Un lien,
Kurosaki Karin / Yasutora Sado

De Lost pour Heera.
Disclaimer : Aucun être, même fictif, n'est ma possession.

Elle attendait, au bord du banc, regardant le chiot jouer avec une boule de papier. Il aboyait, la touchait et roulait. Tout un programme. Sur les cuisses, Karin gardait le fameux bento piégé par ses bras.

Elle se leva d'un coup, la boite dans une main. Karin se retourna et vit Sado à trois pas du banc. Elle l'avait senti venir, elle avait acquis la certitude de sa présence. Mais loin de faire attention à ce signe, d'autres ressentiments occupèrent son esprit. Karin mit un pied sur le banc, la boite couleur cendre bien tenue contre elle.

- Bon..., commença-t-il.

Elle grimpa le siège d'une impulsion.

- Tu es en retard ! cria-t-elle en frappant du pied sur le diaphragme.

- ...jour, termina Sado dans un hoquet.

Elle expira avec ampleur en brisant le contact physique avec opposant. Karin se tenait, maintenant sur ses deux pieds sur les bandes de bois.

- haaaaaaaaaaa , sa fait du bien de se défouler !s'exclama-t-elle. Je commençais à ne plus me sentir moi-même à être toute stressée par l'attente.

Sado regarda, les sourcils légèrement plus levés que d'habitude, la demoiselle, posée fièrement sur son piédestal. Karin brillait d'un renouveau d'énergie, oubliant un peu de tout.

- Alors ça va ? dit-elle en époussetant sur la zone de frappe.

Elle sentait avec aisance le design entretenu des muscles sous ses doigts. Il hocha de la tête pour seule réponse. Elle époussetait encore. Le regard amusé de Sado passa de son t-shirt sans plus aucune trace, au visage vivifié de karin. Elle capta quand même le mouvement des iris du bellâtre. L'époussetage cessa.

- Bien alors ... dit-elle gênée en retirant la main racoleuse.

Elle cherchait de quoi enchaîner quand le chien aboya. Le petit filou sut attirer l'attention au moment opportun. Son odorat avait détecté un fumet savoureux et proche. L'animal, assis au pied de Chad, tapotait sa jambe avec une de ses pattes.

- Un peu de patience dit-il avec douceur en s'asseyant au coté de Karin.

Il ouvrit son sachet et en sortit un petit paquet couvert de papier épais. Karin dorénavant assise sur le dos du banc, le jeune chien attendrissant. Impatient,il tournait sur lui-même puis s'asseyait en remuant la queue.

Sado déposât le colis sur le sol laissant au chien le plaisir de découvrir ce qu'il contenait. le quadrupède se jeta carrément sur l'offrande. Le bento a nouveau sur ses cuisses, Karin contempla la scène le sourire aux lèvres.

- Je vois que tu as retenu quelque chose d'hier.

- Un surplus de canard laqué qu'on m'a donné parce que je suis bon client. Le hasard fait bien les choses.

Le sourire léger, il tourna son visage vers Karin. Son attention fut piégée par l'éclat de son regard. Les choses auraient pu rester ainsi pendant longtemps mais un vent fort et soudain fit visite dans leur coin de parc.

Le cri des feuilles se fit entendre avec frénésie. Les cheveux s'envolaient et les yeux se fermèrent sur le chemin de cette puissance invisible. Karin fut désarçonnée du banc vers l'arrière en cramponnant le bento. La casquette du garçon manqué roula au sol.

La demoiselle fut retenue par le bras de Sado. La main du jeune homme contre son dos lui parut plus confortable qu'un coussin, malgré la prise ferme. Il la ramena dans sa position initiale, comme si le vent ne fut jamais. Karin, avec l'action, et sans coiffe, avait le visage couvert de cheveux. De sa main libre, l'humble sauveteur les dégagea, offrant à la rescapée une vision d'éclaircie.

Repas terminé, Le chien était parti après son présumé nouveau jouet. Ces grognements, envers le chapeau de Karin, avaient attirés tous les regards sur lui.

- Merci dit-elle calmement.

- De rien répondit t-il en regardant la nouvelle coiffure de Karin.

Afin de reprendre une position normale sur le banc, Sado laissa glisser sa main le long du dos de la demoiselle. Elle en eut des frissons et rétracta ses doigts sur la boite à repas. Et soudain elle reprit conscience de la raison première de sa présence ici.

- Le bento !

- Oui, onigiri confirma-t-il en cessant de bouger.

En parfait équilibre stable avec la main dans le dos, elle poussa la boîte sur ses cuisses. Avec empressement, elle ouvrit la capsule culinaire, espérant que c'était encore en état. Un parfum délicat se répandit, captant jusqu'a l'attention du canidé.

- Et voilà, ma bonne cuisine lui dit-elle avec un grand sourire.

- Ballons, murmura-t-il.

La boite dévoilait quatre onigiri sphériques de belle taille enveloppés dans un carrelage de nori. Le manque d'enthousiasme de son goûteur refroidit Karin.

- J'ai eu un peu trop de mal à faire les triangles argumenta-t-elle en montrant ses petites mains.

Il aurait voulu tenir ses mains dans les siennes pour lui signifier que ça n'avait pas d'importance mais il se contenta avec sa main libre de piocher dans la boîte. A peine soulevé, l'onigiri s'éparpilla un peu. Karin gênée garda quand même son sourire.

- Les miens, dit-il innocemment, tenaient au moins.

La réplique de trop. La demoiselle par pulsion, prit l'onigiri qu'il avait choisi et l'introduisit dans sa bouche. Elle garda la main plaquée sur la bouche, le visage colérique.

- Bon appétit, monsieur ! Sussurra-t-elle entre ses dents.

Bon gré mal gré, il l'avait en bouche, et donc le mâcha difficilement et l'avala.

-hmmhmmmh mmmhmmhmh laissa-t-il entendre avec le regard tendre.

- Quoi ?

Elle le laissa le pouvoir de s'exprimer, en prenant conscience qu'elle était peut-être allée trop loin.

- Vraiment délicieux, reprit-il bien heureux.

Elle éclata de rire. Il ne chercha pas vraiment la raison du rire mais sa sonnait comme un bon moment. Il prit un autre onigiri et le porta à sa bouche.

- Goûte, ordonna-t-il.

Entre deux salves de rire, elle prit une bouchée et se régala. Karin en prit une seconde avec joie. Il voulu finir la boulette mais elle stoppa le bras et récupéra l'onigiri. Il se servit alors dans le bento.

L'ambiance légère, il arrivèrent (enfin) à parler cuisine. Ils comparèrent leurs préparations des onigiri. Karin fut la plus étonnée, un, par la ressemblance, et deux par le fait que ce soit elle qui s'éloignait le plus de la recette. Comment expliquer la différence de goût.

- Tu penses quoi pendant que tu cuisines ?

- J'ai faim, répondit-il, abruptement.

Elle le toqua à la tête. Sado la regarda et retira sa main du dos de la demoiselle. Karin soutint le regard. Il regarda vers le chiot. Elle fit de même.

- Sérieux ?

- Oui

- Bin voilà d'où le souci. Ma soeur dit que notre cuisine exprime notre passion et nos désirs. Avec ta faim tu fais juste de quoi te remplir l'estomac.

- Je devrais penser à quoi, alors ?

- Demande toi, plutôt, à qui. A qui tu voudrais satisfaire avec ta nourriture. Ca a marché pour moi.

Il hocha de la tête en regardant la nature face à lui. Le jeune homme se leva et se retourna vers elle.

- Fais moi des onigiri, dit-elle en le fixant. Rassure toi, je te préparerai quelque chose de bon, en échange.

Il eut un sourire en coin et ramassa le papier du canard laqué. Il fit quelques pas et le jeta dans une poubelle. Elle descendit du banc et ils convinrent d'un nouveau compromis de coïncidence de leur présence mutuelle dans un même lieu.

Et Il partit. Karin ne le regarda pas s'éloigner. Elle alla auprès du chiot qui s'était endormi et récupéra sa casquette.