Hello!
Ce OS a été écrit dans le cadre de la 143ème Nuit du FoF, sur le thème "Défaite". On se rend compte au fur et à mesure de Fullmetal Alchemist que si Edward est un génie, il n'est pas abonné aux victoires dans ses combats. Il n'y a qu'à voir Scar, Envy, Kimblee, Greed, tous ces combats dont il n'est pas ressorti indemne, pour le voir. Oui, il y a Slicer, Pride, Père, mais pour les deux derniers, il y a eu l'aide d'autres personnes (heureusement d'ailleurs ^^)
Mais je voulais parler des défaites à d'autres combats. Celles contre Alphonse durant leur enfance, dont ils parlent sur le toit de l'hôpital lorsque Ed parvient enfin à gagner un combat contre son frère. Et parmi ces combats, il y a celui qui a lieu pour savoir qui épousera Winry! Qui se termine avec un râteau pour chacun des frères!
Voici donc ma version de cet événement!
Rating K
Personnages: Edward Elric, Alphonse Elric, Winry Rockbell, Pinako Rockbell
Relations: Edward Elric & Alphonse Elric & Winry Rockbell
Genre: Famille, humour
Bonne lecture!
— Dis, grand frère…
Edward ne leva pas les yeux du livre d'alchimie dans lequel il était plongé et répondit un peu distraitement.
— Moui ?
— Tu penses que Winry épousera l'un d'entre nous quand on sera plus grands ?
Ed fronça les sourcils à la mention du mot « grand », avant de saisir le reste de la phrase d'Al.
— Pourquoi est-ce qu'on épouserait Winry ?
Il tourna la page, mais les mots se mélangèrent lorsqu'il tenta d'imaginer Winry plus vieille, avec une robe blanche – comme celle que portait sa mère sur les photos chez Mamie Pinako – et avec l'un d'entre eux à ses côtés. C'était une vision étrange, et il agita la tête comme pour l'éjecter de son esprit.
— Je sais pas, elle est gentille, elle est jolie, et puis elle a la tête sur les épaules, avança Al.
— Normalement tous les humains ont la tête sur les épaules, idiot, rétorqua Ed avec un sourire moqueur.
Al souffla de frustration.
— Tu sais très bien de quoi je veux parler ! Et ce n'est pas la peine de me traiter d'idiot !
Ed leva enfin la tête de son livre et rencontra le regard doré et ennuyé de son frère.
— Elle n'est gentille qu'avec toi, et je ne vois pas comment tu peux la trouver jolie, elle a toujours les mains pleines de cambouis et de l'huile sur les joues !
Mais il pensa ensuite à ses yeux bleus qui pétillaient lorsqu'elle souriait ou s'énervait, à leurs escapades tous les trois dans la campagne, à l'affection qu'elle avait pour eux, même si elle l'exprimait toujours moins durement avec Al – il ne saurait jamais pourquoi. Bon, peut-être qu'épouser Winry ne serait pas si mal. Si elle s'adoucissait.
— Moi je l'aime bien, et je vais lui demander si elle voudra m'épouser plus tard.
Alphonse se leva et se dirigea vers la porte du bureau où ils étudiaient. Ed lâcha son livre et bondit pour lui bloquer le chemin.
— N'y va pas ! S'exclama-t-il.
— Pourquoi ? Tu veux lui demander ?
Ed ne répondit pas, mais il sentit ses joues s'enflammer.
— Tu dis toi-même qu'elle te donne des coups de clé à molette lorsque tu touches son travail, et qu'elle ne fait que parler d'automails ! Je vais lui demander, et ce sera tant pis pour toi si elle répond oui !
Al fit un pas en avant, mais Ed plaqua ses mains sur le chambranle de la porte, bloquant complètement le passage. Son petit frère le dominait de quelques petits centimètres – à son plus grand désespoir – et tenta de s'imposer. Mais Edward tint bon, jusqu'au moment où Al saisit son bras pour l'enlever du chemin. Il le tordit, et Ed lâcha le bois avec un cri de douleur. Il poussa alors son frère et courut dans le couloir pour atteindre l'entrée de la maison avant qu'Al ne se relève. Il claqua la porte derrière lui et commença à galoper vers la colline voisine, où habitaient les Rockbell.
Il n'avait pas fait dix mètres qu'il entendit la porte s'ouvrir et frapper le mur. Mince, mince, mince… Al courait un poil plus vite que lui, et il aurait tôt fait de le rattraper. Ed accéléra le pas et bénit la pluie de la veille, qui avait rafraîchi l'atmosphère étouffante de l'été. Cependant, sa bonne humeur ne dura pas lorsqu'il dut éviter plusieurs flaques sur le chemin. Et surtout lorsqu'il sentit la main d'Al saisir son bras, le même qu'il avait tordu quelques instants plus tôt.
— Eh ! C'est pas du jeu ! Cria-t-il alors qu'il se sentait tiré en arrière.
Il trébucha et perdit quelques précieuses secondes pour retrouver son équilibre. Alphonse en profita pour le doubler et sauta au-dessus d'une flaque avec un petit « hop ! » joyeux.
De frustration, Ed allongea le pas et parvint à pousser son frère dans la flaque suivante. Il avait sous-estimé sa souplesse, puisqu'il fut entraîné dans sa chute, et tous deux s'étalèrent dans une profonde flaque d'eau et de boue.
— Regarde ce que tu as fait ! Protesta Alphonse. Mamie va nous disputer parce qu'on a sali nos habits !
— Tant pis, je dois prévenir Winry qu'elle doit dire non à ta question !
Ed se releva et reprit sa course vers la maison qui se tenait à quelques dizaines de mètres de là. Il arriva dans la cour et évita quelques poules qui picoraient çà et là des grains ou des vers dans la poussière.
Mais le poids qui s'abattit soudain sur lui fut inattendu. Au contact froid du métal sur son bras et à l'aboiement joyeux qui retentit à son oreille, il poussa un cri de frustration.
— Den ! Laisse-moi !
Mais le chien des Rockbell ne l'entendait pas de cette oreille et continua à lui faire la fête. Alphonse en profita pour passer à côté avec un immense sourire sur son visage désormais marron.
— J'ai gagné ! Cria-t-il en arrivant en haut des escaliers.
Ed le vit disparaître dans la maison avec désespoir. C'était fini, il n'y avait plus rien à faire. Le poids de la défaite – et celui de Den – se fit lourd sur ses épaules.
Pour se donner un peu de courage avant d'affronter le sourire… moqueur ? amusé ? De Winry, il caressa le chien noir et blanc quelques instants, avant de respirer un grand coup et d'entrer dans la maison à son tour.
Au pire, il avait toujours l'alchimie, se dit-il en entrant dans la cuisine, où il entendait la voix de Winry.
L'espoir revint tout à coup lorsqu'il vit l'air défait d'Alphonse. Un grand sourire moqueur illumina son visage.
— Ha ! Alors tout ça pour rien ! Elle a dit non, c'est ça ?
Il commençait à rire lorsque Winry intervint.
— En fait, je ne veux épouser aucun d'entre vous, déclara-t-elle calmement.
Le rire d'Edward se bloqua dans sa gorge et il se mit à tousser sous le coup de la surprise.
— Quoi ? Pourquoi ?
Il sentit ses joues chauffer de nouveau, et cela empira lorsque Winry sourit de toutes ses dents.
— Je ne te le dirai pas !
Elle essuya ses mains sur un torchon et prit la grande pince posée sur la table.
— Je retourne à mon entraînement, donc j'ai besoin de calme. Mais vous avez intérêt à nettoyer la maison si vous ne voulez pas que Mamie vous engueule quand elle rentrera. Vous avez mis des saletés partout !
Et en sifflotant un air victorieux, elle sortit d'un pas allègre, laissant les deux frères défaits et penauds. Sans un mot, ils prirent un seau, une serpillière, et entreprirent de nettoyer les traces de boue qu'ils avaient laissées dans l'entrée et la cuisine dans leur vaine tentative de savoir qui serait l'heureux élu de leur amie d'enfance.
Lorsqu'ils réalisèrent à quel point ils avaient été idiots, ils éclatèrent de rire.
Mamie Pinako les trouva pliés en deux, dans un couloir à moitié trempé et à moitié boueux. Devant leur hilarité elle n'eut pas le cœur de les gronder et leur dit simplement de se dépêcher de se changer pour le dîner une fois qu'ils auraient fini.
