hello tout le monde !
déjà, merci encore pour toutes vos reviews ! même après des années passées à écrire et à publier, ça me fait toujours autant sourire.
je vous poste aujourd'hui un chapitre assez tranquille et mignon (et un peu chaud sur les bords), j'espère qu'il vous plaira !
(ah oui, petit soucis de mise en page mais quand il y a un 3 d'écrit, c'est en fait un cœur avec un 3 et une parenthèse, sauf que pour une raison que j'ignore, ce site ne veut pas que la parenthèse passe, alors il y a seulement un 3 aha)
« Watermelon sugar high
Strawberries on a summer evenin'
Baby, you're the end of June
I want your belly and that summer feelin'
Getting washed away in you
Watermelon sugar high
I just wanna taste it, I just wanna taste it »
Watermelon Sugar — Harry Styles
Avril 2017
Marinette ne se rendit pas compte tout de suite. Toute son attention était rivée sur l'écran d'ordinateur — ils regardaient Dragons, un de ces films préférés.
« Regarde ! » s'écria-t-elle, sa tête posée contre le torse d'Adrien. « C'est le meilleur moment !
— Je regarde, » murmura-t-il, un sourire dans sa voix.
Marinette rapprocha un peu plus son corps de lui, sa cuisse en travers de ses jambes, une agréable sensation courant le long de sa peau au rythme des doigts d'Adrien qui la caressaient paresseusement.
C'était une belle soirée de printemps. Les vacances de Pâques venaient de débuter et Adrien avait enfin eu assez de temps pour lui pour pouvoir passer l'après-midi chez elle. Après-midi qu'ils avaient passés à faire des cookies et à jouer à des jeux-vidéo — et à s'embrasser, aussi, dès qu'ils avaient été seuls.
Officiellement, Adrien avait dîné avec elle et ses parents et était reparti chez lui après. Officieusement... il était dans son lit. Ce n'était pas la première fois. Plutôt la cinquantième.
Mais Marinette dormait tellement mieux dans ses bras. Son sommeil lui paraissait plus réparateur et elle était sûre de ne jamais se lasser des soirées passées à ses côtés. De cette tension construite au cours de la journée qui pouvait enfin exploser dans l'intimité de sa chambre.
« J'aimerais tellement avoir un dragon, » soupira-t-elle.
Le rire d'Adrien — rauque et guttural — se logea tout droit en bas de son ventre. « Je te verrais bien avec un dragon.
— C'est vrai ?
— Hmmm. C'est ton côté autoritaire.
— Tu trouves que je suis autoritaire ?
— Oui. C'est un peu...
— Un peu quoi ? »
Il mit un moment à répondre. Sa main continuait de caresser sa cuisse et Marinette réalisa juste à quel point elle était haute. « C'est un peu excitant. »
Et là elle se rendit compte. De la situation dans laquelle ils étaient, du lit qu'ils partageaient, du temps qu'ils avaient devant eux, pour la première fois depuis des semaines, de ce qu'un rire et une main pouvaient lui faire.
Tout lui parût alors différent. Le cœur d'Adrien qui tambourinait contre son oreille, la chaleur qui émanait de lui, sa main qui n'en finissait pas de remonter le long de sa jambe. Marinette se rappelait le moment où elle avait lancé le film — après avoir été offusquée d'apprendre qu'il n'avait jamais vu Dragons — et de la main d'Adrien posée sur son genou. Une heure plus tard et elle avait parcouru tous ces centimètres, se retrouvant désormais à l'intérieur de sa cuisse. Une heure pour traverser trente centimètres. D'après les calculs approximatifs de Marinette, sa main se trouvait à une quinzaine de centimètres de là où elle la voulait vraiment. Elle devrait donc attendre encore une demi-heure.
Ça lui paraissait atrocement long. Il pouvait se passer beaucoup de choses en une demi-heure, et Marinette n'allait pas juste attendre qu'il se décide à bouger sa main— Oh. Elle venait de monter d'au moins cinq centimètres d'un seul coup.
Peut-être que si elle se rapprochait un peu plus, peut-être que si elle enfonçait un peu plus son visage contre son torse et qu'elle remontait un peu plus sa jambe contre son corps... juste comme ça. Sa main se figea un instant contre elle et la respiration de Marinette se bloqua dans sa gorge, tout comme celle d'Adrien.
Ils relâchèrent leur souffle au même moment, lorsqu'il laissa sa main remonter un peu plus. À partir de là, la capacité de Marinette à formuler des pensées cohérentes fut considérablement diminuée. Elle ne pensait pas grand-chose, à vrai dire, à part qu'elle voulait qu'il continue de bouger sa main.
C'était trop long. Il ne restait plus beaucoup de centimètres et ça ne faisait même pas une minute qu'elle s'était dit qu'elle allait devoir attendre une demi-heure mais c'était toujours trop long. Marinette se rapprocha encore de lui et appuya la pulpe de ses doigts sur son avant-bras. Adrien s'arrêta net et elle le sentit se tendre à côté d'elle.
Elle ne lui dit pas avec des mots qu'il avait mal interprété son geste et qu'elle voulait qu'il continue, elle le lui fit comprendre avec son corps. Ses doigts tombèrent jusqu'à son poignet, fin et dont elle pouvait sentir les veines courir le long de sa peau, et s'y agrippèrent avec une force qui trahissait juste à quel point elle voulait qu'il continue.
Adrien ne mit que quelques secondes à comprendre. Sa main reprit son ascension et Marinette sentit son cœur sursauter lorsqu'elle passa sous son tee-shirt. Quelle culotte portait-elle, déjà ? Une noire, assez échancrée parce qu'elle dormait quand même avec Adrien. Enfin, ils ne dormaient pas vraiment. Marinette se sentit sourire.
Mais son sourire disparut à la seconde où les doigts d'Adrien atteignirent son sous-vêtement. Merde, se dit-elle, c'est vraiment en train d'arriver ? À en croire le rythme effréné de son cœur et la pulsation entre ses cuisses, oui.
Ses doigts restèrent à droite de sa culotte, caressant doucement la peau qui s'y trouvait. Marinette fronça les sourcils et serra un peu plus son poignet, mais rien.
« Mari, » murmura-t-il. Sa voix. « Mari, t'es sûre—
— Oui, » le coupa-t-elle, sans réfléchir. « Oui. » Il ne répondit pas, ne bougea toujours pas sa main. Marinette se redressa légèrement, jusqu'à ce que ses yeux se posent dans les siens. Son visage n'était éclairé que par l'écran d'ordinateur et la lumière artificielle et constante de la capitale qui se frayait un chemin à travers la fenêtre au-dessus d'eux. « Adrien ? »
Le soupir qu'il poussa leva et abaissa son torse — et Marinette avec. « C'est juste que... » murmura-t-il, sa main toujours en haut de sa cuisse. « J'ai jamais... j'ai aucune idée de ce que je fais. »
Marinette rapprocha légèrement ses lèvres souriantes des siennes. « Parce que tu savais ce que tu faisais la première fois qu'on s'est embrassés ?
— Non, mais—
— Tu vois ? C'est pareil. » Il n'avait pas l'air convaincu. « Adrien, » souffla-t-elle. « Peu importe ce que tu fais, je sais que je vais aimer, OK ? Vraiment, peu importe. Tu te rends pas compte... tu te rends pas compte de ce que tu me fais. »
Un fantôme de sourire au coin de ses lèvres. « C'est vrai ?
— Oui, » murmura-t-elle. « Le nombre de fois où j'ai pensé à toi en— » Oups. Peut-être un peu trop là, Mari.
Son petit sourire devint énorme. La main qui n'était pas sur sa cuisse agrippa doucement sa nuque, caressant les cheveux qui s'y trouvaient. « En quoi ? » murmura-t-il contre ses lèvres. « Vas-y, finis ta phrase. Je suis tout ouïe. »
La partie de son cerveau qui gérait l'agacement affectueux provoqué par Adrien semblait toujours fonctionner puisqu'elle leva les yeux au ciel. « Je peux te montrer, » trouva-t-elle le courage de dire.
Adrien prétentieux devint Adrien surpris et Marinette se rendit compte que ses lèvres étaient définitivement plus braves que son cerveau.
Il avait probablement lu la sincérité de ses paroles dans ses yeux puisqu'il hocha la tête, la main sur sa nuque tombant jusqu'à son bras. Ce simple contact fit frissonner Marinette. « Alors montre-moi, » murmura-t-il.
Encore un frisson. Celui-ci transporta une légère incertitude mais le désir qui allait avec était bien plus important. Marinette enfouit sa tête dans son cou, se réfugiant dans son odeur de linge propre et quelque chose d'autre qui n'appartenait qu'à lui. La main sur son bras semait la chair de poule sur sa peau et celle sur sa cuisse semait un tas d'autres choses.
Marinette posa ses doigts sur les siens, hésita une microseconde et les pressa entre ses cuisses, à travers sa culotte. Elle rata une respiration — ou peut-être trois — et les ongles d'Adrien appuyèrent sur la peau de son bras.
Ce n'était rien. C'étaient juste ses doigts posés sur son entrejambe toujours recouvert par son sous-vêtement. Mais ce rien était tellement énorme. Elle en voulait plus. Elle voulait que ce rien se change en tout.
Marinette remonta sa main, jusqu'à ce que son index et son majeur soient pressés contre son clitoris et— Plus. Elle voulait encore plus. L'hésitation était oubliée, remplacée par un désir qui semblait plus fort que beaucoup de choses, à cet instant. Les doigts d'Adrien se retrouvèrent dans sa culotte et le bout de tissu lui sembla tout à coup complètement inutile.
Dragons continuait de défiler sur l'ordinateur et une once de culpabilité l'envahit, jusqu'à ce qu'elle presse l'index d'Adrien directement contre son clitoris — à partir de là, tous les films du monde lui auraient semblés ennuyeux.
Le visage toujours refugié dans son cou, elle se mit à frotter ses doigts circulairement contre elle, juste là où elle le voulait. Le gémissement qui sortit de sa bouche était à peine audible mais l'oreille d'Adrien était suffisamment proche pour qu'il l'entende.
Il tourna la tête, la main posée sur son bras remontant jusqu'à son front d'où il y balaya quelques mèches de cheveux. « T'es tellement belle, » soupira-t-il.
Le prochain gémissement qui était sur le point de dépasser la barrière de ses lèvres était probablement davantage dû à lui qu'au plaisir éprouvé — même si ces deux choses semblaient intimement liées. Adrien pressa ses lèvres contre les siennes, aspirant son gémissement en même temps qu'il appuya — de lui-même, cette fois-ci — ses doigts sur son clitoris.
L'embrasser et le guider et respirer était impossible : c'étaient plus leurs lèvres entrouvertes les unes contre les autres qu'un vrai baiser qui les animait. Mais Marinette s'en fichait, l'entièreté de son attention était focalisée sur cette pulsation toujours plus forte entre ses cuisses et sur ce besoin de le sentir plus proche, plus proche, encore plus proche. Ce n'était plus la réflexion qui la poussait à poser les doigts d'Adrien à tel ou tel endroit, c'était purement instinctif. Comme quand elle le faisait elle-même, sauf que c'était Adrien et ça rendait la chose tellement meilleure.
Leurs mouvements devenaient brouillons et Marinette n'était que vaguement consciente qu'elle avait lâché la main d'Adrien. Ses doigts continuaient leurs mouvements circulaires contre son clitoris et son autre main qui s'était perdue sous son tee-shirt en cours de route se posa sur son sein et Marinette n'arrivait à penser à rien d'autre que c'était Adrien qui avait ses mains sur les parties les plus intimes de son corps et c'était trop— Trop, trop, trop.
« Attends, » articula-t-elle d'une voix qui ne lui semblait pas être la sienne. « Moins vite. » Ses doigts se figèrent entre ses cuisses et Marinette posa sa main sur la sienne avant qu'elle ne s'éloigne. « Comme ça, » murmura-t-elle contre ses lèvres en entamant de lentes et larges caresses sur son clitoris.
Ses yeux se fermèrent sur le coup du plaisir et ses lèvres se pincèrent pour étouffer le gémissement qui montait dans sa gorge. La main sur son sein descendit jusqu'à sa taille et se mit à courir de bas en haut de sa colonne vertébrale, y semant frisson après frisson.
Une réalisation frappa Marinette : elle était encore loin de l'orgasme. C'était étrange, puisqu'elle avait l'impression de ressentir plus de plaisir qu'elle n'en avait jamais ressenti. De ressentir plus de plaisir qu'en ayant un orgasme toute seule. Pourtant, elle savait que ça n'arriverait pas. Elle connaissait son corps.
Ses doigts attrapèrent le poignet d'Adrien, l'éloignant doucement d'entre ses cuisses. La main dans son dos s'immobilisa. « C'était vraiment bien, » lui dit-elle avant qu'il ne pose la question. « C'est juste que... c'est trop ? » Adrien plissa légèrement ses yeux et elle roula sur le matelas, jusqu'à se retrouver sur le dos. « Je sais pas comment expliquer, » soupira-t-elle.
Des mains l'agrippèrent soudainement et elle se retrouva au-dessus de lui. « Tout va bien, » murmura-t-il en frôlant son nez du sien. « T'as vraiment aimé ? »
Elle hocha la tête contre lui.
« Je suis content, alors. Et si c'est trop, on arrête.
— D'accord, » chuchota-t-elle. « Merci. »
Elle sentit un petit rire soulever son torse et retrousser ses lèvres. « T'es mignonne, » dit-il contre ses lèvres.
La seconde d'après, elle l'embrassa. C'était tendre, lent et Marinette n'avait pas envie d'arrêter. Ses lèvres semblaient si justes sous les siennes. Instinctivement, elle ajusta son corps contre le sien et pressa ses genoux de part et d'autre de ses hanches, jusqu'à ce que son bassin se retrouve pressé contre le sien.
Marinette avait senti la preuve de son désir des dizaines de fois, certaines plus évidentes que d'autres mais ne l'avait jamais senti autant excité. Le fait qu'elle en soit la cause ne cessait jamais de la surprendre.
Sa main droite quitta son torse et glissa jusqu'en bas de son ventre où elle se fraya un chemin sous son tee-shirt devenu inutile. Comme il avait monté sa main le long de sa cuisse, elle descendit la sienne jusqu'à l'élastique de son short et ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il décolla ses lèvres des siennes, à bout de souffle.
Elle prit son temps, juste comme il l'avait fait, et fit courir ses doigts le long de son short jusqu'à atteindre sa cuisse, sans jamais aller entre ses cuisses. Au début, c'était seulement l'intimidation qui parlait mais maintenant c'était juste trop bon de l'avoir à sa merci. Est-ce que je viens juste de me découvrir un fantasme ? Bizarre.
Elle se joua de lui suffisamment longtemps pour que le film se termine — le générique de fin aussi. Adrien semblait être à court de patience. « Je vais le faire moi-même si tu continues, » grommela-t-il, l'arrière de la tête enfoncé dans l'oreiller.
C'était intéressant. Mais Marinette avait très envie de s'en charger et, étant donné l'état dans lequel il était, elle était presque sûre qu'il était sérieux.
Alors, elle posa sa main entre ses cuisses, cette fois-ci. Adrien rata une respiration et Marinette appuya un peu plus sa paume contre son érection qu'elle pouvait très distinctement sentir à travers son short.
Elle pressa ses lèvres en-dessous de son oreille en même temps qu'elle passa sa main en-dessous. Ce fut à son tour de rater une respiration — malgré son sous-vêtement, elle pouvait non seulement sentir à quel point il était dur mais aussi à quel point il était chaud.
Marinette remonta doucement ses doigts jusqu'à l'élastique, embrassa sa mâchoire et fit disparaître sa main sous son sous-vêtement. C'était encore plus dur et encore plus chaud là-dessous. C'était doux, aussi. Plus doux que ce qu'elle s'était imaginé.
Qu'était-elle censée faire ? Juste l'attraper, comme ça ? Bizarre. « Adrien, » murmura-t-elle. « Adrien, j'ai besoin d'aide, là. »
Il ne répondit pas à voix haute mais une de ses mains quitta sa taille pour rejoindre la sienne. Avec une douceur signée Adrien, il attrapa sa main et la posa sur son érection — non sans rater une ou deux respirations au passage — jusqu'à ce qu'elle soit passée autour, la sienne au-dessus. Il lui montra comment faire les mouvements de va-et-vient, la pression qu'il préférait, la vitesse qu'il aimait.
Au bout d'un moment, Marinette passa instinctivement son pouce sur le dessus, récoltant une quantité impressionnante de liquide pré-séminal — Adrien sembla vraiment apprécier puisqu'un gémissement qui lui fit ressentir tout un tas de choses quitta ses lèvres.
« Mari, » souffla-t-il contre elle. « Mari. »
Oh mon Dieu, j'adore mon prénom.
« Mari, » répéta-t-il, « tu peux aller plus— aller plus vite— »
Elle était presque sûre qu'il voulait dire s'il-te-plaît mais elle caressa à nouveau le bout de son érection avec son pouce et ses mots se changèrent en soupir de plaisir. Elle essaya d'aller plus vite mais se fût rapidement freinée dans ses mouvements par sa position et par les vêtements qu'il portait toujours.
Il sembla le comprendre puisqu'il porta ses mains tremblantes jusqu'à son tee-shirt et le retira avant même que Marinette ne se rende compte qu'il venait de la plaquer dos contre le matelas. Il en avait vraiment trèsenvie.
Un sourire étira ses lèvres lorsqu'il retira son short et son sous-vêtement au moins aussi vite. Il se retrouva complètement nu au-dessus d'elle et ça la heurta — qu'il était nu au-dessus d'elle.
Il posa ses mains sur son tee-shirt et Marinette haussa ses sourcils. « Pour être à égalité ? » Adorable. Il était adorable et elle ne put que sourire et hocher la tête. Elle pouvait voir les flammes de son propre désir se refléter dans ceux d'Adrien lorsqu'il posa ses yeux sur son corps (presque) nu.
Marinette ne perdit pas de temps et posa à nouveau sa main entre ses cuisses. Elle n'était pas guidée dans ses va-et-vient, cette fois-ci, mais ses mouvements étaient plus libres et elle pouvait aller plus vite, exactement comme il le lui avait demandé.
Le visage d'Adrien tomba dans son cou et il n'avait probablement plus assez d'énergie pour se maintenir au-dessus d'elle puisqu'il finit dos contre le matelas. Marinette se tourna sur son côté droit et laissa ses yeux descendre le long de son corps. Voir sa main ici lui fit serrer instinctivement ses cuisses l'une contre l'autre.
De haut en bas, plus vite. Passer son pouce sur l'extrémité, lubrifier la longueur avec le liquide récolté. Plus vite. Ça devenait presque machinal. Elle avait une mission.
« Putain, Mari, » gémit-il, une de ses mains attrapant son poignet. Marinette ralentit son mouvement et leva son visage jusqu'à rencontrer ses yeux. Elle ne pouvait même plus voir le vert de ses iris. « Non, » murmura-t-il. « Non, t'arrête pas. T'arrête pas. »
Son poignet devenait douloureux à force de répéter le même mouvement et les ongles d'Adrien s'enfonçaient un peu trop dans sa peau mais elle ne s'arrêta pas. Elle continua, continua, continua—
Le gémissement qu'Adrien venait de faire allait suffire à alimenter ses fantasmes pour la décennie à venir. Il posa sa main sur la sienne, l'intimant silencieusement — plus ou moins — d'accélérer, encore, encore, encore—
« Marinette, » murmura-t-il dans son cou. « Mouchoir.
— Q-Quoi ?
— Mouchoir. »
Plusieurs points pour sa défense :
1. Son activité cérébrale était considérablement ralentie par quelque chose appelé Adrien vient juste de me toucher pour la première fois.
2. Sa main était légèrement occupée et elle ne pouvait pas utiliser l'autre sans changer de position et, par conséquent, arrêter l'activité qui nécessitait un mouchoir en premier lieu.
3. Il aurait pu prévoir !
Elle sentit quelque chose de chaud et de liquide toucher sa main et sentit surtout les tremblements qui agitèrent le corps entier d'Adrien.
Elle ne pouvait pas être plus sûre de ce qu'il venait de se passer, à en juger par la manière dont il haletait à côté d'elle et par son drap qui venait de subir les frais.
« Mari, » s'exclama Adrien dès qu'il fut à nouveau capable d'aligner deux mots. « Mari, je suis désolé— »
Elle éclata de rire. C'était plus fort qu'elle. « C'est pas— pas— C'est pas grave, » articula-t-elle.
La confusion sur le visage d'Adrien ne l'amusa que davantage. Tout lui semblait absolument hilarant : le fait qu'ils soient nus, sa main droite, dans le même état que ses draps, le plaisir qu'elle avait éprouvé en le voyant jouir.
« D-Désolée—
— Pourquoi tu rigoles ? » demanda-t-il, un sourire dans la voix.
« Parce que— C'est ta descendance sur mes draps— » Le dire à voix haute était encore plus drôle que le penser.
Adrien éclata de rire à son tour et Marinette pressa son front contre son torse mais il riait tellement qu'elle était secouée et ça la fit rire encore plus.
Ils arrivèrent à un point où ils ne savaient juste plus pourquoi c'était drôle et où le rire de l'autre était tellement hilarant qu'ils ne pouvaient plus s'arrêter.
Marinette n'oublia jamais cette soirée.
Mai 2017
Ils s'étaient déjà envoyés des messages un petit peu... suggestifs. Une conversation qui avait un peu trop dérivé, des sous-entendus un peu trop entendus, une assurance encouragée par les heures tardives.
Chaque fois, Marinette sentait son cœur sursauter dans sa poitrine dès qu'un nouveau message apparaissait sur son téléphone et un énorme sourire se répandre sur son visage — l'idiote amoureuse qu'elle était.
L'adrénaline de ces conversations nocturnes qui coulait dans ses veines était addictive. L'incertitude mêlée à la hâte et à une pincée d'appréhension à chaque nouveau message qu'elle envoyait, toujours plus osé que le précédent — mince, ce qu'elle adorait ça.
Adrien : « ça te dit de jouer à un jeu ? »
Marinette fronça les sourcils, sa curiosité piquée.
Moi : « quel genre de jeu... ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « chacun pose une question sur lui à l'autre »
Adrien : « si c'est pas la bonne réponse, on doit faire quelque chose »
Moi : « faire quelque chose ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « un gage »
L'idée lui plaisait. Elle adorait les jeux et encore plus les jeux avec Adrien et encore plus les jeux avec Adrien qui impliquaient qu'il doive faire quelque chose pour elle.
Moi : « ok, tu commences »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « hmmm »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « ma couleur préférée ? »
Facile.
Moi : « rouge »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « oui mais c'était vraiment simple »
Moi : « c'est quand même la bonne réponse »
Moi : « qu'est-ce qu'on a quand on a une réponse juste ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « une, rien du tout »
Adrien : « mais une récompense quand on en cumule ? »
Moi : « 5 bonnes réponses ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « ça me va »
Adrien : « à toi »
C'était difficile de trouver quelque chose dont elle était sûre qu'il n'avait pas la réponse. Ce garçon la connaissait si bien que ça l'effrayait, parfois — comment pouvait-il savoir avant elle ce qu'elle voulait manger ou savoir exactement ce qu'elle voulait regarder ?
Moi : « mon livre préféré ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « sérieux ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « extincta, victor dixen »
Bien sûr qu'il le savait. Elle en parlait au moins une fois par jour.
Adrien : « mon livre préféré ? »
Moi : « hunger games »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « facile »
Marinette leva les yeux au ciel, un sourire lui chatouillant les lèvres.
Moi : « tout est facile, on se connaît par cœur, agreste »
Moi : « au cas où t'aurais toujours pas remarqué »
Moi : « le premier truc que je fais en me réveillant ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tu te colles à moi »
Adrien : « c'est mignon »
Pas vraiment ce qu'elle avait en tête mais c'était vrai, elle faisait ça.
Moi : « c'est parce que t'es grand et chaud »
Moi : « j'aime bien être collée à toi »
Elle pouvait l'imaginer sourire derrière son écran.
Adrien : « 3 »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « dernière chose que je fais avant de m'endormir ? »
Moi : « tu regardes au moins trois fois ton emploi du temps du lendemain »
Moi : « et tu m'embrasses »
À chaque fois qu'ils dormaient ensemble, il vérifiait sur son téléphone l'heure de ses séances photos ou de ses leçons d'escrime ou de chinois du lendemain, posait son téléphone et passait ses bras autour d'elle, la pressant contre son torse. Il se penchait en avant et embrassait sa clavicule, et puis sa joue.
Chaque fois.
Adrien : « c'est vrai que je fais ça »
Moi : « tu pensais à quoi ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « que j'essayais de te sauter dessus à chaque fois »
Marinette sentit son sourire s'accentuer et atteindre ses yeux.
Moi : « tu fais ça aussi, oui »
Moi : « mais c'est pas vraiment avant de dormir »
Ils ne dormaient jamais après qu'il — ou elle — lui ait sauté dessus.
Adrien : « c'est vrai »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « 3 bonnes réponses pour toi »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « qu'est-ce que je préfère manger ? »
Moi : « macarons »
Moi : « fraises »
Moi : « tout ce que cuisine ma mère »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « t'as oublié quelque chose »
Marinette fronça les sourcils.
Moi : « tarte au citron ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « oui mais non »
Moi : « les croissants ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « nope »
Moi : « éclairs à la vanille ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « toujours pas »
Adrien est en train d'écrire...
Marinette pensa à chaque pâtisserie possible et imaginable. Ça pouvait durer longtemps, il aimait à peu près tout. Alors, qu'est-ce qu'il—
Adrien : « toi »
Moi ? Comment ça, moi— Oh.
Moi : « oh »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « t'as perdu, princesse »
Elle aurait pu lui dire qu'elle lui avait quand même fourni trois bonnes réponses à sa question mais l'envie de savoir son gage était plus forte que son esprit de compétition. Le désir qui commençait à pulser entre ses jambes, aussi.
Adrien : « tu dois... m'envoyer une photo ? »
Moi : « une photo ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « oui ? »
Un sourire affectif redressa les lèvres de Marinette. Même s'ils avaient déjà fait des choses et qu'ils s'en étaient dit encore plus, son hésitation lui rappelait qu'ils n'étaient qu'au début de la découverte de l'autre et que c'était encore nouveau, autant pour lui que pour elle, peu importe à quel point ça leur semblait naturel. Elle trouvait ça adorable.
Moi : « on va commencer doucement, d'accord ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « d'accord »
Son sourire s'agrandit. Elle savait qu'il aurait bafouillé s'il avait été en face d'elle.
Marinette posa son téléphone sur le matelas, vérifia que Tikki dormait à points fermés et prit une grande inspiration. Il avait déjà presque tout vu, de toute manière.
Elle plia ses genoux et releva son tee-shirt jusqu'à ce qu'il ne recouvre qu'une partie de ses seins et attrapa son téléphone. Le bas de sa poitrine et l'entièreté de son ventre étaient visibles sur la caméra. Elle envisagea de changer de culotte — celle qu'elle portait était rose, simple et ennuyeuse — mais la patience ne faisait pas partie de ses qualités et elle voulait envoyer cette photo.
Au bout de la troisième tentative, le résultat la contenta. De son cou jusqu'au milieu de ses cuisses, la photo en dévoilait juste assez.
Pièce-jointe : 1 image
Moi : « J »
Il mit un moment à répondre. Un moment tellement long que Marinette commençait à penser qu'il s'était endormi.
Adrien : « c'est ça pour toi, commencer doucement ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tu veux me tuer ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « sadique femme »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « (t'es vraiment incroyable) »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « (et ces abdos ! je sais pas avec qui tu t'entraînes, mais c'est un sacré coach) »
Marinette se recroquevilla sur le côté. Elle souriait tellement fort que ses joues devenaient douloureuses.
Moi : « merci 3 »
Moi : « sacré coach, effectivement »
Moi : « c'est mon tour »
Moi : « quelle partie de mon corps je préfère ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « sur ton visage, tes yeux »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « et sur ton corps... »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tes fesses ? »
Marinette grommela de frustration. Elle voulait une photo, elle aussi !
Moi : « tu m'énerves »
Moi : « t'as des espions dans ma tête ou quoi ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « madame est ronchon parce qu'elle veut une photo »
Moi : « mais comment tu fais pour tout savoir ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « c'est un secret ;) »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « mais parce qu'en plus d'être très observateur je suis vraiment super gentil »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « je vais quand même t'envoyer une photo »
Marinette sentit ses joues rougir en plus de son sourire.
Moi : « quel ange »
Moi : « quelle générosité »
Moi : « quelle grandeur d'esprit »
Pièce-jointe : 1 image
Son prochain message ne fut jamais envoyé. Marinette cliqua sur la photo qu'il venait d'envoyer, le cœur battant à tout rompre et merde — il faisait vraiment chaud dans cette chambre.
L'angle de la photo était à peu près le même que sur celle qu'elle avait envoyé. Sauf qu'il était torse-nu. Marinette fixa son écran, ses clavicules qui ressortaient, les muscles de ses épaules, ses pectoraux, très légèrement musclés, ses abdominaux, parfaitement sculptés. Et ce V, juste au-dessus de l'élastique de son sous-vêtement. Ce V lui fit imaginer des choses— non, ce n'était même pas de l'imagination puisqu'elle avait déjà vu ce qu'il y avait en-dessous et—
Calme-toi.
Adrien : « t'es vivante ? »
Adrien : « mari ? »
Adrien : « mari ? »
Moi : « vivante »
Moi : « je crois »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tu crois ? »
Moi : « hmmm »
Moi : « t'es vraiment beau »
Moi : « plus que ça »
Moi : « mais mon cerveau a un peu de mal, là, tout de suite »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « je me contenterai de ça alors »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « ça va ? »
Son cœur fit cette chose qu'il faisait à chaque fois qu'Adrien disait quelque chose comme ça ou la regardait d'une certaine manière ou lui souriait d'une certaine façon.
Moi : « oui »
Moi : « très bien »
Moi : « je peux te demander un truc ? »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « oui »
Moi : « quelle partie de mon corps tu préfères ? »
Elle avait envie de savoir.
Adrien : « ça marche pas si je réponds tout ton corps ? »
Moi : « non »
Moi : « mais c'est mignon »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « c'est vrai, surtout »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tes yeux »
Adrien : « ils sont tellement beaux »
Adrien : « ton sourire, aussi »
Adrien : « ta petite fossette sur la joue gauche »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « ton nez, il est vraiment super mignon »
Adrien : « tes lèvres, aussi »
Adrien : « pour des raisons évidentes »
Marinette étouffa un petit rire.
Adrien : « j'adore tes cheveux »
Adrien : « ils sont doux et ils sentent toujours bon »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « et tes mains »
Adrien : « elles sont riquiqui »
Marinette regarda sa main qui ne tenait pas son téléphone. Elles n'étaient pas riquiqui, c'était juste lui qui avait des énormes mains.
Adrien : « et plutôt douées »
Adrien : « pour faire pas mal de trucs »
Adrien : « je te fais un clin d'œil, là »
Un réel éclat de rire lui échappa, cette fois-ci.
Adrien : « j'adore ton dos »
Adrien : « ton ventre, aussi »
Adrien : « tes cuisses »
Adrien : « tes fesses »
Adrien : « évidemment »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « je tiens à te dire, mari, que tu as vraiment de très belles fesses »
Oh, sourire toute seule devant son téléphone à trois heures du matin.
Adrien : « tes seins, aussi »
Adrien : « ils sont tout mignons »
Adrien : « et pratiques, aussi »
Adrien : « (je dis ça parce qu'ils tiennent dans mes mains) »
Adrien : « (pratique) »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « et t'as un grain de beauté sur le droit »
Adrien : « ça a la forme d'un croissant »
Adrien : « c'est la chose la plus adorable que j'ai jamais vue »
Adrien : « un croissant, mari ! »
Un trop-plein d'amour pour Adrien Agreste, l'être le plus merveilleux de cette planète, la fit sourire et rougir et marmonner des choses qui n'avaient aucun sens à elle-même.
Moi : « adrien agreste »
Moi : « demain »
Moi : « demain. »
Ils se voyaient le lendemain. Une séance de sport prévue chez Adrien l'après-midi et une soirée avec Alya et Nino juste après. Le tout chez lui — son père était en voyage d'affaire et Nathalie avait accepté à condition qu'ils ne soient que quatre et que Gabriel ne l'apprenne jamais.
Donc, demain, elle ne savait pas encore ce qu'elle allait lui faire — quoique, elle avait quelques idées — mais elle allait le faire.
Adrien : « je devrais avoir peur ? »
Moi : « non »
Moi : « tu devrais avoir HÂTE »
Marinette ne réfléchit pas plus que trois secondes et retira complètement son tee-shirt. La photo qu'elle lui envoya révélait presque tout, de son cou jusqu'à ses cuisses, légèrement écartées, cette fois-ci.
Pièce-jointe : 1 image
Moi : « pour te faire patienter »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « le croissant 3 »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « je suis pas aussi patient que ça, mari »
Adrien est en train d'écrire...
Adrien : « tu veux vraiment me tuer »
Le tuer, non. Mais elle voulait lui faire bien d'autres choses.
Dire que l'atmosphère était tendue serait l'euphémisme de l'humanité.
Le regard d'Adrien était perçant et Marinette ne savait plus si elle haletait à cause de l'effort que ses tractions lui demandaient ou à cause de lui.
« Nouvel ensemble ? » lui demanda-t-il lorsque ses pieds se posèrent sur le sol.
Marinette haussa un sourcil — elle savait qu'il savait que c'était un nouvel ensemble. « Hmmm, » acquiesça-t-elle. « T'aimes bien ? »
Ses yeux parcoururent son corps sans aucune réserve. L'ensemble en question était d'un bleu tellement foncé qu'il en était presque noir, composé d'un short et d'une brassière dont les bretelles se rejoignaient autour de son cou, ce qui révélait presque tout son dos.
« Je te préfère sans, » fit-il remarquer. « Mais t'es toujours magnifique. » Il se fendit d'un sourire, comme si lui dire ces mots était la chose la plus naturelle du monde, et caressa son menton de son index. Le toucher était léger, à peine présent, et puis plus rien.
Marinette l'observa, le cœur battant et la bouche entrouverte, incapable de dire quoi que ce soit. Il s'accrocha à la barre de traction et remonta, comme si, ça aussi, c'était la chose la plus naturelle du monde.
Dos à elle, les muscles de son dos et de ses épaules étaient parfaitement visibles. Ses genoux étaient-ils affaiblis par la séance qu'ils venaient de faire ou par le spectacle qui se déroulait devant elle ?
Et un spectacle, c'en était un. En haut, en bas, en haut, en bas. S'il pouvait soulever son propre corps avec une telle aisance, il pouvait définitivement soulever le sien. Et il pouvait faire tout un tas de choses en soulevant son corps.
Marinette ne retint même pas le grognement qui lui échappa. Qu'est-ce qu'il avait fait d'elle ? Incapable de se concentrer plus d'une heure avec lui dans la même pièce.
Adrien atterrit sur ses pieds, une goutte de sueur roulant le long de sa tempe et un sourire sur ses lèvres alors qu'il se tournait vers elle. « Quelque chose t'embête ? »
Espèce d'allumeur. « Non, » répondit-elle, un peu trop vite. « Je vais très bien. Tout va très bien. Je suis... bien. »
Adrien hocha la tête, sans s'arrêter de sourire. Oh, ce sourire.
« Arrête de sourire comme ça !
— Comme quoi ?
— Comme si t'étais fier de toi ! »
Un petit rire lui échappa. « Mais je suis fier de moi. » Sa voix était devenue plus grave, tout à coup, et ce n'était pas bon signe pour elle. « Regarde-toi, » murmura-t-il en se rapprochant d'elle. « Toute frustrée. À cause de moi.
— Tu devrais pas en être fier—
— Oh, mais si, » la coupa-t-il, juste devant elle. Il pencha sa tête, jusqu'à ce que ses lèvres frôlent son oreille. Marinette ferma les yeux, un interminable frisson courant le long de son dos. « Te voir comme ça, ça veut dire que t'arrives pas à m'enlever de ta tête. À enlever ce que t'as envie de me faire. Ce que je meurs d'envie de te faire. » Il était tellement proche qu'elle pouvait sentir son sourire, entendre la manière dont sa respiration n'était pas tout à fait stable. « Qu'est-ce que ça t'a fait, de savoir à quel point j'aime chaque partie de ton corps ? »
Son souffle se coupa.
« Alors ? » murmura-t-il contre son oreille. Il ne la touchait pas. Pas encore. « Qu'est-ce que ça t'a fait, Mari ? »
Elle ne savait pas d'où lui venait cette nouvelle assurance mais elle adorait ça. « Ça m'a... ça m'a donné envie de... de...
— De... ? » murmura-t-il d'une voix qui lui semblait couler le long de son corps.
« Adrien, » gémit-elle.
Elle sentit son souffle se couper contre son oreille. Il avait le contrôle mais elle savait qu'il n'était pas moins affecté qu'elle. « J'attends, Mari. »
Frustration de ne pas réussir à aligner ses pensées, frustration qu'il ne la touche pas, frustration qu'ils soient toujours habillés. Frustration. « D'essayer quelque chose, » murmura-t-elle. « Avec... avec ma bouche. »
Le gémissement contre son oreille lui fit pincer les lèvres pour ne pas reproduire l'exact même son. « C'était une bonne séance, » murmura-t-il. « Je crois qu'on a mérité une douche. »
Marinette hocha la tête. Il ne la touchait toujours pas et elle allait devenir folle. « Je suis d'accord.
— Oui ?
— Oui— » La fin du mot fut à peine prononcée que les lèvres d'Adrien prirent les siennes d'assaut.
Il n'était nulle part et d'un seul coup, il était partout. Sa langue sur la sienne, ses mains sur sa taille, son nez contre le sien, ses cheveux contre son front. Même là où il ne la touchait pas, elle pouvait le sentir.
Marinette ne faisait pas confiance à ses genoux chancelants et s'agrippa aux avant-bras d'Adrien, ses doigts appuyés contre sa peau.
Être sur la pointe de ses pieds demandait un effort conséquent à ses jambes tremblantes. « Adri— Adrien, » haleta-t-elle contre sa bouche. Il grommela quelque chose d'incompréhensible et Marinette sentit un sourire se propager sur son visage. « Adrien, » répéta-t-elle, « il faut qu'on bouge. »
Nouveau grognement. Ses lèvres déposèrent tout un tas de baisers le long de sa mâchoire et ses mains se posèrent fermement sur ses fesses et— « Adrien. »
Il se redressa et ce qu'elle vit dans ses yeux la figea un instant. Le désir qui y brûlait était si intense qu'elle en oublia momentanément à peu près tout. « La vraie question, » murmura-t-elle en se perchant un peu plus sur la pointe de ses pieds, « c'est qu'est-ce que ça t'a fait de recevoir ces photos ? » Elle le sentit déglutir. Ses mains se resserrèrent autour de ses fesses et Marinette rapprocha instinctivement ses hanches des siennes. « Hmmm ?
— Beaucoup de choses.
— Comme quoi ? »
Le sourire en coin qui redressa ses lèvres embrasa le bas de son ventre. D'un mouvement fluide et habile, il pressa davantage les mains sur ses fesses, la collant contre lui, jusqu'à ce qu'elle sente une de ces chosescontre son ventre. « Comme ça, » murmura-t-il. Sa langue se posa derrière son oreille. « Comme il faut qu'on bouge maintenant sinon cette salle de sport va voir des choses. »
Chaud. Frisson. Je peux pas marcher, furent les seules pensées plus ou moins intelligibles que le cerveau de Marinette lui fournit.
Elle hocha la tête, s'agrippa à la main qu'Adrien lui tendit et fut entraînée dans le couloir. Aller de la salle de sport à la chambre d'Adrien ne mettait normalement pas plus de trente secondes. Normalement.
Trente secondes si ses jambes avaient été totalement fonctionnelles et si Adrien ne l'avait pas plaqué contre un mur pour l'embrasser — deux fois.
Ils finirent par arriver dans sa chambre, en riant et en trébuchant un peu partout. Ce serait bien plus simple s'ils arrêtaient de s'embrasser mais Marinette n'en avait aucune envie et si elle en croyait la manière dont Adrien se contorsionnait pour arriver à sa hauteur, lui non plus.
Marinette fut plaquée contre la porte de la salle de bain qui se referma derrière elle. « Trop de vêtements, » articula-t-elle contre les lèvres d'Adrien.
Elle le sentit sourire. Il ne s'éloigna que du minimum nécessaire pour passer son tee-shirt au-dessus de sa tête et pour que Marinette retire sa brassière. Ses lèvres replongèrent sur les siennes à peine les avaient-elles quittées et sa main se posa sur son sein droit, le contact la faisant frissonner.
Ils sont tout mignons. Et pratique, aussi. (Je dis ça parce qu'ils tiennent dans mes mains.) (Pratique.)
Il avait totalement raison et Marinette se mit à sourire dans leur baiser. Arrivée à court de patience depuis longtemps, elle posa une de ses mains en bas de son ventre et la glissa sous son short et sous son sous-vêtement.
Adrien décolla ses lèvres des siennes et son souffle se coupa lorsqu'elle prit son érection dans sa main avec une assurance qui révélait que c'était loin d'être la première fois. Son pouce caressa doucement l'extrémité, récoltant du liquide pré-séminal et un gémissement particulièrement guttural.
Marinette, les yeux plongés dans les siens, porta son pouce à ses lèvres et lécha sa peau luisante. Ça n'avait pas vraiment de goût, c'était juste... un peu collant, peut-être. Mais elle s'en fichait, étant donné la réaction d'Adrien.
Elle crut l'avoir cassé, pendant une seconde. Ses yeux, ronds comme des soucoupes, la fixaient comme si elle venait de faire la chose la plus inattendue et la plus excitante qu'il n'ait jamais vue — et peut-être que c'était le cas.
« Adri— » Un cri de surprise lui échappa lorsqu'elle se retrouva dans les airs. Le choc se changea rapidement en satisfaction lorsque ses jambes se retrouvèrent autour d'Adrien et son visage au même niveau que le sien.
« Tu vas me tuer un jour, » murmura-t-il en s'avançant vers la douche en de grandes enjambées.
Marinette se retrouva plaquée contre le mur de carrelage noir. « J'ai d'autres choses à faire avant. » Sa voix tremblait un peu trop mais elle pensait chaque mot. Soudain, de l'eau se mit à ruisseler le long de ses cheveux jusqu'à atteindre son dos. « Adrien ! » s'exclama-t-elle. « On est toujours habillés !
— Pas pour longtemps. »
Elle n'eût pas le temps de râler ou de lever les yeux au ciel ou de sourire — n'eût même pas le temps de décider quoi faire — qu'elle se retrouva à nouveau sur ses pieds. Adrien retira son short et haussa un sourcil en découvrant la culotte qu'elle portait. « Ça aussi, c'est nouveau.
— Tu connais pas toutes mes culottes, » fit-elle remarquer en baissant son short le long de ses jambes.
« Si, » la contredit-il en prenant le relais, se retrouvant en boxer devant elle. D'accord, peut-être que si. « Tu veux savoir ma préférée ? »
Marinette leva des yeux curieux vers lui. Il baissa ses lèvres souriantes vers les siennes et elle savait exactement ce qu'il allait dire. « Quand j'en ai pas, c'est ça ? »
Il hocha la tête et son sourire lui chatouilla le ventre. Leurs shorts se retrouvèrent sur le sol et Adrien passa ses doigts de chaque côté de sa culotte, la faisant glisser le long de ses cuisses.
Marinette se chargea du reste et il enleva son propre sous-vêtement. Dix secondes plus tard et ils étaient totalement nus, le souffle court, le désir palpable entre eux.
Marinette le sentit sursauter lorsqu'elle posa sa main sur son ventre. Ses doigts descendirent le long de sa peau et Adrien ferma les yeux, ses mains réfugiées au creux de sa taille.
« Adrien, » murmura-t-elle en attrapant son érection. « J'ai vraiment envie de...
— De ? »
Elle inversa leur position et il se retrouva sous le pommeau de douche. Marinette embrassa son cou, sa clavicule, son sternum et se baissa, ses lèvres descendant le long de son corps, traçant une ligne le long de ses abdominaux qui se contractaient sous sa bouche.
Lorsqu'elle se retrouva à genoux devant lui, Adrien s'appuya contre le mur derrière lui, ses paupières ouvertes juste assez pour qu'un éclat de vert se pose sur elle. « T'es sûre ? »
Être sûre n'était pas suffisant pour exprimer à quel point elle voulait le faire. À ce stade, c'était davantage un besoin qu'une envie, d'ailleurs. Il était là, juste devant lui, ce corps sur lequel elle fantasmait depuis qu'elle savait ce que fantasmer voulait dire et ce garçon, dont elle était amoureuse depuis bien plus longtemps que ça encore.
Le regard qu'elle lui lança sembla être réponse suffisante puisqu'il se fendit d'un sourire. Cette expression sur son visage ne dura pas, cependant. Marinette, une de ses mains posées en bas de son ventre, passa l'autre autour de son érection, entamant de longs et intenses mouvements de va-et-vient.
Plus de sourire pour Adrien. Marinette reporta son attention sur ce qui était devant ses yeux et oh, elle ne l'avait jamais vu d'aussi près. Les informations arrivèrent dans son cerveau, sans aucun lien les unes entre les autres.
Adrien était un vrai blond.
Ça lui semblait plus gros d'aussi près et elle se demanda comment c'était censé rentrer à l'intérieur d'elle ? À l'intérieur ?
Des veines parcouraient son érection.
Le bout était rose et Marinette avait vraiment envie de le lécher.
Elle réalisa que c'était exactement ce qu'elle était en train de faire au moment où elle posa sa langue dessus. Adrien sursauta contre elle, une de ses mains tombant derrière sa tête. « Mari, » murmura-t-il, à bout de souffle. « Tu peux... prévenir quand tu fais quelque chose ? »
Elle hocha la tête. « Désolée. »
Elle ne savait pas comment interpréter le petit rire de gorge d'Adrien mais la manière dont ses doigts appuyaient derrière sa tête lui rappelaient qu'elle avait une mission. « C'est bon si je lèche le bout ?
— O-Oui. »
C'est ce qu'elle fit, donc. Marinette posa sa langue sur l'extrémité de son érection et se mit à lécher le mélange d'eau et de liquide pré-séminal qui s'y trouvait. Le goût était toujours inexistant mais la réaction d'Adrien était bien là.
Ses doigts poussèrent un peu plus contre sa tête, l'intimant d'aller toujours plus loin. Et les bruits qu'il faisait — mon Dieu.
Elle prit de l'assurance, sa langue découvrant un peu plus de peau, sa main recommençant ses mouvements de va-et-vient sur toute la longueur que sa bouche ne touchait pas. « Je peux mettre ma bouche—
— Oui. S'il-te-plaît. »
Elle prit son érection dans sa bouche, attentive à ne pas impliquer ses dents dans cette histoire. Tu feras attention avec tes dents ? lui avait-il demandé trois mois plus tôt. Je ferai de mon mieux, avait-elle répondu.
Et c'est exactement ce qu'elle faisait. Elle était perfectionniste et se dédiait toujours entièrement à à peu près tout ce qu'elle entreprenait. Mais ça, avec lui ? Elle y mettait toute son âme.
Sa main allait de plus en plus vite, sa bouche de plus en plus loin. Les gémissements d'Adrien commençaient sérieusement à rendre le désir qui pulsait entre ses jambes inconfortable mais elle continuait.
Elle resserra un peu plus sa bouche autour de lui et Adrien attrapa ses cheveux, la maintenant contre lui. « Mari, » gémit-il. « Oh, Mari. »
Tout en laissant sa bouche autour, Marinette sortit sa langue et se mit à lécher aussi loin qu'elle le pouvait. Son poignet devenait douloureux mais elle ne s'arrêtait pas. Elle était presque sûre qu'elle prenait autant son pied qu'Adrien, à cet instant.
Quoique, peut-être pas, pensa-t-elle en entendant son gémissement, suffisamment fort pour couvrir le bruit de l'eau qui coulait. « Mari, » souffla-t-il, « Mari, je vais— »
Elle retira sa bouche mais garda sa langue posée sur le bout de son érection et entreprit de lécher chaque goutte qui s'y trouvait. Sa main allait et venait de plus en plus vite et elle le sentait trembler contre lui.
Marinette leva les yeux vers lui, son regard s'ancrant dans le sien, noir de ce quelque chose qui intensifia un peu plus ce qui embrasait son bas-ventre.
Les ongles d'Adrien se pressèrent contre l'arrière de sa tête et Marinette se demanda si elle était censée rester là où s'éloigner.
L'orgasme d'Adrien choisit pour elle puisqu'elle le sentit couler contre sa langue avant qu'elle ne puisse reculer. Ç'avait un léger goût, cette fois-ci. Un peu salé. Toujours un peu collant. Marinette avala ce qui se trouvait sur le bout de sa langue, sceptique.
Et puis ça la frappa, ce qu'elle venait de faire. Le plaisir qu'elle avait provoqué chez lui. Le désir qu'elle avait vu dans ses yeux. Merde, c'était sexy. Elle se demanda s'il éprouverait le même plaisir s'il lui faisait la même chose. S'il verrait le même désir dans ses yeux.
La main d'Adrien tomba jusqu'à ses épaules, l'aidant à se relever. « Mari, » lâcha-t-il avec une teinte d'incrédulité, comme s'il n'arrivait pas à y croire. Croire à quoi, exactement, elle n'était pas vraiment sûre. « Mari, » répéta-t-il, son front tombant contre le sien, ses mains au creux de sa taille.
Elle sourit, ses mains agrippées à ses avant-bras. « Ça répond à ta question ? » murmura-t-elle. « Ce que ça m'a fait de savoir que t'aimais chaque partie de mon corps.
— J'ai beaucoup aimé ta réponse.
— Tu pourras me la reposer encore ? » Elle avait bien trop aimé faire ça pour sa propre raison.
Adrien se redressa légèrement, ses pouces traçant des cercles sur sa peau, ses yeux se posant dans les siens. « C'est à mon tour de répondre à ta question, » murmura-t-il.
Marinette ne put s'empêcher de sourire, la curiosité faisant battre un peu plus vite son cœur. « Je t'écoute, » souffla-t-elle.
Adrien posa ses lèvres sur le bout de son nez, ses mains raffermant leur prise contre sa taille et inversa leur position, la plaquant contre le mur. Sa bouche fondit sur la sienne, sa main entre ses jambes.
Marinette entrouvrit sa bouche contre la sienne en sentant son index se poser sur son clitoris. Une légère pression et— « Adrien— »
Ses lèvres souriantes dérivèrent dans son cou, embrassèrent sa peau jusqu'à atteindre le grain de beauté sur son sein droit — celui en forme de croissant qu'il aimait tant. Sa langue, chaude et humide, se mit à caresser sa peau. Son index massait circulairement son clitoris et son majeur continuait de descendre jusqu'à... non, il s'arrêta.
Marinette posa sa main sur la sienne, écarta légèrement ses cuisses et guida son majeur à l'intérieur d'elle et— Le doigt d'Adrien était à l'intérieur d'elle.
Durant le mois qu'ils avaient passé à découvrir le corps de l'autre, ils en étaient restés aux mains et celles d'Adrien étaient restées en surface. Elle n'avait jamais réussi à aller bien loin en se pénétrant avec ses doigts à elle, alors elle n'était pas sûre que ses doigts à lui soient bien différents sauf que si, ils l'étaient.
C'était peut-être leur taille ou le fait qu'ils soient à lui mais Marinette ne put s'empêcher de gémir, sa tête tombant contre le mur alors que la bouche d'Adrien se mit à aspirer la peau au-dessus de son sein.
Marinette laissa sa main sur celle d'Adrien, courbant son doigt vers le haut et oh mon Dieu. Respirer devenait compliqué et particulièrement bruyant. Son index continuait de caresser son clitoris, lentement et minutieusement — elle savait qu'il se concentrait, autant qu'elle l'avait fait pour lui.
« Plus. » La requête était sortie de ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. Avant qu'il n'ait même le temps de comprendre, elle ajouta elle-même l'annulaire d'Adrien et la sensation de ses deux doigts en même temps la fit enfoncer ses ongles dans le dos de sa main.
Adrien relâcha la peau de son sein et elle savait qu'il lui avait laissé une marque mais s'en fichait complètement. Toute son attention était tournée vers ses doigts qui continuaient d'aller et venir, d'aller et venir, encore et encore.
« Garde les à l'intérieur, » murmura-t-elle entre deux soupirs. Les instructions sortaient toutes seules. C'était juste trop bon. Il fit ce qu'elle lui dit et enfonça ses doigts jusqu'à la deuxième phalange, coupant le souffle de Marinette. « Un peu plus haut, » le guida-t-elle. Ses lèvres embrassant son cou, il obéit. « Oui, » lâcha-t-elle en sentant quelque chose. Ce quelque chose. « Oui, » répéta-t-elle. « Ici. »
Ses doigts restèrent à cet endroit et se mirent à appuyer, à caresser, à masser ce point à l'intérieur d'elle. Un gémissement incontrôlable lui échappa. Le plaisir, brûlant dans ses veines, ne faisait que s'intensifier.
« Adrien, » sanglota-t-elle. C'était bien un sanglot. « Adrien, continue. Continue, continue— Ah, Adrien— » Il releva le visage vers elle et Marinette laissa tomber son front contre son torse, une de ses mains s'agrippant à son épaule où ses ongles s'enfoncèrent.
Adrien haletait contre elle, son index continuait ses caresses, ses deux autres doigts continuant leur massage dépravé et pourtant si bon.
Elle n'eût pas le temps de se demander si elle allait avoir un orgasme, pas le temps de se dire qu'elle en était loin et qu'Adrien allait perdre patience. Elle n'eût pas le temps de se dire ça et de commencer à angoisser puisque son orgasme la heurta violemment.
Ses ongles se pressèrent un peu plus contre sa main et son épaule, sa bouche s'entrouvrit contre son torse et un gémissement de pure extase lui échappa. Un plaisir brut coula dans ses veines, transformant ses genoux en gelée et faisant trembler ses jambes.
Elle mit un moment à comprendre ce qu'il venait de se passer. Lorsqu'elle se redressa, les doigts d'Adrien n'étaient plus entre ses cuisses et ses yeux étaient baissés vers elle, un mélange de surprise, de fierté, de désir et d'un autre quelque chose brillant dans ses pupilles.
« Je viens juste de...
— Yep, » confirma-t-il. « Et pas qu'un peu.
— Merci ? »
Il lui sourit. « Quand tu veux. »
Elle haussa un sourcil, se demandant toujours ce que ça ferait d'avoir sa langue à la place de ses doigts.
Adrien sembla lire son expression. « On pense à la même chose ? » murmura-t-il contre son oreille.
Marinette frissonna. « Ça dépend... tu penses à quoi ?
— À ma bouche, » murmura-t-il en embrassant l'extrémité de sa mâchoire, « juste là. » Une de ses mains glissa entre ses cuisses.
« Alors on pense à la même chose. »
Il se redressa, plongeant ses yeux dans les siens. Le regard qu'il partagèrent était pour le moins suggestif. Elle sentit les genoux d'Adrien se plier, sentit sa bouche frôler son sternum, frissonna d'anticipation—
« Adrien ! »
Ce n'était définitivement pas elle qui venait de crier son nom. Il se redressa, les yeux écarquillés. « Nathalie, » articula-t-il silencieusement. « Oui ?
— Vos amis sont censés arriver bientôt et ça fait un moment que vous êtes sous la douche.
— Ah. Euh... oui. Je... »
Marinette ne put retenir un éclat de rire. Adrien plaqua automatiquement sa main contre sa bouche mais ça ne l'amusa que davantage. « Arrête ! »
Elle avait vraiment un don pour avoir un fou-rire dans les pires circonstances possibles.
« Désolé ! » lâcha-t-il. « Je vais sortir, Nathalie.
— Je vois. »
Adrien fronça les sourcils.
« Nathalie ? » Pas de réponse. Il retira sa main de la bouche de Marinette. « Merde, elle est partie. »
Elle explosa de rire. « D-Désolée, c'était trop drôle ! T'aurais vu ta tête—
— Elle va croire que je me— j'espère qu'elle le dira pas à mon père ! »
Un nouvel éclat de rire quitta ses lèvres et Marinette appuya son front contre son torse, secouée par son propre fou-rire.
Adrien passa ses bras autour d'elle. « Mon Dieu, t'es vraiment pas bien, » déclara-t-il, un sourire dans la voix.
Marinette n'avait jamais eu de réelle occasion de visiter le manoir — excepté cette fois au mois de février où Adrien lui avait montré quelques pièces. À part ça, ses visites étaient toujours clandestines et ne lui laissaient donc pas le loisir de se promener dans les couloirs pour admirer la décoration. La chambre d'Adrien et la salle de sport étaient les seules pièces qu'elle avait vraiment visitées — plus que visitées.
Non pas qu'elle en ait réellement quelque chose à faire. Elle ne venait pas pour la beauté de l'endroit, de toute façon.
Mais elle devait admettre que la piscine était vraiment impressionnante. Au moins trente mètres de long, plus profonde au milieu que sur les extrémités, entourée d'une terrasse de bois foncé.
La terrasse comportait une gigantesque table d'une vingtaine de places. Plus en retrait, recouverts par une pergola, se trouvaient des canapés d'extérieur avec une table basse. Idéal pour recevoir des amis.
Le père d'Adrien n'était pas réputé pour être quelqu'un d'amical alors Marinette était presque sûre que ces canapés étaient encore flambants neufs.
« Wow, » lâcha-t-elle en regardant autour d'elle. « C'est sympa. »
Adrien haussa les épaules. Il portait uniquement un short de bain et ses cheveux étaient encore mouillés de leur douche. Leur douche. Marinette se sentit frissonner sous sa chemise — enfin, celle d'Adrien.
Il sembla le remarquer — ou alors il voulait juste la taquiner — puisqu'il s'approcha d'elle, un petit sourire lui flottant au coin des lèvres.
« Tu penses à quoi ? » lui demanda-t-il, ses mains se posant immédiatement au creux de sa taille.
Marinette lui sourit, son cœur battant plus vite dans sa poitrine — à chaque fois. Elle se rapprocha de lui, caressa ses avant-bras de ses doigts. « À plonger dans la piscine. »
Le sourire d'Adrien était tendre. Rempli d'affection. Marinette avait encore du mal à réaliser que c'était à ellequ'il souriait comme ça. « Ça peut se faire, » souffla-t-il, une de ses mains se hissant jusqu'aux boutons de sa chemise qui se défirent l'un après l'autre. Un frisson lui parcourut la peau lorsqu'il frôla ses seins au passage.
La chemise reposait librement le long de son corps et Adrien descendit ses yeux sans réelle retenue. « Joli maillot. »
Marinette sourit à nouveau et se hissa sur la pointe de ses pieds. Les mains d'Adrien passèrent sous la chemise, s'agrippant à ses hanches. Leurs lèvres se frôlèrent et—
« Adrien, vos amis sont arrivés. »
Marinette réatterrit sur la plante de ses pieds et les mains d'Adrien quittèrent son corps en un instant. Nathalie se tenait là, impassible, Alya et Nino derrière elle.
« Enfin, le reste de vos amis.
— Oh, oui, Marinette était en avance, alors je lui ai... ouvert ? »
Nathalie haussa les sourcils, inspecta Marinette qui lui sourit nerveusement. Heureusement, elle n'insista pas.
« J'ai donné leur soirée à tout le personnel, » explique-t-elle. « La nourriture est déjà prête, vous n'avez qu'à vous servir. Je serai dans ma chambre si vous avez besoin de moi, Adrien.
— Merci, Nathalie.
— Bonne soirée. »
Elle s'en alla, non sans jeter un autre coup d'œil à Marinette qui était presque sûre d'avoir vu un sourire au coin de ses lèvres.
« C'était gênant, » déclara Nino en s'avançant vers eux.
« Tu mens vraiment très mal, Boucles d'or, » ajouta Alya.
« J'ai pas menti—
— Marinette était en avance. Comme si elle avait pas passé la journée ici—
— Nathalie en sait rien, » la coupa Adrien.
Marinette grimaça et s'attira le regard d'Alya. « Il s'est passé quelque chose ?
— Quoi ? Non ! Non, il s'est rien passé du tout ! » s'exclama-t-elle en se sentant rougir. « Tout va bien, il s'est rien—
— Qu'est-ce que t'as, là, » l'interrompit Alya en se rapprochant d'elle. « Me dit pas que c'est— Adrien ! Tu peux m'expliquer pourquoi ma meilleure amie a un suçon sur le sein ? »
Nino explosa de rire et Marinette se sentit devenir aussi rouge que son maillot de bain. Elle s'attendait à voir Adrien dans un état similaire mais, quand elle tourna timidement le visage vers lui, il souriait.
Il souriait.
Un sourire espiègle et arrogant et il avait l'air tellement fier de lui. Il haussa les épaules et Alya haussa les sourcils, aussi surprise que Marinette.
« Al, » intervint Nino, « laisse les enfants vivre. »
Marinette s'extirpa de leur discussion et de sa chemise par la même occasion, se retrouvant seulement en maillot de bain.
« Toujours envie de plonger ? »
Elle tourna la tête derrière elle, juste à temps pour voir l'éclat dans les yeux d'Adrien et pour savoir que ce n'était pas bon. « N'y pense même pas, Agreste. »
Il lui sourit, rapprocha son visage du sien et— Elle était dans les airs. Son corps en travers de l'épaule d'Adrien. « Repose-moi ! » hurla-t-elle en tapant des poings sur son dos.
Mais il se contentait de rire et lui tapota gentiment les fesses.
« Al ! Nino ! Au secours, il va me— »
Sa phrase se coupa au moment où elle entra dans l'eau, les bras d'Adrien toujours autour d'elle. Lorsqu'elle respira à nouveau, Adrien pouffait de rire, des gouttes d'eau dégoulinant le long de son visage.
« T'es mort ! »
Elle se jeta sur lui — littéralement — et appuya tout son poids pour le faire couler. Elle réussit à lui mettre la tête sous l'eau mais le rejoignit rapidement, basculée par les bras qui entouraient sa taille.
Les mains d'Adrien se posèrent en bas de son dos, la rapprochant de lui. La visibilité sous l'eau était assez chaotique mais Marinette réussit à passer ses bras autour de son cou, l'attirant contre lui. Elle s'était toujours demandé si c'était vraiment possible d'embrasser quelqu'un dans l'eau, comme elle l'avait vu dans les séries.
Il s'avérait que ça l'était. C'était même assez incroyable, avec cette impression d'être seuls au monde, tous les bruits étouffés par les mètres cube d'eau autour d'eux. Adrien semblait au moins autant enthousiaste puisqu'il pressa ses mains contre ses fesses, la rapprochant encore plus de lui.
Marinette passa ses jambes autour de sa taille et ils remontèrent à la surface d'un même mouvement. L'oxygène était le bienvenu, même si elle serait bien restée en asphyxie un peu plus longtemps.
Elle passa ses mains sur son front pour remettre ses cheveux en arrière. Adrien lui souriait. Des gouttes d'eau reposaient au bout de ses cils. Ses yeux étaient si verts — elle ne pensait pas qu'elle cesserait un jour de les admirer.
« Quoi ? » murmura-t-il.
Marinette haussa les épaules. « T'es beau, c'est tout. »
Ça sembla le prendre de court. Ses joues rouges la firent sourire. Elle se pencha en avant, posa brièvement ses lèvres sur les siennes — pas si brièvement que ça, puisqu'Adrien appuya davantage ses mains sur ses fesses et ses lèvres sur les siennes, intensifiant ce baiser qui n'était, de base, qu'un bisou.
« Les gars ! » appela Nino. « Désolé d'interrompre votre... moment, mais je commence sérieusement à avoir faim et j'ai aucune idée d'où aller dans ton château, Adrien, alors... »
Il grommela contre ses lèvres et elle sourit, s'écartant de lui pour jeter un coup d'œil à Alya et Nino — elle était au bord de la piscine, occupée à fixer ses pieds qui ondulaient à la surface et il marchait nerveusement sur la terrasse, comme s'il ne savait pas quoi faire de lui-même.
« Vas-y, » lui dit-elle. « Il faut que je parle à Alya, de toute façon, » lui dit-elle.
Les mains d'Adrien glissèrent le long de ses jambes à mesure qu'elle s'éloignait de lui. « Hmmm, et de quoi ? » lui demanda-t-il, un petit sourire au coin des lèvres.
Elle haussa les épaules, une expression similaire sur le visage. « Rien que tu sais pas déjà. »
Il hocha la tête, les yeux plissés et Marinette sentit son cœur se réchauffer face à son sourire qu'elle avait envie de garder épinglé dans sa tête pour l'éternité.
Adrien sortit de l'eau, non sans remarquer le regard de Marinette sur son dos — et sur ses fesses. Ses lèvres se redressèrent un peu plus. « Je t'ai vue, Dupain-Cheng, » déclara-t-il en rejoignant Nino — et sans aucunediscrétion.
« Tu peux parler ! » rétorqua Alya alors que Marinette la rejoignait.
Il se passa quelque chose entre eux — un haussement de sourcils, un plissement de paupières, un sourire — qui fit partir Adrien sans rien dire d'autre. (Bien qu'il lui tirât la langue avant de passer par la baie vitrée.)
Marinette sourit en appuyant ses avant-bras sur le côté de la piscine.
« Alors ? » lui demanda Alya. « Il vient d'où le suçon ? »
Elle leva ses yeux vers sa meilleure amie. Elle portait un maillot de bain noir et avait tressé ses cheveux. « On a peut-être pris une douche ensemble. »
Alya hocha la tête. « Et ? »
C'était un côté qu'elle appréciait avec Alya quand elle lui parlait de sa relation physique avec Adrien : elle n'était surprise de rien. C'était comme si elle savait que ça allait arriver avant que ça n'arrive. Ou peut-être était-ce vraiment prévisible.
Enfin, Marinette aimait bien qu'elle n'en fasse pas tout un plat. Ça l'aidait à garder la tête froide et à ne pas paniquer en se souvenant de ce qu'il s'était passé il y a vingt minutes.
« Je l'ai peut-être sucé.
— Peut-être ?
— Je l'ai sucé.
— Cool. C'était bien ? »
Marinette ne retint pas le petit rire qui s'échappa de sa bouche. Quel euphémisme. « Oui, c'était bien. C'était même très bien. Très, très bien. »
Alya sourit en hochant la tête. « Est-ce qu'il t'a... retourné la faveur ?
— Il allait. Mais on a été légèrement interrompu. Par Nathalie. »
Ce fut au tour d'Alya d'éclater de rire. « Je comprends mieux.
— Mais il m'a quand même fait un petit truc avant. » Un petit truc. Nouvel euphémisme.
Alya haussa un sourcil. « Avec ses doigts ? »
Marinette hocha la tête. « C'était... assez incroyable.
— Orgasme ?
— Hmmm, » acquiesça-t-elle.
« Sympa. Bien joué, Agreste. »
Marinette sourit en appuyant sa joue contre ses avant-bras, ses yeux levés vers Alya. « Je sais pas pourquoi j'ai réussi cette fois-ci et pas les autres, » avoua-t-elle.
Alya haussa les épaules. « Ça prend juste du temps, ce genre de truc. Le temps que tu saches ce que t'aimes, qu'il comprenne ton corps, que tu te sentes suffisamment à l'aise pour complètement te lâcher, surtout. Je pense que le voir se lâcher lui avant, ça t'a aidé. »
Marinette réfléchit à ce qu'Alya lui dit, repensa à ce que ça lui avait fait de voir l'orgasme frapper Adrien. C'est vrai qu'elle s'était sentie plus libre physiquement. Plus libre de laisser son corps s'exprimer.
« T'as sûrement raison, » lui dit-elle. « C'est vrai qu'il faut de la pratique. »
Alya hocha la tête. « Beaucoup de pratique. Mais je suis sûre que ça vous dérange pas. De pratiquer. »
Marinette pouffa de rire, rapidement imitée par Alya. « Tais-toi, » lui dit-elle en lui tapant gentiment la jambe. « C'est pas ma faute. C'est juste...
— Je sais, » l'interrompit-elle en lui donnant une petite tape sur le sommet de la tête. « Profite, ma belle. C'est bientôt l'été. »
Et quel été.
beaucoup d'amour et de désir et d'adolescence, ça fait du bien parfois d'écrire ce genre de choses aha. je sais que ce n'est pas aussi profond et recherché que les chapitres du présent mais je pense que c'est nécessaire et agréable d'avoir ce contraste, c'est reposant.
j'espère que ce chapitre vous a plu, en tout cas !
on se retrouve dans deux semaines !
— lucie.
