Hello!
Ce OS a été écrit dans le cadre de la 133ème nuit du FoF, en 1h sur le thème Eden.
Apparemment, je n'en ai pas fini avec Maria Ross. Durant ma réflexion sur ce thème, je me suis rappelé qu'au moment où elle quitte les ruines de Xerses, elle demande à Fu comment est Xing. Et je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée de me baser là-dessus.
Personnages : Maria Ross
Rating : K+
Genre : Général
Bonne lecture!
— Fu, à quoi ressemble le Royaume de Xing ?
Maria Ross serra les mains autour des rênes de son cheval. Son cœur se serrait à mesure que le groupe s'éloignait des ruines de Xerxès, à mesure qu'ils s'éloignaient d'Amestris, sa patrie, qu'elle avait décidé de servir en entrant dans l'armée.
Le vieil homme, chevauchant à quelques mètres derrière elle, répondit, et l'enthousiasme se sentit dans sa voix.
— C'est un véritable pays de cocagne ! Et vous verrez, c'est très peuplé ! Je suis sûr que ça va vous plaire.
Cela remplacerait-il le pays où elle avait grandi ? Où elle avait toute sa famille, ses amis, ses collègues ? Beaucoup la pensaient morte, brûlée par le colonel Mustang, et de nombreux autres la prenaient pour la meurtrière du général de brigade Hughes. Mais c'était ce qui avait fait toute sa vie ces 24 dernières années. Elle avait l'espoir que Xing serait un bel endroit, mais le quitter lui brisait le cœur. Les larmes se mirent à couler sur ses joues.
— Je peux donc me dire, qu'au-delà de ce désert, je vais trouver le paradis.
Elle ne pouvait pas cacher ses émotions, et la tristesse de partir de chez elle, chassée par l'opprobre, l'emportait encore sur le soulagement de trouver refuge dans un royaume accueillant, où personne ne la connaîtrait, ne la verrait comme la tueuse qu'elle n'était pas.
Fu la prévint alors que la suite du trajet serait difficile, et que l'eau était précieuse. Les larmes de Maria ne se tarirent toutefois que quelques minutes plus tard, la laissant à la fois soulagée et fatiguée. Les quelques semaines passées dans les ruines lui avaient permis de se reposer et de faire le point sur sa situation. Sa discussion avec Edward, le commandant Armstrong et le sous-lieutenant Breda lui avaient donné de l'espoir pour la suite. Elle voulait croire qu'elle pourrait à un moment ou un autre être utile au colonel Mustang dans ses projets.
La suite du voyage fut éprouvante. Les journées brûlantes succédaient aux nuits glaciales, et ils ne trouvèrent des oasis où reprendre de l'eau que tous les deux ou trois jours, les obligeant à économiser au maximum. Mais les guides connaissaient bien le chemin et savaient se diriger dans ce désert où toutes les dunes se ressemblaient.
Deux semaines plus tard, le sable laissa la place à plus de pierres, puis les pierres se couvrirent d'un peu plus de végétation, et lorsqu'ils traversèrent la première forêt, Maria fut prise d'admiration. Cette végétation ne ressemblait en rien à celle qu'elle connaissait, mais le vert et les arbres lui avaient tellement manqué qu'elle sentit à nouveau les larmes couler sur ses joues. Elle était enfin arrivée, enfin en sécurité. Elle savait que Mustang s'était arrangé avec Fu pour qu'elle ait droit aux égards dus à une invitée d'honneur, aussi les prochains mois, ou années qu'elle passerait à Xing ne seraient pas trop éprouvantes.
— Bienvenue au Royaume de Xing ! déclara Fu lorsqu'ils arrivèrent au premier village.
Maria fut frappée par les différences qu'elle remarqua immédiatement. L'architecture, les vêtements, les outils, rien n'était semblable à ce qu'elle connaissait. Aucune ligne électrique était visible, et les seules lumières qui devaient éclairer les rues la nuit étaient des lanternes en bois ou en papier. Les quelques personnes qui les virent passer la regardèrent avec un regard curieux, et Maria se demanda à quel point ils auraient été choqués si elle avait été blonde. Elle savait que Xing était un pays isolé de ses voisins de l'ouest, et en particulier d'Amestris, et que peu de ses habitant connaissaient les habitants et la culture des autres pays. Maria elle-même avait appris quand elle était plus jeune, sous le coup de la propagande de son école, à quel point les habitants de Creta et de Drachma pouvaient être cruels. Mais ici, c'était surtout son apparence qui ressortait, et les regards surpris qu'elle voyait en témoignaient.
Les paysages qu'elle traversa au cours de son voyage vers la capitale du clan Yao furent parfois si différents d'un jours à l'autre qu'elle se demanda souvent si elle ne changeait pas de pays à chaque fois. Ils passèrent d'une grande plaine agricole, où les paysans travaillaient dans les rizières, à des collines couvertes de forêts colorées de jaune et de rouge, où les feuilles des arbres avaient pris des teintes d'automne éclatantes. Ils traversèrent des canyons étroits sous une pluie battante, avant de longer un fleuve paresseux bordé de champs de fleurs et de rangées d'arbres dont les branches retombaient parfois jusqu'au sol. A chaque étape dans les auberges, Maria découvrait de nouveaux plats de Xing, de nouvelles manières de cuisiner. Le riz était prédominant, mais l'accompagnement changeait régulièrement. Maria apprit l'existence de nouveaux légumes, de nouvelles façons de préparer la viande, de cuire les plats, et décida qu'elle noterait tout ce qu'elle voyait pour faire découvrir à Amestris ce qu'elle manquait depuis des siècles. La richesse de Xing était visible, et même si Fu lui avait appris que des sécheresses et des famines désastreuses avaient dévasté le royaume, laissant des populations sans rien de plus que les vêtements qu'ils portaient, Maria sut que les lignes commerciales devaient être rétablies.
Maria passa l'automne et l'hiver dans la demeure des Yao, apprenant, avec difficulté, la langue de Xing. Elle s'intégra rapidement dans la famille du chef du clan, qui lui enseigna énormément sur la culture de leur pays. Elle se sentait accueillie, et si peu de personnes avaient manifesté de l'hostilité envers elle, elle savait que c'était à cause de son statut d'invitée d'honneur. Elle ne bougea cependant pas beaucoup de la ville, où elle se perdit régulièrement les premières semaines. Malgré son escorte, elle voulait découvrir les petites ruelles, voir comment vivaient les habitants, et savoir comment retrouver son chemin par elle-même. Elle s'occupait le plus possible l'esprit et les mains, parce lorsqu'elle n'avait rien à faire, ses pensées se tournaient invariablement vers l'ouest. Que se passait-il à Amestris ? Qu'avaient découvert les frères Elric ? Comment s'en sortait le commandant Armstrong et le sergent Brosh ?
Ce ne fut que vers le mois de février qu'elle put obtenir des nouvelles de son pays et décida de faire quelque chose pour ceux qui étaient là-bas. Alors qu'elle faisait un tour du marché en compagnie de la fille du chef du clan, elle se heurta à une jeune fille dont la tête était couverte d'un voile, comme en portaient les jeunes filles de bonne famille. Maria s'excusa en xinois, mais la petite voix fluette qui sortit de sous le tissu parla en amestrien pur. Etonnée, Maria baissa le regard et croisa des yeux d'un bleu qu'elle n'avait vus que chez une seule autre personne. Le commandant Armstrong avait longuement parlé de sa petite sœur, et Maria s'était souvent crue capable de la reconnaître si elle la voyait dans la rue. Mais ce qu'elle n'avait jamais imaginé, c'était de la croiser sur un marché à des milliers de kilomètres de leurs foyers respectifs.
La jeune fille ouvrit de grands yeux, avant de s'exclamer d'une voix enthousiaste :
— Ne seriez-vous pas Maria Ross ? Mon frère nous a dit que nous vous trouverions dans cette ville, mais je ne pensais pas que notre rencontre serait si rapide !
Maria resta muette de saisissement et ne put que hocher la tête avant que Catherine Elle Armstrong ne la prenne par la main pour la mener vers ses parents, qui dépassaient la foule de plusieurs têtes. Deux heures plus tard, grâce à une lettre de son ancien officier supérieur et à quelques précisions de la part de l'ancien général Armstrong, elle était au courant des derniers événements survenus à Central et dans le Nord, ainsi que des projets qu'avaient plusieurs officiers pour un certain jour de printemps.
Et si de l'aide venait de l'Est ? Et si, grâce aux relations qu'elle avait établies au cours des derniers mois, elle pouvait intervenir ? Apporter un soutien matériel à ceux qui interviendraient ? Et ainsi revenir sur le terrain, même sans aucune autorisation ?
Et Maria s'autorisa à rêver, à planifier, ce jour où elle pourrait enfin fouler de nouveau la terre du pays où elle était née, cet Eden dont on l'avait chassée.
