Ce OS a été écrit en une heure sur le thème "judicieux" dans le cadre de la 130ème nuit du FoF.

C'est le deuxième de ce recueil sur FMA, j'espère que vous apprécierez les OS.

Pour cette histoire, un Edward qui se croit plus malin qu'un militaire endurci. De l'humour, aussi.

Personnages : Edward Elric, Alphonse Elric, Roy Mustang, Riza Hawkeye, la Team Mustang

Rating K

Bonne lecture!


Une fois n'était pas coutume, Edward Elric était en avance pour rendre son rapport au colonel (bâtard) Mustang. Suivi d'Alphonse, il parcourait à « grands » pas les couloirs du QG Est pour rejoindre le bureau de son supérieur. Un sourire malicieux s'étalait sur son visage à mesure qu'il s'en approchait, et la perspective de voir Mustang dans l'embarras le galvanisait.

Il savait que son idée était brillante, et quoi qu'en disait Al, tout se passerait bien. Sa mission s'était déroulée sans anicroche, aussi s'était-il accordé le droit à une petite fantaisie. Il avait vraiment hâte de voir la réaction du colonel.

— Tu sais grand frère, je ne suis toujours pas convaincu que ce soit judicieux comme idée, tenta son jeune frère.

— Mais si, tu vas voir, le foutu colonel n'y verra que du feu.

La grimace d'Ed s'accentua. Arrivant devant la porte qu'il redoutait un peu au début de son service comme alchimiste d'Etat, il frappa sans hésiter.

— Entrez ! répondit une voix féminine.

Les deux frères passèrent le seuil, se retrouvant dans l'ambiance travailleuse du bureau des subordonnés de Mustang. Ceux-ci levèrent la tête à leur arrivée. Fuery les salua d'un sourire.

— Bonjour Edward, tu viens porter ton rapport au colonel ?

— Bonjour lieutenant Hawkeye, répondit Ed à la jeune femme. J'ai fini ma mission, et oui, c'est mon rapport, ajouta-t-il en montrant l'enveloppe qu'il tenait à la main.

— C'est rare que vous soyez aussi rapide, patron, déclara nonchalamment Havoc, qui mâchouillait un stylo. Vous vous ressemblez sur ce point, le boss et vous.

Ed leva un sourcil, légèrement agacé par l'attitude du sous-lieutenant.

— C'est vrai que vous avez tous les deux tendance à faire les choses au dernier moment, renchérit Falman.

— Mais je ne vous permets pas de me comparer à lui ! s'écria le jeune alchimiste.

— Ed, ils plaisantent, avança Alphonse, un peu incertain toutefois.

— Non, je suis sérieux, assura l'adjudant-chef.

Avant qu'Edward ne réplique, Hawkeye intervint, annonçant qu'elle allait prévenir leur supérieur. Cela eut le mérite de dégonfler la situation qui devenait tendue, au grand soulagement d'Alphonse. Quelques instants plus tard, ils furent introduits dans le bureau du colonel.

— Ah ! Fullmetal ! Déjà fini ? Combien de bâtiments as-tu détruits cette fois ? s'exclama-il en les voyant entrer.

— C'est bien présomptueux de votre part de penser que j'aie pu détruire des infrastructures durant ma mission, répliqua Edward.

— J'ai pourtant pris l'habitude de recevoir des plaintes de voisins qui retrouvaient leurs maisons abîmées par un mioche en rouge…

— Qui est plus petit que trois pommes et si insignifiant qu'on ne pourrait pas le voir à l'œil nu ! s'emporta Ed à l'évocation de sa taille.

Roy Mustang demeura de marbre, un sourire au coin des lèvres, le temps que le jeune garçon finisse de tempêter.

— Bon, donne-moi ton rapport, qu'on en finisse. Plus tôt la paperasse sera faite, plus tôt je pourrais quitter ce bureau pour aller à mon rendez-vous galant.

— Tss… Vous ne changez vraiment pas.

Edward tendit l'enveloppe. Le colonel s'en saisit et l'ouvrit, sortant la simple feuille de papier qu'elle contenait. Il parcouru les quelques lignes, les sourcils froncés, pendant qu'Edward attendait, un rictus moqueur prêt à apparaître sur ses lèvres.

— Fullmetal…

— Oui colonel ?

Edward leva les yeux, certain qu'il verrait le dépit sur le visage de son interlocuteur. Il rencontra cependant un sourire malicieux et un regard railleur.

— Tu sais que nous apprenons le morse à l'académie militaire, non ?

Toute envie de se moquer disparut de l'esprit du jeune alchimiste. Il déglutit avec peine, la gorge soudain sèche, n'osant pas répondre.

— Je ne pense pas qu'écrire une ribambelle d'insultes et de noms d'oiseau me concernant en morse soit très judicieux, asséna Mustang d'un ton sérieux. Tu viens de prouver ton immaturité avec ce papier.

Le soupir émanant de l'armure géante fut perceptible par tous.

— Je te l'avais dit, Ed. Le colonel est bien plus malin que tu ne le penses.

— Merde ! s'exclama l'aîné des deux frères. Je pensais que vous tomberiez dans le panneau.

Mustang enfila un de ses gants, et d'un claquement de doigt, enflamma le papier incriminé. Puis il tendit sa main toujours gantée, l'air menaçant.

— Maintenant file-moi ton vrai rapport avant que je ne dise un mot au service des soldes pour qu'ils te retiennent une partie de la tienne.

Edward grinça des dents mais finit par sortir de sa poche un papier plié en quatre, un peu malmené.

— Ok, j'avoue tout, ce n'est que mon brouillon !

— A la bonne heure ! Reviens quand tu auras mis tout ça au propre !

Ce fut une fois les deux frères dépités sortis de son bureau que Mustang reprit le papier que lui avait donné l'alchimiste Fullmetal. Comme s'il allait brûler une telle pépite ! jubila-t-il en relisant les traits et les points qui couvraient la feuille. Bon, le lieutenant allait l'engueuler en apprenant qu'il avait brûlé une page du rapport qu'il devait rédiger, mais si cela la faisait rester plus longtemps avec lui, il n'allait pas s'en plaindre.