This Time Imperfect
Chapitre Six : Vendredi
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Lorsque j'ai repris conscience, j'ai remarqué que mon corps était engourdi. Je ne pouvais pas vraiment sentir quoi que ce soit jusqu'à qu'une vague s'écrase sur mon pied nu. L'eau n'était pas froide, elle était glacée.
Mes yeux s'ouvrirent et je vis du sable. Le soleil brille et ma main est bleue.
Me redressant, j'aperçus le bleu brillant de l'océan.
Je savais, non en regardant autour mais par instinct, que personne n'était sur la plage. Nous étions en Septembre et cette période de l'année était passée et terminée. Ces temps de bonheur étaient souillés à présent.
Je me forçai à adopter une position assise et mes chevilles me firent mal. Je vis et observai la façon dont mon pied était étrangement tordu. Me penchant, je le remis en place, criant aussi fort que je le pouvais. (1)
Des larmes piquèrent mes yeux tandis que la douleur réveillait mon cerveau. Je remarquai que mes bras avaient des coupures et entailles à cause des arbres. Et que j'avais une ecchymose au genou après mon saut pour m'enfuir de la maison de Tomoyo.
Alors que je regardai la plage, je me revis petite fille.
Je me vis, moi et Toya dans les vagues, lui essayant de m'apprendre à nager. Je vis mon père rire, tenant la photo de ma mère ainsi, elle pouvait nous voir aussi.
Je me vis moi et ma classe sur une autre plage, jouant au volley-ball. Je me rappelais que c'était lors de ce même voyage scolaire que j'avais capturé la Carte de Clow « Erase ». Je me sentis brûler d'envie à ces jours anciens.
Si je regardais les douces vagues, si j'essayais suffisamment fort, je pouvais voir Syaoran se tenir au bord de l'océan, sa main tendue vers moi, souriant comme il l'avait fait un petit moment après que nous ayons capturé la carte « Hope ».
Je sentis un vent d'un froid vif atteindre mes bras, et ces jours chauds disparaissaient avec l'Hiver. J'entendis des pas venir vers moi et je pus sentir l'aura des personnes.
Le temps qu'ils s'assoient à côté de moi, j'avais déjà prononcé leur nom…
« Kéro…Yué… »
Je sentais la puissante magie du Soleil de Kéro à ma droite mélangée à la magie froide de la Lune de Yué à ma gauche. Kéro était en sa véritable forme pour une fois.
« Beaucoup de personnes sont inquiètes à ton sujet »déclara Kéro, essayant de rendre coupable. »
Cependant, je pouvais sentir qu'il était réellement inquiet pour moi parce qu'il tournait autour de moi, essayant de me redonner de la chaleur. Mes pieds et mains étaient sérieusement bleuis, et je suppose que mes lèvres également.
Ma peau était aussi très pâle car je n'avais pas mangé de toute la journée d'hier.
« Tomoyo avait une crise de nerfs, le gamin semblait sur le point de mourir et ton frère était allongé sur le canapé, se rongeant les ongles…continua-t-il. »
« Ton père est même revenu plus tôt d'Europe parce qu'il avait senti que quelque chose allait mal avant même que Toya ne l'appelle, finit Yué. »
« Vous auriez pu dire que j'allais bien…murmurai-je, ma voix me semblant étrangère. »
Le son était faible et rauque. À présent, Yué me fixait.
« Non nous ne pouvions pas. »
Je le regardai.
« Je n'ai pas du tout pu sentir ton aura la nuit dernière. Je suis allé à la maison de Tomoyo et découvert que tu n'avais pas réveillé Kéro depuis plusieurs jours. Pourtant, tu étais portée disparue, déclara Yué. »
« Nous avons pensé que tu avais péri, chuchota douloureusement Kéro. »
Si j'avais pu ressentir quelque chose, j'étais certaine que je me serais sentie comme si quelqu'un avait planté un couteau en métal tranchant dans ma gorge et arraché mon estomac.
« Lorsque nous sommes allés au rez-de-chaussée, nous avons trouvé Tomoyo et Syaoran qui parlaient assis sur le canapé. Je pense que Li-San a failli mourir quand nous lui avons dit que tu n'étais nul part là-bas et que nous ne sentions pas ton aura, me dit Yué, croisant ses mains autour de ses genoux. »
Ses longs cheveux argentés étaient doucement fouettés par le vent. J'eus un regard noir et me tournai vers l'océan.
« Je m'en bats les couilles, dis-je, ma voix si mordante que je savais que cela ne pouvait pas être moi. Je ne pouvais pas parler à mes gardiens ainsi…jamais. Yué me fixa impassiblement, mais je savais que les yeux de Kéro étaient exorbités.
« Je ne mérite ni Syaoran ni Tomoyo. Je ne mérite aucun d'entre vous ! criai-je, ma voix se brisant par l'émotion malgré mes efforts pour la garder monotone. »
« Pourquoi penses-tu cela ?demanda Kéro. »
Je choisis de rester silencieuse. Devais-je leur dire ?
« Kéro, gémis-je, ce n'est pas moi. »
Yué m'observa, se demandant ce que je voulais dire. Si c'était juste une littérale copie ou si c'était juste une forme de discours.
Je ne pouvais pas lui dire moi-même puisque je n'en étais pas certaine.
« Il y a juste une semaine, j'étais la fille enthousiaste, que rien ne pouvait renverser. Je me tenais sur un pilier d'innocence. J'avais mon Syaoran-Kun, vous deux, Tomoyo-Chan et ma famille… »
Mes yeux commencèrent à se déformer par les larmes. Je ne me préoccupai pas à les essuyer.
« Que s'est-il passé ?demanda Yué, insensible mais inquiet comme lui seul peut le faire. »
« Je suis tombée. »
: Les murs de l'hôpital blanc n'avaient pas de défauts.
Ils étaient parfaits et lisses. Je voyais le vieux docteur dire à mon père que je n'étais plus vierge. Je le voyais s'énerver et s'enfuir, laissant Syaoran derrière lui.
Il me demandait pourquoi…pourquoi…
Syaoran partait enfin. Je le vis sortir de la pièce et ne pas jeter un seul regard en arrière. La porte se fermait et tout volait en éclats, se brisait. Les murs n'étaient plus parfaits ou lisses. Ils étaient effrités et tachés de gris. Tout devenait rose…
« Je ne sais pas pourquoi. » ;
Je ne pouvais pas continuer ainsi.
Leur pitié n'était pas seulement dans leur voix, elle était dans leur aura et odeur. Cela me força à me remettre sur mes pieds, tremblant un peu. Yué me rattrapa mais je le repoussai.
« Je dois aller à l'école, dis-je, ignorant ce que je faisais. »
Je ne pouvais pas rentrer à la maison ; je ne pouvais pas aller chez Tomoyo. Je savais que tout le monde devait probablement me haïr à cause des problèmes que j'ai provoqués. Cependant, ça valait mieux car cela atténuera la douleur qu'ils ressentiront lorsque je leur avouerai la vérité. Je devrai le dire à quelqu'un à un moment ou à un autre.
Toute cette douleur que j'avais gardée en moi fut comme prête à exploser et j'étais incapable de la retenir. Je m'effondrai contre la fourrure chaude de Kéro et enroulai mes bras autour de son cou.
« Oh Kéro-Chan !criai-je, me sentant faible et vulnérable. Ca fait si mal ! »
Je sentis une main sur mon dos et la voix de Yué me demander. « De quoi ? »
Mais maintenant, je ne peux plus respirer à cause des larmes. « Mon cœur ! sanglotai-je. Mon corps…C'est comme s'il me touchait encore ! »
Je n'ai pas réalisé que trop tard que l'information m'avait échappée. Je sentis Kéro se raidir et les yeux de Yué se plisser.
« Qui ?demanda-t-il. »
« J'ignore qui ! »
J'avais pratiquement crié, me détachant de Kéro et stabilisant mon poids grâce à mes poignets. Je vis les larmes salées toucher le sable et disparaître comme si elles n'avaient jamais été là.
« Mon frère a organisé une fête, tu t'en souviens Yué ? Yukito était ivre et j'ai fait rentrer Kéro dans le livre…Il est venu dans ma chambre alors que je dormais… »
Kéro était maintenant complètement fou.
« Quelqu'un a osé toucher mon maître !hurla-t-il. Un salaud t'a blessée ? »
Je tressaillis et murmurai. « Qui aimerait quelqu'un d'aussi impure que moi… ? »
Avant que je ne perde connaissance, Yué semblait extrêmement agacé et Kéro tremblait de fureur. Cependant, pour quelques raisons, j'avais toujours senti qu'ils étaient fous de moi…
Mais je savais que j'avais mérité leur haine.
TO BE CONTINUED
(1) Ici, je pense que Sakura s'est déboitée la cheville car sinon elle ne pourrait pas le remettre.
NDT: Désolée pour cette uptade à huit heures du soir mais je n'ai pas pu accéder à mon ordinateur avant. Je remercie tous les reviewers et encourage tout le monde à appuyer sur petit bouton ;) !Merci encore à Cely!
DERNIERE UPDATE LE MARDI 10 OCTOBRE 2006!
