Chapitre 3 : Mardi

Je marchai vers l'école de mon gré, une heure plus tôt.

Mes pas étaient lents et forcés au rythme inexistant. La veille au soir, j'avais reçu cinq ou six appels de Tomoyo et Syaoran.

Je n'ai répondu à aucun d'entre eux. Je m'étais sentie mieux après cinq bonnes heures de sommeil, mais le sentiment était loin du bonheur. C'était plus du vide.

À côté de mon lit, j'avais trouvé un préservatif vide ce qui m'avait au moins donner le réconfort de savoir qu'il s'était protégé. La dernière chose que j'aurais pu souhaiter était une grossesse.

Je n'aurai pas pu imaginer comment mon père ou Syaoran m'aurait regardé si j'avais dû leur dire ça. Leurs yeux auraient été tellement trahis. Durant le dîner, la douleur était enfin partie d'entre mes jambes. Donc, j'avais envisagé d'appeler Syaoran et Tomoyo et m'excuser auprès d'eux. Mais ensuite, Toya a dû entrer et me crier dessus.

Il m'a accusé de m'être soûlée à la fête avec ses amis.

Il a ensuite répliqué que j'avais de la chance que ce soit la première fois qu'il me savait m'être rendue ivre donc, il m'a laissé rester à la maison avec une gueule de bois.

Cela la blessa beaucoup qu'il dise ces mots. Premièrement parce que ils étaient faux et je ne pouvais pas croire que mon propre frère m'accuse de ce genre de chose. Mais aussi parce que je savais que je ne pouvais pas lui dire la vérité.

La vérité le blesserait tellement et lui donnerait un sentiment de culpabilité.

Le soleil filtrait à travers les arbres alors que je marchais dans le parc. C'était seulement un aperçu du soleil de cette matinée. J'avais l'habitude d'aimer marcher tôt vers l'école pour voir à quel point le soleil levant était beau mais maintenant, je ne ressentais pas la même chose.

Les arbres qui m'avaient fascinée semblaient ternes et ennuyeux. Le soleil brillant n'était plus magnifique. J'ai songé à faire demi-tour, à rentrer à la maison.

Alors, j'ai pensé à quel point ce serait difficile, de faire face à tout le monde. Cependant, je réalisais que je ne pouvais pas essayer d'éviter l'école pour toujours.

Je regardais la cour de l'école lorsque je vis Tomoyo et Syaoran se tenant à l'entrée. Ils étaient proche de l'autre, se touchant presque, se chuchotant des choses.

Une graine de doute germa en moi mais je l'éloignai. « Un pas à la fois, me suis-je dit. » Syaoran m'aperçut me dirigeant vers eux et il se précipita, sa voix criant mon nom.

Il s'arrêta devant moi. Ses yeux montraient son inquiétude.

Cependant, cela me sembla étrange. Car ce regard avait l'habitude d'attendrir mon cœur et de me donner des papillons. Maintenant, cela ne faisait que m'agacer.

Une pointe de peur me traversa. Perdais-je mes sentiments pour lui ? Est-ce que toute cette épreuve brisera nos liens ? Je tremblai mais il ne sembla pas le remarquer.

Toutefois, je pense que Tomoyo si car elle marchait derrière lui.

« Est-ce que tu vas bien Sakura ? J'ai été si inquiète quand tu n'as pas répondu à mes appels… »

Ces mots ne me touchèrent pas vraiment mais je fis un petit signe de la tête et j'ai forcé un sourire.

« C'est juste que je ne me sens bien tout de suite, mentis-je. »

Ses yeux brûlèrent plus profondément mon âme alors qu'il posait sa main sur mon front.

« Est-ce que tu te sens encore malade ? As-tu besoin de rentrer chez toi ? »

Durant un moment, j'ai considéré la proposition. Profondément considéré. La maison n'était peut-être pas aussi sûre qu'auparavant, mais c'était plus sûr qu'ici. Cependant, je me suis forcée à faire un signe de refus de la tête.

Je ne pouvais pas fuir éternellement.

Le reste de la journée fut un brouillard. Et je ne me sentais pas comme si j'avais prêté attention à la classe. Je pensais que la majorité de mes professeurs et camarades ne l'avaient remarqués, pensant que j'étais encore malade.

Je pensais que Professeur Terada a dit à Rika qu'il était fier de moi pour être venue à l'école alors que je semblais si malade. Je pouvais presque rire à l'ironie de cette déclaration.

Avant que je le sache, je marchais entre Tomoyo et Syaoran. Ils marchaient près de moi comme si j'allais m'effondrer à n'importe quel moment. Je les hais presque pour ça. Ils sont venus me rattraper après que je sois tombée si bas.

Je soupirai et changeai mon cartable de main. Je sentis Syaoran tendre la main pour prendre la mienne mais je le repoussai. Je le fuis du regard mais je pouvais sentir sa douleur irradier silencieusement.

Mon cœur se sentit déchiré. Je voulais le serrer si fort, qu'il me berce jusqu'à que la douleur s'en aille. Mais j'ai peur que si je le touche, j'allais le souiller.

Le souiller avec la peur qui n'existait pas il y a juste quelques jours. Le souiller avec ces cauchemars qui ne partaient jamais. Je l'aimais tant, mais je ne pouvais pas laisser mes impuretés l'abattre.

J'ai avancé encore plus loin qu'avant.

Cette nuit alors que j'étais étendue dans mon lit, j'ai pensé à réveiller Kélo pour avoir de la compagnie. Alors, ce lit qui portait la puanteur du sexe ne serait plus si toxique et l'obscurité ne serait plus si terrifiante.

J'entendis une voiture conduire devant notre maison et vis les lumières passer ma fenêtre. À cause de notre barrière, le mur ressemblait à une cellule de prison. Une cellule sans aucune sortie possible. C'était comme si j'étais piégée.

Mais les lumières sont si vives…

Pourquoi ne puis-je pas l'être ?

TO BE CONTINUED

Note: J'ai republié ce chapitre puisqu'apparemment il y a eu un problème. Je n'ai pas reçu le mail qui dit qu'on a posté un chap :s. On verra bien cette fois! Désolée pour ceux qui seraient déçus! Cependant, l'uptade se tient toujours le 25 !