N/A : Merci à tous pour vos encourageantes reviews ! Ce sont bien elles qui me motivent à écrire… Bon et c'est aussi super plaisant pour flatter mon ego ! Allons, je cesse de papoter et je vous laisse à ce nouveau chapitre.

Chapitre 6

Sara s'activait avec énergie à passer l'aspirateur dans chaque recoin de son appartement. Elle avait déjà épousseté tous ses meubles, rangé et trié TOUTES ses affaires et rendu ses vitres aussi reluisantes qu'un miroir. A présent ses bras la faisaient souffrir et elle suait à grosses gouttes. Mais peu importait, elle était stressée et quand Miss Sidle était anxieuse, elle faisait le ménage.

La jeune femme éteignit l'aspirateur et rembobina le câble. Elle rangea l'ustensile dans le placard à balais puis s'affala sur son canapé. Son chez-elle luisait des mille feux de la rigoureuse propreté, en voilà une bonne chose ! Mais elle ne se sentait pas mieux. Sara avait vécu de nombreuses situations stressantes : être témoin du meurtre de son père, changer continuellement de famille d'accueil, passer ses examens à l'université… Alors pourquoi tant d'anxiété pour un simple changement d'horaire de travail ? Après tout, elle resterait dans le même laboratoire, ferait le même travail… rien de bien incroyable. Cependant, Sara savait tout au fond d'elle ce qui semait un tel trouble dans ses émotions : Grissom !

Bien qu'elle ne s'attendît pas à une effusion d'émotions de la part de son ancien superviseur lors de l'annonce de sa mutation, l'attitude de l'entomologiste l'avait quelque peu… déçue. Non ! Enervée serait une meilleure définition. Ils avaient travaillé ensembles pendant six ans presque chaque nuit. Elle lui avait raconté son enfance, s'était confiée à lui. Et il la laissait partir comme ça, sans la retenir ni montrer un quelconque signe de regret ? Une fois de plus, Grissom avait montré son immense déficience en relations humaines… C'en était désespérant. Et puis, elle refusait de se l'avouer mais ne plus travailler avec le scientifique lui faisait un petit pincement au cœur. Un gros pincement même, qui était cependant atténué par le secret espoir de voir leur relation évoluer, maintenant qu'ils n'étaient plus liés par le travail. Qui sait ?

Sara quitta son canapé et se dirigea vers sa salle de bains. Elle prit une longue douche chaude, espérant ainsi atténuer les courbatures dues à sa folle journée de nettoyage. Elle se glissa ensuite dans ses draps propres et tâcha de trouver le sommeil. Demain, elle ferait connaissance avec sa nouvelle équipe.

Grissom était assis sur un banc à côté d'un bac à sable. Il observait les enfants jouer. Il fut amusé de voir que certains s'acharnaient à construire un château de sable, tandis que d'autres s'ingéniaient à détruire l'œuvre de leurs petits camarades. Il remarqua un petit garçon isolé dans son coin. Il creusait un trou, babillant seul dans son coin. Un solitaire, comme il l'avait été lui-même à cet âge. L'enfant ne semblait pas vouloir se joindre à ses camarades que ce soit dans le camp des constructeurs ou celui des saboteurs. Il jouait, seul, se racontant des histoires et faisant sa propre vie.

Cette vision rappela brutalement à Grissom la raison de sa présence à cet endroit. Il allait passer son premier après-midi avec son fils. Terri avait dû passer plus de vingt minutes à tenter de le rassurer sur le bon déroulement de ce rendez-vous. Mathew n'était pas un enfant difficile. Il savait qui était Grissom et pourquoi il serait avec lui pendant ces quelques heures. Le scientifique tenta de se calmer et de se rassurer. Il traitait avec les pires criminels de la ville, pourquoi un enfant de six ans lui faisait-il si peur ?

Le futur papa quitta le bac à sable des yeux et dirigea son regard vers une femme qui tenait un petit garçon par la main. Il les reconnut et se dirigea vers eux de son pas le plus assuré. Il s'éclaircit la gorge et commença :

-Bonjour Clara, puis se baissant à la hauteur de l'enfant, bonjour Mathew. Comment vas-tu ?

L'enfant jeta un regard quelque peu effrayé vers cet homme qui allait être son papa pour les prochaines années de sa vie. Il répondit sur un ton poli :

-Bonjour Monsieur. Il ne put s'empêcher de scruter quelque peu ce visage inconnu qui deviendrait vite familier. Alors, c'est toi mon papa ?

-Euh oui… Je m'appelle Gil. Nous allons passer l'après-midi ensembles.

-Je sais, maman me l'a dit.

L'enfant se tourna vers la jeune femme qui l'accompagnait et lui lança un regard quelque peu apeuré. L'idée de passer tout un après-midi en compagnie d'un homme qu'il ne connaissait pas ne l'enchantait guère. Il aurait voulu être avec sa maman et ainsi jouer à leur jeu favori : le jeu de ni oui ni non. Mais peut-être que ce prétendu papa voudrait bien y jouer lui aussi ? Il demanda à Clara, de façon à se rassurer avant qu'elle ne le quitte :

-Tu viens me chercher quand ?

-A 17 heures Matty. Quand la grande aiguille sera sur le chiffre 5 et la petite sur le 12. Joignant les gestes à la parole, la jeune femme montra les aiguilles sur la petite montre de l'enfant.

-Ah.

Clara se pencha et déposa un gentil baiser sur la joue de l'enfant qui le lui rendit à son tour, mais en beaucoup plus humide. Elle le serra dans ses bras, puis s'en alla. Elle sentait le petit suivre son départ avec un regard anxieux, mais elle ne se retourna pas. Elle ne voulait pas qu'il pleure.

-Alors Mathew, que dirais-tu de manger une glace ?

-Euh oui je veux bien.

Satisfait de la réponse, Gil se mit en marche vers la roulotte du marchand de glaces qu'il avait aperçue en arrivant. Il jeta un coup d'œil derrière son épaule et s'aperçut que l'enfant ne bougeait pas.

-Viens bonhomme, les glaces sont par là.

Mathew se mit alors à suivre son papa, un peu perdu, mais tout de même réjoui à la perspective de pouvoir dévorer une délicieuse crème glacée. Il savait déjà qu'il prendrait deux boules au chocolat.

Sara ouvrit la porte de son casier et enfila son gilet de service. Elle avait bien dormi, et son angoisse de la veille s'était atténuée. Elle se retrouvait dans son élément, son territoire. Les gens étaient tout simplement différents. Après quelques dernières préparations, elle quitta le vestiaire et se dirigea vers la salle de repos, prête à faire connaissance avec sa nouvelle équipe.

Ils étaient tous là, assis et plaisantant gaiement. Sara eut un pincement d'appréhension en entrant dans la pièce, consciente qu'elle ne faisait pas partie de cette jovialité. A ce moment, le souvenir de la complicité qu'elle partageait avec son ancienne équipe lui revint en mémoire. Ici, elle n'était qu'une étrangère. Mais, bien décidée à ne pas se laisser démonter, la nouvelle venue se ressaisit avant de franchir la porte. Après tout, ce n'était pas tellement différent d'il y a six ans. Sauf que là, elle ne devrait pas enquêter sur un des membres de la team.

-Salut à tous !

A ces mots, quatre têtes curieuses se tournèrent dans sa direction. L'un des quatre occupants se leva et marcha dans sa direction. Son badge apprit à Sara qu'il s'agissait de son nouveau superviseur. Il s'éclaircit la gorge et :

-Messieurs, voici notre nouvelle collègue : Sara Sidle qui nous vient de l'équipe de nuit. Il s'adressa ensuite à Sara. Voici Simon Clark, Jimmy Grave et enfin notre nouvelle recrue David Morse.

Les trois hommes lancèrent un chaleureux « bienvenue » qui rassura Sara. Ils avaient tous l'air sympa.

-Bien jeunes gens, l'heure du boulot est arrivée. Simon tu iras sur un double meurtre au Tanger avec Jimmy. Je me réserve un vol avec effraction à la bijouterie « Diamond » avec David. Quant à vous Miss Sidle votre cas nécessite que nous allions d'abord à mon bureau. Au travail Messieurs !

Les CSI s'exécutèrent, non sans avoir jeté coup d'œil curieux à la nouvelle venue. Il était rare de se faire convoquer dans le bureau du chef, en tout cas pour parler d'une enquête.

Chemin faisant, Sara ne put s'empêcher de détailler un peu plus le Dr. Petersen. Il était à peine plus âgé que Grissom, plus grand également. Ses cheveux étaient entièrement gris et nettement clairsemés. Sa corpulence le faisait ressembler à un Père Noël bienveillant et jovial. Malgré cela, Sara sentait qu'on ne pouvait que respecter cet homme. Elle était si absorbée dans son observation qu'elle remarqua à peine qu'ils avaient dépassé le bureau de Grissom. Petersen ouvrit la porte de son propre bureau et laissa entrer Sara en premier. L'atmosphère que dégageait la pièce était nettement différente de celle de l'entomologiste. Ici pas de bocaux contenant des choses plus douteuses les unes des autres, pas de poisson pour les enquêtes inachevées. Cet homme-là n'était pas vraiment un homme de sciences. Son bureau était impeccable, accueillant mais strict et légèrement austère. Un bureau parfait pour recevoir les gens et entretenir des conversations professionnelles. Un bureau à la Ecklie. Sara regretta la pièce intrigante et si mystérieuse de son ancien chef. Cette pièce-là manquait décidemment d'originalité ! Petersen s'assit et lui proposa un siège puis commença à parler :

-Tout d'abord, bienvenue parmi nous. J'espère que vous réussirez à vous sentir comme chez vous. Si vous deviez rencontrer un quelconque problème, n'hésitez pas à m'en faire part. Sachez aussi que nous avons pour habitude de beaucoup discuter des cas de la journée entre nous après chaque fin de service. Pas longtemps, mais juste pour nous permettre de nous décharger de la tension de la journée de travail. Bien, après ces préliminaires, venons-en au fait.

Petersen se pencha et ouvrit l'un des tiroirs de son bureau. Il en ressortit un dossier qu'il déposa et ouvrit sur la table. Sara le reconnut immédiatement.

-Ce matin, les policiers de la crim' on trouvé une jeune femme égorgée dans un des hangars de la zone industrielle. Le Capitaine Brass m'a avertit qu'à première vue, il avait déjà eu un cas similaire lors d'un service de nuit à la fin de la semaine passée. J'ai effectivement trouvé un dossier semblable au cas qui nous préoccupe, et si je ne m'abuse c'est vous-même qui vous étiez chargée de l'affaire ?

-C'est exact, Grissom et moi.

-Je voudrais que vous repreniez l'affaire Sara. J'en ai parlé avec mes supérieurs et tous deux craignent l'arrivée d'un serial killer à Vegas. Je leur ai dit de ne pas s'alarmer encore, deux cas similaires ne sont pas suffisants pour émettre une telle supposition. Cependant, nous devons nous montrer prudents. Pas de déclaration à la presse, et ne laissez filtrer aucun information vers l'extérieur. Soyez vigilante sur les lieux du crime.

-Bien Monsieur. Mais euh… je serai seule sur cette affaire ?

-Malheureusement oui. J'ai dû laisser partir un des membres de mon équipe il y a peu. Nous sommes donc en cruel sous-effectif. Mais vous ne serez en solo qu'aujourd'hui, car demain nous serons rejoints par un nouveau membre… et pas des moindres !

Sara tiqua quelque peu. Qui pouvait bien être cette fameuse nouvelle recrue qui forçait visiblement l'admiration d'un type comme Petersen ? Elle chassa bien vite cette pensée de sa tête et commença à se concentrer en prévision de la rude journée qui l'attendait.

-C'est d'accord, je vous tiens informé de l'évolution des choses.

-Très bien et… N'hésitez pas à venir me trouver en cas de problème. Mon bureau vous est ouvert et mon portable est toujours allumé.

Sara acquiéça puis prit congé de son supérieur. Elle était fière de se voir confier une enquête en solo dès le premier jour, même si elle ne serait seule que cette journée. Au moins, elle savait ainsi que son nouveau superviseur lui faisait une totale confiance. Grissom ne la mettait seule sur des affaires que lorsqu'il était fâché contre elle. Une sorte de ridicule punition. La jeune CSI prit les clés de son véhicule de fonction et sortit du laboratoire, toute crainte et appréhension désormais envolées.

Grissom et son fils étaient assis sur un banc, le petit garçon léchant sa glace avec application. Ils discutaient de choses et d'autres, l'enfant babillant joyeusement entre deux coups de langue gourmands. Au grand soulagement de l'entomologiste, il semblait que son fils eût pris le caractère sociable et enjoué de sa maman. Il n'était donc pas difficile de conduire une conversation en sa compagnie. Grissom eut droit à la narration détaillée de la vie scolaire de l'enfant qui lui décrivit combien il s'ennuyait en classe. Il s'offusquait de constater que ses camarades ne savaient pour la plupart même pas lire, ni écrire. Il lui apprit ainsi que lui aimait lire les livres sur les dinosaures et écrire des terribles histoires prenant racine dans la terrible époque du Jurassique.

Le jeune papa fut très fier de constater que Terri n'avait pas menti : son fils avait bel et bien hérité de son intelligence et de son intérêt pour les choses de la nature. Cependant, l'enfant semblait vouloir les communiquer et les partager avec qui voulait bien l'écouter. L'entomologiste ne se souvenait que trop bien de ses études silencieuses et solitaires, étant fort peu enclin au contact social avec d'autres enfants ou même adultes. Le gamin intarissable tira Grissom de sa rêverie :

-Alors Gil, tu penses quoi des nombreuses théories sur la disparition des dinosaures ? Laquelle te semble la plus possible ?

-Celle du réchauffement planétaire, sans aucun doute. Probablement dû à l'émergence de nombreux volcans dont les effusions de lave répétées ont augmenté peu à peu la température du climat. A mon sens, la théorie de la météorite ne tient pas debout…

L'enfant ouvrit de grands yeux étonnés. Grissom ne sut pas si c'est parce qu'il avait parlé avec des termes trop compliqués ou si le garçon était simplement intrigué… Il ne devait pas avoir croisé souvent des interlocuteurs sérieux et intéressés… Il eut sa réponse bien vite :

-Oh mais… alors il n'y a pas eu d'énorme météorite qui s'est écrasée sur la Terre, massacrant tout sur son passage ?

L'enfant semblait réellement déçu et Grissom décida de modérer ses propos.

-Si Mattew, peut-être, mais c'est scientifiquement peu probable. Possible, mais ce n'est pas la meilleure hypothèse.

Grissom regretta ses paroles, l'enfant écarquilla un peu plus les yeux. Cette fois, il sut que ses propos étaient décidemment peu appropriés pour un enfant de cet âge. Mais Matthew passa bien vite à autre chose et demanda :

-Dis tu veux bien jouer à ni oui ni non ?

-Euh c'est quoi comme jeu ? Demanda un Grissom incertain.

-Et bien on doit se poser des questions et il ne faut jamais répondre par oui ou par non. Tout le monde joue à ce jeu à mon école, c'est super ! Tu veux bien alors ?

-C'est d'accord. A toi l'honneur.

-Chouette ! Alors euh… Aimes-tu le bleu ?

-Pas spécialement, ma couleur préférée est le noir. Aimes-tu l'école ?

-J'aime apprendre, mais pas aller à l'école. As-tu des enfants ?

Grissom réfléchit un moment. Etait-ce une innocente question de jeu ou l'enfant cherchait-il à savoir quelque chose pour calmer une de ses craintes ?

-Non, pas jusqu'à ce que j'apprenne que j'avais un si gentil fils ?

-Ha ! Tu as perdu !

-Oui c'est vrai… il va me falloir de l'entraînement !

L'enfant sourit. Cet homme était étrange, mais il n'avait pas l'air d'un mauvais papa… Il en parlerait à Chocogrenouille ce soir…

-Dis Gil, je peux aller jouer sur le toboggan ?

-Oui, mais ne t'éloigne pas.

L'enfant ravi de cette permission quitta le banc et couru vers la place de jeu. Grissom poussa un soupir de soulagement. Cette première journée en compagnie de son fils ne s'était pas si mal passée après tout. Il se trouvait hésitant sur bien des sujets encore, mais Terri avait raison, ce petit garçon facilitait grandement le contact. Grissom s'adossa au banc et appuya ses mains contre la banquette. A ce moment il toucha une substance visqueuse et collante et retira immédiatement sa main. Du chocolat ! Il sourit… puis se leva d'un bond. Bon sang, il avait laissé le petit partir jouer sans lui essuyer la bouche !

TBC…

N/A : Voili pour un chapitre supplémentaire. Pas grand-chose de nouveau, si ce n'est un petit aperçu de Grissom en papa… Marrant non ? J'espère que cette vision vous a plu et n'hésitez pas à me laisser vos impressions. Prochain chapitre plus rapidement que celui-ci !