Hey !
Alors, j'étais censé passer le Nano à terminer une fanfic commencée en Juillet sur le fandom de KH. Et là, j'ai eu l'illumination divine que je devais faire une calendrier de l'Avent JoshNeku. Alors j'ai fait mon humble devoir.
(Comme bien souvent sur ce fandom, tout est de la faute de Lae. D'ailleurs allez aussi lire ses fanfics.)
Alors voici livrée pour vous une histoire de Noël pleine de fluff, d'amour, de gay et de drama autour d'un chocolat chaud ! C'est léger, c'est mignon et surtout, c'est là pour apporter un morceau de détente par jour jusqu'à ce que Noël arrive ! Alors profitez-bien !
(Aussi attention, il sera question de handicape - donc de validisme - et de harcèlement scolaire dans cette histoire !)
Bonne lecture !
Sur le départ
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Peut-être que Neku aurait dû prendre un manteau. Mais c'est trop tard pour regretter.
Planté sur le trottoir, il attend, sa valise posée près de lui. Sa bouche échappe des nuages de buée qui s'évaporent sous ses yeux, le bout de son nez rougit. Mais ce sont ses doigts qui trinquent le plus. Parce qu'il les sort toutes les cinq minutes pour taper à l'arrache sur son téléphone. Et les replonge aussitôt dans les poches de son jean. Puis les ressort.
Derrière lui, ça s'avance vers le portail du lycée. Le soleil se pointe à peine, mais tout le monde est là. Ou presque. Il ne manque que Shiki, laquelle n'est pas loin. Dernier rond point avant le lycée, qu'elle lui a dit dans son dernier texto. Elle sera là juste dans les temps.
– C'est bon !
Beat. Sa voix grave le frappe alors qu'il sort des chiottes en vitesse, encore en train d'essuyer ses mains trempées sur son sweat. Lui non plus, il n'a pas pris de manteau. Mais Beat n'a jamais froid. Au contraire de Neku, qui aurait dû regarder la météo hier soir.
Enfin, il en a bien un, de manteau. Dans sa valise. Est-ce que ça vaut le coup de l'ouvrir ? Bah, le bus sera bien chauffé, non ? Il ne va pas le sortir pour dix pauvres minutes.
– Ils vont bientôt faire l'appel, le rouquin annonce.
– Déjà ? Shiki est pas encore arrivée.
– Elle va pas tarder.
Et comme il parle, la minuscule voiture de leur pote apparaît au loin. Enfin, la voiture de sa mère. Le genre où on rentre par la porte avant, et où le prétendu coffre n'est qu'une vaste blague.
– Et Eri ? Beat enchaîne alors qu'elle se gare.
– Elle est déjà dedans je crois. Comme elle doit mettre son fauteuil dans les coffres avant qu'on rentre les valises.
Neku n'est pas sûr, elle est arrivée avant lui. Mais il lui semble l'avoir vu parler avec les profs alors qu'il passait le portail. Il n'a pas osé l'approcher - il n'ose jamais, quand Shiki n'est pas avec lui. Trop d'angoisse. La peur de gaffer, de ne pas savoir quoi dire. Ça lui fait des nœuds dans le ventre, il se dégonfle systématiquement.
De toute façon, le social, ça n'a jamais été son fort.
– 'tain, tu sais que Sho vient, au final ?
Des gants. C'est ça qu'il aurait dû prendre. Bon, il aurait galéré à écrire ses textos avec, mais quand même. Faudrait qu'il en achète. Marre de sa vieille paire de moufles qui date du collège. Celle qui attend au fond de sa valise, avec sa combi de ski. Gris sale. Deux ans qu'il n'a pas porté le tout, il espère que ça lui ira encore. Mais bon, en deux ans, il a dû prendre cinq centimètres à tout péter. C'est pas comme Beat, qui s'élance tel un poireau. Il grandit pour deux, lui.
Enfin.
La voiture de Shiki s'installe sur le parking. En deux temps trois mouvements, la voilà qui bondit. Neku lui rend d'un bref coucou les grands gestes qu'elle leur adresse.
– Eh ! Salut !
– Yo.
Maintenant qu'elle est là, ils peuvent bouger. Alors il attrape la poignée de sa valise, il enfonce son portable au fond de sa poche, et il se tourne vers le bus. Là où les gens s'amassent déjà.
Tout ça pour du ski, franchement.
– J'espère qu'on pourra se mettre à côté, Beat râle.
– Ils font l'appel t'façon. On rentre par ordre alphabétique, t'auras qu'à garder une place.
– Ouais.
Dans le pire des cas, Neku a pris son casque. Il est prêt à tenir tout le trajet avec sa musique dans les oreilles. Un moyen comme un autre pour faire passer le temps, jusqu'à ce que la station de ski ne fende le paysage.
D'y penser, il se tasse entre ses épaules. Le ski, il faut dire que c'est pas son truc. Le sport de manière générale, même. Il y va toujours à contre-cœur. Parce qu'il faut bien, quoi. Genre c'est bon pour le corps et tout. Surtout, parce que quand il a dit à ses parents que la classe neige ne l'intéressait pas, et qu'ils lui ont demandé pourquoi, il n'a pas su quoi leur répondre. Alors c'était plus simple d'accepter. Il regrettera sans doute une fois perché en haut d'une piste, mais en attendant…
Une valise dans le coffre plus tard, Neku se ramasse devant le but, serré entre Beat et Shiki. Eri leur fait coucou depuis sa place, son sourire pétillant effacé par les reflets de la vitre. Et c'est dans cette même vitre qu'il la voit.
– Ooh, Beat s'exclame. Le p'tit prince est en retard, on dirait.
La voiture qui se gare en silence sur le parking. Moteur électrique. Blanche, et longue. Une bagnole que Neku reconnaîtrait entre mille, pour son aspect classieux. Surtout, pour la trogne bouclée qu'il a aperçu des dizaines - centaines ? - de fois derrière la porte. Il serre les dents.
– Ouais.
Merde. Il avait oublié ce détail.
– Faut avoir du culot pour se pointer à cette heure, son pote râle.
– Bah, ça doit pas lui peser lourd sur la conscience, Neku répond.
La porte s'ouvre, et s'en échappe un charmant garçon à l'allure droite qui récupère sa valise. Ses mains délicates, enveloppée dans une paire de gants noirs en attrape la poignée avant de la traîner jusqu'à sa juste place. Dans le coffre qu'un surveillant s'apprêtait à fermer. Le type soupire, ajuste ses lunettes.
– T'es en retard.
– Je sais.
– Tu aurais pu faire un effort, cette fois.
– J'en conviens, mais aux dernières nouvelles, ce n'est pas moi qui conduis la voiture.
– Certes.
M. Hanekoma - le surveillant en question - soupire. Il gratte son peu de barbe, secoue la tête.
– Tu vas voir qu'il va le laisser filer, Beat grommelle.
– Il est arrivé avant le départ, Shiki fait remarquer. C'est pas vraiment un retard.
– Tu parles. C'est surtout que monsieur l'intello a les pions dans la poche.
La demoiselle lui cale un coup de coude serré contre les côtes. Ça fait rire le blondin plus qu'autre chose. Neku n'ajoute rien, mais il n'en pense pas moins. La simple vue de Joshua lui file des boutons. Et ce sourire, là.
Leurs regards se croisent, et le rictus du petit bourgeois s'allonge. Merde.
– Et pour les chambres ? quelqu'un demande alors qu'on ferme les coffres.
– On doit encore vérifier deux trois trucs. Vous aurez vos répartitions une fois au chalet, Hanekoma explique.
– Les dortoirs sont mixtes ?
– A votre avis ?
Evidemment, non. Tout le monde le sait. Remarque, ça n'en empêchera pas certains de se glisser hors de leur chambre. Et puis, Neku a toujours trouvé ce genre de séparation stupide. Surtout depuis qu'il a compris qu'il était gay. Enfin, presque gay. Gay la majorité du temps. Un peu bi, parfois. Il n'est pas sûr. Mais bref.
– Oh, toi ici ?
La voix. Neku sursaute, regarde près de lui et constate que Beat a déjà disparu. Il est monté dans le bus, sans doute. Et à sa place, c'est une jolie tête bouclée qui se tient. Un visage fin comme une sculpture glabre de la Grèce antique, et une petite bouche à l'haleine de menthe sans doute trompée par une chewing-gum.
Eh. Comment Joshua a-t-il pu s'approcher aussi près sans qu'il ne le remarque ?
– Ouais, Neku marmonne.
– Me semblait-il pourtant t'avoir entendu dire que tu n'étais pas intéressé. Tu as changé d'avis ?
– Pas le choix.
Il ne va pas rester planté là, quand même ?
– Et bien, ça nous fait un point commun.
– Mm.
– Oh, Neku, tu pourrais au moins faire semblant d'être curieux.
– Vas étaler ta vie ailleurs, il soupire.
Et l'autre qui trouve le moyen de sourire plus grand encore. C'est pas possible d'être aussi casse couille, quand même. Ça se voit qu'il prend son pied, quand il enquiquine les gens. Et, franchement, Neku n'en aurait rien eu à foutre, en d'autres circonstances. Sauf que là, c'est lui que Joshua vient faire chier.
– Je te trouve bien désagréable. J'essaie seulement de me montrer sympathique.
– Genre.
– Tu pourrais au moins sourire, Neku.
Sourire ses couilles, oui. Qu'est-ce qu'il croit, lui ?
– Tu sais, ça t'irait sans doute mieux que cette tête de chien féroce que tu tires le reste du temps. Gâcher un si joli visage, c'est dommage.
Il souffle. Allez, il ne va même pas lui faire le plaisir de répondre. De toute façon, quelqu'un appelle Joshua, et le gosse de riche s'éloigne tout flottant, grimpe dans le bus et disparaît. Neku entend qu'on lui dit un truc, mais il n'y fait même pas gaffe. Il préfère bougonner dans le froid de Janvier.
Jusqu'à ce qu'on l'appelle à son tour.
– Eh DJ, ramène ton cul !
Une fois dans le bus, il constate avec soulagement que Beat lui a gardé une place.
Et voilà pour le premier chapitre. Bon, il se passe pas masse de trucs mais eh, c'est le début, et j'ai 24 jours à tenir.
Du coup, on part sur une classe neige avec des petits clichés comme on aime. J'ai hâte de vous montrer le reste. A très vite !
