Hello ! Je sais que je ne vais pas me faire que des amis avec ce recueil... Mais voilà, ça fait un moment que je gamberge cette idée, et j'ai eu envie de me lancer ! Voici ma première vignette. J'espère que vous aimerez !
Ah oui, pour info, comme c'est un recueil de vignettes, je laisse l'histoire en "complète", parce que je ne saurais définir à l'avance quelle vignette sera la dernière que j'écrirais. Mais bien entendu, si vous voulez être sûr d'être informé de l'arrivée d'une nouvelle vignette, n'hésitez pas à suivre l'histoire !
Bonne lecture.
Sei.
Triangle amoureux.
Vignette n°1 : Maes / Riza / Roy.
Titre : Pourquoi la fraternisation est-elle interdite ?
Roy soupira, affalé sur la pierre tombale de son meilleur ami, une bouteille de scotch vide renversée à ses pieds.
- Pourquoi m'as-tu fait ça ! Grogna-t-il à l'intention du défunt. Pourquoi m'as-tu abandonné !? Renchérit-il en grognant.
Mais parlait-il uniquement de son meilleur ami décédé en disant cela ?
- Colonel ! S'exclama une voix lointaine, mais pourtant pas si lointaine que cela.
À quel point était-il bourré ? Il avait perdu toute notion d'espace-temps. Il n'avait aucune fichtre idée de l'heure qu'il était, ni depuis combien de temps il était là, à se lamenter sur son sort. Cela faisait des mois à présent que son meilleur ami était mort… La première personne qui lui avait fait comprendre ce que c'était qu'aimer… Et aujourd'hui, la seule personne après Maes à lui avoir fait sentir de tels sentiments, venait de lui être arraché également… Le Généralissime l'avait prise en otage… Pourquoi le sort s'acharnait-il sur lui ?
- Riza… Bredouilla-t-il d'une voix pâteuse, en pensant à elle.
Cela faisait des semaines qu'il ne l'avait pas vu. Il était seul, si seul… Son équipe au grand complet lui avait été retiré… Les journées de travail étaient si longues et ennuyeuses… Alors, pour combler sa solitude, il était venu boire avec son meilleur ami, comme au bon vieux temps. Sauf que cette fois-ci, il avait sifflé la bouteille à lui seul.
- Vous êtes dans un sale état, laissez-moi vous aider à rentrer chez vous.
Roy sursauta. Était-elle réelle ou n'était-elle qu'un mirage ? Il n'en avait aucune idée.
Lorsqu'une langue râpeuse lui lécha le visage, il sut qu'il ne rêvait pas. Son ancienne assistante avait dû sortir promener son chien et tomber sur lui… Il savait que de temps en temps, elle passait également se recueillir sur la tombe de Hughes.
Il sentit qu'on passait son bras autour d'un cou et il se laissa faire, il se releva tant bien que mal, et tituba le long des allées du cimetière. Une odeur de vanille chatouilla ses narines et il se surprit à en humer le parfum, nichant son nez dans la chevelure blonde de la jeune femme. C'était si rare de la voir les cheveux lâchés.
- Colonel ! Sursauta Riza, lorsqu'elle sentit le contact du visage de son ancien supérieur s'enfouir contre sa nuque.
Mais ce dernier ne l'écoutait pas. Il était parti si loin dans ses souvenirs… Luttant intérieurement contre ses pulsions qu'il avait de plus en plus de mal à contrôler, surtout dans un tel état de faiblesse.
- Vous savez pourquoi les relations entre militaires est interdite ? Chuchota-t-il contre sa clavicule.
La jeune femme se sentit frissonner, autant par la douce chaleur du souffle de son supérieur contre sa peau, que par le contenu de ce qu'il venait de dire. Que cherchait-il à lui faire comprendre ? Elle savait qu'il était en train de franchir une limite, mais son état lui faisait mal au cœur et elle n'avait pas l'envie de le remettre à sa place. Il ne se souviendrait sûrement pas de ce qu'il avait dit le lendemain et des fois, vider son sac, c'était tout ce dont on avait besoin.
- Pour éviter aux femmes de se faire harceler par leur supérieur… Répondit-elle, en haussant les épaules, d'une manière qu'elle voulait décontractée.
- J'en connais à qui ça ne déplairait pas… Susurra-t-il en souriant.
Riza se sentit frissonner de nouveau, comprenant le sous-entendu. La chair de poule commençait à prendre sa peau d'assaut. Ce n'était pas le moment de flancher.
- Vous vous égarez Colonel ! Fit-elle remarquer autant pour lui, que pour les pensées qui traversaient son esprit.
- Vous avez raison, renchérit l'alchimiste. Surtout que la réponse est fausse !
- Je vous demande pardon ? S'étonna Riza, fronçant les sourcils.
- Un jour, alors que nous n'étions encore que de simples officier, expliqua Roy. Maes m'a dit que la loi interdisait la fraternisation parce qu'elle ne voulait pas de rapprochement entre ses hommes à l'époque où les femmes étaient quasiment absente de ses rangs.
Riza ne répondit pas. Elle semblait surprise par cette révélation. Pourtant, elle pouvait avoir un fond de vérité. De manière général, les relations homosexuelles, n'étaient pas très appréciées. Alors, il semblait logique que l'armée ne souhaitait pas laisser une telle chose se propager entre ses rangs.
- Pourquoi me dites-vous cela ? Le questionna-t-elle, intriguée par cet aveu de la part de l'alchimiste.
- Parce que ce jour-là, nous avons enfreins la loi Maes et moi, continua-t-il de chuchoter contre la peau de sa nuque.
Riza sentit son pouls s'accélérer. Elle n'était pas sûre de savoir comment elle devait traduire cela… Que s'était-il passé ce jour-là ? Mais surtout, pourquoi Roy lui disait cela ? Essayait-il de lui faire comprendre qu'il ressentait des sentiments pour son défunt meilleur ami ?
Un pincement lui serra le cœur à cette idée. Elle savait qu'à l'époque de son apprentissage chez son père, il avait veillé sur elle comme un grand frère protecteur. Parce qu'il avait dix-sept ans et elle, à peine treize… Mais elle avait grandi, mûri. Elle était devenue une femme, et elle avait bien senti que le regard de Roy sur elle avait changé. S'était-elle faite de fausses idées ?
- Mes propos vous choquent ? Souffla Roy devant le silence de la sniper.
- Je… Non ! Répondit-elle, légèrement confuse.
Pouvait-elle seulement se permettre d'avouer que cette révélation la blessait plus qu'elle ne voulait l'admettre ? Qu'elle avait eu la sensation d'être importante à ses yeux ?
- Nous ne sommes pas aller plus loin qu'un simple baiser à peu enfiévrer, notifia-t-il avec un sourire qui se voulait rassurant.
Riza s'imagina la scène et se sentir rougir, pourquoi à la place du défunt Général de Brigade, s'imaginait-elle ? Il fallait qu'elle se reprenne.
- Au moment où notre baiser commençait à devenir trop sérieux, nous avons dû nous interrompre avant d'être surpris en pleine infraction… Continua-t-il tout à sa confession. Ce fut notre seul écart…
- Pourquoi ?
Même si c'était difficile de poser cette question, au fond de son cœur, elle espérer entendre une raison en particulier, qui expliquerait le « pourquoi » il n'y avait plus rien eux entre les deux hommes.
- Maes est tombé amoureux de Gracia, répondit Roy en haussant les épaules. Par la suite, il m'a avoué, un soir où nous étions sortis boire un verre, qu'il avait tenté sa chance avec moi, parce qu'il avait toujours eu envie d'essayer d'embrasser un homme, pour voir ce que cela faisait. Il a même avoué qu'il regrettait de ne pas être aller au bout de l'expérience… Car maintenant qu'il avait Gracia, il ne se voyait plus faire une telle chose…
Roy soupira…
Une question brûlait sur le bout de la langue de la blonde.
- Et vous ? Demanda-t-elle, piquée par la curiosité.
Est-ce que Roy regrettait ?
- Moi ? S'interrogea-t-il. Je ne sais pas… Peut-être… ? Comment savoir… Tout comme Maes, moi aussi je suis tombé amoureux d'une autre personne… Ce n'était plus avec lui que je regrettais de ne pas être passé à l'acte...
Le sang de Riza ne fit qu'un tour. Son cœur rata un battement. Elle retint son souffle. Elle aurait voulu que son ancien supérieur en dise plus, mais il garda le silence. Riza ne savait plus quoi faire. Ils étaient arrivés devant l'immeuble de l'alchimiste.
- Vous êtes arrivés, s'exclama-t-elle simplement, en clôturant le sujet, contre sa propre volonté.
Mais avait-elle le choix ? Ils s'étaient beaucoup trop égarés… Contre son cou, elle sentit son supérieur rire, elle ne comprit pas pourquoi.
- Je crois que c'est ce qui s'appelle se prendre une veste… Marmonna-t-il en soupirant avant de se redresser. Bonne nuit Lieutenant, ajouta-t-il avant de tituber vers la porte.
Riza sentit la chaleur quitter son corps au moment même où l'alchimiste de flamme s'éloigna d'elle. Une boule d'angoisse se forma dans son estomac. Son cœur et sa raison se livraient une rude bataille. Que devait-elle faire ? Elle avait l'impression d'avoir blessé l'alchimiste et elle n'aimait pas du tout cela. Ça faisait des semaines qu'elle ne l'avait pas vu.
En général, elle n'osait aucun écart, parce que Pride la surveillait dans l'ombre. Mais à l'heure actuelle, il était loin de Central. Il ne pouvait pas la voir… Et si c'était le moment de s'accorder une parenthèse ? De passer un peu plus de temps avec son ancien supérieur sans risquer de mettre leur vie en péril ?
Non… Riza s'égarait… Elle savait que si elle suivait Roy dans le couloir, ils ne se contenteraient pas de simplement parler comme deux amis… Pas avec le sous-entendu que venait de balancer l'alchimiste.
Riza était perdue dans sa bataille intérieure quand le titubement de son ancien supérieur la fit réagir.
- Attention ! S'alarma-t-elle en le voyant vaciller plus dangereusement que précédemment.
Et s'il tombait dans l'escalier ?
La sécurité du Colonel plus primordiale qu'autre chose, elle s'approcha de nouveau de lui pour repasser le bras de l'alchimiste autour de son cou.
Ce dernier sourit, il avait réussi à piéger Riza. La balade jusqu'à chez lui l'avait dégrisé. Enfin, l'odeur et la présence de Riza l'avaient dégrisé, pour être exacte. Il savait que le vent qu'il venait de se prendre n'était pas volontaire. Ils avaient franchi une limite et Riza avait fait en sorte qu'ils retournent derrière.
Mais Roy avait envie de jouer avec le feu ce soir. Il ne savait pas pourquoi… Peut-être parce qu'elle lui manquait. Le fait de ne plus être avec elle tous les jours de la semaine lui manquait. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille trop vite. Du coup, il avait simulé son titubement, pour que son besoin d'être sûre qu'il rentrerait chez lui en un seul morceau l'oblige à monter jusque chez lui.
- Je suis vraiment pitoyable… Marmonna le militaire en soufflant, tandis qu'ils montaient les marches de l'immeuble, sous les regards inquiets du petit chien.
Pitoyable d'agir aussi aisément pour atteindre son objectif d'attirer Riza chez lui. Mais que lui passait-il donc par la tête !?
- Dans ce cas nous sommes deux… Souffla Riza alors qu'ils arrivaient devant la porte de l'appartement de son supérieur.
Mais elle l'avait murmuré tellement bas qu'elle n'était pas certaine qu'il avait pu l'entendre.
- Permettez-moi au moins de vous offrir un café ? L'invita à entrer Roy, dans un sourire d'excuse.
Riza se mordit la lèvre inférieure. Bon Dieu… Mais à quoi jouaient-ils tous les deux !? Roy était légèrement ivre… Et elle, elle se sentait ivre de la liberté que lui octroyait l'absence de Selim dans son ombre…
- Colonel, S'exclama-t-elle avec sérieux. Nous savons tous les deux que si je rentre chez vous, nous ne nous contenterons pas de simplement boire un café…
Elle se mit à rougir pour avoir eu un tel sous-entendu. Devant elle, le sourire de Roy s'élargit. Il l'attira à lui, à l'intérieur de son appartement.
- Justement, susurra-t-il contre son oreille. Ce soir, nous ne risquerons pas de nous faire surprendre, ajouta-t-il avant de presser ses lèvres contre sa nuque.
Riza perdit la raison, elle n'entendit même pas la porte se refermer, elle ne s'en rendit compte que lorsque Roy la plaqua contre celle-ci, plaquant ses mains de part et d'autre de sa tête, et dérivant ses baisers papillons jusqu'à trouver ses lèvres qu'il embrassa avec ferveur.
- C'est si bon, l'entendit-elle articuler contre ses lèvres, tandis qu'il poussait un long et doux gémissement.
- Alors ne t'arrêtes pas, répondit-elle en passant ses bras autour de son cou pour l'attirer à elle tout en gémissant à son tour.
Pour la seconde fois de sa vie, Roy enfreignait la loi. Et pour la seconde fois de sa vie, il ne le regrettait nullement. Cette nuit, il n'avait pas l'intention de se ressaisir en cours de route.
Fin.
