Et voilà ! On est lundi, et vous savez ce que ça veut dire ! Aujourd'hui, c'est une nouvelle partie qui commence, avec une intro qui, si elle est courte, vous donne de gros indices sur le thème de la troisième partie. Vous me direz si vous avez deviné qui est le narrateur, pour moi, ça me paraît facile à trouver, mais, hé ! je triche, je connais l'histoire ! XD

Comme toujours, une illustration vous attend bien au chaud dans la galerie deviantart. Et en parlant d'illustration, j'en profite pour vous dire que j'ai entamé un calendrier de l'avent en dessin, si vous avez envie de voir des scènes mignonnes (le thème général est tendresses), n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog "les bulles d'Astate" (il y a normalement le lien dans ma présentation, mais je ne sais plus s'il marche ^^°)

Voila, j'arrête de parler et je vous laisse lire ! On se retrouve à Noël pour le chapitre suivant ! ;)


Troisième partie : Dublith

Introduction.

La nuit était tombée plus tôt que je le pensais. Ce n'était pas la première fois, et ça ne serait pas la dernière, mais cette obscurité me collait toujours des frissons dans le dos. Elle m'inspirait la peur de ténèbres sans fond peuplées d'angoisses et de rires. Je m'étais habillé d'un tapis de feuilles que j'avais « tourné » pour me protéger du froid, et je me faufilais dans la végétation dense de l'île pour retrouver mon abri. Au bout de quelques minutes de marche, après avoir croisé un renard qui s'était figé à mon approche, entendu les hululements de quelques chouettes et le tapotement des pattes de loirs au-dessus de moi, j'arrivai au pied de l'Arbre.

J'en fis le tour, cherchant à tâtons le renfoncement qui me permettait de grimper dedans. Une main sur le nœud d'une branche cassée, un pied dans une fissure, j'escaladai le tronc pour me glisser avec soulagement dans le nid que j'avais créé. Il formait une grosse boule bien calée dans une fourche de l'arbre, et je l'avais rempli d'herbes séchées, de plumes, et de tout ce que je trouvais d'un peu moelleux. C'était un gros duvet qui m'enveloppait et me gardait au chaud la nuit. Ici, l'obscurité n'était plus aussi effrayante, je ne craignais plus les animaux, le silence, le froid. Je me sentais protégé.

Je me pelotonnai au fond de mon nid moelleux, et respirai plus calmement, sentant le sommeil s'approcher. Mon pied droit me démangeait, alors je le grattai de ma main calleuse, avant de m'installe plus confortablement. D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais rien connu d'autre que cette vie-là.

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais ici. J'avais vu le soleil se lever et se coucher beaucoup de fois, j'avais construit mes habitudes dans ce petit bout de monde. Il y avait la plage, et l'eau, qui m'entourait tout autour. On voyait que tout ça s'étendait plus loin, que de l'autre côté, il y avait d'autres rives, d'autres forêts. Mais ça me paraissait inaccessible, et même si j'avais pu aller là-bas, qu'aurais-je pu y découvrir de plus ?

Ici, je trouvais à boire et à manger. Il y avait une source d'eau qui jaillissait au centre de l'île elle était très froide, tellement que j'avais souvent mal aux dents en m'y abreuvant. Il y avait des fruits qui avaient l'air bons, d'autres mauvais. Ceux-là, je ne les mangeais pas. Il y avait des lapins, je leur courais parfois après. J'avais vu les renards les manger, j'en faisais autant quand j'arrivais à les attraper. Il y avait un endroit où une falaise descendait jusque qu'à la rive dans un éboulis de rochers noyés d'eau. Les poissons aimaient bien venir là, et moi aussi. Je les attrapais. Leur chair était froide et visqueuse, mais ça nourrissait plus que les fruits, alors quand j'avais faim, je savais que c'était là qu'il fallait aller.

C'était ce que je faisais. Trouver à manger, à boire, regarder autour de moi, et dormir quand la nuit tombait, en me demandant toujours un peu si le soleil reviendrait chauffer ma peau le lendemain.

Je n'arrivais pas à imaginer autre chose. Pourtant, il me semblait bien qu'il y avait un avant. J'avais vu des animaux naître, j'avais escaladé les arbres pour observer les œufs des oiseaux, espionné les serpents, les renards, et tous les autres bestioles que j'avais rencontrées. Et en les regardant découvrir le monde, je me demandais. Je ne me souvenais pas de ma naissance. Est-ce que j'étais sorti d'un œuf, comme les oiseaux, ou directement du ventre d'une maman, comme les renards ? Est-ce que j'avais été minuscule, tout tremblant, la peau plissée, les yeux fermés ? Et même après, je ne me souvenais pas d'avoir été plus petit que je ne l'étais actuellement. Il ne me semblait pas que j'avais grandi, ou alors, vraiment pas beaucoup.

Alors des fois, je me demandais comment c'était, avant. Je me demandais ce que ça faisait d'avoir une maman. Et quand je pensais à tout ça, je me sentais mal. Ça faisait peur, ça rendait triste. C'était un sentiment pour lequel je n'avais pas de mots à l'époque.

La solitude.