Hermione et Smudger étaient tellement absorbés par leur conversation qu'ils remarquèrent à peine Severus quand il vint les rejoindre. Elle sursauta quand il posa un bras sur son épaule, et interposa son visage entre eux pour demander, « Alors, qu'est-ce que vous mijotez tous les deux ? »

« On complote, » répondit-elle dans un grand sourire. Après tout, c'était ce qu'ils étaient en train de faire.

« Ch'est bien. »

Elle réalisa, avec une certaine déception, que Severus était une fois de plus en chemin vers une bonne cuite. A en juger par les sourires satisfaits de certains des Gars, soit ils avaient rempli son verre pendant qu'il ne regardait pas, soit même ils avaient corsé sa bière. Elle lui prit son verre des mains et le renifla. Rien de flagrant. Elle but une gorgée et faillir s'étouffer. Du brandy ! Ces espèces de cafards pervers avaient ajouté du brandy dans sa bière.

Elle leur jeta un regard très mécontent, et ils se tortillèrent un peu en prenant l'air honteux, ce qui était à peu près aussi convainquant venant de leur part que ça l'était quand ça venait de Harry et Ron. Et eux, elle ne pouvait pas les attraper par les oreilles pour leur faire entendre sa façon de penser.

Quelques soirées comme ça, et la tentation deviendrait quasi insupportable. Ils avaient tous, c'était évident, besoin qu'on les Reprenne En Main.

« Bien, viens-là, toi. Il est l'heure qu'on s'en aille, » dit-elle à un Severus de plus en plus affectueux, qui maintenant s'enroulait autour d'elle comme du chèvrefeuille autour d'un treillis. Ce comportement l'aurait rendu malade s'il avait été sobre, mais elle le trouvait étonnamment touchant. Si la boisson révélait la vraie nature d'une personne, Severus Snape était terriblement câlin.

Il se laissa entraîner vers la porte avec un dernier sourire moqueur pour les Gars.

Severus était un ivrogne affectueux. Les protestations indignées d'Hermione sur le fait qu'il puait du bec se turent quand il l'embrassa dans la ruelle. Elle ne savait pas si elle devait le mettre sur le compte du brandy ou de son habileté, mais quand il s'écarta, elle avait décidément la tête qui tournait, et très envie de Transplaner jusqu'à Poudlard aussi vite que possible.

Malheureusement, si la chose était possible, la fraîcheur de la nuit écossaise sembla le rendre plus ivre encore, et elle se retrouva à l'aider à tenir debout, puis finalement à le porter à moitié jusqu'à ses quartiers.

« Tu t'es vraiment bien entendue avec Smudger. Tu n'as pas aimé l'un d'entre eux plus que moi ? » demanda t'il avec inquiétude en entrant. « Parce que tu es ma petite amie, et que c'est moi que tu dois aimer le mieux. »

« Je n'ai aimé aucun d'entre eux plus que toi. » Ils étaient arrivés près du lit maintenant, et elle essayait de lui faire lâcher prise, mais il se cramponnait à elle comme si c'était une question de vie ou de mort.

« Ils étaient jaloux de moi, parce que j'avais une petite amie. Ils ont dit que tu étais jolie. Tu es jolie. »

« Merci Severus. C'est très gentil. Mais est-ce que tu ne crois pas qu'il est temps de te coucher ? »

« Ooooh, » s'émerveilla t'il. « Tu es d'humeur coquine, ce soir. J'approuve. » A ces mots, il s'écroula sur le lit, l'entraînant avec lui, avant de se livrer à une manœuvre compliquée qui eut pour résultat de la coincer sous lui contre le matelas. Il s'endormit quasi instantanément, laissant Hermione plus qu'un peu frustrée.

Elle ne parvint pas à se libérer de la pieuvre humaine qu'était Severus Snape. Elle était devenu son nounours préféré et sa bouillotte dans le même emballage, et il refusait de la lâcher. Si elle parvenait à écarter un bras, il la bloquait avec une jambe. Si elle déplaçait une de ses jambes, il lui tapotait la tête en marmonnant quelque chose dans son sommeil.

Finalement, elle se résigna à l'inévitable, se tortilla un peu pour trouver une position plus confortable, et se prépara à s'endormir. Severus émit un autre grognement satisfait, et se serra contre elle. « Severus Snape, » dit-elle doucement, « tu me le paieras. » Elle l'embrassa sur la joue, ferma les yeux, et s'endormit à son tour.

Hermione était toujours agrippée par un Severus endormi en se réveillant le lendemain matin. Son bras était engourdi, et elle égrena un chapelet de jurons à mi-voix tout en essayant de le masser pour retrouver des sensations.

Severus n'en fut pas perturbé le moins du monde.

Hermione lui donna des coups dans les côtes. Des coups plutôt appuyés, l'un dans l'autre, parce qu'elle se sentait toujours assez attristée à propos de la Nuit dernière, ou plutôt, de l'absence de 'Nuit dernière'. Ses coups eurent l'effet désiré, et Severus commença à remuer. D'abord une main, qu'il ouvrit, pour commencer à explorer les alentours, prudemment, jusqu'à ce qu'elle ait déterminé que Severus n'était pas seul.

Il ouvrit un œil et la regarda avec surprise, avant d'immédiatement passer à une expression de contentement béat. Malgré sa détermination à le faire souffrir pour ses nombreux péchés, elle ne put s'empêcher de lui rendre son sourire, et une chose en entraînant une autre, il ne fallut pas longtemps avant qu'elle ne lui rende ses caresses.

Céder aussi facilement n'était certainement pas la meilleure chose à faire du point de vue de la Discipline, mais il aurait été mal élevé d'essayer de discuter de quoi que ce soit dans un moment pareil.

Et puis, il était assez doué.

Bon, d'accord, exceptionnellement doué.

Après leurs ébats, ils restèrent enlacés, et Hermione se demanda simultanément combien de temps elle devrait attendre avant de demander un deuxième acte, s'il pourrait se laisser convaincre d'essayer quelques unes des idées intéressantes qu'elle avait eues, et s'il y avait moyen qu'elle ait droit à une tasse de thé en attendant, parce qu'elle mourait de soif.

Etant une fille, elle était capable de suivre plusieurs cheminements de pensée complexes à la fois. Severus, de son côté, n'était qu'un homme, et il ne pensait à rien de vraiment plus compliqué que 'Chuis Bien…'.

Il avait trouvé quelque chose qu'il aimait encore plus faire que de passer sa soirée avec les Gars.

Ce qui lui fit repenser à Smudger, et à tout le temps qu'Hermione avait passé à discuter avec lui la veille au soir.

« Hermione ? » demanda t'il d'un ton un peu plaintif. « De quoi est-ce que vous avez parlé toi et Smudger hier soir ? »

« Je te l'ai dit, nous avons comploté. »

« Oh. » Il continua d'enrouler une mèche de cheveux d'Hermione autour d'un doigt. « Et à propos de quoi ? »

« Comme d'habitude : mettre fin au règne du mal, et apporter la paix dans le monde. Je te raconterai cet après-midi. »

« Est-ce que ton plan inclut de nous débarrasser de Dumbledore ? » marmonna t'il d'un air sombre.

« Bien sûr, chéri. Est-ce que tu m'as déjà vue ne pas être rigoureuse dans ce que je fais ? »

« Eh bien, je me demande si tu n'aurais pas manqué un endroit tout à l'heure. » Severus leva un sourcil, mutin.

« Je ne pense pas, » répondit Hermione. « Mais si tu as besoin que je te rafraîchisse la mémoire… » elle s'y appliqua avec beaucoup de soin.

Plusieurs heures enfiévrées plus tard – elle avait même réussi à boire une bonne tasse de thé entre temps – Hermione se prélassait dans un bon bain chaud dans les quartiers de Severus, pendant que lui était allé discuter avec l'Ennuyeux Albus.

Elle profita de son bain pour penser tactique, entre les moments où elle se remémorait avec tendresse de leurs activités de la matinée. Smudger avait été suffisamment obligeant pour lui faire un compte-rendu complet de la situation du point de vue des Mangemorts, et maintenant tout ce qu'il lui restait à découvrir, c'est ce à quoi Albus pouvait bien jouer. Ce qui signifiait qu'elle devrait faire le sacrifice ultime de prendre le thé avec Minerva, et d'écouter des heures et des heures de babillages sur Albus, et combien il était merveilleux.

Ensuite, il ne lui resterait plus qu'à faire entrer Harry et Ron dans l'équation – elle ne pouvait pas négliger le fait que l'un était l'Instrument de la Prophétie, et l'autre le Meilleur Ami de l'Instrument de la Prophétie – et à trouver un plan. Après ça, elle devrait laisser les garçons penser qu'ils en avaient eu l'idée eux-même, et il suffirait de passer à l'action.

Satisfaite d'avoir plus qu'à moitié résolu tous les problèmes du monde magique – le truc, c'était de découper chaque tâche en étape, et de réfléchir à comment accomplir chacune de ces étapes – elle se sécha, s'enveloppa du deuxième peignoir de Severus, et se prépara à retourner discrètement dans sa chambre.

Elle eut la chance de n'être vue par aucun élève – ils étaient sans doute tous à Pré-Au-Lard, à essayer d'ingurgiter autant de bonbons qu'il était physiquement possible pour un petit corps en deux heures – et à se glisser dans sa chambre, pour se laisser tomber sur le lit.

Elle passa une demi-heure à sourire bêtement au plafond avant de se reprendre. Elle avait un monde magique à sauver, et ça ne se ferait pas en traînassant au lit.

Des vêtements, voilà ce dont elle avait besoin. Des vêtements, et ensuite un message pour Minerva.

Minerva, apparemment, était libre pour le thé. Minerva était libre, parce que Severus était toujours en train de discuter avec Albus. Minerva n'était pas très contente d'Albus, parce qu'il avait promis qu'il l'emmènerait déjeuner à Pré-Au-Lard.

En temps normal, Hermione n'aurait écouté que d'une oreille les dernières difficultés que rencontrait leur relation en dents de scie. Il y avait une limite à la quantité d'allusions au sexe entre seniors qu'elle pouvait supporter avant d'avoir envie de s'enfuir de la pièce en courant. Ce n'était pas qu'elle ne pouvait pas comprendre l'attrait d'un homme plus âgé, mais au moins Severus était encore ferme là où il le fallait. Et ses fesses étaient sans conteste aussi plaisantes à toucher qu'elles l'avaient été à regarder.

Oups. Baver sur la table à thé n'allait pas encourager aux confidences. Il était temps de retrouver sa concentration.

Albus était un âne. Albus n'avait pas la moindre considération. Albus était un salaud, un menteur, et un manipulateur.

Bien, tout ça était vrai, mais qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour que Minerva retire ses œillères ? Assez inquiète que de poser la question ne lui vaille une fois de plus des détails sexuels, Hermione prit son courage à deux mains et demanda quand même.

Minerva souffla, et se prépara à raconter ses malheurs à une oreille apparemment compatissante. « Je ne sais pas Hermione, on dirait que quelque chose a changé. Il a passé des années à me courtiser, à me persuader de sortir avec lui, et il était alors merveilleux, et attentionné, et romantique. Il y a une plusieurs années que nous sommes ensemble maintenant, et il m'a demandée en mariage à la dernière Saint-Valentin. »

Hermione leva un sourcil. « Je n'étais pas au courant ; vous avez été très discrets à ce sujet. »

Minerva acquiesça, et but une autre gorgée de thé. « Oui, il ne voulait pas que ça se sache avant que le petit problème de Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom ne soit réglé. Il a dit que c'était parce qu'il ne voulait pas que je devienne une cible. Mais maintenant je me pose des questions. Il a presque l'air d'avoir changé d'avis. »

« Est-ce que vous avez essayé de lui en parler ? »

« Evidemment. » Minerva soupira. « Mais vous savez à quel point il peut être fuyant. Il y a toujours une réunion des professeurs, ou une réunion de l'Ordre, ou une discussion avec Severus. Je veux dire, de combien de temps est-ce que Severus peut bien avoir besoin pour dire à Albus qu'il ne s'est rien passé de spécial hier soir ? Il ne s'est rien passé, pas vrai ? »

Hermione haussa les épaules. « Pas que je sache. Mais je n'ai pas assisté à la réunion à proprement parler, plutôt à ce que je qualifierais de pot après la réunion. Je crois que nous avons obtenu des informations intéressantes. »

« Et ils vous ont bien traitée ? Je dois dire que j'ai été très inquiète quand Albus m'a dit que vous acceptiez d'accompagner Severus. »

Hermione calcula ce qu'elle devait répondre à Minerva. Lui dire toute la vérité était hors de question, mais si elle devait comploter et tirer des plans, Minerva pourrait bel et bien se révéler une alliée utile. Ça pourrait toujours servir de ne pas avoir à passer deux heures à se disputer pour faire admettre que 'non, ils n'ont pas été si méchants que ça en fait'. « Je crois qu'il y a pas mal d'insatisfaction chez les Gars, pour une raison ou pour une autre. Ils n'allaient pas vider leur sac devant une drôle de Sang-de-Bourbe à ma première visite, mais j'ai eu l'impression qu'il serait possible de les persuader qu'ils pourraient avoir d'autres options pour leur avenir. Severus a fait un travail magnifique pour les tenir hors de danger. »

« Les Gars ? »

« C'est comme ça que Severus les appelle. »

Minerva lui lança un regard curieux. « Alors c'est Severus maintenant ? »

Hermione garda un ton parfaitement neutre pour répondre, « Bien sûr que nous nous appelons par nos prénoms. C'est difficile de prétendre être la Pépée de quelqu'un si on continue de le vouvoyer en l'appelant Professeur Snape. »

Minerva eut un reniflement peu gracieux. « Arrêtez un peu. Personne ne se balade avec cet air béat s'il ne s'est rien passé de plus compromettant qu'un simple passage au tutoiement. » Son sourire se dissipa, et elle prit un ton plus grave. « Oh, pauvre chérie, il ne vous fait pas le même coup, quand même ? Il ne vous demande pas de garder le secret, parce que si c'est le cas… »

Hermione secoua la tête. « Je ne pense pas. Nous n'en avons pas réellement parlé, nous n'avons pas eu le temps, mais je doute qu'il veuille en faire un secret auprès de qui que ce soit. Mais il serait peut-être préférable qu'Albus ne soit pas au courant, pour diverses raisons. »

« En tout cas, ce n'est pas moi qui vendrai la mèche, Hermione. Nous avons rarement l'occasion de parler, et en ce moment, je ne lui donnerais pas l'heure qu'il est, à cette merde de Véracrasse baveux. »

Hermione cracha son thé en entendant ces mots, et passa les cinq minutes suivantes à s'éponger avec une serviette qu'elle avait attrapé d'un Accio, tout en se plaignant amèrement du fait que Minerva ait pu utiliser une expression si grossière. « Pour l'amour de Dieu, Minerva. Vous êtes Directrice Adjointe, Directrice de Gryffondor, et vous devriez me montrer un bon exemple. Je ne m'attendais pas à entendre des mots pareils venant de vous ! »

Minerva était à peine désolée. « Eh bien, » dit-elle, un peu contrite, « il le mérite, après tout. »

« Je ne dis pas que ce n'est pas le cas ; seulement, si vous pouviez éviter de dire ce genre de choses quand je suis en train de boire du thé brûlant ! »

« Je ne m'attendais pas à ce qu'une femme qui a appelé Drago Malefoy un petit merdeux sans envergure avec autant de style qu'un alligator, qui gagnerait beaucoup à être transformé en une paire de chaussures parce qu'au moins elle pourrait le piétiner tous les jours, ait les oreilles si délicates, » renifla Minerva. « Et vous pouvez arrêter de sourire bêtement comme ça, vous avez passé bien trop de temps avec Severus. »

Hermione sourit de plus belle.

« Il est si doué ? » demanda Minerva, un peu rêveuse.

« Plus, bien plus encore, » répondit Hermione avec aplomb.

« Vous savez quoi ? Je pense que nous avons besoin de quelque chose de plus fort que du thé. Je pourrai noyer mon chagrin, et vous pourrez boire à vos amours. »

« C'est une sacrée bonne idée, Minerva. »

Quand Severus échappa finalement à Albus et arriva chez Hermione, il fut surpris – et déçu – de voir que Minerva était présente. Il fut encore plus surpris encore de voir qu'elles étaient toutes les deux un peu ivres.

« Vous savez que vous ne devriez pas boire dans l'après-midi, » dit-il avec sévérité. « Et si Albus vous surprenait ? »

« Albus peut aller se faire foutre, » affirma Minerva.

Hermione et Severus tressaillirent tous les deux en visualisant cette image.

« Est-ce que je dois comprendre que vous avez eu des mots tous les deux ? » demanda Severus en acceptant avec mauvaise grâce un verre de whisky pur feu : si vous ne pouvez pas les battre, joignez-vous à eux.

Minerva gratifia Severus d'une longue complainte détaillée sur tous les défauts d'Albus Dumbledore.

« Je vais prendre ça pour un oui, alors, » dit Severus en levant les yeux au ciel.

Minerva se réfugia dans un autre verre de whisky pur feu ; son manque de compassion l'avait blessée, et elle le lui dit.

« Apparemment, » intervint Hermione, « Albus a promis à Minerva de l'épouser quand tout ça serait fini, et maintenant il essaie de se défiler. »

« Le salaud. Le putain d'enculé de salaud. » Severus se leva de sa chaise, débordant d'indignation, et commença à faire les cent pas dans l'espace restreint, tout en jurant continuellement.

« Je remarque que vous n'avez pas d'objection à ce qu'il soit grossier, » dit Minerva à Hermione.

« Eh bien, venant de lui, je m'y attends, » répondit-elle. « Sans parler du fait qu'il est carrément sexy quand il est tout énervé comme ça. »

Minerva regarda Severus de la tête aux pieds, jugeant par elle même, avant de hausser les épaules. « Si vous le dites, ma chère. Je dois dire que personnellement je ne me rends pas compte. »

« Je suis ravie de l'entendre, » répliqua Hermione avec fermeté. « Parce que j'aurais eu horreur de devoir vous jeter un mauvais sort. »

« Bien, » interrompit Severus d'un ton acerbe, « quand ces dames auront fini de discuter entre elles, je serai ravi de pouvoir bénéficier de leur attention. Nous avons un problème grave. »

« Je suis touchée que tu sois si contrarié de ce qui m'arrive, » l'assura Minerva. « Mais vraiment, Severus, je pense que ta réaction est exagérée. Je pense qu'il a simplement la trouille, et je pourrais m'en occuper une fois que nous serons débarrassés de Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom. »

Severus inspira profondément à plusieurs reprises, son calme ne tenant visiblement plus qu'à un fil. « Je vous parle du fait qu'Albus a négligé plusieurs chances réelles de battre Sa Seigneurie, apparemment parce qu'il s'est engagé dans des fiançailles qu'il regrette maintenant. »

Minerva garda un silence horrifié le temps que la dernière pièce du puzzle se mette en place. « Le salaud, » siffla t'elle. « Le putain d'enculé de salaud. »

« Je l'ai déjà dit, ça, » lâcha Severus.

« Tu ne peux pas nier que ça vaille le coup d'être répété, » fit remarquer Hermione. Il grogna. « La question, c'est de savoir ce que nous allons faire. »

« Que pouvons-nous faire ? » demanda raisonnablement Minerva. « Ce n'est pas comme si j'allais souvent aux réunions de l'Ordre – Albus me fait toujours rester à Poudlard en cas d'urgence. Je ne crois pas qu'ils me prendraient au sérieux si je débarquais à la prochaine réunion pour accuser Albus d'être un salaud. »

« Et puis moi, ils m'ont jamais aimé, alors ils m'écouteront pas non plus, » chouina Severus. « Surtout le grand Harry Potter. C'est sans espoir. »

« Je suis d'accord avec vous, Albus a la mainmise sur l'Ordre, mais est-ce qu'on a besoin d'eux dans le fond ? » demanda Hermione avec beaucoup de patience ; la solution lui paraissait tellement évidente. « Bien sûr, nous aurons besoin de Harry, mais vous pouvez me laisser m'occuper de ça. Et pour le reste, je pense que les Gars pourront nous fournir toute l'aide dont nous aurons besoin. »

« Les Gars ? » s'esclaffa Severus. « Ils ne lèveront pas le petit doigt s'ils n'ont rien à y gagner. »

« Exactement. » Hermione souriait. « Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'un plan qui nous permet de nous débarrasser de Sa Seigneurie sans danger, tout en leur permettant de s'en sortir en sentant la rose. C'est tout. »

« Je propose un toast, » dit Minerva, en levant son verre. « A la défaite du Seigneur des Ténèbres, au fait de doubler Albus, et aux Gars. »

« Aux Gars, » reprirent Severus et Hermione.