Chapitre 12
N/A : Hello tout le monde ! Me revoilà dans la course à la FanFic, après un long… très long moment de silence. Je tiens à m'excuser auprès de tous mes lecteurs pour cette absence et j'espère qu'il y aura encore quelques fidèles pour lire ce chapitre. J'ai longtemps hésité quant à la suite à donner à cette histoire qui s'annonce compliquée. Mais ça y est, l'inspiration est de retour. Je vous laisse découvrir la suite…
Sara franchit les portes du Centre Administratif de la société pharmaceutique Med-Oc avec un sourire crispé sur les lèvres. Sa première rencontre avec le bâtiment lui avait laissé une impression… confinée ! Elle se souviendrait toujours des détails architecturaux de l'ascenseur du bâtiment. A ses côtés se trouvait son vaillant coéquipier qui semblait absorbé dans toutes sortes de pensées profondes. En effet, Gil Grissom marchait distraitement derrière sa collègue, les mains dans les poches et les sourcils froncés. Les deux enquêteurs avaient obtenus un nouveau rendez-vous avec Monsieur Winston, le directeur des relations publiques de la société, puisque le précédent avait été annulé suite à un empêchement… matériel. Sara se souviendrait sans doute toute sa vie des excuses confuses auxquelles ils avaient eu droit suite à l'incident techniques dont ils avaient été victime. Winston leur avait écrit personnellement, précisant qu'il restait à leur disposition pour un nouvel entretien privé. Le directeur serait sans doute bien moins empressé lorsqu'il découvrirait l'objet de leur visite.
Lorsqu'ils arrivèrent au pied de l'ascenseur principal, Sara ne put s'empêcher de lancer un regard entendu en direction de son collègue qui avait, entre-temps, relevé la tête. Il sourit, car lui aussi se rappelait leur dernière aventure dans les locaux de Med-Oc.
-On prend les escaliers Grissom ?
-Oui… je crois qu'un peu d'exercice ne me ferait pas mal.
Les deux enquêteurs se dirigèrent vers les escaliers de service et entamèrent la longue ascension des 14 étages qui les séparaient du bureau de Winston. Pendant qu'ils gravissaient les marches, personne ne dit un mot, car chacun était concentré à penser à l'entrevue qui les attendait un peu plus haut, mais également à conserver leur souffle pour l'exercice physique qui les occupait. Mais toute chose pénible finit généralement par prendre fin, et c'est la respiration haletante qu'ils entrèrent dans les locaux de la société. Ils s'annoncèrent rapidement auprès de la secrétaire qui les fit attendre un court instant, avant de les convier à entrer dans le bureau.
-Bienvenue à la société Med-Oc !
Monsieur Winston, un homme petit et trapu, les accueillit avec le sourire hypocrite des hommes d'affaires occupés à conserver bonne figure, même dans les situations les plus périlleuses. Au court de sa longue carrière au service de Med-Oc, Kyle Winston avait appris à adopter le même ton doucereux avec tout homme qui franchissait les portes de son bureau. Et c'était ce ton supérieur et faussement compréhensif qu'il était bien décidé à adopter avec ces deux enquêteurs venus fouiner dans les affaires de son employeur pour une obscure raison de meurtre en série…
-Je vous en prie, mettez-vous à l'aise, déclama-t-il en désignant les deux sièges qui faisait face à son bureau. Que puis-je pour vous ?
Grissom se racla légèrement la gorge et commença :
-Monsieur Winston, vous êtes certainement au courant qu'il y a eu trois meurtres commis dans des entrepôts désaffectés de votre société. Les preuves matérielles trouvées sur les lieux, ainsi que sur les corps ne nous permettent pas d'avancer dans l'enquête et nous avons besoin de vos lumières.
-Tout ce que je pourrai faire pour vous aider sera ma priorité Monsieur Grissom.
L'entomologiste fronça les sourcils en entendant le ton faussement empressé de son interlocuteur. Il savait que l'entretient ne serai pas aisé.
-Selon nos recherches, il apparaît que les trois victimes étaient toutes des internes du Desert Palm ayant participé à un programme de recherche pharmaceutique mené par votre société. Il s'agit du « programme Shadow ». Ainsi…
-Permettez-moi de vous interrompre cher Monsieur, mais je me demande bien comment vous êtes en possession de ces informations confidentielles. Et selon la loi, nul n'est autorisé à les communiquer à quiconque, pour conserver aux patients participants à nos programme un certain anonymat. Nous protégeons également nos recherches de tout espionnage industriel. Et je…
-Et vous devez connaître, j'en suis sûre, la signification du mot « enquête judiciaire » Monsieur Winston ! Nous sommes ici pour résoudre un triple meurtre.
-J'en suis tout à fait conscient Madame. Mais chacun ses préoccupations voyez-vous. Je me dois de protéger le patrimoine de recherche de ma société, enquête ou pas.
A ces derniers mots, le ton du directeur des ressources humaines s'était soudain durcit et tout sourire avait quitté son visage. Il avait reçu des ordres du PDG ce matin et il entendait les respecter. Mais c'était sans compter la ténacité de Sara Sidle…
-A partir du moment où il y a enquête pénale, vous êtes relevé de tout secret médical ou industriel Monsieur Winston. Deux options s'offrent à vous : soit vous nous donnez les informations à propos du Programme Shadow volontairement, soit nous demandons un mandat sur les dossiers des patients, sur les caractéristiques et le nom du médicament testé ainsi que tout ce qui s'y rapporte. Quelle option choisissez-vous ?
-Je regrette, mais j'attends de voir votre mandat. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, d'autres affaires m'attendent. Vous connaissez la sortie.
Sara et Grissom ne se le firent pas dire deux fois et quittèrent la pièce, dans laquelle toute courtoisie s'était envolée. Ils redescendirent les 14 étages du building toujours à pieds et rentrèrent dans leur voiture pour prendre la direction du labo. Sitôt assise, Sara prit son téléphone et composa le numéro de Brass pour demander le mandat dont ils avaient besoin. Le Capitaine lui assura qu'il n'y aurait aucun problème et qu'il serait délivré au plus vite. La jeune femme raccrocha et se tourna vers son coéquipier :
-Winston n'agit pas seul. Il a reçu des ordres et savait probablement dès le départ ce que nous étions venus lui demander. Il n'est pas fou, il doit certainement connaître les noms des victimes.
-Sans doute. Son discours transpirait les ordres qu'on avait certainement du lui passer durant la matinée. Nous avons affaire à un gros poisson Sara. J'espère que le mandat sera accordé au plus tôt car pendant ce temps, un meurtrier court les rues de Vegas.
-C'est quand même incroyable comme ces maudites entreprises pharmaceutiques tiennent à garder leurs recherches si secrètes. Même un triple meurtre ne justifie pas à leurs yeux de dévoiler leurs découvertes…
-Vous savez Sara, l'espionnage industriel dans ces milieux est le plus féroce qui soit. Pour rester dans la course et générer du profit, une entreprise comme Med-Oc est obligée de faire fonctionner ses labos à plein régime, de s'entourer des meilleurs chercheurs du moment et d'avoir le meilleur équipement technique. Malgré tout, ce ne sont pas ces facteurs qui sont déterminants. Non, c'est la rapidité et la vitesse à laquelle leurs produits sont homologués et commercialisés. Vous comprenez alors que c'est bien tentant d'essayer de s'approprier les découvertes de son concurrent.
-Le profit… C'est bien ce qui me gêne Grissom. La santé des Hommes ne mérite-t-elle pas que l'on s'y intéresse sans mettre de l'argent en jeu ? Vous vous souvenez du scandale des enfants de la Thalidomide il y a une quarantaine d'années ? Tous ces enfants nés sans bras ou sans jambes parce que leurs mères avaient suivis un traitement pendant leur grossesse ? Ce médicament révolutionnaire censé supprimer les nausées matinales et d'autres désagréments dus à la grossesse était en fait tératogène (N/A : qui provoque des malformations congénitales chez le foetus). Ainsi pour une question de profits, ce médicament a été commercialisé rapidement, sans se soucier des effets secondaires désastreux.
-Oui j'en ai entendu parler… Mais ça date d'un temps où les tests de compatibilité étaient bien moins stricts qu'aujourd'hui. Vous savez Sara, ce sont souvent les plus grandes erreurs qui font avancer la science. Et c'est précisément suite à ce drame que les critères de commercialisation ont été durcis. Et puis ce médicament est encore utilisé à l'heure actuelle pour le traitement de certains cancers résistants à la chimiothérapie, contre la lèpre ou le Lupus érythémateux. C'est donc au final un mal pour un bien.
-Je ne suis pas d'accord. Pas quand il faut pour cela sacrifier des vies humaines. Ces gens croient en la médecine, croient au pouvoir de guérison des nouveaux médicaments. Ils achètent ces produits les yeux fermés parce qu'ils se disent que s'ils sont en vente, c'est bien parce qu'ils sont sans danger. La maladie rend aveugle. Les gens qui souffrent sont si désoeuvrés qu'ils se ruent sur tout espoir de guérison. Et même qui nous dit que l'Aspirine ne tue pas finalement ?
-Rien, mais c'est une façon de croire en quelque chose. Nos médicaments ont des preuves physiologiques de leur fonctionnement, mais c'est aussi une façon de se soigner à laquelle notre société croit. Regardez les chinois, ils croient eux que l'acupuncture est le seul moyen de se soigner, et ça marche, sans aucun médicament, excepté des herbes naturelles. La guérison, comme beaucoup d'autres choses dans la vie survient si la personne y croit de toutes ses forces. Pensez à l'effet Placebo Sara.
-L'espoir et l'attente, tout comme les croyances ne font pas toujours tout Grissom. Il arrive quand même que nous ne soyons pas récompensés… car tout ne dépend pas toujours de nous.
La conversation stoppa suite à la dernière phrase de Sara et le voyage se poursuivit en silence. Grissom déposa Sara au labo, avant de prendre la direction de son domicile pour y retrouver son fils. Rien ne pouvait faire avancer l'enquête jusqu'à l'arrivée du mandat. Tout reposait sur une simple pile de papiers jalousement gardés dans le coffre-fort du plus haut des immeubles de la ville.
Lorsque l'entomologiste franchit les portes de son appartement, il lui sembla un court instant que tout était comme d'habitude. Il pensa retrouver son confortable canapé et lire un ou deux traités de médecine légale en sirotant un jus d'orange. Pourtant, il savait qu'une petite tête blonde occupait la pièce qui fut jadis son sanctuaire à insectes. Mais si les autres pères de famille étaient assaillis par une multitude de cris joyeux et de sautillements divers et variés sitôt la porte poussée, il n'en était rien pour Grissom. Pas de petite tête blonde à l'horizon pour lui souhaiter la bienvenue.
Grissom ne s'attendait certes pas à de telles effusions de réjouissances enfantines, et d'ailleurs il n'aurait su qu'en faire. Mais il était inquiet. Car depuis deux mois que la mère de son fils était décédée, il semblait que le petit garçon restait secrètement enfermé dans son monde, refusant toute communication avec l'extérieur. Oh bien sûr, Grissom s'était demandé s'il n'était pas lui-même la cause de ce repli. Il faut dire qu'il n'était pas un exemple de socialisation avancée et parfaite. Mais la maman de jour en charge de la garde de son fils lui avait fait part de la même attitude de Matthew envers elle.
Toutefois, cette fois-ci, il trouvait étrange de ne pas entendre le gazouillis habituel qui accompagnait les jeux solitaires de son fils. Au contraire, il lui semblait plutôt saisir des sanglots prononcés. Intrigué, il se dirigea vers le séjour où il fut étonné de trouver la maman de jour, Madame Fever, effondrée sur le divan, la tête enfouie dans son bras droit, tandis qu'elle tenait le téléphone dans sa main gauche.
-Madame Fever ?
La vieille dame se redressa en sursaut, le visage mouillé de larmes et un air soucieux sur le visage.
-Monsieur Grissom… Oh Monsieur Grissom c'est effroyable !
L'expression de l'employée semblait si bien corroborer ses paroles que Grissom sentit ses poils se hérisser partout sur son corps.
-Matthew ?
-J'ai voulu vous appeler Monsieur. J'ai essayé toutes les minutes. Au labo, on m'a dit que vous étiez en déplacements… Vo-tre portable ne répondait pas. Et je…
Grissom se rappela soudain que la batterie de son téléphone était déchargée depuis la fin de son entretien avec Winston. Qu'avait-il manqué ?
-Où est mon fils ?
Les paroles désordonnées et l'état de la baby-sitter commençaient à alarmer le scientifique. La panique le gagnait petit à petit, bien qu'il essayât de garder son calme à tout prix.
-Matthew n'est pas ren-tré de l'école cet après-midi. D'habitude il arrive toujours à 15h30. Mais là, il n'est pas rentré. J'ai appelé l'établissement sco-laire, ils m'ont dit que le surveillant l'avait bien vu monter dans le bus, comme d'habitude. Mais moi, je ne l'ai pas vu re-venir.
-Une minute… Vous êtes en train de me dire que mon fils n'est pas rentré de l'école et qu'il a disparu depuis… Il retroussa sa manche gauche et jeta un œil à sa montre… depuis une heure !
Sans le vouloir vraiment, Grissom avait considérablement haussé la voix en s'adressant à la vieille femme. Ceci eut pour effet immédiat de la replonger dans une crise de sanglots des plus violente, l'empêchant ainsi de prononcer le moindre mot compréhensible. Mais Grissom ne se préoccupait nullement de l'état de son employée. Il s'approcha du canapé où siégeait Madame Fever et lui arracha le téléphone des mains. Le pauvre homme composa fébrilement le numéro du Capitaine Brass et obtint la ligne après quelques secondes :
-Ce numéro n'est pas valable, veuillez consulter un…
L'enquêteur boucla rageusement la ligne en se maudissant copieusement et retenta de composer les bons chiffres. Mais il obtint une nouvelle voix électronique qui lui apprit que le Capitaine Brass était injoignable pour le moment… Un répondeur ! Cette fois, Grissom se mit à paniquer réellement…
Tandis que Gil Grissom commençait à craindre pour la vie de sa progéniture, Sara parquait tranquillement sa voiture dans l'allée qui bordait son appartement. Elle descendit du véhicule en prenant soin de ne pas oublier ses courses, et se dirigea gaiement vers sa porte d'entrée. Au moment où elle relevait le courrier de sa boîte aux lettres, son regard fut attiré par une petite forme recroquevillée aux bas des escaliers du hall. Sa curiosité fut instantanément piquée au vif et elle déposa son fardeau pour aller voir de plus près.
Elle s'approcha des marches et ne put retenir un cri de surprise quand elle comprit ce qui gisait ainsi là aux pieds de l'escalier…
TBC…
