Hello!
Ce OS a été écrit pour la 144ème nuit du FoF, sur le thème "Fissure".
Qui de mieux pour illustrer ce thème qu'un personnage habituellement stoïque, calme et sérieux comme Riza Hawkeye? Vue par les yeux d'Alphonse?
Rating T
Personnages: Alphonse Elric, Riza Hawkeye, Lust, Roy Mustang (normalement vous savez de quel moment on parle avec ces persos là)
Relations: Alphonse Elric & Riza Hawkeye, Royai (sous-entendu)
Genres: Angst, introspection
Là-dessus, bonne lecture!
— A vous, lieutenant, je vais vous envoyer rejoindre votre supérieur.
Alphonse se figea en voyant le changement dans la posture du lieutenant aux paroles de Lust. Ses yeux s'écarquillèrent et elle resserra sa prise sur son pistolet. Lorsque l'homonculus grimaça, fière de sa déclaration, il comprit, et Riza de même.
— CRÈVE SALOPE !
A mesure que Riza appuyait sur la détente, envoyant chargeur sur chargeur dans la poitrine de son ennemie, Alphonse, pétrifié face à sa rage et ses hurlements, la vit sous un autre jour.
Il connaissait le lieutenant sévère qui maintenait la productivité de l'équipe de Mustang, il connaissait un peu Hawkeye qui s'occupait d'Ed et lui lorsqu'ils avaient besoin d'aller quelque part en ville, ou qui demandait des nouvelles de Winry, mais c'était la première fois qu'il voyait Riza, qu'il voyait la jeune femme qui se cachait sous cette carapace qu'il avait toujours pensée solide.
Le revolver de Riza cliqueta, vide, alors qu'elle appuyait sur la gâchette inutilement, haletant de colère.
Sa carapace se fissura alors, et les larmes jaillirent sur ses joues. Elle s'effondra en sanglotant.
Alphonse réalisa alors pleinement qu'une seule personne suffisait à faire avancer la jeune femme qui se tenait à côté d'elle. Mais Roy Mustang n'était plus, donc elle abandonnait. Al savait que s'il avait eu un corps, son cœur se serait serré au point de lui faire mal. Une femme telle que Riza Hawkeye ne pouvait pas abandonner ainsi. Elle était forte, elle pouvait encore lutter.
Alphonse s'interposa entre Riza et Lust.
— Lieutenant, levez-vous et fuyez. Allez !
— Voudrais-tu mourir le premier ? Demanda la brune.
Il ne répondit pas mais frappa des mains pour faire jaillir du sol une lance. Il se plaça en position de combat. Lust trancha la lance de pierre d'un coup de ses ongles acérés alors qu'elle commentait son statut de « candidat », avant de transpercer son armure de sa main gauche. Effaré, il vit ses lames jaillir vers Riza et les intercepta avec son bras. Il ne voulait pas que Riza meure.
— Alphonse, laisse-moi, fuis ! Supplia-t-elle d'une voix tremblante.
— Non ! Je refuse ! Le cri venait du coeur.
— Sauve-toi !
— Je vous ai dit que non !
— Va-t-en !
— C'est hors de question ! Jamais ! Je ne veux plus voir de gens mourir, il faut que ça s'arrête, il y en a trop eu ! Alors je vais vous protéger ! Quel qu'en soit le prix à payer !
Nina, monsieur Hughes, les chimères à Dublith, ils avaient été trop nombreux à mourir, et il n'avait rien pu faire. À cet instant précis, il pouvait agir. Il pouvait protéger le lieutenant, faire en sorte qu'au moins elle survive. Elle était humaine, elle avait ses faiblesses, ses fissures, mais elle pouvait vivre. Ce serait difficile, mais c'était possible.
Lust libéra ses ongles, découpant son armure au passage. Les morceaux s'écrasèrent au sol dans un fracas métallique, avant qu'une nouvelle voix ne retentisse.
— Voilà qui est bien dit, Alphonse Elric !
Les deux femmes poussèrent une exclamation incrédule, et Alphonse agit. Un mur de pierre jaillit du sol juste avant que les flammes du colonel s'y écrasent. Il agrippa Riza, lui apportant une protection supplémentaire.
Les cris d'agonie de Lust retentirent dans la salle, surpassant le rugissement des flammes et les exclamations du colonel. Un éclair de soulagement traversa Al à la pensée qu'il ne voyait pas la scène dans son dos. Il savait ce qu'était en train de faire Mustang, et il trembla à l'idée d'en être témoin. Il retint Riza alors qu'elle se débattit dans ses bras, tentant de rejoindre son supérieur, l'appelant désespérément.
Enfin, le silence tomba, brutalement. Al libéra le lieutenant, et elle se précipita de l'autre côté du mur, qui affichait d'immenses traces de brûlé comme celles qui s'étalaient sur le sol. Riza était à genoux à côté de Mustang et l'admonestait, le suppliant de s'occuper un peu de lui.
— La revoilà qui gronde, dit Mustang d'un ton léger, malgré la gravité de la situation. Alphonse, je te remercie de l'avoir protégée.
— Oubliez ça. Mademoiselle, faut appeler un médecin !
— Oui, vite, faut en trouver un pour Havoc, dépêchez-vous, je vous en prie ! La douleur avait repris le dessus dans la voix du colonel.
Alphonse repensa à tous ces événements alors qu'il voyait l'ambulance transportant Mustang, Havoc et Hawkeye vers l'hôpital. Ils avaient tous manqué de mourir, et deux d'entre eux étaient dans un sale état. Mais il s'inquiétait aussi pour le lieutenant. Elle avait été prête à abandonner sa vie, à laisser tomber le combat en croyant son supérieur mort. Cette pensée terrifia Alphonse. De toutes les personnes qu'il connaissait dans l'armée, Hawkeye était celle qui lui était toujours apparue la plus stable, la plus constante. Mais cette fissure qu'il avait pu voir, cette faiblesse dans son image, il refusait qu'elle la consume. Riza avait le droit d'être faible, mais Alphonse tremblait devant l'éventualité qu'elle se laisse emporter par sa faiblesse. Elle avait besoin de soutien.
Et cela montrait à quel point elle tenait à Roy Mustang. Alphonse avait déjà vu sa dévotion et sa fidélité pour lui, mais il n'avait jamais pensé qu'elle atteignait un tel niveau. Une chose était certaine : il y avait entre eux bien plus qu'un simple lien de supérieur à subordonnée.
