This Time Imperfect
Chapitre Quatre: Mercredi
Ce matin, je me suis réveillée en criant.
Tout d'abord, je ne pouvais pas vraiment respirer et mon dos me faisait mal. J'ai découvert que j'étais en boule sur le sol, à côté du téléphone et du livre des cartes de Sakura. Kéro était encore sur la couverture car je ne l'avais pas encore réveillé.
J'ai continué à crier jusqu'à que Toya se rue dans ma chambre.
Il avait en main la batte de baseball que Papa lui avait offerte pour son anniversaire et il regardait les alentours avec une expression furieuse.
Il se précipita vers moi et il cria pratiquement :
« Que se passe-t-il Sakura ! »
Je me glaçai. Devais-je lui dire ? Non, Jamais.
Lui offrant un beau sourire, j'ai dû lui gémir que c'était un cauchemar. Techniquement, je disais la vérité. Mais ce n'était pas l'entière vérité. Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à nouveau sous la douche.
Cette fois, l'eau glaçait ma peau, la faisant picoter et la rendant engourdie. Je sentis que ça picotait à l'intérieur et à l'extérieur.
Ce que j'ai tu à Toya était que mes rêves n'étaient pas l'unique chose à m'effrayer. Je commençais à me terrifier moi-même.
Je marchai vers le miroir après ma douche, et pour une fois, il n'y avait pas de buée dessus. Mes yeux d'un vert terne me fixaient en retour. J'ai découvert que j'avais des larges poches en-dessous. Cela traversa mon esprit que j'aurai dû être mieux préparée à quelque chose comme ça.
Je savais que je ne pouvais pas rester heureuse pour toujours…mais le savais-je réellement ?
Je me demandais si je serais à nouveau heureuse.
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Je marchais vers l'école avec Syaoran sans avoir pris de petit-déjeuner (1).
D'habitude, mon père le faisait et ce matin, Toya ne l'a pas préparé donc j'ai décidé que je pourrais faire sans. Je n'ai pas vraiment non plus dit Bonjour à Maman parce que j'ai pensé qu'elle pourrait se sentir honteuse si elle pouvait me voir.
Je sentais l'aura de Syaoran à côté de la mienne, et je sus qu'il m'envoyait des regards inquiets.
Cela devrait me réconforter, me faire savoir qu'il prenait encore soin de moi, mais à la place, cela me rendit furieuse. Comment pouvait-il être inquiet à propos de mon bien-être alors que je lui mentais ? Alors que je n'étais pas restée pure pour lui et que je l'avais probablement terriblement blessé ! Je l'avais trahi et il m'aimait encore…
Alors j'ai réalisé. J'allais devoir lui dire.
Ma gorge s'obstrua et je sentis son regard s'intensifier alors que je serrai mes poings. Il ne le méritait pas ! Pas du tout !
« Arrête de te sentir désolé pour moi Li-San !criai-je avant que je ne puisse arrêter les mots. »
Il me fixa, les yeux élargis et son corps secoué. Li-San ? Nous avons été en couple si longtemps et j'étais retournée au langage formel que nous utilisions auparavant. Je sentis les regrets commencer à m'inonder, submergeant les autres sentiments d'auto-pitié.
« Désolée Syaoran-kun. J'ai -»
Il me coupa. « Tout va bien. »
:--- :
Je me tenais devant Tomoyo et me balançai d'un pied à l'autre inconfortablement. Elle était en train de me parler mais je ne l'entendais pas vraiment. Je trouvais que nos discutions stupides n'étaient plus intéressantes à présent.
Je pensais à combien cette journée à l'école avait été horrible. Je croyais que les professeurs savaient que je n'étais plus malade car Tereda m'a reprochée de ne pas prêter attention. Par-dessus tout, les choses entre Syaoran et moi ont été très difficiles.
Tomoyo me regarda et sembla réaliser que je ne l'écoutais pas.
« Sakura-Chan ?demanda-t-elle, penchant sa tête sur un côté. »
Je me réveillai, un peu étourdie. Je m'excusai rapidement et tentai de sourire. Je vis son sourire mais c'était un sourire inquiet. C'était le sourire qu'elle faisait quand elle savait que je mentais.
Tomoyo saisit ma main.
« Ton frère a appelé ma mère aujourd'hui. Il a suggéré que tu restes chez moi pour les prochaines nuits. »
J'étais confuse. « Pourquoi ?demandai-je. »
Elle me dit que c'était parce qu'il s'inquiétait pour moi. Qu'il avait remarqué que je dormais mal et qu'il ne pouvait pas rester éveillé jusqu'à 3 heures du matin pour venir à mes appels.
Cela me blessa intérieurement, mais je ne le montrai pas.
Je savais qu'il ne voulait pas prendre des responsabilités pour moi maintenant que j'ai été introduite dans la réalité et que je ne suis plus sa petite enthousiaste de sœur.
Je fixai le sol, sans même le réaliser.
TO BE CONTINUED
(1) Ce qui équivaut au déjeuner pour les québécois et autres.
