Disclaimer : les personnages sont de JK Rowling, l'histoire de Shiv5468.
Note : C'est à Mirliton que vous devez ce postage (cette postation ?) plutôt rapide : elle m'a menacée d'horribles tortures si je ne lui fournissais pas un chapitre rapidement. Vous pouvez la remercier en allant lire ses écrits. Rien de sérieux je le crains, mais Voldemort qui casse son karaoké et Severus qui boit son café matinal dans une tasse Bisounours. Et les pingouins, évidemment. On ne peut pas ignorer les pingouins. Hi-la-rant. Lien dans mes favoris.
Mirliton, ma grande, un avertissement rien que pour toi : il y a un gâteau au chocolat dans ce chapitre. Ne te laisse pas distraire. Autour du gâteau, il y a une histoire qui progresse.
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Décider qu'il était temps de mettre fin au règne de terreur de Sa Seigneurie était chose facile. Trouver un endroit où ils pourraient donner rendez-vous à Smudger sans être vus par un Auror, un Mangemort, ou quelqu'un qui risquerait de vendre la mèche à Albus, c'était plus difficile. Minerva avait un petit cottage au milieu de nulle part, et elle fut ravie de le prêter pour la bonne cause, mais il leur fallait encore s'arranger pour pouvoir s'absenter de Poudlard tous les trois en même temps.
Elle s'était assurée qu'Albus ne serait pas à moins de vingt-cinq kilomètres dudit cottage en l'invitant à l'y retrouver pour discuter de l'organisation de leur mariage, parce qu'elle voulait que tout soit prêt pour le jour où la guerre serait finie.
Quand Albus – au tout dernier moment – se défila à cause d'un empêchement de dernière minute, il ne fit aucune difficulté pour accepter qu'Hermione l'accompagne, allant même jusqu'à remercier la jeune femme de prendre sur son temps un week-end pour tenir compagnie à Minerva.
Severus de son côté dit la vérité : qu'il allait voir Smudger pour essayer d'avoir son avis sur les états d'âme des autres Mangemorts.
Hermione et Minerva étaient parties devant avec un elfe de maison, pour aérer le cottage, mettre un ragoût sur le feu et de la bière – Hermione ne voyait pas Smudger comme un buveur de vin – sous un sortilège de rafraîchissement. L'elfe de maison avait ensuite été renvoyé à Poudlard, pour leur laisser tout le secret dont ils avaient besoin. Hermione et Minerva s'étaient préparé une tasse de thé, elles étaient assises à table à regarder avec envie le gâteau au chocolat qui avait été très clairement amené pour plus tard, quand elles furent distraites par le claquement très net d'un Transplanage.
Elles prirent position de part et d'autre de la porte, baguettes à la main ; il ne servait à rien de courir des risques. Elles n'étaient pas à l'abri d'une fantaisie de la part d'Albus, qui pouvait décider bizarrement de venir à la dernière minute. Comme l'avait dit Minerva, il suffirait alors d'une Oubliette et d'un Imperius, mais il serait plus raisonnable de lui tomber dessus sans prévenir.
Heureusement, ce n'étaient que Severus et Smudger.
Smudger n'était pas content d'être là, pas content du tout, et son mécontentement augmenta encore en voyant l'accueil baguette en main que lui réservèrent les deux sorcières. Apparemment, il se sentit un peu mieux quand les baguettes retrouvèrent leur place dans la manche et – dans le cas de Minerva – dans un audacieux étui sanglé à la cuisse. Smudger sembla apprécier de pouvoir jeter un coup d'œil sur sa jambe, avant de se souvenir des bonnes manières et de détourner le regard.
Minerva approcha de lui en lui tendant la main. « Monsieur Smudger, quelle joie de vous rencontrer enfin. J'ai tellement entendu parler de vous. »
Smudger s'essuya sur ses robes, avant de lui serrer la main. « Seulement Smudger, s'il vous plaît. »
« Alors vous devez m'appeler Minerva. »
Hermione se dit que si la jambe de Minerva avait été utile pour amadouer Smudger, il vaudrait mieux conforter cette opinion à l'aide de thé et de gâteau au chocolat, ce qui signifiait, bien sûr, qu'ils devraient tous en manger, afin de démontrer qu'il n'y avait pas de poison dans le gâteau.
Bonnes manières de Serpentards.
Ils n'auraient pas dû s'en faire. Smudger fut ravi d'accepter le gâteau au chocolat, et sembla penser que ça valait le coup de risquer l'empoisonnement, surtout parce que ledit gâteau était fourré de confiture de framboises et glacé de chocolat fondu. « Oh, mon préféré, » affirma t'il. « Je ferais presque n'importe quoi pour un morceau de gâteau. En tout cas, j'irai jusqu'au meurtre sans problème. » Il commença à manger voracement. Quand il en fut à la moitié, il demanda, dans une pluie de miettes. « Mais je me demande ce que vous allez me demander en échange. »
« Peut-être que tu aurais dû poser la question avant de manger le gâteau, » se moqua Severus.
« Nan, mon pote. Tu devrais savoir depuis le temps qu'il est impossible de faire faire au bon vieux Smudger quelque chose qu'il veut pas faire, gâteau au chocolat ou pas gâteau au chocolat. »
« Eh bien, nous avons une proposition à vous faire, Smudger, » dit Minerva. « Qu'est-ce que vous diriez de nous aider à libérer le monde magique du mal ? »
Smudger interrompit son geste – le transfert de plus de gâteau encore dans sa bouche. Sa main resta en l'air. « Ça me dit trop rien, » avoua t'il franchement. « Ça à l'air dangereux. »
« Qu'est-ce que tu dirais d'être riche et célèbre et d'avoir des tonnes de jeunes sorcières qui se pendent à ton cou ? » demanda Severus, en fusillant Minerva du regard. On pouvait faire confiance à une Gryffondor pour présenter la situation sous le mauvais angle.
Smudger se ragaillardit. « Ça, ça sonne mieux. Beaucoup, beaucoup mieux. » Il mordit à belles dents dans son gâteau, pendant que les trois autres se félicitaient du regard. « Bien sûr, faudrait que je sois stupide pour pas me rendre compte que vous parlez de la même chose. Et je suis pas stupide. »
Hermione sourit et lui resservit du thé. « Bien sûr, nous savons bien que tu n'es pas stupide, Smudger. Mais ça ne peut pas faire de mal de te faire remarquer que notre proposition a ses avantages. Après tout, tu n'es pas un de ces crétins de Gryffondor qui va se précipiter pour sauver le monde sans une petite contrepartie. »
Smudger les regarda avec méfiance, avant d'accepter une deuxième part de gâteau « D'accord, je vois les avantages qu'y peut y avoir à être le sauveur du monde magique. Potter a l'air de s'en tirer pas mal, même s'il a rien fait depuis des années. Alors, c'est quoi le plan ? Et qu'est-ce que je dois faire ? »
« Eh bien, » dit Hermione. « Pour le moment, il s'agit plus de Stratégie que d'un plan. Je veux dire, ce n'est pas la peine qu'on se perde dans les détails, si finalement tu décides que tu ne veux pas participer, et puis tu pourrais très bien avoir des idées toi aussi. »
« Ça se tient. » Smudger fronça le nez. « Est-ce que c'est le déjeuner que je sens ? »
« Oups, » dit Minerva en se levant précipitamment de son siège. « J'espère que ça n'a pas brûlé. »
Le ragoût était cuit à la perfection, et Smudger fut le premier à l'apprécier, même s'il fit grise mine en voyant la portion congrue qu'on lui avait servie. « C'est mieux, » affirma t'il quand Minerva ajouta quelques bonnes cuillerées dans son assiette. « J'ai besoin de toutes mes forces pour comploter. Prenons les choses dans l'ordre. Pourquoi est-ce que vous pensez que c'est le moment d'agir, et pourquoi est-ce que vous faites ça dans le dos de Dumbledore ? »
Hermione et Severus regardèrent tous les deux Minerva. C'était à elle d'expliquer la situation. « Nous pensons que le Directeur se montre bien trop prudent, qu'il est temps de passer à l'offensive, et qu'il est inutile d'attendre plus longtemps. »
Smudger, qui écoutait des experts lui mentir depuis des années, comprit tout de suite que Minerva ne disait pas la vérité et le dit haut et fort.
« Est-ce que tu ne peux pas seulement accepter que nous avons de très bonnes raisons de penser qu'Albus se trompe, » demanda Hermione, en regardant Minerva d'un œil.
Smudger ricana. « Tu me demandes de risquer ma vie pour vous, et tu me demandes de vous faire confiance, mais vous ne voulez pas me dire ce qui se passe en réalité ? Ça s'annonce mal pour ma pomme. »
« Mais… » protesta Hermione.
« Non, ma chère, il a le droit de savoir ce qui se passe. » Minerva était rouge comme une tomate. « Albus a promis de m'épouser quand la guerre serait finie. Apparemment, il regrette cette promesse maintenant, et il cherche un moyen d'y échapper. Ça semble avoir affecté son jugement sur la guerre et la meilleure façon d'agir dans ce domaine. »
Smudger en était bouche bée. « Non, ça peut pas être vrai. »
« Je peux vous assurer que si, » dit Minerva la voix serrée.
« Eh ben, c'est un sacré crétin, 'scusez-moi de le dire, de décevoir un beau brin de sorcière comme vous. Un sacré crétin fini. »
Minerva rougit de nouveau, mais pour des raisons tout à fait différentes.
« Nous pensons qu'Albus a laissé passé plusieurs bonnes occasion d'en finir avec tout ça pour cette raison, » affirma Severus. « Si tu te souviens, il y a quelques mois, Sa Seigneurie a décidé de faire la réunion au Manoir Malefoy. Nous aurions pu encercler l'endroit et capturer tout le monde très facilement. »
Smudger acquiesça. « C'est vrai. En fait, j'ai eu les boules toute la soirée, je m'attendais à voir arriver des Aurors d'une minute à l'autre. »
« Si ça avait dû arriver, j'aurais malencontreusement été malade. Tout comme le reste des Gars. Nous aurions tous attrapé quelque chose en même temps – une espèce d'Auroritine. »
Smudger fut soulagé de savoir que Severus les aurait mis au courant. « D'accord, vous m'avez convaincu qu'il était temps de passer à l'action. Qu'est-ce que vous avez en tête ? »
« Eh bien, » dit Hermione, la bouche pleine. « Nous savons que la Prophétie réclame que Harry s'occupe de Sa Seigneurie en personne, alors l'idée de base, c'est de permettre à Harry de se retrouver avec lui seul à seul. »
Smudger acquiesça, avala sa bouchée de ragoût dans une déglutition sonore, et dit. « C'est logique. Mais ça veut dire qu'y faudra se débarrasser du Premier Cercle, et ce sont tous de fieffés salauds, pas vrai Severus ? Sans vouloir t'offenser. »
« Y'a pas de mal, » répondit gaiement Severus, en mangeant son ragoût avec appétit. « Ce sont tous de fieffés salauds, et Malefoy est le pire d'entre eux. »
Smudger approuva.
« Alors ils ont tous peur de lui ? » demanda Hermione.
Smudger et Severus acquiescèrent de concert.
« Alors si on pouvait persuader Lucius – disons, en le tenant en joue – de donner des ordres au reste du Premier Cercle, ils obéiraient ? » poursuivit Hermione. « Et à ce moment, les Aurors n'auraient plus qu'à venir les cueillir un par un. »
« Oui, » répondit Smudger en se grattant le menton. « Ils obéiraient, mais ce ne sera pas facile d'avoir le dessus sur le vieux Lucius. Il est méchamment costaud. Je crois pas qu'y ait beaucoup de monde qui soit capable d'Impériuser ce salaud. Severus pourrait le faire, mais à part lui… pas grand monde. »
« Et je ne tiens pas à faire quelque chose qui pourrait me faire enfermer par le Ministère, » intervint Severus. « Je ne fais pas confiance à Dumbledore pour me garder hors d'Azkaban, et je ne fais certainement pas confiance à Fudge. Même si j'aimerais assez savoir jusqu'où je peux le pousser, dans le seul intérêt de déterminer combien je dois me méfier de lui. »
« Tu peux toujours essayer de le pousser du haut d'une falaise, » suggéra Hermione. « De cette façon, il serait vraiment poussé à son maximum, ce qui ne servirait pas à grand chose pour déterminer la confiance qu'on peut lui accorder, mais aurait l'avantage de rendre ce calcul purement théorique. »
Severus eut un rictus amusé. « Ce n'est pas une mauvaise idée. »
Smudger tendit son assiette pour réclamer du rab. « Et si on laissait de côté le problème de savoir si Fudge rebondirait si on le lançait d'une grande hauteur, pour décider comment régler notre petit souci avec Lucius ? »
« Le Polynectar ? » suggéra Minerva.
« C'est pas une mauvaise idée. Le bon vieux Snappy peut nous fournir la potion, et il ne nous restera plus qu'à mettre la main sur quelques cheveux de la belle Lucie. Ce sera pas un problème, il les perd pire qu'un chat. »
Hermione tressaillit en entendant parler de chats dans une conversation sur le Polynectar. A en juger par le sourire ironique de Severus, il pensait à la même chose. « Oui, mais il ne s'agit pas seulement de ressembler à Lucius, il faut aussi avoir la même voix. La potion ne s'occupe pas de ça, du moins, à ce qu'on m'a dit. »
« Ce n'est pas difficile d'imiter Lucius. Tout ce qu'il y a à faire c'est de lever le nez, comme pour éviter une mauvaise odeur, et se plaindre des Sang-de-Bourbe tout le temps. » Smudger leur montra le bon angle pour le nez. « Oh, les Sang-de-Bourbe sont sales, et puants, et stupides, et nous devrions tous les tuer, » énonça Smudger dans une parfaite imitation de Malefoy.
Hermione, Severus et Minerva le fixaient. La dernière pièce du puzzle venait de se mettre en place.
« Quoi ? Pourquoi vous me regardez tous comme ça ? » demanda Smudger, mal à l'aise. « Eh merde, après toute une vie de planqué, je viens de me porter volontaire, c'est ça ? »
« Je suis sûre que vous serez impeccable dans ce rôle, Smudger, » affirma Minerva avec conviction.
« Il est trop tard pour te défiler maintenant, » ajouta Severus.
« Bon, mais il faut que je gagne quelque chose dans l'affaire, » insista Smudger. « Un Serpentard a sa fierté. »
« Une autre récompense en plus de voir le monde magique sauvé de la ruine ? » demanda Minerva, incrédule.
Smudger acquiesça, affichant un air calculateur. « Je veux une Pépée Sang-de-Bourbe pour moi tout seul. »
Il y eut un silence horrifié, et Severus serra ses mains sur son couteau et sa fourchette à en faire blanchir ses jointures.
« Ce n'est pas un terme que l'on emploie dans la bonne société, » expliqua gentiment Minerva.
« Ah, » dit Smudger. Il mangea en silence pendant un moment. « J'ai pas l'habitude de la bonne société. »
« Pourquoi est-ce que tu veux une petite amie moldue ? » demanda Hermione.
« Eh bien, » expliqua Smudger, reconnaissant pour la perche qu'elle venait de lui tendre. « Elles ont l'air tellement plus marrantes que les Sang-Pures. Je veux dire, elle connaissent le football et savent jouer aux fléchettes, et elles ont rien contre l'idée de passer une soirée dans un pub… Je ne sais pas, elles ont simplement l'air plus marrantes. »
« Alors tu ne tiens pas spécialement à ce qu'elle soit une fille de moldus, » questionna Hermione. « Tu veux juste une fille qui aime le même genre de choses que toi. »
« Oui, » répondit Smudger. « Je rajeunis pas, et en voyant ce bon vieux Snappy se caser… eh bien, ça m'a fait réfléchir. »
« Je ne peux pas te promettre une Sang-de-Bourbe pour toi tout seul, tu sais, » dit Hermione. « Mais je suis sûre qu'à nous deux, Minerva et moi pourrions te présenter quelques filles sympas. Et bien sûr, si par hasard nous laissions entendre combien tu as été courageux, et que c'est grâce à toi que Sa Seigneurie à été battue, les jeunes filles se précipiteront dans tes bras. »
« J'imagine, » dit Smudger, pas convaincu. « J'ai jamais eu beaucoup de chance avec les filles jusqu'à maintenant. »
« Mais c'était avant que vous ne deveniez un véritable héros, » affirma Minerva. « Regardez un peu notre bon vieux Snappy. Il n'attirait pas vraiment les Dames avant qu'Hermione n'arrive. Mais une fois qu'elle a découvert combien il était Courageux, et Intelligent, elle est venue lui manger dans la main, n'est-ce pas ma chérie ? »
Severus s'était montré tour à tour irrité, attendri, puis amusé pendant cette péroraison.
« Tout à fait, » dit Hermione avec conviction. « Je lui mange dans la main. »
Elle leva les yeux et vit que Severus posait sur elle un regard plein d'affection. Elle se sentit rougir, le souffle un peu court, et assez impatiente que la réunion touche à ses seins.
Touche à sa fin, c'était ce qu'elle voulait dire. A sa fin. Pas à ses seins.
Hum.
« Purée, » s'exclama Smudger, ramenant Hermione à la réalité assez brutalement. « C'est pas que je te croie, évidemment, mais c'est mignon de voir une fille prête à mentir pour son homme comme ça. » Il essuya une larme imaginaire de ses yeux.
« Mais voyons, Smudger, » dit Hermione, battant des cils de façon tout à fait artificielle. « Je suis une Gryffondor, pas une Serpentard rusée ; je suis incapable de mentir. »
Smudger fut pris d'une sérieuse crise de fou-rire en entendant ces mots. « Elle est bonne, » répétait-il. « Elle est vraiment bonne. »
Il ne s'arrêta de rire que quand il s'étouffa avec un morceau de ragoût, et que Severus dût lui taper dans le dos. Il tapa d'ailleurs peut-être un peu plus fort que strictement nécessaire, le Sang-de-Bourbe de tout à l'heure lui restait encore un peu en travers de la gorge.
« D'accord, d'accord, » dit Smudger, quand il eut finalement repris son souffle. « Je marche. »
« Bien, » dit Hermione, « maintenant, nous arrivons au point le plus délicat. »
« Se débarrasser de Sa Seigneurie ? » demanda Smudger.
« Non. Réussir à faire faire à Harry et Ron ce qu'on veut qu'ils fassent. »
Smudger eut un sourire hésitant, ne sachant pas si Hermione n'était pas en train de le mener en bateau.
« Crois-moi, » dit Severus avec ferveur. « Elle ne plaisante pas. »
Hermione eut un sourire calculateur. « Je crois que je viens de trouver exactement comment nous y prendre. C'est simplissime. »
Severus haussa un sourcil.
« Il suffit de leur dire de ne pas le faire. Ça a toujours marché avec Albus, et ils n'ont jamais retenu la leçon. »
Severus ricana. « Jamais, c'est vrai. Quoi qu'il arrive, ne fais surtout pas ça, Potter, lui répétait-il. Et ça ne loupait jamais, à la fin de l'année, vous vous retrouviez tous les trois à faire très précisément ce qu'on vous avait interdit de faire. »
« Eh bien, pourquoi ne pas le leur faire interdire par Albus cette fois encore ? » demanda Minerva. « A mon avis, si tu présentes ce plan à la prochaine réunion de l'Ordre – sans parler de Smudger bien sûr – Albus va faire sa chochotte, et ils commenceront à y penser de leur côté. »
« Je préférerais qu'on laisse Albus hors de tout ça, » dit Severus. « Ce n'est qu'un emmerdeur, un crétin d'âne bâté. »
Hermione acquiesça. « Je sais, je vais les inviter à boire un verre et voir ce qu'ils pensent de l'idée. Inutile de mettre la puce à l'oreille d'Albus à propos de nos plans, à moins que nous n'y soyons obligés. Ensuite, s'ils sont partants, la seule chose qu'il nous restera à faire est de leur présenter Smudger sans qu'ils ne se méfient de lui, parce que nous n'avons pas six ans devant nous pour les persuader de sa bonne foi. »
« Est-ce que ça veut dire que tu as finalement réussi à les convaincre que je ne suis vraiment pas secrètement en cheville avec Sa Seigneurie ? » demanda Snape d'un ton acide.
« Soit ça, soit ils ont appris à ne plus être stupides au point de répéter leurs soupçons quand j'étais là, » répondit Hermione. « J'imagine qu'ils ont fini par réaliser que si tu étais vraiment du côté des méchants, Harry mangerait les pissenlits par la racine à l'heure qu'il est. »
« Exactement, » dit Smudger. « Après tout, il a sous la main un laboratoire entier de potions vicieuses. S'il avait voulu régler son compte au petit crétin, il l'aurait fait depuis longtemps. »
Severus sourit en entendant ces louanges, il ne les avait pas volées. « Ça fait toujours plaisir d'être apprécié. »
« Vraiment, » dit pensivement Minerva, « je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi Sa Seigneurie n'y a pas pensé. Pourquoi diable est-ce qu'il ne t'a pas chargé de le débarrasser de Harry ? »
« Ah, je sais pourquoi, » répondit Smudger avec assurance. « Il veut s'en occuper lui-même, pas vrai ? C'est ce qu'on pourrait appeler une rancune personnelle. C'est idiot, quand on y pense. Je suis un type pratique. Si on veut que quelqu'un meure, ce qui est important, c'est qu'il finisse par mourir, et pas comment ça se passe, ou même qui s'en occupe. »
Severus acquiesça. « Je suis tout à fait d'accord. »
Hermione eut un sourire moqueur. « Compte sur moi pour te le rappeler quand Harry sera de nouveau le héros du monde magique… »
Severus n'avait pas l'air ravi d'y penser. « Tu est sûre qu'on ne pourra pas l'Amnésier après coup ? Comme ça personne n'en saurait jamais rien. »
Seule Minerva sourit, Smudger et Hermione savaient qu'il parlait sérieusement.
Pour ceux qui n'étaient pas là dans les fics précédentes, Amnésier : Utiliser un sort d'Oubliette. benebu.
