, le paquet doit être Harry et Blaise."

"Oh !"

Chopper reprit la lettre et la relut avec sa traduction partielle.

"Et qui sont les geôliers ?"

Il continua à lire avant de s'arrêter brutalement.

"ELLE LES A ENTERRÉS ?!"

"Je ne pense pas." Avoua Nami.

"Dans la terre ou dans du béton, à votre avis ?" Demanda Robin.

"AUCUN DES DEUX !" Crièrent Nami et Usopp.

"Tu effrayes Terry !" Lui fit remarquer Usopp. Cela calma l'archéologue.

"Vous croyez qu'ils auront de la place pour moi ?" S'intéressa Brook. "J'aimerai bien avoir de la compagnie dans ma tombe."

"ILS NE SONT PAS ENTERRÉS !" S'écrièrent, encore une fois, Usopp et Nami.

"Qui sont les geôliers ?" Redemanda Chopper, maintenant rassuré sur l'endroit où se trouvaient Luffy et Zoro.

"Je ne sais pas." Avoua Nami. "Peut-être les professeurs, peut-être les détraqueurs ?"

"Si elle arriva à être en accord avec les détraqueurs," commenta Usopp, "je veux bien qu'elle m'apprenne comment faire."

"N'aurions-nous pas dû être les geôliers ?" Proposa Robin.

"En tout cas, elle n'était pas en accord avec moi." Nota Brook en avalant bruyamment du jus d'orange.

"Peut-être nos parents ?" Proposa Usopp. "Ma grand-mère ressemble vraiment à un gardien de prison. En plus, d'après le début, nos parents sont au courant."

"Elle n'a pas dit 'vos geôliers'." Remarqua Nami. "Et elle ne parle pas de Draco, ni de Cutty. Où sont-ils ?"

"Ils sont peut-être dans le paquet." Proposa Brook. "Plus on est de fous, plus on s'amusera dans ma tombe."

"Arrête de les enterrer avec toi !" Cria Usopp.

"Tu voudrais que je passe l'éternité dans un sombre cercueil sans compagnie ?"

"C'est généralement ce qui arrive." Admit Usopp. "Alors, quand tu mourras, tâche de le faire comme les autres."

Le coeur brisé, Brook s'affaissa sur la table, déprimé.

"Vous croyez vraiment qu'ils sont avec Harry et Blaise ?" S'étonna Nami en relisant la lettre, à la recherche d'indices.

"Cutty, je ne sais pas, mais Draco, je ne pense pas." Avoua Robin. "Je pense plutôt qu'il est à Durmstrang où il a été transféré."

Les pirates se turent et regardèrent leur amie qui buvait tranquillement son thé.

"Draco a été transféré à Durmstrang ?"

Robin posa sa tasse fumante sur la table.

"Oui."

"ET TU NE POUVAIS PAS LE DIRE AVANT ?!" S'écrièrent Usopp et Nami.

"Il ne veut plus nous voir ?" Pleura Chopper.

"Sauriez-vous à quoi ressemble l'uniforme des filles de Durmstrang ?" S'intéressa Brook.

"Comment le sais-tu ?" Demanda Nami.

"Je ne sais pas à quoi ressemble leur uniforme." Répondit Robin en se tournant vers l'ancien squelette. "Mais il doit sûrement comprendre des collants chauds, il fait très froid dans cette école."

"CE N'ÉTAIT PAS LA QUESTION IMPORTANTE !" Crièrent Nami et Usopp.

"Pourquoi est-il parti ?" Pleura Chopper, son menton posé sur la table et ses larmes coulant sur le bois.

"Les filles sont probablement plus jolies là-bas." Supposa Brook. "Où dois-je m'inscrire pour le rejoindre ?"

"Si tu es sage, je m'occupe des papiers !" Proposa Nami en sortant une des milliers d'annonces dont sa maison avait été envahie pendant l'été. "Cet endroit te fera le plus grand bien !"

Usopp attrapa l'affiche et la lut, la tête de Chopper passant sous son bras pour lire d'en dessous.

"Je ne pense pas que Sanji soit allé là-bas par plaisir." Avoua Usopp. "Ginny, pourquoi te promènes-tu avec ces affiches ?"

"Ma mère me les a donnés." Répondit la rouquine. "Elle m'a demandée de les agiter sous les yeux de mes frères s'ils se comportent mal."

"Tu devrais peut-être le faire." Pointa Robin en montrant les jumeaux, s'agitant devant les sabliers de décompte des points alors que Lee occupait l'attention des professeurs.

"Mais que font-ils encore ?" S'irrita Nami. "On ne peut même plus décoder des messages cryptés en paix pendant nos petits-déjeuners !"

"Tu vas aller les arrêter ?" S'étonna Usopp. Il lui semblait pourtant que Nami était plus du côté des jumeaux que de sa mère.

"Bien sûr que non." Répondit Nami en se levant. "J'ai beaucoup plus important à faire."

"Alors, ne te plains pas !" S'exclama Usopp. "Et que vas-tu faire ? Les cours vont bientôt commencer !"

Nami sourit.

"Choisir ma robe pour le mariage de Rose, évidemment !"


"Je peux savoir ce que vous faites ?"

Les jumeaux Weasley se retournèrent en vitesse, tombant sur leur petit frère, Ron.

"Ronny !" S'écria George avec joie. "Tu veux venir passer du temps avec tes frères préférés ?"

Fred passa un bras par-dessus l'épaule du benjamin de la fratrie et le rapprocha de lui.

"Ça, mon petit Ronny, c'est l'avenir !"

"Vous n'êtes pas mes frères préférés. Et ce sont juste des sabliers."

"C'est vrai que Charlie a la classe, c'est mon préféré aussi." Avoua George. "Ce ne sont pas de simples sabliers !"

"Comment, Charlie a la classe et c'est ton préféré ?!" S'exclama Fred. "Et moi dans cette histoire ?!"

"Forge, tu ne ressembles pas beaucoup un frère. On dirait plus mon reflet dans un miroir." Commenta George. "Maintenant, calme-toi, que j'explique à notre petit frère nos sabliers. Tu vois, Ron, ce sont de nouveaux sabliers. Ce seront les sabliers Weasley ! Nous mettrons les points et nous annoncerons le grand gagnant de la coupe à la fin de l'année."

"Tu ressembles aussi à mon reflet dans le miroir." Nota Fred. "Mais tu n'es qu'une pâle copie ! Je suis le jumeau réussi !"

"Vous êtes strictement identiques." Coupa Ron en retirant le bras de George de ses épaules. "Je suis juste venu vous dire que Maman compte vous envoyer à Durmstrang si vous n'êtes pas sages. Et que vous allez encore faire perdre des points à Gryffondor."

"Ne t'inquiète pas !" S'exclama Fred en sortant un sac de poudre. "Maintenant, c'est nous qui donnons les points ! Par qui commençons-nous ?"

"Mets en plein pour Serdaigle !" Demanda George. "Leur citrouille est géniale !"

"Plein pour Serdaigle…" S'appliqua Fred, en mordant sa langue et en remplissant le sablier bleu.

"N'en mets pas trop à Gryffondor," continua son jumeau, "il faut que nous ayons de la marge pour le remplir tout au long de l'année."

Fred versa une petite quantité dans leur propre sablier.

"De toute façon, Percy va nous faire descendre. Il est Préfet-en-Chef, c'est obligatoire."

George claqua sa langue.

"J'aurais préféré qu'il finisse à Serpentard."

"Un peu pour Poufsoufle." Se concentra Fred en remplissant leur sablier.

"Et pas pour Serpentard." Approuva George.

"Pas pour Serpentard." Répéta Fred en redressant son sac de poudre. "Pas pour Serpentard ?"

George s'offrit une petite réflexion.

"Notre petite soeur est mignonne."

Fred acquiesça vivement.

"Et un petit peu pour Serpentard parce que notre petite soeur est mignonne."

"Voilà !" S'écrièrent les deux frères, fiers de leur travail. Leurs sabliers étaient parfaits. Et tellement mieux approvisionnés que les vrais.

"Qu'en penses-tu, Ron ?" Demandèrent les jumeaux.

Mais le dernier garçon de la famille était parti.


"Et celle-là ?" Demanda Nami en se tournant dans une nouvelle robe.

Robin avait proposé de prêter ses robes moldues à Nami pour le mariage. Cette dernière avait sauté sur l'occasion et les deux filles étaient parties faire des essayages dans la chambre de Robin.

"Elles te vont toutes bien." Assura Robin, assise, les jambes croisées sur son lit, en regardant sa copine s'agiter.

Les parents de Nami n'étant pas très riches, il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis qu'elle avait pu porter des vêtements quasiment neufs et aussi jolis que ceux que proposait Robin.

Cette dernière sourit avec satisfaction. Elle savait très bien ce que pensait son amie et avait pris soin, depuis l'année précédente, de ramener les plus beaux vêtements de sa garde-robe, si jamais l'occasion de porter des vêtements personnels se présentait. Évidemment, elle n'avait pas pu prévoir le mariage, mais ce fut une excellente opportunité.

"Tu es trop gentille !" S'exclama Nami. "Toutes tes robes sont là ?"

Sur le lit de Robin se trouvaient cinq robes étalées, pour faciliter la sélection, plus celle que Nami portait en ce moment même.

"Oui." Répondit Robin.

Nami se mit à réfléchir.

"Alors tu vas aussi porter une robe du lot. Ce serait parfait si nous pouvions être assorties ! Voyons, lesquelles iraient bien ensemble ?"

Robin pointa deux robes aux designs assez différents pour que personne ne s'amuse à les comparer.

"Celles-ci ?"

Nami sourit en les regardant.

"Je suis d'accord !"

Elle attrapa celle qui plairait le moins à Robin et se tourna vers le miroir en le posant sur elle.

"On sera parfaites pour déstabiliser Rose à son mariage !"

Robin étouffa un petit rire.

"J'espère que les garçons s'habilleront bien." Songea Nami en attrapant un pan de la robe pour le relever et tourner avec le vêtement. "Je ne voudrais pas qu'on nous refuse l'entrée parce que nos tenues crient 'non-désirés'. Draco s'en serait assuré, mais il n'est pas là." Soupira la rouquine en se retournant. "Au fait, tu n'avais pas répondu à ma question. Comment sais-tu qu'il a été envoyé à Durmstrang ?"

"J'ai entendu les professeurs en parler." Répondit l'archéologue en rangeant les robes non sélectionnées.

"Ils ont parlé de Cutty ?" S'intéressa Nami. "Et ils n'ont rien dit à propos d'Harry et Blaise ?"

"Dumbledore n'avait pas l'air de savoir qui était Cutty," informa Robin, "et ils ont juste dit qu'Harry avait été kidnappé par Rose qui refusait de le rendre à Poudlard. Apparemment, elle l'a caché, avec Blaise, quelque part."

"Enterrés, n'est-ce pas ?" Se rappela Nami. "J'espère qu'elle ne les a pas vraiment cachés dans le caveau familial."

"Ce serait amusant." Sourit Robin. "Ils pourraient dormir dans des cercueils et se nourrir de rats."

"Si amusant…" Ironisa Nami.


"Tu vois mon cousin Maxence ? Celui qui me poussait dans la piscine quand j'étais petit et que je ne savais pas nager ? Il a commencé ses études de droit ! Je suis allé le voir pendant les vacances, et il m'a donné sa vieille batte de baseball !"

Rogue se promenait dans les couloirs, surveillant que tout allait bien pendant l'intercours, quand ses pas s'arrêtèrent.

Il avait mal vu.

Ils n'avaient pas poussé la comédie à ce point-là.

Reculant à pas prudent, Rogue regarda par la fenêtre s'il avait bien vu.

Et malheureusement, sa vue était encore parfaite. Un Serdaigle de cinquième année racontait bien ses vacances à Cutty La Citrouille. Celle-ci, guidée par la baguette de l'élève prenait même soin de hocher la tête quand il le fallait.

Rogue ne pouvait décemment pas en vouloir aux élèves pour avoir des amis imaginaires. En réalité, il ne se gênerait pas pour les punir si leurs amis imaginaires perturbaient ses cours, mais les Serdaigles avaient atteint un nouveau niveau d'ami imaginaire. Un ami qui prenait trop de place, que tous se partageaient, qui avait son nom sur la feuille d'appel et qui pourrissait. En fait, Rogue s'activa et partit en direction du jeune cinquième année. Assez, c'était assez, il allait le confisquer.

"Severus !" L'appela une voix.

Remus Lupin pressa le pas vers lui.

"Je te cherchais." Mentit le professeur. "J'avais des questions à te poser à propos de certains élèves, tu veux bien me suivre dans mon bureau ?"

Rogue plissa le nez de dédain. Il avait plus important à faire. Il avait une affaire à régler avec les Serdaigles. Mais quand il se tourna vers l'endroit où se trouvait le cinquième année et Cutty La Citrouille, il n'y avait plus personne. Ils avaient pris la poudre d'escampette.

"Oui, j'arrive." Grommela Rogue en faisant demi-tour pour suivre son collègue.


Le repas battait de son plein, et Rogue grogna en apercevant la citrouille encore parmi les rangs des élèves. Mais au moins, les Serdaigles avaient la décence de ne plus le ramener à son cours. Ils n'arrivaient pas à lui faire préparer une potion correcte et faire les leurs en même temps alors ils avaient fini par abandonner l'idée de l'apporter avec eux. Ou ils avaient compris que Rogue comptait l'enfermer dans son placard jusqu'à la fin de ses jours. À moins qu'il le ramène en cuisine.

Pourtant, Rogue remarquait avec dédain que la Citrouille, avant de disparaître de ses cours, faisait de meilleures potions que Cutty. Il y avait vraiment matière à s'inquiéter pour ce garçon.

Rogue attrapa une bouteille de vin, et aperçu Flitwick, occupé à discuter avec le professeur fantôme.

En voilà un qui ne se fatiguait pas avec son travail. Rogue le laissa finir sa conversation avant de l'appeler.

"Professeur Flitwick."

Ce dernier tourna une tête pleine de joie vers lui.

Pensait-il que Rogue l'appelait pour avoir une discussion amicale pendant le repas ?

"Professeur Flitwick, quand comptez-vous vous occuper de Cutty Flam ?"

La joie du professeur descendit d'un cran en entendant le sujet de la conversation.

"Je ne sais pas." Avoua Flitwick. "Je pensais que, maintenant, la potion de beauté aurait terminé de faire effet, mais il n'en est rien. Et je m'inquiète aussi pour le coup de froid qu'il a pris. Combien de temps va-t-il rester aphone ? Je pensais l'envoyer chez Madame Pomfresh demain si son état ne s'améliore pas."

Rogue fixa Flitwick. Il ne pouvait pas être si bête et avoir été choisi comme professeur et directeur de maison.

"Je parlais du vrai Cutty Flam. Pas de la marionnette. Comptez-vous, un jour, joindre ses parents pour demander des explications ?"

Flitwick cligna des yeux.

"De quoi parlez-vous ? Quelle marionnette ? Et je doute que ses parents soient meilleurs médecins que Madame Pomfresh."

Décidant que la discussion était close, Flitwick leva son poing et frappa la table.

"S'il vous plaît ?"

Tous les professeurs se tournèrent vers lui, à l'écoute.

"Je vais faire pratiquer le sortilège de lévitation aux premières années à 14h, puis-je emprunter Skelett ?"

"Je n'y vois pas d'inconvénients." Avoua McGonagall.

Les autres professeurs acquiescèrent.

"Par contre, je le veux demain, à 16h." Réclama Chourave.

"Dans ce cas, je le réserve demain matin." Prévint Cuthbert Binns, présent juste pour avoir des nouvelles.

"Je vais lui annoncer." Se dévoua Chourave. "Ne finissez pas la tarte pendant mon absence !"


"Tout le monde a choisi sa tenue de mariage ?" Interrogea Nami, infiltrée à la table Poufsoufle. "Ne vous ramenez pas avec vos vieux uniformes ! Pour une fois qu'Harry n'est pas là, on va enfin pouvoir se montrer avec style !"

"N'est-ce pas l'inverse de la raison de notre présence ?" Demanda Usopp. "N'y allons-nous pas pour mettre la pagaille ?"

"Si, mais avec classe !" Assura Nami.

"Comment mettons-nous la pagaille avec classe ?" Interrogea innocemment Chopper.

Brook prit soin de boire bruyamment son thé, forçant tout le monde à le regarder.

"Je n'en ai pas la moindre idée." Dévoila-t-il en reposant son thé.

"CESSE DE NOUS FAIRE ATTENDRE AUSSI LONGTEMPS POUR DE TELLES RÉPONSES !" Le frappèrent Nami et Usopp.

"Y arriverons-nous ?" Lâcha Robin, sa propre tasse entre les mains. "Nos spécialistes en chaos sont absents."

"Tu veux dire, Harry ?" Demanda Usopp. "Effectivement, sans le maître en la matière, nous allons avoir quelques difficultés."

"Ne vous en faites pas !" Sourit Nami. "J'ai déjà pris les devants ! J'en connais d'autres aussi catastrophiques que lui."

"Tu as invité les jumeaux ?" Devina Chopper en avalant une gorgée du thé de Robin.

"Plutôt noeud papillon ou cravate ?" Interrogea Brook.

"Quand a lieu le mariage ?" Se renseigna Usopp.

"Cravate." Vota Robin. "On dirait la corde coupée d'un pendu."

"Je vais mettre un noeud papillon." Décida Brook, obtenant une grimace insatisfaite de la brune.

"Oui, j'ai invité les jumeaux !" Répondit Nami. "Ils nous donneront un coup de main pour le transport. Pour les autorisations, je m'en charge avec Hermione. Pour la date et le lieu du mariage, Neville, je pense que tu es le mieux placé pour l'obtenir ! Qu'attends-tu pour demander des nouvelles à ta grand-mère ?"

Usopp faillit s'étouffer avec son verre d'eau.

"Pourquoi moi ?! Vois avec ta mère ! Je suis sûre qu'elle en sait tout autant, voire peut-être plus !"

"Je m'occupe déjà des autorisations !" Décréta Nami. "Débrouille-toi !"

"Je ne sais pas si j'ai amené une chemise." Avoua Chopper. "Je peux venir avec des vêtements moldus ?"

"C'est ce que nous allons faire en tout cas." Rassura Robin avec un sourire. "Je t'aiderai à choisir comment t'habiller si tu veux."

"C'est vrai ?" S'exclama Chopper avec joie. "Je veux bien."

"Moi aussi !" Réclama Brook. "Je peux t'aider à t'habiller Hermione ! Tu n'auras qu'à me montrer ta culotte en échange !"

Robin se tourna vers lui, la mine noire et un sourire terrifiant sur le visage.

"Pourquoi n'irais-tu pas enfin rejoindre la faucheuse, comme l'a prédit Mme Trelawney ?"

Se rappelant cet horrible souvenir, Brook s'effondra sur la table, déprimé.

"E-Elle a dit que j'allais bientôt mourir…" pleura l'ancien squelette.

Mais personne ne sembla intéressé. Robin reprit sa discussion avec Chopper, laissant Usopp et Nami se disputer sur qui devait ramener les renseignements.

Laissé à lui-même, Brook prévoyait de déprimer encore longtemps quand une petite main attrapa sa manche et tira dessus.

"S-Skelett ?" Demanda un petit Poufsoufle de première année. "Je dois aller en Métamorphose, mais je ne sais pas où est la salle de classe."

Cessant de pleurer, Brook se redressa et regarda le petit garçon.

"Métamorphose ? Je dois y aller justement. Nous n'avons qu'à y aller ensemble." Il se leva, abandonnant ses amis qui ne prenaient même pas la peine de faire semblant d'être affligés par sa potentielle disparition future, et proposa sa main à l'enfant qui l'attrapa.

"Moi aussi, je dois aller en Métamorphose !" Apparut une petite Poufsoufle de première année. Sans réfléchir, Brook lui tendit son autre main disponible.

"Qui d'autre veut aller en Métamorphose ?" Demanda l'ancien squelette à voix haute.

Intéressés, sept autres Poufsoufles de première année attrapèrent leurs affaires et accoururent vers lui en criant qu'ils étaient volontaires.

Sa petite armée rassemblée, Brook salua poliment ses amis, ignorant les mines surprises des filles, et se mit en route pour la classe de Métamorphose.

McGonagall faillit s'étrangler en voyant la scène depuis la table des professeurs. Rapidement, elle se leva et fila dans le couloir avant que Brook ne lui perde ses élèves. Elle n'était jamais sûre avec lui, s'il allait parvenir à destination tout seul.

"Skelett est étrangement populaire !" Remarqua Nami, impressionnée.

"Depuis qu'il a chanté des chansons pour l'un d'eux qui avait le cafard, les premières années l'adorent." Remarqua Chopper.

"Il va en cours avec sa classe parfois ?" Interrogea Robin.


Rogue était agacé. Les Serdaigles ne semblaient pas le craindre, ayant cessés de ramener leur citrouille plus par flemmardise que par peur, ou, tout au plus, peut-être par peur de se la faire confisquer. Ce qui n'empêchait pas Rogue de l'apercevoir dans les couloirs de manière régulière avec toujours une ou deux robes bleues qui lui faisait la conversation.

Les Poufsoufles murmuraient des petites chansons à son passage, et bien que Rogue n'avait jamais eu l'occasion d'entendre correctement les paroles, il lui semblait qu'elles parlaient de lui. À ce titre, il y avait très peu de chance qu'elles lui soient flatteuses.

Quant aux jumeaux Weasley, ils semblaient prendre la révolte taciturne des Serdaigles pour une compétition, et redoublaient d'originalité pour ne pas perdre la face.

Et, comme si cela ne suffisait pas, Dumbledore comptait sur lui pour tenir tout le monde à carreau pendant qu'il savourait ses tasses de thé et de chocolat chaud. Il ne travaillait jamais. Quand ce n'était pas Rogue qui faisait son travail à sa place, c'était McGonagall. Ils avaient autre chose à faire ! Comme des élèves à encadrer.

Rogue se posta devant le chaudron de Ron Weasley. Ces racines de marguerites étaient coupées en morceaux grossiers, n'ayant pas trouvé la nécessité de faire un travail propre. Elles allaient disparaître dans la mixture de toute façon. Mixture qui, a la place d'être d'un magnifique vert clair, tournait au pourpre.

"Quel est ce rouge, Weasley ?" Tonna Rogue avec une grimace de dégoût. "Comment avez-vous pu vous rater avec une recette aussi simple ? Mais qu'avez-vous dans le crâne ? Peut-on être aussi imbécile ? Si je vous demandais de faire de la soupe, vous seriez capable d'assassiner votre famille ! Par Merlin, quel dommage que votre mère ne vous ait jamais convié en cuisine ! Comment pouvez-vous échouer autant ? Savez-vous seulement lire Weasley ? Ce n'est pourtant pas compliqué de suivre cette recette ! L'espace entre vos deux oreilles n'est rempli que de vide, ma parole !"

Ron était rouge de colère.

"Rattrapez-moi cette horreur !" Continua Rogue avec dédain. "Nous la ferons boire à votre rat à la fin du cours. Avec un peu de chance, cela vous motivera à enfin faire quelque chose de passable !"

Nami, qui préparait sa potion non loin, s'apprêta à quitter son chaudron pour lui donner un coup de main, il était son frère tout de même et Crouton était le rat de sa famille, mais Rogue la prit sur le fait.

"Weasley la soeur, je vous prierais de vous occuper de votre chaudron ou vous allez avoir des entraînements supplémentaires de Quidditch."

Qu'ils étaient casse-pieds les Weasley à être plusieurs par classe.

Nami recula, menacée par l'un de ses pires cauchemars à Poudlard. Elle retourna donc à son chaudron. De toute façon, elle n'était pas un génie en potion, contrairement à Sanji et Usopp, et n'aurait probablement pas réussi à rattraper la mixture de son frère. Mais ce n'était pas une raison pour mettre un animal en danger.


À la fin du cours, comme promis, Rogue s'avança avec un sourire mauvais devant la potion de Ron. Il allait rappeler à ses élèves pourquoi il devait être craint. En un coup de baguette, il sortit Croûtard de la poche du rouquin où il faisait la sieste, et l'attrapa dans sa main gauche.

"Venez voir !" Invita Rogue en ricanant. "C'est l'heure de tester les compétences de Weasley ! Si votre potion est ne serait-ce que passable, le rat va rétrécir jusqu'à devenir un raton. Cependant, si la potion est ratée, le rat sera empoisonné. Et à la vue de la couleur jaunâsse de votre mixture, je pense que vous pouvez d'ores et déjà préparer votre pelle, Weasley."

Le rat dans la main de Rogue qui s'était réveillé se mit à pousser des cris en s'agitant.

"Regardez, même votre rat s'en est aperçu !" Se moqua Rogue.

"Vous ne pouvez pas lui faire ça !" S'exclama Ron en décidant de foncer sur le professeur pour reprendre son animal de compagnie. Mais Crabbe et Goyle l'attrapèrent en chemin et le maintinrent à l'écart.

"Professeur !" Quémanda Seamus. "Pourquoi ne pas juste mettre une mauvaise note à Ron, et en rester là ?"

Avec Dean, ils avaient essayé de donner des indications pour rattraper la potion de Ron, mais aucun des deux ne savait ce qui avait pu faire tourner la mixture aussi mal et ne parvinrent pas à améliorer sa couleur. Leurs propres potions n'étaient pas d'un vert rassurant.

"Mais la vie n'est pas pleine de notes, Finnigan." Remarqua Rogue avec mépris. "Vous ne ferez pas des potions pour le plaisir de regarder leurs couleurs avant de les jeter dans votre évier. Vous devrez les boire. Et je suis bien gentil de ne pas demander à Weasley de la boire lui-même ou de la faire boire à sa soeur."

"Mais ce rat n'y est pour rien !" Se plaignit Dean.

"Vous me fatiguez !" Tonna Rogue. "Taisez-vous ou je vous la fais boire !"

Il attrapa une louche, en même temps que Nami sa baguette. Croûtard était le compagnon de son frère, elle n'allait pas laisser le professeur le tuer sans rien faire. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de lever sa baguette, Croûtard, qui se démenait comme un diable dans la main du professeur, essayant vainement de le mordre avant d'échouer lamentablement, et voyait la louche inexorablement s'approcher de lui, hurla, grossit à une vitesse fulgurante, échappant à la poigne d'acier de Rogue, avant d'immédiatement rétrécir et de partir en courant dans le couloir.

"Croûtard !" Hurla Ron en le voyant disparaître.

Étonnés, Goyle et Crabbe le lâchèrent, le laissant partir à la poursuite de son animal de compagnie.

Rogue resta en état de choc un instant. Il avait mal vu, n'est-ce pas ? Ce ne pouvait être...

Il lâcha la louche dans le chaudron.

"Le cours est fini !" Annonça-t-il avant de partir avec violence de la salle. Mais avant de passer la porte, il se retourna.

"Et moins trente points à Gryffondor pour indiscipline."

Puis il disparut dans le couloir, l'air sévère.


"Un animagus, directeur !" Hurlait Rogue. "L'animal de compagnie de Ron Weasley est un animagus !"

"Du calme." Demanda Dumbledore, interrompu dans sa pause thé. "C'est impossible. Quel animagus déciderait volontairement de passer des années sous forme d'animal de compagnie d'un élève ?"

"Puisque je vous dis que je l'ai vu !" S'énerva Rogue. "Il s'est transformé devant toute ma classe !"

"Quel animal était-ce ?" Interrogea gentiment Dumbledore.

"Un rat." Informa Rogue, énervé.

"Je n'ai pas souvenir qu'il y ait de rat dans le registre des Animagi." Avoua Dumbledore.

"Il n'est peut-être pas déclaré !" S'exclama Rogue. "Qu'en sais-je !"

"Ne l'avez-vous pas vu ?" Continua Dumbledore. "À quoi ressemblait-il ? Nous pourrions faire un portrait robot." Il sortit son matériel de coloriage, avec un album de dessin pour enfant. "De quoi vous souvenez-vous ?"

"Il s'est transformé trop rapidement." Avoua Rogue. "Je n'ai pas eu le temps de voir plus qu'une silhouette humaine."

Dumbledore fit une moue en rangeant ses crayons. Il avait envie de jouer à qui-est-ce et montrer ses talents de dessinateur.

Poussant un soupir, Dumbledore ferma son tiroir à mystère.

"Alors je ne peux rien faire, à moins que vous ne rameniez le rat en question. Il existe un sort pour forcer les animagi à reprendre forme humaines. Nous saurons vite si vous aviez raison ou non. Peut-être qu'un élève lui avait simplement jeté un sort pour grossir ?"

"Les élèves de troisième année ne connaissent pas de tels sorts ! Je vous assure que c'était un animagus." Tonna Rogue.

Et s'il avait raison, Dumbledore allait immédiatement réclamer au rat trois années de frais de scolarité ! Et peut-être plus ! Qui savait s'il n'avait pas accompagné un autre Weasley à Poudlard ?

Rogue tourna les talons, la mine revêche, et partit à la recherche du rat. Mais à l'heure qu'il était, il n'avait pas la moindre idée d'où le trouver.


Ron avait couru dans tout Poudlard, mais plus aucune trace du rat. Croûton avait tout bonnement disparu.

Rogue allait lui payer.


Nami n'était pas vraiment sûre. Tout s'était passé très vite. Il lui avait pourtant semblé que le rat avait changé de forme. Mais aucun rat ne pouvait posséder une telle capacité. Et Croûtard n'en avait jamais fait montre depuis les douze ans qu'il était dans sa famille. Ron lui avait-il lancé un sort pour l'aider à s'échapper ? Mais il ne semblait pas avoir ce niveau-là en magie. Nami allait devoir songer à en parler à Robin. Robin savait toujours tout.

La navigatrice partit à pas décidés vers la bibliothèque, pressée de tout raconter à son amie.


Brook faisait tranquillement semblant d'étudier à la table Poufsoufle, avec Cédric en face de lui et tous les premières années autour d'eux, demandant de temps à autre de l'aide à Diggory, quand Ron apparut à côté d'eux.

"Avez-vous vu mon rat ?" Demanda-t-il avec irritation.

"Non." Répondit Cédric. "Désolé. Tu l'as perdu il y a longtemps ? As-tu vérifié ton dortoir ?"

"Tu me prends pour un imbécile ?! Bien sûr que je l'ai vérifié !" S'énerva Ron. "Vous êtes tous inutiles ! La maison Poufsoufle est vraiment pourrie !"

Brook cligna des yeux. Il comprenait que Ron ne soit pas heureux d'avoir perdu son rat. Cependant, Brook et ses amis avaient perdus leur charpentier, leur cuisinier, leur vieux navire, leur sabreur et leur capitaine, le garçon-qui-avait-survécu et le roi des pirates. Pourtant, ils ne s'acharnaient pas sur les premières personnes venues.

Cédric fronça les sourcils, il s'apprêtait à remettre Ron à sa place, voyant déjà les mines déconfites des premières années qui devaient déjà subir ce genre de brimades de la part de leurs camarades de classe.

Mais une voix l'interrompit, rugissant haut et fort.

"Moins cinquante points pour Gryffondor." Décida Fred Weasley.

Son jumeau accourut devant leurs sabliers et vida celui qui était rouge.

"Ce n'est pas une façon de traiter les autres maisons !" Gronda Fred. "Ils ne t'ont rien fait ! Maintenant, viens. Avec George, on va t'aider à retrouver Croûtard."

Attrapant son petit frère par les épaules, il le poussa vers la sortie pendant que George s'excusait devant la tablée. Qu'ils ne s'inquiètent pas, ils allaient reprendre leur petit frère en main.


Luffy éternua. Il faisait vraiment froid là où ils étaient. Un vent violent rugissait, détruisant tout sur son passage. Luffy dut presque se mettre à ramper sur le sol, agrippant ses mains à la glace sur laquelle ils marchaient pour avancer. Devant lui, le grand dos de Zoro lui montrait le chemin. Il ne savait pourquoi, mais depuis qu'ils étaient montés dans l'avion, il n'avait pas revu Papy Flam. Merry était tombée de fatigue un peu plus tôt, incapable de vérifier si le grand-père ne s'était pas égaré. Par chance, dans l'avion, où les gens parlèrent d'elle comme d'une chouette empaillée, elle avait repris des forces, et fut capable de guider les garçons à la sortie de l'avion. Luffy ignorait pourquoi, mais elle semblait décidée à les mener vers le Nord. Plus ils avançaient, plus il faisait froid, mais Merry persévérait. Elle les menait toujours plus au Nord. Luffy ignorait ce qu'ils devaient y trouver, mais l'ancien navire était motivée.

Luffy, pas préparé à gambader dans le grand nord, avait la peau gelée. Ses doigts étaient devenus bleus et il utilisait par moment le Gear Second pour se réchauffer et parcourir une grande distance au passage. Mais maintenant, il était fatigué. Avec Zoro, ils se contentaient de manger sur le pouce, faute de trouver suffisamment de nourriture.

Autour de son cou, Antidote se mut, cherchant lui aussi à trouver un peu de chaleur. Il espérait que l'arrivée n'allait plus tarder.


"Vous êtes sûr que vous voulez descendre ici ?" S'assura le chauffeur de taxi en regardant le vieil homme sortir de sa voiture.

"Oui." Assura Roland Flam. "C'est parfait."

Au milieu de la route, sur un bas-côté, il ferma la portière arrière en saluant son chauffeur.

"Comme vous voulez." Concéda ce dernier en enclenchant la première vitesse.

Roland était seul et à pied dans un endroit désertique, sans le moindre village à portée de vue. Mais Roland savait qu'il y avait un village sorcier non loin. Comment s'appelait-il déjà ? La-grange-aux-cochons ? Qu'importait. Il allait s'y rendre, prendre une Bièraubeurre et dormir un peu. Venir à Poudlard était beaucoup plus simple quand ils étaient invités par les professeurs.

Les mains dans les poches de son imperméable, il avançait doucement, quand il vit une forme noire l'observer dans l'herbe.

Roland se rapprocha à pas doux, et découvrit un Berger allemand aux poils noirs de jet maigre comme un clou.

"Bonjour, mon petit." Salua gentiment Roland en avançant prudemment sa main. "Tu es égaré ? Où est ton maître ?"

Le chien se mit à montrer ses dents en grognant, désirant éloigner le grand-père.

"Pas très amical." Sourit Papy Flam. "Mais tu dois être mort de faim ! Tu veux venir avec moi ? Je vais dans un petit village, par là-bas, qui s'appelle enclos-aux-porc, je pourrais te trouver à manger."

Le chien cessa de grogner, rangea ses dents et leva sa tête pleine d'espoir vers lui.

"Allez, viens !" Encouragea le grand-père de Franky. "Je m'appelle Roland Flam ! Et toi, tu as un nom ? Ou dois-je t'en trouver un ?"


D'après Robin, il était possible que Croûtard soit un animagus, ou que Ron soit en fait un génie magique qui cachait son jeu. Nami ne savait pas quelle hypothèse préférer. Pour en avoir le coeur net, Robin avait proposé de lui amener Croûtard car elle avait trouvé une formule pour forcer les animagi à reprendre forme humaine. Il fallait juste qu'elle retrouve le livre contenant la formule. Autrement, présenter le rat à Chopper pourrait faire l'affaire. Il avait un don pour les animaux et s'apercevrait sûrement s'il s'agissait d'un humain. Et puis, Croûtard était en mauvaise santé dernièrement, si c'était dû à Ron faisant ses expériences magiques dessus, Chopper le décèlerait peut-être.

Nami se mordit la lèvre. En entendant que Croûtard était malade, elle aurait immédiatement dû songer à le présenter à Chopper. Elle avait pensé que c'était normal, le rat se faisait vieux et Chopper n'avait pas besoin de devenir ami avec lui pendant ses derniers jours, mais si l'une des deux possibilités énoncées par Robin était vraie, Nami venait peut-être de passer à côté d'une révélation.

"Mademoiselle Weasley !" Tonna la voix de Rogue derrière elle.

Nami se retourna, apercevant son directeur de maison, sa robe volant autour de lui.

"Où sont votre frère et son rat ?" Demanda le professeur précipitamment.

"Je ne sais pas." Avoua Nami qui était justement à leur recherche.

"Jamais là quand on les cherche ces Weasley !" Gronda Rogue en passant son chemin.

Nami se pointa du doigt. Mais elle était une Weasley. Pas celle que Rogue cherchait, certes, mais il avait quand même réussi à en trouver une.

À ce sujet, puisqu'elle était incapable de trouver son frère, elle connaissait justement deux autres Weasley, tout à fait capable de le localiser et beaucoup plus simple à retrouver.

Nami changea de direction et couru dans le jardin, à la recherche de n'importe quel Gryffondor de cinquième année. Avec un peu de chance, ils auraient une idée de la prochaine blague en date prévue par les jumeaux.


"Tu entends Ron ?" Demanda George, très sérieux. "Il ne faudra en parler à personne. Tu es notre petit frère, alors on va te la montrer. Mais cela reste entre nous."

Fred plongea sa main dans sa poche et en sortit la carte du maraudeur. Il tourna le dos à ses deux frères, planta sa baguette sur le papier et murmura "Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises."

Une fois la carte activée, il se retourna et la plaça sous les yeux de leur petit frère.

"Il ne nous reste qu'à trouver l'inscription mentionnant Croûtard." Guida Fred en l'étalant à plat sur une table de leur salle désaffectée et verrouillée. "Je m'occupe de regarder dans l'aile Nord." Se dévoua-t-il.

"Je m'occupe de celle Est." Se proposa George. "Regarde donc la Sud, Ron."

Sentant la possibilité de retrouver son rat proche, Ron se plongea dans la carte, découvrant les noms de tous les habitants de Poudlard.

"C'est le plan de Poudlard et de tous ses résidents !" Comprit Ron, épaté.

"Oui !" Approuva George. "En temps réel. Maintenant, cherche Croûtard, je vois Rogue qui fouine près de la bibliothèque, il semble chercher quelque chose ou quelqu'un. Je ne voudrais pas qu'il nous trouve avec la carte."

Les trois Weasley scrutèrent chaque centimètre carré de la carte, mais aucune trace de Croûtard.

"Il aurait quitté Poudlard ?" S'inquiéta George.

Fred l'espérait. L'autre possibilité étant que Croûtard soit mort. Il y avait de nombreux chats comme familier, et nul doute qu'ils n'auraient pas crachés sur un rat bien frais, malgré l'état de ce dernier. Peut-être même que c'était Miss Teigne qui en avait fait son dîner. Les chouettes et hiboux n'étaient pas à exclure. En fait, Poudlard était un piège mortel pour un rat sans protection.

"Tu sais…" essaya de lui remonter le moral Fred, "Croûtard se faisait vieux. Il serait peut-être temps pour toi de te trouver un nouvel animal ? Tu as ta première sortie au Pré-au-lard cette année ! Tu pourras te trouver un nouveau rat ! Un plus utile et moins paresseux !"

"Tu pourras même le dresser !" Ajouta George. "Et puis, tu pourras en prendre un tout petit, il sera très mignon ! Toutes les filles vont se jeter sur toi pour pouvoir voir sa frimousse !"

"Non, je veux Croûtard." Persévéra Ron en quittant la salle sans un regard pour ses frères. Il retourna errer dans les couloirs à la recherche du rat.


Robin regarda si nul n'était dans les environs. Son troisième oeil, bien que très mauvais pour lire l'avenir, était un excellent espion. Voyant que le champ était libre, elle se glissa dans la serre, traversa l'allée, jusqu'à arriver devant les plantes qu'elle voulait. Sortant un sécateur de sa poche, elle découpa neuf feuilles de Mandragore et les cacha dans sa robe avant de repartir sur la pointe des pieds.


Ce jour-là, personne ne retrouva Croûtard. Rogue, après avoir convoqué Ron et s'être assuré que l'enfant ne semblait au courant de rien, lança tout le personnel de Poudlard à sa recherche. Ron fouilla tous les recoins, et Dean et Seamus hurlèrent le nom de l'animal dans tous les couloirs.

Aucune trace de lui. Fred et George proposèrent d'organiser un enterrement, mais Ron s'y opposa fermement avant de s'enfermer dans sa chambre. Mis dehors, Dean et Seamus dormirent dans la salle commune.

Rogue dû subir les mêmes commentaires des professeurs supposant le rat mort, mais cela lui semblait impossible. L'homme qui se transformait en rat n'aurait jamais laissé quoi que ce soit le manger. Néanmoins, il se retint d'avouer à tous qu'il s'agissait d'un animagus. Il avait déjà dû subir les doutes de Dumbledore, il n'avait pas envie de se ridiculiser devant tous ses collègues. Il allait retrouver le rat, montrer à tous que c'était un animagus et les bluffer. D'autant qu'aucun des élèves interrogés ne corroborait son hypothèse. La plupart n'avaient tout bonnement rien vu, ne regardant pas à ce moment-là ou pris de court par la rapidité de la scène. Certains avouaient qu'il leur semblait avoir vu une silhouette grandeur humaine, mais ils n'étaient pas bien sûr et doutaient par la même de leurs propres souvenirs.

Bref, pour se simplifier la vie, Rogue comptait juste retrouver ce rat. Même s'il devait attraper ceux de tous les élèves par la même occasion.


Dumbledore était en train de s'entraîner à faire une entrée fracassante, sa robe volant au vent, quand son cerveau percuta.

Severus avait dit que l'animal de compagnie de Ron Weasley était un rat.

Délaissant sa poudre multicolore à apparition qui ne cessait de le faire éternuer, Dumbledore retourna à son bureau et en sortit un exemplaire de la liste des fournitures des premières années.

Uniforme…

Livres et manuels…

Fournitures !

1 baguette magique 1 chaudron (modèle standard en étain, taille 2)

1 boite de fioles en verre ou cristal 1 télescope

1 balance en cuivre

Les élèves peuvent également emporter un hibou OU un chat OU un crapaud.

Dumbledore relut.

Les élèves peuvent également emporter un hibou OU un chat OU un crapaud.

Où le dernier Weasley avait-il trouvé une invitation à apporter un rat ? Pourtant, la phrase était assez claire ! Même le petit Potter avait compris. Enfin, il avait une chouette, mais personne ne savait vraiment différencier les chouettes des hiboux et le monde sorcier parlait en général de hiboux pour les deux. Que voulez-vous, la flemme. Mais la consigne restait claire ! Pas de rat ! Ce n'était pourtant pas compliqué ! Cependant, il reconnaissait que Molly avait quand même été généreuse. Elle n'avait pas essayé de faire passer Fred pour le crapaud de George. Ou l'inverse. À sa place, Dumbledore aurait définitivement tenté. En fait, il ne savait même pas s'il aurait eu le courage de refuser. Heureusement qu'elle n'avait pas essayé. En attendant, si Rogue retrouvait le rat et qu'il ne s'agissait pas d'un animagus, Dumbledore comptait bien le confisquer.


Roland avait bien mangé, bien dormi, mais aujourd'hui, il allait devoir trouver comment entrer dans Poudlard. Il avait bien pensé à rentrer par la porte, mais des étranges fantômes rôdaient devant et le chien que Roland venait d'adopter semblait fortement lui déconseiller ce passage.

"Du calme." Quémanda Roland en tapotant sa tête. "Tu as raison, ces esprits ont l'air un peu effrayants, mais peut-être sont-ils gentils ?"

Le chien, le tee-shirt de Roland solidement agrippé dans sa gueule, ne semblait pas trouver les esprits très charmants. Décidant de se fier à l'animal, Roland fit demi-tour et se dirigea vers le bar le plus proche. Il pourrait peut-être trouver des renseignements là-bas.

Et c'est ce qu'il obtenu. La serveuse, une certaine Rosmerta, lui conseilla d'attendre un peu. Elle envoya une lettre par hibou au garde-chasse de Poudlard, assurant à Roland qu'il ne tarderait pas à venir le chercher. Roland en profita pour se renseigner sur les hiboux, et découvrit avec peine qu'il ne pourrait pas en acheter un immédiatement. Rosmerta ignorait où en trouver en Amérique et il serait affreux de forcer une de ses pauvres bêtes à subir la traversée de l'Atlantique dans un avion moldu. Mais Rosmerta lui laissa quand même une adresse de fournisseur, qu'il pourrait contacter par hibou, pour obtenir un hibou. Roland trouvait le principe un peu stupide, mais se retint de commenter. Il ne voulait pas froisser la jeune demoiselle.

Comme prévu, Hagrid apparut rapidement dans l'auberge, et salua la serveuse qui le guida vers Roland.

"Vous devez être le grand-père de Cutty Flam !" Supposa Hagrid en tendant sa main pour saluer le grand-père.

"C'est exact !" Retourna le grand-père en serrant la main. "Je m'appelle Roland Flam, enchanté ! Vous devez être Hagrid ?"

Le demi-géant acquiesça.

"Si vous acceptez de me suivre, je vais vous mener au château."

"Avec plaisir." Se leva le grand-père. Le garde-chasse paraissait très aimable, et Roland se faisait une joie de lui faire la conversation. Bien qu'il ait parlé toute la journée de la veille au chien, lui racontant l'intégralité de sa vie, il avait encore envie de discuter et appréciait d'obtenir des réparties. Le gardien des Clés et des Lieux le guida sans problème vers la porte, lui demandant de se méfier des fantômes qui en gardaient l'entrée, et le mena jusqu'au bureau du directeur après avoir demandé la permission à une gargouille. Roland trouva tout cela très amusant.

Une fois arrivé devant la porte du bureau, Hagrid frappa la porte pour entrer, l'ouvrant à cause de la force de ses coups, et les deux hommes purent voir le vieux directeur à quatre pattes sous son bureau.

Hagrid toussa fortement pour lui faire connaître leurs présences.

"Une minute !" Quémanda Dumbledore en se redressant. "Impossible de le retrouver."

Le directeur se releva, dévoilant sa longue barbe.

"Que cherchez-vous ?" Se renseigna Roland, son chien dans les jambes qui semblait vouloir se cacher derrière lui.

"Un rat." Répondit Albus. "Un élève a perdu son rat et impossible de le retrouver. Je crois que Severus va attraper un ulcère si on ne le retrouve pas rapidement."

Roland fut étonné par la gentillesse de ce corps enseignant qui se donnait tant de mal pour retrouver l'animal d'un élève.

"Les élèves ont le droit d'amener des animaux ?" S'étonna Roland, intéressé.

"Oui, et je vois que vous êtes également accompagné." Commenta Dumbledore en regardant le chien noir.

"Oh, c'est mon compagnon !" Dévoila Roland. "Il s'appelle Chien."

Dumbledore leva ses yeux vers Roland en se demandant s'il était sérieux. Au vu de la mine bénigne du grand-père, il devait l'être. Ne se souvenant pas d'avoir un élève s'appelant 'enfant', il s'assit sur sa chaise et pointa celle en face de lui au grand-père.

"Je vous en prie, mettez-vous à votre aise." Il posa sa tête sur ses mains et demanda. "Alors, qu'est-ce qui vous amène dans mon bureau ?"

Roland obéit et s'installa.

"Je m'appelle Roland Flam, je suis le grand-père et tuteur de Cutty Flam."

Cutty Flam ? Dumbledore se souvenait avoir déjà entendu ce nom. N'est-ce pas l'abomination que leur avait envoyée Ilvermorny ?

"J'étais venu vous informer," continua Roland, "que mon petit-fils est malade et n'a pas pu venir à la rentrée cette année. Cependant, dès qu'il sera guéri, nous le renverrons ici."

Dumbledore essaya de garder une mine égale. Avec un peu de chance, le garçon ne se remettra peut-être jamais de sa maladie ?

"C'est tout." Avoua Roland, se sentant un peu bête d'avoir fait tout ce voyage pour cette petite phrase. "Sinon, sur un autre sujet, je peux laisser mon chien ici ? Vous avez dit que les élèves avaient droit à des animaux de compagnie. Je désirerais le laisser pour mon petit-fils."

Dumbledore, un génie de la comédie, parvint à garder un visage lisse de toute horreur.

"Je regrette," commença-t-il tristement en voyant le regard d'Hagrid briller à l'idée que le chien reste à Poudlard, "mais seuls les hiboux, les chats et les crapauds sont autorisés."

Roland le regarda un instant, interdit. Puis, comme un automate, il jeta, sûr de lui.

"C'est un grand chat."

Non. Dumbledore n'était pas aussi imbécile que Filius Flitwick. D'accord, lui aussi, au début, avait cru que Cutty La Citrouille était le vrai Cutty. Il était aussi moche et avait l'air aussi bête que le vrai. Mais après avoir vu sa tête tomber, Dumbledore avait réalisé la vérité.

L'animal avait la taille d'un chien, ressemblait à un chien et s'appelait Chien. C'était définitivement un chien. Peu importait les talents de persuasion du grand-père Flam.

"Non, c'est un chien." Assura Dumbledore. Ne savait-on jamais, le grand-père face à lui perdait peut-être la boule. Il avait certainement atteint sa date de péremption.

"Mais n'avez-vous pas dit que vous cherchiez le rat d'un élève ?" Demanda, brillant, Roland.

Waw. Plus perspicace que Molly Weasley. Dumbledore était impressionné.

"C'est exact. Et quand il sera retrouvé, j'aurais une petite discussion avec son propriétaire."

Roland acquiesça tristement.

"Hibou, chat ou crapaud." Répéta-t-il en obtenant le consentement de Dumbledore ignorant les yeux de chat que lui faisait Hagrid. Dumbledore n'allait pas céder. En laissant un animal de compagnie ici, Cutty allait se sentir obligé de revenir. Et Albus n'y tenait vraiment pas.

"Je comprends." Avoua Roland en se levant. "Merci de m'avoir accordé un peu de temps."

Il serra la main du directeur et partit avec le garde-chasse.

Une fois les deux hommes disparus, Dumbledore ouvrit un premier tiroir de son bureau et en sortit une bouteille d'alcool et un verre. Puis il ouvrit un deuxième tiroir, sortit un papier et le posa sur la table avant de l'admirer.

Liste des élèves indésirables :

Fred Weasley

George Weasley

Marcus Flint

Draco Malfoy

Ginny Weasley

Cutty Flam

Cette année, il avait eu la joie d'en barrer deux. Malheureusement, le grand-père venait de lui annoncer le retour prochain de l'un d'entre eux. Le coeur déchiré et les larmes aux yeux, Dumbledore attrapa un stylo et entoura le nom de Cutty Flam avant de se servir de l'alcool pour noyer son chagrin.


Hagrid, en excellent guide, accepta de passer encore un peu de temps à escorter Roland. À la demande du vieil homme, il l'amena dans une animalerie où le vieil homme se renseigna sur le prix des chouettes et hiboux, et chercha un animal pour son petit-fils. Il ne serait pas juste qu'il soit le seul élève sans animal de compagnie ! Se rappelant les consignes de Dumbledore, il regarda les chats et les crapauds. Un hibou ne serait d'aucune utilité à Cutty puisqu'il n'écrivait pas de lettres. Roland hésitait encore entre chat ou crapaud, ignorant lequel son petit-fils préfèrerait, quand il tomba sur un magnifique chat dont la fourrure le faisait ressembler à un lion. Ce beau chat ressemblait aux vieux dessins que Cutty faisait quand il était enfant. Amusé, Roland le choisit. Apparemment, ce chat n'était pas très apprécié parce qu'il ne se laissait pas manipuler. Le marchand disait qu'il avait sale caractère et n'arrêtait pas d'essayer de s'enfuir. Roland n'en tint pas compte et emporta le chat, lui promettant de le présenter à son petit-fils, Cutty Flam, un grand bricoleur très gentil, mais qui sentait peut-être l'huile par moment, ce qui pourrait embêter le chat à son opinion. Mais au contraire, le chat se calma et se laissa porter par Roland.

"Croyez-vous que vous pourriez le garder jusqu'au retour de mon petit-fils ?" Demanda Roland à Hagrid en sortant de la boutique, le chat dans ses bras et le chien dans ses jambes. Les deux semblaient avoir une entente cordiale, ce qui rassura Roland sur son opinion que le chat ne voulait peut-être juste pas être adopté par les précédents clients.

Hagrid le regarda en clignant des yeux. C'était un immense honneur.

"J'en serais enchanté !" Avoua-t-il en tendant ses gros bras dans lesquels Roland déposa le chat.

"Ne t'en fais pas." Assura Roland en caressant la tête de l'animal. "Il va falloir que tu sois un peu patient, mais tu verras, bientôt, un imbécile en slip viendra te récupérer, ce sera mon petit-fils !"

Le chat miaula gentiment et Roland en conclut qu'il avait compris. Puis il baissa la tête sur le grand chien noir qui caressait son pantalon.

"Je vais devoir y aller, mais je ne peux pas te prendre avec moi. L'avion est un voyage atroce, et je n'ose même pas penser à quel point pour les animaux qui ne peuvent pas lire de journaux et sont enfermés en cage pendant tout le vol. Mais que vais-je faire de toi ?"

Roland ne voulait pas l'abandonner dans les rues. Il aurait aimé laisser son compagnon quelque part où il serait à l'aise.

Hagrid toussa dans sa barbe. Puis, rouge pivoine, il détourna les yeux.

"V-Vous savez, j-j'aime bien les chiens…"

Roland le regarda, étonné.

"Vous avez le droit de garder un chien ?"

"Oui !" Affirma Hagrid. "La restriction aux hiboux, crapauds et chats ne s'applique qu'aux élèves."

Roland brilla de bonheur.

"Vous pourriez garder Chien avec vous ?!"

"Bien sûr !" S'exclama Hagrid, enchanté que la proposition soit enfin apparue.

"Alors je le laisse à vos bons soins !" S'écria Roland avant de s'agenouiller auprès de l'animal. "Tu as entendu ? Le gentil monsieur va s'occuper de toi maintenant." Il grattouilla gentiment sa tête. "Tu seras sage, pas vrai ? Tu vas me manquer ! Mais je ne m'inquiète pas trop, Cutty s'arrangera bien pour qu'on se fasse convoquer d'ici à la fin de l'année, et je passerai te voir."

Le chien lui caressa gentiment la cuisse, lui retournant son salut, et le remerciant pour toute la bonté dont il avait fait preuve. Les repas qu'il lui avait fournis, le toit sur sa tête, et toute la gentillesse et l'amour qu'il lui avait communiqué en moins de deux jours. En plus, il assurait également son futur. Il lui avait rendu un immense service que le chien ne pensait jamais être capable de rembourser.

Les animaux entre de bonnes mains, Roland se releva.

"Et bien, je vais devoir y aller. J'ai beaucoup de chemin à pied qui m'attend avant que je ne puisse appeler un taxi pour me déposer à la gare qui m'emmènera à l'aéroport."

Hagrid regarda Roland avec des grands yeux.

"Vous ne comptez pas marcher jusqu'à la prochaine ville moldue ?"

"Bien sûr que si." Avoua Roland. "Je n'ai pas d'autres choix."

Hagrid agita sa tête. C'était de la folie, surtout à l'âge de Roland, et le terrain n'était pas fait pour être effectué à pied.

Il attrapa le vieil homme et le tira jusqu'à une petite route, celle que Roland comptait longer à pied. Puis Hagrid se retourna et demanda à un passant de bien vouloir faire un signe, ayant lui-même l'interdiction de faire de la magie. N'y voyant pas de problèmes, le passant agita sa baguette en illuminant son bout, puis s'éloigna. Roland regardait sans comprendre, quand, tout à coup, une explosion retentit à côté de lui et un énorme bus violet s'arrêta en dérapant à quelques centimètres d'eux.

Puis un adolescent sauta de la porte de l'engin.

"Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Faites un signe avec votre baguette magique et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez. Je m'appelle Stan Rocade et je serai votre contrôleur pour ce voyage."

"Je n'ai jamais vraiment compris la partie 'perdition'." Avoua Hagrid avant de se tourner vers Stan. "Pourriez-vous déposer mon ami à l'aéroport ?"

"Mais bien sûr !" S'exclama Stan en regardant autour de lui. "Ce sera Quinze Mornilles. N'avez-vous pas de bagages ?"

Roland fit un immense sourire en remerciant Hagrid. Il fouilla dans sa poche et sortit l'argent magique que l'auberge avait consenti à lui échanger. Il les remit au contrôleur avant de souhaiter une dernière fois à la bande au revoir et de monter dans le bus, direction l'aéroport.


Alors, reste-t-il des lecteurs ou je ferme boutique ? J'espère que vous avez aimé ce chapitre, et que vous ne m'en voudrez pas qu'on s'éloigne un peu de l'histoire original ! (Après ce qu'il s'est passé au premier tome, vous n'allez pas m'en vouloir maintenant, si ?)

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai eu l'occasion de traverser l'Atlantique en avion. J'ai trouvé cela horrible, je pense que ça se ressent dans le chapitre...

Avez-vous remarqué ma belle musique ?! L'une des premières que j'ai jamais composé ! Je m'excuse auprès des musiciens ou quiconque ayant un minimum de goût. Mais vous avez vu ?! Ça rime généralement ! J'en suis très fière ! Par contre, ne comptez surtout pas les syllabes...

J'espère que vous avez passé un bon moment à lire ce chapitre ! (Et les autres !) N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me rassurer ! (Si c'est pour m'enterrer, soyez gentils, saupoudrez de sucre autour...)

À la prochaine !