Moi : Salut la compagnie n_n

Ryuga : Dis Fairy... Ya quelques erreurs mythologiques dans ton chapitre là...

Moi : OUI, JE SAIS ! Je profite de ta remarque pour prévenir : ceci est un chapitre explicatif, donc ça parle beaucoup, et comme vous vous en doutez avec Nyx, j'ai établi un lore INSPIRE de la mythologie ! Je ne la respecte PAS à la lettre ! Certaines choses dites dans ce chapitre sont de vraies conneries si on se réfère à la vraie mythologie, mais elles sont vraies dans l'univers de cette fic n_n

Ryuga : Eh calme, c'était juste une remarque...

Moi : Ah mais je suis très calme n_n Je préfère juste le souligner car étant moi-même plutôt connaisseuse en mythologie, j'ai conscience des changements opérés, même si Nyx n'est pas vraiment la déesse que je connais le mieux x)

Chris : Ca explique tout x)

Moi : Au passage, on m'a faite remarquer que dans le chapitre 2, j'ai utilisé le mot "kami" sans expliquer pourquoi je le gardais en japonais ! En fait, c'est juste que comme au Japon, un kami représente une entité divine et pas forcément un dieu en soit, j'ai préféré laisser le terme japonais n_n

Chris : Ca se comprend. Au fait, Fairy ne possède pas Métal Fight Beyblade.

Moi : Merci bro ! Bonne lecture n_n

Chris : *chuchote à Fairy* En vrai, c'est parce que t'es trop habituée à entendre "kami" dans les animes, avoue...

Moi : *chuchote aussi* C'est la raison officieuse...


L'horloge indiquait une heure du matin quand les bladeurs s'installèrent au sein du B-Pit, accompagnés de Nyx. En les voyant revenir du Bey Park avec le sosie féminin de Rago, Tsubasa avait écarquillé les yeux comme s'il venait de rencontrer un fantôme. Benkei et Hyoma, qui n'avaient jamais vu le fils du Soleil Noir en personne, s'étonnaient simplement qu'une inconnue les accompagne, quoi que le bladeur de Bull ait l'air de trouver sa figure familière. Le trio resté au magasin venait tout juste de terminer les rangements quand Gingka avait franchi les portes en premier. Toute décoration témoignant qu'une fête se terminait ici se cachait dans une pièce à part, qui servirait de débarras en attendant de pouvoir tout amener aux poubelles. En constatant l'absence de son père et d'Hikaru, Gingka interrogea Hyoma, qui lui répondit qu'ils avaient préféré rentrer car ils travaillaient le lendemain.

Une fois que tous furent assis quelque part, que ce soit sur des chaises, le canapé ou à même le sol, Nyx se positionna au milieu du cercle qu'ils formaient.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé au Bey Park ? s'enquit Tsubasa. Qui êtes-vous ? reprit-il en regardant Nyx.

– Pour ceux qui n'étaient pas là au Bey Park, je m'appelle Nyx, répondit-elle de sa voix polie. Je suis ici car je dois vous parler de toute urgence.

– En gros, Gingka a été provoqué en duel par une meuf qui avait l'air sympa mais qui est devenue de plus en plus bizarre pendant qu'ils combattaient, résuma Chris pour les trois absents. Pégasus avait beau attaquer sa toupie, elle faiblissait pas. A un moment, la meuf a commencé à dire des trucs du style « tu vas payer pour ce que tu as fait », et quand elle allait lancer son coup spécial, Nyx est intervenue et l'a virée du stadium. Et nous voilà ici.

– Merci du résumé, fit le directeur de l'AMBB. Même si je ne suis pas sûr d'avoir tout compris…

– T'inquiète mec, même moi qui étais présent j'ai pas tout suivi…

– Et c'est bien normal, les rassura Nyx. C'est pour ça que je suis là.

– Une minute…

La voix de Dynamis interpella l'assemblée. Le gardien de la Montagne de Brume semblait perdu dans ses pensées, comme s'il essayait de se souvenir d'un élément essentiel.

– Vous dites que vous vous appelez Nyx, finit-il par déclarer. Est-ce que vous seriez… Nyx, la Déesse de la Nuit ?

Yu et Tithi échangèrent un regard effaré qui illustrait bien l'état d'esprit de chacun. Dynamis était celui d'entre eux qui connaissait le mieux les dieux ; s'il posait une telle question, cela voulait dire que cette femme…

– Je vois que vous êtes bien renseigné, sourit leur interlocutrice. En effet. C'est bien moi.

Les bladeurs n'en revenaient pas. Une déesse. Ils parlaient à une véritable déesse ! Ils avaient déjà affronté et vaincu un dieu, certes, mais dialoguer avec une divinité n'avait rien de commun non plus. Leur expérience passée avec Némésis leur permettait d'y croire sans trop de problèmes ; de plus, ceux qui se trouvaient au Bey Park l'avaient vue apparaître de nulle part et manipuler une énergie magique, celle qui avait fait fuir Lucina. Si Nyx mentait sur son identité divine, ils ne voyaient pas comment ces phénomènes pourraient s'expliquer de manière logique.

– Vous… Au Bey Park, vous avez dit que la sécurité du monde était en jeu…, commença timidement Yuki, impressionné de s'adresser à une déesse. Que vouliez-vous dire par là ?

– Je vais tout vous expliquer, je vous le promets, jura Nyx. Mais avant cela, je pense qu'il voudrait mieux que je vous explique qui je suis. Cela vous permettra de mieux comprendre les enjeux.

Personne n'objecta, y compris les plus forts caractères. Nyx conservait un ton si sérieux quand elle parlait que l'écouter s'imposait à eux comme une évidence. Peut-être était-ce là une particularité divine ?

– Comme vote ami l'a deviné, je suis Nyx, la Déesse de la Nuit. Je suis une divinité liée à l'Olympe, le monde des Dieux, mais je n'y vis pas.

– Alors l'Olympe, les dieux…, souffla King. C'est pas des légendes, tout ça ?

– Certains éléments racontés aux mortels sont erronés, mais toute légende contient une part de vérité, sourit la déesse. Oui, nous existons bel et bien, dans un monde parallèle où nous sommes chargés de veiller sur le vôtre. Je ne peux pas vous en révéler beaucoup sur le fonctionnement de l'Olympe car je n'en ai pas le droit, mais je dirai tout ce qui vous est nécessaire de comprendre.

Elle marqua une légère pause pour s'assurer que personne n'avait de question pour l'instant, puis reprit.

– Je ne suis pas une déesse Olympienne. Néanmoins, même si je n'y vis pas, j'y suis liée et mon rôle y est important, même si je ne peux pas vous en parler en détail. J'ai reçu l'autorisation du Roi des Dieux, Zeus, de vous communiquer certaines informations, mais je vous demanderai de ne pas en parler aux personnes qui ne sont pas concernées. Si tous les humains apprenaient que les dieux existent réellement, l'équilibre entre nos mondes pourrait se fragiliser.

– Bien sûr, nous ne dirons rien, promit Madoka.

– Quand vous parlez du dieu Zeus, est-ce le même que le roi Zeus qui a scellé Hadès sous terre il y a des millénaires de cela ? questionna Dynamis.

– Tout à fait, jeune homme. Je vois que votre rôle à la Montagne de Brume vous apporte une culture essentielle pour comprendre notre affaire.

Dynamis ne répondit pas ; Chris, assis à côté de lui, remarqua cependant que quelques rougeurs coloraient à présent ses joues. Une teinte qui lui donnait un air vraiment adorable… Face à cette pensée, le bladeur de l'hiver se gifla mentalement et reporta son attention sur Nyx. Ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses !

– Comme nombre de mes semblables, poursuivit la Déesse de la Nuit, au cours de ma vie, j'ai eu plusieurs enfants. Et ce sont de trois d'entre eux dont je dois absolument vous parler. A vrai dire, vous en connaissez déjà un.

Le silence fut religieux. Tous, même les plus lents à la détente, venaient de comprendre – à part Hyoma, qui ne connaissait pas le concerné. Benkei, vu son expression sérieuse, se souvenait enfin de pourquoi le visage de la déesse lui rappelait quelqu'un, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Après tout, lui n'avait jamais directement rencontré la personne. Il avait cependant vu son visage depuis un hélicoptère, son visage possédé par la créature créée par une toupie démoniaque. Des images qui avaient tourné dans tous les JT durant des mois après la victoire des bladeurs légendaires.

Finalement, ce fut Aguma qui osa oraliser la vérité.

– Vous êtes la mère de Rago ?

Son choc s'entendait de part sa voix, à peine plus élevée qu'un souffle. Quand elle hocha la tête, il ne put s'empêcher de déglutir. Imaginer le maître de Némésis, ce monstre de puissance maléfique, avoir une mère… L'idée lui faisait bizarre, à lui comme à tous les autres. Certains essayèrent de peindre l'image d'un Rago enfant dans leur esprit, sans pouvoir y parvenir. Quelques expressions perturbées apparurent même.

– Vous connaissez mon fils sous ce nom, continua Nyx malgré leur trouble. Pourtant, ce n'est pas celui que je lui ai donné.

– Comment vous l'avez appelé, alors ? demanda Kyoya.

Il avait néanmoins une petite idée sur la question.

– Némésis, répondit simplement la déesse.

Bao se massa la tempe, signe précurseur de la migraine qui le guettait.

– Mais Némésis était le nom de la toupie, le dieu de la destruction, rappela t-il.

– Je sais, fit Nyx. C'est bien pour ça que je dois vous parler de lui avant toute chose. De lui et de deux autres de mes enfants, Eris et Thanatos.

Ceux qui connaissaient ces noms pâlirent. Eris, la Déesse de la Discorde ; Thanatos, le Dieu de la Mort : deux personnalités peu sympathiques de la mythologie. L'intervention de ces deux noms dans cette histoire et leur lien avec Rago – ou plutôt avec Némésis – ne présageaient rien de bon.

– Ces trois-là ont toujours eu une ambition démesurée et un regard très critique sur le monde des Hommes, expliqua leur interlocutrice. Au début, ça ne nous inquiétait pas, mais au fil du temps, nous avons commencé à nous dire qu'il valait mieux garder un œil sur eux. Ils commençaient à tenir des propos extrêmes, comme quoi votre monde était pourri jusqu'à la moelle, et que nous devrions le raser pour en construire un meilleur. Un jour, ce que nous craignons est arrivé. Ils ont tous les trois rompu leur lien avec l'Olympe, ce qui est considéré comme une haute trahison. Accompagnés jusqu'à de leur serviteur personnel, ils ont essayé de rassembler leurs pouvoirs pour tout détruire sur leur passage, il y a de ça plusieurs millénaires.

Aucun son ne venait interrompre la tirade de Nyx : tous gardaient leur attention fixée sur elle et buvaient ses paroles. Leur rythme cardiaque accélérait au fur et à mesure qu'elle progressait dans son récit. Les plus vifs d'esprit commençaient à comprendre où elle voulait en venir.

– Heureusement, nous avons pu intervenir à temps. Nous devions leur infliger un châtiment, et c'est ce qui a été fait. Tous trois ont été scellés par la puissance de Zeus, à trois endroits différents. Notre Roi en a profité pour emprisonner son frère sous terre, car ce dernier avait ouvertement soutenu Némésis dans ses projets. Notamment la création de sa toupie, Diablo Némésis.

– L'histoire que j'ai apprise au temple est différente, intervint Dynamis. J'ai toujours lu que Némésis, le Dieu de la Destruction incarné en toupie, était tombé sur terre, et que sa puissance maléfique avait séduit Hadès, qui s'en était servi pour asservir son royaume.

– Les grandes lignes de votre version sont correctes, le rassura Nyx. En vérité, la toupie elle-même n'a jamais été le Dieu de la Destruction. Il s'agissait de Némésis, ou de Rago si vous préférez, qui a insufflé ses pouvoirs dans une toupie qu'il avait créée lui-même pour se faire. Donner un réceptacle à ses pouvoirs en facilitait l'usage sur Terre. Et puis, quoi que mieux pour détruire le monde que de le faire par une pratique adorée des humains ? J'imagine que cette idée le faisait se sentir puissant. C'est aussi pour ça que la toupie s'appelle Némésis. En coupant tout lien avec l'Olympe, il a préféré changer de nom, et a donné son nom de dieu à son arme. Eris et Thanatos en ont fait de même. Maintenant, ils se font appeler Destra et Lance.

Dynamis baissa la tête. Il ne remettait pas en cause les explications de Nyx ; cependant, accepter que la version qu'il avait toujours connue et lui-même répandue était incorrecte restait difficile à avaler. Une main sur son épaule attira son attention : il se retrouva face au sourire bienveillant de Chris. Touché par cette sollicitude, le gardien releva la tête vers la déesse. Ils auraient toute la nuit pour digérer ce flot d'informations s'ils le souhaitaient. Bien qu'ils soient tous perturbés par l'apprentissage de la vérité, tous gardaient cette vérité en tête. Malgré tout, Dynamis avait encore des questions à poser pour s'assurer de bien tout comprendre.

– Qu'a donc fait Hadès, en vérité ?

– Sans l'affirmer haut et fort comme le faisaient mes enfants, il partageait leurs idéaux, soupira Nyx. Quand ils ont trahi l'Olympe, il leur a prêté main forte et les a aidés à injecter leurs pouvoirs dans leurs toupies. En échange, Némésis l'a aidé à asservir une population humaine. Zeus est cependant intervenu là aussi ; le reste ne diffère pas avec ce que vous savez.

– Il n'avait pas coupé son lien avec l'Olympe, lui ? remarqua Kenta.

– Non, en effet. C'est ce qui lui a évité de finir scellé comme les trois autres. Zeus l'a condamné à régner à jamais sur les Enfers, un domaine qui n'intéressait absolument pas Hadès. Ce rôle l'empêche de nuire à votre monde et il est obligé de le remplir.

Il a sûrement été plus malin que les autres, sur ce coup-là, pensa Tsubasa sans toutefois oser le formuler à voix haute face à la mère des concernés. Ou alors il a eu davantage de chance.

– Pour revenir sur mes enfants, continua la Déesse de la Nuit, ils ont été emprisonnés durant des millénaires. Eris et Thanatos étaient avec leur serviteur personnel, Némésis avec trois sympathisants à leur cause. Je suppose que vous les avez affrontés il y a sept ans.

Gingka hocha la tête : sans se souvenir de leurs noms, les visages de ces trois personnes restaient gravées dans sa mémoire. En particulier celui de la constellation du cygne qui avait tenté de perturber son combat contre Chris. Un élément le perturbait néanmoins.

– Et Pluto, dans l'histoire ? demanda t-il. C'est lui qui a déclenché la résurrection de Némésis, il y a sept ans !

– Et les bladeurs légendaires ? ajouta Yuki. Est-ce que la vérité est la version que nous connaissons ?

– En ce qui concerne Pluto, il est un descendant de la lignée d'Hadès, le premier à adhérer aux idées de mes enfants. C'est pour cela qu'il a participé aux événements d'il y a sept ans. Némésis ne le connaissait pas, après s'être réveillé. Et pour les bladeurs légendaires, vous devez savoir que c'est Zeus qui a créé le fragment d'étoile. Il a insufflé assez de pouvoir à l'intérieur pour que l'étoile sente l'énergie de Némésis, Eris et Thanatos. Si l'un d'eux devait se réveiller, le fragment d'étoile apparaîtrait alors pour vous confier le pouvoir nécessaire de les sceller à nouveau : la barrière de Zeus.

– Pourquoi nous confier le sale boulot ? intervint Kyoya, les bras croisés. Vous les aviez déjà scellés une fois, vous pouviez pas juste le refaire ?

– Malheureusement, non. En tant que dieux, nous n'avons pas le droit d'intervenir directement sur ce qui concerne l'humanité. Vous devez régler vous seuls vos problèmes pour préserver l'équilibre entre nos mondes. Cependant, quand mes enfants ont rompu leur lien avec nous, ils pouvaient contourner cette interdiction, car ils n'étaient plus des dieux de l'Olympe à proprement parler, même s'ils conservaient leurs pouvoirs. Ils reniaient juste leur rôle à jouer dans notre société pour votre monde. Nous avons pu les punir avant qu'ils ne s'attaquent directement aux humains : cela respectait la clause. En revanche, s'ils devaient se libérer de leurs chaînes, nous ne pouvions plus intervenir, d'où les bladeurs légendaires. Mais je dois avouer que nous avons commis une erreur de jugement.

– Laquelle ? fit Tithi.

Sa tête commençait à chauffer sous ce flux continu d'informations denses. Apprendre l'existence des dieux, d'un autre monde qui veillait sur le leur ; plus le passé des enfants de Nyx, le contexte avec Hadès ; en ajoutant les règles complexes qui régissaient les dieux… Il craignait de ne pas avoir tout saisi. Il se promit d'aller trouver Dynamis quand Nyx aurait fini ; si quelqu'un pouvait lui synthétiser les éléments manquants à sa compréhension, c'était bien le gardien de la Montagne de Brume.

– Tous trois ont toujours été extrêmement proches, sourit Nyx, comme attendrie par un lointain souvenir. Ils voulaient absolument accomplir leurs desseins ensemble. Alors nous pensions que s'il l'un d'entre eux était libéré, il irait libérer les deux autres avant de passer à l'action. Mais nous avons eu tord. Némésis a préféré commencer par la destruction du monde. Je suppose qu'il voulait faire une sorte de surprise à son frère et à sa sœur.

– La destruction du monde, sacrée surprise, railla King d'un ton sarcastique.

– Comment Rago… Enfin, Némésis a été libéré ? s'enquit Aguma.

– Ca, j'avoue que je n'ai pas de réponse précise. Être une déesse ne me rend pas omnisciente pour autant. Je pense que c'est grâce au fragment d'étoile dont il a pu s'emparer, mais je n'en suis pas certaine.

Elle fit une nouvelle pause, le temps de regarder chaque bladeur dans les yeux. Face à leurs expressions toutes plus confuses les unes que les autres, elle choisit de leur laisser un peu de temps pour digérer toutes ces données. La fatigue à laquelle l'heure avancée les soumettait n'aidait pas non plus à rendre le tout plus digeste.

– Désolée, j'ai conscience que ça fait beaucoup d'un seul coup. N'hésitez pas à poser des questions si vous ne comprenez pas tout.

– Je pense que j'ai tout compris…, assura Masamune d'un ton pourtant peu assuré.

– Attendez, laissez-moi essayer de résumer pour voir si on a bien suivi, proposa Madoka. Némésis, Eris et Thanatos ont trahi l'Olympe et s'apprêtaient à détruire le monde, quand vous les avez scellés. Hadès, leur complice, a été condamné à gérer les Enfers. Vous avez prévu le cas où l'un de vos enfants se libérerait avec les bladeurs légendaires, mais quand Rago a été libéré, nous l'avons vaincu avant qu'il n'aille aider son frère et sa sœur. J'ai bon ?

– Très bon esprit de synthèse, jeune femme, apprécia Nyx.

Tandis que Madoka souriait du compliment, Hyoma fronçait les sourcils.

– Je ne comprends pas, finit-il par dire. Ce n'est pas une bonne chose qu'ils aient vaincu Némésis ? A vous entendre, on dirait presque que c'était une erreur.

– Bien sûr que non, le contredit Nyx. Vous avez tous sauvé le monde en détruisant pour de bon Némésis. Même s'il s'agissait de mon fils, je ne peux que vous remercier de votre courage.

Madoka compatissait ; cette situation devait être horrible à vivre pour Nyx. Elle aimait ses enfants comme toute mère qui se respectait : déesse ou mortelle, cela ne changeait rien.

– De toute façon, reprit Nyx, c'est justement parce que je suis leur mère que je dois intervenir. Némésis est certes détruit pour de bon, mais ce n'est pas le cas d'Eris et Thanatos. Jusqu'à présent, ils étaient toujours scellés, mais comme vous vous en doutez sûrement, si je suis là, c'est que ce n'est plus le cas.

– Ils ont été libérés ? hasarda Tsubasa.

– Pas tous les deux, non. Pour le moment, seule Eris est libre. Sa prison ne se trouvait pas si loin du Royaume Perdu d'Hadès, nous supposons donc que l'énergie dégagée lors de votre combat a fragilisé son sceau. Ce qui a permis à Pluto de la libérer.

– Sérieux, il est pas mort lui ? râla Kyoya.

– Vous avez détruit la toupie contenant les pouvoirs de Némésis, ce qui l'a grandement affaibli. Il n'a donc pas survécu au combat. Pluto n'a pas subi ce désavantage : combiné à de la chance et à son appartenance à la lignée d'Hadès, ce n'est pas si surprenant qu'il ait survécu.

– Pourquoi avoir attendu sept ans pour libérer Eris ? s'étonna King. On aurait bien été dans la merde s'il l'avait fait juste après la défaite de Rago !

– Il ne le pouvait pas, révéla Nyx. Même s'il a survécu au combat contre vous, son état ne devait pas être bien glorieux. Je suis certaine qu'il a fait au plus vite que sa santé le lui permettait. Quoi qu'il en soit, Eris est libre, à présent. Et la première chose qu'elle voudra faire, c'est libérer Thanatos.

– Sans vouloir vous offenser, en êtes-vous bien sûre ? douta Aguma. C'est aussi ce que vous pensiez avec Rago, non ?

– En effet. Néanmoins, la particularité de Némésis est qu'il était le plus puissant de mes enfants. A lui seul, il aurait été capable d'accomplir leurs desseins. Ce n'est pas le cas d'Eris et de Thanatos. Ensemble, ils le surpassent, mais séparément, ils sont moins puissants. Ce qui ne veut surtout pas dire qu'il faut les sous-estimer.

– Donc, vous voulez qu'on vainque Eris avant qu'elle libère Thanatos ? devina Kyoya. Ca respecte votre clause de dieux de nous demander notre aide, au moins ?

– J'ai reçu une permission de Zeus de le faire, répondit-elle. A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Je ne suis pas en mesure de le faire seule, je ne suis pas une déesse guerrière. Néanmoins, j'ai le droit de vous aider, et je compte bien le faire.

Le bladeur de Leone haussa les épaules, l'air de dire « on n'aura pas besoin de votre aide ». Yuki, à côté de lui, songeait au contraire que le soutien d'une déesse serait un atout considérable pour vaincre cette nouvelle menace.

– Si Eris et Thanatos ont été scellés en même temps que Némésis, on peut donc les vaincre avec la barrière de Zeus ! s'exclama Kenta.

– Malheureusement, ce n'est pas aussi simple…

Cette réplique doucha net l'énergie du jeune homme. Lui qui était certain d'avoir trouvé la solution…

– Tout d'abord, cette barrière est utilisable grâce au Beyblade, et Eris aura besoin de temps pour retrouver la toupie qu'elle utilisait. En attendant, la barrière ne servira à rien. Et ensuite, énuméra Nyx, cette barrière n'est utilisable que tous les mille ans.

– Hein ? fit Dynamis.

Il s'exprimait rarement de manière aussi véhémente ; de toutes les surprises de cette soirée, celle-ci le choquait davantage que les autres. Il n'avait jamais, au grand jamais, entendu parler de cette contrainte !

– Les dieux ne peuvent se permettre d'accorder leurs pouvoirs aux humains trop souvent. Si vous manipulez trop de pouvoir divin, ça pourrait grandement vous nuire. Alors cette contrainte de mille ans est apposée à toutes les capacités prêtées aux humains. Même le Roi des Dieux ne peut pas s'y soustraire. D'ailleurs, même s'il en est à l'origine, sa barrière se sert en réalité du pouvoir de Gaïa, la Déesse Mère. Enfin, peu importent les détails, ça ne change rien au fait que vous pourrez pas vous en servir une nouvelle fois. Je suis navrée.

Cette découverte jeta un froid parmi l'assemblée. S'ils ne pouvaient pas recourir à la barrière de Zeus, comment pourraient-ils s'y prendre ? Tandis qu'ils réfléchissaient, Nyx, elle, prenait une grande inspiration.

– Ecoutez, je comprendrais si vous avez du mal à me croire. Après ce que vous venez de vivre avec Lucina, ce serait bien normal. Mais tout ce que je veux, c'est empêcher mes enfants de faire plus de mal qu'ils n'en ont déjà fait. C'est trop tard pour Némésis, mais si je peux encore faire quelque chose pour Eris et Thanatos, je dois essayer. Et pour ça, j'aurais besoin de votre aide. Alors, je vous en conjure, aidez-moi.

A la surprise générale, elle s'inclina. Bao écarquilla les yeux : une déesse qui se prosternait devant des humains ? C'était le monde à l'envers !

– S'il vous plaît, souffla ladite déesse d'une voix plus faible. J'ai conscience de beaucoup vous en demandez, alors je comprendrais si vous refusiez. C'est juste…

– Bien sûr qu'on accepte !

L'assurance de Gingka perça le silence qui menaçait de couvrir la pièce. Le bladeur légendaire de l'automne venait de se lever d'un bond, un grand sourire étirant ses lèvres. S'il gardait encore quelques doutes, les derniers mots de Nyx venaient de les lui ôter.

– On ne va quand même pas laisser tomber quelqu'un qui a besoin de notre aide ! En plus, ce serait indigne de notre rôle de bladeurs de laisser tomber notre monde quand il a besoin de nous ! Alors je sais pas vous, mais moi je vous aiderai, Nyx ! Vous avez ma parole ! Vous me suivez, les gars ?

Par ces quelques phrases, Gingka venait de rompre le sentiment de doute et d'appréhension qui gagnait peu à peu ses camarades. Comme il le faisait toujours, il parvenait à les galvaniser et à leur redonner espoir. Le regard plein de gratitude que Nyx lui adressait valait tous les mercis du monde. Kyoya leva les yeux au ciel ; Tsubasa et Madoka échangèrent un sourire amusé ; King et Masamune rirent en opinant du chef. Les réactions à sa tirade se poursuivirent en l'espace de quelques secondes, avec pour point commun qu'elles marquaient toutes leur accord avec ses propos.

L'histoire de la Déesse de la Nuit était compliquée et ils peinaient à bien tout suivre, mais pourquoi ne la croiraient-ils pas ? Elle leur apportait toutes les réponses qu'ils demandaient sans hésiter, et son récit ne présentait aucune incohérence. Tous avaient deviné que la bladeuse du Bey Park servait Eris ; pourquoi elle avait affronté Gingka, ça, ils l'ignoraient. Ils pourraient voir les détails plus tard, pour l'heure ils se devaient de rassurer la déesse. Elle souhaitait accomplir son devoir, à la fois en tant que mère et en tant que représentante du monde divin : tous respectaient cela.

– Si personne ne conteste, je prends ça pour un oui ! sourit Gingka. C'est acté, Nyx : nous pouvez compter sur nous !

La déesse sourit, d'une expression qui dégageait autant de lumière que l'aura de Rago envoyait de l'obscurité. A présent qu'ils s'habituaient à cette ressemblante presque parfaite, ils se sentirent touchés par ce témoignage sincère de reconnaissance.

– Merci, fit-elle. Merci infiniment.

– Y'a pas de quoi ! répliqua Gingka. Alors dites-nous : vous savez comment on doit s'y prendre pour battre Eris, si on a pas la barrière de Zeus ?

– J'ai bien une idée oui, mais…

Elle regarda l'horloge, qui indiquait deux heures passées, puis certains des humains face à elle, dont les paupières lourdes trahissaient la fatigue.

– Je pense que vous devriez vous reposer, à présent. Ca vous laissera du temps pour digérer ces informations. Je reviendrai demain matin pour parler du reste, et répondre à vos questions si vous en avez. Cela vous convient ?

– Ouais, bien sûr ! Vous viendrez vers quelle heure ?

– Dormez le temps dont vous avez besoin. Je viendrai quand vous serez tous réveillés, ne vous en faites pas.

Gingka haussa les épaules : l'épuisement lui tombait dessus d'un coup, trop violemment pour qu'il songe à se poser davantage de questions.

– Je vous laisse, alors, conclut Nyx. Bonne nuit à tous. Et merci, vraiment.

Sur ces mots, elle s'en fut, comme si elle n'avait jamais été là. Les bladeurs étaient cependant trop sur les rotules pour s'en étonner à nouveau. A peine un quart d'heure pour tard, Tsubasa et Madoka étaient allés chercher les matelas et les coussins prévus pour l'occasion, et tous s'écroulèrent sans se soucier du confort de leur position. Avant de fermer les paupières, Gingka songea que son anniversaire avait pris la plus étrange des tournures. Malgré son assurance apparente, lui aussi s'inquiétait de ce qu'ils deviendraient. Les revoilà sur le point d'aller sauver le monde, sept ans après l'avoir fait pour la dernière fois… Décidément, ils ne seraient jamais tranquilles !

Quoi qu'il en soit, la suite attendrait le lendemain et le retour de Nyx. Gingka enfonça sa tête dans son oreiller ; la minute d'après, il sombrait dans un profond sommeil réparateur qui l'aiderait à affronter les épreuves futures dans de meilleures conditions.


Kyoya : Putain ce que ça a parlé...

Gingka : C'est compliqué ton bail...

Moi : Roh ça va hein, je sais ! Du coup, ce coup-ci, j'ai posté ce chapitre alors que je n'ai pas encore écrit le 4, tout simplement car si jamais les lecteurs ont pas compris un truc, ou qu'ils pensent à une incohérence qui m'aurait échappée, ils peuvent le dire en commentaire ! Et je ferai en sorte d'expliquer ça dans le chapitre 4 avec Nyx n_n

Ryuga : Ouais, en gros tes lecteurs sont ton filet de secours pour rattraper tes conneries.

Moi : Mais non ! C'est juste que même si j'ai bien réfléchi à tout ça, je ne suis pas parfaite ! C'est possible que j'aie fait une erreur ou que j'aie oublié un truc ^^

Chris : Moi j'ai tout compris n_n

Moi : Merci Chris ^-^

Kyoya : *marmonne* Fayot.

Chris : *marmonne aussi* T'es juste jaloux parce que de nous quatre, je suis le préféré de Fairy !

Kyoya : N'importe quoi !

Moi : Ils ont conscience que je suis à côté, j'espère... ? Enfin, trêve de bêtises, je vous dis à bientôt, chers lecteurs ^v^