Moi : Yooooo !

Gingka : Salut Fairy ! T'as l'air en forme aujourd'hui dis donc !

Moi : Je pète le feu n_n Je suis très heureuse de ma nouvelle vie étudiante, mes études me plaisent, j'adopte enfin un rythme qui m'est propre car je me gère moi-même, et j'arrive à faire pleins de trucs en dehors ~

Kyoya : Ouais enfin, quand tu seras en période d'examens, que t'auras tous tes cours à taffer en même temps, que ça fera trois semaines que tu mangeras que des pâtes et que t'auras plus le temps de rien, tu descendras de ton nuage !

Chris : Roh mais quel rabat-joie ! Laisse-la profiter, enfin !

Kyoya : Tss.

Moi : J'entends pas les rageux de toute façon n_n Enfin, assez parlé de moi, parlons plutôt du chapitre ! C'est un chapitre de transition, mais j'ai bien apprécié l'écrire quand même ^-^

Chris : Pour l'avoir lu, j'aime bien les points de vue qu'il apporte.

Moi : Moi aussi, héhé ! Disclaimer ?

Gingka : Fairy ne possède pas Métal Fight Beyblade !

Moi : Merci bien ! Bonne lecture à tous ^-^ Ah au fait, quelqu'un a vu Ryuga ?

Les trois autres : Nope.

Moi : Bon, il doit s'entraîner quelque part le connaissant...


Le soir venu, le groupe n'avait toujours reçu aucune nouvelle des bladeurs de la nouvelle génération. Au cas où, ils avaient contacté le maximum de personnes qui les connaissaient, pour à chaque fois recevoir une réponse identique : ils avaient disparu de la circulation depuis la veille. Vers dix-neuf heures, ils se réunirent à nouveau au sein du B-Pit, des mines dépitées sur la plupart des visages. Eight en particulier se rongeait les sangs, impossible à calmer. Benkei lui parlait de tout et de rien pour essayer de lui changer les idées, mais il constatait bien que le résultat se faisait désirer.

Gingka s'affala sur une chaise, épuisé par sa journée passée à courir partout à chercher la moindre information. Comme ils s'étaient séparés le temps de leurs recherches, il posa la question qui lui brûlait les lèvres, même si au fond de lui il se doutait déjà de la réponse.

– Alors ? Quelqu'un a trouvé quelque chose ?

Des têtes secouées de gauche à droite ; des soupirs ; des « non », autant de réponses qui confirmèrent ses soupçons. Lui-même expira lentement. Zyro et les autres étaient débrouillards et intelligents, ils savaient se sortir de situations très périlleuses. Tout de même, les savoir entre les mains de la Déesse de la Discorde ne le rassurait pas. Comment savoir ce qu'elle leur faisait subir en ce moment ? Il ne formulerait pas cette interrogation à voix haute pour ne pas que Eight s'évanouisse d'inquiétude, mais il voyait dans les regards de plusieurs de ses camarades qu'ils la partageaient.

– Pourquoi ces têtes d'enterrement ? lâcha soudain Kyoya d'une voix nonchalante. Ils sont pas morts ces gamins, hein. Eris n'aurait pas d'intérêt à les kidnapper pour juste les tuer.

Le visage du petit garçon se vida aussitôt de toute couleur. Madoka lui pressa l'épaule et fusilla Kyoya du regard, ce que ce dernier ignora royalement.

– En soit, il n'a pas tord, intervint Bao de manière plus modérée. Eris les a forcément kidnappés à cause de notre lutte. Si elle veut se servir d'eux contre nous, elle doit les garder en vie, sinon la menace ne servirait à rien.

– Ouais, mais c'est pas parce qu'ils sont en vie qu'ils vont forcément bien…, souffla Tithi.

C'en fut trop pour Eight ; le plus jeune sentit les larmes lui monter à nouveau aux yeux et s'engouffra dans la pièce d'à côté, aussitôt suivi par Benkei. Tithi se ratatina sur lui-même, honteux d'avoir fait preuve de si peu de tact.

– Il vaudrait mieux laisser Eight en dehors de tout ça, lança Chris. Il a l'air d'être proche avec son frère, alors s'il connaissait tous les détails, il mourrait d'inquiétude.

– Je suis d'accord, approuva Madoka. Tu n'as idée d'à quel point ils sont proches… Sa disparition est déjà très dure à supporter pour lui, il vaut mieux ne pas en rajouter.

– Mais si c'est son frangin, il ne mérite pas de savoir ce qu'il se passe ? demanda Yu. Il sait déjà qu'ils ont tous été enlevés, il va finir par se poser des questions, si ce n'est pas déjà le cas.

– Je vais lui parler, proposa Tsubasa en se levant. Benkei et moi allons essayer de lui dire les grandes lignes sans l'inquiéter plus qu'il ne l'est déjà.

Avant de se tourner vers la pièce où se trouvaient son ami et le petit garçon, le directeur de l'AMBB se tourna vers Nyx. Comprenant ce qu'il lui demandait en silence, la déesse hocha la tête. Elle leur avait fait promettre de ne rien révéler de cette histoire aux personnes extérieures ; or, par cet enlèvement, Eris impliquait plusieurs adolescents, et leurs familles avec eux. Rassuré, Tsubasa sourit et disparut à la suite des deux autres.

– Bon, soupira Gingka, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Comme pour répondre à sa question, une vive lumière explosa soudain au sein de la pièce. Sa blancheur immaculée agressa les rétines de tout le monde ; chacun dut se protéger les yeux pour éviter d'être ébloui. Quant cette clarté s'atténua avant de finalement disparaître, les premiers qui rouvrirent les yeux eurent la désagréable surprise de découvrir Lucina, debout au milieu de leur groupe. Elle esquissait l'exact même sourire que lorsqu'elle se faisait passer pour une simple bladeuse et admiratrice de Gingka.

– Bonjour, les salua t-elle d'une voix mielleuse.

Ce simple mot dégoulinant d'hypocrisie suffit à détruire la patience de Chris. Le bladeur de l'hiver se leva d'un bond. Ses vieux réflexes de combat qu'il avait assimilés durant ses années de mercenariat lui revinrent d'un coup en mémoire alors qu'il fonçait sur la jeune femme pour la maîtriser. Il écarquilla alors les yeux avec stupeur quand, au lieu de la frapper, son poing la traversa comme si elle ne trouvait pas vraiment là.

– Hein ? fit-il d'un ton peu intelligent.

Un frisson parcourut Lucina et celle-ci s'écarta d'un pas de lui, se frottant les bras de ses mains. Une grimace de gêne étirait à présent sa bouche.

– Inutile d'essayer quoi que ce soit, ce n'est qu'une projection psychique, leur apprit-elle. Je ne me trouve pas vraiment ici.

– Que fais-tu ici, Lucina ? s'enquit aussitôt Nyx, sur la défensive. Est-ce Eris qui t'envoie ?

– Mais quelle preuve d'intelligence, Nyx ! la railla aussitôt la nymphe aux boucles rousses. Vous avez raison, c'est bien Dame Destra qui m'envoie. Nous aimerions négocier de quelque chose avec vous…

– On ne va rien négocier du tout ! s'énerva Gingka. Tu vas nous dire où sont Zyro et les autres !

Son ton témoignait de sa colère, également de sa culpabilité de s'être laissé manipuler aussi facilement par cette femme. Il se sentait si bête, quand il y repensait ! A présent, il demeurait sur ses gardes, bien ancré sur ses appuis et concentré sur le visage de la nymphe. Il se jurait de détecter ses mensonges si elle osait en profaner de nouveau.

– Oh relax, ce que vous êtes tendus, soupira cette dernière. Pas besoin de me crier dessus tu sais, ce n'est pas très poli.

– Je pense que personne ici n'en a quelque chose à faire de la politesse à ton égard, répliqua Aguma.

– Ah, les humains…

– Bon, tu es venue juste pour nous provoquer ou parce que tu as quelque chose à nous dire ? la pressa Kyoya, les bras croisés et de l'agacement dans la voix.

Lucina leva les yeux au ciel et poussa la provocation jusqu'à s'asseoir sur la table, où elle prit le temps de croiser les jambes pour s'installer, sachant que personne ne pourrait l'en déloger. Son sourire en coin prouvait qu'elle avait abandonné sa personnalité d'apparat pour se montrer comme elle était réellement. Elle aussi n'avait pas apprécié de jouer les gentilles petites humaines pour pouvoir les approcher. Seuls les membres de son camp méritaient son altruisme.

– Je ne serais jamais venue juste pour le plaisir, tout simplement parce que ça m'agace tout autant de vous d'être ici. Donc, je serai brève. Je vois que vous avez déjà deviné que Dame Destra et moi sommes à l'origine de la disparition de vos petits protégés. Parfait, ça nous fera gagner du temps.

– Bien sûr que nous avons compris, s'insurgea Yuki. Nous ne sommes pas des imbéciles.

– Ca, permets-moi d'en douter, vu comment mon petit numéro d'hier soir vous a tous bernés aussi facilement. Enfin, je suis là parce que Dame Destra a un message pour vous. Un ultimatum, pour être exacte.

Elle laissa traîner le suspense quelques secondes, une initiative qui augmenta l'envie de Chris de lui en coller une. Il l'aurait bien fait, si elle avait été matérielle !

– Je vais vous donner des coordonnées GPS, poursuivit enfin Lucina. Dès la seconde où je serai partie, vous aurez quarante-huit heures pour vous y rendre, pas une minute de plus. Si à la fin de cet ultimatum, vous n'êtes pas là, eh bien vous ne reverrez plus jamais vos petits protégés.

Gingka déglutit. Une image s'imposa aussitôt dans sa tête, une image qu'il aurait voulu ne jamais imaginer : le corps de Zyro étendu au sol, son regard habituellement si plein de vie soudain éteint, ses membres tordus dans ses angles étranges… Un frisson le parcourut tandis que l'angoisse lui tordait les entrailles. Bien sûr qu'il croyait en son élève, qu'il le savait capable de se sortir de situations toutes plus compliquées les unes que les autres… Mais il avait été enlevé par une déesse ! Un tel cas de figure l'inquiétait forcément ! Malgré les paroles de Kyoya prononcées plus tôt, un éclat dans le regard de Lucina le persuada qu'elle parlait sérieusement. S'ils ne venaient pas à ce rendez-vous, les adolescents ne reverraient plus jamais la lumière du jour.

La légende vivante ne pouvait tolérer une telle possibilité. Zyro et les autres étaient si jeunes, ils n'avaient rien à voir là-dedans en plus ! Il serra les poings, son inquiétude laissant place à de la fureur. Eris – ou Destra, qu'importait – se servait d'eux comme otages sans cultiver le moindre scrupule à impliquer des innocents dans cette histoire. Gingka refusait qu'il leur arrive malheur, ils ne méritaient pas cela. En plus d'être tous de bonnes personnes, ils portaient le futur du Beyblade sur les épaules. Alors tant pis s'il devait se jeter dans la gueule du loup pour les protéger, Gingka irait là où leurs ennemies le voulaient, même s'il devait s'y rendre seul.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Lucina précisa :

– Ah et, pas d'entourloupe ! Je veux qu'au moins tous les bladeurs légendaires présents dans cette pièce viennent ! S'il en manque serait-ce qu'un seul, le deal ne sera pas considéré comme respecté. Les autres, venez ou pas, je m'en tape.

Quelques visages se renfrognèrent à cette dernière déclaration ; d'autres s'en doutaient déjà. Ce serait bien trop facile si une seule personne suffirait à la déesse et à sa servante. Madoka croisa les bras ; même si elle ne jouait pratiquement jamais au Beyblade, il était hors de question qu'elle reste seule au B-Pit pendant que ses amis risqueraient à nouveau leurs vies pour sauver celles des adolescents !

– Bon, je pense que j'ai tout dit, fit la nymphe d'un ton guilleret. Plus qu'à donner les coordonnés, et je pourrai repartir ! Quelqu'un a de quoi noter ?

La mort dans l'âme, Yuki sortit le petit calepin qu'il emportait partout avec lui. La servante d'Eris lui dicta les données en prenant la peine de bien articuler – certainement pour pouvoir s'en aller tout de suite après. Une fois que les chiffres furent inscrits sur le papier, Lucina claqua ses paumes l'une contre l'autre, souriante.

– Parfait ! Eh bien, je vous dis à dans quarante-huit heures, alors !

Personne n'eut le temps de réagir, que la densité de l'air l'alourdit d'un coup et que la jeune femme disparut sans laisser aucune trace. Certains commençaient à se demander si ce n'était pas un penchant des créatures divines que d'apparaître et de repartir de manière aussi extravagante… Un groupe se forma bientôt autour de Yuki. Si autrefois le jeune homme n'appréciait pas de se retrouver au centre de l'attention, son métier de professeur lui avait appris à passer outre, aussi il ne rougit même pas.

– Fais voir les coordonnés, demanda Madoka. Je vais regarder où c'est.

Le bladeur de Mercure tendit sa feuille à la mécanicienne. La jeune femme alla chercher son ordinateur et s'installa sur la table, où elle fit la recherche adéquate. Tous la regardaient, dans l'attente de l'information qui les intéressait.

– Alors, selon Internet, Eris nous donne rendez-vous en Grèce, leur apprit-elle au bout de quelques instants. Sur la carte, ça a l'air d'être un coin perdu au milieu de nulle part.

– Thanatos est enfermé en Grèce, fit Nyx d'un ton grave. Le point de rendez-vous se trouve certainement près de l'endroit où il se trouve.

– C'est très clairement un piège, soupira Bao. Si on y va, elles vont utiliser notre pouvoir pour libérer Thanatos !

– Mais on a pas le choix ! intervint Kenta. Si on n'y va pas, qui sait ce qu'elles feront à Zyro et les autres ? Peut-être qu'elles…

Il ne put finir sa phrase. Son regard inquiet se tourna vers la pièce où se trouvaient Tsubasa et Benkei pour rassurer Eight, s'attendant à voir le plus jeune jaillir en trombe et les larmes aux yeux. Heureusement, ils ne paraissaient pas avoir entendu l'arrivée de Lucina, car aucun mouvement ne se fit percevoir.

– Puisque je vous dis qu'elles ne les tueront pas, râla Kyoya, las de devoir répéter ce qu'il avait déjà dit plus tôt. S'ils meurent, elles n'auront plus aucun moyen de nous forcer à combattre Lucina. Elles préféreront garder ce moyen de pression.

– Je ne serais pas si sûre, à votre place, le détrompa Nyx. Pour ma fille, les tuer serait justement un moyen de vous prouver qu'elle est sérieuse. Elle trouvera ensuite d'autres moyens de vous faire chanter. Après vos protégés, elle pourrait s'attaquer à votre proche famille.

Si son apparence extérieure ne changea pas d'un iota, Kyoya se retint de déglutir. L'argument de la déesse se tenait… Imaginer Kakeru entre les mains de ces femmes totalement givrées lui donnait la nausée et augmentait son rythme cardiaque. De plus, même s'il ne connaissait aucun des gosses kidnappés, il n'avait pas non plus envie que des gamins innocents meurent parce qu'ils n'auraient pas obéi à leur ravisseuse.

Il pesta tout bas, furieux. Ce qu'il détestait se retrouver dans cette situation ! Il haïssait devoir écouter les directives de quelqu'un, en particulier de quelqu'un qu'il n'appréciait pas du tout comme Lucina. Près de lui, Chris, King, Masamune et Aguma se faisaient des réflexions similaires.

– Donc c'est acté, conclut Dynamis. Quand partons-nous ?

– Il y a un vol demain matin pour Athènes, les informa Madoka après une nouvelle recherche. Ca nous fera arriver dans environ vingt-quatre heures, ça nous laissera le temps de chercher le lieu.

– Vous ne pourriez pas nous téléporter, Nyx ? s'enquit King. Ce serait plus rapide et moins cher…

– Désolée, mais il vaut mieux éviter. Vos corps ne supporteraient pas l'énergie divine. Je préfère ne pas prendre de risques plus que nécessaire.

– Dommage, soupira t-il en haussant les épaules. Va pour l'avion, alors.

Cette décision prise, les heures qui suivirent furent à la fois très longues et très brèves. Si personne ne s'impatientait à l'idée d'affronter Lucina et surtout, de rencontrer Eris, ils se retrouvaient incapables de penser à autre chose. Ils préféreraient partir tout de suite, que cette histoire soit le plus loin possible derrière eux ! Aussi, s'ils essayèrent de discuter d'autres sujets, celui-ci revint rapidement sur le devant de la scène pour ne plus vraiment le quitter. Nyx leur rappela qu'ils allaient affronter la nymphe et son Inari, qu'elle essaierait sûrement de faire durer le combat le temps qu'Eris catalyse leur énergie pour réveiller Thanatos. Ils devraient donc trouver un moyen de contrer le mode « réserves » de sa toupie, qui pourrait se révéler très problématique. Si elle ne leur ferait pas de dégâts, elle allait être difficile à faire cesser de tourner. Tous gardaient cette donnée en tête et les esprits les plus stratégiques réfléchissaient déjà à la manière la plus rapide de la battre.

Au bout d'un moment, les trois de la pièce d'à côté finirent par revenir parmi eux. Les yeux injectés de sang de Eight ne laissaient aucun doute sur l'état du petit garçon. Une décision fut alors prise à l'unanimité : ils ne l'impliqueraient pas dans tout cela. Ils lui expliqueraient tout quand ils auraient sauvé Kite, afin de le préserver un maximum. Tsubasa se proposa pour raccompagner le cadet Unabara chez ses parents ; sans son frère, il n'avait pas d'autre endroit où aller. Eight avait paru très réticent à cette idée, mais avait fini par capituler. Quand le directeur de l'AMBB franchit à nouveau la porte du B-Pit, Dynamis prit le temps de lui expliquer la situation comme il l'avait fait pour Benkei durant son absence. Les deux adultes suivaient les autres dans leur décision d'aller en Grèce : tous partiraient le lendemain matin, personne n'ayant émis le désir de demeurer en retrait.

Ils allèrent tous se coucher tôt, estimant, à raison, que les jours qui suivraient nécessiteraient qu'ils soient au maximum de leurs formes.


– C'est bon, Dame Destra. Je leur ai donné les coordonnées.

– Merci, Lucina.

La nymphe aux cheveux roux s'inclina, heureuse du remerciement. Les témoignages de gratitude de celle qu'elle servait, à la fois sa déesse et son amie, valaient tout l'or du monde à ses yeux. Assise sur un siège de roche dans le temple abandonné grec qu'elles occupaient, Destra tenait entre ses mains une sphère d'énergie violette qui pulsait de temps en temps, tel un battement de cœur. Lucina sentit la curiosité l'envahir et s'approcha.

– Qu'est-ce que c'est ?

– La future première pièce de Golden Eris, sourit Destra. Tu veux voir ?

– Avec plaisir !

La Déesse de la Discorde passa ce qu'elle tenait à sa servante ; celle-ci le saisit avec délicatesse, prenant bien son temps pour éviter de l'abîmer. La lumière s'atténua quelque peu, le temps de la laisser apercevoir une pointe de performance plate et solide. Déjà, l'esprit analyste de Lucina comprenait qu'elle serait faite pour adhérer sur tout type de sol. Elle ne put s'empêcher de remarquer le poids inhabituel de cette pièce, bien plus lourde que celles des toupies ordinaires.

– Ce sera une toupie Défense ? devina t-elle grâce à cette information.

– Tout à fait ! Il va me falloir du temps pour forger Eris, mes pouvoirs mettent plus de temps à revenir que je l'avais espéré. Enfin, l'essentiel c'est que je sois prête pour l'affrontement final.

Une ombre passa aussitôt sur le visage de Destra, encore souriante une seconde plus tôt. Lucina masqua tant bien que mal le frisson qui la parcourut. Elle avait beau savoir que sa maîtresse ne s'en prendrait jamais à elle, elle ne pouvait s'empêcher de déglutir face à ses expressions de colère.

– Si seulement je pouvais les détruire tout de suite ! Je te jure, ça me démange tellement !

– Un peu de patience, fit doucement sa servante. Quand Maître Lance sera parmi nous et que vous aurez le Don, les écraser ne sera qu'une simple formalité.

Elle pria pour que ses paroles suffisent à atténuer le mouvement d'humeur de Destra ; fort heureusement pour celle, elle réussit. Les épaules de la déesse se détendirent et elle récupéra la pièce de sa future toupie.

– Tu as raison. Et puis, ça ne rendra le moment venu que plus jouissif encore. En attendant, je compte sur toi pour remplir ton rôle.

– Vous pouvez compter sur moi.

La jeune nymphe s'apprêtait à ajouter quelque chose, quand des pas se firent entendre au sein de la pièce. Le toit à moitié en ruines laissait filtrer la lumière du soleil sur les roches qui composaient l'ancienne pièce principale du temple. Aussi, aucune des deux femmes n'eut de mal à reconnaître la personne qui se dirigeait vers elles.

– Alors, Pluto ? l'apostropha celle qui se faisait autrefois appeler Eris. Tu as fait ce que je t'ai demandé ?

– Oui, Dame Destra.

– Parfait. Maintenant, plus personne ne risque de livrer des informations compromettantes à nos ennemis.

Pluto hocha simplement la tête et se retourna pour repartir. Lucina le regarda s'éloigner, surprise d'un tel agissement. Le serviteur de Rago était beaucoup moins docile, d'ordinaire… Et puis, elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu avec une expression aussi neutre sur son visage, comme s'il essayait de dissimuler un élément de grande importance... Sentant des pensées paranoïaques inonder son esprit, Lucina secoua la tête. Non, elle ne devait pas douter de lui alors qu'ils venaient juste de débuter leur plan. Peut-être qu'il accusait encore le coup de la perte de son maître… Elle n'avait pas tout suivi, mais les sous-entendus de Destra à ce sujet la laissaient penser qu'ils avaient été proches. Satisfaite de sa conclusion, elle se retourna vers sa propre supérieure. L'interruption de Pluto ne lui avait pas permis de dire autre chose d'essentiel.

– Dame Destra, j'ai enfermé les gamins humains où vous me l'aviez demandé.

– Parfait ! Plus qu'à attendre que le piège se referme.

Lucina hocha la tête, toute sourire. L'aperçu qu'elle avait eu des bladeurs légendaires – et des autres sans importance qui les accompagnaient – lui permettait d'affirmer, sans crainte de se tromper, qu'ils viendraient. Leurs fragiles cœurs humains ne toléraient pas que l'on s'en prenne à des innocents… Ils seraient incapables de faire les sacrifices nécessaires pour la sauvegarde de leur monde. Et la nymphe se jurait que cette faiblesse serait ce qui causerait leur perte.


A la seconde où il ouvrit les yeux, une violente douleur lui vrilla la tête et lui arracha une grimace. Comme en écho, d'autres souffrances s'éveillèrent dans ses muscles : d'abord ses bras, suivis de ses jambes. Ses membres lui pesaient tant qu'il avait l'impression qu'un camion venait de lui rouler dessus, sans qu'aucun de ses os ne soit pourtant brisé.

– Shinobu !

Une voix familière résonna près de ses oreilles. Shinobu mit une minute à outrepasser sa migraine pour se tourner vers son origine, faisant apparaître le visage inquiet de Zyro en plein milieu de son champ de vision.

– Zyro ? fit-il d'un ton interrogatif. Qu'est-ce qui…

Un nouveau pic de douleur le coupa dans sa phrase. Il porta sa main à sa tempe, un geste qui eut pour effet de provoquer une avalanche de souvenirs dans son esprit. Les événements de la veille repassèrent devant ses yeux, du matin jusqu'au cinéma… En passant parce ce qu'il lui était arrivé alors qu'il rentrait chez lui.

– Eh, doucement, fit Zyro en voyant qu'il se redressait. Elle t'a pas ménagé !

– M'en parle pas, maugréa son ami.

Une fois redressé en position assise, Shinobu attendit que le marteau-piqueur dans son cerveau se calme avant de poser son regard sur le bladeur d'Ifrit. Tellement de questions se bousculaient déjà pour sortir de sa bouche ; ce fut l'une des plus pressantes qui remporta cette lutte.

– Tu as aussi été enlevé ? Et où est-ce qu'on est ? ajouta t-il aussitôt en levant les yeux vers leur environnement.

Il y faisait plutôt sombre, malgré la lumière ensoleillée qui perçait par une toute petite fenêtre. Le jeune homme eut la désagréable surprise de découvrir qu'ils se trouvaient dans une pièce aux murs hauts et lisses, le plafond s'imposait bien trois mètres au dessus de leurs têtes. Pour le moment, il y voyait plutôt clair, mais il comprenait sans peine qu'il en serait tout autre quand le crépuscule pointerait le bout de son nez.

– Dans l'ordre : oui, et aucune idée, répondit Zyro en soupirant. Elle nous a tous amenés ici, mais personne ne sait rien.

– Tous ? releva Shinobu, perplexe.

Pour toute réponse, son ami fit un signe de la tête vers le côté. En suivant son regard, le bladeur de Salamander eut la surprise de découvrir d'autres silhouettes qu'il connaissait bien. Ren et Kite étaient penchés sur une personne allongée au sol, qu'il n'arrivait pas à identifier de là ; Sakyo s'appuyait contre le mur, les yeux clos ; Kira était assis près d'eux et s'étirait le bras gauche, la bouche tordue en une grimace.

– Ah, Shinobu, tu es réveillé, remarqua Kite en s'approchant d'eux. Tu n'es pas blessé ?

– Si on occulte ma migraine, ça va. Et vous ?

– Sakyo a pris un léger coup sur la tête et Kira a mal à l'épaule, mais rien de grave, je crois, l'informa l'aîné des Unabara. Je pense que l'objectif de cette femme n'était pas de nous blesser.

– Un coup sur la tête ? s'inquiéta Shinobu.

– Oui, mais il est juste un peu sonné, il n'est pas réveillé depuis très longtemps non plus.

Son interlocuteur hocha la tête, un peu rassuré. Leur situation n'en devenait pas moins problématique, mais il préférait s'assurer que personne n'avait subi de blessure grave. Passées ces formalités de s'enquérir de l'état de chacun, les adolescents en vinrent rapidement aux faits.

– Je me doute déjà de la réponse, mais autant demander, commença Kite. Tu as été enlevé par une femme rousse qui a parlé des bladeurs légendaires ?

Shinobu acquiesça d'un air grave. A présent que ses souvenirs lui étaient revenus, il se souvenait très bien de comment il s'était retrouvé ici. Après avoir salué tout le monde à la sortie du cinéma, il avait pris la route de son domicile. Il se repassait encore certains moments du film dans sa tête quand il lui avait semblé entendre des pas derrière lui. En se retournant, une femme inconnue, effectivement rousse, lui avait demandé s'il s'appelait bien Shinobu Hiryuin. Méfiant, il avait exigé son nom à elle avant de répondre, une prudence qu'elle n'avait pas du tout appréciée. Elle n'avait pas perdu davantage de temps avant de tendre la main vers lui : il se souvenait de l'énergie paralysante qui avait gagné ses membres… Puis le noir complet. Et le réveil dans cette pièce, en compagnie des autres.

Il comprit rapidement qu'un scénario semblable se répétait pour Kite. Ren et Zyro, eux, avaient confirmé leurs noms avant d'entamer une conversation. La jeune femme leur avait d'abord paru sympathique, avant qu'ils ne se sentent de plus en plus fatigués au cours de la discussion, jusqu'à s'en évanouir. Pour Sakyo et Kira, ils avaient réussi à éviter la première attaque de l'inconnue et avaient essayé de se défendre, ce qui justifiait leurs légères blessures respectives. Cependant, face aux étranges pouvoirs de cette femme, ils n'avaient pu rien faire.

– Attendez, elle s'est trouvée à six endroits en même temps ? s'étonna Zyro.

– Ou alors, elle a enchaîné les enlèvements très rapidement, hasarda Ren. Vu ce qu'elle est capable de faire…

– Tu as pas l'air très étonnée, releva le bladeur d'Ifrit. On s'est quand même tous faits enlever par une femme avec des pouvoirs bizarres…

– Ecoute, Gingka et les autres ont déjà affronté un dieu, alors honnêtement pas grand-chose ne peut me surprendre, fit-elle en haussant les épaules.

– Ouais, pas faux.

Les capacités surnaturelles de leur ravisseuse faisaient partie des nombreux mystères de cette histoire, songea Shinobu. D'innombrables questions se bousculaient dans sa tête : que leur voulait-elle ? Pourquoi eux six précisément ? Où se trouvaient-ils ? Et surtout : comment allaient-ils sortir d'ici ? La lourde porte au bout de la pièce, couvertes de chaînes dont le poids avoisinait certainement la tonne, ne serait pas une issue envisageable. Quant à la fenêtre, non seulement elle était trop petite pour qu'un être humain y passe, mais en plus des barreaux annihilaient tout espoir de s'y faufiler.

Une pensée le traversa soudain et il tâta ses poches, avant de soupirer. Evidemment, elle lui avait retiré son téléphone et sa toupie. Inutile de poser la question aux autres, il devinait aisément qu'il en était de même pour tout le monde.

– Comment on va pouvoir sortir d'ici ? soupira t-il.

– Je ne suis pas sûr que ce soit possible, maugréa Zyro.

– Tu préfères rester à attendre on-ne-sait-quoi sans rien faire ?

– Ah non, clairement pas ! Je voulais juste dire que j'ai pas d'idées, là tout de suite. Mais à six cerveaux, on devrait trouver !

– A sept même, si l'autre type se réveille.

Cette dernière réplique, prononcée par Ren, piqua la curiosité de Shinobu. Il se tourna vers la silhouette inconnue allongée dans un coin, près de laquelle se trouvaient la jeune femme et l'aîné Unabara quelques instants plus tôt. Il prit le temps de se lever sans brusquer ses muscles encore étourdis et se rapprocha de lui, assez pour se rendre compte qu'il s'agissait bel et bien d'un homme. Vu les traits de son visage, son âge devait se situer autour des vingt-cinq ans. Ses cheveux bruns lui arrivaient au niveau ses épaules et ses vêtements amples couvraient la majorité de sa peau halée. Il paraissait dormir d'un profond sommeil, sans qu'aucune blessure physique apparente ne s'aperçoive sur son corps. Le mouvement régulier de sa cage thoracique indiquait qu'il respirait sans problèmes.

– Quelqu'un sait qui c'est ? s'enquit Shinobu.

Tous répondirent par la négative, y compris Kira qui venait de se rapprocher d'eux à son tour, la main toujours posée sur son épaule. Seul Sakyo restait encore un peu en retrait pour récupérer.

– Il est là depuis que je suis réveillé, lui apprit Kite, et il n'a pas bougé d'un iota. Il n'a rien sur lui qui pourrait nous permettre de l'identifier.

– La femme rousse l'a sûrement aussi enlevé, devina Ren.

– Mais pourquoi nous enlever en même temps, s'il n'a aucun rapport avec nous ? questionna Kira, perplexe.

Personne ne lui répondit, non pas pour l'ignorer, mais bien parce que personne ne possédait d'information satisfaisante à lui communiquer. Un silence inconfortable s'installait doucement entre eux, tandis que personne ne savait que dire. Au milieu de toutes ses interrogations, Shinobu se sentait inquiet. Il n'aimait pas du tout se retrouver entre les mains d'une parfaite inconnue aux pouvoirs surnaturels, surtout sans posséder le moindre élément de réponse pour comprendre ce qu'il se passait.

Des bruits de pas le sortirent de ses pensées. Sakyo venait finalement de s'éloigner du mur qui lui servait de soutien et marchait vers eux, sans cesser de se masser la tempe.

– Sakyo ! s'écria Zyro. Comment va ta tête ?

– Mieux, le rassura le bladeur de Dragoon. Maintenant qu'on est tous réveillés, il faut que l'on cherche une sortie. Je refuse de rester enfermé ici une minute de plus que nécessaire.

Son rival hocha vivement la tête pour marquer son accord avec lui. Kite et Ren esquissèrent un sourire en coin, bientôt imités par Kira. Shinobu, lui, se tourna vers la porte, une expression déterminée dans le regard.

– Je suis d'accord. Allons trouver la sortie.


Kyoya : Comment leur dire que c'est gagné...

Moi : C'est ce qui fait tout le sel U_U

Chris : Donc bagarre dès le prochain chapitre ?

Moi : Non, la bagarre sera dans le chapitre sept ! J'ai prévu autre chose pour le six n_n

Chris : Intéressant !

Gingka : Désolé je vous coupe, mais à votre avis, il est où Ryuga ? On l'a pas vu depuis le dernier chapitre quand même...

Moi : T'inquiète, le connaissant il est pas bien loin !

Kyoya : *pense* Moi, je pense que je sais où il est...

Moi : Sur ce, ce sera tout pour aujourd'hui ! Bonne journée/soirée à n_n