merci mille fois pour tous les commentaires que vous avez laissé sur le chapitre précédent ! ça me fait tellement plaisir de savoir que vous êtes toujours là et que l'histoire vous plaît !
on se retrouve aujourd'hui pour un chapitre beaucoup plus léger, j'espère que vous l'apprécierez !
bonne lecture !
« Lately, I been, I been losin' sleep
Dreamin' about the things that we could be
And I don't think the world is sold
On just doing what we're told
I feel something so right
Doing the wrong thing
I couldn't lie, couldn't lie, couldn't lie
Everything that kills me makes me feel alive »
Counting Stars — OneRepublic
Février 2017
Adrien n'arrivait pas à se l'enlever de la tête.
Il ne pensait qu'à sa présence dans son lit, qu'à la manière dont elle lui avait demandé de l'embrasser, qu'à ses lèvres qui avaient cherchées les siennes — qui avaient touchées les siennes. Quarante-huit heures plus tard et il avait toujours du mal à réaliser qu'il avait embrassé Marinette Dupain-Cheng.
Embrasser une fille était déjà un grand pas mais l'embrasser elle ?
Il y pensait depuis des mois. Pendant tout ce temps, il avait imaginé ce moment, s'était demandé s'il allait vraiment arriver, s'était convaincu que ce n'était que dans sa tête et que c'était lui qui percevait leur relation d'une façon ambigüe. Et puis elle avait enlevé son tee-shirt, à lui — le fait qu'il était à lui n'était pas très important en soi mais c'était un détail essentiel aux yeux d'Adrien.
Toujours est-il qu'elle l'avait enlevé. Jusque-là, rien de très surprenant. Ce n'est pas comme si elle s'était déshabillée devant lui, elle avait juste enlevé son haut dos à lui et Adrien devait s'en souvenir s'il voulait continuer de respirer correctement. Bref, pensa-t-il.
Ce qui avait été déroutant, c'était tout ce qui était venu après. La confiance avec laquelle Marinette l'avait regardé. La manière dont elle avait fait rouler les muscles de son dos — et son dos, Adrien n'arrivait pas à se le sortir de la tête, pas plus que tout le reste chez elle. La capacité qu'elle avait à lui dérober autant de vêtements n'avait rien de nouveau mais la voir dans son sweat et uniquement son sweat lui avait fait ressentir tout un tas de choses à tout un tas d'endroits de son corps différents.
Cette scène se jouait et rejouait dans sa tête. L'image de ses cuisses découvertes, ses muscles qui se tendaient, sa peau qui disparaissaient au rythme du short qu'elle enfilait. Ses fesses. Il pensait beaucoup à ses fesses et au peu de tissu qui les avaient recouvertes pendant quelques secondes.
Quelque chose avait changé depuis. La séance de sport qui avait suivie avait été la plus intense et la plus compliquée de sa vie — sur tous les points. Il avait essayé de l'embrasser, après ça. Une fois. Deux fois. Trois fois, en comptant la soirée de nouvel an l'année précédente. Adrien se demandait souvent ce qu'il se serait passé entre eux si Papillon n'avait pas décidé d'attaquer Paris tous les jours pendant des mois. Est-ce qu'ils se seraient embrassés plus tôt ?
Il aimait penser que oui mais se souvint de toutes les occasions qu'il avait eues et qu'il n'avait pas saisies. Adrien pouvait être un tas de choses quand ça concernait Marinette mais il pouvait surtout être une sacrée poule mouillée.
Pour sa défense, il n'avait eu envie d'embrasser qu'une seule autre fille et le nombre de fois où elle lui avait rappelé qu'elle ne partageait pas cette envie était presque embarrassant.
Mais tout cela n'avait plus tellement d'importance, désormais. Puisqu'il avait embrassé Marinette. J'ai embrassé Marinette, pensa-t-il. Marinette m'a embrassé. Wow, c'est encore mieux dans ce sens-là.
Adrien ne pensait qu'à la sensation de ses lèvres sur les siennes alors qu'il marchait dans les couloirs du lycée. Les cours débutaient dans dix minutes et la plupart des élèves attendaient devant leur salle respective. C'était ce qu'il s'apprêtait à faire mais il repéra Marinette et fut immédiatement hypnotisée par sa présence.
Adrien s'appuya contre le mur et l'observa, à cinquante mètres de lui, occupée à récupérer ses affaires dans son casier. Ses écouteurs aux oreilles, elle chantonnait silencieusement les paroles de ce qu'elle écoutait et Adrien se sentit sourire. Ses cheveux, lisses et noirs, tombaient jusqu'au bas de son dos. Elle portait un sweat court couleur rose bébé et un jean large bleu clair.
Elle était mignonne. Elle était toujours mignonne avec ses tenues pastelles et ses grands sourires. Adrien se demanda si tous ceux qui la connaissaient sentaient leur cœur faire cette drôle de chose quand ils la regardaient.
Il finit par marcher jusqu'à elle, ce même sourire redressant toujours ses lèvres. Marinette ne le remarqua que lorsqu'il appuya son épaule contre le casier à côté du sien et tourna le visage vers lui, ses yeux s'illuminant dès qu'ils se posèrent dans les siens.
« Joli pull, » déclara-t-elle, son regard descendant le long de son corps jusqu'à remonter dans le sien. Elle se mordillait la lèvre inférieure, comme pour ne pas trop sourire, et Adrien remarqua que sa bouche brillait. Elle se maquillait rarement pour aller au lycée mais elle portait toujours du gloss.
Il avait envie de l'embrasser. « Merci, » répondit-il. « C'est une amie qui me l'a fait. »
Marinette hocha la tête en attrapant un manuel dans son casier. « Une amie, hmmm ? »
Ses cheveux étaient si soyeux et il savait à quel point ils étaient doux. Adrien avait très envie de passer sa main dedans. « Hmmm, » affirma-t-il. « Très douée. S'endort partout et râle pour n'importe quoi mais très gentille. Beaux cheveux, jolis yeux, jolies fesses. Embrasse bien. »
Marinette referma son casier d'un mouvement sec et tourna son visage vers lui, les joues un peu plus rouges qu'il y a deux minutes. Il se sentit sourire un peu plus. « Elle a l'air... intéressante. »
Adrien hocha la tête, ses yeux dérivant un instant vers ses lèvres. « Elle l'est. »
La sonnerie retentit et ils restèrent à se regarder avec défi. Le couloir se vida et Adrien se baissa légèrement vers elle jusqu'à ce qu'il puisse sentir l'odeur de son shampoing — noix de coco.
« Qu'est-ce que tu crois faire ? » murmura-t-elle.
Elle sentait la myrtille. « J'en sais rien, » avoua-t-il honnêtement.
Marinette posa sa main sur son épaule et se hissa sur la pointe de ses pieds jusqu'à ce que sa bouche soit contre son oreille et que les genoux d'Adrien deviennent aussi solides que de la gelée. « Reviens me voir quand tu sauras. »
Elle recula, lui sourit, haussa un sourcil et s'en alla.
La semaine passa et Adrien devenait fou. Il devait y avoir quelque chose sur les lèvres de Marinette qui menait à la dépendance. C'était la seule explication logique de pourquoi il était dans cet état, un jeudi soir, à deux heures du matin, les yeux grands ouverts et la peau en feu.
Il ne pouvait pas penser à autre chose. Et ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé. Tout lui rappelait Marinette. Aller au lycée où il la croisait à chaque couloir. Faire ses devoirs où il se souvenait toutes ces fois où elle l'avait aidé pour ses exercices de maths et toutes ces fois où elle avait insulté le principe même de la physique. Lire un livre lui remémorait ces après-midis qu'elle avait passés sur son lit à faire la même chose.
Il la voyait partout, tout le temps. Et même quand ils étaient ensemble, ils n'étaient jamais assez proches.
Ils n'avaient jamais eu un bon timing. Maintenant qu'ils s'étaient embrassés et que Papillon ralentissait drastiquement le rythme de ses attaques, Adrien avait espéré que les choses prennent la tournure qu'il espérait — même s'il n'était pas sûr de ce qu'il espérait réellement. Quoi que ce soit, ça n'arriva pas puisque son père, après avoir passé des mois sans réellement se soucier de lui, revenait en force avec ses séances photos à répétition, ses cours d'escrime à ne absolument pas manquer, ses cours de chinois et d'anglais, cette obsession pour ses notes.
Pour une fois, le cerveau d'Adrien — ou une autre partie de son corps — était trop occupé à penser à autre chose pour réellement s'attarder sur son père. Et puis, il savait que si ça n'allait pas, Marinette mettrait de côté ce jeu entre eux pour venir l'aider. Cette pensée seule suffisait à le réconforter.
Adrien soupira en se laissant tomber sur son lit. Il était près de minuit et il venait juste de finir de revoir son cours de chinois du jour et de faire ses devoirs pour le lendemain. Un sourire lui redressa les lèvres : ses draps sentaient Marinette.
Le nez enfoncé dans son oreiller, Adrien attrapa son téléphone. Il y avait des dizaines de messages non lus sur le groupe WhatsApp qu'ils partageaient tous les quatre avec Marinette, Alya et Nino.
Une partie parlait du lycée. Une autre du fait qu'il n'y avait pas eu d'attaque d'akuma depuis cinq jours. Adrien eu un instant de panique en se demandant si c'était son tour de patrouiller mais se souvint avec soulagement que c'était le tour de Ladybug.
Alya : « ça vous dit qu'on fasse quelque chose demain soir ? »
Nino : « grave, ça fait longtemps qu'on n'a rien fait tous les quatre »
Mari : « vous voulez faire quoi ? »
Mari : « je suis pas sûre qu'adrien puisse sortir »
Demain soir, ce serait vendredi soir. Il n'avait rien de prévu d'autre que d'aller au lycée et assurer sa patrouille. Officiellement, il n'était pas autorisé à sortir — il ne l'était jamais. Mais, officieusement, ce ne serait pas la première fois qu'il sortirait en douce de sa chambre.
Nino : « fais en sorte qu'il puisse ;) »
Mari : « ça veut dire quoi, ça ? »
Nino : « fais-lui un sourire et dis-lui « s'il-te-plaît », ça le fera venir »
Mari : « c'est pas lui le problème, débile »
Nino : « attention, dupain-cheng »
Alya : « pas de menaces »
Alya : « si on part du principe qu'adrien puisse venir, on peut passer la soirée chez toi, mari ? »
Mari : « ça me va »
Nino : « si tu m'insultes pas, ça me va aussi »
Adrien sourit en regardant la suite des messages.
Moi : « désolé j'étais occupé »
Moi : « je peux m'arranger pour demain soir »
Moi : « (mais je veux bien ton sourire et ton « s'il-te-plaît » quand même, mari »
Alya : « cool ! je m'occupe du programme »
Alya : « agreste, on a déjà parlé de ça, ce groupe est un territoire neutre »
Alya : « si tu veux flirter, va en privé »
Nino : « c'est pour le bien commun »
Mari : « je préviens mes parents pour demain soir et j'ignore la suite de vos messages »
Mari : « vous dormez tous chez moi »
Alya : « c'était une question ? »
Mari : « non, vous avez pas le choix »
Nino : « en tant que personne qui a pas le choix, j'accepte »
Alya : « tu peux pas accepter si t'as pas le choix »
Adrien ferma la discussion de groupe et cliqua sur le prénom de Marinette. Son cœur rata un battement lorsqu'il réalisa qu'elle lui avait déjà envoyé un message.
Mari : « pas très subtile, agreste »
Moi : « c'est la fatigue »
Moi : « je suis très subtile, sinon »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « bien sûr »
Moi : « mon lit sent comme toi »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « le mien aussi »
Mari : « ça m'empêche de dormir »
Moi : « j'arrive pas à savoir si je dois bien le prendre ou pas »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « à toi de voir »
Mari : « ça m'empêche de dormir parce que je pense trop à toi »
Mari : « à toi si tu serais dans mon lit »
Adrien fixa son écran et était presque sûr qu'elle avait fait court-circuiter son cerveau. Elle pense à lui. Elle pense à lui dans son lit.
Calme-toi, pensa-t-il. Ils avaient passé des après-midis entières dans son lit, sans jamais rien faire de plus que de lire un livre ou regarder un film. Peut-être pensait-elle juste à ça et pas du tout à ce qu'il imaginait et qui impliquait beaucoup moins de vêtements et beaucoup plus de contact.
Ou peut-être pensait-elle à l'exacte même chose.
« Arrête de réfléchir autant, » grommela Plagg, à moitié endormi sur sa chaise de bureau. « Tu m'empêches de dormir. »
Adrien leva le visage vers lui, les sourcils froncés. « Je t'empêche de dormir en réfléchissant ?
— Oui. Tu m'envoies des ondes de personne qui réfléchit trop. » Il s'apprêta à répondre mais Plagg le coupa. « Dis-lui juste ce que tu penses. » Sa bouche s'ouvrit à nouveau la bouche mais son kwami le devança à nouveau. « L'instant conseil est fini. Laisse-moi dormir maintenant. »
Adrien se laissa tomber à nouveau tomber contre son matelas, ses yeux rivés au plafond. Lui dire ce que je pense. Ce que je pense.
Il pensait un tas de choses. Il se demandait un tas de choses, aussi.
Moi : « et qu'est-ce que tu ferais si j'étais dans ton lit, là, tout de suite ? »
Mari est en train d'écrire...
Le cœur d'Adrien sursautait dans sa poitrine à chaque fois que les trois petits points s'agitaient sur son écran.
Mari : « je me rapprocherai, jusqu'à ce que je sois tellement proche que nos lèvres se touchent »
Mari : « mais je resterai au-dessus de toi, sans jamais me rapprocher assez pour qu'on puisse s'embrasser »
Mari : « exactement comme tu l'as fait quand on s'est embrassés la première fois »
La première et la seule fois, pensa-t-il.
Adrien fixait l'écran, la gorge sèche et le corps entier en tension. Il avait probablement mérité d'être poussé à bout mais ça ne voulait pas dire que chaque centimètre carré de sa peau ne brûlait pas de désir pour Marinette.
Et ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas envie de recommencer.
Moi : « je sais que t'as aimé ça »
Moi : « princesse »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « peut-être »
Moi : « tu veux savoir ce que je ferais ? »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « qu'est-ce que tu ferais, adrien ? »
Il y avait quelque chose dans la manière dont elle prononçait son prénom — dans la manière dont il l'imaginait prononcer son prénom — qui le fit frissonner.
Moi : « je mettrais mes mains sur tes hanches pour te mettre au-dessus de moi »
Moi : « toujours sans t'embrasser »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « tes mains »
Mari : « tu les laisserais là ? »
Moi : « dis-moi où tu voudrais que je mette mes mains, mari ? »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « sur ma taille »
Mari : « dans mon dos »
Mari : « ensuite tu les ferais descendre, doucement »
Mari : « jusqu'à mes fesses »
Adrien ferma les yeux et se pinça les lèvres pour réfréner ce gémissement qui lui barrait la gorge. Le nombre de fois où il avait pensé à poser ses mains à cette exacte partie de son corps était presque gênant tellement ça lui été arrivé ces derniers mois — et même avant, s'il était complètement honnête avec lui-même.
Mari est en train d'écrire...
Mari : « si tu serais d'accord »
Adrien sentit un irrépressible sourire lui chatouiller les lèvres.
Moi : « je mettrais mes mains sur tes fesses avec plaisir »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « arrête de sourire »
Évidemment, ses lèvres ne se redressèrent que davantage.
Moi : « t'adores quand je souris »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « c'est vrai »
Mari : « mais ça me donne encore plus envie de t'embrasser »
Moi : « je vais continuer de sourire, alors »
Moi : « en pensant à ce que je ferais après »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « dis-moi et je te dirais exactement ce que ton sourire me fait »
Adrien prit une grande inspiration et réajusta son bas de pyjama. Elle causerait sa perte, un jour ou l'autre.
Moi : « je te rapprocherais encore plus de moi »
Moi : « jusqu'à ce que tu sois assez proche pour sentir à quel point j'ai envie de t'embrasser »
Moi : « et de te faire d'autres trucs, aussi »
Moi : « et je t'embrasserais dans le cou »
Imaginer cette scène, imaginer Marinette en train d'essayer de reprendre sa respiration et imaginer l'agréable pression de son corps au-dessus du sien, imaginer tout ça commençait sérieusement à avoir un impact sur son corps.
Mari est en train d'écrire...
Mari : « et à quel point t'as envie de m'embrasser, adrien ? »
Moi : « et qu'est-ce que mon sourire te fait, mari ? »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « t'es doué »
Moi : « pas autant que toi »
Moi : « je vais exploser »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « moi aussi »
Un bruit à la limite entre le soupir et le gémissement quitta ses lèvres et Adrien commençait sérieusement à se sentir à l'étroit dans ce satané pantalon de pyjama.
Moi : « mari »
Mari est en train d'écrire...
Mari : « je sais »
Mari : « va t'occuper de... toi ? »
Mari : « mais c'est moi qui m'en charge la prochaine fois »
Mari : « ;) »
Adrien enfouit sa main sous la couette.
Moi : « pareil pour toi »
Moi : « princesse »
Il laissa tomber son téléphone à côté de lui et ferma les yeux, imaginant que sa main était celle de Marinette.
Dire que l'ambiance entre Marinette et lui était tendue serait un euphémisme.
Chaque regard lui envoyait une salve d'électricité dans tout le corps. Chaque sourire lui rappelait les messages qu'ils s'étaient envoyés la veille. Chaque seconde le rapprochait un peu plus d'un moment seul avec elle et entachait un peu plus sa concentration par la même occasion.
Une fois la journée de lycée et la patrouille terminées, Adrien n'était plus qu'un concentré de nerfs à vif et d'impatience. Son cœur battait à toute vitesse alors qu'il filait en douce de chez lui et se dirigeait jusque chez Marinette. Il n'avait toujours pas ralenti lorsqu'il fut accueilli par ses parents.
« Elle est dans sa chambre, » l'informa Tom, derrière le comptoir de la boulangerie.
Adrien le remercia et essaya d'avoir l'air normal en s'y dirigeant — et pas celui d'un adolescent aux hormones en fusion qui avait pensé à embrasser et à faire tout un tas de choses à Marinette toute la journée.
Il poussa doucement la trappe de sa chambre jusqu'à rentrer dans la pièce... vide. Adrien posa son sac dans un coin et se laissa tomber sur le divan, immédiatement entouré par l'odeur de Marinette.
« Avec toutes les fois où t'es entré sans frapper, je me demande comment c'est possible que tu sois jamais entré pendant que je me changeais, » déclara Marinette en sortant de la salle de bain.
Adrien tourna le visage vers elle, un sourire lui redressant automatiquement les lèvres. « Pas besoin d'entrer sans frapper pour ça, » rétorqua-t-il en lui adressant un clin d'œil.
Marinette secoua la tête mais il aperçut l'ombre d'un sourire sur son visage. Elle se mit à ranger ce qui traînait sur son bureau et Adrien l'observa. Ses cheveux étaient mouillés et laissaient une trace sur son tee-shirt blanc — encore un des siens, évidemment. Le short et les chaussettes hautes qu'elle portait laissaient apparaître une majeure partie de ses cuisses et Adrien ne pouvait pas s'empêcher d'admirer la manière dont ses muscles bougeaient au rythme de ses pas.
Tellement concentré dans sa contemplation, il ne leva les yeux vers elle que lorsqu'elle se planta devant lui, les bras croisés. « T'es vraiment pas discret, Agr— wow ! »
Il la tira par le bras jusqu'à ce qu'elle s'écroule à quatre pattes au-dessus de lui. Ses mains se raccrochèrent automatiquement à ses épaules et celles d'Adrien tombèrent au creux de ses hanches.
« Salut, » murmura-t-il, tellement proche d'elle qu'il pouvait sentir son shampoing à la noix de coco et son gel douche au monoï — elle était comme un concentré de l'été.
« Salut, » répondit-elle, un sourire se frayant un chemin sur son visage. « T'as passé une bonne nu— »
Il l'embrassa. Sans la taquiner et l'énerver avant. Son réservoir de patience était officiellement vide et son désir officiellement trop difficile à contenir.
Marinette répondit immédiatement. Ses doigts s'appuyèrent un peu plus contre ses épaules et son visage s'orienta de façon que ses lèvres complètent parfaitement les siennes. Les mains d'Adrien glissèrent en bas de son dos et appuyèrent légèrement contre son bassin jusqu'à ce que Marinette s'assoie sur ses cuisses.
Sa bouche avait un goût de vanille. Instinctivement, Adrien caressa sa lèvre inférieure avec sa langue, avide de récolter la saveur sucrée directement à sa source. Mais ensuite Marinette entrouvrit ses lèvres et la vanille n'avait plus aucune importance.
Sa langue vint frôler la sienne et les mains d'Adrien la rapprochèrent, jusqu'à ce qu'elle soit assise sur son bassin et que ses genoux se retrouvent de part et d'autre de ses hanches. Cette nouvelle position apporta une sensation d'urgence à leur baiser. Sa peau brûlait, son bas ventre était sous tension et un gémissement montait dans sa gorge — et se perdit dans la bouche de Marinette lorsqu'elle réajusta ses hanches contre les siennes.
De l'air. Il devait respirer. « Mari, » souffla-t-il en s'éloignant juste suffisamment pour oxygéner ses poumons — pas un centimètre de plus. « Mari— Je... j'ai... Mari... Tu— » Je peux plus parler, pensa-t-il. Elle m'a cassé.
Marinette — Marinette, avec ses joues roses, sa respiration saccadée et ses lèvres rougies — lui sourit. Cette légère incurvation de ses lèvres lui donna envie de l'embrasser encore et encore et encore.
Et encore un peu. Et ensuite— Bref, vous avez saisi l'idée. Adrien était comme hypnotisé. Par ses yeux entrouverts, plus profonds qu'ils ne l'avaient jamais été. Par sa peau, encore rougie par sa douche, par lui, et parsemée de ces taches de rousseur qu'il voulait embrasser une par une. Par ses lèvres, par ce qu'elles allaient faire, ce qu'elles allaient dire, par la manière dont elles s'accordaient parfaitement avec les siennes. Par sa respiration, brûlante et rapide, au rythme de laquelle se soulevait sa poitrine qui frôlait son torse à chaque inspiration. Par ses hanches, pressées contre les siennes.
Tellement hypnotisé qu'il ne se rendit pas compte tout de suite à quel point son corps était impacté.
« Adrien, » murmura Marinette, une de ses mains se posant contre sa nuque. Elle souriait et il se sentit faire la même chose parce qu'il y avait quelque chose dans son sourire qui allégeait son cœur. « Adrien, » répéta-t-elle, encore plus doucement. Ses lèvres embrassèrent sa joue, une fois, deux fois, se rapprochèrent de son oreille, et il comprit.
« Oh, » laissa-t-il échapper. Le rire de Marinette lui chatouilla l'oreille — ce qui n'arrangea absolument pas son problème. « Mari... Je... Je suis— Ah ! »
Il nicha instinctivement son visage dans son cou et resserra ses mains autour de ses hanches qui venaient de faire ce truc contre les siennes. Adrien se demanda alors si ce qu'il se passait entre ses jambes était vraiment un problème. À en croire le corps de Marinette qui trouva encore le moyen de se rapprocher du sien et la manière dont elle haletait contre son oreille, ce n'en était définitivement pas un.
Adrien ferma les yeux, submergé par l'odeur de l'été et l'agréable pression contre son entrejambe. Le son aigu et guttural qui sortit de la bouche de Marinette embrasa un peu plus le désir qui s'accumulait en bas de son ventre.
Elle éloigna son visage du sien au même moment où il se redressa et leurs yeux se rencontrèrent dans un concentré de découverte de nouvelles sensations. Son regard ancré dans le sien, Adrien fit glisser ses mains le long de son dos et les redescendit jusqu'à ce qu'elles soient complètement sur ses fesses.
Un sourire lui retroussa les lèvres. « C'est ça que tu voulais ? » murmura-t-il, soulagé d'avoir récupéré sa capacité de parler.
Marinette ferma les yeux un instant. Lorsqu'elle les rouvrit, elle haussa les épaules, affichant une expression de fausse nonchalance. « Hmmm, » fut tout ce qu'elle lui répondit et Adrien savait qu'elle était autant affectée que lui.
Il accentua la pression de ses mains. « Peut-être quelque chose comme ça, alors. » Il fit rouler son bassin contre le sien, orientant parfaitement ses hanches pour qu'elle sente juste à quel point il était affecté.
Cependant, il avait peut-être sous-estimé sa capacité à rester de marbre. La friction lui envoya une salve d'électricité de long de sa colonne vertébrale et la manière dont la chaleur entre les cuisses de Marinette poussa contre son érection lui arracha un gémissement.
« Adrien— » haleta-t-elle contre ses lèvres.
« Je sais, » répondit-il. Et il l'embrassa. Franchement, cette fois-ci. Sa bouche fondit sur la sienne et sa langue alla trouver la sienne comme si ç'avait toujours été sa place.
Marinette répondit immédiatement à son entrain. Ses hanches roulèrent contre les siennes en même temps que son visage s'incurva et que ses lèvres s'appuyèrent encore plus contre les siennes.
Tout allait vite mais pas assez vite. Il voulait plus, plus, plus—
« Mari, on est— Wow— »
Adrien mit quelques secondes à comprendre. Comprendre pourquoi est-ce que Marinette avait arrêté le mouvement ensorcelant de ses hanches. Comprendre pourquoi est-ce que ses lèvres avaient quitté les siennes. Comprendre pourquoi ses yeux étaient écarquillés avec horreur.
« Putain de merde, les gars ! »
La réponse était simple : parce qu'Alya et Nino venaient d'entrer.
« Je veux effacer cette vision de ma mémoire, » déclara ce dernier, les yeux fermés. « Effacer, effacer, effacer—
— Si vous appreniez tous à frapper avant d'entrer ! » s'agaça Marinette.
« T'as raison, et on est désolés, » s'excusa Alya, « mais si Adrien pouvait enlever les mains de tes fesses—
— D-Désolé, » marmonna-t-il en posant maladroitement ses mains sur le divan.
« Ma chambre, mes fesses, » déclara Marinette. « T'excuse pas. »
Adrien ne savait pas si le sourire qui lui étira les lèvres était un sourire d'amusement ou un sourire de gêne — probablement un peu des deux.
« Je peux ouvrir les yeux ? » demanda Nino en entrouvrant sa paupière gauche. « OK, non, je peux pas. » Il la referma immédiatement en réalisant que Marinette était toujours sur Adrien.
Alya attrapa la main de Nino et le guida en dehors de la chambre. « On vous laisse vous remettre de vos émotions et on revient après, » déclara Alya en refermant la trappe derrière elle.
Marinette laissa aussitôt son front tomber contre l'épaule d'Adrien.
« Oups ? » essaya-t-il. Le gloussement de Marinette tout contre lui le fit rire à son tour. « Allez, ça aurait pu être pire.
— Ça aurait pu être mieux, » grommela-t-elle.
Son agacement l'amusa. « Frustrée, peut-être ? »
Elle se redressa et rencontra son regard, le regard questionnant. « Pas toi ? »
Elle est mignonne, pensa-t-il. « Mari... Tu m'as regardé ? Bien sûr que si. »
Elle se recula légèrement, comme si elle voulait l'observer dans sa totalité. Adrien sentait que ses joues étaient rouges, ses lèvres gonflées, sa respiration irrégulière, ses pupilles dilatées. « La prochaine fois, je ferme à clé, » murmura-t-elle. Ses lèvres se posèrent furtivement sur les siennes et ce baiser aussi léger qu'une plume le fit sourire — probablement comme un imbécile.
Marinette se leva, libérant son entrejambe de son poids. Mais ce n'était pas une libération pour Adrien, c'était pire. Il laissa tomber sa tête contre le mur, ses doigts tapotant nerveusement le divan.
« Ça va ? » demanda Marinette en s'asseyant à côté de lui.
Il hocha la tête. « Hmmm... J'ai juste... besoin d'un moment. » Il n'avait pas besoin de rouvrir les yeux pour savoir que le regard de Marinette était rivé à son érection, probablement visible à travers son jean. « Tu fixes.
— D-Désolé, » marmonna-t-elle. « Tu... Tu veux que je... Tu sais ? »
Là, il rouvrit les yeux. Ses joues étaient rouges mais son regard maintenait le sien. S'il n'avait pas réfléchi plus de cinq secondes, Adrien aurait dit oui. Bien sûr qu'il aurait dit oui. Mais il pensa à Alya et Nino en bas, au fait qu'ils ne seraient pas seuls après et surtout qu'il n'avait jamais fait ça avant et qu'il ne voulait pas que ça se passe comme ça. Sans compter que Marinette était probablement dans le même cas et il voulait la mettre dans les meilleures conditions possibles — conditions qui n'étaient absolument pas réunies à cet instant.
Alors, il secoua la tête. « Pas comme ça. » Ces trois mots semblaient assez significatifs, puisqu'elle acquiesça avec compréhension. « Ça ira, » assura-t-il en posant sa main sur sa cuisse, l'arrière de sa tête toujours appuyé contre le mur.
« Tu veux que je te coupe l'envie ? » Adrien fronça les sourcils et Marinette s'humidifia les lèvres. « Pense à Monsieur Damoclès. Au prof d'histoire qu'on avait en seconde. Aux cornichons.
— Aux cornichons ? T'aimes pas les cornichons ?
— Si mais pas sexuellement— »
Adrien éclata de rire. Marinette lui sourit et laissa tomber sa tête contre son épaule. Les yeux à nouveau fermés, il ne pouvait pas empêcher ses lèvres de se redresser. « T'as déjà eu besoin de ça avant ?
— De quoi ?
— Besoin de penser à ça pour plus avoir envie ? »
Marinette leva le visage vers lui et Adrien rouvrit ses paupières, happé par le bleu de ses yeux. « Tout le temps, » avoua-t-elle. « Il faut développer des techniques quand on est amie avec Adrien Agreste. »
Il secoua la tête en souriant. « C'est juste toi, Mari.
— Quand on est ce genre d'amie, alors.
— Et quel genre d'amie t'es ? »
Elle haussa les épaules. « Le genre qui peut te mettre dans cet état.
— C'est juste les très bons amis qui peuvent faire ça.
— Je suis une très bonne amie.
— Très bonne, » répéta-t-il.
Marinette lui pinça gentiment le bras et il accentua la pression de sa main sur sa cuisse. La chaleur entre ses jambes se calmait peut-être mais celle de son cœur n'avait jamais été aussi forte.
« Je pense que je pourrais, » déclara Alya, s'attirant le regard de Nino. « Si on n'était pas ensemble, évidemment. Je veux dire, c'est pas quelque chose qui me semble bizarre.
— Ça me semble pas bizarre non plus, » la contredit Nino. « C'est juste que je pourrais pas.
— Je comprends. On a tous un rapport différent au sexe, de toute façon, » conclut Alya.
La soirée était déjà bien entamée. Des couvertures étaient éparpillées sur le sol et des cartons de pizza entassés dans un coin de la pièce. Adrien prit une gorgée de son verre, ses yeux rivés sur Marinette.
Il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder. Depuis le moment où il était entré dans cette chambre jusqu'à maintenant, il observait chacun de ses gestes. Ses yeux qui avaient roulés dans leurs orbites lorsqu'Alya et Nino étaient revenus dans sa chambre et que ce dernier arborait un air de dégoût. La manière dont elle s'était détendue au fil des heures. La fossette sur sa joue gauche lorsqu'elle souriait. L'alignement de ses dents. Ses tâches de rousseurs qui bougeaient lorsqu'elle plissait son nez. Les muscles de ses bras quand elle les levait pour s'attacher les cheveux. Ses lèvres qui se pinçaient lorsqu'elle réfléchissait — comme maintenant.
« Je sais pas si je pourrais, » déclara-t-elle. « Je pense que oui ? Non. Non ? J'en sais rien. »
Adrien sourit derrière son verre. Le débat avait été lancé par Nino qui avait dit qu'il ne pourrait jamais coucher avec quelqu'un sans être romantiquement impliqué avec cette personne — ou du moins, sans éprouver de sentiments amoureux.
« Et toi, Adrien ? » demanda Alya.
Il se redressa, détourna ses yeux de Marinette mais le sourire qu'Alya lui adressait voulait clairement dire qu'elle l'avait vu. Adrien haussa les épaules. « Sans être en couple avec la personne ou sans être amoureux ?
— Les deux. »
Il réfléchit. Il n'était ni en couple avec Marinette, ni amoureux d'elle — il n'était pas amoureux d'elle — mais ça ne l'empêchait pas d'avoir tout un tas d'envies. « Je pense que j'ai pas besoin de ça. Mais il faut quand même une connexion. Et avoir confiance.
— Je suis d'accord, » intervint Marinette.
Alya leva les yeux au ciel en souriant. « Bien sûr que t'es d'accord, c'est littéralement ce que vous faites—
— Je suis d'accord avec Adrien aussi, » l'interrompit Nino. « La confiance, c'est important. »
Alya haussa les épaules. « C'est sûr. Mais je pense que je pourrais le faire avec un inconnu.
— Ce serait nul, » assura Marinette.
« Pas faux, » reconnu Alya.
Adrien fronça les sourcils. « Pourquoi ?
— Le coup d'un soir, c'est bien que pour les mecs, en général.
— Pourquoi ? » répéta Adrien.
Nino se pencha pour lui tapoter gentiment sur l'épaule. « Bonne chance, » lui dit-il. Adrien fronça à nouveau les sourcils, ouvrit la bouche mais fut interrompu par Alya.
« La plupart du temps, quand c'est un coup d'un soir — et pas que, mais c'est un autre sujet — tu te focalises que sur ton plaisir et pas tellement sur celui de l'autre. Avoir du plaisir quand t'es un mec, c'est pas très difficile, alors que quand t'es une fille... c'est une autre histoire.
— Pourquoi ? » demanda-t-il à nouveau.
Alya sourit et il entendit le rire de Marinette à côté de lui — ce n'était pas de la moquerie, se rendit-il compte lorsqu'il tourna les yeux vers elle, c'était un rire attendri. « Question d'anatomie, » murmura-t-elle.
Adrien n'était pas moins confus qu'il y a trente secondes. Alya sembla le remarquer. « En plaisir solo, ça peut aller très vite pour les filles.
— Très, très vite, » acquiesça Marinette.
« Plus vite que pour les garçons, » continua Alya. « Mais quand on est deux, c'est plus compliqué. Enfin, ça dépend, ça devrait pas l'être, mais... tu sais, la société...
— La société ?
— La société sexiste, » précisa Marinette. « Le rapport hétéro a été construit à partir du plaisir de l'homme. Donc, pénétration égal orgasme. Orgasme égal c'est fini.
— Sauf que non, » intervint Alya. « La pénétration c'est sympa, ça peut même être très sympa, mais il faut que ce soit bien fait et il faut savoir ce que la fille aime sinon il se passera pas grand-chose de son côté. Mais, le truc, c'est que ça dépend des filles, et c'est bien le cœur du problème.
— On est toutes différentes. Alya aime peut-être des trucs que je déteste et inversement. Donc, si tu connais pas la fille, et si tu l'écoutes pas, surtout, ce sera complètement nul pour elle. »
Adrien hocha la tête, suspendu à ses lèvres. Ses yeux perdus dans les siens, Adrien n'arrêtait pas de se dire à quel point il voulait savoir ce qu'elle aimait, à quel point il voulait l'écouter et répondre à ses envies. Il savait combien son regard était communicatif, savait que Marinette pouvait lire chacune de ces pensées. Elle pencha légèrement la tête, son menton appuyé contre son genou ramené contre sa poitrine et haussa un sourcil, l'air plein de défi.
« C'est plus facile pour nous, mais ça veut pas dire que c'est gagné d'avance non plus, » intervint Nino. « Alors, attention, Mari.
— Attention ? » répéta-t-elle en quittant les yeux d'Adrien.
« Attention, prends soin d'Adrien. » Une seconde. Deux. Trois. Marinette, Alya et Nino éclatèrent de rire. « Je peux pas croire que j'ai dit ça, » gloussa-t-il.
Adrien ne riait pas. Il était trop occupé à observer Marinette et à l'imaginer prendre soin de lui. Merde, se dit-il, arrête de penser à ça maintenant. Vilain cerveau.
« C'est quoi, genre, le truc que vous aimeriez le plus essayer ? » demanda Nino en grignotant un des cookies que le père de Marinette avait préparés.
« Dans la vie, ou—
— On parle de cul, là, Mari, » la coupa Alya.
« C'était pour être sûre, » marmonna-t-elle en rougissant. Elle appuya son nez contre son genou et la manière dont il se retroussa fit sourire Adrien.
« J'aimerais bien essayer avec un sex-toy, » avoua Alya. « Un sex-toy et toi, évidemment, » ajouta-t-elle face aux sourcils haussés de Nino.
« T'es libre, demain ? »
Alya gloussa mais hocha la tête. « Beurk, » grommela Marinette.
« T'es mal placée pour parler, ma grande. Je te rappelle qu'on t'a surpris en train d'embrasser l'être le plus pur de notre génération.
— Pas qu'embrasser, » murmura Alya.
« Elle a raison. Ce truc que tu faisais avec tes hanches, je suis sûr que c'est grâce aux cours de hip-hop qu'on a pris quand on était petits.
— On avait huit ans, Nino.
— Y a des choses qui s'oublient pas : la preuve.
— Je suis pas si pur que ça, » contredit-il en louchant sur les cookies. « Et le truc que j'aimerais le plus essayer, c'est à peu près tout. » Il se pencha et en un attrapa un, les trois regards rivés sur lui alors qu'il croquait dans le cookie. « Quoi ? »
Marinette sourit suffisamment pour révéler sa fossette gauche. « C'est clair que t'es pas si pur.
— Tu peux parler, » répliqua-t-il entre deux bouchées. Ce que c'était bon.
« Les plus discrets sont souvent les pires, de toute façon, » ajouta Alya en s'étirant. « Alors vous deux ensemble, j'imagine même pas ce que ça doit donner.
— S'il-te-plaît, n'imagine pas, » dit Marinette.
Alya hocha la tête en souriant et attrapa un cookie. « Et toi, Mari, c'est quoi le truc que t'aimerais le plus essayer ? »
Elle s'assit en tailleurs et haussa les épaules. « Compliqué de savoir ce que je voudrais le plus essayer alors que j'ai rien essayé—
— T'as essayé quelques petits trucs, quand même, » la contredit Alya en jetant un regard qui n'était absolument pas discret à Adrien.
« Les trucs basiques, alors.
— C'est quoi, les trucs basiques ? » demanda Adrien.
« Ouais, c'est quoi les trucs basiques ? » répéta Nino.
Marinette soupira en jouant nerveusement avec la couture de son tee-shirt. « Les préli ?
— C'est vague, » commenta Alya.
Marinette soupira encore. « Avec les mains. Et la langue.
— En même temps ? » demanda Adrien, sans pouvoir s'en empêcher.
Marinette tourna son regard vers lui. « Pourquoi pas. »
Vilain cerveau. Vilain, vilain cerveau. Il imagina la main et la langue de Marinette. Imagina sa main et sa langue sur Marinette.
« La langue c'est bien, mais pas les dents, » commenta Nino.
« Désolé, » murmura Alya en se penchant au-dessus de lui pour attraper une couverture. Nino lui embrassa la joue au passage.
Adrien tourna se concentra à nouveau vers Marinette qui avait les yeux rivés vers leurs amis, une expression attendrie sur le visage. Il se rapprocha d'elle jusqu'à ce que sa tête repose sur son épaule. « Tu feras attention avec tes dents ? » lui demanda-t-il lorsqu'elle baissa ses yeux vers lui.
L'air surpris de Marinette le fit sourire. C'était pour rire, bien sûr, mais sa remarque impliquait qu'ils allaient en venir à ce stade de leur relation. « Je ferai de mon mieux. »
Le sérieux et la sincérité de sa réponse firent faire à son cœur une pirouette dans sa poitrine. « Moi aussi, » murmura-t-il.
Marinette lui sourit. « Je sais que tu le feras. Allez, viens-là. » Elle tapota sa cuisse et Adrien y posa l'arrière de sa tête, immédiatement envahi par la chaleur de Marinette et par ses mains dans ses cheveux.
Ils finirent par s'endormir. Enfin, tout le monde sauf Adrien. Alya avait la tête appuyée contre le torse de Nino à sa droite et Marinette était à sa gauche, recroquevillée sur elle-même sous une couverture. Adorable.
Adrien fixait le plafond depuis plus d'une heure. Il pensait à la soirée qui venait de s'écouler, pensait à ce cookie qu'il n'aurait pas dû manger, pensait à ce que ça faisait d'embrasser Marinette, pensait à ce que ça ferait de faire plus avec Marinette.
Tout ça tournait en boucle dans sa tête, l'empêchant de fermer l'œil. Adrien soupira, ses doigts tapotant son ventre. Un bruissement de couverture lui fit tourner la tête et ses yeux furent immédiatement happés par ceux de Marinette. La manière dont ils étaient rivés sur lui le fit frissonner.
« Déso—
— Je dormais pas, » le coupa-t-elle dans un murmure.
« Oh, » laissa-t-il échapper. Oh. Il se tourna sur son côté gauche et se mit à sa hauteur, jusqu'à ce qu'il sente ses pieds recouverts par la couverture lui frôler les tibias.
« J'arrive pas à dormir, » murmura-t-elle.
« Moi non plus. » Il ne pouvait pas s'empêcher de la toucher. Même de minuscules contacts, comme son pouce et son index qui jouaient avec les pointes de ses cheveux actuellement.
« Adrien ? » Il leva les yeux vers elle. « Je peux te faire un câlin ? »
Il hocha la tête, une sensation de chatouillement se répandant dans son ventre. « Viens-là, » murmura-t-il en passant sa main sous la couette pour la poser sur sa taille. « Retourne-toi. » Elle fit ce qu'il lui dit et Adrien la pressa contre lui, son torse contre son dos, son nez dans ses cheveux, son bras gauche autour d'elle. « Ça va ? »
Elle hocha la tête et se rapprocha un peu plus de lui. Adrien ferma les yeux, se disant que peut-être, il réussirait à dormir— Marinette recula ses fesses contre ses hanches. Ses doigts se contractèrent automatiquement autour de sa taille. Elle recommença.
« Qu'est-ce que tu fais ? » murmura-t-il contre son oreille.
« Et toi, qu'est-ce que tu fais ?
— Rien—
— Justement, » le coupa-t-elle.
Adrien ouvrit la bouche pour répliquer mais se ravisa. Elle voulait vraiment jouer à ça ? Dans ce cas, ils allaient jouer.
Il passa une jambe au-dessus des siennes, rapprocha ses hanches des siennes et passa son bras en-dessous de son tee-shirt jusqu'à ce qu'il repose sur sa taille nue. Ses lèvres frôlèrent ses cheveux jusqu'à arriver près de son oreille.
Marinette frissonna tout contre lui. « Joli tee-shirt, » murmura-t-il en laissant ses doigts dériver jusqu'à son ventre. La fermeté de ses abdominaux était impressionnante. Il pouvait sentir ses muscles se tendre sous sa peau.
« Merci. C'est à un ami. »
Adrien sourit contre son oreille. Son index et son majeur traçaient les contours de ses abdominaux jusqu'à se retrouver en bas de ses côtes. La respiration de Marinette se coupa et il s'arrêta.
« Continue, » murmura-t-elle en bougeant ses fesses contre ses hanches.
Adrien rata une respiration. Il resta immobile, très conscient que s'il continuait à bouger, ce seraient ses seinsqu'il toucherait. Est-ce qu'il voulait toucher ses seins ? Bien sûr que oui. Mais est-ce qu'elle voulait qu'il—
« Adrien, » chuchota-t-elle en se retournant légèrement, juste assez pour plonger ses yeux dans les siens. « Ça va ? »
Il hocha la tête et déglutit péniblement. « Tu veux vraiment que— »
Elle l'embrassa. C'était un baiser intense, rapide, tellement rapide qu'elle avait quitté ses lèvres avant même qu'il ne ferme les yeux. Mais il comprit. Il comprit dans la manière dont elle le regardait, dans la manière dont sa respiration s'accélérait, dans la manière dont elle n'avait pas hésité avant de l'embrasser.
Ce n'était pas du doute, c'était de l'impatience. Putain, pensa-t-il, elle est aussi excitée que je le suis.Ça le fit sourire. Il n'hésita plus, se laissa guider par son instinct, par ce que le corps de Marinette lui disait, et glissa sa main plus haut, en-dessous du tee-shirt.
Ses lèvres s'échouèrent dans son cou et une odeur de noix de coco lui chatouilla le nez. Il embrassa sa peau en même temps que sa main atteignit la naissance de son sein. Il avait déjà vu des seins, lors de séances photos quand le changement de tenue devait se faire en vitesse. Mais il n'en avait jamais touché.
Son index frôla les contours là où la peau était douce et chaude. Adrien laissa ensuite son pouce glisser le long de son téton et Marinette rata une respiration. Ses lèvres se redressèrent, toujours pressées contre son cou. « Sensible ? » murmura-t-il.
« On dirait bien, » répondit-elle d'une voix qui résonna dans tout son corps — et surtout entre ses cuisses.
Adrien se concentra sur chacune des réactions de Marinette. Sa tête qui se penche un peu plus à chaque fois qu'il embrasse son cou. Son téton qui se durcit un peu plus à chaque fois que son pouce le touche. Sa peau qui frissonne à chaque fois qu'il serre son sein dans sa main. Ses hanches qui ondulent contre les siennes à chaque fois qu'il les rapproche.
Déchiffrer les réponses que lui offrait son corps et agir en fonction. Ses mains entouraient parfaitement ses seins, comme si leurs corps avaient grandi l'un par rapport à l'autre. Adrien lécha sa peau à la frontière entre son cou et son épaule et pinça doucement son téton, récoltant un mouvement de bassin particulièrement profond.
Il ravala son gémissement et pressa davantage ses lèvres contre son cou jusqu'à aspirer la peau qui s'y trouvait. Sa main continuait de masser ses seins, tour à tour, tendrement d'abord et plus énergiquement ensuite.
« Adri— Adrien, » murmura-t-elle d'une voix qu'il reconnaissait à peine. « C'est un suçon que tu me fais, là ? »
Adrien relâcha sa peau. Pop, firent ses lèvres lorsqu'elles s'éloignèrent. « Je crois que oui, » murmura-t-il en observant la marque rouge qu'il pouvait voir malgré l'obscurité.
Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais il pinça à nouveau son téton et sa phrase ne vit jamais le jour. Adrien embrassa tendrement le suçon qu'il venait de lui faire de ses lèvres souriantes.
Quelque chose changea. L'atmosphère de découverte et de douceur se changea en quelque chose de plus pressé, presque désespéré. Adrien embrassait chaque centimètre de peau à sa disposition, se délectant de la texture satinée de la peau de Marinette et de son goût sucré. Ses doigts menaient leur propre vie. Ils pinçaient, caressaient, massaient, de ses seins jusqu'au bas de son ventre.
La respiration hachée de Marinette, sa main qui vint s'agripper à son poignet et ses fesses qui continuaient d'onduler contre ses hanches, tout ça devenait trop pour Adrien. Son érection devenait presque douloureuse et il ne pensait plus qu'à embrasser Marinette.
« Mari—
— Je sais, » murmura-t-elle en attrapant sa main. « J'ai une idée. » Elle se retourna, l'embrassa furtivement sur les lèvres, jeta un coup d'œil derrière lui et se redressa. « Viens, » lui chuchota-t-elle à l'oreille.
Adrien resta là quelques secondes, à fixer le plafond avec incrédulité. Ses jambes, par miracle, réussirent à le porter jusqu'à Marinette. « Qu'est-ce que tu— »
Sa phrase mourut sur ses lèvres lorsque Marinette l'attrapa par la main et le guida jusqu'à la salle de bain. Il ne lui en fallut pas plus. Adrien la pressa contre la porte, la refermant au passage, et écrasa sa bouche contre la sienne — sa bouche, ses hanches, son corps entier.
Marinette se dressa sur la pointe des pieds, ses mains s'accrochant à son tee-shirt avec une force qui lui fit accentuer la prise de ses propres mains autour de sa taille.
Adrien se rendit vite compte que c'était bien plus simple de l'embrasser quand ils étaient assis que quand ils étaient debout. Elle est vraiment toute petite, se dit-il en baissant un peu plus son visage vers le sien. Mais il connaissait l'appartement de Marinette comme sa poche, après tous ces mois à passer plus de temps dans sa chambre que dans la sienne. Il connaissait cette salle de bain.
Il recula en la maintenant contre lui jusqu'à la commode juste à côté du lavabo et inversa leur position. Ses lèvres se décolèrent des siennes et ses mains glissèrent jusqu'à ses hanches. D'un même mouvement, elle sautilla pour grimper sur le meuble et il la hissa jusqu'à ce qu'elle soit quasiment à sa hauteur.
Elle leva ses incroyables yeux vers lui, plus sombres que jamais dans l'obscurité de la pièce. Ses cuisses s'écartèrent et Adrien s'y engouffra avec joie, ses mains glissant en-dessous de son tee-shirt pour se poser directement sur sa peau.
« Adrien, » murmura-t-elle contre sa bouche.
« Hmmm, » chuchota-t-il en caressant ses lèvres des siennes.
« J'ai envie de... de— j'ai...
— Qu'est-ce que tu veux ?
— J'ai... Je veux... »
Elle grommela de frustration et pressa ses lèvres contre les siennes la seconde d'après. Adrien sourit dans le baiser, ses mains remontant jusqu'à sa cage thoracique. Sa peau était si chaude.
Les jambes de Marinette lui enroulèrent la taille, rapprochant ses hanches des siennes jusqu'à ce que son érection soit directement pressée entre ses cuisses. Leurs lèvres se décolèrent et un gémissement leur échappa en même temps.
« J'ai— J'ai chaud, » haleta-t-elle.
Adrien caressa sa peau de ses côtes jusqu'à sa taille. « On peut arrêter, si tu v—
— Enlève mon tee-shirt.
— C'est mon tee-shirt.
— Enlève ton tee-shirt. »
Un sourcil haussé, il retira les mains de son corps pour les poser sur son tee-shirt — celui qu'il portait. Marinette leva les yeux au ciel mais un petit sourire lui redressait les lèvres et elle ne l'arrêta pas.
Alors, il se débarrassa de son tee-shirt, se retrouvant torse-nu devant Marinette. Il avait toujours eu du mal avec son corps et n'était jamais satisfait de son reflet dans le miroir. Son poids fluctuait sans cesse et sa silhouette n'était jamais la même.
Mais peu importe à quoi son corps ressemblait actuellement, il semblait plaire à Marinette. Ses yeux étaient rivés sur son torse et ses doigts se posèrent délicatement entre ses pectoraux. Ils se mirent à descendre, encore et encore jusqu'à atteindre l'élastique de son pantalon de pyjama, bas sur ses hanches. Avoir ses doigts ici— Adrien repensa à Marinette qui prendrait soin de lui.
« Mon tour, » murmura-t-elle en levant à nouveau ses yeux dans les siens. Elle attrapa le bas de son tee-shirt et le passa rapidement au-dessus de sa tête. Tellement rapidement qu'une seconde elle était habillée et la seconde d'après... plus tellement.
Oui, c'était le but, mais le cerveau d'Adrien n'était pas très opérationnel, là, tout de suite.
Ses clavicules ressortaient sur sa peau laiteuse et les muscles de ses épaules étaient parfaitement dessinés. Ses seins étaient petits, supposait-il. Son avis était probablement biaisé mais c'étaient aussi les plus beaux qu'il n'avait jamais vus. Ses tétons étaient si roses et Adrien mourrait d'envie de les embrasser — c'est bizarre, non ? se demanda-t-il. Son ventre était tonifié, tellement tonifié qu'il pouvait presque compter ses abdominaux.
« Mari, » souffla-t-il. « T'es incroyable— »
Elle l'embrassa. Adrien sourit contre ses lèvres en pensant que, décidément, c'était un bon moyen de se faire couper la parole. Ses hanches se rapprochèrent des siennes et ses seins se collèrent contre son torse. Le contact de ses tétons durcis contre sa peau le fit frissonner de partout.
Sa langue caressa doucement sa lèvre supérieure mais celle de Marinette la prit d'assaut et oui, ils n'étaient pas français pour rien.
Adrien laissa à nouveau ses mains déambuler sur son corps. De ses seins jusqu'à son ventre, de sa taille jusqu'au bas de son dos et finalement, il agrippa fermement ses fesses, pressant à nouveau son érection entre ses cuisses.
Le gémissement de Marinette se perdit dans leur baiser et ses doigts se pressèrent contre la peau de son dos. À bout de souffle, Adrien quitta ses lèvres pour embrasser sa joue, sa mâchoire, son cou. Il lécha la marque qu'il lui avait laissé et mordilla le lobe de son oreille, récoltant un nouveau gémissement. « Chhh, » murmura-t-il contre elle. « Doucement, princesse. »
Ce surnom lui faisait définitivement de l'effet puisqu'elle serra un peu plus ses jambes autour de lui et— Oh, merde. L'ondulation de son bassin contre le sien, l'angle avec lequel son entrejambe se pressait contre son érection, tout ça était trop, trop, trop—
Trop bon.
Adrien pressa ses lèvres entrouvertes contre son oreille, un gémissement incontrôlable lui échappant. « Chhh, » murmura-t-elle. Il savait qu'elle souriait mais était trop occupé à se perdre dans ces nouvelles sensations. Incapable de se retenir, il accompagna ses mouvements, ses mains appuyées contre ses fesses, ses hanches accompagnant les siennes.
Encore. Encore, encore, encore—
Ce fut rapide. Un instant et il savourait cette tension dans le bas de son ventre, celui d'après et un plaisir fulgurant lui contracta le corps entier. Ses hanches se stoppèrent, ses mains se figèrent contre ses fesses et, tout à coup, la vague de plaisir avait disparu.
Est-ce que je viens juste de— Merde, merde, merde, mais oui. Adrien se redressa, encore abasourdi par son orgasme — parce que oui, c'était bien ça qui venait de se passer. « Mari, » murmura-t-il. « Mari, je suis désolé— Putain—
— Tu viens juste de... ? »
Il hocha la tête, s'humidifia les lèvres nerveusement. « Je suis désolé, je suis trop nul, je—
— J'ai fait ça ? »
Adrien cligna des yeux, fronça les sourcils, entrouvrit la bouche. « O-Oui ? »
Un sourire de fierté se dessina sur ses lèvres mais se changea rapidement en expression attendrie. Elle pencha légèrement sa tête sur le côté. « C'est pas grave, » assura-t-elle. « Vraiment, c'est même normal—
— Mais on a passé la soirée à parler des mecs qui écoutent pas les filles et qui ont un orgasme sans se préoccuper de ce qu'elle peut bien ressentir.
— Ça a rien à voir !
— Ah non ? »
Marinette posa ses mains sur ses joues. « Non. C'était la première fois. Tu contrôles pas encore ce genre de truc et c'est pas grave, Adrien. Et puis tu m'as écoutée. J'ai... c'était incroyable pour moi aussi, tu sais.
— Vraiment ? »
Elle hocha la tête, les joues rouges et un sourire aux lèvres. « T'embrasses vraiment très bien. Et tout le reste, aussi.
— Tout le reste ? » murmura-t-il contre sa bouche.
« Hmmm, » acquiesça-t-elle. « Mes seins ont passé un très bon moment. »
Un sourire lui chatouilla les lèvres. « Tu m'en veux pas, alors ?
— Adrien, » soupira-t-elle en éloignant son visage du sien pour le regarder dans les yeux. « Non, bien sûr que non. Je suis même contente. Te voir prendre du plaisir, c'est... c'est aussi bien que de prendre du plaisir, moi-même.
— Je vois ce que tu veux dire, » dit-il en faisant courir ses doigts le long de sa colonne vertébrale. « Tu sais, je pourrais... Faire quelque chose pour toi ? »
Marinette lui sourit. « Je sais que tu pourrais. Mais, c'est déjà beaucoup en une soirée, alors...
— Je comprends. Tu veux aller dormir ? »
Elle hocha la tête mais continua de le regarder, sans amorcer aucun mouvement pour descendre de la commode. « À quoi tu penses ? » lui demanda-t-il, ses yeux dérivant un instant vers ses lèvres.
Elle ouvrit la bouche, la referma. Deux fois. Trois fois. « Qu'est-ce qu'on fait, Adrien ? »
Bonne question, pensa-t-il. Ça faisait des jours, des semaines, des mois qu'il essayait de répondre à cette question, à chaque fois que Nino, Plagg ou lui-même se la posait. « Je sais pas, » souffla-t-il. « Je... Je t'aime beaucoup, Mari—
— Mais t'es toujours amoureux de cette fille, » le coupa-t-elle. Il ne s'était définitivement pas attendu à ça. Elle s'en souvenait ? Il avait dû mentionner Ladybug indirectement une ou deux fois, pas plus. Et ce n'était pas arrivé depuis des mois.
Adrien ouvrit la bouche, pour lui dire que oui mais que non mais que si, il était amoureux d'elle mais—
« C'est pas grave, » le coupa-t-elle à nouveau. « Moi aussi, y a ce garçon, et... je sais que ce sera jamais possible. »
Pourquoi est-ce que son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine ? Pourquoi est-ce qu'il sentit sa gorge se serrer ? Pourquoi est-ce qu'il avait l'impression qu'on lui enlevait quelque chose qui avait à peine commencé ?
« Mais... C'est pas parce qu'on est amoureux d'autres personnes qu'il devrait rien se passer entre nous. Enfin, je pense pas. Je veux dire, on s'amuse bien ? C'est facile, c'est agréable, c'est assez incroyable, et... » Elle haussa les épaules, comme si c'était la première fois qu'elle prononçait ses pensées à haute voix. « Je sais pas, je vois pas pourquoi on devrait arrêter sous prétexte qu'on n'est pas ensemble. »
Pourquoi entendre qu'ils n'étaient pas ensemble lui fit mal ? Après tout, ils ne l'étaient pas. Ils ne l'avaient jamais été — et ne le seraient probablement jamais, compte tenu des circonstances.
Alors, Adrien hocha la tête. « Et puis, avec mon père et tout ce truc de célébrité — je t'ai vu lever les yeux au ciel — je pense pas que... que je pourrais officiellement sortir avec quelqu'un de si tôt.
— Surtout si c'est moi.
— J'ai pas dit ça—
— Mais c'est vrai. »
Il ouvrit la bouche pour répondre mais se ravisa. C'était vrai. Son père ne l'autoriserait jamais à être dans une relation amoureuse avec quelqu'un qui ne soit pas riche et/ou célèbre.
« Je comprends, » déclara-t-elle en faisant courir ses mains sur ses bras, répandant la chair de poule le long de sa peau. « Alors ?
— Alors... ?
— T'en penses quoi ? »
Adrien contempla le bleu de ses yeux en amande, la rougeur de ses joues, les taches de rousseur qui parsemaient son nez et le haut de ses pommettes, la noirceur profonde de ses cheveux. Il pensa aux moments passés avec elle, à tout ce qu'ils avaient en commun, à cette capacité qu'elle avait à le réconforter dans ses pires moments, à le faire rire à n'importe quelle heure de la journée, à être adorable et sexy à la fois. Il pensa à sa fossette gauche, à cette expression sur son visage quand elle se concentrait, à son ambition, sa culture impressionnante, sa perspicacité.
Que pouvait-il faire d'autre qu'hocher la tête ? Il la voulait, de n'importe quelle manière qu'elle lui permettrait. Il avait le sexe et l'amitié, sans les contraintes — n'était-ce pas le rêve de tous les garçons de son âge ?
N'était-il pas censé être heureux ?
Je ne suis pas amoureux d'elle, se dit-il. Encore et encore. Il ne l'était pas.
« Je suis d'accord, » finit-il par répondre. « Depuis le début, tout se passe bien comme ça, alors je vois pas pourquoi on devrait se prendre la tête. »
Je ne suis pas amoureux d'elle.
(oui, adrien est plongé dans le déni, je sais.)
j'espère que vous avez aimé ! dites-moi ce que vous pensez de l'évolution de leur relation !
je vous le dis tout de suite, préparez-vous pour le prochain chapitre parce que l'histoire prend un tournant décisif. j'ai hâte que vous lisiez tout ça !
à lundi prochain.
— lucie.
